Le cancer du sein autour du monde
Trois diplômés esquissent un tableau du cancer du sein en Chine, en Finlande et en Belgique.
Par Julie Marcoux, Association des diplômés
LA SITUATION CHINOISE EN MUTATION
En Chine, pays d’origine de Zhimin Fan (Épidémiologie 1995), les femmes ne sont pas toutes égales devant le cancer du sein. Celles qui habitent les grandes villes ont un meilleur accès aux traitements courants tels que la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, en raison des assurances médicales dont elles bénéficient.
Quant aux Chinoises des campagnes et des régions moins industrialisées, elles ne peuvent souvent compter que sur la chirurgie, sans espoir de recevoir des traitements complémentaires, faute de moyens financiers.
Cette maladie fait pourtant des ravages. «Il n’existe actuellement aucun système d’investigation épidémiologique du cancer du sein en Chine, mais on constate que son incidence croît d’année en année, dépassant celle du cancer du col de l’utérus», précise Zhimin Fan, directeur du département de chirurgie du cancer du sein du First Hospital of Jilin University, à Chanchung, dans le nord-est du pays.
Dans les trois villes les plus populeuses du pays, soit Beijing, Shanghai et Tianjin, le cancer du sein est même le cancer le plus fréquent chez la femme.
En Chine, les femmes ne disposent pas encore de programmes de dépistage d’envergure, déplore M. Fan. Elles découvrent elles-mêmes leur tumeur et c’est seulement alors qu’elles consultent leur médecin.
La situation a toutefois commencé à changer. Notamment avec la mise sur pied à Changchung, en 1992, du Bethune Laval Oncology Unit (BLOU). Cette unité, dont Zhimin Fan est le directeur adjoint, origine d’un programme de collaboration mis en place par Jean Couture, professeur à l’Université Laval.
«Ici, souligne M. Fan, nous sommes en mesure d’offrir à nos patients une approche intégrée, misant à la fois sur la prévention, le diagnostic, le traitement complet et les soins palliatifs plutôt que sur la seule chirurgie, comme c’était le cas auparavant.»
LE CANCER RÉGRESSE EN FINLANDE
La Finlande est l’un des deux pays de l’Union européenne, avec l’Autriche, à avoir réussi à réduire de 15 % la mortalité causée par le cancer entre 1985 et 2000, nous apprend Jean-François Grenier (Médecine 1983, Administration 1989).
«La médecine de haut niveau, accessible à l’ensemble de la population, ainsi que les programmes de dépistage et la lutte féroce au tabagisme sont liés à l’atteinte de cet objectif», commente le médecin, qui dirige Schering Oy en Finlande, filiale du groupe pharmaceutique allemand Schering AG.
Toutefois, comme dans plusieurs pays occidentaux, le cancer le plus fréquent chez la femme est celui du sein (incidence * de 84 par 100 000 de population), ce qui représente près du tiers de tous les nouveaux cas de cancer. Il s’agit d’ailleurs de la première cause de mortalité par cancer chez la femme, dans ce pays, équivalant à 16 % des décès imputables à toutes les formes de cancer.
Les Finlandaises bénéficient, depuis 1987, d’un programme gratuit de dépistage du cancer du sein, et près de 90 % des femmes âgées de 50 à 59 ans y ont recours. De plus, elles ont accès à une couverture universelle de soins médicaux, incluant le soutien psychologique et social.
« Nous remarquons qu’un retour au travail précoce est très courant », ajoute Jean-François Grenier, dont l’entreprise a développé et commercialisé un traitement auxiliaire du cancer du sein, le BONEFOS®. Ce traitement, né en Finlande, fait actuellement l’objet d’une vaste étude qui vise à corroborer au Canada et aux États-Unis les résultats obtenus en Europe.
* Nouveaux cas détectés, par an
BELGIQUE : DÉPISTAGE ET SOINS GRATUITS
Selon Gilles Faron (Médecine 1996; Épidémiologie 1998), environ une Belge sur 11 sera un jour confrontée au cancer du sein (au Canada, le ratio est de un sur neuf).
«Ce type de cancer est de plus en plus fréquent et son incidence augmente avec l’âge», souligne le médecin bruxellois spécialisé en obstétrique et en grossesses à risques à l’hôpital Brungmann, l’un des établissements du Réseau mère-enfant de la francophonie.
Toutes les femmes de Belgique qui ont entre 50 et 60 ans sont convoquées aux deux ans pour une mammographie. Ce dépistage d’envergure nationale est entièrement gratuit, comme d’ailleurs tous les soins de santé. «Mais ce dépistage n’est pas parfait, prévient M. Faron. Nous remarquons que la participation des femmes au programme n’a rien d’une routine et qu’il tarde à s’implanter dans les moeurs belges.»
Côté soutien, les personnes atteintes peuvent compter sur de nombreuses associations d’aide, dont la plus importante est «Vivre comme avant», mouvement né aux États-Unis et qui existe actuellement sur les cinq continents sous diverses dénominations. De plus, dans les centres où de nombreux cancers du sein sont traités, des psychologues sont accessibles aux patientes avant et après l’intervention chirurgicale.
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En Chine, pays d’origine de Zhimin Fan (Épidémiologie 1995), les femmes ne sont pas toutes égales devant le cancer du sein. Celles qui habitent les grandes villes ont un meilleur accès aux traitements courants tels que la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, en raison des assurances médicales dont elles bénéficient.
Quant aux Chinoises des campagnes et des régions moins industrialisées, elles ne peuvent souvent compter que sur la chirurgie, sans espoir de recevoir des traitements complémentaires, faute de moyens financiers.
Cette maladie fait pourtant des ravages. «Il n’existe actuellement aucun système d’investigation épidémiologique du cancer du sein en Chine, mais on constate que son incidence croît d’année en année, dépassant celle du cancer du col de l’utérus», précise Zhimin Fan, directeur du département de chirurgie du cancer du sein du First Hospital of Jilin University, à Chanchung, dans le nord-est du pays.
Dans les trois villes les plus populeuses du pays, soit Beijing, Shanghai et Tianjin, le cancer du sein est même le cancer le plus fréquent chez la femme.
En Chine, les femmes ne disposent pas encore de programmes de dépistage d’envergure, déplore M. Fan. Elles découvrent elles-mêmes leur tumeur et c’est seulement alors qu’elles consultent leur médecin.
La situation a toutefois commencé à changer. Notamment avec la mise sur pied à Changchung, en 1992, du Bethune Laval Oncology Unit (BLOU). Cette unité, dont Zhimin Fan est le directeur adjoint, origine d’un programme de collaboration mis en place par Jean Couture, professeur à l’Université Laval.
«Ici, souligne M. Fan, nous sommes en mesure d’offrir à nos patients une approche intégrée, misant à la fois sur la prévention, le diagnostic, le traitement complet et les soins palliatifs plutôt que sur la seule chirurgie, comme c’était le cas auparavant.»
LE CANCER RÉGRESSE EN FINLANDE
La Finlande est l’un des deux pays de l’Union européenne, avec l’Autriche, à avoir réussi à réduire de 15 % la mortalité causée par le cancer entre 1985 et 2000, nous apprend Jean-François Grenier (Médecine 1983, Administration 1989).
«La médecine de haut niveau, accessible à l’ensemble de la population, ainsi que les programmes de dépistage et la lutte féroce au tabagisme sont liés à l’atteinte de cet objectif», commente le médecin, qui dirige Schering Oy en Finlande, filiale du groupe pharmaceutique allemand Schering AG.
Toutefois, comme dans plusieurs pays occidentaux, le cancer le plus fréquent chez la femme est celui du sein (incidence * de 84 par 100 000 de population), ce qui représente près du tiers de tous les nouveaux cas de cancer. Il s’agit d’ailleurs de la première cause de mortalité par cancer chez la femme, dans ce pays, équivalant à 16 % des décès imputables à toutes les formes de cancer.
Les Finlandaises bénéficient, depuis 1987, d’un programme gratuit de dépistage du cancer du sein, et près de 90 % des femmes âgées de 50 à 59 ans y ont recours. De plus, elles ont accès à une couverture universelle de soins médicaux, incluant le soutien psychologique et social.
« Nous remarquons qu’un retour au travail précoce est très courant », ajoute Jean-François Grenier, dont l’entreprise a développé et commercialisé un traitement auxiliaire du cancer du sein, le BONEFOS®. Ce traitement, né en Finlande, fait actuellement l’objet d’une vaste étude qui vise à corroborer au Canada et aux États-Unis les résultats obtenus en Europe.
* Nouveaux cas détectés, par an
BELGIQUE : DÉPISTAGE ET SOINS GRATUITS
Selon Gilles Faron (Médecine 1996; Épidémiologie 1998), environ une Belge sur 11 sera un jour confrontée au cancer du sein (au Canada, le ratio est de un sur neuf).
«Ce type de cancer est de plus en plus fréquent et son incidence augmente avec l’âge», souligne le médecin bruxellois spécialisé en obstétrique et en grossesses à risques à l’hôpital Brungmann, l’un des établissements du Réseau mère-enfant de la francophonie.
Toutes les femmes de Belgique qui ont entre 50 et 60 ans sont convoquées aux deux ans pour une mammographie. Ce dépistage d’envergure nationale est entièrement gratuit, comme d’ailleurs tous les soins de santé. «Mais ce dépistage n’est pas parfait, prévient M. Faron. Nous remarquons que la participation des femmes au programme n’a rien d’une routine et qu’il tarde à s’implanter dans les moeurs belges.»
Côté soutien, les personnes atteintes peuvent compter sur de nombreuses associations d’aide, dont la plus importante est «Vivre comme avant», mouvement né aux États-Unis et qui existe actuellement sur les cinq continents sous diverses dénominations. De plus, dans les centres où de nombreux cancers du sein sont traités, des psychologues sont accessibles aux patientes avant et après l’intervention chirurgicale.
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