Archives des Printemps 2009 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Wed, 04 May 2016 14:15:21 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Qui a peur du terrorisme? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/qui-a-peur-du-terrorisme-1171/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Le terrorisme fait peur: rien d’étonnant à cela, c’est son but! Attentats sanglants, civils menacés et discours radical en sont les ingrédients bien reconnaissables. Pourtant, ni les politiciens ni les théoriciens ne s’entendent sur une définition claire du terrorisme, ce…

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Professeure au Département de science politique et titulaire, depuis 2007, de la Chaire de recherche du Canada en conflits identitaires et terrorisme, Aurélie Campana fournit sa part d’éclairage sur cette réalité ténébreuse. Elle a bien voulu en faire profiter les lecteurs de Contact.

Qu’est-ce qui vous a menée sur cette piste du terrorisme?
Dans les années 1990, je m’intéressais aux conflits qui avaient cours en Russie et dans le Caucase, particulièrement en Tchétchénie. J’y ai constaté une évolution de la lutte armée conventionnelle vers le recours, par certains groupes, à des actions relevant du terrorisme, comme des prises d’otages massives à l’extérieur de leur territoire.

J’essaie aujourd’hui de comprendre ce qui amène ce passage au terrorisme, la progression dans l’acceptation de la violence, de la sorte de violence qui devient légitime pour ces gens afin de mener leur combat. Un élément important se trouve dans les rapports de force entre les différents groupes –radicaux et modérés– qui font partie d’un même mouvement de lutte. Mieux comprendre le phénomène aiderait, entre autres, à s’entendre sur une définition du terme lui-même.

N’existe-t-il pas déjà une définition du terrorisme qui fasse consensus à travers le monde?
Non. La première tentative de définition internationale remonte à 1937, par la Société des Nations, l’ancêtre de notre ONU. Depuis, toutes les autres tentatives ont avorté. Dans les milieux universitaires, chacun y va de sa propre définition tandis qu’au sein des États, on s’en remet au droit interne du pays, à la tradition juridique ainsi qu’à la compréhension politique qu’on a du problème. De manière générale, on peut dire que la tendance est à la criminalisation du terrorisme.

Quelle est la conséquence d’une telle absence de définition commune?
C’est que le terme est aujourd’hui employé à tort et à travers. Il est devenu tellement politisé et porteur d’émotions que, lorsqu’on qualifie son ennemi de terroriste, cela renvoie tout de suite à une image de l’inacceptable, de l’illégitime. Cela crée une catégorie d’ennemis avec lesquels on ne peut pas discuter, d’où l’exclusion de certaines parties aux conflits lors de pourparlers. En même temps, celui qui est étiqueté « terroriste » peut en bénéficier, d’une certaine façon, en obtenant le soutien d’organisations internationales ou de mercenaires qui se lèvent un bon matin en décidant d’aller faire du jihad quelque part.

Il existe une liste des organisations terroristes. Cela ne suppose-t-il pas qu’on s’entend au moins sur ce qu’est un groupe terroriste?
En fait, il y a plusieurs listes. L’ONU en a une, le Canada et les États-Unis ont la leur, de même que l’Europe… Et chacun place sur sa liste les groupes qu’il veut bien y voir. On est toujours dans cette tension entre des États qui ont intérêt à considérer un groupe comme terroriste, alors que d’autres ont intérêt à le reconnaître comme combattant révolutionnaire. Qu’on pense aux FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie): terroristes selon le gouvernement colombien, mais libérateurs selon le Venezuela.

Une définition du terrorisme adoptée par l’ONU et largement reconnue pourrait-elle servir, par exemple, à la tenue de procès devant une instance juridique internationale?
On n’en est pas là du tout! Un tel consensus permettrait surtout d’accroître la coopération internationale pour lutter contre les différentes formes de terrorisme, qui ont de plus en plus de composantes transnationales. Mais une fois de plus, le terroriste de l’un resterait le combattant de la liberté de l’autre, tout comme la définition officielle que nous avons du génocide n’empêche pas certains États de reconnaître un génocide que d’autres gouvernements continuent de nier.

Quelle est votre propre définition du terrorisme?
Difficile de répondre en peu de mots. En gros, disons que le terrorisme est une forme de violence reconnue illégitime, employée par des acteurs généralement non étatiques, qui ne visent pas les cibles premières de l’État ou de la forme de pouvoir qu’ils remettent en cause.
 
Par exemple, plutôt que de s’en prendre aux représentants d’un gouvernement, les groupes terroristes visent des cibles symboliques comme le World Trade Center ou des cibles au hasard dans des lieux publics –marchés, métros, etc. Ils cherchent ainsi à donner le maximum de publicité à leur cause tout en créant un sentiment d’insécurité dans la population. Chacun sent qu’il peut être touché à tout moment. Politiquement, c’est plus déstabilisant pour le pouvoir en place que si les représentants de l’État étaient visés directement.

Y a-t-il un nouveau visage du terrorisme?
Il y a en tout cas une accentuation de certains aspects, notamment la médiatisation des causes. La plupart des groupes ont compris l’importance du rôle joué par les médias et Internet qui relaient des images, des récits et des témoignages à chaud de l’horreur. Plusieurs études ont montré l’impact énorme qu’a eu la présentation en boucle de l’attaque contre le World Trade Center.

Parmi les changements, il faut aussi noter une plus grande propension des mouvements terroristes à recourir à l’attentat-suicide. On ne s’entend pas sur les premières utilisations de ces attentats : au Sri Lanka dans les années 1970 ou au Liban en 1981? Chose certaine, les groupes religieux n’y étaient pas mêlés. Cela s’est répandu en Palestine par la suite, puis à plusieurs autres endroits. En Tché­tchénie, la moitié des actions terroristes étaient des attentats-suicides et, fait particulier, 50% de ces attentats étaient commis par des femmes, ce qui en augmentait encore l’impact.

La religion est-elle devenue l’une des principales composantes du terrorisme?
Je fais partie de ceux qui croient que, dans la plupart des groupes terroristes où elle est présente, la religion est surtout instru-mentale, servant entre autres à justifier les actes terroristes. Les motivations réelles sont avant tout politiques. Mais je parle ici des leaders des groupes. Les individus qui y sont embrigadés peuvent, eux, avoir leurs croyances religieuses comme motivation réelle.

On dit parfois que le terrorisme constitue le plus grand défi du XXIe siècle. Êtes-vous de cet avis?
En tout cas, plusieurs États occidentaux considèrent qu’une des plus grandes menaces à leur sécurité est la radicalisation de certains groupes à l’intérieur même de leurs frontières, comme on l’a vu lors des attentats de Londres et comme cela a peut-être failli se produire à Toronto. Je dirais que le terrorisme reste une menace avec laquelle les gouvernements doivent compter en permanence.

Y a-t-il des solutions en vue?
Mieux comprendre ce qu’est le terrorisme, comment il évolue et pourquoi certains acteurs y ont recours peut certainement aider les dirigeants des pays à trouver des solutions. C’est le genre de contribution que peuvent apporter des études comme celles que nous faisons ici.

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ÉCOLES D’ÉTÉ: TERRORISME, LANGUES, ARTS VISUEL ET PLUS
Chaque été, l’Université Laval propose des formations intensives. Parmi elles, une première école d’été sur les terrorismes se tiendra du 24 au 30 mai. Cette semaine de formation est organisée par l’Institut québécois des hautes études internationales en collaboration avec la Chaire de recherche du Canada sur les conflits identitaires et le terrorisme, ainsi que le programme Paix et sécurité internationales. On y abordera notamment l’évolution du terrorisme au fil du temps et ses incidences sur les sociétés démocratiques. Une quinzaine de professeurs et d’experts dirigeront séminaires et ateliers. Plus de 30 participants y sont attendus, aussi bien des étudiants que des fonctionnaires et des membres d’organisations non gouvernementales. Pour les étudiants, les cours seront crédités.

La formule des écoles d’été n’est pas nouvelle à l’Université Laval: l’ancêtre de l’École de langues offrait, dès l’été 1938, ses premiers cours intensifs de français à une clientèle canadienne et américaine, une tradition qui se poursuit et s’est enrichie de programmes en anglais, en espagnol, en mandarin et autres. Au fil des ans, d’autres formations estivales intensives ont vu le jour, parmi lesquelles l’École internationale d’été de Percé (arts visuels), celle des Amériques (science politique) et l’Université féministe d’été (sciences sociales). Pour un panorama complet : www.ulaval.ca/ete

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À pleines pages http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-pleines-pages-1341/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Cartes postales de l’enfer
Neil Bissoondath, professeur au Département des littératures
Les Éditions du Boréal
245 pages
– Alec et Sue, les deux personnages principaux du dernier roman de Neil Bissoondath, vivent dans le mensonge. Pour faire leur place au…

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Cartes postales de l’enfer
Neil Bissoondath, professeur au Département des littératures
Les Éditions du Boréal
245 pages
– Alec et Sue, les deux personnages principaux du dernier roman de Neil Bissoondath, vivent dans le mensonge. Pour faire leur place au soleil, pour être aimés, ils décident de s’inventer une autre vie qui a un sens pour eux, mais qui ne les rendra pas nécessairement plus heureux. En fait, les deux se dirigent vers la catastrophe, car on ne ment pas impunément.
   «Je voulais parler des identités fabriquées et de leur complexité, souligne le romancier. J’ai laissé agir mes personnages sans entraves et je les ai laissés parler.» C’est d’ailleurs ainsi que procède l’auteur chaque fois qu’il s’installe devant son ordinateur: «Je n’ai qu’à ouvrir la porte aux personnages et l’action se met en branle. Après tous les livres que j’ai écrits, j’ai fini par comprendre comment fonctionne mon imagination.»
   L’automne prochain, Neil Bissoondath prendra congé de ses étudiants pour une année. Ses projets? Écrire un recueil de nouvelles ainsi qu’un livre sur l’Espagne, pays qui le fascine depuis toujours. «Le livre mettra en scène des personnages fictifs et des personnages historiques au XVe siècle, annonce-t-il. Ce ne sera ni un roman ni un livre d’histoire.»

Moins c’est souvent mieux
Clermont Gauthier (Collège universitaire 1971; Pédagogie 1972; Ens. au préscolaire et au primaire 1978), professeur au Département des études sur l’enseignement et l’apprentissage, et Véronique Jobin (Ens. au préscolaire et au primaire 2005 ; Psychopédagogie 2007)
Les presses de l’Université Laval
92 pages
– Dans le contexte où les enseignants subissent de fortes pressions pour utiliser les nouvelles technologies en classe, cet ouvrage décrit les principes de l’apprentissage dans un environnement informatisé. Il fournit aussi des conseils à qui veut intégrer le multimédia dans son enseignement.

L’expérience syndicale au Québec
Jacques Rouillard (Histoire 1969 et 1971)
VLB éditeur
385 pages
L’auteur retrace l’histoire des syndicats québécois en s’attardant sur trois aspects: les rapports entretenus avec les gouvernements et avec le mouvement nationaliste, de même que l’opinion qu’a eue d’eux le grand public à différentes époques.

Les fonctionnaires
Jean Laliberté (Science politique 1968)
Éditions Septentrion
264 pages
Lui-même retraité de la fonction publique après plus de trois décennies de loyaux services, l’auteur fait ressortir les jeux de pouvoir qui s’exercent dans les ministères et prône une meilleure séparation de la politique et de l’administration publique.

Éthique et publicité
Claude Cossette, professeur au Département d’information et de communication
Les presses de l’Université Laval
146 pages
L’ancien publicitaire vedette propose pistes et réflexions aux professionnels de la publicité qui veulent exercer leur métier de façon éthique dans un monde d’affaires «compétitif, dur et amora ».

Les Savard en Amérique
Gilles Savard (Théologie 1972) et Jean-Guy Savard (Pédagogie 1956 et 1963; Lettres 1965; Linguistique 1966), retraité de la Faculté des lettres
752 pages
Ce dictionnaire généalogique de la famille-souche Savard épargnera des milliers d’heures en consultation de bases de données, recensements et autres registres à toute personne intéressée à remonter jusqu’aux origines de ce patronyme en Amérique.

L’anglais n’est pas une langue magique
Jacques Poulin (Lettres 1964)
Léméac/Actes sud
156 pages
Dans son 12e roman, l’auteur pratique l’écriture tranquille qu’on lui connaît pour nous amener dans l’univers mi-rêve, mi-réalité d’un LSD (lecteur sur demande) qui s’affiche dans les petites annonces du journal.

Sous la toge
Nathaly Dufour (Droit 1990)
Éditions Stanké
176 pages
Ce roman satirique met en scène une étudiante en droit qui effectue son stage dans un grand bureau d’avocats de petite vertu. Coups de cœur et hauts-le-cœur à l’égard des collègues masculins sont révélés au fil du récit et des conversations entre copines.




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Sur les flots bleu-vert de l’été http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/sur-les-flots-bleu-vert-de-lete-1181/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Elles existaient déjà il y a 3,8 milliards d’années. Elles ont patiemment transformé l’atmosphère, créant ainsi des conditions propices à l’explosion des formes de vie sur Terre. Elles ont conquis les lacs, les étangs, les rivières, les estuaires et les…

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Au Québec, la cohabitation entre ces algues microscopiques et le genre humain s’est déroulée dans une relative indifférence pendant des siècles. Puis, arrive l’été 2007 et, brusquement, l’apparente paix lacustre prend fin. Jour après jour, les médias rapportent le drame de nouveaux plans d’eau victimes de «fleurs d’eau» –ces explosions d’algues bleu-vert ou cyanobactéries. L’ampleur véritable du problème est toutefois difficile à cerner à partir du travail des médias. Au paroxysme de la crise, alors que les reportages donnaient l’impression que les fleurs d’eau se multipliaient comme du chiendent, à peine une centaine de lacs, sur le demi-million que compte le Québec, étaient frappés par une poussée de fièvre bleu-vert. Comme bon nombre d’entre eux sont situés près des zones habitées, que certains alimentent un réseau d’eau potable et qu’il y a souvent disette de nouvelles pendant l’été, les médias ont accordé une telle couverture au phénomène qu’on aurait pu croire que tous les lacs québécois avaient succombé au mal.

Un effet média contraire a été observé en 2008, alors que le nombre de reportages consacrés au sujet a fondu de moitié par rapport à l’année précédente. Pourtant, sur le terrain, le nombre de lacs contaminés est demeuré sensiblement le même, soit 138 contre 156 en 2007. Ou bien les médias se sont lassés des algues bleu-vert ou la décision des autorités gouvernementales de divulguer la liste des lacs contaminés uniquement à la fin de l’été, sauf en cas de danger pour la santé des citoyens, a coupé l’arrivée d’eau au moulin médiatique. Peu importe l’explication, le fond du problème ne s’est atténué qu’en surface.

«La couverture journalistique a été un peu extrême en 2007», juge Warwick Vincent, professeur au Département de biologie, directeur du Centre d’études nordiques (CEN) et spécialiste des cyanobactéries. À un point tel que des gens craignaient de s’approcher de plans d’eau comme le lac Saint-Jean où les problèmes d’algues étaient pourtant éphémères et très localisés. Comme seulement quelques-unes des 2000 espèces d’algues bleu-vert sont dangereuses pour l’humain et comme même des lacs en bon état peuvent connaître des fleurs d’eau à l’occasion, il ne faut pas appuyer machinalement sur le bouton panique.  La surenchère médiatique a quand même eu du bon, poursuit le chercheur. La population a réalisé que nous avions négligé trop longtemps les lacs du sud du Québec.»

Des causes connues
En effet, si le nombre de lacs qui ont connu des fleurs d’eau est passé de 21 en 2004 à plus de 130 depuis deux ans, ce n’est pas en raison d’un événement ponctuel survenu pendant cette période, souligne le chercheur. Les cyanobactéries ont besoin de deux ingrédients principaux pour s’épanouir. Le premier: un généreux apport en phosphore. Ce n’est pas d’hier que les engrais, les savons, les fosses septiques défectueuses et le déboisement des berges favorisent l’infiltration de cet élément dans l’écosystème lacustre. Pourquoi alors cette soudaine multiplication des fleurs d’eau? «Les lacs du sud du Québec ont atteint un seuil critique de sensibilité, résultant de plusieurs décennies de dégradation, qui fait que toute nouvelle addition de phosphore a maintenant d’importantes répercussions, explique-t-il. Nous récoltons aujourd’hui le fruit de nombreuses années de négligence.»

Un second facteur favorise une généreuse soupe d’algues bleu-vert: une eau avoisinant les 25°C. Les espèces qui s’épanouissent à la chaleur, notamment certaines cyanobactéries, ont le vent en poupe depuis que le réchauffement climatique a perturbé l’équilibre dans lequel vivaient les communautés d’organismes lacustres. Une étude internationale à laquelle a participé Reinhard Pienitz, du Département de géographie, l’a clairement démontré. À l’aide de carottes de sédiments contenant des restes d’algues et d’invertébrés, les chercheurs ont reconstitué le profil démographique des communautés lacustres de 55 lacs nordiques isolés. La relative stabilité qui a prévalu pendant quelques millénaires a pris fin avec la révolution industrielle, alors que les populations de certaines espèces rares ont explosé et que d’autres, autrefois abondantes, ont pratiquement disparu. L’accroissement des gaz à effet de serre et la hausse des températures qui a suivi auraient favorisé les espèces qui tolèrent bien le prolongement de la saison de croissance et la réduction du couvert de glace.

L’effet climatique joue de la même façon sur les plans d’eau situés plus au sud, comme le lac Saint-Charles, qui alimente en eau 300 000 résidants de la région de Québec. «Même si des mesures sévères de contrôle de pollution y sont appliquées, ce lac connaît à l’occasion des fleurs d’eau», souligne M. Pienitz. Difficile, devant ces faits, de ne pas admettre que la main du climat contribue à troubler davantage l’état des lacs.

Agir et patienter
Comme on ne contrôle pas le thermostat planétaire, c’est sur les sources de pollution que sont axés les efforts pour juguler les populations de cyanobactéries. Mais même en coupant entièrement les sources de pollution, il faut du temps pour rétablir un lac intoxiqué, comme l’a démontré l’équipe de Reinhard Pienitz à Schefferville. Pendant trois décennies, les eaux usées de cette ville minière ont été déversées directement dans le lac Dauriat. Mais 20 ans après la fermeture de la mine et l’exode de la population, ce lac porte encore les séquelles du passé, même si l’eau qu’il contient se renouvelle naturellement une dizaine de fois par année. «Le retour à l’état originel d’un lac perturbé est long, sinon impossible, conclut le chercheur. Croire qu’on peut ramener rapidement un lac très pollué à son état naturel est utopique et dénote une méconnaissance de l’écologie aquatique.»

Le recours à des procédés technologiques peut toutefois accélérer le retour à des conditions moins favorables aux cyanobactéries, surtout pour des plans d’eau en piteux état comme le lac Saint-Augustin, près de Québec. Entouré de terres agricoles et de quartiers résidentiels, ce lac est alimenté par des eaux chargées de sels de déglaçage, d’engrais et de polluants qui contribuent à son vieillissement prématuré et aux fleurs d’eau estivales. «Même si on parvenait à couper toutes les sources de pollution, on estime qu’il faudrait des centaines d’années avant que le lac Saint-Augustin retrouve son état naturel», avance Rosa Galvez, professeure au Département de génie civil.

L’été 2009 sera déterminant pour l’avenir du lac Saint-Augustin. Mme Galvez et ses collègues testeront une méthode de restauration-choc pour ramener à la vie ce plan d’eau comateux. D’abord, ils provoqueront la précipitation du phosphore à l’aide de produits couramment utilisés dans le traitement de l’eau potable; l’objectif est d’abaisser de deux à trois fois la concentration de phosphore dans la colonne d’eau. Une fois ce phosphore déposé sur le fond, les chercheurs proposent de recouvrir le tout de roches calcaires qui réagissent naturellement avec le phosphore et l’empêchent ainsi de retourner en suspension.

Contrairement à une membrane textile, cet empierrement a l’avantage de retenir le phosphore sans entraver la circulation naturelle des eaux du lac. Comme il s’agit d’un projet pilote servant à tester l’efficacité de cette approche, seuls les secteurs les plus contaminés seront recouverts de roches. Les effets sur la qualité de l’eau et sur la biologie du lac devraient être mesurables peu de temps après l’opération, prévoit la chercheuse.

Même si cette intervention s’avérait efficace, elle ne pourrait être généralisée à l’ensemble des lacs touchés par la prolifération d’algues bleu-vert au Québec. «C’est parce que les mesures de réduction à la source n’ont pas eu suffisamment d’effets qu’on en est rendu à envisager pareil scénario, souligne Rosa Galvez. C’est une solution qui ne devrait être considérée qu’en dernier recours.»

La tentation technologique
Reinhard Pienitz croit, lui aussi, qu’il faut résister à la tentation d’attaquer les cyanobactéries à coup de produits chimiques et de filtres, comme s’il s’agissait simplement d’éliminer les algues d’une piscine. «L’expérience a prouvé qu’en optant pour des solutions technologiques, on crée souvent de nouveaux problèmes tout aussi graves. Le chaulage des lacs acides en Scandinavie en est un bon exemple.» Si on veut vraiment améliorer la santé des lacs, il faut couper l’arrivée du phosphore dans le lac et, pour y parvenir, le chercheur propose un plan d’action qui repose sur deux stratégies: réduire la pollution à la source en s’attaquant aux eaux usées domestiques et à la pollution agricole, et renaturaliser les berges pour capter le phosphore avant qu’il n’arrive au lac.

Membre du Conseil du bassin du lac Saint-Augustin depuis cinq ans, le chercheur sait trop bien que sa philosophie d’intervention ne fait pas l’unanimité. «Les propriétaires de chalet, les résidants, les villégiateurs, les adeptes de plein air, les pêcheurs et les producteurs agricoles ont des intérêts très divergents par rapport à un lac et il n’est pas simple de les concilier. Mais si le but est de sauver le plan d’eau, on ne pourra satisfaire tout le monde. Certaines activités devront être mieux réglementées.»
 
Afin que les efforts pour sauver un lac ne soient pas un coup d’épée dans l’eau, Reinhard Pienitz propose d’ailleurs que les mesures de restauration soient intégrées au plan de développement régional. «On ne peut pas faire à la fois de grandes coupes forestières dans un bassin versant pour accueillir de nouvelles industries et espérer que la restauration d’un lac donne de bons résultats. On ne peut pas tout avoir en même temps.»

Le chercheur admet qu’il faudra une bonne dose de courage politique pour faire face à la tempête que risque de soulever l’adoption de mesures de protection des lacs. «Ces mesures vont affecter certains groupes d’usagers, c’est inévitable. Les décideurs devront aussi composer avec l’impatience des citoyens, parce que les résultats vont mettre du temps à se faire sentir. On ne peut pas effacer plusieurs décennies de pollution en quelques années»

De son côté, Warwick Vincent souligne qu’il n’y a pas de recette miracle applicable à tous les lacs. Pour obtenir des résultats durables, il faut élaborer une stratégie qui tient compte des particularités de chaque plan d’eau: son contenu actuel en phosphore, les sources externes de cet élément qui menacent de contaminer l’eau, l’utilisation du sol dans le bassin versant, etc.

«Cela permet de poser le bon diagnostic et d’élaborer un plan d’action approprié, précise M. Vincent. Les gens qui espèrent que la science trouvera moyen d’éliminer les algues bleu-vert méconnaissent la biologie de ces espèces. Elles sont présentes dans nos lacs depuis toujours et leur recrudescence est surtout le symptôme d’un mal plus profond. Il est malheureux que nous n’ayons pas pris conscience du problème il y a 50 ans parce qu’il faut beaucoup de temps pour le corriger. Pour la même raison, il est urgent que nous passions à l’action dès maintenant.»

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TÉMOIGNAGES DE DIPLÔMÉS
Lisez le témoignage de trois diplômés sur l’état des lacs dans les pays où ils habitent: Mexique, Rwanda et Brésil.

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L’état de santé de quelques lacs http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/l-etat-de-sante-de-quelques-lacs-1351/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid MEXIQUE: TECHNO ET ÉDUCATION

Pas d’illusions, mais bien un peu de rêve: voilà ce que nourrit José-Luis Martinez-Gonzàlez (Microbiologie agricole 2008) à l’égard de la Laguna de las Ilusiones. Conseiller en développement de PME dans l’État mexicain de…

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MEXIQUE: TECHNO ET ÉDUCATION

Pas d’illusions, mais bien un peu de rêve: voilà ce que nourrit José-Luis Martinez-Gonzàlez (Microbiologie agricole 2008) à l’égard de la Laguna de las Ilusiones. Conseiller en développement de PME dans l’État mexicain de Tabasco, il voit entre autres à l’application du règlement sur la qualité des eaux re-jetées par les industries.

La laguna est un lac d’eau douce aux formes irrégulières qui baigne Villahermosa, capitale de Tabasco et pôle de développement économique de la région. Victime de l’urbanisation forcée de ses rives, le lac a été durement affecté par diverses sources de pollution, urbaines et industrielles, et contient aujourd’hui de fortes concentrations de matières résiduelles hautement toxiques. De plus, les dépôts de sédiments y favorisent la prolifération d’algues et de plantes aquatiques.

En 1994, l’administration publique de Tabasco a mis en place un plan de valorisation biologique du lac et, depuis 2003, un plan d’assainissement, ce qui a déjà permis de réduire les déversements d’eaux usées. Toutefois, rappelle M. Martinez-Gonzàlez, on y constate toujours la dégradation de la faune aquatique et la propagation des algues importunes. «Bien que le recours à la haute technologie soit nécessaire, c’est avant tout la sensibilisation écologique qui reste la meilleure stratégie de contrôle à long terme de l’état des lacs mexicains», estime-t-il.

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DEUX PAYS AFRICAINS, UN LAC ET DES VOLCANS


Le lac Kivu est le principal plan d’eau de la République du Rwanda, pays d’origine d’Emmanuel Havugimana (Aménagement du territoire et développement régional 2001), doctorant à l’université suédoise de Göteborg. Ce lac de 2700 km² s’étend de chaque côté de la frontière qui sépare le Rwanda de la République démocratique du Congo. Situé sur une importante cassure de l’écorce terrestre, le lac se trouve dans une région volcanique aux activités sismiques fréquentes. Les eaux profondes du Kivu, rapporte M. Havugimana, contiennent d’énormes quantités de méthane dissout (CH4), un gaz capable d’alimenter des usines de production électrique. L’exploitation de cette ressource représenterait une manne appréciable pour les deux pays riverains. En outre, cette extraction est envisagée comme une stratégie permettant d’éviter d’importantes émanations de gaz mortel en cas d’activité volcanique sous les eaux du lac.

Par ailleurs, les rives du Kivu sont très peuplées et la principale source de pollution du lac provient des activités agricoles ainsi que des déversements d’eaux usées non traitées. Depuis 2005, une loi de protection environnementale a été mise en application et le gouvernement rwandais a interdit toute activité humaine à moins de 50 m du plan d’eau. Environ 2000 personnes doivent être déplacées. L’organisme national chargé de la mise en application de cette loi affirme que le lac ferait face à un désastre écologique si des mesures adéquates n’étaient pas adoptées. Un projet de 3,7 millions$US pour la plantation d’herbes fixatrices le long des rives du lac est actuellement financé par des organismes internationaux.

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SURVOL DES LACS BRÉSILIENS


Au Brésil, pays de Letícia A. Bernardez (Sciences de la Terre 1999), il y a une multitude de petits lacs dispersés sur tout le territoire. Plusieurs se trouvent en zones entièrement urbanisées et souffrent de la pollution domestique et industrielle, fait remarquer Mme Bernardez, directrice d’une firme brésilienne d’ingénierie. Cette situation est aggravée par le déboisement des bassins versants des lacs, l’assèchement des marécages et le redressement des cours d’eau. Le développement anarchique des grands centres urbains a souvent entraîné la création de réseaux d’aqueduc inefficaces, voire inexistants dans certains cas, et il y a encore trop peu de stations d’épuration des eaux usées. Cette pollution a favorisé la prolifération d’algues dans plusieurs lacs. Résultat: odeurs insupportables, piètre apparence, interdiction de consommer l’eau ou encore de s’y baigner. Une autre source très importante de la pollution des lacs brésiliens provient des engrais et pesticides d’origine agricole.

Quant à la Lagoa dos Patos, elle n’échappe pas aux problèmes de pollution. Située au sud du Brésil, à faible distance de la côte atlantique, cette étendue d’eau salée est la plus grande du pays avec ses quelque 10 000 km². On y dénote des signes importants de dégradation tels que la turbidité de l’eau et la croissance accélérée d’algues nuisibles.

«Les autorités brésiliennes affichent leur volonté d’améliorer l’état des lacs pollués», rapporte Letícia A. Bernardez. L’accent a été mis sur une nouvelle politique nationale de gestion des eaux, en plus de l’application de la législation en place. De plus, comme le pays compte de nombreux lacs créés par les barrages hydroélectriques, le gouvernement s’interroge sur les effets néfastes de l’inondation de vastes portions de terres renfermant des métaux lourds.

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Mieux vivre avec les microbes http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/mieux-vivre-avec-les-microbes-1191/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Août 2008. Échappée d’une usine de charcuterie de Toronto, la bactérie Listeria fait une douzaine de morts au Canada et sème la panique dans la population. Pourtant, jamais le monde dans lequel nous vivons n’a été aussi aseptisé. La pasteurisation…

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Listeria fait une douzaine de morts au Canada et sème la panique dans la population. Pourtant, jamais le monde dans lequel nous vivons n’a été aussi aseptisé. La pasteurisation des aliments, la vaccination, les antibiotiques et l’amélioration de l’hygiène ont permis de diminuer radicalement l’incidence de plusieurs maladies infectieuses comme la tuberculose qui, à elle seule, faisait encore près de 3000 morts par an dans le Québec des années 1930.

Mais ces approches montrent aujourd’hui leurs limites, alors que les souches bactériennes résistantes aux antibiotiques se multiplient et qu’augmente sans cesse le nombre de personnes vivant avec un déficit immunitaire ou de graves réactions allergiques. Dans l’industrie alimentaire comme dans les établissements de santé, des événements ébranlent les vieilles convictions. L’épisode de la Listeria dans les charcuteries en est un. Un autre? Les infections dues à des bactéries comme Clostridium difficile, contractées dans les hôpitaux, qui sont devenues un problème majeur de santé publique: elles affectent chaque année de 80 000 à 90 000 Québécois, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Faut-il changer de stratégie? Sommes-nous trop propres? Pas assez? Pour les scientifiques, il est clair que nous avons sous-estimé la complexité de la relation entre l’espèce humaine et les microbes, et qu’on manque encore de multiples connaissances pour savoir comment faire tourner cette relation à notre avantage. «Les microorganismes donnent à l’humain une grande leçon de modestie, croit Linda Saucier, professeure au Département des sciences animales et spécialiste de la microbiologie des viandes. On les a longtemps considérés comme une matière inerte à éliminer, sans tenir compte du fait qu’ils évoluent, s’adaptent et qu’on a besoin de certains d’entre eux.» Résultat: nos stratégies de lutte antimicrobienne semblent aujourd’hui simplistes. Devrait-on s’allier aux microbes plutôt que de leur livrer une guerre totale?

L’exemple alimentaire
Depuis une trentaine d’années, Jacques Goulet, professeur au Département des sciences des aliments et de nutrition, suit l’évolution des méthodes de désinfection dans l’industrie alimentaire. «On sait maintenant qu’il n’existe pas de recette miracle, dit le microbiologiste. Dès qu’une surface est nettoyée, elle est aussitôt recolonisée par des bactéries.» Jusqu’à quel point faut-il donc frotter, laver, sécher, aseptiser? «On ne le sait pas vraiment et, du coup, on a parfois tendance à en faire trop, répond le chercheur. Pour la Listeria, par exemple, les gouvernements n’ont pas le choix d’imposer qu’on n’en trouve aucune dans les aliments, simplement parce qu’on ne sait pas quand ni pourquoi cette bactérie peut devenir dangereuse.»

Linda Saucier et Jacques Goulet sont persuadés que la solution passe par plus de recherche en écologie microbienne pour comprendre comment, dans un environnement donné, se comporte l’ensemble des populations de microorganismes présents. Sachant cela, plutôt que d’abuser de désinfectants qui fournissent aux microbes un terrain vierge à coloniser, on pourrait tenter de favoriser des bactéries inoffensives au détriment des pathogènes. Déjà, l’industrie des viandes tire profit de cette stratégie pour exporter ses produits à l’autre bout du monde. Pour conserver des morceaux pendant le transport, on les emballe désormais dans des pellicules de plastique imperméables à l’oxygène. «De cette manière, on favorise la multiplication des bactéries lactiques inoffensives, au détriment des pseudomonas qui, elles, altèrent rapidement la qualité de la viande», explique Linda Saucier, qui prône une plus grande utilisation des bactéries protectrices dans l’industrie.

Nouvelles stratégies médicales
À la Faculté de médecine, Roger Lévesque s’intéresse aussi aux pseudomonas, bactéries responsables de 95% des décès de personnes atteintes de fibrose kystique, mais qui ne causent habituellement aucun problème aux gens en bonne santé. Plutôt qu’éliminer ces bactéries par des antibiotiques auxquels elles finiront sans doute par résister, le chercheur explore une approche plus subtile: agir directement sur les protéines dont les bactéries ont besoin pour se maintenir dans le poumon des malades, puis laisser le système immunitaire achever ces microbes affaiblis.

En étudiant une souche très agressive de pseudomonas, M. Lévesque et son équipe ont découvert récemment que quelques segments d’ADN sont à eux seuls responsables de la virulence de la bactérie. «À l’avenir, on pourrait orchestrer la réponse du corps humain grâce à des médicaments qui ciblent seulement les gènes bactériens nuisibles», explique-t-il.

Roger Lévesque, qui dirige aussi l’Institut de biologie intégrative et des systèmes, insiste également sur la nécessité de recherches transversales qui dépassent les limites disciplinaires habituelles. «Prenez Listeria, une bactérie qu’on trouve partout dans l’environnement, illustre le chercheur. Pourquoi est-elle aussi répandue? Et pathogène seulement à l’occasion? On l’ignore parce qu’on n’a pas encore intégré les recherches en microbiologie, génomique, biochimie ou même en foresterie, ce qui permettrait de comprendre de manière plus globale le monde microbien et ses relations à l’humain.»

Pour comprendre Listeria, suggère-t-il, on pourrait par exemple prélever une bactérie de cette famille dans un fromage, une autre dans une étable, une autre sur quelqu’un ou dans le sol, puis séquencer leurs génomes –une technique maintenant très abordable. «On pourrait faire des liens avec d’autres bactéries présentes dans ces différents environnements. Peut-être que Listeria dépend d’autres microorganismes pour certains facteurs de croissance ou qu’il y a quelque chose dans le fromage qui la rend plus pathogène pour l’humain, que sais-je. Il y a de multiples pistes à explorer.»

Place à l’éducation
Au-delà de la science, les spécialistes insistent sur les vertus de l’éducation qui permettrait d’éviter nombre de comportements nuisibles. «La population comme les décideurs manquent de connaissances élémentaires en microbiologie», croit Jacques Goulet. On ne respecte pas les consignes lors de la prise d’antibiotiques. On refuse des vaccins qui, s’ils étaient généralisés, auraient permis d’éradiquer plusieurs maladies. On achète du savon antibactérien, mais on oublie de se laver les mains en sortant des toilettes. On va travailler lorsqu’on est contagieux. Et à une autre échelle, les gouvernements mettent en péril l’industrie fromagère en prenant des mesures radicales, mais «ne s’inquiètent guère de la formation des gens qui manipulent les aliments dans les commerces ou les restaurants», regrette Linda Saucier.

Jacques Goulet, lui, critique la manière dont les hôpitaux gèrent la bactérie C. difficile. Le microbiologiste est persuadé que la lutte contre ce microbe se joue non seulement dans l’environnement hospitalier, mais aussi dans l’intestin des malades. «On devrait miser beaucoup plus sur les probiotiques», estime-t-il. Il s’agit de cocktails de bactéries bénéfiques mis au point pour aider l’organisme humain à résister aux infections. Selon M. Goulet, des probiotiques devraient être donnés à toute personne traitée aux antibiotiques et donc plus vulnérable à la C. difficile.

Pour Roger Lévesque, le mode de vie moderne joue aussi contre nous. «Dans les hôpitaux comme dans l’industrie alimentaire, on a tellement multiplié les interventions humaines et mécaniques qu’on a donné d’innombrables portes d’entrée aux microorganismes. Par exemple, chaque fois qu’on ajoute une vitamine ou un colorant dans un produit alimentaire, ou qu’on autorise une visite à l’hôpital, on prend le risque qu’un microbe en profite.»

Le chercheur dénonce aussi le stress, la pollution et la mauvaise alimentation qui grugent nos défenses immunitaires. «Le pire, croit-il, c’est qu’on a perdu tout contact avec la nature. Avant, on se baignait dans les lacs, les enfants construisaient des cabanes dans les arbres, on marchait en forêt… et, ce faisant, on se construisait un système immunitaire solide et bien entraîné. À force de vivre dans une bulle, on se fragilise.»

Le salut passe-t-il par d’anciens comportements qu’on a eu tendance à oublier? Au Laboratoire de microbiologie des viandes, Linda Saucier teste les vertus antimicrobiennes des herbes aromatiques comme le thym et le romarin. «On a longtemps dit que les herbes et les épices utilisées par nos ancêtres servaient surtout à masquer le mauvais goût de la viande pas fraîche, mais on a peut-être sous-estimé leur rôle protecteur contre les intoxications alimentaires», explique-t-elle.

Aux équipes multidisciplinaires proposées par Roger Lévesque, il faudra peut-être aussi ajouter historiens et anthropologues, à même de retracer des pratiques ancestrales que l’humanité a négligées en se lançant tête baissée dans une guerre technologique contre les microbes…

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Joëlle Noreau, la voix de la raison http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/joelle-noreau-la-voix-de-la-raison-1201/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Sommes-nous à deux doigts de la catastrophe économique? «Non, nous ne sommes pas au bord du gouffre et toute analogie avec la dépression des années 1930 est excessive», lance l’économiste Joëlle Noreau, sur le ton calme et posé qui la …

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Sommes-nous à deux doigts de la catastrophe économique? «Non, nous ne sommes pas au bord du gouffre et toute analogie avec la dépression des années 1930 est excessive», lance l’économiste Joëlle Noreau, sur le ton calme et posé qui la caractérise. «Il faut cependant admettre que nous traversons une période très difficile qui s’apparente davantage à la récession des années 1980. Cela dit, le caractère inédit des événements rend la prévision très incertaine, voilà pourquoi nos pronostics sont fréquemment revus.»

Des interventions nuancées comme celle-ci, Joëlle Noreau en fait de plus en plus, en réponse aux questions des journalistes de quotidiens comme aux bulletins radio et télé. Malgré sa visibilité médiatique, la diplômée (Économie 1983; Aménagement du territoire et développement régional 1987) ne se prend pas pour une vedette, loin de là.

Fin quarantaine, plutôt réservée, l’économiste principale du Mouvement des caisses Desjardins affiche une modestie toute sincère: «J’agis à titre de porte-parole de Desjardins en matière d’économie, en particulier dans mes domaines de spécialisation: les études sectorielles et régionales. Pour chaque intervention, je m’appuie sur le travail et l’expertise d’une dizaine d’économistes qui font partie de notre vice-présidence Études économiques. C’est un travail d’équipe.»

Économiste principale? «Cela veut tout simplement dire que j’ai un peu plus de responsabilités que d’autres, précise-t-elle en souriant. Par exemple, je m’occupe du bulletin Perspectives, le trimestriel d’information économique du Mouvement et, parfois, je supervise le travail d’économistes plus jeunes.»

L’image et la pédagogie
La crise qui secoue l’économie mondiale a mis davantage les économistes à l’avant-scène médiatique depuis quelques mois. Or, plusieurs d’entre eux sont à l’emploi des institutions financières du pays. S’agit-il d’opérations de relations publiques pour leur entreprise ou font-ils office de pédagogues? Franche et directe, Joëlle Noreau estime qu’il y a un peu des deux. «Nos interventions viennent asseoir la crédibilité de Desjardins en matière d’économie, reconnaît-elle aisément. Nous montrons qu’il y a une expertise au sein du Mouvement. Toutefois, nos sorties publiques permettent aussi d’é­largir la diffusion de certaines études faites à l’interne, ce qui, je crois, alimente la réflexion des gens sur les principaux enjeux économiques.»

Réduire les interventions des économistes de Desjardins et des banques à une simple opération de marketing serait sans doute injuste. «Les économistes des institutions financières jouent bien leur rôle, estime Patrick Gonzalez, professeur au Département des sciences économiques. Il y a un travail de pédagogie à faire pour que les gens comprennent mieux les enjeux économiques. Ce n’est pas toujours simple. Dès que les événements sortent de l’ordinaire, comme c’est le cas actuellement, les économistes sont souvent les seuls à maîtriser les théories et les modèles économiques qui permettent d’y voir un peu plus clair.»

Associés à leur institution financière, les économistes n’en sacrifient pas pour autant leur propre crédibilité. «En général, les journalistes me posent des questions précises auxquelles je peux répondre en m’appuyant sur mes connaissances et sur nos études, mentionne Joëlle Noreau. Parfois, je peux aussi faire référence à des données provenant d’organismes indépendants.»

La plupart des économistes d’une institution financière travaillent loin des médias. Ils contribuent, par exemple, à la planification stratégique de leur organisation en essayant de prévoir les tendances économiques des années à venir. Quelle sera la croissance économique? Combien d’emplois seront créés? Y aura-t-il une vague de mises à pied? Quels sont les secteurs économiques les plus vulnérables? Quelle sera la tendance des marchés boursiers? Le dollar canadien fluctuera-t-il fortement? Les taux d’intérêt se maintiendront-ils à ce niveau longtemps ? Bref, il s’agit de mieux cerner l’évolution de l’économie et son effet sur les activités des institutions financières.

En général, explique Joëlle Noreau, qui a contribué à la planification stratégique de Desjardins pendant huit ans, ces travaux ne sont pas divulgués dans le grand public, ce qui fait que ces économistes se retrouvent rarement devant la caméra. «Toutefois, ils nous alimentent dans nos interventions publiques», précise-t-elle. Pour la diplômée, le métier d’économiste ne peut se pratiquer en vase clos. «Dans mon travail, explique-t-elle, il est important de pouvoir compter sur un bon réseau de personnes qui connaissent bien la réalité derrière les statistiques officielles, des gens qui sont capables de me donner le pouls de ce qui se passe vraiment sur le terrain.»

Organismes économiques, associations sectorielles, centres d’emploi, ministères, caisses et centres financiers aux entreprises du réseau Desjardins comptent dans leur rang de précieuses antennes sur la réalité. «Il faut avoir l’humilité nécessaire pour aller chercher l’information auprès des gens qui s’y connaissent mieux que nous, des gens qui sont plus près de la réalité.»

Des repères pour mieux réfléchir
Expliquer, simplifier, jouer à la pédagogue, voilà ce qui motive Joëlle Noreau. Outre ses interventions médiatiques, elle consacre une partie importante de son travail à la rédaction d’études, d’articles et de conférences. L’économiste fait chaque année une vingtaine de présentations devant les membres de divers organismes comme les chambres de commerce, les associations professionnelles et les syndicats. «Dans mes conférences, où j’ai plus de temps pour aborder mon sujet, je cherche à passer un message plutôt qu’à passer pour celle qui sait tout, mentionne-t-elle. Mon objectif est toujours de donner aux gens des éléments et des points de repère pour qu’ils comprennent mieux ce qui se passe autour d’eux, pour qu’ils soient en mesure de mieux réfléchir et de se forger une idée.»

Prendre le temps de bien expliquer, ce n’est pas précisément ce que les médias d’aujourd’hui permettent. «Il y a parfois une inflation verbale, avance-t-elle en pesant ses mots, porte-parole de Desjardins oblige. Par exemple, j’ai déjà entendu parler de “tsunami” pour décrire la crise actuelle. Oui, la crise est bien réelle et importante, mais ce n’est ni la première ni la dernière. Il y a malheureusement peu de place pour les nuances et la perspective historique dans le traitement de l’actualité.» L’économiste estime qu’il y a peut-être trop de chiffres en circulation! Des chiffres qui sont bien souvent interprétés maladroitement. «À 6h le matin, est-ce que la population a vraiment besoin de savoir que la Bourse de Tokyo ou de Shanghaï a perdu 3%?»

«En général, croit Patrick Gonzalez, qui a participé en février à un débat sur le traitement médiatique des crises financière et économique, il y a un manque de connaissances en économie chez les journalistes, qui ne sont pas vraiment préparés à aborder ces questions. Il existe des théories économiques qui expliquent ce qui se passe aujourd’hui, mais les contraintes médiatiques ne permettent pas toujours de les expliquer. Les journalistes vont avec leur public. Les Québécois ont fait beaucoup de progrès pour comprendre la Bourse, mais ils ne sont peut-être pas les plus sophistiqués en termes de pensée économique.»

Joëlle Noreau se fait plus nuancée. «En général, les gens qui s’intéressent au moins un peu à la chose économique comprennent l’apport des économistes. Ils savent que nous ne sommes pas des devins. Ils en prennent et ils en laissent, ils comprennent la différence entre tendances et certitudes.»

Reste que Mme Noreau apprécie son rôle auprès des médias. «C’est un beau stress quand on doit commenter rapidement une nouvelle, surtout quand les données surprennent.» Elle aime surtout le concret et s’attache à toujours mieux comprendre la réalité, ce qui se passe sur le terrain. «J’ai eu la piqûre pour l’économie au cégep grâce à Denis Fournier, un professeur très intéressant dont les cours collaient à l’actualité. Toujours dans le concret, il savait nous provoquer et susciter des interrogations sur les aspects économiques de la société.»

Les idées reçues, ce n’est pas pour elle. «Je suis une besogneuse qui aime aller au fond des choses », confie-t-elle. D’ailleurs, dès sa maîtrise, Joëlle Noreau a démontré que le travail et les défis ne lui faisaient pas peur. Sous la direction de l’économiste Pierre Fréchette, un professeur «critique, formateur et disponible» maintenant à la retraite, elle a réalisé sa thèse sur le travail au noir dans la région de Québec. «Nous ne savions à peu près rien de cette réalité. Il a fallu faire du terrain pour amasser nos propres données.»

D’une curiosité insatiable, Joëlle Noreau aime remettre les pendules à l’heure. Probablement rien dans son travail d’économiste ne lui apporte plus de satisfaction que de déboulonner un mythe, de découvrir ce qui se cache derrière des affirmations tellement galvaudées qu’elles finissent par tordre la réalité. Pédagogue dans l’âme, elle ne ferme pas la porte à l’enseignement, un métier qu’elle a pratiqué un peu au tout début de sa carrière. «Un jour peut-être, mais pas tout de suite. J’aime trop ce que je fais.»

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Le journalisme à l’ère Internet http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/le-journalisme-a-lere-internet-1211/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Les journaux enregistrent une baisse significative de leur tirage, l’auditoire télévisuel se fragmente et les jeunes se tournent nombreux vers Internet pour s’informer. «Nous assistons au déclin des médias d’information de masse, remarque Florian Sauvageau, professeur au Département d’information et…

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Derrière la Toile, le quatrième pouvoir, se penche sur ce virage qui a des conséquences sur le journalisme comme sur le citoyen.

Une vague de fond

Florian Sauvageau qualifie de «vague de fond» le déplacement de nombreux lecteurs, auditeurs et téléspectateurs vers l’information journalistique diffusée par Internet –source des bouleversements actuels. «Ce phénomène est particulièrement visible chez les jeunes, dit-il. On ne voit plus d’étudiants se balader sur les campus universitaires avec un journal sous le bras.» Les annonceurs réagissent en déplaçant une partie de leur budget publicitaire vers le Web. «Internet permet de mieux cibler les clients que les médias généralistes, précise le professeur. Cela signifie moins d’argent pour les médias traditionnels, en particulier pour les journaux dont la problématique se trouve amplifiée par la crise économique actuelle.»
 
Ce problème, rappelle M. Sauvageau, est particulièrement aigu aux États-Unis comme le démontre la fermeture, l’hiver dernier, de deux quotidiens, dont l’un reste cependant actif en ligne. «La Société Radio-Canada consacre de plus en plus d’argent à son budget Internet, note-t-il. En Grande-Bretagne, la BBC a annoncé qu’elle va l’augmenter de 25%. Cela montre la croissance constante de l’importance d’Internet.»

Et demain?


Au vu des bouleversements actuels, à quoi ressemblera le journalisme demain? «Je n’ai pas de réponse parce que les choses changent trop vite, indique Florian Sauvageau. Mais je suis plus optimiste que pessimiste. Dire que j’aime le format papier, que j’aime tourner les pages d’un journal ne serait que de la nostalgie.» Selon lui, le journalisme peut s’adapter à Internet comme il s’est adapté à la télévision. Il ajoute que l’information journalistique diffusée par Internet est «excessivement riche».

«Ça me rend triste que des journaux ferment, poursuit-il, mais ce qui est important c’est le journalisme, pas les journaux. Le journalisme va continuer parce qu’il remplit une fonction essentielle dans nos vies.»

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Médecine du coeur http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/medecine-du-coeur-1221/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Qui ne souhaite pas avoir un médecin de famille empathique et dévoué? Marie-Hélène Marchand promet de devenir ce genre de médecin. Mais à moins d’être pauvre ou marginal, il y a peu de chance de compter un jour parmi ses…

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Pour cette étudiante engagée, c’est en soignant les défavorisés que la médecine a le plus de résonance. «On peut être un très bon médecin sans s’impliquer dans la communauté, reconnaît-elle sans hésitation. Chacun doit trouver ce qui a un sens pour lui. Moi, je trouve la médecine communautaire hyperstimulante.»

La médecine familiale par choix
C’est pour encourager cette étudiante à poursuivre son engagement communautaire par la voie de la médecine familiale que le Collège des médecins de famille du Canada lui a récemment décerné une bourse de 10 000 $. L’association médicale remet chaque année 17 bourses à des étudiants canadiens exceptionnels, dans l’espoir d’infléchir leur choix de spécialité. Dans le cas de Marie-Hélène Marchand, la décision était déjà prise. «Autrefois, les étudiants optaient pour la médecine familiale un peu par défaut. Les choses ont changé. La médecine familiale correspond davantage à mes valeurs et à celles des gens de ma génération parce qu’elle fait une large place à la qualité de vie et à l’humanisme.»

C’est à la suite d’un détour de cinq ans, où se sont entremêlés études en biologie et voyages en Asie et en Amérique du Sud, que la jeune femme est venue à la médecine. Depuis,
elle profite de toutes les occasions pour travailler auprès des démunis, dans la basse-ville de Québec, en Slovaquie et au Mali. Et elle a contribué à la mise sur pied du Fonds étudiant de médecine pour la santé internationale qui finance des stages à l’étranger.

Comment imagine-t-elle son avenir? «Je veux faire de la médecine de rue, travailler auprès des gens des Premières Nations et participer à des missions à l’étranger. Il me faudrait trois vies pour tout faire.»

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-1231/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid PSORIASIS IN VITRO
Par Jean Hamann

Des chercheurs du Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX) sont parvenus à cultiver in vitro du tissu cutané présentant plusieurs points communs avec la peau des personnes atteintes de psoriasis. Les nombreuses similitudes morphologiques, fonctionnelles et…

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PSORIASIS IN VITRO
Par Jean Hamann

Des chercheurs du Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX) sont parvenus à cultiver in vitro du tissu cutané présentant plusieurs points communs avec la peau des personnes atteintes de psoriasis. Les nombreuses similitudes morphologiques, fonctionnelles et biochimiques entre les deux tissus portent à croire que ce modèle cutané facilitera l’étude des mécanismes responsables du psoriasis et l’évaluation de nouveaux traitements. Jessica Jean, Marc Lapointe et Roxane Pouliot, de la Faculté de pharmacie, et le dermatologue Jacques Soucy, de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, livrent les détails de cette innovation dans un récent numéro du Journal of Dermatological Science.


Pour obtenir cette peau, les chercheurs du LOEX ont cultivé in vitro un premier type de cellules cutanées (fibroblastes) pour former une couche sur laquelle ils ont déposé des kératinocytes, un autre type de cellules cutanées, prélevées par biopsie chez des personnes atteintes de psoriasis. Ces cellules se multiplient jusqu’à former une seconde couche. L’ensemble présente de nombreux points communs avec une peau psoriasique: différenciation accélérée des kératinocytes conduisant à l’épaississement de l’épiderme, surexpression de certaines protéines et sous-expression de certaines autres. «C’est un modèle simplifié de peau, mais il nous permet de décortiquer les mécanismes de la maladie, souligne Roxane Pouliot. Nous pensons maintenant y intégrer des vaisseaux sanguins et des cellules immunitaires pour étudier le rôle de l’inflammation dans l’évolution de la maladie.»

Causes et traitements

Jusqu’à maintenant, l’absence de modèles reproduisant fidèlement le psoriasis a freiné la progression des recherches sur ses causes et son traitement. Le modèle du LOEX, produit uniquement à partir de cellules de peau humaine, change la donne. «Les bons taux de réussite que nous obtenons lors de la réalisation de nos substituts psoriasiques en font des outils de choix pour effectuer des tests toxicologiques ou pharmacologiques», estime Mme Pouliot.

Le psoriasis est une maladie cutanée dont les causes font encore l’objet de spéculation. Elle se caractérise par des phases aiguës, lors desquelles la peau se couvre de plaques rouges, suivies de périodes de rémission. Dans les cas graves, la totalité du corps est atteinte. Aucun traitement ne guérit complètement le psoriasis, mais des crèmes ou des médicaments permettent d’en modérer les poussées. Environ 2% de la population mondiale doit composer avec cette maladie.

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JE ME SOUVIENS? BOF…

En compilant les réponses téléphoniques recueillies entre mars 2007 et avril 2008 auprès de 3119 Canadiens adultes, Jocelyn Létourneau (Département d’histoire) et un collègue ontarien ont eu une surprise de taille: à l’échelle du Canada, les Québécois arrivent en queue de peloton pour l’intérêt qu’ils manifestent à l’égard de l’histoire en général, du Canada et de leur famille. Ils sont également parmi les moins nombreux à visiter des musées ou consommer livres et films historiques. C’est en Colombie-Britannique qu’on trouve la plus grande proportion de personnes déclarant être très intéressées par l’histoire en général. Et au sujet du passé de leur province, ce sont les Terre-Neuviens qui remportent la palme avec 75%, loin devant les Québécois (47%) et les Ontariens (28%).

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CALCIUM CONTRE GRAISSE
Une consommation suffisante de calcium contribue au succès des régimes amaigrissants. La démonstration vient d’en être faite par Geneviève Major, Francine Alarie, Jean Doré et Angelo Tremblay, du Département de médecine sociale et préventive, dans un article publié par le British Journal of Nutrition. Les chercheurs ont suivi 63 femmes obèses soumises à un régime réduit en calories pendant 15 semaines. La moitié d’entre elles prenaient des suppléments de calcium (1200 mg/jour), les autres des capsules-placebo. Si les deux groupes ont enregistré des pertes de poids similaires, les femmes qui consommaient normalement très peu de calcium ont obtenu de bien meilleurs résultats avec les suppléments de calcium, perdant en moyenne 5 kg de plus que l’ensemble. Explication: le calcium réduirait la prise alimentaire spontanée. Les nutritionnistes recommandent une consommation quotidienne de 1000 mg de calcium, soit l’équivalent de trois à quatre verres de lait… de préférence écrémé!

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CÉSARIENNE OU ACCOUCHEMENT VAGINAL?
Dans quels cas est-il recommandable que des femmes ayant déjà eu une césarienne puissent ensuite accoucher par voie vaginale? C’est ce que vient de déterminer une équipe de chercheurs québécois dirigée par Emmanuel Bujold, de la Faculté de médecine. Leur réponse: le risque de complications est trop élevé lorsque l’épaisseur de la paroi utérine (mesurée par échographie entre la 35e et la 38e semaine de grossesse) est inférieure à 2,3 mm ou lorsque la technique utilisée pour refermer l’utérus après la césarienne n’a fait appel qu’à une seule couche de muscle. Pour obtenir ces données, l’équipe a analysé les échographies et suivi le dénouement de l’accouchement par voie naturelle de 236 femmes qui avaient déjà eu une césarienne. Neuf d’entre elles ont subi une rupture de l’utérus ou un déchirement de la cicatrice de césarienne.

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PLACE AUX PETITS POISSONS
Bonne nouvelle: il est possible de profiter des bienfaits du poisson tout en minimisant les risques associés à la présence de contaminants dans cette chair et en cessant de participer au déclin des stocks de poisson. Comment? En mettant au menu des poissons de petite taille comme le maquereau, le hareng, le capelan et les sardines, propose Éric Dewailly. Le professeur à la Faculté de médecine signe, avec un collègue des Bermudes, un texte dans la publication PUFA Newsletter. Ces petits poissons, rappellent-ils, contiennent moins de polluants que les très exploités thons et espadons. Et ils ont une meilleure valeur nutritive –entre autres parce qu’on les consomme entiers.

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L’INSOMNIE COÛTE CHER

Le «manque à dormir» des Québécois coûte 6,5 milliards $ par an, selon les calculs de Meagan Daley, de l’École de psychologie. La chercheuse a évalué les coûts directs, indirects et la perte de productivité qu’entraînent l’insomnie en compilant les réponses de 948 personnes. Parmi les coûts directs, qui représentent les trois quarts des dépenses engendrées par l’insomnie, figurent les consultations médicales et le transport associé à ces consultations, ainsi que les médicaments obtenus avec ou sans ordonnance. Près de la moitié des répondants affirmaient avoir des problèmes de sommeil, alors que 15% souffraient carrément d’insomnie.

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En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-1241/ Mon, 04 May 2009 05:00:00 +0000 http://testguid BOURSES D’EXEMPTIONS POUR ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
Attirer les meilleurs doctorants étrangers à Québec et soutenir leur réussite: voilà ce qui motive la décision de supprimer leurs droits d’inscription supplémentaires, qui peuvent atteindre 30 000 $ pour huit sessions. Dès l’automne 2009,…

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BOURSES D’EXEMPTIONS POUR ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
Attirer les meilleurs doctorants étrangers à Québec et soutenir leur réussite: voilà ce qui motive la décision de supprimer leurs droits d’inscription supplémentaires, qui peuvent atteindre 30 000 $ pour huit sessions. Dès l’automne 2009, tout candidat étranger soumis à ces droits supplémentaires et inscrit dans un programme régulier de doctorat deviendra automatiquement admissible à une bourse d’exemption, et donc autorisé à payer le même montant en droits de scolarité qu’un étudiant québécois. L’Université met aussi en place un plan de soutien financier à la réussite qui vise l’amélioration des conditions d’études de ces doctorants. Information: www.bbaf.ulaval.ca/sgc/site/bbaf/pid/12050

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1172 KILOMÈTRES AU LITRE!

Voilà la performance du véhicule conçu par une vingtaine d’étudiants en génie mécanique, enregistrée le 18 avril lors de l’Éco-marathon Shell qui se tenait en Californie. Alérion Supermileage a ainsi pris la tête des 35 véhi­cules américains, canadiens et mexicains en compétition pour la plus basse consommation d’essence. Prochaine étape de l’équipe Alérion: l’épreuve Supermileage qui se déroulera en juin au Michigan. Objectif: y battre le record nord-américain de 1347 km/l.

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OH! LA BELLE SAISON

Cet hiver, les clubs sportifs Rouge et Or ont continué sur leur lancée de l’automne, portant leur total à 14 ban­nières provinciales sur une possibilité de 25 pour l’année 2008-2009. L’équipe masculine de volleyball s’est particulièrement démarquée avec une fiche de 29 victoires et une seule défaite subie en finale, lors du championnat canadien de volleyball. Les autres clubs qui ont remporté leur championnat provincial sont ceux de volley­ball (femmes), de basketball (femmes), de badminton (femmes et hommes), d’athlétisme, de natation (femmes et hommes) et de ski alpin (hommes).

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DEUX PRIX POUR CONTACT… ET PLUS

Contact et Jean Hamann ont remporté deux des trois prix attribués dans la catégorie Meilleur article de langue française du concours annuel du Conseil canadien pour l’avancement de l’éducation (CCAE). Les deux articles primés, signés Jean Hamann et parus dans les éditions d’hiver et d’automne 2008 de Contact, sont «Chambardement végétal sur la colline de Québec» (2e prix) et «Le carbone, ni tout à fait noir, ni tout à fait blanc» (3e prix). De son côté, l’hebdo du campus Au fil des événements a obtenu la deuxième place dans la catégorie Meilleur journal universitaire canadien, lors du même concours.

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UNE CLINIQUE DE LA PAROLE

Comment fournir un milieu de stage à tous les étudiants du programme d’orthophonie sans surcharger les milieux cliniques de la région lorsqu’on fait passer les inscriptions de 28 en 2006 à 50 en septembre 2009? On ouvre la Clinique d’enseignement universitaire en orthophonie, répond le Département de réadaptation de l’Université. Depuis janvier, cette clinique accueille quatre étudiants, nombre qui passera à 50 par année à partir de 2010. Les étudiants y seront supervisés par des professeurs, des chargées d’enseignement du programme d’orthophonie et des orthophonistes en exercice. La même année, ce sont 116 personnes aux prises avec des problèmes de la parole qui bénéficieront sans frais d’un suivi hebdomadaire d’une durée de 8 à 13 semaines.
   Tous les clients sont adressés par des établissements du réseau de la santé ou de l’éducation, contrairement aux autres cliniques chapeautées par l’un ou l’autre département de l’Université qui reçoivent directement les demandes du grand public en quête de soins dentaires, de suivi psychologique, de traitements en physiothérapie et autres.

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CHAIRE ET TÊTE DE RÉSEAU
Deux nouvelles unités vouées à la recherche ont été mises sur pied au cours des derniers mois. D’abord, la Chaire de recherche GSK-IRSC sur la maladie pulmonaire obstructive chronique, placée sous la responsabilité de François Maltais, de la Faculté de médecine. Et le Réseau stratégique de recherche sur l’embryon (CRSNG), qui regroupe des chercheurs de sept universités canadiennes et sera dirigé par Marc-André Sirard, du Département des sciences animales.

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ÉTUDIANTS ET CRÉATIFS

C’est un 40e numéro de sa revue littéraire étudiante L’écrit primal que vient de publier le Cercle d’é-criture de l’Université Laval. Le numéro a pour thème les marionnettes, ce qui donne à voir «un monde où les ficelles se dénouent, s’effritent, se coupent, se cassent». Depuis sa naissance en 1986, la revue a publié des textes de quelque 250 auteurs, à commencer par Stanley Péan, qui est aussi le fondateur du Cercle. L’écrit primal est vendu dans les librairies Zone et La Liberté de Québec.

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