Archives des Hiver 2009 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Wed, 04 May 2016 15:21:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Employés stressés, entreprises malades http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/employes-stresses-entreprises-malades-982/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Au Canada, les problèmes de santé psychologique au travail coûtent jusqu’à 35  milliards  $ par année aux entreprises. L’équivalent d’une fois et demie le budget du ministère québécois de la Santé! Voilà qui devrait inciter les compagnies à veiller au…

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Serait-ce donc vrai que «travailler, c’est trop dur», comme le chante Zachary Richard? «Le travail est bon pour la santé, insiste le professeur Jean-Pierre Brun, titulaire de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail à l’Université Laval. Ce qui est mauvais, ce sont les conditions de travail inadéquates.» Ses dernières recherches visent d’ailleurs à permettre aux entreprises de calculer les coûts du stress au travail et à les aider à prévenir ce problème. Contact s’est entretenu avec le spécialiste pour dresser un portrait de la situation.

Qu’est-ce qui provoque le stress psychologique au travail?

Les trois causes qui ressortent le plus sont la charge de travail, le manque de reconnaissance et le manque de soutien de la part de l’employeur. Si vous êtes surchargé, si votre travail n’est pas reconnu et s’il y a des conflits dans votre milieu de travail, vous avez tous les ingrédients pour qu’apparaissent les problèmes psychologiques, qui sont responsables de 35 à 60 % des absences au travail.

Comment le stress peut-il dégénérer en problème de santé mentale?

Le stress est surtout causé par l’insatisfaction. Si vous travaillez très fort sur un projet et qu’on ne vous félicite pas ou, pire encore, qu’on fait juste souligner la petite phrase qui n’était pas correcte, c’est décourageant et démoralisant. La reconnaissance, c’est comme un moteur pour la santé. Ça nous aide dans les moments difficiles, ça nous encourage à persévérer. Ça agit aussi sur la relation qu’on a avec le patron. Si votre supérieur souligne uniquement ce qui ne va pas, je ne suis pas sûr que vous aurez le goût de travailler pour lui bien longtemps.

Un employeur peut considérer que les problèmes personnels de ses employés ne le regardent pas.


Il faut le convaincre du contraire! Ça passe par trois leviers. Premièrement, le levier économique: les problèmes de santé au travail coûtent de l’argent en assurance invalidité et en perte de rendement. Ce sont les employeurs qui paient. Souvent les absents ne sont pas remplacés, alors il y a une baisse de productivité, car la charge de travail est répartie dans le reste de l’équipe. Et il y a aussi ce que j’appelle le présentéisme, les gens qui continuent de travailler, mais qui ne vont pas bien et qui ne donnent pas 100 % de leur rendement. C’est plus coûteux parce qu’il y a beaucoup plus de présentéisme que d’absentéisme.

Deuxièmement, le levier juridique: l’employeur est tenu de s’assurer que le milieu de travail ne nuit pas à la santé physique et mentale de ses employés. Et troisièmement, il y a un argument humain ou social: si l’employeur améliore son organisation du travail, les employés vont s’en porter mieux, c’est clair.

Mais en quoi est-ce si impor­tant pour l’entreprise que ses employés se sentent bien?

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, l’amélioration du bien-être au travail est essentielle si les organisations veulent garder leurs employés. La santé doit être un critère de décision d’affaires. Si les employés ne sont pas bien, le service à la clientèle et la qualité du travail vont en souffrir. Il faut donc passer de la «gestion des ressources humaine» à une  gestion «plus humaine des ressource», pour reprendre un jeu de mots que j’utilise souvent.

Constatez-vous une évolution en ce sens?

Oui, j’ai remarqué une grande prise de conscience au cours des dix dernières années, et de moins en moins de préjugés. Beaucoup d’entreprises manifestent une volonté grandissante d’améliorer le bien-être de leurs employés. L’Université Laval en est un bel exemple. Il y a une politique de prévention des problèmes de santé mentale au travail, et un comité mixte employeur-employés a été mis sur pied en 2002. À la suite des interventions, on a pu constater une baisse des absences, tant en fréquence qu’en durée, ainsi que des économies d’assurance salaire. En fait, de plus en plus d’organisations prennent des mesures pour améliorer les choses.

Comment expliquer, alors, la hausse importante des congés de maladie depuis 10 ans?

Je ne dis pas que tous les problèmes sont réglés. Nous sommes aujourd’hui à un tournant: on se rend compte qu’on a assez pressé le citron et qu’il ne reste plus de jus. Par rapport à il y a 10 ou 15 ans, la charge de travail s’est intensifiée, les délais sont plus serrés et on doit produire plusieurs choses en même temps. Les technologies de communication amènent une surabondance d’information à traiter, un phénomène appelé «infobésité». On est joignable partout et il faut répondre rapidement. Maintenant, les gens vous envoient un courriel, et si vous n’avez pas répondu dans la journée, ils trouvent que vous n’êtes pas efficace.

Reste que les conditions de travail se sont améliorées depuis l’époque de nos grands-parents, et qu’on ne parlait pas d’épuisement professionnel dans leur temps…

Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas le problème qu’il n’existe pas. Nos grands-parents ne nommaient pas le problème de la même manière. Il faut dire aussi qu’à cette époque il y avait une frontière entre le travail et la vie privée. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Par exemple, il n’est pas rare que les gens travaillent le soir et la fin de semaine. Et il n’y avait pas autant de changements dans les entreprises. À la longue, c’est épuisant quand on est toujours en train de revoir les manières de faire.

Se pourrait-il qu’investir dans la santé psychologique au travail ne fasse que retarder les problèmes de personnes vulnérables?

Non, parce qu’on sait que les personnes qui ont des problèmes de santé mentale liés à l’emploi ne sont pas nécessairement des gens vulnérables. Au contraire, ce sont des hyperperformants, qui travaillent toutes les fins de semaine et livrent à temps tout ce qu’ils font, mais dont le travail empiète sur leur vie personnelle… Ce sont des gens qui gèrent mal leur vie. Et ça finit par causer des problèmes.

Que peuvent faire les employeurs pour éviter d’en arriver là?

Concrètement, il faut agir sur les principaux facteurs de risque: alléger la charge de travail, donner plus de reconnaissance et plus de soutien. Souvent, ça passe par des pratiques bien simples: des réunions d’équipe, l’évaluation des employés, une présence du patron. Ce qu’il faut, surtout, c’est une bonne communication entre l’employeur et les employés. C’est comme dans un couple: ça ne peut pas fonctionner si on ne communique pas.

La génération des «enfants-rois» pourrait-elle améliorer les choses?

Ça peut apporter des changements positifs parce que beaucoup de jeunes de la nouvelle génération veulent justement une meilleure conciliation entre le travail et la vie privée. Ma génération ne savait pas nécessairement établir la limite entre les deux. Aujourd’hui, les gens le savent beaucoup plus et ont plus tendance à en parler.

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Lisez le témoignage de trois diplômés sur les conditions de travail dans les coins du monde où ils habitent: France, Alberta et Colombie-Britannique.

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Les Archives de folklore http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/les-archives-de-folklore-1142/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid À l’occasion d’une soirée qui leur était réservée, le 4 novembre dernier, les grands donateurs de l’Université ont eu la chance de découvrir ou de redécouvrir la richesse des Archives de folklore de l’Université Laval. Et le meilleur pour en…

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On parle de Marius Barbeau, folkloriste réputé, qui guide une équipe dont feront notamment partie les Félix-Antoine Savard, poète et romancier célèbre depuis la publication de Menaud, maître-draveur, Luc Lacourcière, qui découvre sur le terrain une tradition vivante dont il trouve des échos dans les bibliothèques américaines, et Madeleine Doyon, qui recense les manifestations autres que celles de la littérature orale: costumes, jeux, danses, coutumes.

Souhaitant dresser un inventaire scientifique complet du folklore et livrer un enseignement qui en ferait valoir toutes les richesses, ils ont mené d’innombrables enquêtes auprès des anciens afin de recueillir cette tradition orale. C’est essentiellement ce qui a mené à la constitution du trésor des Archives. Un chiffre: pour écouter tous les enregistrements de la collection, il faudrait y consacrer 30 années, à raison de 8 heures par jour. Des milliers de chansons, de contes et de légendes. Des voix de Terre-Neuve, d’Acadie, du Québec, de l’Ontario, des Prairies, de Colombie-Britannique et même du Missouri et de la Louisiane. Et il y a les textes où sont emprisonnés les mots qui n’ont pu être enregistrés. Jean Du Berger a terminé sa présentation en évoquant l’idée que soit établi à Québec un musée de l’oral, un véritable «moulin à paroles» où revivraient les contes et légendes d’ici et d’ailleurs par des performances de conteurs, des spectacles, des ateliers, des jeux vidéo, des films…

Les Batinses endiablés
Ravis de découvrir, sur la musique quelquefois endiablée du groupe Les Batinses, la richesse du patrimoine auquel ils peuvent avoir accès, les grands donateurs de l’Université ont souligné l’adhésion de 157 nouveaux membres au sein de leur groupe. Tous ces nouveaux membres ont obtenu, durant l’année 2007-2008, l’un ou l’autre des huit titres de la Fondation de l’Université Laval. Le temps de raconter «Le diable beau danseur», Jean Du Berger a partagé la scène avec quelques-uns de ses anciens étudiants, membres du groupe Les Batinses. Todd, Mathieu et François se sont rencontrés alors qu’ils étudiaient en histoire. Leur intérêt commun pour la musique les a portés à former Les Batinses, juste pour le plaisir.
 
Cette aventure de presque 15 ans doit en partie sa longévité à l’intérêt que le maître, Jean Du Berger, a suscité auprès de ses élèves devenus «passionnés fous» des Archives de folklore qu’ils visitaient et visitent encore régulièrement. Ils y trouvent presque tout le matériel à la base de leurs créations musicales. Ils écoutent, sélectionnent et transcrivent les airs et les textes qui les intéressent, ceux qui parlent d’une thématique particulière, qui surprennent ou, encore, qui font écho au présent.

À partir de ce moment, ils en font une courtepointe en insérant des thèmes qu’ils ont eux-mêmes composés, en accentuant les couleurs qu’évoquent les mélodies trouvées. Cette liberté qu’ils se donnent transforme souvent une musique traditionnelle en musique du monde. Leur démarche créative devient ainsi une façon très originale de faire découvrir la musique du Québec.

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Lumière sur le vivant http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/lumiere-sur-le-vivant-992/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Québec, 2022. Étendu sur la table d’examen, Philippe observe son médecin de famille déplacer un petit appareil silencieux au-dessus de son corps. Après seulement une minute, un bilan de santé défile à l’écran : aucune trace de lésion au côlon, prostate…

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S’il n’en tient qu’aux chercheurs en biophotonique du Centre de recherche Université Laval Robert-Giffard (CRULRG), la réalité pourrait rattraper cette fiction à la Star Trek et même la dépasser. «Nous ne sommes pas si loin du tricorder utilisé par le Dr McCoy pour établir un diagnostic», remarque Paul De Koninck, professeur au Département de biochimie et de microbiologie. Par exemple, des recherches menées à McGill et subventionnées par le CRULRG ont déjà démontré qu’il serait possible de concevoir un détecteur optique pour déceler l’hémozoïne. Cette molécule est en quelque sorte un déchet produit par le parasite responsable de la malaria. Sa présence dans le sang indique donc que la personne développera la maladie tôt ou tard.

«Nos avancées scientifiques démontrent que cela deviendra une réalité, mais il reste encore du chemin à faire avant d’avoir des appareils performants, compacts, simples à utiliser et abordables», prévient toutefois Daniel Côté, professeur au Département de physique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biophotonique.

Trêve de science-fiction! En fait, la biophotonique est présente dans nos vies depuis environ 150 ans. Dans sa forme quasi préhistorique, elle est d’abord le bon vieux microscope, qui projette de la lumière sur un échantillon de façon à en distinguer les parties significatives à travers des lentilles grossissantes.

La médecine moderne profite déjà des avantages de l’optique et du laser. La chirurgie oculaire au laser est devenue presque banale. Il existe aussi divers types d’endoscopies où une mince fibre optique permet au médecin de voir à l’intérieur du corps afin d’établir un diagnostic ou d’effectuer des interventions chirurgicales beaucoup moins invasives. Aujourd’hui, on peut parfois frôler la mort en raison d’artères obstruées et sortir de l’hôpital avec, pour toute cicatrice, un point gros comme une piqûre d’insecte au poignet.

Quincaillerie pour la vie
«De façon très générale, la biophotonique consiste à utiliser la lumière pour mieux comprendre le vivant », explique le neurobiologiste Yves De Koninck (frère de Paul), professeur au Département de psychiatrie et membre du CRULRG. Cette compréhension ouvre la voie à des méthodes diagnostiques moins intrusives ainsi qu’à des approches thérapeutiques ultra-précises. En effet, le laser, principal outil de la biophotonique, constitue un magnifique scalpel grâce à la possibilité de concentrer son énergie en un très petit point. Et ce n’est que la plus connue de ses utilités.
 
D’abord conçus pour les besoins des télécommunications, de nombreux outils servant à produire, acheminer, canaliser et traiter la lumière sont maintenant disponibles pour les chercheurs en biophotonique, souvent à des coûts relativement bas. Les yeux de Daniel Côté s’illuminent comme ceux d’un enfant devant un étal de gâteries: «Nous avons accès à une gigantesque quincaillerie remplie d’outils optiques dans laquelle nous pouvons piger selon nos besoins de recherche.»
 
Une technologie fascinante est celle du laser à impulsions brèves, appelé femtoseconde. Ce laser peut propulser à tous les 10  milliardièmes de seconde un paquet de photons compressés dans une galette de 30 millionièmes de mètre! Grâce à ces millions de flash, il produit une myriade de clichés ultra-précis, dignes descendants des techniques photographiques qui permettaient jadis de décortiquer le passage d’un projectile dans une pomme. Le transfert de cette technologie est déjà amorcé pour le diagnostic de certaines maladies, dont le cancer du sein, et pour la chirurgie, notamment dans les opérations de la cornée.

Le CRULRG est bien placé pour piger dans la quincaillerie puisque l’Université Laval jouit d’une expertise peu commune dans le monde des femtosecondes grâce, entre autres, au Centre optique, photonique et laser. D’ailleurs, Daniel Côté est aussi membre de ce centre de recherche de l’Université Laval qui travaille étroitement avec les gens du centre de Robert-Giffard. L’Institut national d’optique est aussi de la partie.

Guidés par la méduse
À cette quincaillerie s’ajoute un produit naturel indispensable: une protéine fluorescente verte. Découverte chez les méduses il y a une quarantaine d’années, cette protéine a été l’objet d’études détaillées et de manipulations génétiques pour en faire des biosondes multicolores, ce qui a valu le Nobel de chimie 2008 à trois scientifiques, un Japonais et deux Américains. «L’honneur est amplement mérité, car ces travaux ont révolutionné la biophotonique», déclare Yves De Koninck.

Comment fonctionne une telle biosonde? Par génie génétique, il est possible d’insérer le gène responsable de la fabrication de cette protéine fluorescente dans n’importe quelle cellule. Sous l’effet du laser, elle s’illuminera et il s’agira ensuite de la suivre à la trace. «En laboratoire, ajoute Yves De Koninck, cette protéine permet de mesurer les flux ioniques, les réactions enzymatiques, la sécrétion de substances chimiques et même l’activité électrique au sein des cellules et entre elles.»
 
Fluorescence et laser se combinent pour donner des images en trois dimensions d’une précision inégalée. «Lorsque nous travaillons sur des cellules isolées, la biophotonique permet de pousser les limites de la résolution à leur maximum», remarque Paul De Koninck.

La cellule exprime des protéines qui sont essentiellement des assemblages d’acides aminés assurant le fonctionnement de base de notre organisme. Ces protéines sont diverses. Il peut s’agir d’enzymes catalysant des réactions biochimiques essentielles à la vie. Ou bien de récepteurs à hormones ou à neurotransmetteurs qui transportent des signaux provenant d’autres cellules, comme les neurones, afin de contrôler des mécanismes aussi cruciaux que la croissance, la reproduction ou la pensée.

Le chant des cellules
Juste retour des choses, le laser des télécommunications nous permet maintenant d’écouter les cellules se parler. Il nous montre aussi comment les protéines interviennent dans la discussion.

«L’énergie de la lumière n’est ni trop faible ni trop forte pour observer ce qui s’y passe, explique Daniel Côté. C’est juste la bonne énergie pour être sensible à ce qui se passe quand deux molécules ou deux protéines se touchent. En plus, la lumière nous procure une très bonne résolution spatiale pour observer ces interactions.» Le laser permet d’identifier et de mesurer les molécules présentes lorsque la communication est en cours ou lorsqu’elle se modifie en intensité et en contenu.

De toutes les possibilités du laser, c’est peut-être elle qui passionne le plus les trois chercheurs du CRULRG. Yves De Koninck utilise cette approche pour étudier les mécanismes moléculaires de transmission de la douleur. De telles observations sont aussi utiles pour l’étude de la mémoire et du vieillissement du cerveau puisqu’elles permettent de voir ce qui se passe dans les cellules en dégénérescence, ce que fait Paul De Koninck. Quant à Daniel Côté, il observe de cette façon l’évolution de la matière blanche dans le cerveau et plus particulièrement les problèmes liés à la destruction de la myéline, l’enveloppe des nerfs, en cause dans la sclérose en plaques.

Pour l’instant, le laser permet de voir ce qui se passe au niveau moléculaire dans un tissu vivant, mais surtout dans des conditions de laboratoire. Ultimement, les observations pourront se faire dans la vraie vie. « Un des grands enjeux de la biologie moderne est de pouvoir étudier le tissu vivant et intervenir dessus, dans le contexte de son fonctionnement dans le corps humain», mentionne Yves De Koninck.

La biophotonique rend donc possible une analyse très fine de ce qui se produit au niveau moléculaire. «Nous savons déjà ce qui se passe dans les grandes lignes, explique Paul De Koninck. L’utilisation du laser nous permet toutefois de voir les détails qui font toute la différence.»

Vers le tricorder de Star Trek
La capacité d’identifier et de suivre une cellule, une protéine ou toute autre particule du même registre élargit grandement la voie du diagnostic et de la thérapie. La clé des diagnostics consiste à décoder la signature optique de la substance recherchée. «Il s’agit ensuite de concevoir l’appareil qui sera capable de l’identifier rapidement, ce qui n’est pas nécessairement facile», ajoute Paul De Koninck.

Ainsi, une équipe de l’Université Laval, regroupant le médecin Michel Bergeron et les chimistes Mario Leclerc et Denis Boudreau, s’active à concevoir des nanosondes pour détecter des maladies infectieuses. Intégrées au matériel d’analyse d’un lecteur optique hypersensible expérimental, ces nanosondes permettraient de détecter très rapidement quelques unités d’un pathogène. «On pourrait aussi imaginer éventuellement un lecteur optique capable de repérer et compter les globules blancs du sang à travers la peau et ainsi indiquer la présence d’une infection, ce qui permettrait d’intervenir très rapidement», mentionne Daniel Côté.

Le physicien a lui-même réussi, en collaboration avec des chercheurs américains, à suivre à la trace des cellules souches implantées dans la moelle osseuse d’un os du crâne d’une souris vivante. L’équipe a obtenu des images tridimensionnelles qui en révèlent un peu plus sur le comportement de ces cellules primordiales. Les détails de ce tour de force ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature, le 4  décembre 2008.

Incidemment, la biophotonique trouve des applications dans bien d’autres domaines que l’étude des cellules ou la médecine. «À l’Université Laval, nous menons des travaux en collaboration avec l’Institut national d’optique afin de mettre au point des techniques de détection des agents pathogènes dans l’eau, l’air et les aliments», mentionne Paul De Koninck. Ainsi, au moyen d’une sorte de lecteur optique portable, il sera éventuellement possible de détecter quasi instantanément une bactérie comme Listeria ou encore des coliformes. «Ces appareils pourraient même sonder des aliments emballés», ajoute le chercheur.

D’un point de vue thérapeutique, la lumière est tout aussi intéressante. «L’énergie qu’elle dégage cause peu de dommage au corps humain, note Daniel Côté. C’est juste assez fort pour obtenir un résultat.». Et on lui trouve sans cesse de nouvelles applications. Depuis peu, les oncologues utilisent l’activation de médicament par la lumière pour s’attaquer à des tumeurs au cerveau ou au cancer de la peau. Cette thérapie lumineuse fait aussi son entrée dans l’arsenal pour combattre le psoriasis, une maladie de la peau particulièrement coriace, et la dégénérescence maculaire, une maladie de l’œil.

«Il s’agit sans doute d’une des applications actuelles les plus excitantes», lance Daniel Côté. Avec ce qu’on appelle la thérapie photodynamique, le médecin injecte d’abord un médicament inactif dans l’organisme. Puis, au moyen d’un laser, il active le poison uniquement dans la tumeur. Il atteint ainsi la cible en réduisant au minimum les dommages collatéraux que tous les patients ayant subi une chimiothérapie ou une radiothérapie ne connaissent que trop bien.

De leur côté, les médecins du Ontario Cancer Institute, à Toronto, utilisent le laser comme guide chirurgical. Au moyen d’un marqueur fluorescent s’illuminant sous l’effet du laser, il est possible pour le chirurgien de bien repérer les cellules cancéreuses, permettant ainsi une excision complète de la tumeur tout en laissant sur place les tissus sains, une distinction cruciale dans les cas de tumeurs au cerveau.

La neurobiologie, en particulier l’étude du cerveau, constitue d’ailleurs l’un des domaines de recherche qui devraient bénéficier le plus des progrès de la biophotonique. Notre organe pensant est fragile, et il est impensable d’en prélever une partie chez un malade à des fins d’examen. Yves De Koninck s’intéresse particulièrement à cette question. «La lumière ne pénètre qu’en surface dans les tissus nerveux, explique le neurobiologiste. Heureusement, dans le cerveau, il se passe beaucoup de choses en surface.» Pour aller plus en profondeur, il faudra toutefois créer des micro-endoscopes qui permettront de mesurer divers signaux à l’aide de la lumière, ce à quoi le groupe de Robert-Giffard travaille en collaboration avec le Centre d’optique, photonique et laser ainsi que l’Institut national d’optique.

Nouvelle discipline en pleine effervescence, la biophotonique implique finalement l’adaptation d’une multitude d’outils et de techniques aux sciences biologiques. «Nous ne sommes pas juste des utilisateurs de la lumière, remarque Yves De Koninck. Nous avons à effectuer un véritable transfert de technologies et à intégrer tous les moyens dont nous disposons pour étudier le vivant.» Bienvenue aux pionniers!

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APPRENDRE À SE PARLER

Quand la science se complexifie au point d’exiger la collaboration de spécialistes de plusieurs champs, il est temps de former une équipe multidisciplinaire. Encore faut-il que ses membres se comprennent! «Biologistes et physiciens doivent apprendre à se parler», lance Paul De Koninck, responsable des programmes de maîtrise et de doctorat en biophotonique offerts depuis l’automne 2008 par l’Université Laval.

Un des objectifs avoués du programme est justement de briser la barrière des langages entre les spécialistes. Le défi est de trouver le point de rencontre entres physiciens et biologistes, qui parcourent le chemin des sciences en sens inverse. «Les physiciens élaborent des modèles théoriques qu’ils soumettent à l’expérimentation, tandis que les biologistes observent la réalité pour ensuite élaborer des modèles et des théories», résume le physicien Daniel Côté.

Les sciences de la vie et les sciences physiques étant les deux grands domaines impliqués en biophotonique, le programme d’études supérieures invitera les biologistes ou biochimistes à suivre des cours d’optique et les physiciens, ingénieurs ou chimistes à prendre des leçons de biologie. Résolument multidisciplinaire, le programme s’adresse tout autant aux diplômés de génie physique, de génie électrique, de génie chimique ou de chimie qu’à ceux de biochimie, de microbiologie, de physiologie, de biophysique, de biotechnologie, des sciences biomédicales et de biologie médicale.

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À pleines pages http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-pleines-pages-1152/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Éloge de la violence
Bernard Dagenais, professeur au Département d’information et de communication
Éditions de l’Aube, 319 pages
-Le mari qui bat sa femme. Le joueur de hockey qui laboure son adversaire de coups de poing. Le jeune qui frappe…

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Éloge de la violence
Bernard Dagenais, professeur au Département d’information et de communication
Éditions de l’Aube, 319 pages
-Le mari qui bat sa femme. Le joueur de hockey qui laboure son adversaire de coups de poing. Le jeune qui frappe un plus faible dans la cour d’école… La violence est tellement répandue qu’on la trouve naturelle. Elle s’affirme même comme l’héroïne des livres d’histoire avec son défilé incessant de guerres, de révolutions et de massacres. Qu’est-ce qui justifie cela? Bernard Dagenais a effectué sa thèse de doctorat sur un épisode brutal de l’histoire contemporaine du Québec, soit la crise d’octobre, en 1970. Dans ce cas, la mort du ministre Pierre Laporte a mené à l’abandon de la violence par les
terroristes. «La violence est parfois purificatrice et la victime sert de monnaie d’échange, comme lorsqu’on sacrifie un être humain pour calmer la colère des dieux», dit le professeur. Elle est aussi gagnante pour ceux qui l’utilisent à des fins de conquête, ce qui n’excuse rien. «Nous avons besoin davantage d’alliances et de terrains neutres.»

Sila, mythologie et métamorphoses dans l’art inuit
Michel Noël et Sylvie Roberge (Ens. au primaire1980; Didactique 1995), chargée de cours à la Faculté des sciences de l’éducation
Éditions Hurtubise HMH, 159 pages
-Une jeune épouse mal mariée s’enfuit en kayak. Son père la jette à l’eau et lui tranche les doigts. Ainsi naissent phoques, morses et baleines; ainsi naît Sedna, déesse de la mer. Transcrits avec goût, 20 contes exaltent la beauté farouche de sculptures inuites.

Le hublot des heures

Hélène Dorion (Philosophie 1980; Français 1985)
Éditions de la Différence, 77 pages
-«Tu te retrouves dans l’espace/ vaste de l’aéroport, à nouveau/ tu roules ton bagage/ comme une pierre le long de ta vie.» La poétesse, prix Mallarmé en 2005, fait sourdre la lumière du geste le plus banal.

Enthéos
Julie Gravel-Richard (Études anciennes 1997; Ens. collégial 2000; Histoire 2000)
Éditions du Septentrion, 259 pages
-Depuis la mort de son frère Christian, Thomas a perdu la foi. Entre deux rêves sanglants, il cherche le salut chez les philosophes grecs. Enthéos signifie «avoir un dieu en soi». Campé en partie à l’Université Laval, ce premier roman révèle une auteure aussi cultivée qu’efficace.

La gueule du loup
Nadia Gosselin (Français 2001; Ens. collégial 2005)
Guy Saint-Jean Éditeur, 161 pages
-Une jeune romantique prend l’avion pour rejoindre un amant virtuel. Mais l’épistolier s’avère un vieux loup blessé; l’escapade, une révoltante série de compromis avec la vie. Autofiction vengeresse? L’auteure échappe au piège par une tendresse rédemptrice.

Marketing, communication et développement d’affaires en milieu juridique
Denyse Thiffault (Communication 1988)
Éditions Yvon Blais, 172 pages
-Plus la concurrence se déchaîne, plus les bons communicateurs s’épanouissent. La directrice du marketing chez Langlois Kronström Desjardins enseigne l’art de s’exprimer pour développer ses affaires, accroître son influence et garder ses clients.

Gérard Dion, artisan de la Révolution tranquille

Suzanne Clavette assistée par Hélène Bois (Relations industrielles 1975 et 1984; Histoire 1992), chargée de cours en histoire, Jean-Paul Rouleau, professeur associé en théologie, Gilles Routhier (Théologie 1976 et 1980), vice-doyen de la Faculté de théologie, et Jean Sexton (Relations industrielles 1968), professeur associé en relations industrielles
Presses de l’Université Laval, 648 pages
-Il portait des chaussettes dépareillées. Il rêvait de justice sociale. Mais que sait-on de Gérard Dion (Philosophie 1942; Sciences sociales 1943)? Voici un portrait touffu de cet intellectuel patriote qui fonda le Département des relations industrielles de l’Université Laval.

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Jocelyne Alloucherie: la beauté et l’inquiétude http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/jocelyne-alloucherie-l-beaute-et-linquietude-1002/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid L’été dernier, le public qui se pressait au Grand Palais de Paris pour voir un spectacle des Grands Ballets Canadiens était invité à faire un détour vers une œuvre d’art intrigante. Dans une aile éloignée du bâtiment, neuf immenses photos …

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L’été dernier, le public qui se pressait au Grand Palais de Paris pour voir un spectacle des Grands Ballets Canadiens était invité à faire un détour vers une œuvre d’art intrigante. Dans une aile éloignée du bâtiment, neuf immenses photos de villes mystérieuses, aux profils sombres se découpant sur le crépuscule, étaient suspendues au milieu de structures blanches énigmatiques. Chaque soir, environ 2000 curieux se laissaient attirer par l’installation «Occidents», à l’intérieur de laquelle ils se promenaient, les yeux grands ouverts. Plusieurs s’y faisaient photographier. La «génitrice» de l’œuvre, la Québécoise Jocelyne Alloucherie (Arts visuels 1973), était ravie. «Leur intérêt montre que l’art visuel n’est pas aussi hermétique qu’on veut le croire!» lance-t-elle.

Que les gens aient compris quelque chose à sa démarche ne préoccupe pas Jocelyne Alloucherie. Qu’ils aient aimé ou non sa création ne la dérange pas vraiment non plus. Ce qui l’intéresse est la rencontre sensible entre une œuvre et un public. Et quand le «choc» a lieu hors les murs d’un musée, comme lors de l’événement Les étés de la danse de Paris, l’artiste est aux anges. «Des gens qui ne viendraient pas nécessairement au musée repartent chez eux et dans leur imaginaire, l’œuvre fait son chemin. Elle suscite des questionnements, déplace quelque chose d’imperceptible… C’est là que l’art fait son travail», dit-elle.

Jocelyne Alloucherie est une grosse pointure de l’art contemporain au Québec. Peu connue du grand public, la sculptrice et photographe a été reçue, l’an dernier, Officier de l’Ordre du Canada. En 2002, elle a remporté la plus haute distinction en arts visuels du Québec, le prix Paul-Émile-Borduas. Elle a présenté plus de 25 expositions personnelles au Canada, en Europe, à Tokyo, à New York… Partout, son œuvre suscite le même intérêt, la même fascination. «Elle ne s’inscrit dans aucune mode ou tendance. Sa démarche est enracinée, solide, basée sur des convictions profondes; cela se ressent, explique Pierre Landry, conservateur de l’art contemporain au Musée national des Beaux-Arts du Québec. Son travail est très fort.»

Jocelyne Alloucherie nous reçoit dans son vaste atelier aux murs blancs du quartier Rosemont, à Montréal. Menue, toute en cheveux noirs, elle se déplace entre les grandes formes de bois, les immenses clichés et les tables de menuiserie avec la légèreté silencieuse d’un chat. Elle parle avec une douceur qui force l’attention. On peine à imaginer ce petit bout de femme maniant la scie pour créer ses immenses sculptures.

Ses œuvres en trois dimensions tiennent à la fois de l’architecture et du mobilier, mais ne s’insèrent tout à fait dans aucune catégorie. «Elle fusionne des réalités opposées de telle manière qu’on se trouve chaque fois devant quelque chose d’inédit», formule Pierre Landry.

Sur certaines photos, les escaliers se découpant sur le ciel prennent des allures végétales alors que sur d’autres, les arbres semblent être des constructions humaines. Comme si l’artiste prenait plaisir à brouiller les cartes entre nature et culture. Quant à ses photos de grandes villes, elles ne cherchent pas à montrer ce qui rend une cité singulière, mais plutôt ce qui la rend semblable à une autre. En se tenant devant elles, on ignore si on se trouve à São Paulo ou à Paris, à Trois-Rivières ou à Florence. On cherche instinctivement des indices… en vain. Un inconfort survient chez le spectateur, des questions surgissent. Mission accomplie pour Jocelyne Alloucherie. «Je voudrais que mon travail puisse inquiéter», dit-elle.

Les œuvres de Jocelyne Alloucherie sont caractérisées par un étonnant mélange de solidité et de fragilité, remarque Pierre Landry. Il fait référence à cette œuvre-fontaine installée en 1996 devant l’Hôpital Notre-Dame de Montréal. «C’est un lourd bloc de granit taillé. Mais le mince filet d’eau qui y coule et l’angle que l’artiste lui a donné créent une telle impression de vulnérabilité!» Il parle de l’œuvre, ici. Cependant, les adjectifs «solide» et «fragile» s’appliquent tout autant à la femme, une personne d’apparence délicate, mais au discours franc et assuré. Celui d’une artiste qui a développé au fil des ans une réflexion profondément originale.

Jocelyne Alloucherie fait partie des introvertis, des timides. Elle n’aime pas parler d’elle, préférant même taire le nom de l’endroit où elle a grandi. «Si je vous le disais, les gens utiliseraient cette information pour analyser mon travail, et ce serait tendancieux», dit-elle. Par contre, elle parle volontiers de sa démarche artistique et de son cheminement professionnel. En septembre 1970, l’étudiante entre à l’École des arts visuels de l’Université Laval et découvre un monde en ébullition. «Le milieu était très intéressant. Des conférenciers de partout venaient nous parler. On faisait beaucoup de travail d’atelier, mais on s’initiait aussi à une approche intellectualisée de l’art qui m’a beaucoup apporté.»
 
À l’Université, la jeune femme expérimente surtout le dessin et la sculpture. Elle touche aussi un peu à la vidéo et à la musique électroacoustique, mais pas encore à la photo, qui viendra à elle plus tard. Elle aime déjà les recoupements, les glissements entre disciplines. Plusieurs professeurs marquent son baccalauréat, dont le pédagogue et artiste Michel Parent. «Il avait une grande culture musicale et philosophique et générait des questionnements sur la nature de notre travail qui nous poussaient à nous dépasser, dit-elle. Il arrivait toujours à détecter ce qui était juste dans les œuvres.» Le peintre de l’abstraction Fernand Leduc compte aussi parmi les enseignants qui l’ont marquée.

Une fois son diplôme en poche, en 1973, Jocelyne Alloucherie continue à explorer. Elle complète une maîtrise en arts visuels à l’Université Concordia, sous la supervision de l’artiste Guido Molinari. Puis, elle fait un retour à l’Université Laval… comme enseignante à demi-temps, une fonction qu’elle occupe de 1978 à 2003. «C’était parfois fatigant de mener de pair l’enseignement et la création. Mais j’ai beaucoup appris en enseignant et j’ai aimé le contact avec les étudiants.» Elle concevait son rôle auprès d’eux comme celui de guide. «C’était bien qu’ils connaissent le travail d’autres artistes, mais ils devaient découvrir leur propre voix», ajoute celle qui a aussi enseigné à l’Université d’Ottawa.

Depuis cinq ans, Jocelyne Alloucherie se consacre exclusivement à son art –ce qui ne l’empêche pas d’encadrer quelques étudiants à la maîtrise et au doctorat. Son atelier, situé au sous-sol d’un immeuble résidentiel, est son laboratoire. C’est là qu’à sa façon unique, elle redéfinit les montagnes, la ville, le ciel… «Je travaille de façon très labyrinthique. Je suis dans l’atelier et tout à coup, quelque chose prend forme, puis je décide d’aller vers ça. C’est très intuitif», explique-t-elle.
 
Même si elle intègre beaucoup d’éléments de la nature, Jocelyne Alloucherie se défend d’avoir une démarche écologique engagée. «Je travaille surtout sur la perception qu’on a des choses», précise-t-elle. Un de ses derniers projets photographiques met en vedette des icebergs qu’elle est allée croquer au nord de Terre-Neuve, grâce à la gentillesse d’un pêcheur local qui a accepté de la faire monter dans son bateau. Des icebergs sombres et très rapprochés, qui n’ont rien de ceux du National Geographic… «Je voulais aller chercher leur côté mythique, dit-elle. Vous savez, les Inuits et les gens de Terre-Neuve perçoivent les icebergs comme des êtres vivants parce qu’ils ont des bruits, des gargouillements intérieurs. Parce qu’ils disparaissent aussi. » Après un temps, elle ajoute: «Mon œuvre a beaucoup à voir avec la présence et l’absence…»

Au cours des prochains mois, le travail de Jocelyne Alloucherie sera présenté à Québec, Terre-Neuve, Compiègne (France), Venise et Ottawa. Où qu’elle expose, l’artiste ne le fait pas de façon banale. «J’essaie d’amener l’œuvre à habiter les lieux», dit-elle. Lieux qu’elle nous amène, par là même, à voir différemment.

Pour en savoir plus: www.rogerbellemare.com

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Le stress en milieu de travail selon trois diplômés http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/le-stress-en-milieu-de-travail-selon-trois-diplomes-1162/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid FRANCE: PRÉSERVER LA QUALITÉ DE VIE

En Europe comme ailleurs, la pénurie de main-d’œuvre s’accentue. La capacité de rétention des salariés est directement liée à la qualité de vie au travail. Or, les employés ne peuvent plus s’appuyer sur les…

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FRANCE: PRÉSERVER LA QUALITÉ DE VIE

En Europe comme ailleurs, la pénurie de main-d’œuvre s’accentue. La capacité de rétention des salariés est directement liée à la qualité de vie au travail. Or, les employés ne peuvent plus s’appuyer sur les législations actuelles, qui sont en décalage par rapport aux nouvelles réalités du travail.

Michel Roy (Relations industrielles 1983; Santé au travail 1984; Santé communautaire 1991) travaille à titre de directeur des ressources humaines chez Rio Tinto Alcan en France, où il réside depuis bientôt cinq ans. «Je fais un boulot que j’adore, mais qui m’oblige à voyager constamment, relate-t-il. Dans un mois, je fais souvent plus de 80 heures d’avion, j’y dors trois ou quatre nuits et j’accumule des dizaines d’heures de décalage horaire. Je dois travailler certains week-ends parce que la semaine de travail n’est pas la même dans les pays du Moyen-Orient, ou encore participer à des conférences téléphoniques tôt le matin pour parler à la fois à mes collègues d’Australie et du Canada. On ne peut pas faire ce type de métier en santé bien longtemps si on n’a pas trouvé un équilibre entre son travail et sa vie personnelle.»

Selon lui, chaque entreprise doit faire le bilan des problèmes de santé psychologique qui se présentent à elle et y apporter des solutions adaptées. En France, les grandes compagnies ont compris qu’il en va de leur croissance de se préoccuper de la santé des employés, de miser sur la flexibilité et de définir les conditions idéales pour préserver un équilibre travail-famille.

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ALBERTA: SURVIVRE À LA PÉNURIE DE PERSONNEL

Pierre Girard (Relations industrielles 1988) revient tout juste au Québec après avoir travaillé plusieurs années dans l’Ouest à titre de vice-président des ressources humaines pour une entreprise du secteur de l’alimentation. Son constat: en Alberta, la pénurie de main-d’œuvre entraîne un stress de plus en plus grand au travail, tant pour les employés que pour les administrateurs.

Avec un taux d’activité qui frôle le plein emploi, les entreprises doivent très souvent fonctionner avec des effectifs réduits de 10 % à 20 %. Elles doivent également composer avec un taux de roulement très élevé. Afin de survivre, elles se tournent vers une main-d’œuvre étrangère. Ces ouvriers, qui arrivent souvent au Canada sans expérience, doivent s’adapter à un rythme rapide et travailler avec un superviseur qui a lui-même été promu trop vite. Ils allongent alors leurs heures de travail, ce qui augmente le niveau de stress. Le coût de la vie étant exorbitant en Alberta, certains travailleurs doivent même occuper deux emplois pour payer leurs dépenses courantes et pour soutenir financièrement leurs proches restés dans le pays d’origine.

La pénurie de personnel semble être la situation idéale pour un individu en quête d’emploi. Pourtant, il en résulte un taux d’absentéisme élevé pour cause de maladie ou de fatigue excessive. Afin de retenir les employés, les services des ressources humaines offrent des programmes de santé innovateurs, des congés de maladie remboursés à taux triple lorsque inutilisés, des chèques-cadeaux remis après huit heures supplémentaires… Mais est-ce assez? «Ces incitatifs sont des baumes temporaires qui ne font que retarder un arrêt de travail, dont la récupération sera encore plus longue.»

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COLOMBIE-BRITANNIQUE:  ENSEIGNER SOUS PRESSION

Le nord de la Colombie-Britannique offre certainement de belles activités de plein air. Cependant, tous les employeurs des communautés rurales ne se soucient pas du bien-être psychologique de leurs employés. «C’est ce que m’ont démontré mes 16 années d’enseignement en immersion française à Kitimat, une petite ville industrielle située au nord-ouest de la province», témoigne Audrey Rainville (Psychologie 1989; Enseignement secondaire du français 1992).

Les compressions budgétaires gouvernementales se sont multipliées en éducation. Dans les petites communautés, la population étudiante diminue sans cesse. Pour équilibrer le budget, on a même instauré la semaine d’école de quatre jours. Du coup, les travailleurs de soutien ont vu leur horaire et leur salaire réduits de 20 %, sans toutefois voir leur tâche diminuée. Quant aux enseignants, ils ont dû composer avec des journées plus longues et moins de services aux élèves, tout en s’ajustant aux changements de programme.

«Dans ce contexte où il faut toujours faire plus avec moins, il devient difficile de continuer à trouver de la satisfaction dans son travail et à se sentir apprécié, deux facteurs importants dans la recherche d’un équilibre psychologique au travail. Il faut espérer que les conditions de travail des enseignants s’amélioreront pour permettre un recrutement plus aisé dans le futur.»

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La religion, de retour après la pause http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-religion-de-retour-apres-la-pause-1012/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid En septembre dernier, le cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque du diocèse de Montréal, jetait un pavé dans la mare. Scandalisé par la nomination du Dr Henry Morgentaler, partisan du droit à l’avortement, à l’Ordre du Canada, le prélat catholique renonçait …

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En septembre dernier, le cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque du diocèse de Montréal, jetait un pavé dans la mare. Scandalisé par la nomination du Dr Henry Morgentaler, partisan du droit à l’avortement, à l’Ordre du Canada, le prélat catholique renonçait publiquement à sa propre médaille d’officier. Et ce, en pleine campagne électorale…

Qui l’eût cru? La religion revient sous les feux de la rampe. Alors qu’à Québec, le cardinal Marc Ouellet remet au goût du jour les processions à l’occasion du Congrès eucharistique international 2008, la France découvre la laïcité positive de son président Nicolas Sarkozy, fier de recevoir à Paris cet automne le pape Benoît XVI. Doit-on comprendre que l’Église revendique une place accrue dans les affaires publiques?

Oui et non, répond Robert Mager. Le professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses constate que les fidèles, au même titre que les autres groupes d’intérêt, ont pris conscience qu’ils avaient avantage à occuper l’espace public et à y tenir un rôle médiatique. Par contre, ils ne cherchent pas tant à imposer leurs idéaux qu’à faire valoir leurs droits. «C’est ce que font, par exemple, les associations de parents catholiques, qui revendiquent d’abord pour elles-mêmes», explique-t-il. Ces gens demandent le retour de la religion à l’école en achetant de la publicité dans les journaux ou en lançant des sites Web. Guy Jobin, titulaire de la chaire Religion, spiritualité et santé à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, remarque pour sa part un net changement. «Signe des temps, Mgr Ouellet a sa propre attachée de presse, et l’évêché dispose d’une station télé en ligne qui lui permet de s’affirmer de façon nouvelle», précise-t-il.

Certains groupes religieux sortent des placards où on les avait peut-être trop vite relégués. Jusqu’aux évêques allemands qui recommandaient récemment aux catholiques de prendre la parole et de faire connaître leur foi. Comment interpréter cette nouvelle attitude? Comme une américanisation de la société, les associations confessionnelles s’adonnant au lobbying depuis longtemps chez nos voisins du sud? (Voir plus bas «Pendant ce temps, aux États-Unis…»)

Guy Jobin voit plutôt dans ce phénomène l’expression d’une recherche d’identité. «En Occident, explique-t-il, différents groupes revendiquent une appartenance, qu’elle tourne autour de l’orientation sexuelle, de la culture ou de la religion. Les collectifs de fidèles se comportent donc en groupes de pression, luttant pour la reconnaissance de leur identité.» La pratique juridique des accommodements raisonnables illustrerait bien cette tendance. Si un règlement quelconque nuit à l’expression de sa foi, le croyant a l’impression de ne pas être reconnu en tant qu’individu appartenant à un groupe. C’est pourquoi le port du voile, la prière sur les lieux de travail ou d’étude ainsi que les menus casher dans les hôpitaux font un tabac au téléjournal.

Cette attitude pourrait bien marquer un tournant dans l’Histoire. Souvenez-vous. En 1787, les pères de la Constitution américaine séparent clairement la politique de la religion, par crainte de ce qu’ils qualifient alors de «tyrannie des factions». Ils souhaitent protéger la démocratie des intérêts des groupes religieux. La France, pour sa part, vote en 1905 la loi Combes, qui proclame la séparation de l’Église et de l’État.
Le Québec, lui, s’affranchit progressivement de la tutelle ecclésiastique au cours des années 1950 et 1960. Cependant, la présence religieuse ne disparaît pas par magie des institutions publiques. Selon Guy Jobin, la rupture totale avec la religion, qu’on a souvent associée à la Révolution tranquille, relève davantage du mythe que de la réalité historique. «Il ne faut pas oublier le rôle important joué par les élites religieuses dans la sécularisation de l’appareil étatique et de la société, qu’il s’agisse des Dominicains ou des Jésuites. C’est un monseigneur qui a signé le rapport Parent donnant naissance au ministère de l’Éducation», souligne-t-il.

Cette foi éclairée est-elle encore au goût du jour? Certains groupes affichent un repli sur soi qui détonne par rapport à la saine tradition chrétienne, remarque Guy Jobin. «On ne fait plus de distinction entre le bien commun et sa propre tradition morale. Implicitement, ce qui est bon pour nous est bon pour les autres.»

Le théologien donne un exemple. En 1966, le gouvernement libéral s’interroge en comité parlementaire: faut-il maintenir les sanctions juridiques contre ceux qui font la promotion des moyens de contraception? Sollicités, les évêques jugent que cet article de loi n’est pas applicable. Autrement dit, même si leur doctrine interdit l’utilisation de contraceptifs, ils considèrent que les citoyens ont le droit de recevoir de l’information à ce sujet. Quarante ans plus tard, en 2005, les évêques se présentent devant la commission sénatoriale examinant le projet de loi C-38, qui concerne les unions entre conjoints de même sexe. Ils se prononcent alors en faveur du mariage traditionnel entre un homme et une femme, arguant qu’il en a toujours été ainsi.

La politologue Pauline Côté, qui suit avec attention les liens entre les politiques publiques et la religion depuis 20 ans, ne s’inquiète pas outre mesure des prises de position parfois bruyantes des groupes de fidèles. «Il ne faut pas mesurer la force d’une croyance en fonction de sa présence dans les controverses, fait valoir celle qui a supervisé la rédaction du recueil La nouvelle question religieuse (éditions Peter Lang, 2006). La norme demeure la sécularisation. Et si la religion nous frappe, c’est qu’elle est hors norme.»

Pour la directrice du Département de science politique, il s’agit essentiellement d’une façon d’attirer l’attention des médias, sans que cela n’influence l’action des gouvernements. Comme dans le cas du débat sur les accommodements raisonnables où des groupes ultra-minoritaires ont pris position sur des scandales montés en épingle, qu’il s’agisse de la présence de femmes voilées dans les rues de Montréal ou des fameuses vitres givrées du YMCA d’Outremont, posées pour empêcher de jeunes juifs hassidim d’apercevoir les clientes en tenue de sport.

Si les politiciens prennent parfois position lors des débats religieux, ce serait pour donner l’impression d’agir. À en croire Pauline Côté, leur action resterait symbolique. «Regardez ce qui s’est passé en France avec la controverse sur le port du voile à l’école, lance-t-elle. Jacques Chirac, talonné par l’extrême-droite aux présidentielles de 2002, a mis à son agenda le sujet de prédilection de son adversaire; mais, finalement, les écoles appliquent un règlement déjà existant. La différence, c’est que les positions se sont polarisées et que les familles subissent plus de pression.» Le théologien Robert Mager constate lui aussi que les formations politiques ont tendance à utiliser les groupes religieux pour asseoir leur crédibilité. «Cela fait leur affaire de montrer qu’ils sont à l’écoute de la société», constate-t-il.
Reste que certaines personnes peuvent nourrir des inquiétudes face à ce changement d’attitude. Des groupes de femmes, notamment, craignent une remise en question du principe d’égalité des sexes. «Je ne crois pas qu’un État totalitaire chrétien se mette en place demain matin, réplique Guy Jobin. Il faut se montrer attentif, cependant, aux risques de dérapage. L’histoire récente des Balkans a montré que l’amalgame entre l’identité et la religion peut potentiellement être dangereux.»

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PENDANT CE TEMPS, AUX ÉTATS-UNIS…

Imaginez la scène. En août dernier, le pasteur baptiste Rick Warren, fondateur de l’Église californienne Saddleback, interroge publiquement les deux candidats à l’élection américaine. Dans un long entretien, il examine la foi, les croyances et les valeurs personnelles de Barack Obama et de John McCain. Ici, ces méthodes inspirées du confessionnal auraient l’air incongru. On aurait du mal à se représenter Jean Charest et Pauline Marois face à Mgr Ouellet!

Cet épisode important de la campagne présidentielle made in USA illustre bien la prédominance du discours religieux dans un pays pourtant laïque par sa constitution. Il montre aussi que les Républicains n’ont plus l’apanage de l’affirmation religieuse.
 
Si des candidats démocrates comme John Kerry ou Al Gore considéraient que la religion relevait de la sphère privée, Barack Obama n’hésite pas à afficher ouvertement sa pratique chrétienne. «C’est évident que la religion tient une place importante dans sa vie, confirme Jonathan Paquin, professeur adjoint au Département de science politique et spécialiste des États-Unis. Cependant, je pense qu’il y a aussi une part de calcul politique dans cette attitude. Obama savait très bien que cela lui permettrait d’aller chercher des électeurs supplémentaires. Dans son cas, il était également important de montrer qu’il n’était pas musulman, malgré son deuxième prénom, Hussein.»
 
Durant la campagne de 2008, les Démocrates ont donc ciblé certaines catégories de croyants, exactement comme les Républicains avaient l’habitude de le faire. Aux deux élections précédentes, le parti de l’éléphant avait mis le paquet pour séduire les chrétiens évangéliques, qui représentaient presque un tiers des fidèles en 2007. Ces conservateurs s’opposent à l’avortement, au mariage gai de même qu’à la recherche sur les cellules souches. Ainsi, lors de la campagne présidentielle de 2000, Karl Rove, le conseiller de George W. Bush, avait eu l’idée d’intégrer au bulletin de vote une question référendaire sur l’avortement. Mobilisés, les chrétiens de droite avaient afflué aux bureaux de scrutin, en choisissant bien sûr le candidat républicain qui s’en remettait à Dieu pour les questions sociales. En 2008, cependant, John McCain a eu plus de difficultés à mobiliser cet électorat qui le jugeait trop modéré. D’où l’arrivée de Sarah Palin, chargée de faire les yeux doux aux conservateurs.

Pourquoi les partis politiques s’intéressent-ils tant aux croyances des électeurs américains? Tout simplement parce que les organisations religieuses jouent un rôle essentiel dans cette société civile souvent inquiète face à l’intervention de l’État. «La classe moyenne américaine se définit en grande partie par son appartenance à une communauté religieuse où se nouent les relations sociales, remarque Jonathan Paquin. Depuis quelques années, la transformation des normes sociales a favorisé la droite chrétienne, qui reproche aux progressistes de se montrer trop conciliants.»
 
Reste à savoir si les discours mystiques à la God bless America ont un véritable avenir. L’alliance religion-politique serait sur son déclin aux États-Unis, croit la politologue Pauline Côté. Les groupes chrétiens pacifistes ont désavoué les Républicains, et la crise politique et financière discrédite la précédente administration.

Jonathan Paquin, lui, se montre moins affirmatif. «À court terme, je ne pense pas que les mouvements religieux vont se démobiliser sur les questions politiques, dit le chercheur. Par contre, si les Républicains choisissent en 2012 un candidat modéré, moins tourné vers ce type de regroupements, cela pourrait faire diminuer le poids politique de la religion aux États-Unis.»

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De guérisseurs à médecins http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/de-guerisseurs-a-medecins-1022/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid En septembre dernier, l’Université Laval et l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador ont officiellement lancé le Programme des facultés de médecine pour les Premières Nations et les Inuits. Ce programme, qui constitue une première au Québec, vise…

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Grâce au programme, trois étudiantes autochtones ont entamé cet automne des études médicales dans l’une des quatre universités québécoises dotées d’une faculté de médecine, soit l’Université Laval, l’Université McGill, l’Université de Montréal et l’Université de Sherbrooke.

Le programme facilite l’admission pour les étudiants des communautés des Premières Nations et des Inuits et leur assure un soutien particulier tout au long de leurs études. Il accorde un maximum de quatre places au doctorat en médecine à l’échelle de la province, sur une base annuelle. Les étudiants admis s’ajoutent au contingent régulier. Pour être admissible, l’étudiant doit être un membre des Premières Nations ou du peuple inuit au sens de la Loi sur les Indiens ou du registre des bénéficiaires inuits, avoir le statut de résidant du Québec et être membre d’une nation autochtone établie sur le territoire de la province.

Cette année, 13 candidats ont présenté leur dossier au programme de doctorat médical. De ce nombre, trois ont été admis. À l’Université Laval, une candi­date a été reçue grâce au programme et deux autres ont pas­sé par l’admission régulière.

Le lancement officiel a été souligné par une cérémonie tenue à l’hôtel-musée de Wendake, le 10 septembre. Yves Bolduc, ministre de la Santé et des Services sociaux, Ghislain Picard, chef régional de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, et les représentants des facultés ont participé à l’événement.

Le recteur de l’Université, Denis Brière, a d’ailleurs tenu à souligner cette initiative issue d’une collaboration inter­universitaire.  Les universités québécoises ont été interpellées pour contribuer à améliorer l’état de santé des peuples des Premières Nations et des Inuits. Ce soir, elles fournissent une réponse concrète à cet appel des gouvernements et des communautés concernées», s’est-il réjoui. Ce geste concret pourrait encourager la mise sur pied de programmes semblables dans les autres disciplines des sciences de la santé.

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En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-1032/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid FOUS DU FOOT

C’est une première dans l’histoire de l’Université Laval. Le Rouge et Or football a réussi une saison parfaite de 12 victoires en autant de matchs! L’équipe a vaincu les Mustangs de l’Université Western Ontario par la marque…

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FOUS DU FOOT

C’est une première dans l’histoire de l’Université Laval. Le Rouge et Or football a réussi une saison parfaite de 12 victoires en autant de matchs! L’équipe a vaincu les Mustangs de l’Université Western Ontario par la marque de 44 à 21 lors du match de la Coupe Vanier, remportant ainsi le championnat national.

Environ 2000 partisans de Québec s’étaient déplacés au stade Ivor-Wynne de Hamilton. Fidèles à leur réputation, ils ont fait beaucoup de bruit, ce qui a été apprécié des joueurs et de l’organisation, particulièrement au premier quart qui était très serré. À la tête du programme de football de l’Université depuis la saison 2001, l’entraîneur Glen Constantin avait précédemment mené le Rouge et Or au titre de champion du Sport inter­universitaire canadien en 2003, 2004 et 2006.

Pour ajouter à l’éclat du trophée, l’Université Laval a été choisie pour accueillir la finale de la Coupe Vanier en 2009 et 2010. Ce match ultime, presque toujours tenu en Ontario, n’a encore jamais été joué au Québec. 

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MÉTIER: DOMPTEUR DE SOURIS

La Faculté d’aménagement, d’architecture et des arts visuels lance son baccalauréat en art et science de l’animation (info). D’une durée de trois ans, ce programme englobe la création et l’édition de l’image, la vidéo numérique, les effets spéciaux du cinéma, la visualisation architecturale, médicale et légale, ainsi que le multimédia et les arts graphiques. «On met d’abord l’accent sur l’histoire et le fondement de l’animation pour ensuite aborder la conception et la scénarisation, explique François Giard, directeur du programme. Par la suite, on introduit l’édition de texte, le langage ainsi que les techniques traditionnelles et actuelles.» Le diplômé en art et science de l’animation peut trouver de l’emploi comme concepteur, illustrateur, animateur, scénariste ou responsable de projets dans divers secteurs: jeu vidéo, cinéma, environnement virtuel 3D (architecture, archéologie, muséologie), design graphique (multimédia, télévision, publicité)… On prévoit accueillir 50 nouveaux étudiants en septembre 2009.

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A, B, CD-ROM

Quelque 30 000 livres électroniques, des revues savantes, des contenus multimédias: voilà ce que la Bibliothèque propose depuis peu à ses usagers grâce au projet Infrastructure de contenu numérique pour les sciences humaines et sociales. Ce partenariat avec la Fondation canadienne pour l’innovation donne accès à une riche collection numérique. «Nous évaluons à deux millions le nombre d’articles de périodiques téléchargés par les étudiants et les chercheurs chaque année, la plupart du temps de leur domicile», explique Guy Teasdale, chef des technologies de l’information à la Bibliothèque. Pour y accéder, on se rend à http://ariane2.bibl.ulaval.ca/ariane/ et on saisit les mots «bibliothèque virtuelle».

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AU BONHEUR DE SOCRATE

En partenariat avec la chaire La philosophie dans le monde actuel, la Fondation Desjardins vient de créer la bourse Fondation Desjardins Philosophie, éducation et culture. Cette bourse annuelle, d’une valeur de 20 000 $, vise à appuyer la recherche sur les enjeux liés à la formation des personnes. Les doctorants peuvent soumettre leur candidature jusqu’au 1er mars à cette adresse: Faculté de philosophie, Université Laval, pavillon Félix-Antoine-Savard, 2325, rue des Bibliothèques, bureau 438, Québec (Québec) G1V 0A6.

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CHERCHEURS D’OR

Scientifiques, réjouissez-vous! L’Université Laval occupe le 7e rang parmi les universités canadiennes au chapitre des fonds obtenus pour les activités de recherche. C’est ce qu’a révélé la firme RE$EARCH Infosource en octobre dernier. L’entreprise torontoise a effectué une étude comparative des fonds obtenus par les 50 plus importantes universités canadiennes. Selon ses analyses, les chercheurs de Laval ont obtenu 268  millions  $ en 2007, une hausse de 9,4  millions  $ par rapport à l’année précédente. L’Université gagne un rang au classement général, devançant l’Université de Calgary (254  millions  $). Les 1344 chercheurs de Laval ont obtenu, en moyenne, 200  000  $ chacun.

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DES ALIMENTS «RICHES»

L’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels a reçu une aide financière de 6,5  millions  $ du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation. Ajoutée à la contribution de l’Université, cette aide permettra à l’Institut de réaliser des investissements de plus de 8 millions $ pour agrandir ses locaux de recherche et acquérir de l’équipement spécialisé. Fondé en 1999, l’organisme étudie les effets des aliments sur la prévention des maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Ce projet créera 60 emplois.

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Un télescope sur le cap Diamant http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/un-telescope-sur-le-cap-diamant-1042/ Fri, 09 Jan 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Tout a commencé le 30 novembre 1618, près de Tadoussac. Cette nuit-là, une comète zèbre le ciel. Le missionnaire récollet Joseph Le Caron, en séjour chez des Innus, effectue la toute première observation astronomique proprement dite de l’histoire du Québec.…

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Le professeur associé au Département de physique, de génie physique et d’optique a prononcé une conférence sur le thème «400 ans d’astronomie à Québec» lors du congrès annuel de la Fédération des astronomes amateurs du Québec, en octobre dernier.

Au XVIIe siècle, l’astronomie est une science en plein développement. La lunette astronomique est inventée en 1609. Et l’astronomie fait partie de la formation classique en sciences. «Un des mandats du Collège des Jésuites de Québec était de former des navigateurs à qui l’on enseignait comment s’orienter en mer par rapport aux étoiles», explique Yvan Dutil.

Le 10 décembre 1685, l’hydrographe français Jean Deshayes observe, de Québec, une éclipse. Il note l’heure à laquelle la Lune quitte l’ombre de la Terre. Ces observations faites à l’œil nu permettront à un astronome de Paris d’établir la longitude de la ville de Québec avec une erreur de seulement 102 km.

En 1769, l’arpenteur général du Canada, Samuel Holland, ainsi que Lemaire Saint-Germain, professeur de physique au Séminaire de Québec, participent à une expérience qui rallie plus de 150 astronomes de par le monde. «Dans le dôme d’observation aménagé dans la maison de Holland, ils ont observé, avec un télescope à réflexion, le passage de la planète Vénus devant le Soleil, un phénomène rare qui se produit environ une fois par siècle, raconte Yvan Dutil. Leurs observations combinées avec celles des autres astronomes ont permis de mesurer la distance de la Terre au Soleil.»

En 1850, un observatoire est érigé dans la citadelle de Québec. Edward D. Ashe en est le responsable. Quatorze ans plus tard, le commandant fait déménager les instruments sur le terrain de la ferme Bonner, sur les plaines d’Abraham. Là, un télescope équatorial est installé dans une tour surmontée d’un dôme. Ashe y fait l’observation des taches solaires. Il prend même des photos du Soleil au télescope.

L’observatoire de la ferme Bonner est démoli en 1936. En 1941, celui de la tour Martello 1, toujours sur les plaines d’Abraham, prend la relève pour deux décennies. Ce sera le dernier lieu de Québec consacré à la contemplation des astres. Le 27 avril 1978, l’Observatoire du mont Mégantic, cofinancé par l’Université Laval, démarre ses activités.

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