Une nouvelle chaire en philo
Créée grâce à Power Corporation, la chaire collera aux préoccupations de notre époque.
Par Nathaly Dufour
Remise en question, boudée par certains, vivement défendue par d’autres, la philosophie –et surtout son enseignement– se trouve à la croisée des chemins. Le gouvernement québécois a peut-être mis de côté l’idée de retirer les cours obligatoires de philo dans les cégeps, il n’en demeure pas moins que les philosophes sont aux aguets… Pourtant, le philosophe d’aujourd’hui peut être bien campé dans la réalité et chercher à redonner aux humains le «goût de l’avenir» (Tocqueville). Belle mission!
Le sens des affaires
Il faut bien l’avouer, la philosophie n’est pas le champ d’études le plus populaire auprès des bailleurs de fonds. On valorise plus aisément la science et ses découvertes spectaculaires. Et pourtant… S’il est une discipline qui touche à l’être humain dans son entier, qui l’interpelle dans toutes ses dimensions, c’est bien la philosophie. Ce qu’a compris Paul Desmarais junior, président du conseil et co-chef de la direction de Power Corporation Canada.
«La philosophie est un pilier indispensable de notre société, un incontournable outil de compréhension et d’évolution de la nature humaine, estime l’homme d’affaires. Notre société est plus que jamais à la recherche de son identité et elle fait face à des questions éthiques de tout premier ordre. Dans le monde des affaires, cette réflexion sur l’éthique personnelle et collective, sur la dignité des personnes et la probité est devenue un défi pressant.»
Paul Desmarais junior est tellement convaincu du caractère essentiel de la philosophie qu’il a décidé, au nom de Power Corporation, d’investir 1 million$ à la Faculté de philosophie de l’Université, plus particulièrement dans la Chaire d’enseignement et de recherche La philosophie dans le monde actuel, lancée en 2004. Pourquoi ici plutôt qu’ailleurs? La réputation de qualité de l’Université Laval a pesé dans la balance, bien sûr. Mais c’est l’admiration sans bornes que porte M. Desmarais au titulaire de la Chaire, Thomas De Koninck qui a scellé l’affaire. «C’est un philosophe et un professeur que j’admire au plus haut point ! Ses nombreuses recherches, ses écrits, ses interventions : tout ce qu’il touche prend sens. C’est un don du cœur et un encouragement à l’Université Laval dans le cadre de la plus grande campagne de financement qu’elle ait entreprise à ce jour, la campagne De toutes les révolutions.»
La recherche de sens
Rapprocher la philosophie des préoccupations essentielles de notre époque, tel est le but de la Chaire. Pour ce faire, pas question de fonctionner en vase clos. La Chaire développe ses activités de recherche par le biais de conférences publiques, de colloques portant sur des thèmes d’actualité et s’adressant à un vaste auditoire, de publications accessibles et d’interventions dans les médias.
Le doyen de la Faculté de philosophie, Luc Langlois, donne un exemple d’intervention que la Chaire veut privilégier. «En avril dernier, la Chaire a tenu un colloque sur Les soins palliatifs et la fin de la vie regroupant une centaine de participants, philosophes, infirmières, médecins, juristes et bénévoles. Vous n’avez pas idée à quel point leurs travaux et leurs réflexions se sont mutuellement enrichis et ont permis de bonifier leurs pratiques respectives!»
«Les problèmes de société et les problèmes politiques sont de plus en plus complexes, globaux, contextuels, au sens de tissés ensemble, cependant que le déploiement des connaissances emprunte la direction opposée, vers des domaines de plus en plus spécialisés, fragmentés, parcellaires, souligne le titulaire, Thomas De Koninck. La philosophie doit donc intervenir à nouveau, aider à mieux discerner les enjeux fondamentaux, proposer des réponses éclairantes aux problèmes cruciaux, tant théoriques que pratiques, qui se posent aujourd’hui avec une acuité croissante.»
À l’heure où l’éducation se surspécialise, une bonne dose de réflexion globale sur ce que nous sommes ne fera sûrement pas de tort… «Le premier défi de l’éducation est de générer l’enthousiasme qui poussera les jeunes à progresser d’eux-mêmes vers de nouvelles quêtes de sens et de savoir, et de nouvelles questions, en n’évitant surtout pas les questions de fond et les questions ultimes que pose la philosophie», conclut M. De Koninck.
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Le sens des affaires
Il faut bien l’avouer, la philosophie n’est pas le champ d’études le plus populaire auprès des bailleurs de fonds. On valorise plus aisément la science et ses découvertes spectaculaires. Et pourtant… S’il est une discipline qui touche à l’être humain dans son entier, qui l’interpelle dans toutes ses dimensions, c’est bien la philosophie. Ce qu’a compris Paul Desmarais junior, président du conseil et co-chef de la direction de Power Corporation Canada.
«La philosophie est un pilier indispensable de notre société, un incontournable outil de compréhension et d’évolution de la nature humaine, estime l’homme d’affaires. Notre société est plus que jamais à la recherche de son identité et elle fait face à des questions éthiques de tout premier ordre. Dans le monde des affaires, cette réflexion sur l’éthique personnelle et collective, sur la dignité des personnes et la probité est devenue un défi pressant.»
Paul Desmarais junior est tellement convaincu du caractère essentiel de la philosophie qu’il a décidé, au nom de Power Corporation, d’investir 1 million$ à la Faculté de philosophie de l’Université, plus particulièrement dans la Chaire d’enseignement et de recherche La philosophie dans le monde actuel, lancée en 2004. Pourquoi ici plutôt qu’ailleurs? La réputation de qualité de l’Université Laval a pesé dans la balance, bien sûr. Mais c’est l’admiration sans bornes que porte M. Desmarais au titulaire de la Chaire, Thomas De Koninck qui a scellé l’affaire. «C’est un philosophe et un professeur que j’admire au plus haut point ! Ses nombreuses recherches, ses écrits, ses interventions : tout ce qu’il touche prend sens. C’est un don du cœur et un encouragement à l’Université Laval dans le cadre de la plus grande campagne de financement qu’elle ait entreprise à ce jour, la campagne De toutes les révolutions.»
La recherche de sens
Rapprocher la philosophie des préoccupations essentielles de notre époque, tel est le but de la Chaire. Pour ce faire, pas question de fonctionner en vase clos. La Chaire développe ses activités de recherche par le biais de conférences publiques, de colloques portant sur des thèmes d’actualité et s’adressant à un vaste auditoire, de publications accessibles et d’interventions dans les médias.
Le doyen de la Faculté de philosophie, Luc Langlois, donne un exemple d’intervention que la Chaire veut privilégier. «En avril dernier, la Chaire a tenu un colloque sur Les soins palliatifs et la fin de la vie regroupant une centaine de participants, philosophes, infirmières, médecins, juristes et bénévoles. Vous n’avez pas idée à quel point leurs travaux et leurs réflexions se sont mutuellement enrichis et ont permis de bonifier leurs pratiques respectives!»
«Les problèmes de société et les problèmes politiques sont de plus en plus complexes, globaux, contextuels, au sens de tissés ensemble, cependant que le déploiement des connaissances emprunte la direction opposée, vers des domaines de plus en plus spécialisés, fragmentés, parcellaires, souligne le titulaire, Thomas De Koninck. La philosophie doit donc intervenir à nouveau, aider à mieux discerner les enjeux fondamentaux, proposer des réponses éclairantes aux problèmes cruciaux, tant théoriques que pratiques, qui se posent aujourd’hui avec une acuité croissante.»
À l’heure où l’éducation se surspécialise, une bonne dose de réflexion globale sur ce que nous sommes ne fera sûrement pas de tort… «Le premier défi de l’éducation est de générer l’enthousiasme qui poussera les jeunes à progresser d’eux-mêmes vers de nouvelles quêtes de sens et de savoir, et de nouvelles questions, en n’évitant surtout pas les questions de fond et les questions ultimes que pose la philosophie», conclut M. De Koninck.
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