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Automne 2006

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur les chats, la dépression hivernale, la floraison printanière, les chablis et les confidences d'adolescentes.

CERVELLES DE CHATS

    Un chercheur de l’École de psychologie, François Doré, et son collègue de l’Université de Moncton viennent de démontrer que les chats ont une moins bonne mémoire spatiale que les chiens. Après avoir entraîné 24 chats à poser la patte sur un objet, ils ont compliqué le scénario en cachant cet objet derrière l’une des quatre boîtes de l’enceinte expérimentale. Jusque-là, les chats se montrent performants : 94% de réussite après cinq séances de 25 essais. Mais lorsque les chercheurs placent brièvement un écran entre la bête et les boîtes, une fois l’objet dissimulé, c’est la catastrophe! Pour une éclipse de 10 secondes, le succès s’établit à 44% contre 90% chez les chiens (objets d’une expérience précédente); après 60 secondes : 34% pour les chats, mais 60% pour les chiens. De quoi alimenter de vieilles querelles!


LUMIÈRE CONTRE DÉPRESSION HIVERNALE


    La démonstration est faite: la luminothérapie a un effet biologique sur le fonctionnement de la rétine des personnes qui souffrent de dépression hivernale. Environ 900 000 Canadiens sont atteints de ce mal découlant d’un dérèglement de deux neurotransmetteurs présents dans le cerveau et dans l’œil lorsque la photopériode diminue, à l’automne. Au terme d’une luminothérapie de quatre semaines, a observé l’équipe de Marc Hébert, de la Faculté de médecine, la fonction rétinienne (une mesure indirecte du dérèglement hormonal) des 22 sujets déprimés équivalait à celle des 16 sujets normaux. Selon des critères médicaux, l’état des sujets déprimés s’était aussi amélioré d’au moins 50%, et 80% d’entre eux étaient en rémission. Par comparaison, le traitement par antidépresseurs donne des résultats dans 60% à 70% des cas.


THERMOMÈTRE FLORAL

    Claude Lavoie et Daniel Lachance lisent le passé dans les fleurs printanières! Les deux chercheurs du Centre de recherche en aménagement et développement viennent de publier dans l’American Journal of Botany une étude qui indique qu’une plante printanière appelée tussilage fleurit entre 15 et 31 jours plus tôt qu’en 1920, à Québec et Montréal. Ce phénomène ne serait pas lié au réchauffement planétaire, mais plutôt à un effet thermique urbain. Par contre, la méthode mise au point par les chercheurs avec cette fleur jaune permettra de comparer sur une base historique la floraison d’autres plantes hâtives et, ainsi, de vérifier l’effet des changements climatiques du climat. Cette méthode de datation de la floraison fait appel aux spécimens d’herbier (lieu et date de collecte) et aux dates officielles de fonte des neiges. Elle équivaut à ramener tous les spécimens à une même zone climatique, ce qui permet les comparaisons. Seul hic: réaliser un herbier est passé de mode et les données se font de plus en plus rares depuis les années 1990.


FORÊT AUX QUATRE VENTS

    Le chablis, cette chute naturelle de groupes d’arbres sous l’action du vent, affecte régulièrement la forêt boréale. Pourtant, on connaît peu ce phénomène, surtout en comparaison des épidémies d’insectes ou des feux de forêt. Une lacune en voie d’être comblée par les travaux de Jean-Gabriel Élie et Jean-Claude Ruel, du Département des sciences du bois et de la forêt. Les deux chercheurs adaptent à la forêt boréale d’ici un modèle élaboré en Grande-Bretagne. Pour ce faire, ils ont testé la résistance mécanique de l’épinette noire et du pin gris… en les déracinant! Leurs premières conclusions ont déjà ouvert des pistes, exposées dans un récent article du Canadian Journal of Forest Research. Par exemple, que les peuplements d’épinettes où se trouve du pin gris sont plus vulnérables au chablis, et que les arbres âgés entre 50 et 140 ans sont les plus résistants. Les données permettront d’ajuster la gestion forestière.


1966 OU 2006: MÊMES PRÉOCCUPATIONS

    Après avoir analysé 271 lettres adressées entre 1958 et 1968 au courrier du cœur que tenait Janette Bertrand dans Le Petit Journal, Johanne Sénéchal constate que les adolescentes de l’époque et celles d’aujourd’hui ont plus d’un point en commun! Si leur sexualité n’est en rien comparable, leurs préoccupations, elles, sont toujours les mêmes. Ainsi, rapporte Mme Sénéchal dans son mémoire de maîtrise en histoire, réalisé sous la direction de Johanne Daigle, les fréquentations restent le principal thème abordé par les anciens ados dans le courrier «Refuge sentimental». L’amour, le respect, la peur d’être utilisée, l’incompréhension face aux reculs du garçon aimé qui a peur de perdre sa liberté… «En ce début de XXIe siècle, il reste peu de courriers du cœur, remarque Johanne Sénéchal. Les adolescents qui éprouvent le besoin de se confier anonymement le font désormais dans les forums de discussion sur Internet.» Les bons conseils d’une Janette leur font peut-être défaut…
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