5 stratégies pour mieux gérer le stress
Éradiquer le stress de sa vie représente une mission impossible. Par contre, mieux gérer ses symptômes et ses répercussions est un art qui s'apprend.
Manon Plante
De plus en plus pointé du doigt quant à ses conséquences néfastes sur notre santé globale, le stress est souvent perçu comme un ennemi à anéantir. Pourtant, on ne peut le faire disparaître, explique Christine Gagnon1, psychologue au Centre d’aide aux étudiants depuis 2016. «Le stress, indique-t-elle, est une réaction normale de l’organisme, un phénomène d’adaptation avec lequel il faut apprendre à bien vivre.» Comment y arrive-t-on? «Il n’existe pas de formule magique», admet-elle. Toutefois, prendre conscience qu’on est stressé et faire attention à certains éléments peuvent y aider. Voici 5 stratégies suggérées par la psychologue pour améliorer sa gestion du stress.
1. Reconnaître les signaux
Rien ne sert de chercher des trucs pour modifier son comportement en période de stress si l’on est incapable de réaliser quand survient un tel moment. Ainsi, indique Christine Gagnon, il faut avant tout découvrir comment se manifeste le stress chez soi. «Les premiers signes, déclare-t-elle, diffèrent grandement d’une personne à l’autre. Selon les personnalités et les contextes, il peut s’agir d’une montée d’adrénaline, de la sensation d’être tendu, de difficultés d’attention, d’un manque de concentration, de procrastination, de problèmes d’insomnie, de gain ou de perte d’appétit, etc.» Discerner ces premiers indices permet d’agir plus rapidement et ainsi de mieux contrôler les symptômes du stress.
2. Trouver la cause
Prendre conscience qu’on vit une période de stress est une chose; comprendre pourquoi cela arrive en est une autre. Selon Christine Gagnon, tenter de déceler la source de l’angoisse est une étape importante dans une démarche pour limiter les effets négatifs du stress. «Il faut se questionner sur ce qui engendre ou amplifie la sensation de stress, précise-t-elle. L’inquiétude est-elle liée à un élément nouveau, à une circonstance imprévue, à une fin incertaine? Craint-on les répercussions d’un problème réel ou angoisse-t-on sur les retombées hypothétiques d’une situation éventuelle? Selon l’origine du stress, on pourra trouver les solutions appropriées.» La psychologue met toutefois en garde les gens contre une idée répandue. «Pour certains, s’inquiéter d’une situation est synonyme de chercher des solutions au problème. Or, il ne suffit pas de percevoir les conséquences néfastes de quelque chose pour prétendre être dans l’action.» Agir suppose une véritable quête de solutions.
1 Christine Gagnon est également coordonnatrice du secteur Psychologie du Centre d’aide aux étudiants. ↩
3. Adopter le bon rythme de vie
On entend souvent dire que, pour limiter le stress, il est judicieux d’avoir un rythme de vie équilibré. Selon cette philosophie, chacun consacrerait une juste proportion de son temps au travail, à l’activité physique, aux loisirs et aux relations sociales, dans l’optique de maintenir une saine hygiène de vie. Christine Gagnon nuance quelque peu cette idée. «Je préfère, avoue-t-elle, parler d’un rythme de vie adapté à la personnalité.» En effet, l’horaire d’un individu doit être en adéquation avec sa personnalité, ses valeurs et ses préférences. «Il faut surtout être en harmonie avec son propre rythme de vie. Ainsi, tous n’ont pas à consacrer le même temps aux loisirs. Si, pour certains, le sport ou la carrière professionnelle représente une valeur importante, il est tout à fait correct d’y consacrer une part plus importante de son horaire. Ce qui est équilibré pour certains peut être déséquilibré pour d’autres. L’essentiel est de trouver un rythme de vie qui correspond à ses valeurs», explique la psychologue.
4. Bouger, parler, respirer
L’activité physique est, bien sûr, un exutoire à l’angoisse. «Non seulement le sport permet de canaliser son énergie, mais il aide aussi à prendre du recul par rapport à ses problèmes et à amoindrir les symptômes physiologiques du stress. Bouger est donc toujours une bonne idée en période de stress», rappelle Christine Gagnon. Parler est tout aussi essentiel. «Le soutien social est l’un des remparts les plus importants contre le stress, souligne la psychologue. Parler avec ses proches aide à ventiler, mais surtout à trouver des solutions à ses problèmes.» C’est effectivement souvent au détour d’une discussion, dans un échange d’idées, qu’on est amené à voir les choses sous un autre angle. «De plus, ajoute-t-elle, des exercices de respiration peuvent être très bénéfiques pour atténuer les signes physiques du stress. Ces exercices amènent à prendre conscience du moment présent.»
5. Considérer ses atouts
Tout être humain a ses forces et ses faiblesses. Or, sonder excessivement ces dernières et mettre l’accent sur ses défauts ne font que nourrir l’angoisse. «Il ne faut pas se blâmer à outrance pour ses erreurs. Au contraire, recentrer son attention sur ce qu’on peut contrôler dans l’avenir permettra de réduire la sensation de stress», conseille Christine Gagnon.
De plus, savoir valoriser ses talents, ses qualités et ses aptitudes est l’un des meilleurs remèdes contre le stress. «Il faut apprendre à s’attribuer le mérite de ses bons coups. La réussite est rarement due uniquement à la chance», soutient-elle. Les personnes sereines sont souvent celles qui ont développé la capacité de reconnaître leurs atouts.
Bref, pour mieux contrôler le stress, il faut apprendre à mieux se connaître: discerner chez soi les signaux et les causes de stress, découvrir ses valeurs et ses envies, trouver ses forces et ses qualités.
Publié le 13 novembre 2019
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