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Photo de Margarida Romero

Écrits de chercheurs et édition bienveillante

Notre éditrice, Louise Desautels, prend prochainement sa retraite. Cet article est un coup de chapeau aux personnes qui, comme elle, aident les universitaires à diffuser leurs résultats et leurs observations; c’est aussi une réflexion sur l’écriture comme processus à la fois individuel, collectif et social.

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Nous, enseignants-chercheurs, sommes un peu des couteaux suisses aux fonctions multiples; tantôt lecteurs, réviseurs, (co)directeurs, enseignants, évaluateurs, éditeurs, animateurs, collecteurs de fonds, chefs de projet, présentateurs, analystes ou décideurs, tantôt blogueurs, programmeurs, inventeurs ou designers. Autant vous dire que l’entreprise de la recherche n’est pas de tout repos! Malgré notre volonté, commune à tout universitaire, de viser l’excellence dans les différents domaines où nous sommes engagés, il est impossible de mener toutes ces activités à bon port sans mobiliser des équipes et sans accepter la critique. Car la critique est la seule certitude du chercheur quant à ses travaux. Dans ce contexte, travailler avec des éditeurs bienveillants et qui savent faire preuve d’humour est une chance pour améliorer nos compétences d’écriture et de communication auprès de différents publics.

Mon expérience de blogueuse
À quelques reprises déjà, je me suis lancée dans une entreprise de communication et de diffusion de la recherche, chaque fois en collaborant de près avec une éditrice bienveillante. Mon blogue est l’une de ces expériences. Je ne saurais assez remercier Louise Desautels pour les échanges initiaux, au moment de commencer ce projet. J’ai fini par jeter mes premiers écrits à la poubelle: des textes qui n’étaient ni des articles de recherche ni des billets de blogue, un entre-deux difficile à lire. Mes premières tentatives d’écriture ont donné lieu à des textes trop orientés vers la recherche et qui comprenaient une terminologie trop spécifique. Mais, surtout, Louise m’a permis de réaliser qu’il me manquait un proche destinataire. Un peu comme un copain de voyage, assis à nos côtés, à qui parler de nos activités avec un vocabulaire du quotidien.

Pour le blogue «Éducation et innovation», ce copain de voyage est une personne qui a des enfants ou qui travaille dans le monde de l’éducation, ou encore un étudiant qui a besoin d’un texte plus accessible avant de lire les articles de recherche sur le sujet. Pour arriver à écrire en fonction de cette personne, il m’a fallu sortir du style universitaire. Ainsi, après des années à développer l’écriture savante qui permet aux chercheurs la diffusion de leurs études de manière assez impersonnelle, j’ai eu de la difficulté à revenir à une écriture de proximité, surtout pour des sujets que j’ai l’habitude d’aborder en recherche. Dans ce cheminement, l’édition bienveillante de Louise, avec l’apport de sa complice réviseure Mélanie Darveau, a fait la différence entre décider de jeter l’éponge pour m’occuper des 1001 autres «dossiers prioritaires» et persévérer à chercher le ton et l’angle permettant d’arriver à un blogue de diffusion de la recherche.

Un livre pour les enseignants
UsagesCreatifs-300Pour moi, les retours sur le blogue ont aussi été un encouragement pour me lancer dans l’édition d’une synthèse des travaux réalisés autour de Usages créatifs du numérique pour l’apprentissage au XXIe siècle, livre qui paraîtra dans quelques jours. Cet ouvrage, qui s’adresse aux parents, aux enseignants et aux autres praticiens de l’éducation, a été coécrit avec de nombreux collaborateurs1. Il offre une analyse critique des possibilités d’utiliser le numérique de façon créative en éducation. Le livre passe d’abord en revue les enjeux de l’éducation en adoptant différents points de vue: complexité, interdisciplinarité, compétences dites du 21e siècle —notamment en lien avec la créativité— ainsi que défis technocréatifs pour l’éducation. Ensuite, il aborde différentes approches des usages créatifs du numérique, depuis l’apprentissage par le jeu jusqu’à la robotique pédagogique en passant par les approches liées aux laboratoires de création numérique. Le livre est publié par les Presses de l’Université du Québec (PUQ) et, encore une fois, l’édition bienveillante de leur directrice, Martine Des Rochers, et de son équipe a été un apport clé pour créer un ouvrage dont je suis l’un des fiers parents.

Un livre pour les enfants
VibotChaque ouvrage étant comme un bébé, on peut parler de gestation. Et, pour moi, la plus spéciale a été celle de Vibot le robot, en 2016, avec les Publications du Québec. L’illustratrice Stéphanie Frippiat (Loufane) et moi-même avons été accompagnées par l’équipe de Patrik Gilbert, particulièrement par la spécialiste en littérature jeunesse Olivia Wu2, pour la réalisation de cet album qui porte sur la programmation et la robotique pédagogique. Écrire pour les enfants, en gardant la poésie des espaces blancs autour des dessins, est à l’opposé de l’écriture scientifique à 500 mots par page! Olivia Wu, dans sa bienveillance éditoriale, a tenté d’y aller doucement pour formuler ses critiques. Sa volonté de ne pas heurter l’auteure était incroyable; du coup, c’est moi qui rassurais mon amie éditrice sur ma capacité à prendre les critiques sans qu’elle ait besoin de porter des gants blancs. Une fois la confiance installée, la collaboration est passée en mode turbo et fut fort agréable pour tous.

Merci aux éditrices pour ces collaborations qui, chacune, ont été une nouvelle exploration du processus à la fois individuel, collectif et social d’écriture et d’édition.

1 Au Québec, mes collègues de l’Université Laval (Benjamin Lille, Irma Azeneth Patino Zuniga, Sylvie Barma, Catinca-Adriana Stan, Francis Dubé, Séverine Parent, Michelle Deschênes, Alexandre Lepage et Jean-Nicolas Proulx), de l’UQAM (Alain Stockless et Stéphane Villeneuve), de l’Université de Montréal (Audrey Raynault), de la TELUQ (Patrick Plante), du SIFEM (Gabriel Dumouchel), de l’école Saint-Paul (Jean-François Gosselin et Yan Spence), du Collège Beaubois (Marc-André Girard) et de Cadre21 (Jacques Cool). Sans oublier mes collègues du Conseil scolaire catholique Mon Avenir (Audrey Allard) en Ontario, de l’Universidad de Guadalajara (Jorge Sanabria) au Mexique ainsi que ceux du laboratoire TECHNE (Stéphanie Netto), de l’INRIA (Thierry Viéville) et du Laboratoire d’innovation et numérique pour l’éducation (#fabLINE) de l’ESPE de Nice.

2 Aussi blogueuse au www.contesdefaits.com.

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