La malbouffe, hors-Québec
Le témoignage de deux diplômés vivant en Haïti et en France sur la malbouffe.
Par Julie Marcoux
HAÏTI: PARLONS PLUTÔT DE MALNUTRITION!
Agathe Pellerin (Nutrition 1971; Diététique 1973) ne connaît pas le mot malbouffe! Expatriée en Haïti depuis 20 ans, cette nutritionniste à l’emploi de l’organisation caritative Catholic Relief Services ne peut qu’imaginer la signification de ce mot au Québec. «Probablement que malbouffe désigne le manque de repas équilibrés, le fast-food, l’absence de déjeuner, la faible consommation de fibres… Dans un pays comme Haïti, la malbouffe se traduirait plutôt par le manque d’accès aux nutriments, notamment caloriques et protéiniques.»
Selon Mme Pellerin, la majorité de la population haïtienne comprend bien ce que sont les bases d’un repas équilibré. Toutefois, leur situation financière ou même le peu d’accès aux produits nutritifs empêchent les gens de bien se nourrir.
Le défi, pour son organisation, consiste à faire de l’éducation nutritionnelle tout en tenant compte des réalités économiques de la population rurale. «Dans nos formations, les mères apprennent comment, avec moins de un dollar canadien, elles peuvent acheter des produits qui leur permettront de préparer un repas équilibré pour leur famille.»
Le manque d’accès à une eau salubre pose aussi un problème important. Même si une mère fait l’effort d’acheter une orange pour offrir du jus à son enfant, mais qu’elle le coupe avec de l’eau contaminée, les méfaits des bactéries risquent de l’emporter sur les bienfaits de la vitamine C.
MAL MANGER, MÊME EN FRANCE!
«Bien que notre pays soit le symbole de la haute gastronomie, la peur de la malbouffe y est omniprésente. Les Français s’interrogent: est-ce que notre tradition culinaire va perdurer? De quoi seront composées nos assiettes dans quelques années?», rapporte Florence Goulhen (Science et technologie des aliments 1996; Biochimie 2001), aujourd’hui chercheuse à Marseille.
Chez nos cousins français, malbouffe est synonyme de faible consommation de légumes ainsi que de consommation élevée de boissons sucrées, de bonbons et de nourriture de type fast-food ou de surgelés, tout cela conjugué au manque d’activité physique. «Un produit contenant des OGM ou un animal nourri aux hormones est aussi classé, chez nous, dans la catégorie de la malbouffe, lui donnant peut-être ici un visage différent», ajoute Mme Goulhen.
En France, le phénomène de la malbouffe touche déjà à peu près toute la population, de la mère de famille à l’homme d’affaire pressé. Toutefois, le cas le plus critique est, selon elle, celui des jeunes enfants et des adolescents qui cherchent à suivre le modèle nutritionnel américain pour être in.
Fait encourageant, de plus en plus de regroupements de restaurateurs font la promotion des produits du terroir et de la qualité des aliments. Certaines chaînes de fast-food ont même ajouté salades et fruits à leur menu.
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Agathe Pellerin (Nutrition 1971; Diététique 1973) ne connaît pas le mot malbouffe! Expatriée en Haïti depuis 20 ans, cette nutritionniste à l’emploi de l’organisation caritative Catholic Relief Services ne peut qu’imaginer la signification de ce mot au Québec. «Probablement que malbouffe désigne le manque de repas équilibrés, le fast-food, l’absence de déjeuner, la faible consommation de fibres… Dans un pays comme Haïti, la malbouffe se traduirait plutôt par le manque d’accès aux nutriments, notamment caloriques et protéiniques.»
Selon Mme Pellerin, la majorité de la population haïtienne comprend bien ce que sont les bases d’un repas équilibré. Toutefois, leur situation financière ou même le peu d’accès aux produits nutritifs empêchent les gens de bien se nourrir.
Le défi, pour son organisation, consiste à faire de l’éducation nutritionnelle tout en tenant compte des réalités économiques de la population rurale. «Dans nos formations, les mères apprennent comment, avec moins de un dollar canadien, elles peuvent acheter des produits qui leur permettront de préparer un repas équilibré pour leur famille.»
Le manque d’accès à une eau salubre pose aussi un problème important. Même si une mère fait l’effort d’acheter une orange pour offrir du jus à son enfant, mais qu’elle le coupe avec de l’eau contaminée, les méfaits des bactéries risquent de l’emporter sur les bienfaits de la vitamine C.
MAL MANGER, MÊME EN FRANCE!
«Bien que notre pays soit le symbole de la haute gastronomie, la peur de la malbouffe y est omniprésente. Les Français s’interrogent: est-ce que notre tradition culinaire va perdurer? De quoi seront composées nos assiettes dans quelques années?», rapporte Florence Goulhen (Science et technologie des aliments 1996; Biochimie 2001), aujourd’hui chercheuse à Marseille.
Chez nos cousins français, malbouffe est synonyme de faible consommation de légumes ainsi que de consommation élevée de boissons sucrées, de bonbons et de nourriture de type fast-food ou de surgelés, tout cela conjugué au manque d’activité physique. «Un produit contenant des OGM ou un animal nourri aux hormones est aussi classé, chez nous, dans la catégorie de la malbouffe, lui donnant peut-être ici un visage différent», ajoute Mme Goulhen.
En France, le phénomène de la malbouffe touche déjà à peu près toute la population, de la mère de famille à l’homme d’affaire pressé. Toutefois, le cas le plus critique est, selon elle, celui des jeunes enfants et des adolescents qui cherchent à suivre le modèle nutritionnel américain pour être in.
Fait encourageant, de plus en plus de regroupements de restaurateurs font la promotion des produits du terroir et de la qualité des aliments. Certaines chaînes de fast-food ont même ajouté salades et fruits à leur menu.
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