Archives des Hiver 2011 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Tue, 28 Feb 2017 16:34:34 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Renée Dupuis, une brave pour la paix http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/renee-dupuis-une-brave-pour-la-paix-2211/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid Elle est sans doute la seule avocate au Québec à avoir inspiré une rime hip-hop! Écoutez la chanson La paix des braves. Au rythme des tambours, le groupe québécois Loco Locass et le rappeur algonquin Samian évoquent ses arguments…

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La paix des braves. Au rythme des tambours, le groupe québécois Loco Locass et le rappeur algonquin Samian évoquent ses arguments pour convaincre les francophones et les autochtones de se réconcilier. «Pas de taxe, on te plume pas, on te préserve dans l’alcool, on te fume dans le tabac/ J’appelle ça de la taxidermie –de la quoi?– parles-en à Renée Dupuis-Morency…»

Cet hommage inusité, Renée Dupuis (Droit 1972) ne l’a pas volé. L’avocate a passé sa carrière à dé­fendre les droits des Premières Nations. Présidente de la Commission des revendications particulières des Indiens pendant six ans, elle a contribué à transformer cet organisme fédéral en un tribunal indépendant. Si les premiers habitants du territoire peuvent désormais soumettre leurs griefs à une instance dotée d’un pouvoir exécutif, depuis octobre 2008, c’est un peu grâce à elle.

«On a longtemps traité les Premières Nations comme des sociétés inférieures, une attaque directe à la dignité humaine, dénonce-t-elle avec une fermeté tranquille. Comment a-t-on pu faire “comme si”?» Comme si l’injustice était du passé. Comme si la paix allait tomber du ciel…

Renée Dupuis n’est pas du genre à hurler son indignation sur la place publique. Quand elle veut être entendue, elle baisse la voix. Ses grandes filles, Catherine et Clara, ont tôt appris à reconnaître ce signe de tension, assure-t-elle. Comme son mari, le poète Pierre Morency, avec qui elle vit à l’île d’Orléans.

Au fil des ans, toutefois, elle a su passer son message. «Ce que certains juristes ont accompli pour les Noirs américains et leur désir d’égalité, Mme Dupuis a fait de même pour les Indiens et leur désir d’autonomie», formule avec admiration Denys Delâge, professeur retraité du Département de sociologie et lui-même spécialiste de la question. «Elle travaille à redresser les torts et à casser les stéréotypes.»

La principale intéressée résume son action de façon plus laconique. «J’ai voulu creuser un sillon», dit-elle. Elle a labouré tout un champ!

Un défi intellectuel et humain
Renée Dupuis n’est qu’une écolière de troisième année lorsqu’elle apprend la définition du mot «injustice», pendant une leçon d’art. Sa meilleure amie, qui s’est cassé le bras droit, tente de dessiner une poire. Avec un succès tout relatif… Furieuse de ce gribouillis, la religieuse assène une claque retentissante à l’éclopée. Renée proteste avec véhémence. Son «impolitesse» lui vaudra de réciter à genoux un acte de contrition devant la classe.

Dans le but avoué de donner une voix à ceux qu’on fait taire, la jeune femme de Québec s’inscrit en droit à l’Université Laval. Elle complète ses études par un stage auprès de deux avocats qui représentent les Mohawks de Kahnawake et les Hurons-Wendats de Wendake. Avec stupeur, elle découvre alors un monde dont elle ignore tout: «Il y avait si peu de connaissances dans ce domaine. Pour une curieuse comme moi, c’était un irrésistible défi intellectuel et humain.»

Dans son cabinet privé, fondé en 1973, affluent bientôt les demandes d’aide, souvent de chasseurs accusés d’avoir braconné sur des terres considérées publiques par l’État. Elle n’hésite pas à se rendre dans les réserves pour rencontrer chez eux les Innus, les Attikameks, les Algonquins et les autres qui retiennent ses services. La naissance de son premier bébé n’y change rien. Cette professionnelle nomade sillonne le Québec avec sa fille, traînant en permanence un sac rempli de jouets et de crayons!

Quand le gouvernement annonce son projet de construire un grand centre de production hydroélectrique à la Baie-James, Renée Dupuis travaille au brouillon de l’injonction que souhaite déposer l’Association des Indiens du Québec. D’abord accordée, à l’automne 1973, l’injonction est peu après rejetée par la Cour d’appel, qui estime que les intérêts de 6 000 000 Québécois dominent ceux des 6000 autochtones de la région.

Pour éviter que le conflit ne s’éternise en Cour suprême, l’État négocie une entente avec les peuples directement touchés par l’inondation de leurs terres ancestrales. Tous ceux qui résident dans le Nord finissent par signer… sauf les Innus de Shefferville, qui perdent leurs droits fonciers sans compensation financière. En 1980, l’avocate se rend plaider leur cause au Tribunal Russell sur les droits des Indiens d’Amérique, un exercice de sensibilisation mené à Rotterdam par une fondation privée. Le rapport du Tribunal, remis à l’ONU, mènera plus tard à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones –une convention internationale que le Canada vient d’accepter de signer.

Dans la décennie suivante, les tensions sociales s’aggravent. À l’été 1990, éclate la crise d’Oka. Cette sirène d’alarme, qui en déclenche d’autres dans tout le Canada, éveille bien des consciences. C’est alors que naît la Commission des revendications particulières des Indiens (voir plus bas). L’avocate, qui s’y joint d’abord à titre de commissaire, est nommée présidente en 2003. «L’organisme a jeté un pont entre les communautés canadiennes et les Premières Nations, juge-t-elle. Il a contribué à réduire la méfiance mutuelle tout en étant impartial.»

Comprendre et faire comprendre
Renée Dupuis sourit peu. Son visage est souvent neutre comme la Suisse, selon l’usage des médiateurs de métier; cependant ses yeux, grands ouverts, expriment une attention absolue, où perce le désir de se forger sa propre opinion sur les choses. Au revers de son modeste veston noir brillent l’épinglette à rubis de la distinction «Avocat émérite», décernée par le Barreau du Québec, et la feuille d’érable de l’Ordre du Canada. Des honneurs inespérés, affirme-t-elle. À ses débuts, le droit des peuples autochtones était vu au mieux comme une infatuation d’idéaliste, au pire comme une traîtrise à la cause nationaliste. Dans la rue, elle se faisait apostropher: «Qu’est-ce qu’ils nous préparent encore, tes cr… d’Indiens?»

Avec patience, Renée Dupuis rappelle alors pourquoi ces citoyens sous tutelle, mineurs devant la loi, ne peuvent simplement oublier le passé. Que le Canada les a dépouillés de leurs biens au mépris de traités anciens. Qu’il leur a interdit de prendre des recours juridiques, sous peine d’amende, entre 1927 et 1951. Qu’il leur a refusé le droit de vote, jusqu’en 1960 au Canada et jusqu’en 1969 au Québec.

Pour mieux faire comprendre leur situation, elle s’est mise à écrire. Quatre ouvrages grand public ont paru dans les deux dernières décennies, dont Quel Canada pour les Autochtones?, Prix du Gouverneur général 2001, catégorie Études et essais. «J’avais l’impression de constamment soliloquer. Écrire m’a protégée de la sénilité précoce!» Elle éclate d’un rire bref, comme une ondée d’été dans un ciel bleu.
 
Son manuel Le statut juridique des peuples autochtones en droit canadien, publié en 1999, a également marqué de nombreux universitaires. Il figure en bonne place dans la bibliothèque de Geneviève Motard, jeune professeure à la Faculté de droit qui termine un doctorat sur l’autonomie gouvernementale des Premières Nations. «Ses écrits ont influencée ma carrière, confie-t-elle. Me Dupuis a montré l’importance d’avoir un contact avec les communautés.»

«C’est une intellectuelle d’envergure, mais aussi une femme d’une grande humanité, sensible aux gens, ajoute Denys Delâge. Elle a toujours consacré beaucoup de temps à former les jeunes.» Il y a quelques années, le sociologue a eu la surprise de la voir arriver à une conférence qu’il donnait sur les modèles coloniaux. «Pour avoir une bonne compréhension de l’histoire, elle n’hésite pas à sortir de la pure logique du droit.»

Dépasser l’indifférence
Cette grande défenderesse de la justice sociale s’intéresse d’ailleurs à une variété de causes. Lorsqu’elle travaillait à la Commission canadienne des droits de la personne, de 1989 à 1995, elle s’est penchée sur la discrimination envers les femmes. Elle a publié une étude remarquée sur le traitement des plaintes de harcèlement sexuel. Vous voulez la voir sortir de ses gonds? Demandez-lui pourquoi il existe encore des jeunes Québécoises qui n’ont pas accès aux prestations pour congé de maternité. Sa propre fille, qui vient de la faire grand-mère, n’a eu droit à rien du tout en raison de son statut de postdoctorante.

«Je constate que je n’ai pas épuisé mon potentiel d’indignation, enchaîne-t-elle. Quand on ne se trahit pas soi-même, on conserve ses énergies. C’est ce que je dis aux jeunes boursières de la Fondation Trudeau à qui je sers de mentor.»

Après presque quatre décennies d’engagement, Renée Dupuis établit un constat: on n’en a pas fini avec les «histoires d’Indiens». Les autochtones canadiens, qui vivent un boom démographique, sont les gardiens d’un territoire nordique convoité, regorgeant de richesses naturelles. Ils sont de plus en plus déterminés à se faire entendre. «Il faudra dépasser l’indifférence, prévient-elle. Et sortir du litige. S’affronter ne fait que reporter le moment où l’on devra s’asseoir pour trouver un moyen de vivre ensemble.» Elle réfléchit d’ailleurs à la pertinence de créer un nouveau système de médiation, dont la forme reste à préciser.

L’avocate a beau avoir mis la hache dans son propre fauteuil de présidente en supervisant la fermeture de la Commission, elle ne chôme pas pour autant. En novembre seulement, elle donnait cinq conférences, de Paris à Winnipeg! Celle qui dirige le Comité sur le droit en regard des peuples autochtones du Barreau du Québec n’a pas fini de soumettre les politiques publiques à son test de l’équité.

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LE TRIBUNAL DU CALUMET

Lorsqu’elle présidait la Commission des revendications particulières des Indiens, Renée Dupuis a entendu un jour une phrase qui lui a fait grand plaisir. «Je ne peux pas être d’accord avec vous parce que vous me donnez tort, mais j’ai l’impression que pour la première fois, mon peuple a vraiment été entendu», lui a dit un chef de la Saskatchewan qui venait d’être débouté!

De 1991 à 2009, la Commission a donné aux autochtones un recours en cas de conflit avec le Canada, qu’il s’agisse du non-respect d’un traité ou de l’administration illégale de leurs biens et terres. C’est là, par exemple, que les Innus de Betsiamites ont exposé leur grief au sujet de la route 138. Dans les années 1930, Québec avait ouvert cette voie sur leur réserve sans en soumettre les plans à Ottawa; un geste illégal, jugeaient les Innus. En 2006, le gouvernement fédéral a reconnu avoir manqué à ses obligations fiduciaires dans ce dossier. Il négocie actuellement le montant de la perte encourue.

«L’apport de la Commission, c’est d’avoir accordé du poids à la preuve orale et de s’être déplacée dans les communautés», résume Renée Dupuis. Lors de ses enquêtes, l’organisme prenait en compte des récits traditionnels des Amérindiens. Et tenait ses séances dans les réserves, où autochtones et fonctionnaires devaient défendre leur point de vue face à face. Une méthode qui a conféré beaucoup de crédibilité à l’institution.

En octobre 2008, le Tribunal des revendications particulières du Canada a pris la relève de la Commission, qui a fermé six mois plus tard. Ses trois juges peuvent régler tous les différends impliquant un règlement de moins de 150 millions$.

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En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-2371/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid CURE DE JEUNESSE POUR LES CLINIQUES DENTAIRES
Peter Choy termine son doctorat en médecine dentaire en 1989. Rapidement, il offre des dons en soutien à son alma mater. Puis, en 2008, un confrère communique avec lui au sujet de la…

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CURE DE JEUNESSE POUR LES CLINIQUES DENTAIRES
Peter Choy termine son doctorat en médecine dentaire en 1989. Rapidement, il offre des dons en soutien à son alma mater. Puis, en 2008, un confrère communique avec lui au sujet de la campagne de financement pour la rénovation des cliniques de soins de la Faculté. Convaincu par l’ampleur des travaux qu’il constate en consultant le site Internet de la Faculté, il prend l’engagement de donner 15 000$ au projet.

«Aujourd’hui, j’ai une belle carrière et ce don m’est apparu constituer la meilleure façon de remercier la Faculté pour la formation reçue. Les étudiants de médecine dentaire sont peu nombreux, ils forment une grande famille.» Peter Choy est conscient d’avoir bénéficié d’un matériel d’excellente qualité lors de ses études en médecine dentaire. Il souhaite que d’autres aient la même chance en faisant leur apprentissage dans un environnement qui se rapproche de celui du monde du travail. «Il faut investir dans la mise à jour des environnements d’études et de recherche», affirme-t-il.

>> voir la vidéo

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NÉ EN 1859, GEORGES BELLERIVE VIT TOUJOURS!

Chevalier de la Légion d’honneur, l’avocat Georges Bellerive (1859-1935) a fait un don en 1919 à la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec. Puisque le monde actuel est fort différent de celui qui existait à l’époque de la donation, les membres de la Société ont actualisé les objectifs du donateur et se sont adressés à la Fondation de l’Université Laval qui pouvait répondre à leurs intérêts dans le respect des volontés de Me Bellerive. Résultat: en 2009, la SSJBQ a transféré à la Fondation de l’Université Laval la valeur du legs qu’elle avait administré jusqu’alors, donnant naissance au Fonds de bourses Georges-Bellerive de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec. Les bourses qui émanent de ce fonds sont destinées à des étudiants de premier cycle en agriculture ou en foresterie. L’âme de Georges Bellerive peut continuer de reposer en paix…

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POUR LA DÉMOCRATIE ET LES INSTITUTIONS PARLEMENTAIRES

Plusieurs diplômés en droit de la promotion 1963 ont influencé la vie publique québécoise et canadienne en tant que membres des classes politique, juridique et judiciaire. Pendant leurs études, ils ont contribué à ce que plusieurs activités d’initiation aux affaires publiques fassent partie de la formation en droit de leur génération. Aujourd’hui, ils exercent de nouveau leur influence en créant le Fonds de la promotion de droit 1963 –démocratie et institutions parlementaires qui vise à sensibiliser les étudiants à ce sujet, dès le premier cycle. Ils envisagent aussi de remettre une bourse de 2e cycle pour la poursuite de recherches en matière d’éthique et de gouvernance.

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50 ANS D’AMITIÉ ET D’ENGAGEMENT

Les diplômés de la promotion Commerce 1960 tissent des liens serrés depuis 50 ans et se rencontrent encore régulièrement. Au fil du temps, ils ont posé des gestes exemplaires: en 1990, ils ont planté un chêne, symbole de leur engagement et de leur force; en 1999, ils ont créé le Fonds Promotion Commerce 1960 et, en 2002, ils ont créé le Fonds de bourses Paul-Rocheleau –Promotion Commerce 1960, du nom du défunt président de leur promotion. À l’occasion de leur jubilé, au printemps 2010, ces diplômés se sont à nouveau mobilisés autour d’une campagne de financement en faveur du Fonds Promotion Commerce 1960. Ils désirent amasser des fonds afin de constituer un capital suffisant pour donner des bourses à perpétuité. Cela témoigne de leur volonté d’agir pour les générations d’étudiants à venir. Ce groupe exceptionnel laissera sa marque dans le temps.

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DONS PLANIFIÉS, BIENFAITS ASSURÉS

Les dons planifiés –legs, polices d’assurance vie– apportent une aide précieuse aux étudiants et aux chercheurs. Parmi les exemples récents figure le legs de Marcel Roberge, professeur retraité de la Faculté des sciences de l’administration. Selon ses dernières volontés, son don de 10 000$ a été dirigé vers le Fonds d’enseignement et de recherche de la Faculté des sciences de l’administration. De son côté, au terme de sa vie, Guy Chartrand a légué la somme de 5000$ au Fonds de recherche sur les maladies du sang. M. Chartrand a travaillé à l’Université Laval pendant 35 ans. Information sur les dons planifiés:
www.ful.ulaval.ca

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Ayiti toujours vivant! http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ayiti-toujours-vivant-2221/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid Les deux pieds dans les gravats, Kenrick Demesvar n’a pas ménagé sa peine dans les semaines qui ont suivi le séisme du 12 janvier 2010. Comme pour des cen­taines de milliers de ses concitoyens de Port-au-Prince, la vie a basculé …

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Les deux pieds dans les gravats, Kenrick Demesvar n’a pas ménagé sa peine dans les semaines qui ont suivi le séisme du 12 janvier 2010. Comme pour des cen­taines de milliers de ses concitoyens de Port-au-Prince, la vie a basculé pour cet étudiant à la maîtrise en histoire, mémoire et patrimoine de l’Université d’État d’Haïti. L’urgence n’était plus de recueillir des témoignages d’artisans ou de peintres haïtiens, mais de trouver des survivants enfouis sous les décombres des bâtiments et de sortir les cadavres. L’édifice de l’Université où se déroulaient ses cours a été complètement détruit lors de la tragédie, et la vie de trois étudiants, fauchée du même coup.

Un an plus tard, la vie continue. La reconstruction de l’établissement universitaire qui a perdu presque tous ses bâtiments s’annonce longue, mais sa direction, ses professeurs et ses étudiants veulent prendre un nouveau départ. Bien décidées à leur tendre la main, plusieurs personnes de l’Université Laval ont lancé des projets de collaboration avec cette université d’État et avec des universités privées afin de relancer l’enseignement supérieur en Haïti. Le financement de ces projets s’appuie en partie sur un don anonyme de 500 000$ fait à l’Université Laval, baptisé Fonds Haïti, et sur d’autre argent provenant de l’Université ou des gouvernements.

La culture pour reconstruire
Nombreux sont ceux qui croient que la reprise du pays repose sur la mobilisation de ses forces intellectu­elles. C’est le cas de Kenrick Demesvar, qui a très vite retrouvé ses instincts de conservateur de la mémoire collective. Un mois après le séisme, avec un petit groupe d’étudiants et de professeurs, il a entrepris le sauvetage des documents d’archives de différents ministères, des livres de la bibliothèque et d’objets d’art d’édifices publics pour les protéger de la destruction ou des vols. Opération futile dans une ville dévastée où les besoins en nourriture et en logements sont im­menses? «Une grande partie d’Haïti est détruite, mais il reste sa culture, riche et vivante, qui peut contribuer à la reconstruction du pays et à son développement», répond-il.

Professeur du Département d’histoire, Laurier Turgeon partage cette idée, lui qui a participé à la mise en place de la maîtrise en histoire, mémoire et patrimoine à l’Université d’État en Haïti, en 2006. Dès février 2010, ce titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine a pris l’avion avec des tentes qu’il a lui-même achetées et s’est rendu dans le pays secoué pour s’atteler à la tâche colossale de répertorier les lieux de mémoire touchés par le séisme. Durant l’été, d’autres professeurs liés à l’Institut du patrimoine culturel de l’Université Laval ont aidé les étudiants inscrits à cette maîtrise, à Port-au-Prince, à rattraper leur année scolaire et à se lancer dans le sauvetage du patrimoine.

Au cours des derniers mois, la collaboration active entre la Chaire, l’Institut et l’Université d’État d’Haïti a pris une nouvelle ampleur grâce au Fonds Haïti. Persuadés que la culture constitue l’une des clefs du développement de la Perle des Antilles, Laurier Turgeon et son équipe ont élaboré pour les étudiants haïtiens une formation orientée sur le tourisme culturel et, en avril, ils tiendront en Haïti un colloque international sur la question.

«Depuis le séisme, rapporte M. Turgeon, l’île attire beaucoup de personnes venues de l’étranger, professionnels des ONG et membres de la diaspora haïtienne : ces gens-là veulent aller plus loin dans leur découverte.» Parcours littéraire sur les pas des écrivains du pays, découverte des fêtes vaudou, plongée dans le Carnaval de Jacmel: le professeur et ses étudiants débordent d’idées pour qu’Haïti ne rime plus seulement avec catastrophe et misère extrême.

Formation et recherche
Ce projet fait partie des premiers partenariats que l’Université Laval a noués avec les responsables haïtiens de l’enseignement supérieur après le séisme. Un programme d’aide qui s’élève à presque 1 million$, puisque différentes instances de l’Université ont ajouté aux 500 000$ du Fonds Haïti, tout comme d’autres organismes. Devant l’immensité de la tâche à accomplir dans un pays en ruines, que peut faire l’Université? «On ne s’improvise pas fournisseur de tentes ou de latrines, illustre Marc-Antoine Désy, agent de recherche et de planification au Bureau international de l’Université Laval. Nous pouvons offrir de l’expertise en formation et en recherche, et aider au développement des capacités universitaires locales.»

Consciente de la nécessité d’offrir une aide coordonnée, l’Université Laval s’est associée aux universités de Moncton, d’Ottawa et de Sherbrooke dans le consortium LMOS qui parle d’une même voix aux parte­naires haïtiens. Au sein de cette entité, chacun développe ses secteurs prioritaires. À l’Université Laval, il s’agit des sciences infirmières, de la gouvernance et du développement international, du patrimoine, de l’agriculture, des changements climatiques et des sciences de l’éducation. Tous ces secteurs comptent leurs projets, qui vont de la formation de professeurs en sciences de l’éducation au perfectionnement de diplômés et de fonctionnaires en gouvernance.

Certains de ces projets découlent de requêtes venues d’Haïti. Par exemple, ayant terminé sa maîtrise en sciences infirmières à Québec en 2009, Virginie Musac propose la création d’une école d’infirmières au sein de l’Université Notre-Dame, un établissement catholique situé à Port-de-Paix, à 250 km de la capitale haïtienne. Pour y contribuer, la Faculté des sciences infirmières a envoyé un gros colis à Virginie Musac, avec l’aide de Collaboration Santé Internationale: un conteneur rempli de mannequins, de lits, de tables d’examen, de solutés et de livres. «Nous avons pu donner du matériel devenu inutile ici au moment du déménagement de la Faculté au pavillon Ferdinand-Vandry, explique Ginette Lazure, professeure à la Faculté. Et nous nous apprêtons à partir là-bas pour voir avec les gens de l’Université Notre-Dame comment nous pourrions les aider à bâtir leur école.»

En effet, pas question d’imposer une vision québécoise de l’enseignement supérieur ou de la manière de reconstruire le pays. Les responsables des différents projets issus de l’Université Laval cherchent plutôt à accompagner les Haïtiens dans leurs démarches. Exactement comme on l’envisage à Managers sans frontières (MSF), un organisme de la Faculté des sciences de l’administration. Le but de ce projet financé à parts égales par le Fonds Haïti et la Faculté: aider l’Université d’État d’Haïti, détruite à 90%, à plaider sa cause devant les bailleurs de fonds.

«Pour accorder une aide, les gestionnaires d’organisations comme la Banque mondiale ou la Banque interaméricaine de développement ont besoin de plans, d’étapes et d’échéanciers: les stagiaires de Managers sans frontières pourront servir de traducteurs, en aidant les responsables des universités haïtiennes à structurer leur demande», souligne Richard Poulin, directeur du Bureau international. Une première mission de MSF, composée de jeunes diplômés en développement international et aide humanitaire accompagnés par un gestionnaire expérimenté, se fera en février lors d’un séjour de deux à trois semaines. Dès le printemps, les stagiaires auront ébauché le plan de relance de l’Université d’État.

Parmi les autres projets soutenus par le Fonds Haïti, figurent la création d’un microprogramme de 2e cycle sur les changements climatiques, offert à distance conjointement par l’Université Laval et par l’Université d’État d’Haïti, ainsi que la mise sur pied d’un centre inter­universitaire de formation de professionnels en éducation. De son côté, l’Institut des hautes études internationales (HEI) de l’Université Laval collabore avec l’Université d’État pour offrir un programme d’études de 2e cycle en gouvernance et développement international, en plus d’avoir mis sur pied un groupe de recherche sur la gouvernance en administration publique et judiciaire. C’est en partie pour encourager ce travail que l’ex-gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, a récemment accepté de présider le conseil d’administration des HEI.

Des bourses
Pendant ce temps, certains étudiants haïtiens bénéficient d’une aide du Fonds Haïti et du gouvernement canadien pour venir terminer leur formation à l’Université Laval. Par exemple, Kenrick Demesvar et Noël Richener ont passé la session d’automne à Québec afin d’utiliser les installations informatiques de l’Institut du patrimoine culturel de l’Université Laval pour mettre en ligne les documents vidéo réalisés avant le séisme, dans le cadre de leur maîtrise. Tout internaute peut maintenant se tremper dans l’atmosphère du Carnaval de Jacmel ou de certaines fêtes vaudou au www.ipmih.ulaval.ca.

Un autre programme de bourses s’adresse à des étudiants au doctorat dans des disciplines associées à l’Université Laval au sein du consortium LMOS. Ces doctorants bénéficient d’une aide de deux ans pour accomplir leur formation en alternance entre Haïti et Québec. Le but de ce coup de pouce financier: former des chercheurs et des professeurs qui vont mettre leurs connaissances au service de leur pays.

Pour se sortir enfin du cercle vicieux de la dépendance, Haïti a besoin plus que jamais de garder ses cerveaux, au chaud, chez elle!

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FORMER LES AGRONOMES DE DEMAIN


«D’un gouvernement à l’autre, les agronomes se retrouvent au pouvoir en Haïti, et plusieurs d’entre eux ont été formés à l’Université Laval», lance Richard Poulin.

La remarque du directeur du Bureau international n’a rien d’une boutade. Le recteur de l’Université d’État d’Haïti est un diplômé de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA), tout comme nombre de politiciens en vue. Pendant plusieurs décennies, l’élite haïtienne a envoyé ses enfants se former à la FSAA. Cette faculté a même contribué à mettre en place, en 1977, la Faculté d’agriculture et de médecine vétérinaire de l’Université d’État d’Haïti.

Au fil du temps, les liens se sont cependant relâchés, une tendance que veulent inverser Yves Desjardins et quatre collègues de la FSAA. Les cinq professeurs ont préparé un plan ambitieux pour relancer la Faculté d’agriculture et de médecine vétérinaire de l’Université d’État, sise en banlieue de Port-au-Prince, et développer de nouveaux champs de compétence. «Par exemple, pour mieux tirer partie de la production avicole et maraîchère, on pourrait penser à une formation en techniques d’entreposage et de distribution, explique Yves Desjardins. Trop de fruits et légumes se perdent, alors qu’ils pourraient être transformés et vendus aux consommateurs.»

La FSAA prévoit donc mener des missions pour comprendre les besoins en formation, avant d’adapter les cours disponibles pour les étudiants haïtiens.

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Témoignages de diplômés

Lisez les témoignages de quatre diplômés qui vivent en Haïti.

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À pleine page http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-pleine-page-2381/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid Le Québec entre son passé et ses passages
Jocelyn Létourneau (Histoire 1978 et 1986), professeur au Département d’histoire
Fides, 251 pages
   Que doivent faire les Québécois d’héritage canadien-français de leur histoire et de leur identité? Et comment…

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Le Québec entre son passé et ses passages
Jocelyn Létourneau (Histoire 1978 et 1986), professeur au Département d’histoire
Fides, 251 pages
   Que doivent faire les Québécois d’héritage canadien-français de leur histoire et de leur identité? Et comment peuvent-ils tirer profit des apports de l’immigration sans se perdre de vue ni disparaître dans leur relation avec l’Autre? Ces questions forment le fil conducteur du livre.

Deux chapitres sont consacrés à l’épisode de la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques en 1759. Selon Jocelyn Létourneau, l’idée que ces derniers soient les cofondateurs de la société québécoise chemine dans les esprits: quatre Franco-Québécois sur cinq sont d’accord avec l’énoncé selon lequel les Anglais sont un des peuples fondateurs du Québec. «Le résultat surprend. Il pourrait signifier que les Québécois ne souscrivent plus à la vision consacrée de leur société et de leur histoire. Une vision qui les présente toujours dans une relation d’opposition avec l’Autre, surtout l’“Anglais”. Une vision qui fait d’eux des perdants, des victimes et qui décrit leur parcours comme une série de rendez-vous ratés avec l’Histoire.»

L’auteur présente et commente ces changements de vision du passé, mais également les nouvelles façons d’envisager l’avenir, notamment à l’égard de l’américanisation culturelle, de l’immigration et du bilinguisme.

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Cimetières de Québec

Louise-Andrée Laliberté (Arts visuels 1980) et Daniel Tremblay (Histoire 1995),
photographes, et Yves Hébert (Histoire 1986), rédacteur
Éditions GID, 120 pages
   Cet ouvrage offre une promenade en 150 photos dans les lieux de sépulture de Québec, doublée d’un voyage dans le temps. Les photographes ont capté la beauté souvent troublante de ces lieux de recueillement, et les textes simples donnent d’indispensables repères temporels et géographiques.

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Nous faisons le rêve que l’Afrique de 2060 sera…

Sous la direction de Serge Tchaha
(Administration des affaires 2007)
L’Harmattan, 446 pages
   2010 marquait le 50e anniversaire de l’indépendance de nombreux pays d’Afrique noire francophone. Pour marquer le coup, une quinzaine d’auteurs livrent leur vision du continent tel qu’il pourrait être au moment de son centenaire, non sans revenir sur les dernières décennies de mouvements sociaux, politiques et économiques.

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La face cachée de l’Armée de Marie

Raymond Martel (Théologie 1985 et 2000)
Fides, 325 pages
   Prêtre à Amos, l’auteur présente sa fascinante enquête sur ce groupe religieux qui a compté jusqu’à 25 000 membres. Fondée à Lac-Etchemin en 1971, l’Armée de Marie a connu des relations tumultueuses avec l’Église catholique dont elle se réclame malgré ses tendances ésotériques.

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La nouvelle québécoise

Gaëtan Brulotte (Lettres 1969 ; École normale supérieure 1971; Français 1972)
Hurtubise, 340 pages
   Cet ouvrage montre la place que la nouvelle occupe dans la littérature ainsi que l’apport québécois au genre selon les époques, depuis Eugène L’Écuyer au XIXe siècle jusqu’à Nadine Bismuth et Michel Dufour, corécipiendaires du prix Adrienne-Choquette en 2000.

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Fractions 4

Jean Marcel (Jean-Marcel Paquette), retraité de la Faculté des lettres
De Courberon, 139 pages
   L’auteur poursuit la publication de ses traits d’esprit, réflexions et analyses. Dans ce quatrième tome, la culture de son pays d’adoption, la Thaïlande, figure en bonne place. Une de ses pensées: «Les passions, ces démangeaisons de l’âme…»

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Le roman de Madeleine de Verchères

Rosette Laberge (Administration 2009)
Les éditeurs réunis, 476 pages
   Après son célèbre sauvetage du fort Verchères à la fin du XVIIe siècle, qu’est-il advenu de l’héroïne adolescente? Le roman raconte une vie de femme forte, seigneuresse, guérisseuse et mère de famille aux 1000 péripéties. Ce deuxième tome, comme le premier, regorge de dialogues et d’action.

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La chambre

Simon Lambert (Philosophie 2005 ; Français 2006)
VLB éditeur, 176 pages
   Pour quel méfait le protagoniste de ce roman est-il condamné à écrire, emmuré dans une chambre à l’air vicié? C’est ce qu’il tente de découvrir, rongé par la culpabilité, en consignant les lâchetés et mensonges qui l’ont peut-être mené à pareille extrémité.

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Regards croisés sur la douleur http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/regards-croises-sur-la-douleur-2231/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid «Endure ton mal, ça va t’endurcir!» Tous les garçons ont entendu cette phrase un jour ou l’autre. Ceux qui considèrent macho (ou maso!) cette attitude seront sans doute heureux de recevoir la bénédiction du neuro­physiologiste Yves De Koninck, du Centre…

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«C’est complètement faux de croire que le corps peut ainsi s’endurcir, s’exclame celui qui est également directeur du Réseau québécois de recherche sur la douleur. C’est même le contraire. Nous savons maintenant que le fait de ne pas intervenir pour soulager une douleur augmente la probabilité qu’une personne souffre un jour de douleur chronique.»

Il ne s’agit pourtant pas de se gaver d’analgésiques. Aussi désagréable soit-elle, la douleur peut être utile. Pas cette douleur récurrente, qu’on dit chronique. Plutôt celle, plus ou moins intense, ressentie au contact d’une source de chaleur ou à la suite d’une intervention chirurgicale. Celle-là, il faut l’écouter avant de la bâillonner.

Un signal d’alarme
«La douleur est un signal d’alarme qui attire notre attention», précise Jean-Paul Goulet, professeur à la Faculté de médecine dentaire et spécialiste des douleurs orofaciales récurrentes associées aux dents ainsi qu’aux articulations et aux muscles du visage. «Dans le contexte médical, la douleur dite utile est celle qui nous prévient qu’un dommage tissulaire risque de se produire ou est déjà amorcé.»

Yves De Koninck convient que la douleur est absolument nécessaire à notre survie. «Elle vous oblige à protéger votre corps», précise-t-il. C’est vrai du réflexe qui écarte notre main du feu. Et c’est tout aussi vrai de la douleur qui persiste après une blessure: nous avons alors une hypersensibilité de la région affectée. Par la douleur, le cerveau nous dit de faire attention, de protéger nos tissus pour qu’ils guérissent.

«Cette hypersensibilité est typique de la douleur, le système est construit pour cela», remarque M. De Koninck. Cette stimulation doit cependant atteindre une certaine intensité pour activer les fibres nerveuses sensorielles, qui captent la menace et transmettent le signal de douleur. Par exemple, pour une personne normale, les capteurs de la peau envoient un tel signal uniquement si la température est de 45ºC ou plus.

Malgré cette spécificité, la douleur présente une géométrie variable. «La douleur est une expérience subjective et personnelle qui varie donc d’un individu à l’autre», rappelle Jean-Paul Goulet. Dans un cabinet de dentiste ou à l’hôpital, on peut reconnaître la souffrance de l’autre, mais il est difficile, voire impossible, de lui donner une valeur chiffrée. Il n’y a pas d’échelle de Richter de la douleur. «Seule la personne qui souffre peut définir et évaluer sa douleur, insiste M. Goulet, mais le professionnel de la santé ne peut pas s’en tenir à ce seul aspect compte tenu de la complexité du phénomène. Cette évaluation et son expression dépendent de l’expérience et même de la culture de chaque personne.»

La douleur des autres
De nombreuses études démontrent que les professionnels de la santé ont tendance à sous-estimer la douleur des patients. «Ils se construisent progressivement une carapace qui demeure essentielle à une intervention rapide et efficace», explique Philip Jackson, professeur à l’École de psychologie, qui cherche à savoir comment cette attitude se traduit dans le cerveau.

Philip Jackson ne s’intéresse pas directement à la douleur. «Pour moi, explique-t-il, la douleur est une façon de provoquer des réactions dans le cerveau de sujets.» Le neuropsychologue ne torture personne pour arriver à ses fins! Il projette plutôt des images qui simulent des scènes douloureuses, comme se coincer les doigts dans une porte, ou qui montrent une personne en souffrance, par exemple un nourrisson en pleurs qu’on intube.

La phrase précédente vous cause un malaise? Normal! En la lisant, au moins trois régions de votre cerveau se sont activées. Ces régions, ont démontré les travaux de Philip Jackson et ceux d’autres chercheurs, font partie des mêmes centres cérébraux qui traitent les signaux de la douleur.

«Il ne s’agit pas nécessairement d’empathie», prévient le chercheur, qui estime que cette réaction est liée à la survie. La douleur d’autrui pourrait plutôt inciter l’observateur à fuir, par instinct de protection. Avec l’évolution et la socialisation, l’être humain a appris à prendre du recul à la vue de la douleur de l’autre et à contrôler ses émotions afin de pouvoir l’aider; il a appris à se mettre à sa place. L’ensemble de ces attitudes conduit l’humain à l’empathie.

Malade d’avoir mal
L’utilité de la douleur ayant une cause précise (lésion ou pathologie) ne fait aucun doute. Par contre, la douleur chronique inexplicable, qui dure des mois sinon des années, est une indésirable qui mobilise des scientifiques dans le monde entier.

«Vous n’avez rien! Cessez de vous plaindre!», entendent souvent les personnes atteintes de ce mal pernicieux qui sape le moral. La stigmatisation sociale n’est pas loin. «Il y a beaucoup de préjugés à l’égard de ceux qui se plaignent de douleurs chroniques», déplore Yves De Koninck.

Ces préjugés volent en éclats dans les laboratoires d’ici et d’ailleurs. «Nos travaux montrent que la douleur chronique est une pathologie en soi, assure Yves De Koninck. C’est un mauvais fonctionnement du cerveau au même titre que l’épilepsie. Il y a d’ailleurs énormément de liens entre ces deux maladies.»

Les événements qui conduisent à cette pathologie ne sont pas encore bien définis, mais il semble que le système nerveux se modifie au fil du temps lorsqu’il est soumis à un épisode important de douleurs. Les scientifiques parlent de «plasticité» du système nerveux.

Le cerveau reçoit alors des signaux qui, normalement, ne devraient pas être associés à la douleur. Ces signaux sont pourtant interprétés comme tels parce que les cellules qui les acheminent sont les mêmes qui transmettent habituellement la douleur. Tout se passe comme si le système de perception de la douleur était demeuré actif, le flux nerveux poursuivant sa course même une fois la lésion ou la pathologie guéries.

Prendre le pouls de la douleur
La douleur chronique touchera environ une personne sur cinq à un moment ou l’autre de sa vie. Chez les personnes âgées, sa prévalence est de 50%! Il n’est donc pas surprenant de constater qu’elle préoccupe les professionnels de la santé, et en particulier ceux qui interviennent auprès des aînés.

Médecin et titulaire de la Chaire de gériatrie de l’Université Laval, René Verreault s’intéresse à l’amélioration de la qualité de vie des personnes confinées aux établissements de soins de longue durée. Avec des collègues, il a testé une méthode simple d’évaluation de la douleur chez des patients d’âge avancé. Des patients particuliers puisque la majorité sont incapables de verbaliser leur douleur, la maladie d’Alzheimer ou d’autres dégénérescences des capacités mentales les rendant inaptes à communiquer.

La grille d’évaluation détaille 60 signes révélateurs. Il s’agit parfois de simples expressions faciales comme un froncement de sourcils ou des grimaces, ou encore de comportements comme le repli sur soi et l’agressivité. «Un score élevé nous révèle qu’il se passe quelque chose, que la personne a mal et qu’il faut trouver des moyens de la soulager», dit René Verreault.

Les essais menés dans un centre de soins de longue durée de Québec sont très encourageants, bien que les résultats définitifs de l’étude ne soient pas encore publiés. «Nous avons identifié plusieurs épisodes de douleur qui seraient passés inaperçus sans cette approche», résume le Dr Verreault. Dans certains cas, un simple analgésique a réglé des situations qui auraient pu mener à la prescription de médicaments beaucoup plus puissants, comme des psychotropes.

Ultimement, René Verreault souhaite que cette méthode d’évaluation de la douleur soit intégrée à la routine du personnel soignant, au même titre que la mesure des signes vitaux comme le pouls et la pression artérielle. «Lors de l’étude, les infirmières ont estimé que la charge de travail n’augmentait pas vraiment, mentionne le chercheur. Elles y ont vu une source de valorisation et de motivation parce que la grille leur permet d’améliorer la qualité des soins offerts.»

Une meilleure compréhension de la douleur, plus particulièrement dans sa forme chronique, ouvre aussi la voie à une amélioration de la qualité de vie des personnes. «Il y a 100 ans, rappelle Yves De Koninck, les épileptiques étaient bons pour l’internement en asile psychiatrique. Aujourd’hui, nous savons comment les soigner.» L’attitude des professionnels de la santé et de la société à l’égard de la douleur chronique, et même de la douleur en général, changera sans doute à la lumière des récents progrès.

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Les atouts des nouveaux acteurs http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/les-atouts-des-nouveaux-acteurs-2241/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid La planète amorce un important tournant en ma­tière d’environnement économique. Certains acteurs, auparavant absents des grands marchés financiers, s’imposent désormais sur l’échiquier mondial. Ce sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, qu’on désigne sous le vocable de BRIC.…

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C’est ce qu’explique Zhan Su, professeur à la Faculté des sciences de l’administration et titulaire de la Chaire Stephen A. Jarislowsky en gestion des affaires internationales.

Ces quatre pays émergents se sortent-ils bien de la crise financière?
Oui, grâce au dynamisme de leur économie. Avant la crise, ces pays ont atteint de hauts taux de croissance économique: plus de 10% pour la Chine, près de 9% pour l’Inde et autour de 5 % pour le Brésil et la Russie. Durant la crise proprement dite, ils ont tous les quatre été affectés, mais de façon différente. Or, leur capacité de se reprendre est impressionnante. Pour 2010, la Chine, l’Inde et le Brésil devraient tous afficher un taux de croissance élevé.

Quelles caractéristiques communes à ces pays contribuent à un tel dynamisme?
Les pays émergents accusent un retard, si l’on se base sur la mesure du produit intérieur brut (PIB) par habitant. Ce PIB tourne autour de 40 000 $ au Canada et de 60 000$ aux États-Unis. En revanche, il représente 6000$ en Chine, 2000$ en Inde, 10 000$ au Brésil et 12 000$ en Russie. Ce retard est pourtant synonyme de grand potentiel de marché, alors que les pays occidentaux composent avec des marchés saturés. Il y a 20 ans, les Américains occupaient jusqu’à 30% du marché de la consommation à l’échelle planétaire. Aujourd’hui, le BRIC représente 35% de la consommation mondiale et la part des Américains n’est plus que de 25%. Les pays émergents possèdent donc un vaste marché intérieur, ce qui les aide grandement à se sortir de la crise.

De plus, ces pays ont tous su dégager un certain consensus national en matière de stratégie de développement et d’orientation pour faire du rattrapage. Ils ont même pris un virage très net. Par exemple, la Chine a adopté dès 1979 une politique de réforme économique et une ouverture vers l’extérieur. Depuis 30 ans, beaucoup de réformes ont été réalisées là-bas pour permettre aux entreprises d’évoluer et aux individus de participer au développement économique.

La reprise repose-t-elle seulement sur leur dynamisme?
Non, puisque les capitaux étrangers y jouent un rôle important. Les pays émergents exercent un réel attrait sur les investisseurs internationaux en raison de leur grand potentiel de marché et de leur capacité à mobiliser une main-d’œuvre jeune. Leur stratégie de développement somme toute assez claire et leur environnement politique relativement stable constituent d’autres attributs pour drainer les capitaux extérieurs. En outre, ces pays déploient beaucoup d’efforts pour améliorer leurs infrastructures.

Pourquoi la crise a-t-elle davantage frappé l’Occident?

La crise financière trouve sa source aux États-Unis parce que les Américains ont trop joué avec l’économie virtuelle au cours des 20 dernières années, et ce, au détriment d’une économie réelle. Ils ont pensé générer de l’argent avec de l’argent. Les pays émergents, eux, ont misé sur une économie réelle avec l’exploitation des ressources naturelles, l’agriculture, le secteur manufacturier et les services. Néanmoins, il ne faut pas croire que l’économie virtuelle est mauvaise en soi. Il faut juste éviter d’exagérer et garder les pied sur terre.

De plus, dans le contexte de la mondialisation, rares sont les pays riches qui ont su dégager un consensus à l’échelle nationale. Souvent, les pays occidentaux se contentent de gérer à court terme pour mieux distribuer la richesse. Ils n’ont pas su mobiliser cette richesse pour construire l’avenir. Au contraire, dans les pays émergents, l’État joue un rôle relativement important. C’est un État «promoteur» de son développement économique, de ses produits et de ses entre­prises, autant sur le plan local que sur le marché extérieur. C’est aussi un État «programmeur» qui tente de promouvoir une orientation stratégique pour le pays. On y voit une orientation alimentée et soutenue par l’État. Dans les pays occidentaux, on se contente souvent de laisser uniquement le marché trancher.

Quelles stratégies les pays émergents peuvent-ils inspirer aux pays riches?

Premièrement, dégager un consensus et donc une orientation quant au développement économique, et même au développement de la société, pour profiter de la mondialisation au lieu de se contenter de préserver ce qui existe ou de vivre dans un nuage virtuel. Deuxièmement, mobiliser et motiver les gens pour qu’ils aient envie de participer au développement économique du pays. Et troisièmement, procéder aux ré­formes nécessaires pour mieux s’adapter au nouvel environnement économique et exercer un attrait auprès des investisseurs étrangers. Qu’il s’agisse de réformes économiques, sociales, juridiques ou dans le monde des affaires, il faut s’engager.

Quel avenir se dessine pour ces pays émergents?
Selon les prévisions, le E7 –c’est-à-dire un groupe de sept pays émergents qui englobe le BRIC– fera partie des pays les plus importants autour de 2050. On prévoit même que le G7 sera alors constitué des États-Unis et de six pays aujourd’hui qualifiés d’émergents, à condition que ces derniers poursuivent leurs efforts, leurs réformes, leurs orientations et leur mobilisation. À condition aussi qu’ils règlent leur problème de gouvernance et de distribution des richesses.

Aujourd’hui, ces pays émergents semblent bien armés pour continuer de profiter de leur élan, mieux armés même que les pays occidentaux qui composent avec un niveau de vie élevé, mais des marchés inté­rieurs saturés, une population vieillissante et des blo­cages sociaux importants. Cependant, en raison de tous les défis à relever, il ne faut pas penser que l’avenir de ces pays émergents est assuré.

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Un bilan plus qu’enviable http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/un-bilan-plus-quenviable-2251/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid La saison automnale restera marquée par la victoire exceptionnelle de l’équipe de football du Rouge et Or en finale canadienne, le 27 novembre 2010. Opposés à la meilleure attaque au pays, celle des Dinos de l’Université de Calgary, les joueurs…

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Absente de la fête l’an dernier, l’équipe a conquis la Coupe Vanier pour une sixième fois dans l’histoire du club, mais pour la première fois devant son public puisque le match avait lieu au stade du PEPS. Près de 20 000 partisans ont assisté à la rencontre. Les cinq autres championnats canadiens de l’équipe de l’Université Laval ont été remportés en 1999, 2003, 2004, 2006 et 2008, dont les quatre derniers sous la gouverne de Glen Constantin, l’entraîneur-chef actuel.

Soccer, rugby et cie
De son côté, malgré une saison exceptionnelle au Québec, l’équipe masculine de soccer a dû baisser pavillon dès son premier match de championnat canadien à Toronto, contre l’Université York, lors des tirs de pénalité. Au final, le Rouge et Or a décroché la sixième place. L’équipe féminine s’est quant à elle qualifiée pour le championnat canadien, à la suite d’une belle victoire en demi-finale québécoise sur le terrain de l’Université McGill. À Charlottetown, les joueuses ont décroché la cinquième place grâce à un dossier de deux victoires et une défaite.

Au rugby, les joueuses ont atteint le sommet de la conférence Québec pour la cinquième fois d’affilée et participé à la grande finale provinciale. Elles se sont cependant inclinées contre les Stingers de l’Université Concordia, au cours d’une partie chaudement disputée, 13-8. Quant aux deux équipes du Rouge et Or en cross-country, chacune a obtenu une médaille d’argent au championnat provincial.

L’équipe masculine de golf a remporté la bannière provinciale pour la 11e fois de son histoire. Les femmes se sont classées deuxièmes au Québec.

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En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-2261/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid DES BOURSES POUR LES LEADERS DE DEMAIN
Le recteur Denis Brière a décerné, en novembre, 50 bourses totalisant un engagement de plus d’un demi-million de dollars dans le cadre du tout nouveau Programme de bourses de leadership et développement durable.…

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DES BOURSES POUR LES LEADERS DE DEMAIN
Le recteur Denis Brière a décerné, en novembre, 50 bourses totalisant un engagement de plus d’un demi-million de dollars dans le cadre du tout nouveau Programme de bourses de leadership et développement durable. Ces bourses visent à reconnaître et à soutenir des étudiants qui s’illustrent par leur esprit d’initiative, leur engagement, leurs réalisations et leur rayonnement dans les domaines social, humanitaire, environnemental, scientifique, artistique ou sportif. La valeur des bourses varie selon le cycle d’études et la durée du programme: 6000$ répartis sur trois ans au baccalauréat, 10 000$ sur deux ans à la maîtrise et 30 000$ sur trois ans au doctorat. Les étudiants étrangers représentent plus du quart des lauréats.

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HAUSSE DU NOMBRE D’ÉTUDIANTS

Plus de 41 000 étudiants se sont inscrits à l’Université Laval cet automne, ce qui représente une progression de 6,3% par rapport à l’automne dernier. Il s’agit de la plus forte hausse parmi les grandes universités du Québec. Les programmes de premier cycle (baccalauréats, diplômes et certificats) comptent à eux seuls quelque 30 000 étudiants, ceux de deuxième cycle 9000 et ceux de troisième cycle 2200. Les inscriptions d’étudiants étrangers, en hausse de 2%, dépassent les 2400, dont 576 au doctorat.

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UN CAMPUS VÉLOSYMPATHIQUE

Vélo Québec a remis à l’Université le prix 2010 Entreprise vélosympathique, dans la catégorie des entreprises de plus de 1000 employés. L’organisme reconnaît ainsi les efforts déployés par la direction universitaire au cours des dernières années pour favoriser l’utilisation de moyens de transport autres que l’automobile en solo, dont la bicyclette, afin de diminuer l’empreinte écologique des membres de la communauté universitaire. De nombreux aménagements favorisent l’utilisation du vélo comme moyen de transport pour les quelque 45 000 personnes qui fréquentent le campus. Outre ses pistes cyclables, l’Université compte 150 supports à vélos avec surveillance vidéo et 20 casiers sécurisés pouvant recevoir 40 bicyclettes, ainsi qu’un service de prêt de vélos. La communauté universitaire bénéficie également des services de Roue-Libre, une coopérative de service qui a aménagé sur le campus des ateliers de réparation en libre-service et qui fait la promotion du vélo utilitaire.

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PRÉSIDENCE DU C.A. DE L’UNIVERSITÉ

John R. Porter a été nommé président du Conseil d’administration de l’Université Laval pour un mandat de trois ans. Diplômé et ex-professeur titulaire à la Faculté des lettres, il a été à la barre du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) de 1993 à 2008. Le C.A. de l’Université supervise l’administration générale de l’établissement, prend les décisions concernant les projets majeurs et veille au développement de l’Université. Il se compose de 25 personnes, dont 12 membres externes et 3 étudiants.

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À LA BARRE DE LA FONDATION

La Fondation de l’Université Laval a un nouveau président-directeur général: Yves Bourget.
Ce diplômé de la Faculté des sciences de l’administration, qui a occupé plusieurs postes de cadre supérieur, succède à Jacques Faille.

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HISTORIEN HONORÉ

L’Université a remis un doctorat honoris causa à Robert Darnton, titulaire de la Chaire d’histoire moderne Carl H. Pforzheimer de l’Université Harvard et directeur général des bibliothèques de ce prestigieux établissement. Formé à Harvard et à Oxford, Robert Darnton a été professeur à l’Université de Princeton avant d’occuper ses fonctions actuelles.

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LA CRIMINOLOGIE AU PROGRAMME

La Faculté des sciences sociales offrira un nouveau certificat en criminologie à compter de la session d’automne 2011. L’enseignement sera assuré notamment par trois professeurs criminologues de l’École de service social.

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DE LA NEUROPLASTICITÉ COGNITIVE À L’ÉCONOMIE RURALE
Au cours des derniers mois, quatre chaires ont vu le jour à l’Université. Les deux plus récentes sont de presti­gieuses chaires de recherche du Canada : la première porte sur la neuroplasticité cognitive, plus particulièrement sur la façon dont le cerveau humain prend des décisions affectant sa santé (Shirley Fecteau, titulaire), alors que la seconde porte sur la génomique appliquée à la nutrition et à la santé, c’est-à-dire l’étude des gènes liés aux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et leurs interactions avec divers nutriments (Marie-Claude Vohl). Une autre, la Chaire de recherche industrielle CRSNG/Hydro-Québec sur l’optimisation du cycle de vie des barrages en remblai, vise à mieux comprendre les comportements hydrauliques, méca­niques et thermiques des matériaux utilisés dans ce type de barrages (Jean-Marie Konrad). Quant à la nouvelle Chaire de recherche économique sur l’industrie des œufs, elle s’intéresse aux répercussions de divers changements sociaux et économiques sur les producteurs d’œufs québécois (Maurice Doyon).

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Manger moins gras ne suffit pas http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/manger-moins-gras-ne-suffit-pas-2271/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid Aussi étonnant que cela puisse paraître, il y a pire que la consommation de matières grasses et la sédentarité pour entraîner la prise de poids. Des nuits trop courtes, une faible consommation de calcium et une propension à surconsommer de…

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Obesity Facts.

Au cours des dernières années, Angelo Tremblay et son équipe ont mis en lumière la contribution de facteurs tels que la consommation de calcium, la durée du sommeil et la désinhibition alimentaire –une propension à surconsommer des aliments en réponse au stress, aux émotions ou à certaines situations sociales– comme facteurs de risques d’embonpoint. L’importance de ces facteurs par rapport à la consommation de graisses et à la sédentarité restait toutefois à établir.

Familles sous la loupe
Les chercheurs ont utilisé des données provenant de l’Étude des familles de Québec pour tirer la question au clair. Mise sur pied à l’Université Laval en 1978 par Claude Bouchard et Angelo Tremblay, cette étude a permis de constituer, au fil des ans, une précieuse banque de données sur plus de 2000 membres de 475 familles de la région.

L’analyse des données sur les habitudes de vie et la prise de poids de plusieurs centaines de sujets de cette banque révèle que le fait de ne pas pratiquer d’activité physique intense et d’avoir une alimentation riche en graisses triple le risque d’avoir un surplus de poids. De leur côté, les personnes qui ont de courtes nuits de sommeil, une alimentation pauvre en calcium et une forte propension à la désinhibition alimentaire courent six fois plus de risques. N’importe quelle combinaison de deux de ces trois derniers facteurs produit un risque plus élevé que l’effet combiné des deux facteurs classiques.

«Ces résultats constituent un rappel de la nature multifactorielle de l’obésité, sou­ligne Angelo Tremblay. L’échec des régimes qui reposent sur la consommation de lipides et l’activité physique montre bien qu’il y a d’autres éléments en jeu. Le sommeil, les vitamines, les minéraux et les polluants influencent les enzymes et les hormones et, conséquemment, la régulation du bilan énergé­tique. Ces facteurs peuvent
rendre des personnes résistantes à la perte de poids.»

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-2281/ Thu, 06 Jan 2011 05:00:00 +0000 http://testguid IMITER LE JOUR
Il est possible de tromper l’horloge interne humaine grâce à la lumière. C’est ce que démontre une étude réalisée auprès de travailleurs de nuit par Alexandre Sasseville et Marc Hébert, de la Faculté de médecine, qui ont…

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IMITER LE JOUR
Il est possible de tromper l’horloge interne humaine grâce à la lumière. C’est ce que démontre une étude réalisée auprès de travailleurs de nuit par Alexandre Sasseville et Marc Hébert, de la Faculté de médecine, qui ont publié leurs résultats dans Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry. Leur cible: la mélatonine, cette hormone qui ralentit le métabolisme au cours de la nuit. Pour retarder sa sécrétion, les chercheurs ont installé deux lampes dans l’environnement immédiat de quatre travailleurs de nuit d’une scierie, projetant vers eux une lumière bleu-vert caractéristique du matin. À la sortie de l’usine, ces travailleurs devaient porter des lunettes bloquant le bleu de la lumière naturelle. La concentration de mélatonine dans leur salive révèle qu’il a suffi de cinq jours de ce régime lumineux pour décaler de deux à quatre heures leur rythme circadien. Une demande de brevet a été déposée au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Australie.

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LA TRUITE ENTRE DEUX EAUX

Les gestionnaires de la faune devront-ils revoir leurs pratiques d’ensemencement des cours d’eau avec des truites mouchetées? C’est ce que pourrait entraîner la publication des données dans la revue scientifique Genetics. Christopher Sauvage, Nicolas Derôme, Éric Normandeau, Jérôme St-Cyr, Louis Bernatchez, du Département de biologie, et Céline Audet de l’UQAR ont étudié la transcription des gènes de truites mouchetées élevées en captivité et croisées soit au hasard, soit seulement entre celles qui affichent les meilleurs taux de croissance. Résultat: après trois générations, le taux de croissance du deuxième groupe dépasse de 35% celui de truites de la même lignée croisées au hasard, mais les deux groupes montrent aussi une différence de 4% dans la transcription des gènes. Chez les truites sélectionnées, les gènes sous-exprimés sont surtout associés au métabolisme des acides nucléiques et à la défense contre les maladies.

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PRÉDIRE POUR MIEUX PRÉVENIR
Mesurer la concentration sanguine de trois protéines permettrait d’établir dès le premier trimestre les risques de prééclampsie, un problème d’hypertension qui frappe les femmes en fin de grossesse. Grâce au dosage de ces protéines et à certaines caractéristiques des patientes, une équipe de chercheurs québécois est parvenue à prédire 75% des cas de prééclampsie dans un groupe de 893 femmes qui attendaient un premier enfant. Les détails de cette recherche, à laquelle a collaboré Emmanuel Bujold de la Faculté de médecine, sont publiés dans la revue American Journal of Obstetrics & Gynecology. Une thérapie préventive à base d’aspirine a précédemment été mise au point par le professeur Bujold, qui cherchait, depuis cette découverte, à mieux repérer les femmes à risque. Le projet Grossesse en santé, dirigé par Jean-Claude Forest et Yves Giguère, professeurs à la Faculté de médecine, permettra de valider cette méthode de prédiction auprès de 8000 femmes.

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DE L’EAU D’ÉRABLE PROBIOTIQUE?

Un pas vient d’être franchi vers la mise au point d’une boisson santé à base d’eau d’érable, grâce à Ismail Fliss, du Département des sciences des aliments et de nutrition, et trois collaborateurs égyptiens, dont l’étude est publiée dans la revue Bioresource Technology. Les chercheurs ont démontré la possibilité que des bactéries probiotiques inoculées dans l’eau d’érable survivent aux quelques semaines qui séparent la fabrication du produit de sa consommation: les deux bactéries lactiques étudiées (Bifidobacterium lactis et Lactobacillus rhamnosus) trouvent dans l’eau d’érable tous les nutriments nécessaires. L’équipe de M. Fliss a aussi établi que ces microorganismes résistent en nombre suffisant, soit un million de bactéries vivantes par millilitre, aux attaques des acides et des enzymes digestifs en action dans l’estomac, ce qui leur permet d’accomplir leurs bons offices dans l’intestin. Une demande de brevet a été déposée pour protéger ce procédé de fabrication.

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POUR QUE LE VERT DURE

Trois semaines à l’intérieur ont fait la vie dure à votre sapin de Noël? Il y aurait moyen de prévenir la chute des aiguilles, croient des chercheurs de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, qui viennent de trouver la cause de ce phénomène biologique. Martine Dorais, Steeve Pépin, Yves Desjardins et des collaborateurs du Nova Scotia Agricultural College rapportent dans la revue scientifique Trees que c’est une hormone végétale, l’éthylène, qui est au cœur de l’abscission des aiguilles chez le sapin baumier. Ils ont placé de petites branches dans l’eau. Dans certains cas, ils ont aussi mis les branches en contact avec le 1-MCP ou avec l’AVG, deux composés qui interfèrent avec l’éthylène: la durée de rétention des aiguilles a alors atteint jusqu’à 87 jours. Des retombées sont possibles pour les producteurs de sapins de Noël, qui pourraient libérer le gaz 1-MCP dans leurs boîtes de camion, et pour les amateurs de sapins de Noël naturels, qui pourraient un jour trouver en magasin de l’AVG à dissoudre dans leur eau d’arrosage.

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