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Survivre au stress

Cerveau sous tension

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Vous vous sentez stressé, anxieux, et on vous dit que c'est dans votre tête? C'est un peu le cas, car c'est le cerveau qui contrôle votre réponse au stress.

Confortablement installée devant mon ordinateur à «fureter» sur Internet, mon cœur se met tout à coup à battre rapidement. J’ai chaud, je sens des picotements partout dans mon corps. Une douleur envahit mon thorax. J’ai le souffle court… non, j’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer! Vite, à l’aide! Je dois aller à l’hôpital!

Cette situation, je l’ai vécue à plusieurs reprises. Tout comme une personne sur cinq au cours de son existence. Peut-être en faites-vous partie? Chaque fois, je me suis rendue à l’urgence. Chaque fois, on m’a gardée sous surveillance pour me retourner à la maison en me disant que je n’avais rien. J’ai finalement rencontré un médecin qui a mis le doigt sur le problème: attaques de panique reliées à un choc anaphylactique (crise d’allergie aiguë) que j’avais fait auparavant.

On m’a alors expliqué que le système d’alarme de mon organisme était devenu très sensible, voire hyperactif, à la suite de cet événement traumatisant. Chaque fois que je ressentais un symptôme s’apparentant à une allergie, mon corps, ou devrais-je dire mon cerveau, perdait les pédales. Car tout commence dans notre tête… à notre insu.

La boucle du stress
Face à un stress, une cascade de réactions physiologiques s’enclenche. D’abord, le cerveau envoie aux glandes surrénales, situées au-dessus des reins, le message de sécréter de l’adrénaline et du cortisol. Ces hormones ont comme rôle de faire réagir toutes les cellules de notre corps en réponse au stress. Par la suite, l’organisme produit un autre type de messager chimique, des cytokines. Ces molécules initient un processus d’inflammation pour augmenter le travail des cellules immunitaires.

Marie-Ève Tremblay

«Lorsqu’on doit s’adapter rapidement à une situation stressante, le corps doit engager toutes ses ressources pour rétablir son équilibre intérieur», explique Marie-Ève Tremblay2, professeure au Département de médecine moléculaire.

Le stress agit donc en premier sur notre cerveau, qui induit la production d’hormones, lesquelles «boostent» le système immunitaire et mobilisent le système vasculaire pour qu’il augmente les pulsations cardiaques et l’apport en oxygène dans les tissus. Le cortisol agit ensuite sur les microglies, les gardiennes de l’immunité du cerveau. Ces cellules ont, entre autres tâches, celle de faire «le ménage» dans les synapses – les connexions entre les neurones – afin de favoriser l’apprentissage, la mémoire et l’adaptation. En situation de stress, les microglies ont encore plus de nettoyage à faire: par exemple, lorsque nous sommes privés de sommeil pendant un certain temps, elles se débarrassent des synapses les moins efficaces pour permettre aux autres de se renforcer et garder l’organisme en état d’alerte et d’apprentissage.

2 Marie-Ève Tremblay est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en plasticité neuroimmunitaire en santé et thérapie et chercheuse au Centre de recherche du CHU de Québec dans l’axe Neurosciences.

Publié le 13 novembre 2019

  1. Publié le 16 novembre 2019 | Par Yves ST-Sauveur

    Bravo et merci!

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