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Où s'en va l'information?

Information sous influence

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Quand la machine prend le contrôle, peut-on encore s'informer de manière juste et objective?

Vous vous connectez à votre compte Facebook. Vous constatez que votre fil d’actualité est envahi d’idées de recettes et de publications aux titres accrocheurs et sensationnels portant sur la vie politique. Votre copine, elle, voit défiler sur le sien des nouvelles économiques, tandis que votre collègue peut y lire des blogues sur le sport. Même phénomène avec le fil Twitter. Pour vous, il affiche des tweets à saveur politique, alors que vos amis, qui suivent pourtant les mêmes personnes que vous, reçoivent des tweets sur d’autres sujets. Coïncidences?

Évidemment non. Les Facebook, Twitter et autres plateformes du genre utilisent des algorithmes. Cet outil technologique de plus en plus performant, constitué d’une suite d’opérations ou d’instructions mathématiques et logiques, exploite vos traces de navigation pour sélectionner et vous envoyer des nouvelles et des publications en lien avec vos intérêts et votre comportement en ligne.

En fait, les algorithmes exploitent un processus humain tout à fait normal: celui de filtrer les données, puis de retenir les informations qui nous intéressent et les opinions qui nous rejoignent. À l’instar d’un lecteur de journal qui décide de ne lire que les actualités économiques et de passer par-dessus les pages traitant de politique, les algorithmes trient automatiquement l’information en se basant sur nos réactions par rapport au contenu affiché: nos clics, nos «j’aime», nos partages et même le temps passé à lire ou à regarder un produit.

Richard Khoury

«Et comme ces plateformes veulent maximiser leurs revenus publicitaires, elles vont privilégier des nouvelles sensationnelles pour inciter les utilisateurs à cliquer sur le contenu proposé et à augmenter le temps passé sur leur site», précise Richard Khoury1, ingénieur et professeur au Département d’informatique et de génie logiciel.

1 Richard Khoury est également chercheur associé au Centre de recherche en données massives de l’Université, au Centre for pattern analysis and machine intelligence de l’Université de Waterloo et au Centre for education and research on aging and health de l’University Lakehead.

Publié le 24 avril 2019

  1. Publié le 30 avril 2019 | Par christian lachance

    "Il croit également que les a priori des gens vont demeurer un enjeu"?. Permettez-moi de souligner que c'est le seul enjeu qui vaille la peine d'être étudié d'un point de vue philosophique.
    L'intérêt personnel qui se traduit en intérêts collectifs fragmentés est la cause de tous les maux. Le reste n'est que vains efforts pour endiguer ou "contrôler" un phénomène vieux comme l'espèce humaine i.e la désinformation.
    Les a priori des gens (de ceux qui informent et de ceux qu'ils informent) ne sont pas "un" des enjeux. C'est le SEUL ENJEU qui compte. Tout le reste n'est qu'une vaine tentative pour repousser la vague incessante de "l'information sous influence" qui, comme vous l'avez bien indiqué, ne date pas d'hier. Le crieur des grands journaux a tout simplement été remplacé par l'intelligence artificielle. Mais la conscience des masses ne s'adapte jamais ou très peu si on en juge par les progrès minimes réalisés depuis que Socrate nous a enseigné que nous ne savons rien des choses qui comptent vraiment. Mais comme d'autres ont bien vu également, la nature a horreur du vide, ce qui laisse libre cours à notre imagination fertile pour combler le vacuum avec des spéculations et des théories du complot.
    Le meilleur moyen de se protéger contre ce flot de propagande est, à mon humble avis, de cultiver notre capacité de lire entre toutes les lignes et cela n'est possible qu'à une condition, à savoir de commencer par réfléchir sur les raisons pour lesquelles nous aimons certaines informations plutôt que d'autres. Ce n'est pas pour rien, soit dit en passant, que les réseaux sociaux carburent aux "likes". Ces gens-là ont compris que les a priori sont le ciment sur lequel leurs fondations devaient être érigées.
    Comme disait Fox Mulder dans la célèbre série XFiles, "Truth is out there". Ce qui ne l'a pas empêché de ne jamais la trouver. ;)
    C.L.

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