Adieu pergélisol
Si la tendance se maintient, on ne trouvera bientôt plus de sol gelé en permanence dans la région de la baie James.
Par Jean Hamann
Dans la région de la baie James, la frontière du sol gelé en permanence est maintenant 130 km plus au nord qu’il y a 50 ans, rapportent deux chercheurs du Centre d’études nordiques, Simon Thibault et Serge Payette, dans la revue scientifique Permafrost and Periglacial Processes. À moins d’un renversement de tendance, la disparition complète du pergélisol de cette région surviendra à brève échéance, avancent-ils.
Les traces de la glace
C’est grâce à des monticules appelés palses, qui se forment naturellement dans les tourbières, que les chercheurs ont pu chiffrer le déplacement de la frontière du pergélisol. La présence de glace dans les tourbières provoque un soulèvement local du sol qui crée des conditions plus sèches et favorise l’établissement d’un tapis de lichen persillé d’arbustes et de petites épinettes noires. Ces formations végétales, qui détonnent dans la végétation environnante, sont facilement repérables du haut des airs ou au sol. Les palses qu’on trouve dans les grandes tourbières de la baie James font partie du décor depuis longtemps, souligne Serge Payette. «Les plus anciennes datent d’un millénaire et les autres ont été formées lors du petit âge glaciaire, une période climatique froide survenue entre 1550 et 1850.»
Au fil de ses voyages dans le Nord, le chercheur avait noté des signes manifestes de dégradation des palses (présence de mares et cicatrices d’affaissement). En 2004, lui et l’étudiant-chercheur Simon Thibault se sont rendus sur le terrain pour sonder sept tourbières situées entre les 51e et 53e parallèles. Seulement deux d’entre elles abritaient toujours des palses, alors que des photos aériennes prises en 1957 montrent qu’elles en contenaient toutes. Les chercheurs ont dénombré 7 palses dans la tourbière Radisson et 51 dans la tourbière La Grande. En 2005, il ne subsistait qu’une palse dans le premier site et cinq dans le second. Des survols effectués en hélicoptère entre les 51e et 55e parallèles leur ont permis de constater que les palses sont dans un état de détérioration avancée sur tout le territoire de la baie James.
En voie de disparition
Le réchauffement climatique semble l’explication la plus probable à ce phénomène, mais l’absence de données météorologiques à long terme pour l’ensemble de cette région empêche de trancher. «Sur un site que j’étudie dans le Nord, la température annuelle moyenne a augmenté de 2 ºC depuis 1988, souligne toutefois Serge Payette. Si la tendance se maintient, ce qui reste de palses dans les tourbières de la baie James va disparaître sous peu et on peut penser que le pergélisol va connaître le même sort.»
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Les traces de la glace
C’est grâce à des monticules appelés palses, qui se forment naturellement dans les tourbières, que les chercheurs ont pu chiffrer le déplacement de la frontière du pergélisol. La présence de glace dans les tourbières provoque un soulèvement local du sol qui crée des conditions plus sèches et favorise l’établissement d’un tapis de lichen persillé d’arbustes et de petites épinettes noires. Ces formations végétales, qui détonnent dans la végétation environnante, sont facilement repérables du haut des airs ou au sol. Les palses qu’on trouve dans les grandes tourbières de la baie James font partie du décor depuis longtemps, souligne Serge Payette. «Les plus anciennes datent d’un millénaire et les autres ont été formées lors du petit âge glaciaire, une période climatique froide survenue entre 1550 et 1850.»
Au fil de ses voyages dans le Nord, le chercheur avait noté des signes manifestes de dégradation des palses (présence de mares et cicatrices d’affaissement). En 2004, lui et l’étudiant-chercheur Simon Thibault se sont rendus sur le terrain pour sonder sept tourbières situées entre les 51e et 53e parallèles. Seulement deux d’entre elles abritaient toujours des palses, alors que des photos aériennes prises en 1957 montrent qu’elles en contenaient toutes. Les chercheurs ont dénombré 7 palses dans la tourbière Radisson et 51 dans la tourbière La Grande. En 2005, il ne subsistait qu’une palse dans le premier site et cinq dans le second. Des survols effectués en hélicoptère entre les 51e et 55e parallèles leur ont permis de constater que les palses sont dans un état de détérioration avancée sur tout le territoire de la baie James.
En voie de disparition
Le réchauffement climatique semble l’explication la plus probable à ce phénomène, mais l’absence de données météorologiques à long terme pour l’ensemble de cette région empêche de trancher. «Sur un site que j’étudie dans le Nord, la température annuelle moyenne a augmenté de 2 ºC depuis 1988, souligne toutefois Serge Payette. Si la tendance se maintient, ce qui reste de palses dans les tourbières de la baie James va disparaître sous peu et on peut penser que le pergélisol va connaître le même sort.»
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