Des neurones produits à partir de la peau
Cette découverte pourrait avoir des retombées sur la recherche et le traitement des maladies neurodégénératives.
Par Jean Hamann
Une équipe de la Faculté de médecine est parvenue à produire in vitro des neurones à partir de cellules souches multipotentes provenant de la peau humaine. C’est la première fois qu’une différenciation aussi poussée de cellules nerveuses est ainsi obtenue, précise le responsable de l’étude, François Berthod, professeur à la Faculté de médecine et chercheur au Laboratoire d’organogenèse expérimentale (LOEX). M. Berthod, Marie Gingras et Marie-France Champigny décrivent la méthode utilisée pour obtenir ces neurones dans le Journal of Cellular Physiology.
Des travaux antérieurs avaient montré que la peau des souris contient des cellules multipotentes qui peuvent se différencier en plusieurs types de cellules, notamment en cellules nerveuses. L’équipe du LOEX a repris ces expériences en utilisant de la peau humaine adulte, obtenue après des interventions de chirurgie esthétique. Les chercheurs ont soumis ce tissu cutané à différents traitements pour en libérer les cellules multipotentes et ils les ont ensuite cultivées in vitro. Le défi consistait à produire des neurones à partir de cellules indifférenciées et non à multiplier des neurones préexistants, puisque la peau ne contient que les prolongements de neurones situés dans la moelle épinière.
Applications thérapeutiques en vue
Les tests ont démontré que les cellules souches multipotentes de la peau peuvent se multiplier et se différencier in vitro lorsqu’elles sont placées dans un milieu approprié. Extérieurement, elles prennent progressivement la forme allongée typique des neurones. Au plan biochimique, dans les jours qui suivent leur mise en culture, elles produisent successivement éléments et molécules typiques des neurones.
À court terme, cette percée pourrait avoir des retombées dans le domaine de la recherche en neurosciences, à court de neurones humains pour la recherche. À plus long terme, la possibilité de produire des neurones à partir de cellules de la peau laisse entrevoir des applications thérapeutiques révolutionnaires. «L’idée serait de prélever des cellules de la peau d’un malade et de les utiliser pour produire des neurones parfaitement compatibles, éliminant ainsi les risques de rejet, rapporte François Berthod. On pourrait ensuite procéder à une greffe dans les régions malades du cerveau. Avant d’en arriver là, il faudra toutefois réussir à pousser plus loin la différenciation des neurones et démontrer qu’ils sont capables de transmettre l’influx nerveux.»
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Des travaux antérieurs avaient montré que la peau des souris contient des cellules multipotentes qui peuvent se différencier en plusieurs types de cellules, notamment en cellules nerveuses. L’équipe du LOEX a repris ces expériences en utilisant de la peau humaine adulte, obtenue après des interventions de chirurgie esthétique. Les chercheurs ont soumis ce tissu cutané à différents traitements pour en libérer les cellules multipotentes et ils les ont ensuite cultivées in vitro. Le défi consistait à produire des neurones à partir de cellules indifférenciées et non à multiplier des neurones préexistants, puisque la peau ne contient que les prolongements de neurones situés dans la moelle épinière.
Applications thérapeutiques en vue
Les tests ont démontré que les cellules souches multipotentes de la peau peuvent se multiplier et se différencier in vitro lorsqu’elles sont placées dans un milieu approprié. Extérieurement, elles prennent progressivement la forme allongée typique des neurones. Au plan biochimique, dans les jours qui suivent leur mise en culture, elles produisent successivement éléments et molécules typiques des neurones.
À court terme, cette percée pourrait avoir des retombées dans le domaine de la recherche en neurosciences, à court de neurones humains pour la recherche. À plus long terme, la possibilité de produire des neurones à partir de cellules de la peau laisse entrevoir des applications thérapeutiques révolutionnaires. «L’idée serait de prélever des cellules de la peau d’un malade et de les utiliser pour produire des neurones parfaitement compatibles, éliminant ainsi les risques de rejet, rapporte François Berthod. On pourrait ensuite procéder à une greffe dans les régions malades du cerveau. Avant d’en arriver là, il faudra toutefois réussir à pousser plus loin la différenciation des neurones et démontrer qu’ils sont capables de transmettre l’influx nerveux.»
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