Archives des Hiver 2016 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Tue, 07 Feb 2017 19:10:32 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 David Saint-Jacques, fin prêt pour le décollage http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/david-saint-jacques-fin-pret-pour-le-decollage/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/david-saint-jacques-fin-pret-pour-le-decollage/#comments Wed, 17 Feb 2016 17:01:12 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12019 «Houston, avons-nous un problème?» Cette entrevue avec David Saint-Jacques (Médecine 2005) aura nécessité quelques pirouettes. D’abord, un entretien vidéo NASA–Université Laval retardé de plusieurs minutes. Puis, des ennuis logistiques et techniques qui feront jongler l’astronaute et l’auteure de …

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«Houston, avons-nous un problème?» Cette entrevue avec David Saint-Jacques (Médecine 2005) aura nécessité quelques pirouettes. D’abord, un entretien vidéo NASA–Université Laval retardé de plusieurs minutes. Puis, des ennuis logistiques et techniques qui feront jongler l’astronaute et l’auteure de ces lignes avec changement de salle, ordinateurs, écrans au mur et téléphones intelligents, soucis résolus un par un. «Ce qui compte, ce n’est pas l’embûche, mais la solution: c’est exactement la pensée opérationnelle avec laquelle on fonctionne toujours à la NASA», illustre le chaleureux personnage.  

Dénicher de grands débrouillards, voilà qui figurait dans les visées de l’Agence spatiale canadienne en 2008 lorsqu’elle lançait, pour la première fois en 17 ans, un appel de candidatures pour des postes d’astronautes. «Parce que si ça va mal, il faut pouvoir résoudre tous les puzzles», précise David Saint-Jacques. Quant au reste, le gaillard dit ne pas savoir au juste pourquoi il a été recruté parmi 5351 candidats. Difficile, en effet, dans son cursus hors du commun, de pointer les données qui ont pu faire la différence. Ses multiples diplômes? Ses performances sportives avec l’équipe d’aviron de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni)? Sa maîtrise du japonais? Sa capacité à résoudre le cube Rubik en une minute à peine? Chose certaine, son parcours éclectique témoigne d’un désir insatiable d’acquérir des connaissances. «C’est vrai, j’ai une soif infinie de tout connaître», admet-il.

Un grand explorateur
Né à Québec en 1970, avant d’habiter sur la rive sud de Montréal, David Saint-Jacques est un explorateur dans l’âme. Il dit à la blague que lui et ses deux frères ont grandi dans un camping car à la faveur de nombreux voyages réalisés avec leurs parents, le père professeur de physique au niveau universitaire et la mère enseignante en histoire au secondaire. La famille a notamment passé des étés à bourlinguer sur les routes d’Europe en Westfalia: «Mes parents nous ont donné le goût de découvrir l’étranger. C’est un précieux héritage.» Les débuts de sa vie adulte se situent dans cette foulée. Il envisage une carrière d’ingénieur, comme son père et son grand-père, et veut se former en parcourant le monde. En 1993, il obtient un baccalauréat en génie physique à l’École Polytechnique de Montréal et, en 1998, un doctorat en astrophysique à l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni –sa thèse portant sur une manière d’augmenter la résolution des télescopes. Suivent des recherches postdoctorales au Japon et à Hawaii sur les façons de contrecarrer la turbulence de l’atmosphère terrestre lors d’observations astronomiques. 

À ce stade, sinon à travers ses lentilles télescopiques, explorer le cosmos n’est pas dans les plans de David Saint-Jacques. «Petit, j’admirais les astronautes en tant que scientifiques et découvreurs, mais en devenir un me semblait être un rêve impossible», confesse-t-il. À l’aube de la trentaine, c’est la planète humaine qui l’interpelle. Il sera médecin de famille: «J’avais envie de délaisser les équations afin de me rapprocher des gens pour leur être utile.» Il retourne donc dans sa ville d’origine comme étudiant à la Faculté de médecine de l’Université Laval, meilleur passeport, à son avis, vers la pratique en région éloignée qui l’attire. «Je garde un excellent souvenir du campus et je suis reconnaissant de la formation de qualité que j’y ai reçue», tient-il à préciser.

Trouver le Nord
En 2007, David Saint-Jacques fait sa spécialité en médecine familiale à Montréal, qu’il bonifie par des stages au Liban et au Guatemala. Ces expériences lui confirment son intérêt pour le travail humanitaire. Une amie lui présente alors Marc Forget (Médecine 1993), membre de Médecins sans frontières reconnu pour ses nombreuses missions en Afrique. À la suggestion de cet homme engagé, le nouveau médecin s’installe à Puvirnituq, un village du Nunavik. Les deux omnipraticiens y seront collègues et se lieront d’amitié.

«David est très sociable, très attentif aux autres, note Marc Forget. Il démontre beaucoup d’enthousiasme et je l’ai rarement vu de mauvaise humeur.» M. Forget se rappelle leurs tournées du matin, toujours sous le signe de l’humour: «Pour dédramatiser et faire rire les autres, nous transformions les conversations trop sérieuses en joyeux délires. Ça partait bien la journée.»

Organisé, méticuleux et capable de gérer le stress sont d’autres qualités que Marc Forget reconnaît au collègue d’alors, précisant que ces attributs sont sûrement aussi utiles au métier d’astronaute, même si fort différent de la médecine. Différent, mais pas opposé, spécifie David Saint-Jacques: «Les technologies développées dans le cadre des programmes spatiaux ont des effets concrets sur le bien-être des populations. La pratique de la médecine en région éloignée est rendue possible grâce aux satellites, par exemple. L’exploration de l’espace contribue à l’évolution humaine.»

En plus de l’amitié développée avec Marc Forget, David Saint-Jacques a vu son épopée boréale marquée par la découverte du peuple inuit, auquel il voue une grande admiration. «En deux générations, les Inuits ont été projetés dans la modernité, relate celui qui enseignait le kite-surf à certains, dans ses temps libres. Mes patients les plus âgés étaient nés dans des iglous. Leur capacité de survivre en milieu très dur et leur faculté d’adaptation sont formidables. On gagnerait à s’inspirer de leurs valeurs, comme la solidarité, le respect des anciens et celui de la planète. Selon les Inuits, la Terre n’est pas un bien qui leur appartient, mais un don précieux qu’ils ont reçu et dont ils doivent prendre soin.» L’exploration spatiale a donné cette même vision de l’environnement à l’humanité, croit l’astronaute. Elle l’a amenée à prendre conscience que notre planète est fragile.

L’amour et les étoiles
Autre fait saillant de son séjour nordique: il y fait la rencontre de Véronique Morin, médecin comme lui, qui deviendra sa conjointe. C’est aussi dans le Nord qu’il a entendu l’appel des étoiles, après deux ans de pratique médicale. Nous sommes en mai 2008, le médecin est en train d’annoter le dossier d’un patient quand une collègue lui lance que l’Agence spatiale canadienne (ASC) cherche des astronautes, et qu’il devrait postuler. «Mon vieux rêve est soudainement revenu à la surface, raconte-t-il. J’ai entendu le petit garçon en moi chuchoter “S’il te plaît David, essaie”. Alors, j’ai plongé sans savoir dans quoi je m’embarquais.» Cette ignorance était peut-être une chance, car le candidat a été mis à rude épreuve pour mériter son embauche. Batterie de tests physiques, psychologiques et de personnalité, évaluation de ses habiletés de pilotage, simulations d’écrasement, d’inondation et d’incendie. Des conditions à la limite du supportable. «Mais j’étais si près du but, je n’allais pas lâcher, assure-t-il. Aller jusqu’au bout, c’est dans ma nature.»

Son acharnement l’a servi. En mai 2009, son titre fièrement acquis, la nouvelle recrue de l’ASC troquait le blizzard polaire pour un vent médiatique qui l’a porté d’une entrevue à l’autre aux quatre coins du pays. Son charisme aidant, tout le monde voulait connaître David Saint-Jacques. Passer de l’isolement du Nord à l’avant-scène médiatique ne l’a-t-il pas trop déboussolé? «La vie publique fait partie du mandat des astronautes et, au fond, je suis à l’aise dans les extrêmes», constate-t-il.

La suite? Jusqu’en 2011, David Saint-Jacques s’est consacré à son cours Astronaute 101. Dans la liste de ce qu’il a appris, il mentionne le fonctionnement de la Station spatiale internationale (SSI) et de la capsule Soyouz, le pilotage d’avions de chasse, la marche en apesanteur, la géologie, le russe, les procédures d’urgence. «J’ai aussi réalisé à quel point, en tant qu’astronaute, ma vie dépend des autres. J’avance sur les épaules des géants qui ont conçu des machines d’une complexité inouïe. Par exemple, le bon fonctionnement de notre combinaison, un genre de minivaisseau à forme humaine, est l’affaire de dizaines de spécialistes, ingénieurs et techniciens. L’enfiler nécessite aussi de l’aide, et l’opération peut durer jusqu’à trois quarts d’heure.»

Parlant de soutien, sur un plan plus personnel, il s’en voudrait de passer sous silence celui de son épouse. «Elle m’appuie depuis les débuts, signale-t-il, reconnaissant. C’est parce qu’elle a accepté de me suivre dans cette aventure que je peux la vivre pleinement.»

À quand le décollage?
Le couple réside avec ses deux fils à Houston (Texas) où David Saint-Jaques, en tant que représentant de l’agence canadienne au sein de la NASA, participe aux activités de la Station spatiale. En plus de devoir garder la forme et se spécialiser afin de maintenir ses compétences et ses certifications, il contribue de près au fonctionnement du Johnson Space Center, situé à Houston même: tester des scaphandres, réviser des processus de robotique, assister des missions en cours et élaborer celles à venir. Ses tâches varient constamment. 

Autrement, il est souvent appelé à l’extérieur pour des activités de représentation. Véronique Morin, elle, fait du dépannage dans le Grand Nord, à l’occasion. Un beau défi pour la conciliation travail-famille. «On s’arrange quand même pour prendre des vacances avec les enfants, pour avoir une vie normale, précise-t-il. Tiens, j’ai conduit les gars à la garderie tout à l’heure, d’où mon retard…»

Le papa s’émeut de voir grandir ses petits, de constater leur potentiel. Les accompagner, découvrir avec eux leurs forces pour leur permettre de se transformer en bons adultes: la tâche parentale le fascine. «J’ai hâte de rencontrer les hommes qu’ils vont devenir», confie-t-il. À ses yeux, l’éducation est une priorité sociale.

Et son billet pour la voûte céleste, quand l’aura-t-il en main? «Aucun astronaute canadien ne devrait être assigné à une mission spatiale avant trois ans, peut-être cinq», répond-il. Qu’il s’agisse de se rendre à la SSI, sur la Lune ou sur Mars, malgré tous les efforts consentis, le Québécois âgé de 46 ans ne quittera peut-être jamais l’attraction terrestre. «Il serait déçu, estime son ami Marc Forget. Tous les astronautes rêvent d’aller dans l’espace!» «C’est vrai, admet David Saint-Jacques, mais ce choix dépend d’un paquet de facteurs sur lesquels nous n’avons pas de contrôle. Je peux être disqualifié si ma vue baisse, par exemple. Ou ne jamais être appelé.» En juin dernier, le Canada annonçait le prolongement de sa participation au Programme spatial international jusqu’en 2024, ce qui est une bonne nouvelle pour l’astronaute. Mais la part canadienne est plus modeste que celle d’autres pays, ce qui confère moins de chances aux astronautes du Canada de s’envoler.

Ce flou autour de son avenir, qui en laisserait plus d’un dans l’inconfort, l’aspirant voyageur de l’espace l’appréhende les pieds sur terre. «Le truc, c’est d’adorer ce que tu fais en attendant. Il faut absolument que chaque jour amène son lot de satisfactions.» Carpe Diem, un message qu’il transmet en conférence dans des écoles, ici et ailleurs: «Je dis aux jeunes “Identifiez vos rêves, respectez-les et cultivez-les, c’est essentiel, mais pas au point de vous rendre malheureux s’ils ne s’accomplissent pas”. Le but d’un rêve, ce n’est pas de le réaliser à tout prix, c’est de s’en servir comme moteur pour avancer.» Un principe que lui-même se plaît à appliquer au boulot: «Ma job, c’est de travailler sans cesse à devenir un meilleur candidat pour l’exploration spatiale. Si je suis appelé, je serai prêt.»

A-t-il peur? «Ma plus grande crainte est celle des regrets, dit-il. J’ai une conscience aiguë du temps qui passe. En cela, je sais que je devrai laisser de côté des chapitres entiers de l’expérience humaine. C’est dommage.» Étrange. On sent chez lui l’urgence de vivre de ceux qui ont frôlé la mort. D’où la tient-il? «Devenir médecin y a contribué, sans doute, avec tous ces gens qu’on soigne, fauchés en plein vol. Et puis, j’étais à la Polytechnique le 6 décembre 1989, lorsque 14 étudiantes y ont été assassinées. L’injustice aléatoire qui aurait pu m’atteindre à 19 ans m’a épargné. Ça m’a peut-être marqué…»

Chose certaine, loin de le paralyser, cette conscience lance sans cesse ce touche-à-tout dans l’action. «J’ai envie de faire le plus possible d’expériences. Au fond, je suis un gourmand de la vie.» «Et un gourmand tout court, complète Marc Forget avec humour. L’appétit de David est légendaire, comme sa tendance à s’inviter comme convive, car il est loin d’être fin cuistot.» Heureusement, les talents culinaires ne sont pas requis pour séjourner dans l’espace. Les aptitudes artistiques, par contre…? En poussant la chansonnette en direct de la SSI, au printemps 2013, l’astronaute canadien Chris Hadfield avait enflammé les réseaux sociaux. Depuis, la barre est haute. «David joue de la flûte traditionnelle japonaise Shakuhachi, mais ce serait peu populaire sur YouTube», blague Marc Forget.

C’est encore drôle. Rien ne semble résister à cet être d’exception. Avec sa bouille sympathique et son talent, il a le pouvoir de déjouer les statistiques. Qui sait? Dans un certain futur, popularisés par David Saint-Jacques, des airs de cet instrument mystérieux atteindront peut-être les sommets des palmarès. Tant qu’à grimper vers les étoiles…

NDLR : Le 16 mai 2016, l’Agence spatiale canadienne a annoncé que David Saint-Jacques s’envolerait en novembre 2018 pour la Station spatiale internationale où il sera en mission jusqu’en mai 2019.

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D’autres diplômés qui ont la tête dans les étoiles
Par Mélanie Darveau

De l’art à la médecine, en passant par la vulgarisation scientifique et l’ingénierie aérospatiale, nombreux sont les domaines où nos diplômés s’intéressent, d’une manière ou d’une autre, à l’espace et à ses mystères.

Photo Agence spatiale canadienne

Photo Agence spatiale canadienne

Raffi Kuyumjian (Médecine 1997; Médecine familiale 1999) est médecin-chef à l’Agence spatiale canadienne (ASC). Il a notamment été médecin de vol de l’astronaute canadien Chris Hadfield, en 2013. Son rôle: veiller à la bonne santé des astronautes de l’ASC avant, pendant et après les missions. De son côté, Marc Simard (Physique 1994, Sciences géodésiques 1998) est, entre autres, chercheur en télédétection radar au Jet Propulsion Laboratory, organisme chargé de la supervision des vols non habités de la NASA. Ses recherches portent sur le développement et l’application scientifiques de nouvelles technologies radar permettant la cartographie en 3D de la Terre afin d’étudier, notamment, l’incidence des changements climatiques sur les forêts ainsi que la circulation océanique et le débit des eaux partout sur la planète. Et Frédéric Pelletier (Génie mécanique 1998) a travaillé plusieurs années pour la NASA avant de joindre l’équipe de KinetX International, une entreprise spécialisée en dynamique spatiale qui collabore avec l’agence américaine. Il a, entre autres, participé au lancement de Juno vers Jupiter, à l’atterrissage de Curiosity sur Mars et a été chef de navigation de la sonde New Horizons qui avait pour mission de cartographier Pluton et de recueillir différentes données sur son atmosphère, sa géologie et sa morphologie.

Frédéric Grandmont (Génie physique 1999, Physique 2004 et 2006) a mis au point, lors de ses études doctorales, un spectromètre imageur destiné à l’Observatoire du Mont-Mégantic. Au sein de la firme québécoise ABB et en collaboration avec l’équipe de Laurent Drissen, astrophysicien et professeur au Département de physique, de génie physique et d’optique, Julie Mandar (Physique 2012) et Frédéric Grandmont ont ensuite adapté l’instrument pour le Télescope Canada-France-Hawaii (TCFH). Baptisé Sitelle et livré à Hawaii en mai 2015, ce spectromètre permet une collecte de données astronomiques beaucoup plus efficace que les instruments du même type. Parlant du TCFH, c’est un diplômé de l’Université, Daniel Devost (Physique 1994, 1995 et 2004), qui y dirige les opérations scientifiques.

L’Université a aussi engendré son lot de chasseurs de planètes et d’étoiles! Marie-Ève Naud (Physique 2007) a découvert, en 2014, une exoplanète dont la masse est d’environ 10 fois celle de Jupiter. Trois professeurs ont également fait la découverte d’une étoile très rare. Laurent Drissen, Carmelle Robert et Jean-René Roy, tous trois professeurs au Département de physique, de génie physique et d’optique lors de la découverte, en 1996, ont répertorié une étoile lumineuse bleue variable, un objet céleste rarement signalé; à cette époque, on en comptait seulement cinq dans notre galaxie et une vingtaine dans l’Univers.

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Photo Rémi Boucher, parc national du Mont-Mégantic

L’étude de l’immensité du ciel semble souvent réservée à une poignée de savants. Or, certains diplômés se font un devoir de rendre ces savoirs accessibles à tous. Sébastien Giguère (Philosophie 1999) est l’un d’eux. Coordonnateur scientifique à l’ASTROLab et responsable de l’éducation au parc national du Mont-Mégantic, il se proclame «gardien de l’émerveillement». Responsable de la programmation –expositions, présentations, visites guidées, etc.– il veut faire découvrir le ciel étoilé au plus grand nombre. Pierre Chastenay (Physique 1986 et 1987) est également vulgarisateur; il anime depuis près d’une dizaine d’années l’émission Le Code Chastenay à Télé-Québec et a été responsable des activités éducatives du Planétarium de Montréal, de 1988 à 2014.

France McNeil (Arts visuels 1994), quant à elle, s’inspire de l’infini du cosmos pour créer des œuvres où se côtoient différentes approches et techniques artistiques. Sans oublier Marc Garneau, premier astronaute canadien à aller dans l’espace et récipiendaire d’un doctorat honoris causa de l’Université Laval en 1985, ainsi que Julie Payette, récipiendaire du même honneur en 2000, année suivant sa mission à bord de la navette Discovery.

Pour ajouter des noms à cet aperçu des diplômés qui s’intéressent au cosmos, rendez-vous dans la zone Commentaires ci-bas.

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Ce Nord, si loin, si proche http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ce-nord-si-loin-si-proche/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ce-nord-si-loin-si-proche/#comments Wed, 17 Feb 2016 17:01:02 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12008 Il y a plus de 50 ans, le Nord nous paraissait une région éloignée, inhospitalière et inaccessible. Tout a changé lorsque des chercheurs quelque peu aventuriers ont décidé d’affronter ce glacial territoire qui s’étend au-delà du 49e parallèle, pour l’explorer… …

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Il y a plus de 50 ans, le Nord nous paraissait une région éloignée, inhospitalière et inaccessible. Tout a changé lorsque des chercheurs quelque peu aventuriers ont décidé d’affronter ce glacial territoire qui s’étend au-delà du 49e parallèle, pour l’explorer… par simple curiosité scientifique.

Célèbre géographe aujourd’hui retraité de l’Université, Louis-Edmond Hamelin fut sans doute le premier à ratisser le Nord, en canot et à pied, pour en décrire les écosystèmes. Sa passion pour cette région l’a poussé à fonder, en 1961, le Centre d’études nordiques (CEN), qui a contribué à ouvrir les milieux boréaux aux chercheurs. Ceux-ci ne se doutaient pas alors que leurs recherches exploratoires fourniraient, quelques décennies plus tard, des preuves matérielles d’un réchauffement climatique.

Parmi ces scientifiques, Michel Allard, professeur au Département de géographie et membre du CEN, fait la connaissance du Nord vers la fin des années 1970. C’est un coup de foudre! Il craque tout de suite pour le pergélisol, ce sol gelé en permanence. Pendant plusieurs années, il en étudie la formation, le régime thermique et la sensibilité au climat –des connaissances qu’il peut mettre en pratique lors de la construction des aéroports du Nunavik, dirigée par le gouvernement du Québec entre 1987 et 1992.

Moins de 10 ans plus tard, alors que le scientifique effectue une tournée des villages du Nunavik avec des hauts fonctionnaires, il constate avec surprise que les routes et les pistes d’atterrissage des aéroports gondolent et se déforment. À la même époque, en 1998, le village de Salluit, à l’extrême nord du Québec, subit un glissement de terrain qui force la communauté à arrêter son projet de développement domiciliaire. Et en 1999, une avalanche détruit le gymnase de l’école de Kangiqsualujjuaq (au nord-est de la Baie d’Ungava), tuant 9 personnes et en blessant 25 autres. La communauté scientifique se questionne alors: ces événements seraient-ils des conséquences d’un réchauffement climatique mondial, une théorie encore timide à l’époque?

Michel Allard trouve la réponse dans les données enregistrées par un réseau de capteurs de température qu’il avait installé lors de la construction des aéroports sur le territoire: oui, le pergélisol se réchauffe depuis 1993, et a même commencé à dé-geler en surface. L’alarme est sonnée. Le Nord a chaud et il faut agir! Les projets de recherche du scientifique prennent soudain une tout autre importance. Sa carte de la distribution du pergélisol, qui remonte à la fin des années 1980, devient une référence précieuse lorsque le ministère de la Sécurité publique du Québec lui confie le mandat de caractériser l’état du sol dans la région de Salluit. Le gouvernement s’inquiète des contraintes que les changements climatiques pourraient poser au développement de ce village inuit.

En plus des travaux de caractérisation du pergélisol, d’autres recherches exploratoires datant des mêmes années con­firment la tendance à la hausse des températures. «L’analyse du climat a commencé bien avant la notion de changements climatiques, raconte Michel Allard. Dès 1980, l’étude des cernes de croissance des arbres, ou dendrochronologie, a permis aux chercheurs du CEN, sous l’impulsion de Serge Payette, Louise Filion et Yves Bégin, de reconstituer le climat passé au-delà des archives météorologiques.» Le CEN a également développé un réseau de stations météo à partir de 1987. L’analyse de toutes ces données confirme une augmentation de 2°C des températures annuelles moyennes depuis 1992-1993.

Le baromètre mondial
Les chercheurs ont vite compris que le territoire nordique était plus qu’un lieu d’exploration et un laboratoire. «Le Nord est le baromètre mondial des changements climatiques», déclare Paule Halley, professeure à la Faculté de droit et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement. Tous les phénomènes qui s’y passent trouveront écho dans le Sud.

À la suite de cette prise de conscience, le gouvernement québécois crée Ouranos, en 2001, un consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques, auquel se greffent plusieurs chercheurs de l’Université Laval. Puis, en 2004, le centre administratif d’ArcticNet s’installe sur le campus sous la direction de Louis Fortier, professeur au Département de biologie. Ce réseau de centres d’excellence du Canada vient donner un autre élan aux recherches nordiques, avec de nombreux projets visant à éclairer les politiques publiques du Nord. Les chercheurs d’ArcticNet et du CEN collaborent, par exemple, afin de résoudre le problème de construction de logements sur le pergélisol instable.

Le nombre de chercheurs nordiques sur le campus se multiplie pour atteindre 140 aujourd’hui. «La recherche des 50 dernières années a évolué de projets isolés à caractère d’exploration à des projets inter­disciplinaires impliquant les communautés, observe Michel Allard. Les Inuits ne sont plus seulement des bénéficiaires; ils sont des partenaires de la recherche et choisissent même leurs projets.

«L’expertise de l’Université sur le Nord est sollicitée partout dans le monde, car elle couvre plusieurs enjeux», ajoute Paule Halley. Et cette expertise est entre autres soutenue par l’accès au brise-glace de recherche canadien NGCC Amundsen, géré par ArcticNet. Grâce à ce navire, Jean-Éric Tremblay peut étudier la mer et le couvert de glace de bien plus près qu’avec un satellite. «Par satellite, on voit clairement que la couche de glace est plus mince qu’avant à la fin de l’hiver et qu’elle se retire davantage au printemps et à l’automne, mais on ne voit pas comment se comporte le phytoplancton sous la glace», raconte ce professeur au Département de biologie et directeur scientifique du groupe interinstitutionnel de recherches océanographiques Québec-Océan. En prenant des mesures en mer à partir de l’Amundsen, le chercheur pourra mieux comprendre ces organismes végétaux qui vivent en suspension dans l’eau ainsi que leur rôle dans le cycle du carbone. La fonte des glaces, qui favorise une meilleure pénétration de la lumière dans l’océan, permettra-t-elle au phyto­plancton de proliférer et de capter ainsi davantage de carbone atmosphérique par photosynthèse? Ou, à l’inverse, est-ce que le CO2 présent dans l’eau trouvera plus facilement son chemin –libre de glace– vers l’atmosphère, contribuant ainsi à augmenter l’effet de serre?

Jean-Éric Tremblay s’intéresse également aux conséquences de l’augmentation des températures sur les zones de pêches. Comme l’océan dégèle et deviendra plus navigable, plusieurs s’attendent à ce que le nord de l’Arctique devienne l’Eldorado de la pêche hauturière. Peu probable, croit le scientifique. Ses recherches indiquent que l’eau douce provenant de la fonte des glaciers ne se mêle pas immédiatement à l’eau salée, formant plutôt une pellicule en surface, un peu à la manière d’une couche d’huile. Cette barrière entrave la remontée des nutriments cachés dans les profondeurs marines, dont dépend grandement le phytoplancton. S’il n’y a pas plus de ce minuscule végétal, il n’y aura pas non plus de boom de poissons!

«Le Nord devient un modèle prédicteur de ce qui attend la planète, car les changements y sont ressentis de façon plus rapide et marquée. L’étude de la fonte des glaces côtières et des glaciers dans l’Arctique nous permet d’anticiper le futur océan global qui deviendra moins salé et plus chaud», annonce le biologiste.

Un Nord en santé
L’Amundsen a également servi à une enquête de santé des Inuits du Nunavik, en 2004. Coordonné par l’Institut national de santé publique du Québec à la demande de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, le projet Qanuippitaa (Comment allons-nous?) était notamment dirigé par Éric Dewailly, chercheur à la Faculté de médecine de l’Université et membre d’Arctic­Net, décédé en 2014. L’Amundsen s’est alors transformé en clinique flottante pour faire passer des tests physiques et des questionnaires aux résidants de 14 communautés côtières du Nunavik. «De profondes iniquités sociales et de santé affectent les peuples nordiques, rapporte Mylène Riva, professeure au Département de médecine sociale et préventive. Entre autres, l’espérance de vie des Inuits est de 70 ans alors qu’elle est de 80 ans pour les gens du Sud.» La chercheuse participera à la prochaine enquête de santé du Nunavik, en 2017. Avec des partenaires inuits, elle tentera de caractériser le bien-être global des communautés selon les perspectives locales: une première au Canada!

«Le bien-être d’une communauté est un déterminant important de la santé des individus. C’est un facteur qui permet d’établir des priorités dans les politiques publiques du Nord», explique-t-elle. Par exemple, quel sera l’effet du développement socioéconomique rapide et de la course aux ressources naturelles sur la santé des populations? En documentant précisément le bien-être des communautés inuites dans le temps, la chercheuse espère que les régions nordiques pourront se servir de cet indicateur pour évaluer et mieux encadrer les effets du Plan Nord du gouvernement québécois sur leurs territoires.

Les changements climatiques posent également un défi pour la santé des peuples nordiques. Au Nunavik et ailleurs dans l’Arctique circumpolaire, les communautés assistent à des transformations rapides de leur environnement. Elles rapportent des changements dans l’abondance, la santé et la distribution de la faune. La science a également fait état de la contamination de la chaîne alimentaire arctique par les polluants organiques persistants, comme des métaux lourds transportés par les courants marins provenant des zones industrielles du Sud. Tous ces phénomènes minent la sécurité alimentaire des populations nordiques.

Encadrer les changements
Devant la situation, des représentants inuits ont déposé, en 2005, une pétition à la Commission inter­américaine des droits de l’homme pour sanctionner les grands pollueurs américains qu’ils rendent responsables de la dégradation du milieu arctique et, conséquemment, de leur bien-être et de leur santé. Malheureusement, estime Paule Halley, nos systèmes de justice ne sont pas prêts pour ce genre de demande. Bien qu’en vertu du droit international, la pollution puisse être la cause d’une violation des droits humains, les victimes du changement climatique ont du mal à se faire entendre.

«Les communautés du Nord subissent les effets du changement climatique avant tout le monde sans y avoir contribué, signale Paule Halley. Comment doit-on répartir les torts? Ce qui se passe dans le Nord amène beaucoup de questions pour les juristes.» La spécialiste du droit de l’environnement se désole que ce genre d’enjeux passe encore trop souvent après celui de la souveraineté dans l’Arctique, qui n’est tout de même pas une mince affaire. «Avec la fonte des glaces, rappelle-t-elle, s’ouvre une voie navigable que vont se disputer les pays qui détiennent un morceau du Nord. Qui va contrôler quoi?»

Pour elle, toutefois, un grand pas est franchi: «Les cinq décennies de recherches nordiques offrent un regard plus affiné sur les problématiques actuelles. On sait ce qui se passe au Nord, on s’en est rapproché.»

Et l’aventure se poursuit
Ce Nord plus proche, devenu plus compréhensible grâce à la science, se trouve maintenant dans la mire des prospecteurs de ressources naturelles. Le gouvernement du Québec a donc lancé le Plan Nord, qui prendra en charge le développement durable et la mise en valeur des ressources, en partenariat avec les autochtones. Parmi ses objectifs: améliorer la qualité de vie des habitants, créer des emplois et de la richesse et construire des infrastructures routières durables. Tout cela ne pourra se faire sans les scientifiques et leur expertise.

Ainsi, l’Université a reçu une importante subvention fédérale de 98M$ pour créer la stratégie de recherche Sentinelle Nord. «L’objectif principal est de favoriser l’utilisation des technologies de pointe en optique-photonique et en neuro­photonique dans les projets de recherche nordique», explique Réal Vallée, directeur du Centre d’optique, photonique et laser (COPL). Selon lui, il y a plusieurs manières de mettre la science de la lumière au service du Nord. Par exemple, les télécommunications actuelles par satellite ne satisfont plus à la demande croissante en bande passante qui permet la circulation de l’information virtuelle. On envisage donc d’utiliser la fibre optique pour mieux brancher les communautés. Comme autres applications de la photonique: des lasers pour détecter certains gaz comme le méthane et des drones avec caméra pour faire, du haut des airs, des relevés ou de la prospection de terrains difficilement accessibles. «Inversement, le Nord peut devenir le banc d’essai pour de nouvelles technologies d’optique-photonique, comme des capteurs adaptés à des conditions extrêmes», ajoute le chercheur.

L’Université Laval pilotera également le nouvel Institut nordique du Québec, en collaboration avec l’Université McGill et l’Institut national de la recherche scientifique. Grâce à une enveloppe de 3M$ fournie par le Fonds du Plan Nord, l’Institut coordonnera les efforts de recherche dans le Nord, leur portée sociale et le transfert de connaissances vers les communautés. «Presque tous les grands pays boréaux ont leur institut de recherche nordique; il était temps que nous ayons le nôtre», lance Michel Allard. Selon lui, ce nouveau regroupement scientifique permettra de mener davantage de projets de recherche interdisciplinaire et d’augmenter l’expertise sur le Nord dans un contexte de changement climatique.

Ainsi, un demi-siècle après que leur curiosité les a entraînés au-delà du 49e parallèle, les chercheurs prennent part à une nouvelle aventure. Tout en continuant de caractériser la réalité des territoires nordiques, ils aident les populations et les décideurs à relever les défis environnementaux, sociaux et politiques posés par le développement durable du Nord. Et comme ces questions ne connaissent pas de frontières, leur quête est désormais planétaire.

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Lisez le témoignage de trois diplômés sur les enjeux du Nord tels que perçus en Suède, au Danemark et en Norvège.

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La revanche de l’intestin http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-revanche-de-lintestin/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-revanche-de-lintestin/#comments Wed, 17 Feb 2016 17:00:48 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12000 Toute une faune bouge dans notre intestin. Ce monde microscopique et unique à chacun, que nous hébergeons depuis notre naissance, serait la clé de larges pans de notre bonne –ou mauvaise– santé. Et les connaissances qu’on acquiert à vitesse grand …

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Toute une faune bouge dans notre intestin. Ce monde microscopique et unique à chacun, que nous hébergeons depuis notre naissance, serait la clé de larges pans de notre bonne –ou mauvaise– santé. Et les connaissances qu’on acquiert à vitesse grand V au sujet de ce «microbiote intestinal» (la flore intestinale, comme on disait auparavant) nous conduiraient vers une révolution de la pratique médicale, au moins aussi grande que la mise au point des antibiotiques. Comment? Contact en a discuté avec André Marette, professeur au Département de médecine et chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumo­logie de Québec. M. Marette, qui suit de près l’évolution de ce dossier, est aussi directeur scientifique de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval et directeur de la Chaire de recherche Pfizer-IRSC sur la pathogénèse de la résistance à l’insuline et des maladies cardiovasculaires.

Qu’est-ce qu’on entend, au juste, par «microbiote intestinal»?
Il s’agit de l’ensemble des microorganismes qui vivent dans notre côlon et tout le long de notre intestin. Des bactéries, qu’on étudie intensivement depuis quelques années, mais aussi des virus, dont certains potentiellement bénéfiques, et qui feront probablement l’objet d’autant d’études lorsque la technologie le permettra. En réalité, des microorganismes vivent en symbiose avec nous dans plusieurs parties de notre corps : peau, vagin, narines et autres muqueuses. Mais plus de la moitié de toute cette faune se trouve dans le tractus gastro-intestinal. Elle comprend entre 500 et 1000 espèces de bactéries, selon les individus. Il s’agit là d’une estimation, car on n’est pas encore capable de mesurer en détail toutes les espèces. Avec des techniques de plus en plus sophistiquées, on pourrait en découvrir jusqu’à 50% de plus.

Le microbiote intestinal constituerait carrément un «organe» du corps humain, dit-on. Est-ce là un abus de langage?
Au sens strict, il ne s’agit pas d’un organe, comme sont le cœur ou le foie. Mais en utilisant le mot entre guillemets, on n’est pas loin de la vérité, tellement est grand le rôle que joue cet ensemble dans la régulation de notre métabolisme, et donc pour notre santé. Un rôle majeur qu’on ne peut plus négliger, ainsi que le démontrent de plus en plus de recherches.

Et lorsqu’on en parle comme étant notre deuxième cerveau?
Là aussi, c’est une analogie… basée sur le fait qu’il y a beaucoup d’activité neuronale dans l’intestin et que certains de nos comportements peuvent être modulés par cette activité. Des études ont montré que des métabolites produits par les bactéries de l’intestin peuvent influencer la façon de nous comporter devant un repas, par exemple, ou de réagir dans une situation de stress. L’activité microbienne peut gouverner des fonctions neuronales du système nerveux central, apporter en quelque sorte une modulation fine à des activités régies par le cerveau. Il s’agit, ni plus ni moins, d’une forme de communication entre le microbiote et l’encéphale. Mais on pourrait dire la même chose du tissu adipeux, qui sécrète des dizaines de molécules agissant comme des hormones sur le cerveau pour pondérer l’appétit.

Donnez-nous quelques exemples où la flore intestinale est associée à notre santé.
Il est maintenant clair que cet «organe» joue un grand rôle non seulement dans la digestion –les bactéries nous aident à digérer et souvent digèrent pour nous–, mais dans tout le métabolisme du corps, et ce, à plusieurs niveaux. Par exemple, le rôle du microbiote dans le développement de l’obésité est très bien établi : les personnes obèses ont un microbiote intestinal perturbé, avec une moins grande diversité d’espèces. Même chose pour l’inflammation chronique de l’intestin. Or, plusieurs maladies chroniques sociétales comme le diabète, le côlon irritable, l’asthme, les maladies cardiovasculaires et même plusieurs formes de cancer se développent dans la foulée de l’obésité ou de l’inflammation de l’intestin.
     Le microbiote joue aussi un rôle primordial dans notre système immunitaire. On dit souvent que l’intestin constitue le plus grand réseau de cellules immunitaires; l’activité immunitaire y est incessante. En plus, la flore bactérienne participe au fonctionnement de certains systèmes majeurs, comme l’ont démontré des expériences avec des souris axéniques –auxquelles on avait retiré le microbiote– qui ont développé un système immunitaire inadéquat et adopté des comportements anormaux.

Selon certains, même des maladies comme l’Alzheimer et l’autisme seraient liées au microbiote intestinal…
Il y a des liens de plus en plus évidents entre ces maladies et les perturbations du métabolisme. Je collabore avec des chercheurs qui travaillent sur l’Alzheimer et qui voient très bien que le glucose sanguin, l’insuline et la quantité de graisse dans une diète sont des facteurs importants dans la détermination de cette maladie, et sont liés d’une façon ou l’autre à la flore intestinale. Le microbiote influence-t-il directement ou indirectement le développement des maladies neurodégénératives? Je pense en tout cas que cette collection de microorganismes, par son activité neuronale et ses interactions avec le cerveau, peut jouer un rôle tout à fait actif dans les maladies neurodégénératives et sur certaines formes d’autisme.

Un microbiote perturbé ne pourrait-il être l’effet de ces maladies plutôt que leur cause?
Il y a encore beaucoup de choses à découvrir sur le rôle précis du microbiote dans le développement de plusieurs maladies. De nombreuses études font ressortir un lien d’association. Par exemple, à des personnes obèses ou à des animaux qu’on a engraissés est associé un microbiote perturbé. Mais il y a aussi des cas où le lien est clairement causal: si l’on transfère le microbiote intestinal d’une souris obèse à une autre souris de poids normal mais dépourvue de microbiote, alors celle-ci se met à grossir, et ce, même si elle n’a jamais été soumise à une diète riche en lipides.

Une fois ces liens établis, comment intervenir pour corriger un microbiote perturbé?
Ce qu’il faudrait maintenant savoir, c’est quelles bactéries cibler pour recalibrer un microbiote de façon à rétablir une situation normale. Par exemple, dans une approche thérapeutique alimentaire, quelles bactéries clés nous permettraient de mettre au point un probiotique ou un prébiotique efficaces ? Un probiotique se compose de bactéries vivantes qui, lorsque administrées, confèrent des avantages à leur hôte. Un prébiotique est constitué de molécules naturelles comportant un principe bioactif capable de faciliter la croissance de bactéries bénéfiques. Les recherches que nous faisons ici avec des extraits de canneberge et autre petits fruits riches en polyphénols vont dans ce sens.
     Toutefois, il serait utopique de croire qu’une ou deux espèces de bactéries peuvent à elles seules déterminer la santé d’une personne ou le risque de développer une maladie. Il faut plutôt penser à une activité conciliée de plusieurs bactéries. C’est d’ailleurs pourquoi les recherches se concentrent surtout sur la diversité du microbiote et pourquoi les probiotiques sont faits le plus souvent d’un mélange de plusieurs espèces de bactéries.

Les connaissances sur le microbiote vont-elles vraiment révolutionner le monde médical autant que la mise au point des antibiotiques?
Tout à fait! Avec les antibiotiques, on a pu contrecarrer les bactéries pathogènes. Les nouvelles connaissances sur le microbiote vont également permettre de traiter les bactéries pathogènes, mais aussi de focaliser sur des bactéries bénéfiques afin d’élaborer des approches thérapeutiques personnalisées pour prévenir ou pour traiter beaucoup de maladies chroniques sociétales consécutives à l’obésité ou à une inflammation chronique de l’intestin.
     Le microbiote est reconnu comme l’in-terface entre nous et notre environnement, entre nous et le bien manger, entre nous et les polluants qui peuvent se trouver dans nos aliments… Il fera dorénavant office de «canari dans la mine», de révélateur, en nous informant, par l’abondance ou l’insuffisance de certaines bactéries, des carences de notre alimentation, par exemple en antioxydants. En intervenant sur le microbiote, on pourra agir en amont des maladies.

Et ce sera facile?
C’est ça le plus beau! Dans bien des cas, il suffira de prescrire une diète appropriée, en modulant au besoin avec un apport de prébiotiques et de probiotiques. Dans des cas plus graves, on pourra transplanter le microbiote d’une personne en santé chez un malade, comme le font déjà avec succès certains gastroentérologues pour traiter des maladies inflammatoires sévères de l’intestin, par exemple à la suite d’une infection par la bactérie c. difficile. En un sens, le microbiote vient donner des lettres de noblesse à l’intestin et permet de mieux comprendre le rôle majeur de l’alimentation dans le développement de plusieurs maladies chroniques. Un facteur trop longtemps négligé en médecine.

Toute cette révolution se produira-t-elle d’ici peu?
À en juger par les avancées des dernières années et le nombre de chercheurs qui étudient le microbiote dans le monde (des centaines d’équipes), tout cela surviendra effectivement dans un horizon assez rapproché. D’ici une dizaine d’années, nous devrions assister à des progrès remarquables.

Vous qui étudiez les organes clés du métabolisme, comme les muscles, le foie et le tissu adipeux, comment en êtes-vous arrivé à vous intéresser au microbiote intestinal?
Au début, vers 2010, j’étais plutôt sceptique. Mais à force de lire des articles scientifiques sur le sujet et après avoir testé l’effet d’un changement de diète sur le microbiote intestinal, j’ai réalisé que les bactéries ne sont pas là seulement pour aider à digérer, mais qu’elles modulent tout le métabolisme du corps humain, ce qui est au cœur de mes recherches. J’ai pris un virage microbiote parce que j’ai réalisé que cet «organe» permet de comprendre l’origine des maladies cardiométaboliques mieux que tous les autres organes que j’ai étudiés jusqu’à maintenant.

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Bien branchés sur la société http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/bien-branches-sur-la-societe/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/bien-branches-sur-la-societe/#respond Wed, 17 Feb 2016 17:00:40 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12037 David Drouin fait partie de ces passionnés qui carburent à l’engagement leur société. Déjà à 17 ans, il était bénévole pour différents organismes et partageait son amour de la science par l’entremise de projets de vulgarisation. Malgré son jeune âge, …

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David Drouin fait partie de ces passionnés qui carburent à l’engagement leur société. Déjà à 17 ans, il était bénévole pour différents organismes et partageait son amour de la science par l’entremise de projets de vulgarisation. Malgré son jeune âge, il en connaissait un rayon sur la recherche, s’intéressant particulièrement aux traitements complémentaires à la médecine traditionnelle contre les infections bactériennes. Ses travaux, réalisés au laboratoire de son cégep, ont rendu possibles des avancées majeures dans le domaine biomédical. Sans surprise, ce jeune surdoué est aujourd’hui étudiant en médecine, programme où il a été admis en 2013, alors qu’il avait 19 ans.

Compte tenu de son horaire chargé à l’Université, on pourrait penser que l’étudiant a mis de côté ses engagements sociaux. Ce serait bien mal le connaître. David Drouin est notamment bénévole dans un hôpital gériatrique, cofondateur d’un organisme qui apporte du soutien aux moins nantis et responsable d’un groupe de promotion des carrières en recherche. Il fait également partie de comités de prévention en santé publique, en plus de donner régulièrement des conférences sur la science, dans les écoles. «Mon but, dit-il, c’est de montrer aux jeunes qu’ils peuvent s’impliquer dès le secondaire ou le cégep. Il suffit de commencer quelque part. Si chacun partageait ses compétences et ses passions avec les autres, on vivrait dans une société beaucoup plus équilibrée.»

À l’instar de David Drouin, de nombreux étudiants multiplient les engagements durant leur formation. Leurs motivations? Elles sont diverses. Premièrement, l’implication sociale constitue un excellent moyen d’obtenir de l’expérience de travail: c’est connu, on acquiert de nouvelles compétences en effectuant de nouvelles tâches. Le fait de s’impliquer dans la collectivité permet aussi de confirmer –ou d’infirmer– un choix de carrière. Les étudiants peuvent, par exemple, y rencontrer des mentors qui leur donneront de précieux conseils. Par-dessus tout, ceux qui s’engagent ont l’occasion de mettre de l’avant des valeurs qui leur tiennent à cœur. «L’implication sociale se fait au nom de la conception du juste et du bien, explique Daniel Mercure, professeur au Département de sociologie. De façon plus générale, elle permet de développer des habiletés techniques et d’élargir son réseau.»

Selon cet expert en sociologie du travail, l’implication n’a que des bons côtés quand vient le temps de se chercher un emploi. «Nous sommes dans une société de services, où la polyvalence et les habiletés relationnelles sont devenues très importantes. Les employeurs recrutent de plus en plus en fonction des aptitudes, plutôt que sur la base de l’expérience ou des connaissances: l’autonomie, le sens des responsabilités, le leadership, une capacité d’adaptation aux situations diverses, etc. Ces compétences, on ne les développe pas dans une salle de classe, mais en étant impliqué dans un milieu.»

Un terreau fertile
S’impliquer, d’accord, mais où trouver des occasions pour le faire? Chose certaine, l’Université Laval est un terreau très fertile, comme le démontrent de nombreuses initiatives. Une variété de possibilités s’offre dans plusieurs regroupements, qu’il s’agisse de groupes environnementaux, politiques et religieux, ou encore d’organismes d’aide humanitaire. Au total, on compte plus de 240 associations étudiantes qui œuvrent dans des domaines aussi variés que le droit, la santé et la culture. Afin d’encourager l’engagement social de ses membres, l’Université a mis en place différents programmes et activités de reconnaissance, dont le Gala de la vie étudiante et le Programme de bourses de leader­ship et développement durable. «L’institution offre un bon soutien et plusieurs ressources pour qui veut s’impliquer; les intervenants que j’ai rencontrés jusqu’à maintenant ont démontré une grande ouverture à la mise sur pied de nouvelles initiatives», remarque David Drouin, dont l’implication a d’ailleurs été récompensée à moult reprises.

Florence Piron, professeure au Département d’information et de communication, partage cette idée. Pour elle, l’engagement social est au cœur de la mission de l’établissement: «Une université est un lieu où l’on réfléchit et où l’on apprend. Elle porte la responsabilité sociale de partager son savoir avec la communauté où elle est ancrée.» C’est dans cette optique que la professeure a fondé Accès savoirs, un organisme d’échange de connaissances entre le campus et la collectivité. Inspiré d’un concept européen, Accès savoirs réalise des jumelages entre des étudiants et des besoins réels exprimés par des organisations à but non lucratif de la région de Québec. Intégrées dans un plan de cours pertinent, ces demandes visent, par exemple, à concevoir un site Internet, à réaliser un plan de communication ou à faire une étude de marché.

Enraciner l’engagement sur le campus
Depuis la création d’Accès savoirs, plus de 660 étudiants répartis dans 8 facultés ont mené à terme une centaine de mandats, aidant ainsi 72 organismes. Parmi ceux-ci se trouvent, entre autres, des centres résidentiels et communautaires, des coopératives et des conseils de quartier. «Les projets d’intervention dans la communauté enrichissent l’apprentissage des étudiants, qui peuvent ainsi connaître de nouveaux milieux de vie et découvrir d’autres réalités, note Florence Piron. Il ne s’agit pas pour eux d’appliquer mécaniquement des connaissances. Les participants font appel à leur imagination. C’est très stimulant.»

Autre initiative à souligner: le Carrefour de l’engagement et de l’entrepreneuriat social. Conçu par le Service de placement de l’Université Laval (SPLA) et en voie d’être réalisé, ce projet permettra d’enraciner davantage l’implication sociale sur le campus. «Il découle d’Horizon 2017, qui présente les grandes orientations institutionnelles, précise Richard Buteau, directeur du SPLA. Parmi ces orientations, il y a l’objectif de valoriser l’engagement et l’apport des membres de la communauté et d’accroître la notoriété de l’Université en ce sens. La direction porte cette volonté d’être un acteur important dans la vie culturelle, sociale et économique de la région.» À ce titre, plusieurs composantes universitaires, incluant les associations étudiantes CADEUL et ÆLIÉS, ont fait le choix de se joindre au projet afin de valoriser, promouvoir et stimuler l’implication parmi les membres de la communauté universitaire. Un plan d’action sera bientôt déposé auprès de la direction de l’Université.

Toujours plus d’engagement en vue!

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Grand rendez-vous alimentaire

Plus grand salon étudiant en Amérique du Nord, celui de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC) fait découvrir à la population le secteur agro­alimentaire sous toutes ses formes. La tenue de ce salon année après année, pendant trois jours, repose entièrement sur les épaules d’étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. En janvier dernier, l’activité qui s’est déroulée au Centre de foires d’ExpoCité, à Québec, a soufflé ses 41 bougies. «L’alimentation est un sujet d’actualité important, mais tout le monde n’a pas le savoir nécessaire pour se forger une opinion, indique Cassandra Rouleau, étudiante au baccalauréat en sciences et technologie des aliments et présidente de la SAAC. Le salon est l’occasion pour les étudiants de présenter les recherches qui se font à l’Université, de vulgariser les connaissances scientifiques et techniques pour faire le pont entre les professionnels et le public.»

L’an dernier encore, les quelque 22 000 visiteurs en ont eu beaucoup à se mettre sous la dent. Si les enfants étaient surtout attirés par les animaux de ferme, les plus vieux ont découvert différents projets de recherche dans les kiosques d’information. Ils ont aussi assisté à une série de conférences sur des sujets liés à l’agroalimentaire et à la consommation. Au menu également, des ateliers culinaires, des dégustations et plusieurs activités axées sur la prise de décision éclairée en matière d’alimentation. La programmation avait été conçue en collaboration avec les principaux intervenants du milieu, dont Agriculture et Agroalimentaire Canada, l’Union des producteurs agricoles et Les producteurs de lait du Québec. Le porte-parole de cette 41e édition était La Tablée des chefs, un organisme qui fournit des repas aux gens dans le besoin et qui se consacre à l’éducation culinaire des jeunes.

Une telle activité rassembleuse, faut-il le préciser, demande toute une orchestration. Fruit des efforts de plus de 300 étudiants bénévoles, le salon de la SAAC se prépare plusieurs mois d’avance. Dès avril, le comité d’organisation nouvellement formé prépare la prochaine édition. Soutenu au besoin par la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, il gère tous les volets de l’activité, de son financement à la promotion. Une belle façon pour ces étudiants de développer leur sens des responsabilités et leurs capacités de leader. «C’est très formateur, croit Cassandra Rouleau. Tout au long de l’année, chacun des membres améliore ses habiletés. En tant que présidente, j’ai appris énormément, que ce soit en gestion ou dans mes relations avec les professionnels. Je serai mieux préparée lorsque j’arriverai sur le marché du travail.»

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Donneurs d’espoir ici et en Afrique

Il y a quelques années, Geneviève La-roche effectuait un stage de maîtrise en agroforesterie à Ngozi, au nord du Burundi. Elle ignorait que ce séjour dans l’un des pays les plus pauvres du monde changerait sa vie. Qu’elle y ferait la rencontre de Diomède Niyonzima, devenu depuis son mari et le père de ses enfants. C’est avec lui qu’elle a fondé Kira Burundi en 2012, un organisme qui vient en aide aux jeunes de la rue de Ngozi. «Diomède a lui-même vécu dans la rue lorsqu’il était petit, explique la femme aujourd’hui inscrite au doctorat. Chaque semaine, quand nous étions là-bas, nous accueillions des jeunes pour un repas. De retour au Canada, ma préoccupation était : que va-t-il arriver d’eux? Nous avons réuni des amis étudiants, issus de différents domaines, afin de poursuivre ici l’initiative.»

Kira Burundi soutient les jeunes de la rue en organisant plusieurs activités de collecte de fonds. À ce jour, 14 jeunes de la rue ont ainsi retrouvé un équilibre en famille d’accueil et 10 autres ont un emploi dans un lave-auto construit par l’organisme. De plus, au Québec, toujours sous la bannière de Kiri Burundi, des étudiants de l’Université organisent des ateliers-conférences dans plusieurs établissements scolaires portant sur des thèmes comme la persévérance, le mieux-vivre ensemble et la résilience. «Le contenu est adapté à chaque niveau, du primaire à l’université, rapporte Geneviève Laroche. Diomède partage son vécu et l’histoire de Kira Burundi pour inciter les jeunes à s’impliquer et pour leur montrer que la vie nous offre plusieurs possibilités.»

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Les Sexperts chassent les tabous

À 14 ou 15 ans, les jeunes savent à peu près tout de la sexualité. Du moins, c’est ce que croient plusieurs d’entre eux. Entre les informations propagées sur Internet et la réalité, il y a pourtant un grand pas que Les Sexperts font découvrir aux ados. Formé d’étudiants en médecine, en pharmacie et en sciences infirmières, ce collectif panuniversitaire propose aux élèves du secondaire des ateliers sur la sexualité. Ces activités s’échelonnent sur deux périodes de classe et permettent d’aborder des notions comme la contraception, la protection contre les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), les relations amoureuses et l’orientation sexuelle.

«Le projet Sexperts a été créé en 2005 pour pallier la disparition du cours FPS (Formation personnelle et sociale), explique Catherine McMartin, étudiante en médecine. Le but était d’informer les élèves sur la sexualité au sens large. Les jeunes ont accès à une foule d’informations sur Internet, mais celles-ci peuvent être mal interprétées.»

À l’instar d’autres étudiants du campus, la jeune femme s’implique dans cet organisme qui, estime-t-elle, lui permet d’améliorer ses habiletés en communication. «En tant que futurs professionnels de la santé, nous aurons à interagir avec des humains, fait-elle remarquer. C’est essentiel d’avoir de bonnes compétences relationnelles. Chaque classe est différente et demande d’adapter nos stratégies de communication.»

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Besoin d’aide juridique?

Depuis bientôt 30 ans, le Bureau d’information juridique (BIJ) apporte aux gens de la région de Québec un service d’information gratuit sur des questions de droit. Son principal objectif est de répondre dans les meilleurs délais aux demandes soumises, sans toute­fois rendre des opinions juridiques. La gestion et le service sont assurés bénévolement par des étudiants ayant obtenu un minimum de 30 crédits au baccalauréat en droit. Ces bénévoles sont assistés, au besoin, par des enseignants de leur faculté. Une expérience des plus formatrices. «Pour plusieurs, le BIJ est le premier contact avec des situations concrètes, précise Daniel Dang, étudiant et vice-président aux finances de l’organisme. Ce ne sont plus des problèmes théoriques, sur papier, qu’on résout. Là, on a affaire à de vraies personnes, avec de vraies émotions!»

Divorce, congédiement, problème de voisinage, contestation d’une contravention: les raisons pour faire appel au Bureau d’information juridique sont multiples. Offrant un service professionnel, confidentiel et courtois, les futurs juristes sont passionnés. «Il m’arrive souvent de rêver au Bureau, affirme en riant sa présidente, Julie Desrosiers, elle aussi étudiante en droit. L’organisation occupe même notre subconscient!»

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5 traits de personnalité qui font ou défont le couple http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-traits-de-personnalite-qui-font-ou-defont-le-couple/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-traits-de-personnalite-qui-font-ou-defont-le-couple/#comments Wed, 17 Feb 2016 17:00:18 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12026 Quel est le secret d’une relation amoureuse qui dure, alors que la moitié des unions se défont, au Québec? Peut-on miser sur des combinaisons gagnantes, comme à la loterie? Bien qu’il n’existe aucune garantie pour une vie à deux réussie, …

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Quel est le secret d’une relation amoureuse qui dure, alors que la moitié des unions se défont, au Québec? Peut-on miser sur des combinaisons gagnantes, comme à la loterie? Bien qu’il n’existe aucune garantie pour une vie à deux réussie, cinq traits de caractère, et leur manifestation chez les partenaires, pourraient servir d’indice. Présents à forte ou à faible dose chez la plupart des humains, ces facteurs colorent notre personnalité et la rendent unique, tout en influençant en particulier notre façon d’entretenir des relations.

La psychologue praticienne et chercheuse Claudia Savard, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation, étudie l’incidence de ces traits de personnalité dans les relations amoureuses. Ses recherches lui ont permis de voir comment la présence plus ou moins marquée de ces cinq traits exerce une influence sur le couple.

1- Le névrosisme ou l’instabilité émotionnelle
Les individus qui présentent ce trait de personnalité vivent avec intensité les émotions négatives, comme l’anxiété ou la colère, ce qui peut avoir une influence majeure sur la vie de couple. Souvent insatisfaites, à fleur de peau, en proie aux idées noires, les personnes plus enclines à éprouver des sentiments négatifs gèrent difficilement leurs émotions. Sans compter qu’elles les communiquent plutôt mal à leur partenaire. De ces dialogues de sourds résulte une incompréhension qui, bien souvent, dégénère en insatisfaction mutuelle des deux conjoints. Cela donne fréquemment des couples chaotiques, en constant déséquilibre émotif, un terreau fertile pour les scènes de ménage imaginées par les scénaristes de tout poil.

2- L’agréabilité et le désir de coopération
Ce trait de caractère joue un rôle de liant social, tant il facilite les rapports avec les autres. Empathiques et chaleureuses, les personnes dotées d’une agréabilité –ou amabilité– élevée ont tendance à éprouver de la compassion. À l’inverse, ceux et celles qui sont dotés d’un caractère moins agréable mettent moins de gants blancs ou vivent leur vie sans trop se préoccuper des sentiments d’autrui. Bref, ils placent leur intérêt personnel avant la cohésion avec l’autre. Sans compter qu’ils ont tendance à être compétitifs. À forte dose, cette attitude peut entraîner l’insatisfaction du partenaire, qui ne se sent pas pris en compte.

3- L’extraversion ou la recherche de compagnie
À l’aise en groupe comme un poisson dans l’eau, l’individu doté de ce type de personnalité brille en société et aime exercer son leadership et son influence sociale. Il ou elle communique facilement, s’exprime avec aisance. Voilà un plus pour le bonheur conjugal, pourrait-on penser. Mais en y regardant de plus près, pas si sûr… À trop briller au milieu des autres, la personne extravertie peut en oublier son ou sa partenaire. Elle peut avoir aussi tendance à dominer l’autre, ce qui peut devenir source de conflits.

4- L’ouverture aux changements, à tout changement
Ennemie jurée de la routine, la personne ouverte aux changements bénéficie d’une grande capacité à avoir de nouvelles idées, à adopter de nouveaux comportements, à changer. Elle aime découvrir, vivre des expériences inédites et apprendre. Au sein du couple, placé devant un conflit, ce type d’individu se montre ouvert à adopter des stratégies nouvelles, à modifier son angle d’approche pour le résoudre. Voilà pour le côté positif. En revanche, les adeptes de l’ouverture au changement peuvent aussi éprouver le besoin de changer… de partenaire. Et donc être plus réticents devant l’idée de la fidélité.

5- La propension à être consciencieux et très structuré
Organisés, persistants dans l’atteinte de leurs objectifs et disciplinés, les individus dotés de ce trait de caractère pourraient constituer des candidats intéressants pour former un couple réussi. Ce genre de construction sociale correspond à leurs valeurs. Les études n’attribuent cependant pas à une personne consciencieuse le titre de partenaire idéal vers la construction d’une vie à deux épanouie. Un compagnon moins perfectionniste ou moins discipliné pourrait étouffer dans un cadre si bien organisé et, en retour, faire souffrir l’autre par son incapacité à se projeter dans un avenir structuré.

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Adieu facteur vent, salut UTCI? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/adieu-facteur-vent-salut-utci/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/adieu-facteur-vent-salut-utci/#respond Tue, 16 Feb 2016 17:00:55 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12087 Après l’humidex et le refroidissement éolien, les bulletins météo nous gratifieront-ils bientôt de l’UTCI, un nouvel indice de confort thermique? La chose est pensable parce que cet indice passe-partout traduirait mieux la température ressentie quand nous mettons le nez dehors. …

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Après l’humidex et le refroidissement éolien, les bulletins météo nous gratifieront-ils bientôt de l’UTCI, un nouvel indice de confort thermique? La chose est pensable parce que cet indice passe-partout traduirait mieux la température ressentie quand nous mettons le nez dehors. C’est ce que suggère une étude publiée dans l’International Journal of Bio­meteorology par Simon Provençal, Richard Leduc et Nathalie Barrette, du Département de géographie, et un collègue du gouvernement québécois.

Nous savons intuitivement que le thermomètre ne dit pas tout. Une journée où le mercure atteint 25°C paraîtra écrasante dans une mer d’asphalte ou dans l’humidité de juin, alors qu’elle sera agréable à l’ombre ou en septembre lorsque l’air est sec. Même chose en hiver où un tolérable -10°C deviendra mordant si un violent nordet l’accompagne. «C’est pour tenir compte de ces perceptions que des indices de confort thermique ont été conçus, explique le doctorant Simon Provençal. Il en existe plus d’une centaine, mais aucun n’intègre l’ensemble des paramètres climatiques en jeu dans les échanges de chaleur.» C’est entre autres le cas des facteurs de refroidissement éolien, en hiver, et humidex, en été, avant tout retenus parce que simples à calculer.

Bon partout, vraiment?
En 2009, des experts ont proposé mieux, avec l’indice universel du climat thermique (UTCI). En théorie, cet indice fonctionne pour toutes les gammes de température, dans tous les climats et en toute saison. Même dans la région de Québec, caractérisée par de fortes variations saisonnières? Pour le savoir, l’équipe de Nathalie Barrette a utilisé des données enregistrées en 2013 et en 2014 à l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec, dans l’arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge et dans le quartier Saint-Sauveur. Les chercheurs ont ensuite calculé l’UTCI et l’ont comparé à l’humidex, au facteur de refroidissement éolien et à l’indice de température physiologique équivalent.

Les résultats? En raison de sa plus grande sensibilité au vent et du fait qu’il intègre la température radiante moyenne –un élément clé du confort thermique–, l’UTCI est plus englobant et plus polyvalent que les autres indices. Il permet notamment de mieux déterminer les conditions de stress thermique, surtout en hiver. «Adopter l’UTCI constituerait une amélioration par rapport aux indices actuels», résume Simon Provençal.

Les analyses montrent cependant que les valeurs d’UTCI calculées à partir des données provenant de l’aéroport traduisent imparfaitement ce qui se passe au centre-ville. «Il y a des différences appréciables dans le nombre d’heures de stress de chaleur entre les deux sites, signale l’étudiant-chercheur. Avec un réseau de stations incluant le centre-ville, on pourrait assurer une meilleure surveillance, ce qui serait particulièrement utile pendant les vagues de chaleur.»

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Une carboneutralité inspirante http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/une-carboneutralite-inspirante/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/une-carboneutralite-inspirante/#respond Tue, 16 Feb 2016 17:00:35 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12107 Fruit d’une décennie d’efforts de plusieurs unités du campus, l’Université est devenue cet automne la première université carboneutre au Québec et la première au Canada à avoir réalisé les démarches nécessaires sans y être contrainte par une loi. «Il s’agit …

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Fruit d’une décennie d’efforts de plusieurs unités du campus, l’Université est devenue cet automne la première université carboneutre au Québec et la première au Canada à avoir réalisé les démarches nécessaires sans y être contrainte par une loi. «Il s’agit d’une réalisation historique en matière de lutte aux changements climatiques», souligne le recteur Denis Brière.

C’est un geste d’une grande portée symbolique, indique le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce: «Si nous sommes capables de le faire dans une communauté de 60 000 personnes, nous pensons qu’on peut reproduire ce modèle-là un peu partout sur la planète.»

Cette réalisation découle d’une réduction spectaculaire de 27% des émissions de gaz à effet de serre (GES) issues des activités quotidiennes sur le campus, entre 2006 et 2015. Par exemple, pour la même période, les chaudières ont été optimisées et une chaudière électrique a fait son apparition, entraînant une chute de 27% des émissions de GES liées au chauffage. Autre exemple: des travaux menés au pavillon Adrien-Pouliot ont amené une baisse de 30% de la consommation énergétique de cet immeuble. En parallèle, le stade TELUS–Université Laval, avec sa conception écoresponsable misant sur la ventilation naturelle et des fenêtres ouvrantes, constitue un modèle.

De telles mesures de réduction à la source des émissions de GES représentent la première partie de la stratégie en trois temps mise en place. Vient ensuite la compensation: pour contrebalancer les émissions restantes, l’Université a fait appel à sa forêt de recherche, la forêt Montmorency, véritable puits de carbone de 412 km2, où est séquestré l’équivalent de 13 945 tonnes de CO2. Une collaboration avec le Séminaire de Québec permet de retrancher 7550 tonnes supplémentaires au bilan puisque ce partenaire de l’Université a pris l’engagement de créer deux aires de conservation dans la Seigneurie de Beaupré, un territoire adjacent à la forêt Montmorency. Enfin, pour afficher un bilan de carbone nul dès la fin de l’année 2014-2015, l’Université a opté pour l’achat de 5143 tonnes en crédits de carbone. Elle a pu financer cette dépense en puisant uniquement dans les portions de budget libérées par ses économies d’énergie, assure le vice-recteur Éric Bauce. Les sommes sont remises à trois organisations québécoises: ECOTIERRA, National ÉcoCrédit et la coopérative Forêt d’Arden.

La carboneutralité est là pour rester, assure M. Bauce: «C’est très important, car c’est tout un défi de la maintenir dans une organisation en évolution. Il faut continuer à nous développer en ayant cet objectif de carboneutralité à la base de toutes nos actions.»

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La Grande campagne: c’est parti! http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-grande-campagne-cest-parti/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-grande-campagne-cest-parti/#respond Tue, 16 Feb 2016 17:00:33 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12050 «Le succès de notre Grande campagne repose sur la participation de nos diplômés, des membres de la communauté universitaire et de tous les individus qui ont à cœur notre établissement, lance d’emblée le recteur de l’Université, Denis Brière. C’est pourquoi …

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«Le succès de notre Grande campagne repose sur la participation de nos diplômés, des membres de la communauté universitaire et de tous les individus qui ont à cœur notre établissement, lance d’emblée le recteur de l’Université, Denis Brière. C’est pourquoi nous avons mis un soin particulier à la préparer en misant sur des enjeux qui auront une véritable incidence sur la société de demain.»

D’abord, tout événement rassembleur nécessite un thème fort. Pour choisir celui qui porterait les élans de la Grande campagne, une idée s’est imposée: celle de la pérenni­té. Forte de ses origines qui datent de trois siècles et demi, et première université franco­phone en Amérique, l’Université Laval a cette caractéristique inscrite dans les gènes, pour ainsi dire. Avec ce thème clé, «Laisser une empreinte durable, 350 ans d’excellence», elle souhaite réaffirmer son rôle en tant que précurseur de l’enseignement et de la recherche qui a su s’adapter et se développer tout en regardant en avant. «Désormais, notre avenir à tous est indissociable du développement durable, explique le recteur Brière. Pour cette raison, nous en avons fait le moteur de notre Grande campagne. Toutes les stratégies de cette campagne ont été établies, en collaboration étroite avec les facultés, les services et toutes les unités de notre université, en ayant le souci de l’excellence et une vision pérenne, afin que les actions qui en découleront laissent une empreinte solide, durable et prometteuse pour la société.»

La même logique s’est poursuivie pour fixer l’objectif financier de la Grande campagne, qui s’élève à 350M$. Si ce montant anticipé s’avère le plus élevé à ce jour, il est le résultat d’un calcul réfléchi, basé sur les investissements nécessaires à la réalisation de projets d’avenir. «La somme est significative, mais elle se place à la hauteur des ambitions que nous caressons pour le futur, souligne Denis Brière. Elle symbolise aussi la fierté que nous portons à notre établissement et notre confiance que cette Grande campagne sera une réussite.»

1001 raisons de donner
La fierté constitue d’ailleurs un élément phare de la Grande campagne, comme en témoigne le président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Yves Bourget: «Pour nous offrir les moyens de nos ambitions, nous faisons appel au sentiment d’appartenance de nos troupes universitaires, anciennes et présentes. C’est dans cette perspective que nous nous adressons à elles.» M. Bourget parle aussi de la nécessité de personnaliser le geste du don pour mieux développer la philanthropie. Derrière l’objectif de 350M$, il existe des actions très concrètes dont l’incidence sur l’avenir de la société sera réel: bourses, projets de recherche, infrastructures, soutien à des initiatives étudiantes. Pour les faire connaître, la Grande campagne a articulé ces projets autour de six grands axes (voir l’encadré ci-bas). «Ainsi, les donateurs savent comment se concrétise leur participation, précise M. Bourget. Et donner pour une cause qui répond à nos valeurs, qui a une résonance dans notre quotidien, cela procure une grande satisfaction.»

Une soirée à mettre à l’agenda
Pour marquer avec panache le lancement officiel de la Grande campagne, une grandiose soirée de gala se tiendra ce 10 mars, à l’amphithéâtre Desjardins–Université Laval du PEPS. Intitulé Coup d’envoi de la Grande campagne, ce rendez-vous festif sera l’occasion de nombreux dévoilements et hommages ponctués d’un spectacle multisensoriel haut en couleur.

Au programme, l’artiste invité Gregory Charles sera épaulé par de nombreux talents du campus afin d’offrir au public des prestations éclatantes dans une variété de disciplines. Ce rendez-vous est gratuit, mais les réservations sont obligatoires. Puisque les places sont limitées, il faut visiter rapidement la billetterie en ligne: www.ulaval.ca/350

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Des coprésidents engagés
Cinq personnalités du Québec s’impliquent avec enthousiasme dans la Grande campagne de financement de l’Université.

Charles Brindamour (Actuariat 1992), chef de la direction, Intact Corporation financière
Diplômé de «la meilleure école d’actuariat en Amérique du Nord», à son avis, Charles Brindamour estime que son passage à l’Université Laval lui a appris la discipline, la rigueur et l’intensité, aptitudes qu’il juge essentielles sur le marché du travail. Sans compter que le campus s’est révélé pour lui un terrain fertile à la création d’amitiés solides. Toutes ces raisons amènent le chef d’entreprise prolifique à redonner fièrement à son alma mater. Selon Charles Brindamour, l’éducation demeure le moteur d’une communauté prospère. C’est pourquoi la Grande campagne lui tient particulièrement à cœur: «Les universités font face à un défi financier important. Elles ont besoin de soutien et de leadership. Il revient aux individus comme moi, de même qu’au secteur privé, de prendre le relais et de participer à cette cause qui représente un gage d’avenir, non seulement pour les institutions d’enseignement elles-mêmes, mais pour l’ensemble de la société québécoise.»

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Sophie Brochu (Économique 1987), présidente et chef de la direction, Gaz Métro
Femme d’affaires inspirante et énergique, Sophie Brochu s’implique depuis plusieurs années auprès des jeunes, notamment au sein de Forces Avenir, organisation qui encourage et célèbre l’engagement étudiant dans la communauté. C’est donc spontanément qu’elle a accepté de coprésider la Grande campagne. «Des Québécoises et Québécois de plusieurs générations ont été formés à l’Université Laval et gagnent bien leur vie aujourd’hui, note-t-elle. Ces diplômés aimeraient certainement redonner à leur alma mater, pour autant qu’on les sollicite. Je souhaite les sensibiliser et les inciter à “donner au suivant”.» Sophie Brochu croit en l’importance de valoriser l’engagement et la responsabilité sociale chez les jeunes afin qu’ils deviennent des agents de changement. Et pour cultiver cette idée, qui correspond à l’un des six axes de développement durable de la Grande campagne, elle considère que l’éducation est une priorité.

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Michel Dallaire (Génie civil 1984), président et chef de la direction, Fonds de placement immobilier Cominar
Michel Dallaire conserve de son passage à l’Université Laval un excellent souvenir, empreint d’humanité. En plus d’y avoir puisé une inspiration pour sa solide carrière, le gestionnaire y a développé des amitiés profondes et durables. «La vie est une succession de rencontres. Nous n’entrons pas en relation avec des bâtiments, des murs ou de la mécanique, mais bien avec des gens», fait-il valoir. Quant à la philanthropie, elle se cultive d’une génération à l’autre chez les Dallaire. Actif depuis longtemps dans divers mouvements, Michel Dallaire a appris de son entourage l’importance d’aider ceux qui sont dans le besoin. Convaincu que l’éducation permet de «sauver des vies», il a accepté de coprésider la Grande campagne dans cet esprit. «La vie a été bonne pour moi et cela n’est pas étranger à la formation que j’ai reçue à l’Université, estime l’homme d’affaires. Il m’apparaît donc essentiel de soutenir et d’appuyer mon alma mater pour lui permettre de former d’autres personnes afin de leur fournir la chance de changer leur vie.»

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André Desmarais (Ami de l’Université), président délégué du conseil d’administration ainsi que président et cochef de la direction, Power Corporation du Canada
La philanthropie fait partie intégrante de la vie d’André Desmarais. Cet homme d’affaires, qui a tenu un rôle phare dans plusieurs campagnes de financement majeures, a accepté avec enthousiasme la coprésidence de la Grande campagne. Très attaché à la ville de Québec, il y voit une excellente occasion de s’impliquer, une fois de plus, pour le bien commun. «Bâtir un avenir meilleur, dit-il, c’est soutenir des projets de recherche et des programmes de bourses d’études grâce auxquels les étudiants peuvent acquérir les compétences techniques, entrepreneuriales et fondamentales qui les mèneront vers l’indépendance économique, tout en demeurant compétitifs dans un monde de plus en plus complexe et spécialisé.» Pour André Desmarais, l’éducation est le premier outil sur lequel tabler afin de transmettre aux jeunes les compétences qui feront d’eux des acteurs d’évolution et de changement de la société.

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Andrew T. Molson (Droit 1994), président du conseil d’administration, Groupe conseil RES PUBLICA
Andrew Molson parle d’amour lorsqu’il évoque l’Université Laval. Sous le charme de la ville de Québec et du campus, et désireux d’étudier dans un environnement francophone après huit années passées aux États-Unis, il a choisi d’y faire ses études en droit. Un des faits saillants de ses années à Québec: sa collation des grades. À ses yeux, cet événement porte les valeurs d’un rituel significatif pour les finissants. Il lui apparaît comme un moment privilégié pour souligner et célébrer tout le travail investi dans l’obtention d’un diplôme, en plus de marquer un passage de vie important. Homme d’affaires aguerri, Andrew Molson cultive la fibre philanthropique depuis son plus jeune âge. Déjà à 14 ans, il agissait comme préposé bénévole à l’hôpital Royal Victoria de Montréal. Pour lui, accepter la coprésidence de la Grande campagne allait de soi. «Je suis quelqu’un qui aime rendre service, dit-il. C’est donc un plaisir pour moi de soutenir l’Université et d’encourager d’autres diplômés à redonner à leur alma mater

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Les 6 axes de la Grande campagne
L’argent recueilli pendant la Grande campagne de l’Université permettra de soutenir une multitude de projets, qui s’articulent autour de six axes de développement.

1- Développer les talents pour faire avancer la société
Objectifs: miser sur les étudiants et sur leur potentiel; faire émerger tous leurs talents et, par ricochet, renforcer notre économie.
Exemples de projets: offrir des bourses pour la relève en recherche, encourager et faciliter le retour aux études, appuyer l’entrepreneuriat et favoriser le recrutement d’étudiants-athlètes.

2- Créer des liens stratégiques ici et ailleurs
Objectifs: encourager l’ouverture sur le monde et participer à la résolution des grands enjeux planétaires.
Exemples de projets: financer la recherche en innovation internationale, accueillir des professeurs étrangers de renom et former des spécialistes des changements climatiques.

3- Innover pour les générations actuelles et futures
Objectifs: faire du campus un pôle d’attraction pour la recherche de pointe et participer activement au progrès des entreprises et des collectivités.
Exemples de projets: consolider nos expertises en études nordiques, nutrition, neurosciences, santé et protection des aînés, relever le défi numérique, assurer le développement sociétal en lien avec l’équité, l’éthique, l’art et l’immigration.

4- Innover dans la diffusion des connaissances
Objectifs: transformer les pratiques d’enseignement et les méthodes d’apprentissage; valoriser le partage et le transfert des connaissances.
Exemples de projets: soutenir l’innovation pédagogique, disposer d’un environnement numérique optimal et d’une bibliothèque multiservices d’exception.

5- Valoriser l’engagement et la responsabilité sociale
Objectif: soutenir nos étudiants engagés socialement, qui sont des modèles inspirants, des vecteurs de changements et de meilleurs citoyens.
Exemples de projets: créer des bourses de leadership, appuyer les projets à vocation sociétale et former des professionnels de l’action humanitaire.

6- Créer un environnement accueillant et stimulant
Objectifs: faire du campus un milieu où il fait bon vivre ; que les valeurs qui s’en dégagent rejaillissent sur la communauté et sur les générations à venir.
Exemples de projets: créer un lieu d’échanges culturels entre étudiants et citoyens, augmenter les offres sportives et alimentaires qui encouragent les saines habitudes de vie et faciliter l’intégration des étudiants en situation de handicap.

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Enracinés dans le Nord http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/enracines-dans-le-nord/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/enracines-dans-le-nord/#respond Tue, 16 Feb 2016 17:00:33 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12111 Certaines études montrent que les jeunes adoptés à l’international ont plus de risque de développer des problèmes de comportement à l’école, comparé aux autres enfants. Mais on sait peu de choses sur les enfants adoptés par un membre de leur …

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Certaines études montrent que les jeunes adoptés à l’international ont plus de risque de développer des problèmes de comportement à l’école, comparé aux autres enfants. Mais on sait peu de choses sur les enfants adoptés par un membre de leur famille élargie –une pratique très répandue dans Nord du Québec. C’est dans ce contexte qu’une étude dirigée par Gina Muckle, professeure à l’École de psychologie, prend toute son importance. Les chercheurs ont suivi 277 enfants de moins de 12 ans (46 adoptés et 231 non), entre 2005 et 2010, dans les trois plus grands villages du Nunavik. Ils en sont venus à la conclusion que le statut d’enfant adopté n’était pas associé à plus de problèmes de comportement à l’école que le statut de non-adopté.

L’équipe a toutefois découvert que les enfants des deux groupes vivaient dans des environnements familiaux très différents. «Les enfants adoptés étaient élevés par des parents plus vieux et moins scolarisés, qui éprouvaient des difficultés financières et étaient souvent veufs ou célibataires, explique Béatrice Decaluwe, dont la thèse de doctorat en psychologie porte sur le sujet. Les enfants non adoptés, quant à eux, étaient davantage exposés à de la violence familiale et à la consommation excessive d’alcool à la maison, ainsi qu’à des niveaux élevés de détresse psychologique chez leurs parents.»

Au Nunavik, on pratique l’adoption dite coutumière, ou inscrite dans la tradition. L’enfant est adopté à la naissance et pourra avoir en tout temps des contacts avec sa famille biologique. «Il nommera son parent adoptif “maman” ou “papa” et désignera son parent biologique sous un autre vocable», illustre la doctorante.

L’étude révèle aussi qu’une mère sur quatre était âgée de moins de 20 ans à la naissance de l’enfant adopté. Les enfants des deux grou­pes présentaient des caractéristiques prénatales semblables, dont l’exposition in utero à l’alcool, au tabac et au mercure. La durée de gestation et le poids du bébé à la naissance étaient aussi comparables pour tous.

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-4/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-4/#respond Tue, 16 Feb 2016 17:00:29 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=12093 Un comprimé de québécol, trois fois par jour
Une molécule qui apparaît pendant le processus de fabrication du sirop d’érable, le québécol, possède d’intéressantes propriétés pour contrer les réactions inflammatoires de l’organisme. Et il en va de même de certains …

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Un comprimé de québécol, trois fois par jour
Une molécule qui apparaît pendant le processus de fabrication du sirop d’érable, le québécol, possède d’intéressantes propriétés pour contrer les réactions inflammatoires de l’organisme. Et il en va de même de certains dérivés de la molécule. C’est ce que viennent de démontrer Normand Voyer et Sébastien Cardinal, du Département de chimie, en collaboration avec Daniel Grenier et Jabrane Azelmat, de la Faculté de médecine dentaire. Les chercheurs ont utilisé le québécol, désormais synthétisé en laboratoire, dans un modèle in vitro permettant d’en déterminer le potentiel anti-inflammatoire. Ces tests ont montré qu’il freine la réaction inflammatoire des macrophages et que certains de ses dérivés sont encore plus efficaces que la molécule originale. «Cela ouvre la voie à la production d’une toute nouvelle classe d’anti-inflammatoires», souligne Normand Voyer.

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Éviter le surdiagnostic de l’hypertension
Les médecins devront modifier leur façon de faire s’ils veulent mieux diagnostiquer l’hypertension, estiment des experts canadiens parmi lesquels Alain Milot et Guy Tremblay, professeurs à la Faculté de médecine. Selon leur analyse publiée dans le Canadian Journal of Cardiology, la traditionnelle prise de pression artérielle avec tensiomètre conduit à un surdiagnostic d’hypertension attribuable à deux lacunes importantes. D’abord, les mesures réalisées en clinique sont souvent inexactes parce que la lecture n’est pas faite correctement ou parce que certaines conditions ont influencé le résultat, par exemple la posture du patient. Le second problème est l’hypertension du «sarrau blanc», une élévation temporaire de la pression due au stress ressenti en présence d’un médecin. Leurs recommandations: la méthode traditionnelle devrait être remplacée par le recours à un oscillomètre numérique afin d’éliminer les erreurs de lecture et, lorsque les valeurs mesurées en clinique sont élevées, le patient devrait repartir en portant un appareil qui effectue des lectures automatiques de pression artérielle à intervalles réguliers pendant 24 heures.

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Passer le test ou non?
Il existe plusieurs outils pour aider les femmes enceintes à décider si elles doivent passer ou non un test prénatal pour la trisomie 21. Toutefois, aucun ne répond aux normes minimales établies par l’International Patient Decision Aids Standards Collaboration, pas plus qu’ils ne proposent de soutien pratique à la décision ni d’éléments pour comprendre des enjeux. Voilà la conclusion publiée par une équipe de la Faculté de médecine après évaluation de ces différents outils. Devant un tel constat, l’équipe a adapté un des outils évalués et a conçu une vidéo sur son utilisation, qui est maintenant soumise à l’appréciation de médecins, de sages-femmes et de couples. L’article paru dans BMC Medical Informatics & Decision Making est signé par Maria Esther Leiva Portocarrero, Mirjam Garvelink, Maria Margarita Becerra Perez, Anik Giguère, Hubert Robitaille, François Rousseau et France Légaré, de l’Université Laval, ainsi que par une collègue de l’Université d’Ottawa.

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Jeune sportive cherche minceur
La pratique du sport met-elle les jeunes à l’abri de comportements alimentaires à risque? Pas si l’on en juge par les travaux d’une équipe qui a questionné 255 filles de 12 à 17 ans pratiquant un sport de compétition. Le portrait qui s’en dégage: même si 80% de ces jeunes ont un indice de masse corporelle normal, 67% sont préoccupées par leur poids, 38% souhaiteraient être plus minces et 40% ont tenté de perdre du poids dans les 12 mois précédant l’étude. Le tout, pour améliorer non pas leurs performances, mais plutôt leur apparence. L’étendue du problème a poussé l’équipe à mettre au point un programme d’intervention, actuellement sous évaluation. Publiée dans Health Behavior and Policy Review, l’étude est signée Éliane Morissette, Catherine Laramée, Steven Couture, Véronique Provencher et Benoît Lamarche, de l’École de nutrition et de l’INAF, Vicky Drapeau et Claude Goulet, du Département d’éducation physique, et Pierre Valois, du Département des fondements et pratiques en éducation.

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Sagaces anguilles
Il a fallu plus d’un siècle, mais c’est maintenant confirmé: leur migration reproductrice conduit bel et bien les anguilles d’Amérique à la mer des Sargasses, dans le triangle des Bermudes. Pour le prouver, une équipe dirigée par Julian Dodson, professeur au Département de biologie, s’est servie de balises adaptées à ces poissons de fond. Sur les 38 balises fixées au départ, 22 ont dûment remonté à la surface, permettant une lecture des données enregistrées, ce qui a révélé un parcours rectiligne entre la Nouvelle-Écosse et la mer des Sargasses. L’anguille parvenue au point le plus éloigné avait parcouru 2400 km en 45 jours. Ces résultats ont été publiés dans Nature Communications, par Mélanie Béguer-Pon, José Benchetrit et Julian Dodson, du Département de biologie, et par deux collègues canadiens.

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