Le magazine Contact

La zone d'échanges entre l'Université Laval,
ses diplômés, ses donateurs et vous

Le magazine Contact

Hiver 2011

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur le sommeil, le génome des truites de pisciculture, la prééclampsie et plus...

IMITER LE JOUR
Il est possible de tromper l’horloge interne humaine grâce à la lumière. C’est ce que démontre une étude réalisée auprès de travailleurs de nuit par Alexandre Sasseville et Marc Hébert, de la Faculté de médecine, qui ont publié leurs résultats dans Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry. Leur cible: la mélatonine, cette hormone qui ralentit le métabolisme au cours de la nuit. Pour retarder sa sécrétion, les chercheurs ont installé deux lampes dans l’environnement immédiat de quatre travailleurs de nuit d’une scierie, projetant vers eux une lumière bleu-vert caractéristique du matin. À la sortie de l’usine, ces travailleurs devaient porter des lunettes bloquant le bleu de la lumière naturelle. La concentration de mélatonine dans leur salive révèle qu’il a suffi de cinq jours de ce régime lumineux pour décaler de deux à quatre heures leur rythme circadien. Une demande de brevet a été déposée au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Australie.

***
LA TRUITE ENTRE DEUX EAUX

Les gestionnaires de la faune devront-ils revoir leurs pratiques d’ensemencement des cours d’eau avec des truites mouchetées? C’est ce que pourrait entraîner la publication des données dans la revue scientifique Genetics. Christopher Sauvage, Nicolas Derôme, Éric Normandeau, Jérôme St-Cyr, Louis Bernatchez, du Département de biologie, et Céline Audet de l’UQAR ont étudié la transcription des gènes de truites mouchetées élevées en captivité et croisées soit au hasard, soit seulement entre celles qui affichent les meilleurs taux de croissance. Résultat: après trois générations, le taux de croissance du deuxième groupe dépasse de 35% celui de truites de la même lignée croisées au hasard, mais les deux groupes montrent aussi une différence de 4% dans la transcription des gènes. Chez les truites sélectionnées, les gènes sous-exprimés sont surtout associés au métabolisme des acides nucléiques et à la défense contre les maladies.

***
PRÉDIRE POUR MIEUX PRÉVENIR
Mesurer la concentration sanguine de trois protéines permettrait d’établir dès le premier trimestre les risques de prééclampsie, un problème d’hypertension qui frappe les femmes en fin de grossesse. Grâce au dosage de ces protéines et à certaines caractéristiques des patientes, une équipe de chercheurs québécois est parvenue à prédire 75% des cas de prééclampsie dans un groupe de 893 femmes qui attendaient un premier enfant. Les détails de cette recherche, à laquelle a collaboré Emmanuel Bujold de la Faculté de médecine, sont publiés dans la revue American Journal of Obstetrics & Gynecology. Une thérapie préventive à base d’aspirine a précédemment été mise au point par le professeur Bujold, qui cherchait, depuis cette découverte, à mieux repérer les femmes à risque. Le projet Grossesse en santé, dirigé par Jean-Claude Forest et Yves Giguère, professeurs à la Faculté de médecine, permettra de valider cette méthode de prédiction auprès de 8000 femmes.

***
DE L’EAU D’ÉRABLE PROBIOTIQUE?

Un pas vient d’être franchi vers la mise au point d’une boisson santé à base d’eau d’érable, grâce à Ismail Fliss, du Département des sciences des aliments et de nutrition, et trois collaborateurs égyptiens, dont l’étude est publiée dans la revue Bioresource Technology. Les chercheurs ont démontré la possibilité que des bactéries probiotiques inoculées dans l’eau d’érable survivent aux quelques semaines qui séparent la fabrication du produit de sa consommation: les deux bactéries lactiques étudiées (Bifidobacterium lactis et Lactobacillus rhamnosus) trouvent dans l’eau d’érable tous les nutriments nécessaires. L’équipe de M. Fliss a aussi établi que ces microorganismes résistent en nombre suffisant, soit un million de bactéries vivantes par millilitre, aux attaques des acides et des enzymes digestifs en action dans l’estomac, ce qui leur permet d’accomplir leurs bons offices dans l’intestin. Une demande de brevet a été déposée pour protéger ce procédé de fabrication.

***
POUR QUE LE VERT DURE

Trois semaines à l’intérieur ont fait la vie dure à votre sapin de Noël? Il y aurait moyen de prévenir la chute des aiguilles, croient des chercheurs de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, qui viennent de trouver la cause de ce phénomène biologique. Martine Dorais, Steeve Pépin, Yves Desjardins et des collaborateurs du Nova Scotia Agricultural College rapportent dans la revue scientifique Trees que c’est une hormone végétale, l’éthylène, qui est au cœur de l’abscission des aiguilles chez le sapin baumier. Ils ont placé de petites branches dans l’eau. Dans certains cas, ils ont aussi mis les branches en contact avec le 1-MCP ou avec l’AVG, deux composés qui interfèrent avec l’éthylène: la durée de rétention des aiguilles a alors atteint jusqu’à 87 jours. Des retombées sont possibles pour les producteurs de sapins de Noël, qui pourraient libérer le gaz 1-MCP dans leurs boîtes de camion, et pour les amateurs de sapins de Noël naturels, qui pourraient un jour trouver en magasin de l’AVG à dissoudre dans leur eau d’arrosage.
Haut de page
  1. Aucun commentaire pour le moment.