Archives des Hiver 2019 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Tue, 12 Mar 2019 13:46:25 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 5 raisons de manger des insectes http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-raisons-de-manger-des-insectes/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-raisons-de-manger-des-insectes/#comments Wed, 20 Feb 2019 18:30:51 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007080 Des insectes de presque 2000 espèces sont consommés par des humains sur la planète. Répandue dans plusieurs régions de l’Afrique, de l’Asie, de l’Océanie et de l’Amérique du Sud, l’entomophagie demeure cependant marginale chez nous. Pourtant, selon Grant Vandenberg, professeur …

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Des insectes de presque 2000 espèces sont consommés par des humains sur la planète. Répandue dans plusieurs régions de l’Afrique, de l’Asie, de l’Océanie et de l’Amérique du Sud, l’entomophagie demeure cependant marginale chez nous. Pourtant, selon Grant Vandenberg, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, cette pratique générerait des effets bénéfiques à la fois pour l’être humain et l’environnement. Rappelant le cas du homard – le «cafard de la mer» que seuls les prisonniers et les pauvres mangeaient autrefois –, le chercheur, qui étudie l’incidence de l’ajout d’insectes dans l’alimentation du bétail, affirme que les habitudes alimentaires sont culturelles et susceptibles d’être changées. Alors, pour quelles raisons devrions-nous ajouter les insectes à notre menu?

1- Pour leur valeur nutritive
Les insectes sont une source élevée de protéines et d’acides aminés. «Selon les espèces, signale Grant Vandenberg, leur corps est formé de 50% à 75% de protéines.» Ils contiennent également beaucoup d’autres nutriments, comme des vitamines et des acides gras. D’ailleurs, la farine d’insectes, plus faible en gras que celle de blé, pourrait devenir très prisée par les personnes qui souhaitent manger moins gras. En outre, certaines espèces pourraient constituer une solution pour les gens souffrant d’anémie légère. «Les larves de mouche et les vers à soie, par exemple, ont des teneurs plus élevées en fer que le bœuf et les autres viandes rouges», déclare le chercheur.

2- Pour leur bon goût
Pour les gourmets, les insectes peuvent présenter un défi culinaire intéressant en raison de la grande variété de leurs goûts, parfois plus prononcés, parfois plus subtils. «Le goût d’un insecte dépend, entre autres, de son stade de développement, explique le professeur Vandenberg. Étant donné que le goût vient beaucoup du gras, les larves auront généralement plus de saveur que les insectes adultes.» Ainsi, un grillon adulte est peu goûteux. «C’est pour ça qu’on le trouve parfois avec une saveur ajoutée, par exemple une saveur de BBQ, un peu comme des croustilles», indique le chercheur. Le fait de griller ou de chauffer un insecte fera également ressortir différents arômes. «Par exemple, le ver de farine séché et grillé a un goût de noisette qui est très apprécié», révèle Grant Vandenberg.

3- Pour une économie circulaire
L’élevage d’insectes destinés à la consommation permet la valorisation des restants alimentaires et des surplus de transformation alimentaire. «Les insectes peuvent se nourrir de ce que les autres animaux ne peuvent manger», constate le professeur Vandenberg. Un tel élevage permet donc de «boucler la boucle» et de produire de la nourriture à partir des rebuts mêmes du processus de production alimentaire. «On évite ainsi non seulement le gaspillage, mais aussi la production du méthane et des autres gaz à effet de serre dus à l’enfouissement des déchets organiques», remarque-t-il.

4- Pour un développement durable
Les élevages porcins, bovins et de volailles sont probléma­tiques pour l’environnement. Au-delà de l’espace qu’ils occupent, et qui pourrait être plus efficacement exploité, ils favorisent les monocultures de maïs et de soya (destinées à engraisser les animaux) et occasionnent beaucoup de transport. L’élevage d’insectes, qui exige peu d’espace et qui peut être mis en place un peu partout, constitue une façon beaucoup plus efficace de produire des sources de protéines. De plus, les insectes peuvent entrer dans l’alimentation humaine de façon détournée, en constituant la diète des animaux que l’on consomme. «Nourrir les animaux et les poissons d’élevage avec des moulées à base d’insectes plutôt qu’à base de poisson, par exemple, permet d’éviter la surpêche et la pêche non écologique», affirme Grant Vandenberg.

5- Pour des produits éventuellement plus variés
«En Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, il existe une offre variée d’insectes à consommer. Ici, au Canada, cette offre est encore très limitée. On trouve surtout des vers de farine et des grillons», indique le professeur Vandenberg. Toutefois, certains produits transformés commencent à faire leur apparition sur le marché. «Il s’agit surtout de produits de niche, admet le chercheur, comme des barres énergétiques pour les sportifs.» Toutefois, on espère que l’offre se diversifiera éventuellement. On pourrait ainsi voir des pâtes alimentaires, des biscuits ou des muffins concoctés à partir d’insectes. «En Europe, il y a même une galette de burger avec des protéines d’insecte qui est commercialisée», conclut le professeur.

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Lisez les témoignages de trois diplômés sur les tendances et les particularités alimentaires en Chine, en Australie et dans l’État de la Californie. 

 

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Qui a peur des mathématiques? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/qui-a-peur-des-mathematiques/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/qui-a-peur-des-mathematiques/#comments Wed, 20 Feb 2019 18:25:34 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007078 Sarah, quatrième secondaire, fixe sa feuille d’examen. Ses mains sont moites, son cœur bat la chamade, sa vue s’embrouille… Elle a l’impression qu’elle va perdre connaissance. Elle avait pourtant bien étudié en refaisant tous les problèmes vus en classe. Mais, …

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Sarah, quatrième secondaire, fixe sa feuille d’examen. Ses mains sont moites, son cœur bat la chamade, sa vue s’embrouille… Elle a l’impression qu’elle va perdre connaissance. Elle avait pourtant bien étudié en refaisant tous les problèmes vus en classe. Mais, ce matin, rien ne va plus. On dirait que son cerveau a tout oublié.

Sans le savoir, Sarah souffre d’anxiété mathématique. Ce trouble bien réel toucherait un tiers des jeunes de 15 ans lorsqu’ils tentent de résoudre un problème, révèlent les données récoltées par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), réalisé dans 65 pays. Il se manifeste surtout au début du secondaire, avec les premiers cours d’algèbre, mais peut se développer tôt au primaire, dès l’âge de 6 ans. «L’anxiété mathématique apparaît lorsque l’élève est déstabilisé par un nouveau concept sans lien apparent avec les apprentissages antérieurs, indique Bernard R. Hodgson, professeur au Département de mathématiques et de statistique. Par exemple, quand on introduit les fractions ou encore les “lettres” comme a, b, x et y en algèbre.»

La professeure au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage Lucie DeBlois est du même avis. «Apprendre les mathématiques, c’est remettre en question nos connaissances. Par exemple, quand on apprend la multiplication des nombres entiers, on voit que le produit est plus grand que les deux termes qu’on multiplie. C’est l’inverse avec les fractions.» En effet, pourquoi 2 X 2 = 4 (4 est plus grand que 2), alors que ½ X ½ = ¼ (¼ est plus petit que ½)? Cet illogisme apparent peut contribuer à développer de l’anxiété chez certaines personnes.

L’anxiété mathématique vient en quelque sorte mettre hors d’usage la partie du cerveau nécessaire pour réaliser une opération mathématique. La science tente encore de comprendre ce qui se passe, mais il semblerait que le stress, en monopolisant une partie de l’attention et de l’énergie du cerveau, diminue l’efficacité de certaines facultés comme la mémoire, la pensée critique et la capacité de résolution de problèmes. Ce qui, évidemment, n’est pas sans conséquence. Des notes plus faibles, voire des échecs, qui amènent l’élève à douter de ses compétences et à vivre encore plus d’anxiété. Autre constat: plus les élèves réussissent en maths, plus leur performance est diminuée par un épisode d’anxiété. Certains, comme Sarah, deviennent convaincus qu’ils ne pourront jamais posséder cette matière, fermant, par le fait même, les portes à plusieurs carrières.

Combattre les préjugés
«Tous les gens normalement constitués sont capables de faire des mathématiques, soutient cependant Jean-Marie De Koninck, professeur émérite du Département de mathématiques et de statistique. Tous les enfants ont une affinité naturelle pour les nombres et les formes. Ils apprennent même à compter avant d’écrire. Malheureusement, certains perdent cette capacité à cause de préjugés et d’influences négatives extérieures.»

Les mathématiques sont en effet associées à plusieurs stéréotypes: les maths sont complexes et difficiles à maîtriser, les garçons sont meilleurs que les filles. «C’est faux, s’insurge Bernard R. Hodgson. Partout dans le monde, il y a autant, sinon plus, de femmes que d’hommes qui font leur baccalauréat en maths et qui réussissent bien!» Et les chercheurs sont formels, la bosse des maths n’existe pas! «La réussite en mathématiques ne dépend pas tant de l’intelligence que de la discipline et du travail. Tous les grands mathématiciens expliquent leur succès par leur travail acharné», ajoute Frédéric Gourdeau, professeur au Département de mathématiques et de statistique.

Malheureusement, enseignants et parents transmettent ces préjugés, de façon souvent inconsciente, à leurs élèves et à leurs enfants. Ces adultes sont souvent eux-mêmes angoissés face aux mathématiques. Il y a également au Québec une valorisation sociale à dire qu’on déteste les maths et qu’on n’y comprend rien. On accole d’ailleurs souvent l’étiquette de «nerd» à ceux qui disent aimer les maths et être bons dans cette matière.

Revoir l’enseignement
Bernard R. Hodgson croit également que le système scolaire tel qu’il est conçu peut favoriser l’anxiété chez certains élèves. «Les mathématiques sont une matière obligatoire au primaire, au secondaire et dans plusieurs programmes du cégep et de l’université. De plus, cette matière est souvent utilisée comme outil de sélection pour les études avancées, devenant ainsi une source de stress.»

Par ailleurs, l’enseignement actuel des mathématiques se fait selon une structure cumulative ou une hiérarchisation du savoir: chaque année, les enseignants introduisent de nouvelles notions en tenant pour acquis que les élèves maîtrisent les savoirs appris antérieurement. Mais ce n’est pas le cas pour tous les jeunes. «Si les fondations d’une maison sont fragiles, on ne peut pas construire des étages, explique Frédéric Gourdeau. Pourtant, en mathématiques, on ajoute notion par-dessus notion sur des savoirs fragiles, parce qu’on a une matière à passer.» Pas étonnant que tout s’écroule chez certains!

La situation est particulièrement problématique au secondaire, où les enseignants doivent couvrir beaucoup de matière en peu de temps avec de grands groupes. «Les élèves n’ont pas le loisir d’avancer à leur propre rythme, se désole Jean-Marie De Koninck. Pourtant, certains ont juste besoin de plus de temps.»

Pressés par le programme, les professeurs n’ont pas souvent l’occasion de montrer l’utilité des mathématiques, pourtant un élément essentiel pour apprivoiser la matière. «Les mathématiques sont partout, en arrière du codage, des GPS, de l’intelligence artificielle», mentionne Jean-Marie De Koninck. Les jeunes veulent savoir à quoi serviront leurs cours de mathématiques, mais on ne le leur dit pas.

Pour Lucie DeBlois, c’est un faux pas également que d’enseigner aux élèves à retenir une manière de calculer les équations mathématiques au lieu de leur apprendre à comprendre comment les résoudre. «Analyser les erreurs des élèves permet aussi de cerner s’ils ont compris. Par exemple, le signe = est-il considéré comme la recherche d’un résultat ou comme une égalité?», dit-elle. C’est l’avis aussi de Bernard R. Hodgson. «Pour faire vivre aux jeunes une expérience plus positive et moins stressante, il faut les amener à donner du sens aux opérations mathématiques. C’est d’ailleurs ce qu’on transmet aux futurs enseignants du primaire et du secondaire. Miser sur la compréhension et non sur le “par cœur”.»

Lucie DeBlois conseille par ailleurs aux enseignants de vérifier comment sont assimilés les apprentissages. Dans sa dernière étude, qui a suivi un groupe de 46 élèves du primaire manifestant de l’anxiété, la chercheuse a constaté que ces enfants construisent leurs propres règles mathématiques à l’insu de leur enseignant. Par exemple, ils croient que lorsque le premier nombre donné dans l’énoncé d’un problème mathématique est plus grand que le deuxième, ils doivent obligatoirement faire une soustraction. Ils ne s’attardent pas au contexte du problème. Lorsque ces jeunes constatent que leurs règles ne les mènent pas à la bonne réponse, l’angoisse se déclenche.

Humaniser les mathématiques
Mais il faut aller encore plus loin, croient Jean-Marie De Koninck et Frédéric Gourdeau. Il faut rendre les mathématiques plus humaines, plus sympathiques. Particulièrement auprès des jeunes qui manquent de confiance en eux, car ils sont prédisposés à développer de l’anxiété mathématique.

Le professeur De Koninck suggère de parler du parcours des grands mathématiciens et de leurs échecs. «Eh oui, il y a des échecs en arrière des découvertes mathématiques! Et il ne faut pas hésiter à les exposer.» Les enseignants et les parents, ajoute-t-il, peuvent aussi développer la confiance des élèves en leur faisant découvrir la beauté des mathématiques. «Je suis tombé en amour avec les mathématiques grâce à ma professeure de 5e année du primaire. Elle avait tellement l’air d’avoir du fun avec les chiffres, c’en était contagieux!»

Par exemple, les mathématiques permettent de faire des tours de magie! L’Association québécoise des jeux mathématiques (AQJM), présidée par Frédéric Gourdeau, propose d’ailleurs aux écoles des spectacles et des ateliers de «mathémagie». Le projet SMAC – pour Sciences et mathématiques en action – créé et piloté par Jean-Marie De Koninck offre un autre type de spectacle pour démystifier les maths en s’amusant: le Show Math. Les professeurs De Koninck et Gourdeau l’ont animé à plusieurs reprises devant des jeunes du secondaire et le grand public. Les mathématiciens, assistés de comédiens, y font découvrir plusieurs facettes intrigantes des mathématiques. Comment savoir si quelqu’un a triché en tirant à pile ou face? Par les mathématiques évidemment!

L’équipe de SMAC a aussi conçu Math en jeu, un jeu de société multimédia et interactif pour s’amuser avec les mathématiques. Il suffit de s’inscrire en ligne pour mesurer ses connaissances et ses capacités mathématiques à celles d’internautes de tous âges. Enfin, chaque année, les écoles de partout au Québec peuvent participer à La semaine des maths ou encore envoyer des élèves se mesurer au championnat des mathématiques, le tout organisé par l’AQJM.

«Toutes ces ressources ont le même but, soit rendre les maths amusantes et surtout faire tomber les préjugés», signale Frédéric Gourdeau. Le rêve secret des auteurs de ces initiatives? Que personne ne fasse plus jamais de cauchemar à cause des maths!

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Lisez le témoignage d’un couple de donateurs qui appuient l’enseignement des mathématiques.

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Geneviève Guilbault: la naissance d’une étoile http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/genevieve-guilbault-la-naissance-dune-etoile/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/genevieve-guilbault-la-naissance-dune-etoile/#comments Wed, 20 Feb 2019 18:20:50 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007076 «En m’élisant, vous choisirez une députée qui vous ressemble et qui rassemble. Je suis une personne intègre et je suis, je crois, la mieux placée pour défendre nos valeurs et notre identité.» Au moment où elle prononçait ces paroles dans …

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«En m’élisant, vous choisirez une députée qui vous ressemble et qui rassemble. Je suis une personne intègre et je suis, je crois, la mieux placée pour défendre nos valeurs et notre identité.» Au moment où elle prononçait ces paroles dans sa vidéo de présentation à titre d’aspirante députée de la circonscription de Louis-Hébert pour la Coalition avenir Québec (CAQ) en octobre 2017, Geneviève Guilbault ne se doutait pas que les événements se précipiteraient si vite.

En effet, lors de l’élection provinciale d’octobre dernier, soit moins d’un an après avoir fait le saut en politique, la dame accédait au prestigieux poste de vice-première ministre du Québec, en plus de porter le double chapeau de ministre de la Sécurité publique et de ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale. Cette ascension pour le moins fulgurante ne semble pourtant pas avoir enflé la tête de la numéro deux du gouvernement, dont émane une aura de simplicité et d’autorité naturelle. C’est la première impression qu’on a lorsque Geneviève Guilbault se lève pour nous accueillir dans son vaste bureau du ministère de la Sécurité publique, situé sur le boulevard Laurier à Québec. Avant même que l’entrevue débute, on se dit que les fées se sont sûrement penchées sur le berceau de cette femme élégante aux traits fins et aux grands yeux bruns, à qui tout semble réussir.

Une enfance normale
Née le 4 novembre 1982 à Greenfield Park, en banlieue de Montréal, Geneviève Guilbault a très tôt déménagé à Québec avec sa famille. La séparation de ses parents alors qu’elle était très jeune, la garde partagée, la vie en famille recomposée: ces changements successifs n’ont pas incommodé outre mesure la fillette élevée par des parents aimants et attentifs. À l’école, la petite Geneviève récolte d’excellentes notes et c’est elle que ses camarades de classe viennent consulter pour obtenir des explications en mathématiques et en français. La «bolée» de la classe, donc? «Pas du tout, répond la ministre. J’étais une élève normale qui voulait simplement aider les autres et se sentir utile. Et avant que vous me posiez la question, non, je n’ai jamais été élue présidente de ma classe», dit-elle avec un sourire en coin. En revanche, cette étoile montante de la politique québécoise raconte volontiers ce souvenir d’enfance. «En période électorale, le jour du vote, ma mère m’emmenait avec elle derrière le paravent et me laissait tracer le X au bout du nom du candidat choisi. Je me sentais quelqu’un d’important à cette occasion. Peut-être que ça m’a marquée plus que je le pensais.»

Sciences et communication
Traversée toujours tranquille et sans histoire pour l’adolescente, au Collège Saint-Charles-Garnier de Québec qu’elle fréquente au secondaire, période durant laquelle se précisera son attirance pour les sciences. Après un diplôme d’études collégiales en sciences de la nature au Cégep de Sainte-Foy, l’étudiante commence un baccalauréat en mathématiques à l’Université Laval. Une seule session dans cette discipline suffit toutefois à la convaincre qu’elle n’est pas à sa place dans cet univers un peu trop abstrait à son goût. Elle s’inscrit alors au baccalauréat en communication publique, profil journalisme. Ce revirement de situation s’avérera très profitable pour la suite des choses. «Au début, les cours étaient très théoriques et j’avais hâte d’aborder des volets plus pratiques. Mais je savais que j’avais trouvé ma voie», affirme sans ambages la jeune trentenaire. Après son baccalauréat, elle entreprend une maîtrise en communication publique, profil relations publiques, qui lui vaudra une mention au Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales. Son essai porte sur la communication institutionnelle et les organisations publiques. Alain Lavigne, à l’époque directeur du programme de maîtrise en communication publique au Département d’information et de communication, se souvient très bien de cette étudiante à la personnalité affirmée. «De toute évidence, c’était une personne rigoureuse et organisée qui savait où elle allait, explique le professeur Lavigne. Elle s’intéressait, entre autres, aux stratégies de communication gouvernementale, un sujet un peu rébarbatif et – avouons-le – pas très populaire auprès des étudiants. Cela ne m’étonne pas qu’elle soit rendue si loin.»

Début de carrière
Dès la fin de son baccalauréat, en 2006, Geneviève Guilbault devient attachée de presse adjointe au cabinet du ministre de la Sécurité publique et au cabinet du ministre de la Justice, alors sous le règne libéral. Elle est ensuite embauchée au Secrétariat du Conseil du trésor comme conseillère en communication, avant d’occuper un poste similaire au sein du ministère de la Sécurité publique. De 2009 à 2017, cette spécialiste en relations publiques est responsable des communications et des relations avec les médias au Bureau du coroner. C’est à elle que revient la tâche délicate d’informer la presse du déroulement des enquêtes liées à des événements tragiques comme l’accident ferroviaire de Lac-Mégantic, l’incendie de la résidence pour personnes âgées à L’Isle-Verte et la fusillade survenue à la grande mosquée de Québec.

Un tremplin pour la CAQ
Parallèlement, au début de la trentaine, la jeune femme songe de plus en plus à s’engager activement en politique. Déclinant l’offre du PLQ de se présenter dans la circonscription de Charlesbourg, en 2014, elle choisit de frapper à la porte de la Coalition avenir Québec, y noue des relations et fait tranquillement sa place. On connaît la suite. En septembre 2017, Geneviève Guilbault se porte candidate à l’élection partielle dans Louis-Hébert, l’emportant avec 51% des voix dans cette circonscription longtemps considérée comme une forteresse libérale. Fier de cette dynamique et pétillante recrue, le chef François Legault qualifie alors la jeune femme de «nouvelle étoile de la politique».

À cet égard, plusieurs observateurs estiment que la victoire de Geneviève Guilbault a représenté un tournant majeur, voire l’élément déclencheur ayant mené à la victoire de la CAQ, le 1er octobre dernier. La principale intéressée, elle, a le triomphe modeste. Sans aller jusqu’à dire qu’elle se trouvait à la bonne place au bon moment, Geneviève Guilbault estime que les Québécois en avaient plus qu’assez des «deux vieux partis» et que l’équipe de François Legault incarnait à merveille le changement.

Pourquoi avoir choisi la bannière caquiste, elle qui avait pourtant ses entrées dans des cabinets libéraux? La réponse fuse. «Je ne me sentais plus d’affinités avec le parti de Philippe Couillard.» La politicienne s’est d’ailleurs exprimée en toute franchise sur le sujet à l’émission Tout le monde en parle, diffusée à Radio-Canada, en octobre 2017. En premier lieu, le rôle trouble joué par certains personnages influents au Parti libéral sous le règne de Jean Charest, dévoilé lors des audiences de la commission Charbonneau, ensuite, le manque de renouvellement de l’équipe libérale, enfin, tout le débat entourant la question identitaire. Ces facteurs ont pesé lourd dans sa décision de quitter le navire libéral, elle qui – rappelons-le – a placé le mot «intègre» au cœur de sa campagne électorale. À son avis, les consultations sur le racisme systémique qu’a voulu mener l’ex-premier ministre Philippe Couillard auprès des Québécois ont constitué une importante erreur de parcours. «Est-ce qu’il y a des gens racistes au Québec? Probablement que oui, comme partout ailleurs. Mais de là à ériger le racisme en système et à prétendre qu’on a un problème de racisme… Nous, à la CAQ, on pense qu’il s’agit d’un appel à la division plutôt qu’à l’union.»

Les gens de sa circonscription
Quand on lui demande si certaines personnalités l’inspirent, Geneviève Guilbault nomme sans hésiter l’ancienne première ministre péquiste, Pauline Marois, «une femme qui, presque le lendemain de son accouchement, était assise derrière son bureau à travailler sur ses dossiers.» Il faut dire que Geneviève Guilbault n’est pas très loin de son modèle, elle qui a accouché trois mois après être devenue députée de Louis-Hébert, reprenant le travail peu de temps après, en y mettant les bouchées doubles. Plutôt discrète sur sa vie privée, Geneviève Guilbault indique seulement qu’elle a la chance de pouvoir compter sur «l’homme», un conjoint hors pair qui l’épaule dans les tâches parentales et ménagères. Sans compter l’aide des grands-parents et de la famille élargie. D’autres parents n’ont pas cette chance, reconnaît la jeune mère.

«J’écoute les gens de ma circonscription me parler des difficultés qu’ils éprouvent à concilier le travail et la famille. Le travail, la garderie qui ferme ses portes à 18 h… C’est quelque chose qui me préoccupe beaucoup.» Elle ne se départ pas de son empathie, où qu’elle aille. En effet, peu importe où on l’aborde dans sa circonscription de Louis-Hébert, que ce soit à l’épicerie, à la pharmacie ou au Dollarama, Geneviève Guilbault sourit, serre des mains, prend des nouvelles de «ses» gens. «Ce sont eux qui m’ont élue, je leur dois beaucoup», concède la rayonnante ministre, pour qui l’aventure ne fait que commencer.

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Élus et diplômés
Par Manon Plante

Plusieurs politiciens québécois ont fréquenté une université. Une récente compilation des diplômes obtenus par les députés provinciaux (élus entre 1985 et 2018) et décernés par une université francophone du Québec montre que l’Université Laval fait bonne figure à l’Assemblée nationale. Dans les années 1980, parmi les 81 députés diplômés d’une université québécoise francophone, 21 provenaient de l’Université Laval. Dans les années 1990 et 2000, ils étaient respectivement 24 et 33 diplômés de l’Université Laval parmi les 86 et 133 élus issus d’une université québécoise francophone. Enfin, depuis le début des années 2010, 41 diplômés de l’Université Laval ont siégé à l’Assemblée nationale parmi les 175 diplômés d’une université québécoise francophone.
Source: Montréal Campus

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Une grande source d’inspiration
Par Manon Plante

La femme qui, grâce à ses réalisations, a fait naître et a attisé les ambitions politiques de Geneviève Guilbault est également une diplômée de l’Université Laval. Pauline Marois (Service social 1971), première femme à occuper le poste de premier ministre du Québec (2012-2014), a joué un rôle important sur la scène politique québécoise pendant plus de 30 ans. Ayant dirigé neuf ministères, elle est la personne qui a exercé le plus de fonctions ministérielles dans l’histoire du Québec.

Pour souligner son apport exceptionnel dans la communauté, l’Université Laval a décerné, en 2018, un doctorat honoris causa à cette femme engagée. «Mme Marois a marqué la société québécoise par ses grandes qualités humaines, sa détermination et son leadership. Ses contributions en tant que travailleuse sociale, administratrice ou politicienne sont innombrables. C’est avec beaucoup de fierté que la Faculté des sciences sociales accueille cette distinction qui lui est offerte», a affirmé François Gélineau, doyen de la Facul­té des sciences sociales, lors de la remise du doctorat honorifique.

Pauline Marois, pour sa part, a admis s’être inscrite en service social pour son amour de la justice. «Pour moi, cela signifiait de pouvoir lutter contre la pauvreté, pour l’égalité des chances, contre la détresse humaine. J’étais convaincue que je pouvais agir pour changer les choses.» Lors de la récep­tion de la distinction, elle a attiré l’attention sur tous ces politiciens qui, comme Geneviève Guilbault, rêvent de contribuer au développement de la société québécoise. «J’apprécie cette reconnaissance personnelle et je la reçois avec une pensée particulière pour celles et ceux qui acceptent de s’engager dans l’action sociale et politique. Ces femmes et ces hommes qui sont prêts à travailler avec cœur pour construire une société plus juste et, surtout, plus humaine.»

 

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Trop de naissances par césarienne? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/trop-de-naissances-par-cesariennes/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/trop-de-naissances-par-cesariennes/#comments Wed, 20 Feb 2019 18:15:14 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007074 Une étude publiée en 2018 dans la revue scientifique The Lancet indique que la fréquence des césariennes a presque doublé sur la planète depuis l’an 2000. Aujourd’hui, un enfant sur cinq naît par césarienne. Comment expliquer cette hausse? Est-elle préoccupante …

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Une étude publiée en 2018 dans la revue scientifique The Lancet indique que la fréquence des césariennes a presque doublé sur la planète depuis l’an 2000. Aujourd’hui, un enfant sur cinq naît par césarienne. Comment expliquer cette hausse? Est-elle préoccupante et qu’en est-il chez nous? Le Dr Emmanuel Bujold, professeur au Département d’obstétrique, de gynécologie et de reproduction, examine la question et fait le point sur la situation.

Que pensez-vous des résultats de l’étude publiée par The Lancet?
Je ne suis pas surpris par ces données. Bien que le nombre de césariennes varie toujours selon les populations, il est connu que, dans de nombreux pays émergents comme la Chine, le Brésil et la Turquie, cette intervention se pratique désormais pour plus de 40% des naissances. La proportion frôle même les 80% pour les mamans plus aisées. Considérant que l’Organisation mondiale de la santé indique qu’un taux normal de césariennes, d’un point de vue médical, se situe entre 10 et 15%, ces pourcentages sont très élevés.

Comment expliquer une telle hausse?
La problématique est complexe et multifactorielle. La médecine à deux vitesses explique en grande partie cette situation. Dans plusieurs pays émergents, le système public de santé est déficient, ce qui favorise une croissance importante du nombre de cliniques privées dont le but premier est malheureusement le profit. Dans un système privé, la planification est très importante afin de concentrer les ressources et le personnel soignant. N’offrant pas de service de nuit, les médecins et les compagnies persuadent les femmes qu’il est préférable d’accoucher par une césarienne planifiée durant la journée plutôt que de prendre le «risque» de devoir le faire le soir, dans un système public de moindre qualité. Également, les césariennes sont plus rentables que les accouchements vaginaux pour ces établissements puisqu’elles impliquent une intervention chirurgicale.

Quels autres facteurs jouent un rôle?
Outre l’aspect économique, la question culturelle et la formation du personnel médical sont à considérer. Par exemple, j’ai rencontré des gynécologues en Turquie qui sont convaincus que les accouchements par césarienne sont bien plus sécuritaires que les accouchements par voie vaginale. Par ailleurs, aux États-Unis, où le taux de césariennes est de 33%, l’aspect médicolégal est grandement considéré. En privilégiant cette option, les médecins ont l’impression de réduire les risques de complications et, éventuellement, de poursuites judiciaires. Enfin, certaines cliniques vont jusqu’à tabler sur des raisons cosmétiques, vendant aux mamans l’idée qu’en devançant la naissance du bébé, elles réduiront la probabilité d’avoir des vergetures.

Qu’en est-il de ce phénomène au Canada et au Québec?
Chez nous, les choses sont bien différentes, notamment en raison du fonctionnement de notre système de santé. Le régime public offrant des soins de qualité 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, la tendance dont nous sommes témoins dans d’autres coins du monde ne risque pas de se reproduire. Ici, tant de la part de l’appareil médical, des différents organismes dans le milieu de la santé et de l’obstétrique que de la population, j’observe plutôt une sensibilisation et une mobilisation à la vigilance pour éviter un nombre d’accouchements par césarienne qui serait excessif.

Néanmoins, de récentes statistiques révèlent une hausse des accouchements par césarienne au Québec, de 20,9% en 2002 à 24,9% en 2015.
D’une part, on sait que les femmes québécoises fondent en moyenne leur famille à un âge plus avancé qu’avant. Cela accroît les risques de complications et, donc, les recommandations de césarienne. D’autre part, au début des années 2000, lorsque l’enfant se présentait par le siège, ce qui arrive dans 3 à 4% des accouchements, on procédait automatiquement par césarienne. Au point même que la technique d’accouchement vaginal lors d’un siège a pratiquement disparu pendant quelques années, ce qui a contribué au pourcentage global de césariennes.

Enfin, lorsqu’une maman accouche de son premier enfant par césarienne, il est rare qu’elle accouche par voie vaginale par la suite. C’est un genre de standard établi au Québec et au Canada après que des études scientifiques ont suggéré que l’accouchement vaginal après césarienne (AVAC) comportait un risque de rupture utérine, la césarienne laissant une cicatrice sur l’utérus. Dans la réalité, ce risque est faible, mais s’il se concrétise, il est dangereux pour la maman et le bébé. Pour cette raison, la plupart des mamans font le choix de césariennes répétées. Cela dit, sur la base de nos recherches, nous développons des outils qui permettront aux mamans qui le souhaitent, et dont la condition médicale l’autorise, d’opter pour un accouchement vaginal de façon sécuritaire même si elles ont connu précédemment la césarienne.

Par quels moyens?
L’une des approches consiste à affiner les techniques qui permettent d’établir l’épaisseur de la cicatrice sur l’utérus et, ultimement, l’épaisseur critique de cette cicatrice pour envisager ou non un accouchement naturel sécuritaire. À l’heure actuelle, les AVAC s’élèvent à seulement 16% au Québec. En donnant un meilleur accès à des AVAC sécuritaires, ce taux pourrait être haussé à 20%.

Pourquoi chercher à accroître le nombre d’accouchements par voie vaginale?
Parce que les bénéfices pour la mère et le bébé sont très importants. Lorsque prévue, la césarienne est généralement réalisée vers 39 semaines de grossesse. Quand on fait naître un bébé à 39 semaines, alors qu’une grossesse normale est de 42 semaines, parfois même un peu plus, il lui manque une maturation qu’il n’acquiert qu’en toute fin de gestation. C’est en quelque sorte un bébé pré­maturé. Pour les enfants qui naissent à terme, on va donc chercher une plus grande maturité de développement. Les derniers jours avant le début du travail sont importants: ils favorisent la santé du bébé à long terme. Les bénéfices sont nombreux, notamment sur le plan immunologique; ces bébés présentent moins de complications respiratoires, pulmonaires, moins de diabète. En ce qui concerne le sang du bébé, le travail suscite un échange plus grand de cellules immunitaires maternelles. Dans le même sens, une étude menée il y a quelques années auprès d’enfants de deux ans a démontré que la tentative d’accouchement vaginal, même si elle se solde par une césarienne, entraîne un plus haut taux de survie pour les nouveau-nés et une meilleure santé globale.

Dans quels contextes la césarienne est-elle prescrite?
Il peut y avoir plusieurs raisons, mais en gros, la césarienne est nécessaire lorsqu’elle est effectivement associée à une réduction des risques pour la santé de la maman et du bébé. Par exemple, dans 5% des accouchements, le placenta est placé devant le col de l’utérus. Cette condition exige une césarienne. Mais en général, la moyenne des accouchements à haut risque de complication s’élève à 2 ou 3%. Dans cette optique, le corps médical doit tendre à ne pas surestimer les besoins en césariennes dans des situations données. Par exemple, le monitorage du cœur fœtal vise à déceler les signes de manque d’oxygène (hypoxie) du fœtus durant le travail. Instaurée au Québec et partout en Amérique du Nord dans les années 1980-90, cette pratique a fait augmenter le taux de césariennes sans qu’il soit question dans tous les cas de risques pour la santé de la mère ou de l’enfant. En effet, les causes d’anomalie du pouls du bébé sont multiples, et plusieurs ne devraient pas être interprétées d’emblée comme étant graves ou exigeant une intervention par césarienne. De 10 à 15% des césariennes pratiquées pour cette raison pourraient être évitées. Le même genre de problème dans l’interprétation des données peut s’appliquer à de nombreux tests prénataux. Sans compter qu’ils peuvent accentuer le niveau de stress chez les mamans.

Bref, au Québec, à moins d’avis contraire, l’accouchement par voie vaginale est favorisé.
Ma réponse est oui. Quant aux risques de complications périnatales, on peut contribuer à les prévenir en bonne partie en repérant les indices de problèmes dès le premier trimestre de la grossesse. Précédemment, j’ai mentionné le syndrome de la déchirure de l’utérus. J’ajoute celui de la prééclampsie. Ce dysfonctionnement du placenta, qui provoque de l’hypertension artérielle et qui souvent se solde par une provocation de l’accouchement, touche de 2 à 5% des futures mamans. Dans le cas de grossesses multiples, ce taux est jusqu’à quatre fois plus élevé. Or, nos travaux ont démontré que la prise d’aspirine en début de grossesse réduit de façon significative le risque de prééclampsie. La diminution de ce problème pourrait aussi limiter le taux de déclenchement du travail, qui est aujourd’hui très élevé.

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Parcourir, accueillir et vivre le monde http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/parcourir-accueillir-et-vivre-le-monde/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/parcourir-accueillir-et-vivre-le-monde/#respond Wed, 20 Feb 2019 18:10:02 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007084 Saluer dans un pays d’Afrique subsaharienne un diplômé de l’Université Laval dont les enfants fréquentent actuellement le campus, c’est monnaie courante pour Richard Poulin. «Nos liens sont très profonds en Afrique de l’Ouest», rappelle celui qui dirige le Bureau international …

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Saluer dans un pays d’Afrique subsaharienne un diplômé de l’Université Laval dont les enfants fréquentent actuellement le campus, c’est monnaie courante pour Richard Poulin. «Nos liens sont très profonds en Afrique de l’Ouest», rappelle celui qui dirige le Bureau international de l’Université.

L’établissement nourrit ses liens africains, mais aussi ceux, nombreux, qu’il cultive sur la planète. Plus encore, il souhaite les multiplier, l’internationalisation étant au cœur de la stratégie d’avenir de l’actuelle direction.

Résolument internationale
Ainsi, forte de ses partenariats avec quelque 450 établissements d’enseignement supérieur à travers le monde et à la faveur des nombreuses missions qu’elle mène à l’étranger, l’Université Laval accentue son virage international. En 2018, elle a multiplié les développements en ce sens, notamment en établissant un important partenariat avec l’Université Côte d’Azur. Également en participant conjointement avec la Ville de Québec à deux missions, l’une à San Francisco et l’autre à Philadelphie.

Pour développer son rayonnement, l’établissement peaufine également ses stratégies de recrutement sur tous les continents. Déjà, il accueille un nombre grandissant d’étudiants étrangers dans ses programmes réguliers. Ce nombre a presque doublé en 9 ans, pour s’établir à 4200 environ à la session d’automne 2018. La France se taille la part du lion comme pays de provenance, mais le Maroc, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et même l’Iran comptent un nombre important de leurs ressortissants sur le campus. «Étonnamment, les Iraniens s’inscrivent chez nous, alors qu’il n’existe encore aucune entente avec des établissements de ce pays, remarque Richard Poulin. En plus, ils doivent rivaliser d’imagination pour payer leurs droits d’inscription, eux qui n’ont pas accès aux cartes de crédit internationales.»

Accueillir en grand
Un sondage effectué en 2017 à l’échelle canadienne, dans le cadre d’une enquête du Bureau canadien de l’éducation internationale, montre d’ailleurs que plus de 9 étudiants étrangers sur 10 apprécient leur séjour à l’Université Laval. «Les étudiants interrogés soulignent la qualité de l’encadrement et la disponibilité des professeurs ici», remarque Luc Simon, agent de recherche au Bureau de planification et d’études institutionnelles.

D’un point de vue plus personnel, plusieurs jugent que leur séjour au Québec constitue un enrichissement culturel. Parfois, cela les éloigne d’un milieu familial oppressant. Volonté de découvrir le monde, de gagner en autonomie, de se frotter à un autre système d’éducation, les raisons pour étudier à l’étranger se ressemblent souvent d’un étudiant à l’autre, peu importe sa région d’origine.

Mais pour que son expérience soit positive, encore faut-il lui offrir des outils adaptés. «Il ne suffit pas d’attirer les étudiants étrangers chez nous, nous devons aussi les intégrer le mieux possible, fait valoir Yan Cimon, vice-recteur adjoint aux affaires externes, internationales et à la santé. Ils doivent avoir accès à tous les services nécessaires pour réussir.» Voilà pourquoi l’Université Laval mise sur l’accueil et l’accompagnement de cette clientèle, une tâche qui relève en grande partie du Bureau de la vie étudiante (BVE).

Aux activités traditionnelles prévues à la rentrée universitaire, qui servent à orienter les nouveaux venus et à leur expliquer le b.a.-ba administratif, s’ajoute depuis peu l’appel téléphonique aux étudiants étrangers. «Quelques semaines après leur installation, nous les contactons pour prendre de leurs nouvelles, explique Geneviève Champoux, directrice du BVE. Il s’agit de s’informer de leur intégration aussi bien dans les études que dans la société d’accueil. S’ils éprouvent des difficultés, nous pouvons les orienter vers des ressources disponibles sur le campus pour les aider à les surmonter.»

Initier et intégrer
Parmi les mesures offertes, le programme de jumelage entre étudiants d’ici et ceux venus d’ailleurs connaît un succès fulgurant. Le nombre de duos formés pour familiariser les arrivants avec les subtilités de la culture locale a doublé en 10 ans, passant de 345 en 2008 à 738 en 2018. La formule n’a rien de compliqué. Des étudiants résidant depuis toujours au Québec, ou arrivés il y a quelques années, prennent sous leur aile des étudiants fraîchement débarqués. Une façon de les initier à des activités comme le patin ou de les introduire dans un cercle d’amis.

L’accès à un emploi à temps partiel pendant les études fait également partie des stratégies suggérées par le BVE pour mieux intégrer les étudiants étrangers. Conscients des possibilités d’emploi dans la région, certains envisagent même de ne pas rentrer directement chez eux après leurs études. En travaillant quelques heures par semaine, tout en suivant leur formation, ils peuvent acquérir cette fameuse expérience québécoise, très souvent exigée par les employeurs.

«La région de Québec est de plus en plus ouverte sur le monde, s’enthousiasme le vice-recteur adjoint Yan Cimon. Elle offre une panoplie d’entreprises très diversifiées qui peuvent intéresser des étudiants venus d’ailleurs.» Le Pôle régional en enseignement supérieur de la Capitale-Nationale, mis sur pied en août dernier, permettra de poursuivre ce développement, ajoute-t-il. Le projet est né d’une entente qui regroupe l’Université Laval et 18 grands partenaires. Parmi eux, le CHU de Québec — Université Laval, la Ville de Québec, la Chambre de commerce et d’industrie de Québec ainsi que plusieurs établissements d’enseignement supérieur et partenaires issus des milieux de la santé et des affaires de la région. Recruter à l’international, valoriser les compétences d’une main-d’œuvre étrangère, mais aussi d’étudiants d’ici qui se sont frottés à d’autres cultures, relever les défis liés à la pénurie de compétences et mieux arrimer les besoins des employeurs à ceux des diplômés sont autant de buts visés par le Pôle.

Sonder le monde
La dimension mondiale de l’Université Laval se reconnaît aussi par ses représentants qui se déplacent tous azimuts, notamment ses nombreux étudiants qui font le choix d’ajouter la corde internationale à leur formation. Et les possibilités en ce sens abondent. Courts séjours, stages sur le terrain, missions de formation universitaire d’une ou de plusieurs sessions, les formules qui offrent la possibilité de séjourner sur l’un des cinq continents dans le cadre de ses études sont nombreuses, variées et touchent à peu près tous les domaines.

Selon les dernières statistiques, environ 13% des étudiants du campus intègrent une expérience de mobilité étudiante dans leur parcours. «Les recruteurs se montrent de plus en plus sensibles à la candidature de personnes qui, parce qu’elles ont séjourné à l’étranger, ont une vision élargie des enjeux de société, note Yan Cimon. Ces futurs employés peuvent aussi aider leur entreprise à se développer sur le marché international.»

Cet intérêt des employeurs pour la facette internationale ne se limite pas à l’expérience individuelle des étudiants. Des organisations professionnelles comme l’Association to Advance Collegiate Schools of Business s’intéressent aussi aux liens tissés à l’étranger par les diplômés durant leur formation universitaire. La dimension internationale de certains programmes facultaires de l’Université Laval joue donc un rôle significatif quand vient le temps de recevoir des agréments qui apportent une valeur ajoutée à leur curriculum.

Très bien implantée dans la francophonie, l’Université Laval veut désormais se positionner dans le monde anglophone. Elle dispose pour cela d’attraits importants, notamment une solide expertise dans les domaines de l’optique-photonique et de la recherche en santé publique, avec des programmes comme Sentinelle Nord et des centres de recherche comme l’Institut nordique du Québec, sans parler des projets menés en sciences sociales ou en éducation.

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Professeur globe-trotter
L’Université Laval internationale passe aussi par ses professeurs, dont certains diffusent leur expertise sur la planète. C’est le cas de René Therrien. Son passeport n’expire que dans 5 ans, mais déjà il manque de pages pour recueillir les tampons des douaniers. Allemagne, Suisse, Chine, Australie, Colombie, Japon, Danemark: ce sont quelques pays que le professeur au Dépar­tement de géologie et de génie géo­logique a arpentés ces dernières décennies avec son modèle de simulation de transport des eaux souterraines sous le bras.

Au fil des ans et des collaborations, ce spécialiste en hydrogéologie a mis au point une méthode pour anticiper comment certains contaminants peuvent migrer vers les eaux de surface. But de l’opération: prévenir les désas­tres écologiques en s’adaptant chaque fois à la réalité locale. Pour nourrir son modèle de données particulier à chaque nappe phréatique, l’expert gagne à aller échanger directement avec d’autres chercheurs, en particulier ceux des universités de Neuchâtel, en Suisse, de Copenhague, au Danemark, et d’Adelaïde, en Australie. «On peut s’écrire par courriel ou se parler par Skype, mais la discussion sur place, dans les laboratoires, permet souvent de   résou­dre plus rapidement les problèmes», souligne le chercheur. Initié dès ses études doctorales aux collaborations internationales, René Therrien a bâti un solide écosystème mondial de       recher­che dont il fait bénéficier ses étudiants qui fréquentent l’Université Laval. Ce réseau lui permet également de faire venir sur le campus de nombreux candidats en provenance de l’étranger. Souvent consulté par des organismes internationaux pour son expertise, l’hydro­géologue constitue la preuve par l’exemple qu’il appartient à un établissement de stature internationale.

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Scandinave de cœur
Longtemps, Florence Boutin a rêvé de la Scandinavie. Enfin, l’an dernier, grâce à l’un des nombreux programmes de mobilité que propose l’Université Laval, l’étudiante au baccalauréat en génie indus­triel a pu s’installer durant une session à l’Université technologique de Tampere, dans le sud de la Finlande. Là-bas, la souplesse du modèle pédagogique l’a impressionnée. Dans cet établissement tourné vers les sciences, on peut passer ses examens individuellement, devant un ordinateur, dans une salle réservée à cet effet et à la date de son choix. Une formule qui enlève beaucoup de stress, selon la jeune femme. «J’ai trouvé les cours très pratiques, avec beaucoup de discussions en classe, ajoute-t-elle. Nous avions des simulations à effectuer en collaboration simultanée avec des étudiants en Nouvelle-Zélande, en Angleterre ou en Indonésie. Cela ressemblait à une vraie situation de travail.»

L’étudiante a expérimenté aussi les longues nuits finlandaises hivernales, suivies des soirées printanières de barbecue sur le lac, sous un soleil qui n’en finit plus de se coucher. Ce fut l’occasion pour elle de tisser des liens avec d’autres étudiants, surtout venus de l’étranger. «Nous avions l’impression de nous connaître depuis toujours, car là-bas nous comptions tous les uns sur les autres, témoigne-t-elle. Ces rencontres m’ont vraiment marquée.» Tout comme les excursions en Laponie ou à Tallin, en Estonie, qui ont ponctué son séjour! Très satisfaite de son expérience, Florence Boutin constate qu’elle s’implique davantage dans ses cours depuis son retour. L’intérêt pour ses études s’est accru. Son prochain projet? Une maîtrise… à l’étranger!

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Alliance brésilienne
Entre les plages brésiliennes et les trottoirs enneigés du Québec, Luciana Gondim a choisi de ne pas choisir. Alors qu’elle était professeure à l’Université Potiguar, dans le nord-est du Brésil, elle a entrepris de faire son postdoctorat au Centre inter­universitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT), dont elle connaissait le niveau d’excellence. Maintenant qu’elle a obte­nu son diplôme, elle collabore comme chercheuse au CIRRELT. De plus, à la faveur d’une entente entre l’Université Laval et l’Université Potiguar, elle continue d’encadrer plusieurs étudiants à la maîtrise et au doctorat au Brésil, tout en vivant au Québec avec sa famille. Une alliance naturelle pour cette professionnelle. «La recherche opérationnelle débute au Brésil, alors j’aimerais profiter de mes liens ici pour démarrer un centre de recherche dans mon université d’attache», explique celle qui s’y rend plusieurs fois pas an. Un pied en Amérique du Nord, un pied en Amérique du Sud, la professeure développe donc plusieurs projets de collaboration. Certains ont trait aux villes intelligentes, d’autres aux réseaux de distribution de médicaments dans les hôpitaux. Très impliquée dans les réseaux de chercheurs en optimisation des opérations et en transport au Québec et en Europe, Luciana Gondim facilite leur séjour dans des universités brésiliennes. Quant à son bureau à l’Université Laval, il devient un mini-centre d’accueil pour les étudiants brésiliens de passage.

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Réaliser un rêve
À 38 ans, Maha Hassoun aurait pu continuer tranquillement sa carrière de fonctionnaire au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Liban, tout en regardant grandir ses neveux et ses nièces. Sauf qu’elle caressait un rêve depuis de longues années: celui de mieux soutenir et accompagner les enfants qui ont des difficultés en lecture et en écriture au tout début de leur scolarité.

Titulaire d’un baccalauréat en littérature française obtenu à Tripoli, au Liban, Maha Hassoun a bénéficié d’une bourse pour étudier dans une université francophone au Canada et d’un congé de son employeur. Le classement de l’Université Laval à l’international l’a incitée à s’y inscrire, il y a 4 ans, pour réaliser sa maîtrise. «J’ai décidé de venir remplir mes bagages de connaissances et d’explorer de nouvelles approches pédagogiques», relate cette passionnée de pédagogie. Une fois son diplôme en poche, elle a voulu poursuivre ses recherches sur le campus. Maha Hassoun travaille présentement à l’obtention d’un doctorat en didactique du français, un diplôme qui, selon elle, lui donnera la crédibilité nécessaire pour réaliser ses idées dans son pays. «Je veux devenir un agent de changement pour ma communauté», explique-t-elle avec fougue, ajoutant que son projet devrait aussi aider à ce que les enfants handicapés et les autistes trouvent mieux leur place à l’école au Liban.

 

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Marier technique et émotions http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/marier-technique-et-emotions/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/marier-technique-et-emotions/#respond Tue, 19 Feb 2019 13:00:54 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007016 Depuis 21 ans, maître Chanh enseigne l’art millénaire de peindre à l’encre de Chine à l’Université du 3e âge de Québec (UTAQ). «Avec le pinceau chinois vient une méthode, expli­que Truong Chanh Trung. En plus de la technique, il …

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Depuis 21 ans, maître Chanh enseigne l’art millénaire de peindre à l’encre de Chine à l’Université du 3e âge de Québec (UTAQ). «Avec le pinceau chinois vient une méthode, expli­que Truong Chanh Trung. En plus de la technique, il faut tenir compte de ses émotions.»

Né au Vietnam de parents chinois, Truong Chanh Trung, 75 ans, rêvait, adolescent, de réaliser des affiches de cinéma. Lorsque la guerre du Vietnam éclate, il doit faire son service militaire. Contrairement aux soldats qui vont au front, il dessine des affiches publicitaires pour l’armée. En 1979, il fuit le régime communiste du Vietnam pour se retrouver dans un camp de réfugiés en Malaisie avec son épouse et ses trois enfants.

L’année suivante, à l’instar de plusieurs boat people, la famille arrive au Québec pour s’installer à Stoneham. Tout en accumulant les petits boulots, Truong Chanh Trung suit des cours de dessin au Cégep Limoilou, puis s’inscrit à l’Université Laval où il fait deux baccalauréats: un en communication graphique et un en arts plastiques. Il devient le premier étudiant de l’Université à obtenir une maîtrise en arts visuels. «À cette époque, je ne parlais pas beaucoup le français, dit-il, mais j’étais intéressé à découvrir de nouvelles choses. Pour moi, la meilleure façon de comprendre un pays d’accueil, c’est d’aller à l’école.»

En 2003, Truong Chanh Trung a collaboré à La trilogie des dragons de Robert Lepage. C’est aussi lui qui a créé la magnifique série des oiseaux de bronze sur les rives de la rivière Saint-Charles, le buste de Clarence Gagnon dans le Vieux-Port de Québec, ainsi que l’œuvre La Compassion à l’entrée de l’Hôpital général de Québec.

Pour l’artiste, le fait d’enseigner à l’UTAQ, un établissement associé à son alma mater, est en quelque sorte un retour aux sources. «Une fois ma maîtrise terminée, je me suis dit: “Pourquoi ne pas organiser un cours pour partager mes connaissances?” L’atelier à l’UTAQ me permet de marier cette culture qui m’a été transmise par mes parents avec celle du pays qui m’a accueilli.»

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L’amour des Premières Nations http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/pour-lamour-des-premieres-nations/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/pour-lamour-des-premieres-nations/#respond Tue, 19 Feb 2019 12:00:41 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007013 Mario Saint-Amand nous a donné rendez-vous au café étudiant Fou AELIÉS. L’entrevue est à peine commencée que déjà notre voisin de table se retourne pour lui adresser la parole. «Pardon de vous interrompre, mais j’ai reconnu votre voix. Vous avez …

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Mario Saint-Amand nous a donné rendez-vous au café étudiant Fou AELIÉS. L’entrevue est à peine commencée que déjà notre voisin de table se retourne pour lui adresser la parole. «Pardon de vous interrompre, mais j’ai reconnu votre voix. Vous avez marqué mon enfance! Vous étiez extra­ordinaire dans le rôle de l’inspecteur AZ.» Le comédien, tout sourire, se prête au jeu de la poignée de main et du selfie, comme il a dû le faire des centaines de fois durant sa carrière.

Depuis l’automne dernier, Mario Saint-Amand est inscrit au certificat en études autochtones dans l’intention de se tourner ensuite vers le droit. À l’origine de ce changement de cap, une profonde remise en question l’a amené à vouloir mieux comprendre l’histoire des Premières Nations. «Je suis né à Sept-Îles. Toute mon enfance, j’ai côtoyé des amis autochtones, à tel point que j’ai développé un fort sentiment d’appartenance à leur culture. De plus en plus, la société est à l’écoute des peuples autochtones, mais la plupart des gens, moi inclus, n’ont pas les outils pour répon­dre à leur volonté d’être entendus et d’être compris», affirme-t-il. Retour­ner aux études après plus de 30 ans d’absence est un choix qui comporte son lot de défis. Pour se donner une chance, le comédien a fait appel à des professionnels. «À l’Université Laval, on est tellement bien entouré, que ce soit par le Centre d’aide aux étudiants ou par les professeurs de notre programme. Je reçois aussi des conseils d’une amie, une passionnée des études qui effectue son troisième baccalauréat.»

Fier de faire partie de cette «grande famille de 45 000 étudiants», l’artiste vit à fond sa nouvelle situation. Grand adepte de la course à pied qu’il pratique été comme hiver, il s’entraîne au PEPS et compte bien participer à toutes les compétitions de l’Université. «La course, c’est ce qui me tient au-dessus de la mêlée. Lorsque je mets mes espadrilles et que je pars, je me sens vivant. Après, je peux m’attaquer à d’autres tâches. Je peux mettre le nez dans mes livres et adopter une attitude proactive pour l’apprentissage.» Visiblement, l’étudiant est épanoui. «Je suis sur mon X. Je me couche tous les soirs en me disant que j’ai appris quelque chose et en sachant que je continuerai d’apprendre le lendemain», conclut-il.

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Pour la santé durable des Burkinabés http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/pour-la-sante-durable-des-burkinabes/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/pour-la-sante-durable-des-burkinabes/#respond Tue, 19 Feb 2019 11:00:52 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007011 Au Burkina Faso, le taux de mortalité maternelle est de 371 pour 100 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité néonatale est, lui aussi, élevé, avec 26,2 décès pour 1000 naissances vivantes. Quant au taux de mortalité des enfants de …

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Au Burkina Faso, le taux de mortalité maternelle est de 371 pour 100 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité néonatale est, lui aussi, élevé, avec 26,2 décès pour 1000 naissances vivantes. Quant au taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, il est de 88,5 pour 1000 naissances. «Le Burkina Faso est l’un des pays où les indicateurs de santé maternelle et infantile sont parmi les plus préoccupants», affirme Josette Castel, médecin et professeure à la Faculté de médecine.

Le Programme d’amélioration de la santé des mères et des enfants – phase 2 (PASME 2), dont elle assure la coordination scientifique pour l’Université, vise à améliorer l’offre de services de santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant et d’en accroître l’utilisation par ces clientèles. Ce projet, mis en œuvre par l’Entraide universitaire mondiale du Canada et financé par Affaires mondiales Canada, est fait avec divers partenaires canadiens et burkinabés. À l’Université Laval, les facultés de Médecine, des Sciences infirmières, de Pharmacie, des Sciences de l’éducation et des Sciences de l’administration sont impliquées.

Depuis 2016, plusieurs projets de recherche et de transfert d’expertise ont été menés par des professeurs. S’ajoutent des stages sur le terrain par des étudiants. Pour Josette Castel, la force du PASME 2 réside dans son approche fortement interdisciplinaire. «Le projet mobilise des chercheurs de différentes facultés. Cela permet d’avoir une vision globale des interventions à faire et d’enrichir les compétences des acteurs sur le terrain. L’équipe comprend des experts en soins médicaux, mais aussi en organisation de services, en éducation, etc. Son approche intégrée est liée aux différents besoins des clientèles servies.»

Avec Anne Royer, chargée de cours clinique à la Faculté de médecine, Judith Lapierre, professeure à la Faculté des sciences infirmières, a donné l’automne dernier un atelier de formation à des gens issus du ministère de la Santé, à des médecins, à des sages-femmes, à des infirmières et à des acteurs du milieu communautaire. «Nous avons misé sur l’importance d’intégrer la prévention dans toutes les activités de soins cliniques. Souvent, les femmes vont consulter pour des besoins spécifiques, comme un suivi de grossesse. Pour nous, ces rencontres deviennent des occasions d’agir sur un ensemble de facteurs de risques, notamment des maladies chroniques», explique-t-elle.

La formation visait aussi à améliorer l’accès au système de santé pour les mères et les nouveau-nés. À l’heure actuelle, au Burkina Faso, seulement 34% des femmes enceintes font les 4 visites recommandées par l’Organisation mondiale de la santé. «Il est possible d’améliorer l’accessibilité aux services en adoptant une pratique basée sur les forces et l’autonomie des patients, ainsi que sur leur engagement dans les soins et leur pouvoir d’agir», affirme la professeure Lapierre.

Le contenu de la formation sera bientôt disponible sous la licence Creative Commons. Ainsi, tous les professionnels de la santé, peu importe où ils se trouvent dans le monde, y auront accès gratuitement.

Il y aura aussi création d’une communauté de pratique afin de soutenir le partage des nouvelles stratégies mises en place. Judith Lapierre est responsable de ce projet avec Jean Ramdé, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation. «L’Université Laval deviendra un pôle de communauté de pratique qui inclura des partenaires du Burkina Faso, mais aussi du Brésil. Ce sera une belle occasion de faire rayonner l’établissement à l’international comme expert en promotion de la santé et en soins de proximité», se réjouit la chercheuse.

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Au Québec, les retards de vaccination touchent encore 3 enfants sur 10 pendant leur première année de vie, conclut une étude publiée dans BMC Public Health par une équipe de chercheurs rattachés à la Faculté de médecine …

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Vaccinés en retard
Au Québec, les retards de vaccination touchent encore 3 enfants sur 10 pendant leur première année de vie, conclut une étude publiée dans BMC Public Health par une équipe de chercheurs rattachés à la Faculté de médecine de l’Université Laval, au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval et à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Le calendrier vaccinal comprend 4 visites pendant la première année de vie d’un tout-petit soit à 2, 4, 6 et 12 mois. Afin de vérifier dans quelle mesure il était respecté, les chercheurs ont analysé les données provenant de six enquêtes effectuées par la poste ou en ligne entre 2006 et 2016 et fournies par les parents de plus de 7000 enfants à partir de leur carnet de santé. Les retards qui touchaient 30% des petits en 2016 ont tout de même chuté depuis 2006, alors que ce taux était de 50%. Cette embellie serait le fruit d’interventions menées par les CLSC, où sont vaccinés environ 80% des enfants.

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Débusquer l’hypertension masquée
L’hypertension masquée, non détectée lors d’un examen médical, toucherait le tiers de la population. Selon une étude publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology par une équipe de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, le risque d’en souffrir serait plus élevé chez les hommes, les plus de 40 ans, les fumeurs, les personnes en surpoids et celles qui consomment 6 verres d’alcool ou plus par semaine. Chez 1836 participants, la pression artérielle a été mesurée de façon classique, puis au moyen d’un appareil portatif qui l’enregistrait toutes les 15 minutes pendant leur journée de travail, ceci trois fois à plusieurs mois d’intervalle. Tous avaient une tension normale au départ, mais durant le suivi de 2,9 années en moyenne, 10,3% ont été atteints d’hypertension masquée, en particulier dans les groupes mentionnés. Pour 100 personnes atteintes, environ 20% présenteront toujours le problème après cinq ans, alors que 37% souffriront d’hypertension en bonne et due forme. Mais dans les deux cas, le risque d’événements cardiovasculaires est presque aussi élevé. D’où l’intérêt, pour les chercheurs, d’établir le profil des gens pour qui mesurer la pression ambulatoire serait prioritaire.

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Nil sur Mars
La présence d’anciennes rivières sur Mars était connue des chercheurs, mais quels étaient leurs débits? Pour le savoir, Dominique Turmel, professionnel de recherche du Département de géologie et de génie géologique, et son équipe se sont tournés vers les fonds marins terrestres. Sur Terre, il existe une relation géométrique entre la largeur d’un cours d’eau et le débit existant au moment de sa formation. Pour vérifier si cette relation était préservée sur Mars, où la force gravitationnelle est 2,6 fois plus faible que sur Terre, les chercheurs ont utilisé des données provenant de chenaux sous-marins terrestres, l’un situé au fond de la mer Noire, l’autre du lac Wabush au Labrador, où la gravité effective est au moins quatre fois plus faible que sur Mars. Les informations qu’ils ont rapportées dans la revue Geology suggèrent que la relation géométrique entre débit et largeur des chenaux est maintenue, peu importe la force gravitationnelle. Et que le débit de certaines rivières martiennes étaient comparables à celui du Nil.

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Écrans et fumée: attention!
Fumer une cigarette devant un ordinateur, une tablette ou près d’une autre source de lumière bleue constituerait un facteur de risque pour la rétine et pourrait conduire à la dégénérescence maculaire liée à l’âge. C’est ce que suggère une étude publiée dans la revue Archives of Toxicology par Corinne Zinflou et Patrick Rochette, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval. On savait que la lumière bleue et la fumée de cigarette augmentaient, de façon indépendante, le risque de dégénérescence maculaire. On ignorait toutefois que la combinaison de ces deux facteurs avait un effet multiplicateur sur ce risque. Dans le monde occidental, la dégénérescence maculaire liée à l’âge est la principale cause de la perte de la vue modérée ou sévère et de la cécité chez les personnes de 50 ans et plus. Il n’existe pas de traitement pour cette maladie, de sorte que la prévention est la seule façon de contrer sa progression.

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Drones d’oiseaux http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/drones-doiseaux/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/drones-doiseaux/#respond Tue, 19 Feb 2019 09:00:02 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007006 Les drones pourraient donner un coup de pouce aux chercheurs qui étudient des espèces fauniques vivant dans des habi­tats difficiles d’accès ou dangereux, mais il faudra atten­dre encore avant de leur confier certaines missions qui requièrent une grande précision. Voilà …

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Les drones pourraient donner un coup de pouce aux chercheurs qui étudient des espèces fauniques vivant dans des habi­tats difficiles d’accès ou dangereux, mais il faudra atten­dre encore avant de leur confier certaines missions qui requièrent une grande précision. Voilà le constat qui se dégage d’une étude publiée dans la revue Drones par une équipe dirigée par André Desrochers, du Département des sciences du bois et de la forêt et du Centre d’étude de la forêt.

Le professeur Desrochers a eu l’idée de faire appel à des drones pour faciliter ses travaux de recherche sur la grive de Bicknell. Cet oiseau, qui a le statut d’espèce vulnérable au Québec, fréquente de jeunes forêts très denses où il est difficile de circuler à pied ou encore de vieilles forêts situées au sommet de montagnes ou sur des crêtes battues par les vents. «Trouver les nids de cet oiseau est un exercice pénible qui peut même être dangereux», résume le chercheur.

En général, il est possible de déduire l’emplacement des nids d’une espèce en faisant, à partir du sol, un suivi télémétrique des déplacements d’oiseaux équipés d’émetteurs VHF. Cette appro­che n’est pas adaptée au cas de la grive de Bicknell en raison du caractère inaccessible des habitats qu’elle fréquente. C’est ce qui a conduit le professeur Desrochers à envisager l’instal­lation d’un récepteur VHF sur un drone.

Les chercheurs ont placé cinq émetteurs VHF à 1,5 mètre du sol dans un secteur de la Forêt Montmorency, située dans la réserve faunique des Laurentides. La position exacte de chaque émetteur a été déterminée à l’aide d’un GPS. Un drone équipé d’un récepteur VHF a ensuite effectué sept vols de repérage dans le secteur.

Les 669 lectures ainsi obtenues montrent que cette méthode permet de repérer les émetteurs à des distances allant jusqu’à quelques centaines de mètres. Par contre, la précision des relevés laisse à désirer; l’écart moyen entre la position réelle et la position estimée des récepteurs était de 134 mètres ou de 70 mètres, selon la méthode de localisation utilisée.

«C’est insuffisant pour nous aider à repérer des nids de grive de Bicknell, conclut André Desrochers. Par contre, ce niveau de précision nous permettrait d’étudier des sujets comme l’utilisation d’habitats par cette espèce. On pourrait aussi y faire appel pour localiser des nids de buses, de grands-ducs ou d’autres oiseaux de proie, qui sont plus volumineux et plus faciles à trouver sur le terrain.»

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