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Automne 2011

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur la consommation d'alcool pendant la grossesse, la lutte à l'herbe à poux, les dangers de la grêle pour les avions et plus...

Une goutte de trop?
Il n’y a pas de seuil sécuritaire de consommation d’alcool pendant la grossesse, suggère une étude menée par Isabelle Ouellet-Morin, Ginette Dionne, Gina Muckle et Michel Boivin, de l’École de psychologie, avec des collègues montréalais. Pour parvenir aux conclusions publiées dans la revue Psychopharmacology, les chercheurs ont scindé en deux groupes les mères de 130 enfants qui avaient toutes eu une consommation très modérée pendant la grossesse: consommation continue (groupe 1) et consommation sporadique ou nulle. La réponse au stress chez les enfants âgés de 19 mois a été mesurée, grâce à une hormone, avant et après deux situations stressantes. Résultat: les enfants du groupe 1 montrent des réponses aux deux stress cinq fois plus fortes que les enfants de l’autre groupe. Même à faible dose, l’alcool pourrait donc perturber le développement du cerveau pendant la gestation, en particulier les régions impliquées dans la régulation du stress. Ces différences ne se sont toutefois exprimées que chez les garçons.

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Paver la voie à l’herbe à poux

Asphalter une route équivaut à ouvrir un corridor de propagation à l’herbe à poux, concluent des chercheurs du Centre de recherche en aménagement et développement. Le modèle qu’ils viennent de mettre au point prédit si l’accotement d’une route constitue un habitat propice à cette plante hautement allergène et permet d’orienter les efforts pour l’éliminer. Martin Joly, Pascale Bertrand, Roland Gbangou, Marie-Catherine White, Jean Dubé et Claude Lavoie ont étudié quelque 300 parcelles situées le long des 1316 km de routes de Bellechasse. Leurs données, publiées dans Environmental Management, indiquent que la probabilité de trouver cette espèce est plus grande le long d’une route régionale pavée (387 fois plus élevée) et d’une route locale pavée (48 fois plus élevée) que sur une route locale non pavée. À l’inverse, cette probabilité est réduite de moitié dans les sites où l’accotement a été récemment fauché. Leçon: si on asphalte, il faut passer la faucheuse!

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Tempête de grêle au labo

Marie-Anne Lavoie et Augustin Gakwaya, du Département de génie mécanique, viennent de publier avec des collègues, dans Mechanics Research Communications, la première partie d’un modèle numérique mis au point pour prédire l’effet de la grêle sur les composantes des avions. Cette portion du modèle permet d’établir la pression générée par un grêlon lorsqu’il frappe une surface. Elle fait appel à des outils mathématiques dont les résultats sont corroborés par un montage en laboratoire: à l’aide d’un canon, les chercheurs ont projeté des grêlons types de 35g à une vitesse de 45 m/s contre une surface d’aluminium recouverte d’une pellicule. Les microbulles de cette pellicule explosent à une pression donnée, libérant un colorant. Lorsque complété, le modèle mathématique permettra de tester les composantes d’avion, faites de matériaux de plus en plus légers

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Voir l’athérosclérose

Le dépistage de l’athérosclérose basé sur la mesure de facteurs de risques (tour de taille, indice de masse corporelle, tension artérielle, glycémie à jeun, etc.) présente des lacunes telles qu’une forte proportion de cas ne sont décelés qu’après infarctus. On pourrait faire beaucoup mieux si on mesurait directement la maladie. Comment? Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), propose Éric Larose, professeur à la Faculté de médecine. Le chercheur a mesuré l’ampleur de l’athérosclérose chez 160 Québécois âgés de 18 à 35 ans, apparemment en bonne santé. Les images obtenues par IRM montrent que même lorsque les facteurs de risques ne dépassent les normes, il peut y avoir un début d’athéroclérose. Or, selon Éric Larose, il n’y a pas d’athérosclérose anodine.

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Femme à risque et prévention

Une équipe internationale composée de 20 chercheurs, dont Elisabeth Maunsell de la Faculté de médecine, vient de démontrer l’efficacité de l’exemestane dans la prévention du cancer du sein. Ce médicament abaisserait de 65% l’occurence de cancer du sein chez des femmes jugées à risques, démontre l’étude publiée par cette équipe dans le New England Journal of Medicine. Pour parvenir à ce résultat, 4560 femmes ménopausées en bonne santé, réparties en deux groupes, ont pris quotidiennement pendant trois ans de l’exemestane ou un placebo. Les chercheurs n’ont pas relevé d’effets secondaires importants du médicament même s’il fait légèrement augmenter bouffées de chaleur et insomnie. «C’est une information qui doit être mise à la disposition des femmes et des médecins parce qu’elle pourrait avoir une influence sur leur décision», commente Elisabeth Maunsell.
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