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À la recherche de la mémoire

Trous de mémoire: faut-il s’inquiéter?

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Fatigue, ménopause, diabète: quand on peut régler ce qui cause les ennuis de mémoire, la mécanique du cerveau se remet en marche...

Rien de plus frustrant que de posséder une information sans pouvoir la communiquer. Surtout au beau milieu d’une conversation, quand vous avez la parole et que cette information joue soudain à la cachette dans votre cerveau au lieu de se présenter tout naturellement… 

Qu’y a-t-il à comprendre de ce genre d’épisode, quand doit-on s’en inquiéter et peut-on rétablir une faculté qui oublie? Autant de questions auxquelles répond Martine Simard1, professeure à l’École de psychologie. La neuropsychologue explique aussi comment on cherche à redonner une certaine capacité d’apprentissage aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. 

Sommes-nous constamment menacés de perdre la mémoire?
Je ne dirais pas cela, la mémoire n’est pas un disque dur au contenu facile à effacer. D’ailleurs, depuis toujours, les humains comptent au quotidien sur leur mémoire pour apprendre de nouvelles choses, pour retenir de l’information, bref pour survivre. Par contre, les performances cognitives (dont la mémoire) varient d’un individu à l’autre, et ce, dès la naissance.

Il faut aussi mentionner que la mémoire de chaque personne connaît de bonnes fluctuations au cours d’une vie, ou même d’une seule année. 

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Martine Simard

Qu’est-ce qui peut faire varier nos performances?
La mémoire est très vulnérable à toute influence: insomnie, inquiétude, alimentation, troubles mentaux, médicaments, abus de drogue. Jamais on ne pourrait demander à une personne qui a subi une intervention chirurgicale il y a trois jours d’apprendre par cœur quelques pages de Victor Hugo: l’anesthésie et la douleur vont interférer avec ses capacités habituelles. On sait aussi qu’une dépression majeure peut gravement affecter la mémoire, puisque le cerveau est alors en état de sous-stimulation. 

Les femmes ont-elles des problèmes particuliers de mémoire?
Oui, à cause d’une hormone qui leur est propre, l’œstrogène. Cette hormone a un effet modulateur sur certains neurotransmetteurs, soit les messagers chimiques qui permettent aux neurones de parler entre eux. Et plusieurs neurotransmetteurs affectés par l’œstrogène ont une grande importance pour notre fonctionnement cognitif. En conséquence, lorsqu’il y a des variations de production d’œstrogène pendant le cycle hormonal ou lorsque les ovaires cessent d’en produire à la ménopause, certaines femmes en ressentent les effets sur leur mémoire, entre autres. 

1 Martine Simard est également membre de l’Axe de recherche neurosciences cliniques et cognitives de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.

Publié le 16 novembre 2016

  1. Publié le 12 janvier 2017 | Par Martine Simard

    Bonjour,

    Je remercie Madeleine, Ruth et Liliane pour leurs commentaires.

    D'abord, Madeleine, je suis désolée d'apprendre vos difficultés. Toutefois, je suis rassurée d'apprendre que malgré le fait que vous n'ayez pas de médecin de famille, vous êtes en contact avec votre neurologue.
    Une opération au cerveau peut entraîner des troubles cognitifs, dépendamment de l'endroit, dans le cerveau, qui a été visé par l'opération. Votre neurologue vous a dit que l'opération subie au cerveau n'était pas en cause, alors vous pouvez éliminer cette possibilité.
    Autre cause possible que vous avez considérée: les médicaments antidépresseurs. La dépression peut causer des troubles cognitifs, mais pas les pilules utilisées pour la traiter.
    Il se peut toutefois que vous ayez toujours des symptômes de dépression et que ceux-ci puissent au moins être en partie responsables de vos difficultés d'attention et de mémoire. Il faut vérifier avec le médecin qui vous a prescrit ces antidépresseurs si le dosage est adéquat pour traiter convenablement vos symptômes de dépression.

    Si la dépression est hors de cause, et si votre opération au cerveau est hors de cause, il faudrait idéalement que vous subissiez un examen médical complet pour éliminer d'autres causes médicales possibles. En parallèle, vous pouvez consulter en neuropsychologie pour recevoir un bilan complet de vos fonctions cognitives, ce qui pourrait d'une part confirmer que vous avez ou non des problèmes cognitifs. Dans l'affirmative, cela pourrait contribuer à trouver la cause de vos difficultés. Il y a 3 options possibles pour une consultation en neuropsychologie:
    1) Consultation privée: vous pouvez trouver un neuropsychologue dans votre région en consultant le site de l'Ordre des psychologues du Québec (www.ordrepsy.qc.ca). Il faudra débourser plusieurs centaines de dollars pour une telle consultation.

    2) Si vous habitez près de Montréal, une option à considérer serait la consultation en neuropsychologie dans une clinique universitaire (ce qui est moins onéreux habituellement): les départements de psychologie de l'UQAM et de l'Université de Montréal offrent des services de consultation à la population.

    3) Consultation dans un centre hospitalier: votre neurologue (ou un autre médecin) doit alors vous faire une référence pour que vous soyez vue en neuropsychologie. Ce service est alors défrayé par l'assurance maladie du Québec. Toutefois, il se pourrait que vous soyez placée sur une liste d'attente.

    Je vous souhaite Madame, la meilleure des chances dans vos démarches. Surtout, ne perdez pas courage.
  2. Publié le 18 décembre 2016 | Par madeleine

    Bonjour,

    Je me nomme Madeleine, j'ai 66 ans et je suis retraitée et ménopausée.

    Depuis plusieurs mois, je constate que j'ai des problèmes avec ma mémoire. Oh, tous les gens disent: Moi aussi, etc. Mais, je vous jure que ce n'est vraiment pas normal d'oublier comme cela. Je prends mon temps, écris même des notes.... Ex: ce que je dois faire etc. Mais encore une fois, j'oublie la plupart du temps.

    Je me pose de sérieuses questions: j'en ai parlé à mon neurologue, le médecin qui m'a opérée il y a déjà une douzaine d'années et celui-ci me dit que ça n'a pas rapport avec l'opération que j'ai eue au cerveau. C'est dû à un anévrisme. Les séquelles que j'ai maintenant de cette opération sont: équilibre, quand les lumières sont beaucoup trop fortes...

    Mais c'est incroyable, je perds et j'ai perdu tellement de choses très importantes depuis au moins la dernière année. Parfois, je me demande si ça pourrait être dû aux médicaments que je prends pour une dépression, mais certains médecins me disent oui et d'autres me disent non.

    Ouf, ce n'est vraiment pas facile de vivre jour après jour avec des oublis de mémoire comme cela! Que feriez-vous à ma place? Avez-vous une idée de ce que pourrait être ce problème? Je suis de Vaudreuil (Qc) et, malheureusement, je n'ai pas de médecin de famille encore!

    Mais, comme j'aimerais savoir ce que vous feriez à ma place.
    Je ne prends pas de drogue ou d'alcool...

    Je vous remercie infiniment de me lire et faire vos commentaires à mon sujet dès que vous pouvez.
  3. Publié le 21 novembre 2016 | Par Ruth Lindsay

    Bonjour,
    À la suite de ma lecture, j'ai de la déception... À 39 ans, j'ai eu un cancer du sein, j'ai pris de la médication anti-oestrogène... À 50 ans, j'ai eu un autre cancer du sein et 7 mois de traitement de chimiothérapie plus une autre hormonothérapie... J'avais une très belle mémoire et cela est vrai dans votre article que l'hormone oestrogène y joue pour beaucoup...
  4. Publié le 18 novembre 2016 | Par Liliane

    Très intéressant et ça explique beaucoup de choses.

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