Archives des Hiver 2015 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Tue, 05 Jul 2016 20:34:04 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Activité physique: l’envers du décor http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/activite-physique-lenvers-du-decor/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/activite-physique-lenvers-du-decor/#comments Wed, 11 Feb 2015 17:25:08 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9890 Difficile de sortir de chez soi sans se heurter à un coureur cramoisi, moulé dans des vêtements issus des dernières découvertes technologiques antisueur ou antifroid. Impossible d’ouvrir sa page Facebook sans tomber sur les photos de participants d’une quelconque course, …

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Difficile de sortir de chez soi sans se heurter à un coureur cramoisi, moulé dans des vêtements issus des dernières découvertes technologiques antisueur ou antifroid. Impossible d’ouvrir sa page Facebook sans tomber sur les photos de participants d’une quelconque course, bien décidés à partager leurs exploits avec la planète entière. Et improbable de déambuler dans la ville sans croiser le regard d’un adepte de l’elliptique derrière la baie largement vitrée d’un gymnase bien situé.

Quel virus de l’exercice physique a donc atteint nos contemporains? S’agit-il d’un mouvement de fond contre la sédentarité ? Les spécialistes du domaine ont leur petite idée là-dessus. Tout en reconnaissant les incontestables bienfaits de l’activité physique, ils montrent que les sportifs n’échappent pas aux diktats de notre société, notamment la mode, l’appartenance à une classe sociale et les stéréotypes sexuels. Au passage, peut-être oublie-t-on qu’être actif et en santé n’est pas réservé aux adeptes de l’effort extrême…

En quête de sensations fortes
Les statistiques le montrent clairement: le nombre de coureurs qui ont participé à au moins une compétition annuelle connaît une véritable explosion. Plus de 213 000 ont franchi une ligne d’arrivée quelconque au Québec en 2013, soit presque 50% de plus que l’année précédente. Et le double des participants inscrits en 2011. Un phénomène qui se reflète dans la popularité d’une compétition comme Les 10 kilomètres de l’Université Laval, organisée depuis 33 ans par Richard Chouinard, entraîneur du Club de course à pied de l’Université Laval et responsable de la formation pratique au Département de kinésiologie. Un peu plus de 500 coureurs en 2006, contre 1476 huit ans plus tard.

«Beaucoup de gens courent pour avoir des sensations fortes, constate M. Chouinard. Ils recherchent le défi, un projet hors de l’ordinaire, des émotions qu’ils n’ont peut-être pas dans leur vie de tous les jours.» Lui-même grand adepte de la course, il trouve incroyable la multiplication récente des manifestations comme Colour Run, une course où les participants vêtus de blanc se font asperger de couleurs, ou Spartan Race, une course d’endurance sur un parcours de 5 km parsemé d’obstacles. Dans son club comme partout autour de lui, l’entraîneur note que les coureurs sont souvent sérieux, tenaces, persévérants. Certains, toutefois, poussent leur passion un peu trop loin, au point de mettre leur santé en péril à trop vouloir courir malgré des blessures tenaces.

C’est le genre d’attitude qui inquiète Bertrand Nolin, diplômé de l’Université (Éducation physique 1974; Sciences de l’activité physique 1978 et 2003) et spécialiste en mesure de l’activité physique à l’Institut national de la santé publique du Québec. Le chercheur craint que la quête de performance n’éclipse les bienfaits espérés pour la santé, surtout chez ceux qui, pour conserver leur motivation, ont besoin de s’imposer de gros défis.

Bien sûr, comme d’autres experts du domaine, M. Nolin se réjouit de voir ses concitoyens bouger de plus en plus depuis une vingtaine d’années. En 2012, presque 40% des adultes québécois pratiquaient une activité physique d’intensité élevée au moins 150 mi-nutes par semaine, contre environ 25% en 1995. Une progression inégale, cependant, qui a surtout touché les femmes, et qui plafonne depuis une décennie.

«Ce qui m’agace, c’est que les gens qui marchent d’un bon pas trois soirs par semaine, année après année, font rarement les manchettes, explique le chercheur. On valorise surtout l’activité spectaculaire, le marathonien de 80 ans, en oubliant que la marche constitue l’activité la plus pratiquée chez les adultes, avant la natation et la bicyclette, puis le jogging.»

D’après lui, les responsables de la santé publique peinent à passer leur message sur la nécessité de pratiquer l’activité physique avec régularité. Pourquoi? Simplement parce que les images de performance véhiculées dans les médias, les publicités et les médias sociaux occultent les activités simples. Or, outre le ris­que de s’infliger des blessures lorsqu’on se lance bille en tête dans un sport extrême, Bertrand Nolin craint que l’ampleur de la tâche ne décourage certains sédentaires. Pas facile de sortir de son salon lorsque les seuls modèles sont des marcheurs à l’assaut du Kilimandjaro ou des cyclistes partis pour une randonnée de 150 km…

Dompter ses pulsions
Selon Madeleine Pastinelli, professeure au Département de sociologie, cette volonté de performer dans les loisirs, autant que dans le travail d’ailleurs, reflète bien la montée de l’individualisme. Peu à peu, le sportif en vient à intérioriser une performance, à se fixer des objectifs personnels élevés pour mieux se distinguer des autres. De telles valeurs, juge-t-elle, correspondent à celles d’une société qui mise sur le contrôle de soi et de ses émotions: «Il y a une véritable idéologie “santéiste” dans notre monde, explique la chercheuse. Être en santé prend une dimension morale, car le fait d’avoir un corps mince et musclé montre qu’on arrive à dompter ses pulsions.»

L’entraînement physique ne se limite pas bêtement à prévenir les maladies cardio-vasculaires ou l’hypertension, constate Mme Pastinelli. Courir, grimper, nager ou lever des poids s’inscrit dans le cadre d’une exigence sociale plus large où l’individu devient responsable de sa santé, et où il peut faire sa marque. Un véritable instrument de hiérarchisation sociale. Il suffit pour s’en persuader, selon la sociologue, de prêter l’oreille au discours très méprisant envers ceux dont le corps ne répond pas aux normes sociales et d’observer le taux d’obésité dans les quartiers populaires.

Une statistique de l’Institut national de la santé publique montre d’ailleurs que tous les citoyens ne sont pas égaux devant l’exercice physique, en matière de loisirs: presque la moitié des ménages québécois disposant d’un revenu élevé pratiquaient des loisirs actifs, en 2005, contre seulement le tiers de ceux dont le revenu était considéré comme faible. Des chiffres à mettre en corrélation avec le niveau de scolarité, fait remarquer Bertrand Nolin, car d’autres compilations montrent que les titulaires d’un diplôme post­secondaire semblent les plus enclins à pratiquer une activité physique, quel que soit leur revenu.

Éviter le décrochage des filles
Pratiquer une activité physique régulière ne semble donc pas accessible à tous, et encore moins à toutes. Depuis plusieurs années, Guylaine Demers se bat con­tre les stéréotypes sexistes qui accablent encore la pratique du sport au Québec. Au fil de ses recherches, la professeure au Département d’éducation physique a pu mettre à mal quelques mythes qui empêchent encore les filles de pratiquer une activité physique avec autant de plaisir et de compétence que les garçons. Même si la situation s’améliore depuis 10 ans, l’écart demeure. Un tiers des adolescentes s’adonnent aujourd’hui à une activité physique au moins sept heures par semaine pour leurs loisirs, contre presque la moitié des garçons du même âge.

Les obstacles à une pratique égalitaire dépendent de nombreux facteurs, à commencer par les programmes scolaires d’éducation physique eux-mêmes, constate la chercheuse qui organise une conférence sur les femmes et le sport, en juin 2015, à l’Université Laval. «Beaucoup de professeurs et d’entraîneurs pensent simplement que les filles n’aiment ni se dépeigner, ni entrer en compétition, mais c’est faux, explique Guylaine Demers. À l’école, on propose surtout des sports d’équipe comme le volley, le soccer ou le badminton, et celles qui n’ont pas développé de bonnes habiletés motrices au primaire se sentent incompétentes et décrochent. D’autant qu’elles ne sont pas forcément à l’aise avec leur corps en pleine transformation, face aux garçons.»

Pour favoriser la participation des filles, selon elle, il faudrait leur offrir davantage d’activités artistiques comme la danse et la gymnastique, mais aussi accepter qu’elles ne s’entraînent pas exactement comme leurs camarades masculins. Tolérer 10 minutes de jasette entre copines au début du cours fait parfois bien des miracles.

Le temps semble jouer en faveur de l’engagement au féminin pour l’exercice physique. Depuis quelques années, le nombre d’adeptes de la course à pied explose chez les femmes. Une réalité que Guylaine Demers interprète comme la revanche de celles qui se considéraient mauvaises en sport parce qu’elles ne savaient pas attraper une balle ou taper dans un ballon. «Avec le jogging, on peut démarrer tranquillement sa pratique seule, et on voit rapidement les résultats, note-t-elle. Les activités de plein air, comme le vélo et la raquette, sont très populaires chez les femmes, car elles favorisent l’estime de soi et l’endurance sans la compétition.»

Au-delà de la motivation individuelle
Pour que les gens se lancent dans l’activité physique, encore faut-il qu’ils puissent compter sur des infrastructures adéquates. Or, ce n’est pas toujours le cas, comme le constate Alexandre Lebel, professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional. Sur papier, le Québec fait bonne figure. «Mais il ne suffit pas de regarder le nombre de parcs ou de pistes cyclables dans un quartier pour en conclure qu’un certain pourcentage de résidants vont les utiliser, explique-t-il. Parfois, les cyclistes débouchent directement sur une sortie d’autoroute et les marcheurs doivent traverser plusieurs boulevards avant d’arriver à un sentier agréable…»

Ainsi, le choix du tracé d’une piste cyclable, mais aussi le revenu des ménages, la cohésion sociale dans un quartier ou la composition démographique ont une influence déterminante auprès de la population qu’on veut inciter à la pratique sportive. Pour lutter contre la sédentarité, les passeurs du message de santé publique ne peuvent donc pas s’appuyer seulement sur la motivation individuelle. Il faut disposer d’outils capables de prendre en compte un large ensemble d’informations sur le territoire visé et sur sa population, estime-t-il.

Encore une fois, rien de simple dans la lutte à la sédentarité. Miser aveuglément sur les infrastructures autant que trop mettre en valeur les exploits spectaculaires risquent de manquer la cible. En plus d’augmenter les inégalités en santé puisque certains groupes de personnes résistent aux messages.

Bon, assez de théorie. Et si on allait marcher?

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Lisez le témoignage de trois diplômés sur l’engouement pour la course à pied en France, aux États-Unis et en Suisse.

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Antoine Tanguay, un éditeur qui a du flair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/antoine-tanguay-un-editeur-qui-du-flair/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/antoine-tanguay-un-editeur-qui-du-flair/#comments Wed, 11 Feb 2015 17:20:44 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9853 Au moment de l’entrevue qu’il accordait à Contact en novembre, Antoine Tanguay (Français 1997; Pédagogie pour enseignement au collégial 1998) venait juste d’apprendre la bonne nouvelle: le prix littéraire le plus prestigieux du Canada anglais –le Giller, assorti …

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Au moment de l’entrevue qu’il accordait à Contact en novembre, Antoine Tanguay (Français 1997; Pédagogie pour enseignement au collégial 1998) venait juste d’apprendre la bonne nouvelle: le prix littéraire le plus prestigieux du Canada anglais –le Giller, assorti d’une bourse de 100 000$– était remis de façon inattendue à l’écrivain montréalais Sean Michaels pour son roman Us Conductors. Un autre livre primé qui figurerait bientôt au catalogue des éditions Alto… démontrant une fois de plus que le fondateur de la maison a du flair.

Car Alto, créée en 2005, avait acquis les droits du roman en français bien avant le dévoilement du prix. Déjà en cours de traduction par une auteure liée à la maison –Catherine Leroux–, l’œuvre sortira début 2016. Entre-temps, Alto aura publié la version française du prix Booker 2013, The Luminaries d’Eleanor Catton, dont les droits ont également été acquis avant que la lauréate soit connue. Ces fleurons viendront s’ajouter, entre autres, aux quatre Prix des libraires du Québec et aux trois Prix France-Québec obtenus jusqu’à maintenant par des auteurs d’Alto, sans compter les nombreuses nominations au Prix du Gouverneur général et au Prix littéraire des collégiens.

«Honnêtement, glisse Antoine Tanguay, je dois dire que c’est ex­ceptionnel pour une maison d’édition de 10 ans. Je ne connais pas d’autre boîte qui a grimpé les échelons aussi vite.» Et cela, avec une très petite équipe (deux employées), en misant autant sur des auteurs québécois –certains maintenant publiés en plusieurs langues– que sur des traductions de romanciers canadiens ou étrangers, jusque-là ignorés au Québec.

Une riche figure du milieu culturel
Une maison à part, les éditions Alto? «Surtout une maison qui a su trouver son créneau», estime René Audet, professeur au Département des littératures et directeur du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises. Et Antoine Tanguay, un éditeur pas comme les autres? «Je le pense, répond M. Audet. À la fois par son œuvre –il sait aller chercher des textes qui ont un souffle narratif très fort– et par la façon dont il mène sa barque. C’est un homme extrêmement dynamique, très engagé dans la cause du livre et de la littérature, une riche figure du milieu culturel québécois.»

En tout cas, on ne s’ennuie pas en entrevue avec Antoine Tanguay. Les paroles du diplômé déboulent pendant deux heures, tout comme les projets de son entreprise depuis une décennie et ses implications autour du livre et de la culture depuis l’adolescence. «J’ai toujours eu la tête dans les bouquins, raconte-t-il, et j’ai toujours eu la volonté de partager mon goût de la lecture.» Ce n’est pas pour rien qu’il a fait un certificat en enseignement collégial à l’Université Laval après y avoir complété son baccalauréat en littérature française, en 1997. Il s’est ensuite inscrit à la maîtrise, mais l’urgence d’embrasser 1000 projets et d’exercer 36 métiers l’aura finalement détourné de ce diplôme.

Animateur d’un magazine littéraire durant cinq ans à CKRL, pigiste à Ici (l’hebdo concurrent de Voir, à l’époque), chroniqueur à Sexe et confidences (TQS), libraire chez Pantoute, journaliste puis secrétaire de rédaction au magazine Le libraire –devenu Les libraires–, critique littéraire au Soleil, photographe à Photo Sélection, graphiste… Bref, pendant une dizaine d’années, il a exploré l’univers du livre pratiquement de la première à la dernière page. Ne lui manquait plus qu’une vision de l’intérieur du monde de l’édition.

Aussi, lorsqu’un auteur lui suggère de fonder sa propre maison d’édition, la réponse n’est pas longue à venir. Après 24 heures d’hésitation («Il y avait déjà pas mal d’éditeurs au Québec.»), la décision est prise: «J’allais appliquer la théorie des craques du plancher.» C’est-à-dire aller là où les autres éditeurs ne vont pas, avec des livres éclatés ou très humoristiques, qui prospectent des zones d’ombre ou emportent le lecteur ailleurs par des récits manière anglo-saxonne (story telling).

Un gros fromage en son bec
Pour apprendre comment se fabrique un livre, le nouvel éditeur s’associe d’abord à la maison Nota bene, dont Alto (rendre haut, élever, en latin) devient une division. Cela se passe en février 2005. Un an plus tard, l’oisillon saute du nid. Et déjà avec un gros fromage en son bec: Nikolski, ce premier roman de Nicolas Dickner –rencontré lors du baccalauréat en littérature– qui connaîtra un succès à en décrocher la mâchoire. «Après un premier tirage de 900 exemplaires, nous avons réimprimé pratiquement aux 2 semaines», se rappelle Antoine Tanguay. Jusqu’à 80 000 exemplaires, avec des traductions en 10 langues et des ventes dans une dizaine de pays (dont la Macédoine et l’Éthiopie). Sans compter cinq prix littéraires et deux nominations. «N’eût été de Nikolski, je ne serais probablement pas ici aujourd’hui», avoue l’éditeur.

Coup de chance? Question de pif? Certainement un peu des deux, mais aussi beaucoup de travail. «Antoine Tanguay est le genre d’éditeur qui accompagne ses auteurs, explique René Audet. Il s’assoit avec eux, en fait des complices dans un travail d’édition en profondeur qui mène à une deuxième écriture.» Le principal intéressé confirme: «Je suis très intrusif. Je veux m’investir dans le texte en essayant de voir avec l’auteur où il veut amener son lecteur, un peaufinage qui peut durer deux ans.»

Sauf pour les traductions, où il n’est pas question de toucher au texte. L’éditeur fait alors confiance à celui qui a déjà fait le travail sur la version originale. S’il achète les droits, c’est que l’ouvrage lui plaît, au départ, et s’inscrit bien dans le créneau Alto. Souvent, il s’agit d’auteurs bien connus chez eux, mais qui sont passés sous le radar au Québec: un Patrick deWitt, par exemple, finaliste au Man Booker Prize 2011 avec The Sisters Brothers qui, devenu Les frères Sisters chez Alto, a remporté le Prix des libraires du Québec, en 2013. «C’était la première fois que cette récompense était attribuée à un auteur étranger publié par un éditeur d’ici», note fièrement Antoine Tanguay.

Une bonne partie des droits que vend et acquiert Alto s’échangent à la Foire du livre de Francfort, en Allemagne. Depuis 10 ans, le fondateur de la maison ne manque jamais ce rendez-vous annuel, le plus important événement mondial dans le domaine du livre. Il y représente très bien ses auteurs tout en négociant habilement des droits, selon René Audet, et il y repère avec perspicacité les œuvres qui entrent dans l’esprit Alto.

Le livre objet
Au Québec, tous les salons du livre figurent à son agenda. «Je vais sur le plancher pour y rencontrer des lecteurs, dit-il. Et je vends plus dans tous les salons combinés qu’une dizaine de librairies indépendantes.» Il y vend ses auteurs, bien sûr, mais aussi l’objet livre, auquel il accorde une grande importance: toujours une présentation soignée et souvent des petits suppléments, comme des couvertures cartonnées, des pages qu’on dirait tranchées à la main… «Un objet dont les gens se souviennent et qui devient sa propre publicité.»

Mais le contenu reste primordial. Aussi, pour faire circuler la littérature, l’éditeur ne craint pas d’utiliser un autre support que le papier. À deux exceptions près, la soixantaine de livres publiés chez Alto sont disponibles en version numérique (5 à 10 % des ventes). Certaines expériences sont aussi parfois tentées. Comme ces clés USB contenant plusieurs romans, offertes en librairie en 2012. Ou comme la mise en ligne gratuite de Révolutions, écrit à quatre mains (Nicolas Dickner, Dominique Fortier) et offert sur papier en tirage limité. Sans parler de la revue Web Aparté, qui nous amène dans les coulisses de la création des œuvres par leurs auteurs.

Antoine Tanguay s’est impliqué, au sein de plusieurs organisations, dans diverses «batailles» du monde littéraire au Québec, notamment pour la survie des librairies et de toute la chaîne du livre. Mais son combat ultime, c’est celui de la littérature dans un monde qui lit de moins en moins.

«On n’accorde plus beaucoup de valeur à la lecture, déplore-t-il. Pourtant, cette activité apporte tellement. Un enfant qui lit a plus de facilité dans toutes ses matières. La lecture stimule la curiosité. On apprend énormément dans un livre, même dans un roman. Les temps sont durs pour la lecture, mais la littérature, elle, ne ramollit pas.»

Pour la première fois de l’entrevue, l’interlocuteur de Contact fait une pause. «Je vais avoir 40 ans l’été prochain et, parfois, je me demande ce que je vais faire d’ici mes 50 ans… Chose certaine, je veux continuer de partager ce que j’aime et d’être en amour avec ce que je fais.» L’envie d’écrire à son tour? «Oui. D’ailleurs, j’ai un roman en gestation… mais seulement dans ma tête. Si tout va bien, je vais me lever un matin et me mettre au clavier.» Un roman qui ressemblera à ceux d’Alto, certainement, mais qu’il n’a pas l’intention de publier. À moins que ce ne soit sous un pseudonyme.

Et quoi d’autre? Perdre quelques kilos, peut-être s’associer avec une autre maison d’édition «pour garder le potentiel créatif d’une petite boîte tout en me donnant les moyens d’une grosse», puis…

Puis, après 15 ans de vie conjugale et 7 années de bonheur avec la fillette issue de cette union, se marier (le 29 août prochain), partir en voyage de noces à 3 à l’autre bout du monde et en rapporter… quelques livres rares pour ajouter à la collection familiale.

***
D’autres diplômés autour du livre
Par Mélanie Darveau

Outre les nombreux auteurs qui remplissent la section «À pleines pages» de Contact, plusieurs diplômés gravitent autour du livre. Qu’ils soient éditeurs, traducteurs, graphistes ou réviseurs, ces travailleurs de l’ombre mettent leur talent et leur expertise en commun pour produire cet objet qui nous transporte. La plupart d’entre eux sont si passionnés qu’ils ne peuvent s’empêcher d’en explorer plusieurs facettes.

Ainsi, Denis Vaugeois et Gilles Pellerin sont tous deux éditeurs… entre autres! Féru de lecture, Denis Vaugeois (Histoire 1967) a fondé les maisons d’édition du Boréal (1963) et Septentrion (1988), participant à la publication de plus d’un millier de titres. Comme ministre des Affaires culturelles, à la fin des années 70, il a mis en œuvre le plan de développement des bibliothèques publiques et la «loi du livre», qui donnera naissance à la chaîne du livre et favorisera la vigueur des librairies. M. Vaugeois a récemment remporté le prix Georges-Émile-Lapalme du gouvernement du Québec pour sa contribution exceptionnelle au rayonnement de la langue française. Gilles Pellerin (Français 1976 et 1983), quant à lui, a été auteur, gérant de librairie ainsi que critique pour différents médias. Il participe, en 1986, à la création des éditions L’instant même, dont il devient président et directeur littéraire. En 2010, il fonde le festival Québec en toutes lettres.

Jean-Marc Gagnon (Science politique 1970) embrasse lui aussi le métier d’éditeur. Ancien rédacteur en chef de Québec Science, il s’allie à Lise Morin (Sociologie 1981) en 1988 pour fonder MultiMondes, maison d’édition consacrée à la vulgarisation scientifique, dont il de-vient directeur éditorial. MultiMondes a été achetée au printemps 2014 par Distribution HMH, qui représente plusieurs maisons d’édition d’Amérique du Nord et d’Europe.

Certains diplômés se consacrent plutôt à nous faire découvrir des petits bijoux rédigés en d’autres langues. Ainsi Lori Saint-Martin (Français 1988) et Paul Gagné (Français 1983 et 1986) forment un duo de traducteurs depuis plus de 20 ans. Ensemble, ils ont traduit plus de 70 livres publiés partout dans la francophonie. Leur travail a été maintes fois récompensé, notamment pour la traduction de romans de Margaret Atwood et d’Ann-Marie MacDonald. Traductrice et auteure, Dominique Fortier (Français 1994 ; Pédagogie pour enseignement au secondaire 1995) a aussi exercé les métiers de réviseuse et d’éditrice. Elle a traduit une vingtaine de romans d’auteurs canadiens et étrangers, dont Mordecai Richler. En 2012, sa traduction d’Une maison dans les nuages de Margaret Laurence, publiée chez Alto, a été finaliste du prix littéraire du Gouverneur général, volet traduction de l’anglais au français.

Directrice littéraire pour la revue de littérature et de science-fiction Solaris, traductrice et auteure, Elisabeth Vonarburg (Français 1988) a remporté plusieurs prix, autant pour ses romans que pour ses traductions. Reconnue pour sa grande implication dans le milieu québécois de la science-fiction, elle anime des ateliers d’écriture sur le sujet et présente des chroniques dans les médias. Elle a même organisé Boréal, le premier congrès québécois dédié à la science-fiction, au fantastique et aux littératures de l’imaginaire, en 1979.

D’autres encore s’emploient à donner aux livres cette facture visuelle qui accroche le regard dès notre entrée dans une librairie. Hugues Skene (Communication 1999), graphiste et directeur de KX3 Communication, s’occupe de l’infographie de différentes publications, tel le magazine Les libraires. Il travaille aussi à la présentation visuelle et à la conception graphique de différents ouvrages (intérieur et couverture) publiés chez des éditeurs comme Septentrion et Alto. Pour sa part, Sarah Scott (Consommation 2002) est responsable de la création graphique aux Éditions Marchand de feuilles, mettant ainsi sa griffe sur les couvertures des romans publiés à cette enseigne. Également photographe, elle croque le portrait des auteurs de cette maison d’édition.

Ève Breton-Roy (Arts visuels 2004), quant à elle, exerce le métier de relieuse. De son atelier, Terrain vague – également maison d’édition de livres d’artistes –, elle fabrique agendas, calepins, cahiers à dessins et cahiers d’écriture prêts à accueillir les pensées de leur propriétaire… ou leur ébauche de romans.

Dernier maillon de la création d’une œuvre littéraire, le réviseur linguistique assure la qualité de la langue tout en conservant la saveur propre au style de l’auteur. C’est le travailleur de l’ombre par excellence, et son nom apparaît rarement dans les ouvrages publiés, mentionne Anne Fonteneau (Français 2001), chargée d’enseignement au Département de langues, linguistique et traduction, pratiquant elle-même ce métier.

Et encore…
Voici d’autres diplômés qui travaillent dans le monde du livre:
. Serge Lambert (Histoire 1982, 1985 et 1990), président-directeur général des Éditions GID
. Marie Taillon (Anthropologie 1976 et 1983), cofondatrice et directrice générale de L’Instant même
. Guy Champagne (Français 1973 et 1981), fondateur de Nuit blanche éditeur, devenu les Éditions Nota bene
. Denis Hunter (Français 1977 et 1981), fondateur de la maison d’édition Presses de Bras-d’Apic
. Frédéric Raymond (Microbiologie 2002; Microbiologie-immunologie 2004; Physiologie-endocrinologie 2011), cofondateur et éditeur de La maison des viscères
. Caroline Vézina (Administration des affaires 2003; Agronomie 2003; Langue française et rédaction professionnelle 2008), réviseure linguistique à La maison des viscères

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5 croyances sur les produits laitiers http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-croyances-sur-les-produits-laitiers/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-croyances-sur-les-produits-laitiers/#comments Wed, 11 Feb 2015 17:20:38 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9884 «M’alimenter à la mamelle d’une vache nourrie aux antibiotiques? Jamais!» Lorsqu’il s’agit de faire image, ceux qui boudent le lait ne manquent pas de formules-chocs, tant autour de la table familiale que dans les médias sociaux. Et ils sont nombreux. …

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«M’alimenter à la mamelle d’une vache nourrie aux antibiotiques? Jamais!» Lorsqu’il s’agit de faire image, ceux qui boudent le lait ne manquent pas de formules-chocs, tant autour de la table familiale que dans les médias sociaux. Et ils sont nombreux. Au Canada, deux adultes sur trois ne consomment pas les quantités de produits laitiers recommandées par le Guide alimentaire canadien, soit deux à quatre portions par jour.

Pourquoi? Voici cinq croyances qui alimentent la méfiance des consommateurs, telles qu’établies par une équipe de chercheurs de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) dirigée Véronique Provencher, professeure à l’École de nutrition, et comprenant Marie-Josée Lacroix, Mylène Turcotte, Sophie Desroches, Geneviève Painchaud-Guérard, Paul Paquin et François Couture. En 2013, ces chercheurs ont mené une enquête auprès de 161 adultes répartis en 4 groupes de discussion, à Québec, Montréal et Toronto. À chacune de ces cinq croyances, l’équipe a associé pour Contact certains travaux menés à l’Université Laval ou dans d’autres établissements reconnus.

1. Le lait et le fromage font engraisser
Plusieurs études défont ce mythe. L’une d’elles a été réalisée par Angelo Tremblay, professeur à la Faculté de médecine. Le chercheur a observé que, dans le cadre d’une alimentation réduite en calories, une consommation de deux à quatre portions de produits laitiers par jour aide à prévenir le gain de poids et peut même mener à une perte de poids. Au contraire, lorsque consommé en excès, le fromage peut entraîner une prise de poids, ainsi que de l’hypertension et des maladies coronariennes, à cause de sa forte teneur en sel et en gras.

2. Ce sont des aliments riches en gras
Effectivement, les produits laitiers contiennent diffé­rents types de matière grasse, dont des gras saturés et des gras trans. Cependant, les dangers associés aux gras font depuis quelque temps l’objet de débats scientifiques. Par exemple, après avoir passé en revue les résultats d’un grand nombre d’études, Benoît Lamarche, professeur à l’École de nutrition, conclut que les gras saturés provenant des fromages n’ont pas le même effet nocif sur l’humain que ceux qui proviennent d’autres sources. Une piste d’explication: l’action simultanée d’autres composantes du fromage (protéines, vitamines, minéraux et bactéries).

3. Ils contiennent des hormones artificielles et des antibiotiques
Faux, du moins au Canada. La vente et l’utilisation d’hormones de croissance artificielles pour stimuler la production laitière des vaches sont formellement interdites au pays. Le recours à l’une de ces hormones de synthèse, la somatotrophine recombinante (STbr), est légale aux États-Unis et ailleurs dans le monde, mais pas au Canada. Le lait vendu aux consommateurs doit également être exempt d’antibiotiques. Yvan Chouinard, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, rappelle que si une vache malade est traitée à l’aide d’antibiotiques, son lait est alors jeté. À son arrivée à l’usine, le contenu de chaque camion citerne est analysé afin d’assurer qu’on n’y trouve aucune trace de médicaments.

4. Ils sont surtout importants pour les enfants
Erreur! Quel que soit l’âge ou le sexe, la vitamine D et le calcium sont essentiels à la santé des os, et le lait constitue une excellente source des deux éléments. Même s’ils cessent de croître à l’approche de l’âge adulte, les os restent des tissus vivants et actifs; ils se décomposent et se reconstituent au gré des besoins de l’organisme. De plus, la masse osseuse de base se construit jusqu’à la fin de la vingtaine. Un apport adéquat en calcium et en vitamine D par l’alimentation est donc essentiel pour que l’organisme n’ait pas à puiser dans les réserves osseuses et garde ainsi des os solides, a notamment démontré Connie M. Weaver, professeure à l’Université Purdue (Indiana).

5. Ils se digèrent difficilement
Mmm, voyons voir… La prévalence de l’intolérance au lactose dans la population varie beaucoup d’une étude à l’autre, en partie parce que le concept d’intolérance n’est pas bien défini. Des études récentes menées auprès de 3543 adultes par l’équipe de Theresa Niklas, professeure au Baylor College of Medicine, de Houston (Texas), révèlent qu’une partie des individus qui se perçoivent comme intolérants digèrent pourtant bien le lactose. Ces personnes ont banni les produits laitiers de leur alimentation, s’exposant à des carences en éléments nutritifs, particulièrement le calcium et la vitamine D.

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La génération Y au travail http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-generation-y-au-travail/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-generation-y-au-travail/#comments Wed, 11 Feb 2015 17:15:28 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9898 La tendance est au vieillissement de la main-d’œuvre. En 2012, les personnes de 15 à 39 ans représentaient 49% de la population en âge de travailler, comparativement à 64,1% en 1982, selon Statistique Canada. Dans ce contexte, le recrutement et …

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La tendance est au vieillissement de la main-d’œuvre. En 2012, les personnes de 15 à 39 ans représentaient 49% de la population en âge de travailler, comparativement à 64,1% en 1982, selon Statistique Canada. Dans ce contexte, le recrutement et la rétention des jeunes dans les milieux de travail deviennent un enjeu important. Comment les entreprises s’adaptent-elle à la situation? Contact en a discuté avec François Bernard Malo, professeur agrégé au Département des relations industrielles de l’Université Laval et président-fondateur d’Icare Ressources humaines, un cabinet de spécialistes en recrutement. M. Malo est également l’auteur du livre Le recrutement, la sélection et l’accueil du personnel, publié aux Presses de l’Université du Québec en 2011.

L’âge des candidats doit-il entrer en ligne de compte lorsqu’il est question de recrutement?
Lorsqu’on recrute du personnel, on cherche d’abord et avant tout des gens qui ont un certain nombre de compétences et du potentiel. Par compétences, j’entends le savoir-faire et le savoir-être qui sont spécifiques à un poste. A priori, un recruteur ne choisit pas des jeunes ou des vieux.

Une fois qu’on a approché un nombre suffisant de candidats possédant ces compétences, on peut privilégier ceux qui ont plus d’expérience, donc des travailleurs plus âgés. On peut tenir pour acquis qu’ils feront moins d’erreurs, ou encore qu’ils connaissent plus intimement les ficelles du métier. Ou on peut choisir un travailleur plus jeune, par exemple dans le cas d’une organisation qui œuvre dans un domaine en pleine ébullition. Certaines entreprises préfèrent embaucher des personnes qui maintiendront volontiers à jour leurs connaissances et seront avides de développer de nouvelles compétences.

Les entreprises québécoises favorisent-elles vraiment les compétences plutôt que l’âge?
De plus en plus. Avec la professionnalisation de la gestion des ressources humaines, on constate que les employeurs font mieux les choses qu’auparavant. Évidemment, on voit encore des cas de discrimination en fonction de l’âge, mais cela se produit de moins en moins.

L’attitude des jeunes envers le travail est-elle la même que celle de leurs aînés?
Plusieurs recherches ont été effectuées sur les adultes nés après 1980, une cohorte qu’on nomme la génération Y. Leurs auteurs ne s’entendent pas forcément sur toutes les caractéristiques de ce groupe. Mais de façon générale, on peut dire que les jeunes sont plus instruits que ceux des générations précédentes. Étant conscients de leur valeur, ils sont beaucoup plus exigeants en termes de rémunération et de progression de carrière.

Certains chercheurs trouvent que les nouvelles générations sont plus mobiles, volages, voire infidèles ou impatientes, que les générations précédentes. Elles seraient davantage portées à «magasiner» leur employeur. Ce magasinage s’explique entre autres par le contexte économique et démographique. Les jeunes ne sont pas fous; avec la pénurie de plus en plus importante de main-d’œuvre, ils savent qu’ils ont désormais le gros bout du bâton. Ils n’hésitent pas à partir à la recherche d’un employeur en mesure de leur donner ce qu’ils veulent. C’est un comportement purement rationnel.

Comment un employeur peut-il attirer et retenir les jeunes au sein de son organisation?
La rémunération demeure une variable importante, mais toutes les études montrent que c’est d’abord la qualité du travail qui prime chez les jeunes: un environnement de travail où ils pourront faire preuve d’autonomie et de responsabilité, en plus de recevoir du soutien de leur supérieur hiérarchique. Les jeunes recherchent un milieu riche où ils peuvent s’épanouir. Pour eux, les relations interpersonnelles comptent énormément. Le travail n’est pas seulement une façon de gagner de l’argent, mais aussi une manière de grandir, de se développer et d’avoir du plaisir. Ils recherchent aussi une souplesse en termes d’horaire et de lieu de travail, ce que favorisent les technologies de communication. Par exemple, ils souhaitent avoir la possibilité de faire du télétravail, que ce soit de jour, de soir ou de fin de semaine, ou tout autre arrangement qui leur permette de concilier leurs besoins personnels et professionnels.

Parlant de technologies, celles-ci peuvent-elles s’avérer efficaces pour dénicher la perle rare?
Absolument, les technologies ouvrent de nouvelles possibilités, et de plus en plus d’employeurs vont dans cette direction. D’abord, plutôt que de faire paraître une offre d’emploi dans un journal, comme dans le bon vieux temps, ils publient l’annonce sur leur site Web. Ces annonces sont ensuite transmises par les employés à leurs contacts grâce à Facebook ou LinkedIn: les employés deviennent eux-mêmes des recruteurs pour l’organisation.

Mais il y a plus. En termes de sélection des candidats, les technologies de l’information et des communications proposent des outils qui remplacent avantageusement des moyens traditionnels comme l’analyse du CV et l’entrevue non structurée. On voit de plus en plus de jeux vidéo, de logiciels spécialisés ou de simulateurs permettant de tester les aptitudes des candidats. Par exemple, un employeur du domaine de la vente aura recours à des simulateurs de gestion où les candidats sont placés face à des clients virtuels dont il faut deviner les besoins et pour lesquels il faut mettre en place une stratégie de vente.

Beaucoup de jeunes employés souhaitent accroître leurs compétences. La responsabilité de la formation incombe-t-elle à l’employeur ou au travailleur?
Aux deux. C’est clair que le travailleur a la responsabilité de mettre à jour ses connaissances. Mais de mon point de vue, dans un monde en constante évolution, où les compétences requises sont de plus en plus pointues, l’entreprise a aussi la responsabilité d’investir dans la formation de son personnel. Heureusement, au Québec, il existe une loi qui favorise le développement de la main-d’œuvre. Cette loi est régulièrement critiquée par certains entrepreneurs, qui la voient comme une obligation contraignante. Il faut comprendre qu’elle ne sert pas à obliger les employeurs à faire ceci ou cela, mais bien à susciter une prise de conscience de leur responsabilité dans le développement des compétences de leurs employés, les jeunes comme les plus âgés.

Quel est le principal défi de la cohabitation intergénérationnelle au travail?
Je ne crois pas qu’il y a des défis particuliers, à part la possibilité de conflits liés à l’incompréhension mutuelle. Par exemple, il peut y avoir des préjugés de la part des travailleurs âgés voulant que les jeunes ne soient pas sérieux, travaillants ou professionnels. À toutes les époques, il y a eu des stéréotypes à l’égard des jeunes. Il est temps de les déconstruire et de se rendre compte que les nouvelles générations ne correspondent
pas nécessairement à l’image négative qui leur est parfois associée. Si l’on veut une certaine harmonie entre les employés, il faut privilégier la coopération et la communication entre eux. Cela peut se faire par des programmes de mentorat ou de parrainage. Un employé d’expérience pourrait ainsi prendre sous son aile un jeune qui sort de l’école afin de lui transmettre les trucs du métier. En même temps, il pourrait réaliser que les jeunes ne sont pas comme on se l’imagine parfois.

Au Québec, dans plusieurs secteurs économiques, on a pris conscience qu’il faut s’adapter aux jeunes et apprendre à mieux les connaître, si on veut les rejoindre. Les domaines des mines, du textile, du caoutchouc ou du commerce de détail, notamment, doivent améliorer leur visibilité auprès des nouvelles générations pour assurer la relève.

Comment s’y prendre?
Pour trouver de la main-d’œuvre, il faut se rendre là où elle est et adopter des méthodes susceptibles de la rejoindre. Dans le cas des jeunes, il faut aller au-delà de l’annonce classique dans le journal. On peut, par exemple, se déplacer dans les écoles secondaires pour faire connaître les possibilités de carrière et les conditions de travail liées au secteur. De plus en plus d’organisations essaient d’améliorer leur visibilité et défaire les mythes auxquels elles sont confrontées.

En conclusion, est-il essentiel pour les employeurs de faire affaire avec un professionnel en ressources humaines?
Toute entreprise de plus de 100 employés devrait avoir son professionnel en ressources humaines. Pour les organisations plus petites, c’est clair qu’il peut être difficile de réserver une partie du budget à l’emploi d’un professionnel à temps complet. Mais il faut savoir qu’il y a de plus en plus de firmes spécialisées ou de professionnels en ressources humaines qui acceptent des contrats chez différents clients, à raison d’une journée ou deux par semaine, par exemple. Pour bien recruter et garder son personnel, ça prend quelqu’un qui s’y connaît. On ne peut pas mettre la gestion des ressources humaines entre les mains de n’importe qui. C’est une question très complexe. Un professionnel de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés sera toujours utile.

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Entreprendre pour apprendre http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/entreprendre-pour-apprendre/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/entreprendre-pour-apprendre/#respond Wed, 11 Feb 2015 17:00:40 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9877 Dans un laboratoire du pavillon Alexandre-Vachon flottent des effluves d’alcool. Que font ces étudiants, leurs verres pleins de houblon, à devancer l’heure de l’apéro? Ils se grisent en plein jour, mais pas à la bière! Plutôt à l’exploration des micro-organismes …

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Dans un laboratoire du pavillon Alexandre-Vachon flottent des effluves d’alcool. Que font ces étudiants, leurs verres pleins de houblon, à devancer l’heure de l’apéro? Ils se grisent en plein jour, mais pas à la bière! Plutôt à l’exploration des micro-organismes qui entrent dans sa composition. De leurs recherches est née la microbrasserie Microbroue.

Pour d’autres, c’est le fromage ou le partage-vélo qui inspirera un élan entrepreneurial. D’autres encore s’impliqueront dans des projets bien établis comme la radio ou le Pub universitaires. «Le campus, c’est un marché potentiel de 50 000 personnes, un beau bassin pour l’entreprise étudiante», lance le président-directeur général d’Entrepreneuriat Laval, Yves Plourde.

Si la communauté d’affaires étudiante génère son lot de petites ou grandes réussites et continue à se développer, elle est néanmoins difficile à quantifier: combien de projets, de bénévoles, d’employés? Quels revenus dans l’ensemble, quels budgets? D’abord, la faune qui la compose est mouvante, variée et se réajuste au gré des sessions. Ensuite, à la différence de l’entreprise traditionnelle qui donne priorité à la rentabilité, l’entreprise étudiante est portée avant tout par l’acquisition de connaissances. On n’apprend pas que dans les livres, à l’université! «Rien ne vaut le terrain pour bonifier la théorie vue en classe, juge Yves Plourde. Le pratico-pratique, ça aide à développer et à structurer sa pensée, ça oblige aussi à se frotter à la réalité.»

Vraiment ancré dans la réalité, le monde étudiant des affaires? Oui, avec les avantages d’un milieu protégé, précise la présidente de la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), Caroline Aubry-Abel. «L’Université est un incubateur, croit-elle, le lieu idéal pour tenter des expériences et tester des idées. Comme les visées des entreprises étudiantes ne sont pas économiques au départ, la peur d’échouer freine moins les initiatives. Les étudiants osent parce qu’ils se disent “Si ça ne fonctionne pas, au moins, on aura appris”.»

L’apprentissage en question peut avoir un lien direct avec le domaine d’études, mais pas toujours. Du moins, pas pour Mélanie Boutin. Détentrice d’une maîtrise en orientation, conseillère à l’emploi à la Faculté des lettres et des sciences humaines, Mme Boutin a assuré la gérance du dépanneur Chez Alphonse, propriété de la CADEUL, durant une bonne partie de ses études. «Ce poste m’a beaucoup apporté sur le plan personnel, s’enthousiasme la diplômée. La clientèle et le personnel du dépanneur étant formés en majorité d’étudiants étrangers, j’ai appris à m’adapter aux différences, à m’ouvrir à d’autres cultures et à mieux comprendre la mienne.» En bonus, celle qui n’avait pas d’intérêt marqué pour la formation et la gestion de personnel s’est découvert un leadership insoupçonné.

De fait, les appelés des entreprises étudiantes ne sont pas que des passionnés du business mobilisés par la bosse des affaires. Le besoin de travailler, le goût de s’impliquer, l’envie de créer sont autant de déclics qui poussent les représentants des lettres, des sciences ou des arts à tenter eux aussi l’aventure.

Une plus-value pour le CV
Au-delà des avantages qu’ils en retirent durant leur parcours universitaire, les acteurs de l’entreprise étudiante affichent-ils une longueur d’avance sur le marché du travail? «Chose certaine, ça attire l’attention dans un CV, assure le directeur du Service de placement de l’Université Laval (SPLA), Richard Buteau. Pour les employeurs, ce genre d’expérience est synonyme d’audace, d’engagement et de réseau de contacts.» D’autant que les recruteurs d’aujourd’hui sont à l’affût d’un profil général plutôt que d’une formation très pointue, ajoute-t-il. Un jeune candidat dont les diplômes ne correspondent pas d’emblée à ceux requis par le poste peut quand même tirer son épingle du jeu.

«De plus en plus de grandes sociétés tablent sur l’ouverture, observe Richard Buteau. Les firmes développent des programmes de recrutement qui attirent des personnes aux portfolios différents. Des formations aussi variées que musique, langue, agriculture ou anthropologie peuvent mener à des postes clés lorsqu’appuyées par une expérience au sein d’une entreprise étudiante. Parce qu’elles trouvent leur application dans une foule de domaines de travail, les compétences associées au leadership sont très prisées.»

Mélanie Boutin confirme: «Mon rôle actuel de con­seillère en emploi consiste, entre autres, à établir des contacts entre employeurs et finissants, à créer des liens avec les directions de programmes. Pour convaincre, recruter, négocier avec tact, mon expérience en gestion au dépanneur étudiant m’est franchement utile.» Des qualités qui servent autant, sans doute, aux travailleurs autonomes? Plus encore, répond Richard Buteau. «À l’ère du Moi inc., note le directeur du SPLA, quelle que soit la sphère dans laquelle on évolue, il faut savoir se vendre, faire valoir ses idées et ses points de vue. Aujourd’hui, mener sa carrière, c’est ni plus ni moins que diriger sa propre PME.» Dans cette optique, les réflexes d’entrepreneur ont la cote peu importe les projets d’avenir.

Un modèle d’affaires à imiter?
L’implication entrepreneuriale à l’université semble porteuse de nombreux avantages. Mais elle n’est pas à l’abri des écueils. Ceux qui s’y frottent doivent bien sûr la conjuguer avec cours, remises de travaux et examens sans nuire à leurs résultats scolaires. Pour Mélanie Boutin, certaines semaines, il s’agissait de jongler avec ses études et 25 heures de présence au dépanneur. «Ça demande organisation et discipline, avoue la diplômée, ce qui me sert encore au quotidien.»

Les entreprises étudiantes comportent aussi des défis particuliers. Leurs budgets, souvent modestes, exigent rigueur et inventivité sur le plan des finances. De plus, employés et membres de l’exécutif y sont de passage le temps de leurs études, soit trois ans en moyenne. Comment assurer la pérennité de l’entreprise? D’après Caroline Aubry-Abel, le sentiment d’appartenance joue ici un rôle de premier plan. «La grande volonté de s’impliquer des participants, souvent bénévoles, compense pour leur rotation continuelle, constate-t-elle. Tout comme le fait de retourner les profits des entreprises à la communauté étudiante. Cette valeur agit comme un incitatif pour cimenter les projets.»

À ce titre, Yves Plourde estime que les mécanismes qui nourrissent la pérennité des entreprises étudiantes mériteraient d’être décortiqués. «À l’heure actuelle, la formation de la relève représente tout un défi pour les dirigeants d’entreprises, rappelle-t-il. Ces derniers auraient peut-être intérêt à tirer enseignement du modèle étudiant.» Des étudiants qui apprennent, pour ensuite inspirer le milieu des affaires: pourquoi pas? Une belle manière de boucler la boucle.

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Entreprenante CADEUL

Formée d’un exécutif 100% étudiant qui supervise jusqu’à 200 employés, la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) est une figure importante de l’entrepreneuriat sur le campus. En plus des milliers de dollars –45 000$ l’an dernier– qu’elle redistribue à ses 85 associations membres pour soutenir leur esprit d’initiative, la CADEUL chapeaute plusieurs filiales: le Pub universitaire et le dépanneur Chez Alphonse (pavillon Maurice-Pollack), deux succursales du Café l’Équi­libre (PEPS) et l’Exode Café (édifice La Fabrique). Le chiffre d’affaires global de ces entités réunies avoisinait 4,5M$ en 2013.

Pourquoi miser autant sur les projets entrepreneuriaux? «Notre logique, c’est qu’en tant que bénéficiaires de services, les étudiants sont les mieux placés pour savoir ce qui leur convient et pour se donner les moyens de l’obtenir», soutient Caroline Aubry-Abel, présidente de la CADEUL et étudiante en administration des affaires. Récemment, le regroupement étudiant a réitéré cette conviction en acquérant la cafétéria du pavillon Alphonse-Desjardins. Le lancement de Saveurs Campus, qui compte également un service de traiteur, a nécessité l’embauche d’une quarantaine de personnes, principalement des étudiants, et des investissements dépassant le million de dollars. De grosses sommes! «Il y a longtemps que nous souhaitions avoir cette concession, mais le défi était énorme, convient la présidente de la CADEUL. Nous avons dû nous battre contre le scepticisme de plusieurs.»

Afin de mettre son développement au diapason de la communauté universitaire, Saveurs Campus a mené et mène encore de nombreuses consultations auprès de ses usagers. Une cuisine saine, actuelle et équilibrée à prix raisonnable, voilà qui résume les attentes réitérées par les étudiants. Les choix proposés par la cafétéria sont à l’avenant. Au menu au moment d’écrire ces lignes? Osso buco de porc, poulet marocain au thym et citron, morue à l’indienne. Le tout disponible à la carte ou en formule complète à 10$.

Depuis la première assiette servie le 1er juin 2014, l’équipe de la CADEUL est agréablement surprise des succès de son entreprise: jusqu’à 400 repas servis le midi. Saveurs Campus devrait ainsi atteindre, au terme de son premier exercice financier, un chiffre d’affaires d’environ 3M$. Dans les cartons de l’entreprise: étendre ses activités à d’autres pavillons. La reprise du restaurant Le Cercle, au quatrième étage du Desjardins, est aussi au programme. «Nous allons en faire un restaurant de type bistrot à saveur gastronomique qui misera sur la valorisation des produits du terroir», prévoit Caroline Aubry-Abel.

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Boire et manger UL

Plusieurs entreprises du campus optent pour la fabrication d’aliments. Parmi elles, la brasserie Microbroue, une association étudiante de la Faculté des sciences et de génie dont la fondation remonte aux années 1990. «C’est le côté scientifique du brassage de bière qui nous intéresse», précise le co­président Michaël Tourigny.

Le groupe développe actuellement une levure typiquement québécoise qui servira à la fabrication d’alcools d’ici. Histoire de financer sa recherche parascolaire, donc non subventionnée, Microbroue a ajouté un volet commercialisation à ses activités. Depuis 2011, elle met au point des recettes originales de bières artisanales qu’elle vend à l’extérieur du campus. Parmi celles qui ont eu du succès: La Revenante, une IPA à 6,5% d’alcool. Le chiffre d’affaires? «C’est secondaire, élude Michaël Tourigny. L’important c’est l’expérience qu’on acquiert.» Étudiant en pharmacie qui souhaite devenir pharmacien propriétaire, il apprécie les connaissances que lui fournit l’aventure, tant en sciences qu’en gestion.

À la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation aussi, des étudiants fabriquent des aliments. C’est le cas à BrasSTA, l’autre microbrasserie du campus. Sa Rousse et Or est populaire auprès de la clientèle du Pub universitaire et, depuis janvier 2015, une redevance sur chaque pinte est versée à un fonds d’implication étudiante. La Fromagerie du campus, elle, produit 200 kilos de fromage par année. Les Comtois de camembert, Pollack l’emmental et Desjardins en grains sont vendus à des fins d’autofinancement pendant diverses activités étudiantes. Enfin, le comité Le Carnivore produit sur commande une variété de charcuteries, dont des saucisses, des pâtés, des viandes fumées et même du prosciutto.

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Petite coop devenue grande

Avec 31M$ de chiffre d’affaires en 2013, plus de 77 000 membres, 68 emplois à temps plein et 295 à temps partiel, Coop Zone est un fleuron des initiatives étudiantes forgées sur le modèle coopératif. Elle est née sur le campus, il y a près de 30 ans, de la fusion de quelques coopératives désireuses d’offrir aux étudiants du matériel scolaire à prix avantageux. Établie au pavillon Maurice-Pollack, l’entreprise compte aujourd’hui une dizaine d’autres boutiques et points de services, notamment au cégep Limoilou et dans le quartier Saint-Roch.

Si la progression de Coop Zone est impressionnante, elle respecte son orientation de départ, rappelle Bastien Beauchesne, prési­dent du C.A. et étudiant à la maîtrise en affaires publiques. «Les principes coopératifs rejoignent les valeurs chères aux étudiants, comme l’équité, la transparence et le développement durable», constate-t-il, ajoutant que la forte présence d’étudiants au C.A. constitue un maillon fort du développement de l’entreprise. «Ça permet d’être à l’affût des besoins de nos membres.» Prochainement, Coop Zone pourrait ajouter à ses activités actuelles –librairie, vente de matériel d’artiste et informatique– une offre de services alimentaires dans certains établissements scolaires et garderies.

Aussi née à l’Université, la Coopérative des cafés étudiants regroupe 15 cafés facultaires. Fondée en décembre 2006, elle a notamment permis d’accroître le pouvoir de négociation des cafés avec leurs fournisseurs. Quant à elle, la Coop Roue-Libre offre depuis cinq ans des vélos en libre-service sur le campus et propose à ses 1700 membres différentes formations en lien avec la pratique du vélo.

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CHYZ 94,3 dans les ligues majeures

«Oui, une entreprise étudiante, ça peut aller jusque-là !», lance fièrement Simon La Terreur. Le directeur général de CHYZ 94,3 et étudiant à la maîtrise en communication publique évoque le partenariat conclu entre la radio universitaire et les organisations du Rouge et Or football et des Remparts de Québec: depuis septembre 2014, CHYZ est l’unique radiodiffuseur de tous les matchs des deux équipes et de la Coupe Mémorial 2015. Une entente grâce à laquelle la radio a franchi un pas de géant dans l’espace médiatique de la région.

«L’auditoire qui augmente, la visibilité et la reconnaissance qui s’ensuivent, c’est motivant pour toute l’équipe», assure le dirigeant de 12 employés et d’une centaine de bénévoles, pour la plupart étudiants. Et, estime-t-il, jouer dans la cour des grands est formateur pour l’ensemble des artisans de la radio. Les membres de la direction de CHYZ ne sont pas en reste. «Ce qu’on apprend en transigeant avec les grandes organisations sportives et ténors du milieu des affaires n’a pas de prix!» Le nouveau rayonnement de la station, dont le chiffre d’affaires s’établissait à 270 000$ en 2013-2014, lui ouvre les portes d’un marché publicitaire élargi.

«De gros défis, oui, mais autant d’occasions supplémentaires d’apprentissage», se réjouit Simon La Terreur.

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Le développement durable au quotidien http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/le-developpement-durable-au-quotidien/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/le-developpement-durable-au-quotidien/#respond Wed, 11 Feb 2015 01:00:10 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9924  Pour voir avec plus de netteté ce survol des faits saillants du développement durable à l’Université, cliquez sur l’image.

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Tiré de la version papier de Contact, «La 46 en chiffres»<br>Conception graphique Anne-Renée Boulanger

Tiré de la version papier de Contact, «La 46 en chiffres»
Conception graphique Anne-Renée Boulanger

 Pour voir avec plus de netteté ce survol des faits saillants du développement durable à l’Université, cliquez sur l’image.

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Un baryton à la voix d’or http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/un-baryton-la-voix-dor/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/un-baryton-la-voix-dor/#respond Wed, 11 Feb 2015 00:00:03 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9913  Voix puissante, forte présence et regard de velours: voilà Hugo Laporte, étudiant en chant à la Faculté de musique. Ce baryton de 23 ans a remporté, l’automne dernier, les grands honneurs du 75e Concours OSM Standard Life, dont le jury …

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Photo Marc Robitaille

 Voix puissante, forte présence et regard de velours: voilà Hugo Laporte, étudiant en chant à la Faculté de musique. Ce baryton de 23 ans a remporté, l’automne dernier, les grands honneurs du 75e Concours OSM Standard Life, dont le jury était présidé par Kent Nagano. Choisi parmi 108 candidats, Hugo Laporte y a reçu plus de 20 000$ en prix, en plus d’une invitation à se produire avec l’Orchestre symphonique de Montréal, le 14 avril. Il effectuera aussi, l’an prochain, un stage de perfectionnement à la Banff School of Music.

Et dire qu’il y a deux ans, ce jeune homme plutôt introverti s’interrogeait encore sur son avenir: était-il fait ou non pour la carrière de chanteur? Passionné de musique classique, il a touché à plusieurs instruments pendant l’adolescence, avant de s’inscrire en chant classique au cégep à l’instigation de sa professeure de solfège. Lui qui n’a jamais chanté en public récolte alors quantité de commentaires favorables. À la Faculté de musique, c’est pourtant la musicologie qu’il choisit d’étudier, avant de plonger dans des études de chant, en janvier 2014.

Depuis cette date, le chanteur a remporté le premier prix au Concours de musique du Canada 2014 et s’est joint à plusieurs activités musicales. Il continue à perfectionner son art avec Patricia Fournier, chargée de cours à la Faculté de musique, qui ne tarit pas d’éloges sur son élève. «Hugo est un étudiant exceptionnel doté d’une voix de baryton d’une grande richesse de timbre», dit-elle.

À surveiller!

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Enseigner: le plus beau métier du monde http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/enseigner-le-plus-beau-metier-du-monde/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/enseigner-le-plus-beau-metier-du-monde/#respond Tue, 10 Feb 2015 23:00:05 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9910 Expert de la gestion internationale ainsi que du monde des affaires dans les pays asiatiques et les pays en transition, Zhan Su est un chercheur de grande renommée. À ce titre, il pourrait bien se contenter de continuer à enseigner …

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Photo Marc Robitaille

Photo Marc Robitaille

Expert de la gestion internationale ainsi que du monde des affaires dans les pays asiatiques et les pays en transition, Zhan Su est un chercheur de grande renommée. À ce titre, il pourrait bien se contenter de continuer à enseigner sans trop s’en faire. Ce serait bien mal connaître ce professeur de la Faculté des sciences de l’administration qui, depuis presque un quart de siècle, s’emploie à donner le meilleur de lui-même dans ce qui le passionne: enseigner. C’est cette part de son travail que salue le prix Carrière en enseignement remis l’automne dernier par l’Université, dans le cadre des Prix d’excellence en enseignement décernés chaque année.

Enthousiasme et chaleur humaine
«J’ai la chance d’exercer le plus beau métier du monde, considère Zhan Su. Ce que je souhaite faire avec les étudiants, ce n’est pas seulement leur transmettre des connaissances, mais également contribuer à leur développement.» Ayant la conviction que la matière se transmet mieux quand elle est donnée avec enthousiasme et chaleur humaine, le professeur déploie ses atouts de communicateur aguerri devant ses classes. D’ailleurs, il n’hésite pas à dire que l’une de ses préoccupations majeures, au cours des 24 dernières années, a été de «séduire intellectuellement» ses étudiants. Il semble bien qu’il ait réussi…

Études de cas, simulations, approche participative et multidisciplinaire, apprentissage dans un contexte multiculturel: il n’y a rien que Zhan Su ne mette en œuvre pour stimuler et encadrer le mieux possible les étudiants. Au cours de sa carrière, il a créé, seul ou en collaboration avec des collègues, plus de 22 cours au baccalauréat, à la maîtrise et au doctorat, et dirigé près de 200 étudiants aux cycles supérieurs. Il supervise également des étudiants qui font leur stage en entreprise à l’étranger. On lui doit aussi d’avoir créé et dirigé la concentration Gestion internationale du programme de doctorat en sciences de l’administration ainsi que le MBA Global Business.

Zhan Su a-t-il un modèle? Il cite aussitôt l’enseignant-vedette du film La société des poètes disparus, sorti en 1989, qui encourageait l’épanouissement des jeunes au lieu de perpétuer le conformisme ambiant. «Comme le personnage du film, je suis un combattant passionné et je veux toujours m’améliorer», assure-t-il.

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Ça chauffe dans l’Arctique! http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ca-chauffe-dans-larctique/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ca-chauffe-dans-larctique/#respond Tue, 10 Feb 2015 22:00:49 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9909 Au gré des changements climatiques, l’océan Arctique se transformerait en milieu tempéré. C’est la conclusion à laquelle arrive une équipe internationale après avoir observé l’apparition d’une floraison automnale de phytoplancton dans plusieurs zones de l’océan Arctique. Les détails de cette …

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Les chercheurs ont constaté l’apparition d’une floraison automnale de phytoplancton dans plusieurs régions de l’océan Arctique.

Les chercheurs ont constaté l’apparition d’une floraison automnale de phytoplancton dans plusieurs régions de l’océan Arctique.

Au gré des changements climatiques, l’océan Arctique se transformerait en milieu tempéré. C’est la conclusion à laquelle arrive une équipe internationale après avoir observé l’apparition d’une floraison automnale de phytoplancton dans plusieurs zones de l’océan Arctique. Les détails de cette étude, à laquelle ont pris part des chercheurs de l’Unité mixte internationale Takuvik de l’Université Laval, sont publiés dans Geophysical Research Letters.

La production de phytoplancton océanique dépend de l’abondance de la lumière solaire et des éléments nutritifs. Dans l’océan Arctique, la superficie de glace a diminué, en moyenne, de 14% par décennie depuis 1980, ce qui a accru la disponibilité de la lumière pour le phytoplancton. Par contre, le réchauffement climatique a fait augmenter le volume d’eau douce qui se jette dans la mer, en provenance des rivières et de la banquise. «Ceci nuit à la remontée des éléments nutritifs vers la surface, où se trouve le phytoplancton», explique Mathieu Ardyna, premier auteur de l’étude.

Pour connaître la résultante de ces forces opposées, les chercheurs ont estimé la con­centration de chlorophylle –un indicateur de la biomasse phytoplanctonique– à l’aide d’images satellitaires provenant de la NASA. Conclusion? Entre 1998 et 2012, la production de phytoplancton a non seulement augmenté dans l’ensemble de l’océan Arctique, mais elle a adopté une configuration typique des milieux tempérés, avec la floraison habituelle du printemps, à laquelle s’ajoute une seconde floraison à l’automne. Selon l’étudiant-chercheur, cette floraison automnale résulterait d’une combinaison de deux facteurs: une plus grande superficie d’eau libre de glace pendant une plus longue période de l’année ainsi qu’un brassage des eaux plus vigoureux en raison des tempêtes plus fréquentes et plus puissantes.

Les répercussions possibles de cette seconde floraison? «On peut s’attendre à ce qu’il y ait plus de phytoplancton, plus de zooplancton et plus d’organismes qui s’en nourrissent, estime Mathieu Ardyna. Par contre, les espèces associées à la couverture de glace, par exemple la morue arctique ou les algues de glace, et les espèces benthiques qui en dépendent, pourraient pâtir de ce changement majeur.»

L’étude parue dans Geophysical Research Letters est signée par Mathieu Ardyna, Marcel Babin, Emmanuel Devred et Jean-Éric Tremblay (Takuvik), Michel Gosselin (UQAR) et Luc Rainville (Université de Washington).

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cherche-trouve-2/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cherche-trouve-2/#respond Tue, 10 Feb 2015 21:00:06 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9907 Comment les épinettes produisent leurs propres insecticides
Des chercheurs viennent de découvrir un gène de résistance à la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Annoncée dans la revue The Plant Journal, cette percée laisse entrevoir la possibilité de sélectionner des …

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Comment les épinettes produisent leurs propres insecticides
Des chercheurs viennent de découvrir un gène de résistance à la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Annoncée dans la revue The Plant Journal, cette percée laisse entrevoir la possibilité de sélectionner des lignées d’arbres naturellement résistants à cet insecte ravageur pour reboiser les forêts où il sévit.
   Les auteurs de l’article ont mesuré l’expression de près de 24 000 gènes dans deux groupes d’épinettes blanches, l’un peu affecté par une épidémie locale de tordeuse, l’autre ayant subi d’importants dommages. Ils ont ainsi repéré un gène, la bêtaglucosidase-1, dont l’expression est jusqu’à 1000 fois plus élevée dans le premier groupe que dans le second. Ce gène règle la fabrication d’une protéine qui, ont-ils démontré, participe à la production de deux substances toxiques pour la tordeuse, le picéol et le pungénol. L’existence de ces deux insecticides naturels avaient été découverte en 2011 par une équipe de l’Université.
   Le groupe de recherche provenant de l’Université Laval, de l’Université de la Colombie-Britannique et de l’Université d’Oxford est composé d’Éric Bauce, de Joerg Bohlmann, de John J. Mackay et de leurs étudiants: Geneviève Parent, Gaby Germanos, Isabelle Giguère, Nathalie Delvas, Halim Maaroufi et Melissa Mageroy.

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Infertilité: une nouvelle piste d’explication
Des chercheurs viennent de faire tomber un dogme de la biologie de la reproduction chez les mammifères. En effet, contrairement à ce qu’on croyait, l’ovocyte –précurseur de l’ovule– reçoit du matériel génétique des cellules qui l’entourent pendant sa maturation. Transféré grâce à de fins prolongements des cellules environnantes, ce matériel est en partie constitué d’ARN messager, qui servirait à la production de protéines dans l’ovocyte, assurant ainsi son bon développement. Une défaillance de ce mécanisme de transfert pourrait être la cause de certaines formes d’infertilité, estime Claude Robert, responsable de l’étude et professeur au Département des sciences animales. L’article publié dans Biology of Reproduction est signé par Angus Macaulay, Isabelle Gilbert, Julieta Caballero, Éric Fournier, Prudencio Tossou, Marc-André Sirard, François Richard, Claude Robert et Édouard Khandjian (Université Laval), ainsi que par des collègues des universités de São Paulo, McGill et de Copenhague.

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Des pommes plutôt que des ormes
Comment évaluer facilement la virulence du champignon qui cause la maladie hollandaise de l’orme? Louis Bernier, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt, et la stagiaire postdoctorale Karine Plourde ont une réponse aussi originale qu’efficace et bon marché: en mettant en contact le champignon avec la Golden Delicious, cette pomme à pelure jaune. Infailliblement, plus la souche du champignon est virulente, plus grande est la tache qui apparaît sur la pelure du fruit. Publiée dans Plant Pathology, la méthode permet de tester de multiples souches à tout moment de l’année et de sélectionner seulement les plus intéressantes pour les essais sur les plants d’ormes.

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Une fidélité qui rapporte
En compilant les données provenant de 124 000 patients diabétiques, une équipe de la Faculté de pharmacie vient d’établir un lien direct entre le fait d’être fidèle à une pharmacie et celui de prendre ses médicaments au rythme prévu. En effet, ceux qui se procuraient tous leurs médicaments d’ordonnance dans une même pharmacie (60%) étaient plus susceptibles d’avoir pris leur antidiabétique régulièrement (22% de plus que les autres), d’avoir poursuivi leur traitement au-delà d’un an (13% de plus) et, pour les 50 ans et plus, d’avoir reçu le médicament cardioprotecteur complémentaire recommandé (20%). Cette analyse faite par Richi Dossa, Jean-Pierre Grégoire, Sophie Lauzier, Line Guénette et Jocelyne Moisan, de la Chaire sur l’adhésion aux traitements, et une collègue de l’UQAR, arrive à des conclusions similaires à celles d’une autre étude menée à la Chaire et portant sur les antipsychotiques prescrits aux personnes atteintes de schizophrénie.

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Hiver et efficacité énergétique des autos
Les hivers québécois font la vie dure aux performances énergétiques des autos qui combinent moteur à essence et moteur électrique. Selon les données enregistrées en conditions réelles à Québec, Montréal et Trois-Rivières par des chercheurs, dont Philippe Barla du Département d’économique, la hausse moyenne de consommation d’essence pendant la saison froide est trois fois plus grande pour une berline hybride que pour une berline à essence, soit 26%. Par contre, sur l’ensemble de l’année, les voitures hybrides ont confirmé leur bonne performance énergétique, avec un gain moyen de 28 % par rapport aux véhicules à essence. Ces résultats, qui diffèrent des taux de consommation rapportés par les fabricants, ont paru dans la revue Transportation Research.

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