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Automne 2007

Les relations de couple hors Québec

Trois diplômés parlent des relations de couple dans leur pays respectif, le Mexique, la Bulgarie et le Cameroun.

LE COUPLE MEXICAIN EN PLEIN BOULEVERSEMENT

Au cours des 20 dernières années, de profonds changements ont marqué le modèle traditionnel familial et les relations de couple, au Mexique, rapporte Ana Elisa Castro Sanchez (Service social 2004).
 
«La diminution du taux de natalité, la participation croissante des femmes au marché du travail, la diminution de la taille des familles, l’augmentation des divorces et des foyers monoparentaux ont modifié la notion de famille traditionnelle, caractérisée par la figure prédominante du père dans les activités économiques, religieuses et politiques, ainsi que par la soumission de la femme au père et au mari», explique la professeure en recherche qualitative à la Faculté de santé publique et nutrition de l’Université autonome de Nuevo León.

Selon Mme Castro Sanchez, deux lois approuvées récemment accéléreront encore ces bouleversements. «Avec la Loi des sociétés de partenaires, qui s’applique uniquement dans villes de Mexico et de Coahuila pour le moment, les couples homosexuels ont maintenant des droits et responsabilités comparables à ceux des couples hétérosexuels, comme le droit à l’héritage et à la sécurité sociale, explique-t-elle. Cela constitue un fait historique, qui aura un effet sur la définition de la relation de couple et entraînera d’autres changements sociaux et politiques.»
 
Quant à la seconde loi, elle porte sur le droit des femmes à l’avortement et va à l’encontre de la notion de soumission des femmes au père et au mari. «Se faire avorter dans la ville de Mexico –il s’agit d’une loi locale et non nationale– ne constitue plus un crime. Les femmes ont désormais le droit de recevoir les services médicaux en ce sens, sans avoir à justifier leur décision.»

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BULGARIE: VIVE LA NOCE!

Valentina Gueorguieva (Sociologie 2004), dont le passage à l’Université Laval a été couronné par la Médaille académique d’or de la Gouverneure générale du Canada pour sa thèse de doctorat, parle d’un engouement nouveau des Bulgares pour le mariage. Dans son pays des Balkans, l’idéal de couple serait, par les temps qui courent, de se marier et de faire de sa noce un vrai spectacle!
 
«Si au cours des deux dernières décennies, les couples avaient plutôt tendance à pratiquer la cohabitation sans se poser la grande question et sans se soucier de la nature et du sort de leur engagement, il est aujourd’hui devenu à la mode de manifester son amour, à vie, par des cérémonies somptueuses et devant le plus grand nombre possible d’invités», explique la maître de conférences au Département d’histoire et théorie de la culture de l’Université de Sofia, la capitale bulgare. «Cette tendance se manifeste tant du côté des couples de longue date qu’au sein des idylles nées au cours des récentes vacances aux abords de la mer Noire ou autre», ajoute-t-elle.

À quoi ressemblent ces mariages somptueux? Musique tsigane avec tambours et trompettes; grandes familles rassemblées; mariée en larmes; témoin accompagné de son épouse, selon la tradition orthodoxe. «Les couples sortent de la routine pour faire de leur amour un événement hors du commun, une démonstration, un vrai spectacle. La seule limite au nombre d’invités est la taille du restaurant, observe Mme Gueorguieva. La fête, qui a commencé tôt dans la journée, se termine au petit matin. Et la vie normale recommence.»

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HARO SUR LE CÉLIBAT AU CAMEROUN

Dans le pays de Gervais Mbarga (Sociologie 1987 et 1993), les liens du mariage ont une très grande importance, sur le plan social. «Au Cameroun, on n’a pas de considération pour l’homme célibataire, et la femme célibataire n’est pas prise au sérieux, explique le professeur à l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication, Université de Yaoundé II. Par leur engagement dans un mariage, l’homme et la femme prouvent leur maturité.» Ils permettent aussi à leurs deux communautés d’origine d’éviter les conflits et de s’unir contre l’adversité.

Outre la manifestation de l’amour entre deux personnes, le mariage camerounais doit nécessairement conduire à la perpétuation de la lignée des deux familles. À cet égard, M. Mbarga explique que certains hommes pratiquent encore aujourd’hui la polygamie: «Il s’agit souvent de couples qui n’ont pas eu d’enfant et, pour ne pas perdre la lignée, l’homme se remarie.»
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