Propos d'un écoloquace
Publié le 23 avril 2013 | Par André Desrochers
Comment je suis devenu écologiste
Mon blogue traitera de sujets qui tournent autour de l’environnement, de la science et de la société. Dans ce premier billet, je dois d’abord vous expliquer d’où je viens, histoire de «mettre la table».
J’ai toujours été fasciné par le ciel. Cette fascination remonte aux soirées passées dehors à chercher les constellations, le tome 9 de l’Encyclopédie de la jeunesse de la maison d’édition Grolier en main. J’avais 10 ans. Orion. La chevelure de Bérénice. J’avais de la difficulté à concevoir que les gens soient aussi indifférents à ce qui se passait au-dessus d’eux, se concentrant plutôt sur les choses ordinaires du quotidien. Pour ma part, c’était clair: j’allais devenir un scientifique, les yeux tournés vers le haut.
Mon intérêt pour le ciel s’est confirmé, mais pas de la manière anticipée. C’est par une chaude soirée de mes 16 ans, lors d’une pluie de météorites, les Perséides, que mon attention de scientifique en herbe a soudainement dévié vers le monde des oiseaux. Ce soir-là, des oiseaux migrateurs nocturnes, surtout des parulines et des grives, dont les brefs sifflements émanaient de nulle part, semblaient s’abattre tout autour de moi et de mon télescope rudimentaire, un Newton de 3 pouces. Quelques années plus tard, le Saint-Laurent, ce grand attracteur d’oiseaux, a scellé pour de bon ma passion pour ces derniers. Je les observais avec mon fidèle Newton (sens dessus dessous vu l’absence de correction optique de ce télescope), au bout du quai abandonné de la cimenterie de Beauport.
Quand la machinerie lourde a commencé son travail destructeur sur la batture de Beauport, poussant littéralement les oiseaux limicoles dans leurs derniers retranchements, ma passion naïve et presque platonique pour les oiseaux s’est vite teintée de politique. J’ai alors choisi de mener une carrière en ornithologie, mettant de côté mes ambitions de devenir astrophysicien. Sauver les battures, freiner les pluies acides, vaincre la pollution, tout y était pour faire de moi un jeune en guerre contre les méfaits environnementaux de l’humain, ce cancer sur la face de la Terre (dixit David Suzuki), cette bombe démographique à retardement (dixit Paul Ehrlich). Ma bibliothèque allait accueillir à bras ouverts ces auteurs, ainsi que Michel Jurdant (Le Défi écologiste), Herman Daly (For the Common Good) et autres incontournables.
Du naturalisme à l’humanisme
Si ma vision de l’écologie était initialement naturaliste, elle est devenue de plus en plus humaniste, c’est-à-dire en plaçant l’expérience humaine au premier plan, ramenant l’environnement en trame de fond, si essentiel soit-il. Je soupçonne que cette évolution de perspective est fréquente chez une personne qui vieillit, comme celle de la gauche politique vers la droite, sur laquelle je reviendrai sans doute.
Maintenant, je me retrouve aux commandes d’un blogue, prêt à vous raconter des histoires sur la Nature, à travers mes lunettes teintées bien sûr. La blogosphère est en soi un écosystème surprenant, auquel je suis habitué comme spectateur, mais pas comme acteur. Vous verrez sans doute une évolution dans la teneur de mes propos, mais j’espère que tout au long de cette aventure je saurai meubler vos moments de détente, vos pauses café et autres petits bonheurs.
Toutefois, soyez avertis et n’avalez pas votre café de travers, je ne me complais pas dans la pensée unique ou la bien-pensance: je suis plutôt un empêcheur de penser en rond, prenant un malin plaisir à nager à contre-courant, pour multiplier les clichés. Et provoquer, bien sûr. Je vous rassure quand même, je ne suis pas un fanatique, «quelqu’un qui ne veut pas changer d’avis et qui ne veut pas changer de sujet», comme le définissait Churchill. Mes sujets seront variés, et j’ai bien l’intention de vous parler des coupes à blanc, des hirondelles en déclin, des caribous, des climatosceptiques, de la société synchrone et de cette Terre pleine à craquer d’humains. Mes billets vous amèneront, je l’espère, à réfléchir, et moi, à peaufiner, sinon à réviser, ma vision du rapport entre l’humain et son environnement. Je vous remercie de me lire et vous invite bien sûr à réagir!
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Je suis contente de te retrouver là. Ce premier billet situe bien le terrain sur lequel tu veux aller. Je te suivrai avec beaucoup de plaisir.
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