Archives des Automne 2019 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Fri, 21 Feb 2020 20:30:17 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 5 mythes sur les maux de dos http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-mythes-sur-les-maux-de-dos/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-mythes-sur-les-maux-de-dos/#comments Thu, 19 Sep 2019 17:30:35 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007688 La lombalgie – ou mal de dos – est un trouble, ponctuel ou chronique, qui affecte sans discrimination hommes et femmes, actifs et sédentaires, plus ou moins bien nantis partout sur la planète. Dans presque tous les pays, elle occupe …

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La lombalgie – ou mal de dos – est un trouble, ponctuel ou chronique, qui affecte sans discrimination hommes et femmes, actifs et sédentaires, plus ou moins bien nantis partout sur la planète. Dans presque tous les pays, elle occupe l’une des premières positions des maux répertoriés dans le rapport sur la charge mondiale de morbidité, de l’Organisation mondiale de la santé. Professeur au Département de réadaptation et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, Clermont Dionne étudie cette affection qui impose l’un des plus lourds fardeaux socioéconomiques liés à la santé. Selon lui, étant donné que le problème s’accroîtra avec le vieillissement de la population, il est impératif de combattre certaines idées reçues.

1- Le mal a une origine physiologique.
Douleur au dos et dommages physiques ne vont pas nécessairement de pair. «La douleur, explique Clermont Dionne, est un phénomène complexe dans lequel le cerveau et le système neurologique jouent un rôle capital. On peut la comparer à un système d’alarme qui lance un signal quand il y a un dérèglement physique. Toutefois, comme tout appareil de détection, ce système présente parfois des défaillances.» En effet, il arrive qu’un problème physiologique – comme une entorse lombaire – se résorbe, mais que la douleur demeure. On parle alors de douleur chronique.

Dans la majorité des cas, il est inutile de chercher la cause physiologique du mal. Il s’agit ou bien d’une douleur chronique ou bien d’un malaise passager. «Il faut savoir, indique le professeur, que les structures du dos sont très fortes. Habituellement, les douleurs s’estompent en moins de huit semaines.» Encore trop souvent prescrits, les examens radiologiques sont donc superflus. «En outre, ils ne permettent pas de voir les structures molles, et c’est souvent là que sont les blessures», déclare-t-il.

2- Les scolioses ou les gestes répétitifs sont les principales causes de la douleur.
Envisager la lombalgie comme un trouble biophysique est une approche complètement dépassée. «Les facteurs de risque, souligne le professeur Dionne, sont tout autant psychologiques et sociaux que physiques.» Ainsi, des facteurs comme la déviation de la colonne vertébrale, le transport de charges et les mouvements répétitifs ne sont pas prépondérants.

«Le mal de dos, révèle-t-il, est une problématique très complexe. Par exemple, selon les modèles mathématiques, la détresse psychologique est intimement liée à ce trouble.» En fait, une dizaine de facteurs, dont le tabagisme, l’obésité et la dépression, sont impliqués et aucun n’est dominant. «Les interactions entre tous ces facteurs doivent être prises en compte pour une meilleure compréhension de cette maladie», ajoute-t-il.

3-La prise de certains médicaments est efficace.
Malheureusement, il n’existe pas de remède miracle. Selon Clermont Dionne, il est possible, pendant quelques jours, de prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme de l’ibuprofène) pour soulager la douleur, mais ce traitement pharmacologique doit être temporaire. «La prise de médicaments, dit-il, est inutile. L’acétaminophène n’est pas recommandé et les opioïdes sont trop prescrits dans les cas de lombalgie. Pour ce qui est du cannabis médical, on sait encore trop peu de choses à son sujet.»

Fait aberrant, le mal de dos est probablement l’une des causes de la crise des opioïdes au Canada, alors que ces derniers constituent un traitement inefficace. Le chercheur rappelle que se procurer de telles substances auprès de personnes à qui elles sont prescrites est dangereux.

4- Il est recommandé de rester au lit.
L’immobilité n’est pas la solution. «On peut rester au lit un jour ou deux, admet le professeur Dionne, mais il faut reprendre rapidement ses activités, sinon le corps va souffrir d’un déconditionnement et le retour à la santé sera plus long. Le message est simple: il faut rester actif, malgré la douleur.»

Toutefois, l’activité peut être faible. Des professionnels de la santé sont en mesure de guider les patients sur les exercices à pratiquer. Le yoga ou le taï-chi sont souvent proposés. «Ce qu’il faut retenir, indique le chercheur, c’est que toutes les solutions passives sont à proscrire: médicaments, traction de la colonne, alitement… Même la chirurgie n’est recommandée que pour des cas exceptionnels. Il faut vraiment privilégier les modalités actives.»

5- On peut prévenir efficacement les maux de dos.
Il n’existe aucune donnée probante sur un quelconque moyen de prévenir la lombalgie. «Les gens pensent souvent à tort que leur mal de dos a été causé par un mouvement qu’ils ont fait au travail ou ailleurs et ils éviteront de refaire le même geste. Pourtant, il n’existe aucune preuve que bannir un mouvement écartera définitivement la douleur», déclare le professeur.

La lombalgie étant désormais étudiée selon un modèle biopsychosocial, les seules actions proposées pour la prévenir sont les recommandations générales pour maintenir une bonne santé: bonne alimentation, exercice physique régulier, saines habitudes de vie, abandon du tabagisme… Bref, le bien-être général favorise la santé du dos.

 

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Prenons-nous trop de médicaments? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/prenons-nous-trop-de-medicaments/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/prenons-nous-trop-de-medicaments/#respond Thu, 19 Sep 2019 17:25:01 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007705 Faites le test. Ouvrez la porte de votre pharmacie à la maison. Combien y comptez-vous de médicaments? Mais surtout, combien en consommez-vous sur une base régulière? Selon les dernières données de Statistique Canada, 41% des Canadiens de 6 à 79 …

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Faites le test. Ouvrez la porte de votre pharmacie à la maison. Combien y comptez-vous de médicaments? Mais surtout, combien en consommez-vous sur une base régulière? Selon les dernières données de Statistique Canada, 41% des Canadiens de 6 à 79 ans avalent au moins une pilule sur ordonnance de façon régulière. En faites-vous partie?

«On remarque une augmentation du nombre de médicaments prescrits depuis une vingtaine d’années», signale Sandra Bélanger, pharmacienne et chargée d’enseignement en pharmacie sur le campus.

Quand on s’attarde au pilulier de chaque Canadien, on remarque qu’il est souvent bien garni: jusqu’à 70% des 65-79 ans prennent plus d’un médicament chaque jour. Un aîné sur quatre collectionnait même plus de 10 catégories de pilules dans son dossier pharmaco­logique en 2016, selon l’Institut canadien d’information sur la santé. Pourquoi? «Le personnel médical suit les lignes directrices et traite chaque maladie individuellement au lieu de regarder le portrait global», explique Caroline Sirois, professeure au Département de médecine sociale et préventive, et chercheuse au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval. C’est une des explications. Mais le phénomène de polymédication – plusieurs prescriptions – reflète aussi les avancées de la médecine, souligne Sandra Bélanger. D’abord, les gens sont davantage traités à domicile qu’en milieu hospitalier, ce qui fait augmenter le nombre de médicaments sur ordonnance pris à la maison. Également, on diagnostique et on soigne les maladies plus rapidement qu’avant, et le nombre de médicaments disponibles a explosé. Par exemple, plusieurs nouveaux traitements pour l’asthme ont été mis sur le marché depuis 10 ans. «On traite les maladies chroniques, comme le diabète, de façon plus combative, ajoute Caroline Sirois. Qui plus est, on donne maintenant des médicaments pour prévenir plusieurs problèmes de santé, comme l’ostéoporose et le cholestérol.»

On vit plus vieux aussi. Et plus on vieillit, plus le corps se détériore, ce qui augmente le risque de maladie chronique et toute la médication qui vient avec elle. Ainsi, toujours selon Statistique Canada, 83% des 65-79 ans prennent au moins un médicament sur ordonnance de manière régulière, alors que le taux est de 12% pour les 6-14 ans.

Mais toutes ces prescriptions de médicaments sont-elles appropriées et justifiées? Certaines oui, d’autres non. Les somnifères, notamment, sont particulièrement populaires, mais souvent non nécessaires. «Les Québécois en consomment trois fois plus que les autres Canadiens», rapporte France Légaré, professeure au Département de médecine familiale et de médecine d’urgence.

Des aînés mal médicamentés
La population âgée du Québec est particulièrement «friande» de ces pilules pour dormir, notamment les benzodiazépines prescrites pour gérer les troubles de sommeil et l’anxiété. «Jusqu’à 25% des aînés québécois en consomment régulièrement, comparativement à 10% dans les autres provinces et aux États-Unis», précise Philippe Voyer, professeur à la Faculté des sciences infirmières.

Le Québec est également la province qui prescrit le plus d’antipsychotiques chez les personnes de 65 ans et plus atteintes de la maladie d’Alzheimer. Entre 30 et 50% des résidents en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) atteints de cette maladie neuro­dégénérative en prennent, sans que cela ne soit toujours indiqué. Ces médicaments sont souvent utilisés pour contrôler les symptômes comportementaux et psycho­logiques liés aux troubles neurocognitifs majeurs, comme l’alzheimer. «Ils ne sont pourtant pas efficaces pour gérer l’agitation verbale, l’errance ou la résistance aux soins, affirme Philippe Voyer. On les donne parfois pour leur effet sédatif en présence de comportements dangereux pour la personne ou son entourage, mais cela ne règle pas le problème sous-jacent.» L’infirmier explique que la médication peut en revanche affecter négativement les fonctions cognitives et l’autonomie de la personne et, ultimement, sa qualité de vie. Il faut plutôt tenter de chercher la cause de l’agressivité et de l’agitation, qui peuvent être provoquées notamment par l’ennui, la sous-stimulation, la douleur ou, ironiquement, d’autres médicaments.

Fait inquiétant, les benzodiazépines, qui incluent l’Ativan, et certains antispychotiques font partie d’une liste de médicaments qui sont jugés potentiellement inappropriés pour les aînés par l’American Geriatrics Society. Vingt pour cent de la population âgée du Québec consommerait régulièrement de tels médicaments, qui s’avèrent plus dangereux qu’utiles à cause de leurs effets secondaires. «Ces molécules devraient être prises temporairement, soutient Philippe Voyer. Par exemple, après 30 jours d’Ativan en continu, il n’y a plus vraiment d’effet médical important sur l’anxiété et le sommeil. La pilule devient alors un placebo qui n’est pas nécessaire.» Le chercheur du Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec rappelle que les benzodiazépines altèrent l’attention et la concentration. Elles fragilisent le cerveau et augmentent le risque de chutes, d’accidents de la route et même de développer l’alzheimer. Les antipsychotiques, quant à eux, augmentent l’agitation et les tremblements, ainsi que le taux de mortalité. Ils ne devraient pas être consommés plus de trois mois.

«Nous savons maintenant que des personnes âgées se sentent plus mal que bien avec leurs multiples médicaments, poursuit-il. Des études démontrent que, lorsque des professionnels de la santé font équipe pour faire une déprescription judicieuse, on augmente la vigilance des aînés et leur capacité d’interagir avec leur entourage, et on baisse le taux de mortalité.»

Augmenter les performances?
Chez les plus jeunes, ce sont les psychostimulants qui ont la cote. Le nombre d’ordonnances pour ces médicaments utilisés pour traiter les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) a doublé chez les moins de 25 ans depuis 2005. Et pas nécessairement parce qu’il y a plus de cas de TDAH. Plusieurs consomment les psycho­stimulants pour augmenter leurs performances scolaires ou sportives. Ils arrivent à s’en faire prescrire facilement en évoquant des problèmes de concentration, d’hyper­activité et d’impulsivité. Et si un médecin refuse de leur en prescrire, ils s’en procurent auprès d’amis qui en ont. Le phénomène est très mal documenté, mais il semblerait que de 5 à 35% des étudiants du collégial et de l’université utilisent les psycho­stimulants pour passer à travers leur cheminement scolaire (on ne sait pas si ces chiffres incluent les personnes aux prises avec un TDAH ou non).

«Le phénomène n’est pas nouveau, soutient Sandra Bélanger. Depuis toujours, jeunes, mais aussi moins jeunes, recherchent des moyens pour réussir dans des milieux compétitifs et contingentés.» Il y a eu les amphétamines entre 1920 et 1950, avec un retour au début des années 2000, la cocaïne dans les années 1990, puis toutes sortes de médicaments psychostimulants comme le Ritalin et l’Adderall plus récemment. «L’attrait pour ces molécules s’est particulièrement renforcé ces 15 dernières années, alors que la société est de plus en plus axée sur la performance», de dire Claude Rouillard, professeur au Département de psychiatrie et de neuro­sciences et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, axe Neurosciences. Les gens croient – à tort – que ces médicaments vont les aider à combattre la fatigue et leur donner plus d’énergie pour faire plusieurs choses en même temps. «Il s’agit en fait d’une sensation faussée, ajoute le spécialiste. Oui, ces molécules stimulent l’activité cérébrale lorsqu’on a réellement un problème d’attention et qu’on prend les bonnes doses aux bons moments dans la journée. Si ce n’est pas le cas, on finit par souffrir de l’effet inverse, soit de fatigue et d’un manque d’énergie, et de toutes sortes d’effets secondaires, comme des maux de tête et des maux de ventre.»

À long terme, la consommation détournée de ces mé­dicaments amène en effet le corps à en vouloir toujours plus pour ressentir l’effet stimulant. Ce phénomène appelé tolérance peut être relativement important pour ce type de médicaments, en fonction de la fréquence et de la dose consommée. Le jeune peut aussi développer des problèmes de sommeil et de fatigue extrême. S’il prend d’autres médicaments pour de réels problèmes de santé, comme de l’anxiété diagnostiquée, les psycho­stimulants peuvent les aggraver. Et il y a la dépendance psycho­logique: très vite, les jeunes associent leur performance à la substance. S’ils arrêtent de consommer, ils ont peur de mal réussir et ils deviennent anxieux. «Le problème les suit sur le marché du travail. Ils vont prendre de petites doses de psychostimulants pour augmenter leur créativité, leur énergie physique et intellectuelle, sans paraître intoxiqués», soutient Claude Rouillard. Ces substances deviennent une béquille sans laquelle ils ne peuvent fonctionner. «Les jeunes doivent savoir qu’il n’y a aucune preuve scientifique à l’effet que ces substances augmentent les performances scolaires ou professionnelles, même s’ils ont l’impression que oui. C’est souvent un effet placebo», poursuit-il.

Reste que les jeunes semblent croire que le jeu en vaut la chandelle. Un jeune sur huit a déjà consommé des médicaments d’ordonnance à des fins non médicales. Soixante-dix pour cent les avaient trouvés à la maison.

Mission déprescription
Le Québec doit resserrer l’utilisation des médicaments, croit France Légaré. Avec son collègue Michel Labrecque, professeur au même département qu’elle, la médecin de famille a montré qu’il était possible de réduire de 50% les ordonnances d’antibiotiques de première ligne, par exemple pour les infections des voies respiratoires supérieures (pharyngite, bronchite), en discutant des bénéfices et des effets secondaires avec les patients. Et ce, sans nuire à la santé des gens. «Ce type d’antibiotiques n’est efficace que pour une personne sur dix, alors que sept personnes vont guérir sans médication», soutient-elle.

Selon la revue Cochrane parue en 2017, l’approche par décision partagée, à laquelle souscrit France Légaré, permet de diminuer l’utilisation des médicaments. Le principe est simple: exposer aux patients les différents choix de traitements, avec leurs bons et leurs mauvais côtés. «Le médecin doit parler du taux d’efficacité, des risques, des zones grises, afin que le patient choisisse l’option qui lui semble la meilleure pour lui», explique la médecin de famille.

Philippe Voyer croit également qu’on peut diminuer le recours à la médication avec une bonne formation du personnel soignant et une révision de l’organisation du travail. C’est le cas pour le delirium – un désordre de l’état mental affectant le niveau de conscience, la cognition, l’attention, la mémoire et le comportement – qui touche particulièrement les aînés hospitalisés. «On traite souvent de façon précipitée ce syndrome avec des antipsychotiques, ce qui est à éviter, car ces médicaments peuvent augmenter l’agitation et les chutes, et même prolonger la durée du delirium.» Qui plus est, il est possible de prévenir le delirium dans 50% des cas par un ensemble d’interventions non pharmacologiques visant l’hydratation, l’alimentation, le sommeil, la mobilité, etc.

De son côté, le gouvernement a commencé à prendre le taureau par les cornes en imposant des limites de remboursement pour certaines molécules, comme les psycho­stimulants. «Il faudrait aussi que la physio­thérapie, la psychothérapie et le soutien social soient plus accessibles», croit Philippe Voyer. Cela n’est pas le cas actuellement. Les Québécois se font plus facilement rembourser les médicaments que l’aide psychologique, par exemple.

«Il faut cesser de banaliser la surutilisation ou la mauvaise utilisation des médicaments, enchérit par ailleurs Caroline Sirois. Les médecins devraient toujours établir clairement dès le départ avec leurs patients la durée limite d’un traitement afin d’éviter les escalades. De plus, toute l’équipe médicale doit se concerter pour réviser régulièrement la liste de pilules d’un patient en pesant les pour et les contre.» Elle ajoute que les pharmaciens ont un rôle important à jouer en conscientisant les patients aux risques d’une mauvaise utilisation des médicaments et à l’importance de respecter les doses prescrites.

Et vous, êtes-vous prêt pour un petit ménage de vos pilules?

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Lisez le témoignage d’une donatrice sur la responsabilité des futurs pharmaciens quant à l’usage des médicaments.

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Stéphan La Roche: un homme et son musée http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/stephan-la-roche-un-homme-et-son-musee/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/stephan-la-roche-un-homme-et-son-musee/#comments Thu, 19 Sep 2019 17:20:17 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007718 En 1988, le Musée de la civilisation ouvre ses portes à Québec. Alors étudiant à la Faculté de droit, Stéphan La Roche (Droit 1989) y occupe son tout premier emploi. Guide-animateur durant l’été et les fins de semaine, …

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En 1988, le Musée de la civilisation ouvre ses portes à Québec. Alors étudiant à la Faculté de droit, Stéphan La Roche (Droit 1989) y occupe son tout premier emploi. Guide-animateur durant l’été et les fins de semaine, il est loin de se douter que, près de 30 ans plus tard, il sera à la barre de l’établissement. «Déjà, j’aimais aller à la rencontre des gens et leur faire découvrir de belles expositions», explique avec enthousiasme l’homme affable aujourd’hui dans la jeune cinquantaine. Depuis l’automne 2015, il est directeur général des Musées de la civilisation à Québec. L’ensemble comprend le Musée de l’Amérique francophone et le Centre national de conservation et d’études des collections, et fait l’envie de plusieurs institutions muséales à travers le monde.

D’abord, le droit
Né à Charny, en banlieue de Québec, Stéphan La Roche a grandi au sein d’une famille où l’on valorisait la culture. Un père collectionneur de tableaux, des parents qui voyageaient beaucoup et allaient au spectacle lui ont servi de précieux guides. Plutôt solitaire et réservé à l’école primaire, le jeune Stéphan s’est senti pousser des ailes dès le début de ses études secondaires au Petit Séminaire de Québec.

«Des activités parascolaires comme le journal étudiant et le conseil étudiant ont grandement facilité mon intégration, confie-t-il. J’ai aussi beaucoup joué dans des pièces de théâtre. J’en ai même écrit une avec des camarades de classe!» À la fin de ses études collégiales, Stéphan La Roche songe d’ailleurs à se présenter aux auditions du Conservatoire d’art dramatique de Québec. Ses parents l’incitent à choisir plutôt le droit – une formation qui, disent-ils, ouvre beaucoup de portes –, précisant à leur fils qu’il sera toujours temps pour lui de s’ajuster si son attirance pour le théâtre persistait. Pour illustrer cet argument, son père lui donne l’exemple du comédien Rémy Girard, qui a d’abord étudié en droit à l’Université Laval avant de mener une fructueuse carrière de comédien. «J’ai suivi son conseil et je me suis vite découvert un grand intérêt pour le droit. Encore aujourd’hui, ma formation juridique me sert dans la manière d’aborder un dossier ou de préparer une réunion. Mais je continue à croire que j’avais un certain talent de comédien», assure le directeur, un sourire au coin des lèvres.

Frais émoulu de l’École du Barreau, le diplômé décroche en 1990 un emploi à la Direction des affaires juridiques du Secrétariat du Conseil du trésor. Il y demeure deux ans, avant de se retrouver sans emploi, en raison de la mauvaise situation économique. Peu après, il croise par hasard celui qui avait été son mentor au Parlement étudiant à la Faculté de droit, André Boulerice, député de la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques. Ce dernier est à la recherche d’un assistant parlementaire et propose à Stéphan La Roche de poser sa candidature. L’offre arrive à point nommé pour le jeune avocat, qui occupera ce poste jusqu’à ce qu’on lui propose, deux ans et demi plus tard, d’être directeur de cabinet adjoint, d’abord à l’Assemblée nationale, puis au cabinet de la ministre de la Culture et des Communications, Louise Beaudoin. Cette porte d’entrée dans la sphère culturelle agit sur lui comme une véritable révélation. «J’ai compris que c’était dans ce monde que je me sentais heureux et utile. Le patrimoine, les arts et la scène: toutes mes passions étaient réunies.»

Réseauter à Paris
Au début des années 2000, Stéphan La Roche n’a pas encore 30 ans quand, après avoir été secrétaire du conseil d’administration du Conseil des arts et des lettres, puis directeur général de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) au Bureau de la Capitale-Nationale, il se voit offrir d’être directeur des services culturels à la Délégation générale du Québec à Paris. Ce séjour de presque quatre ans dans la Ville Lumière lui permet de développer un important réseau de contacts en France et dans d’autres pays d’Europe. Interrogé sur cette époque trépidante de sa vie marquée par des rencontres exceptionnelles, il évoque avec émotion une soirée passée en compagnie du chanteur et poète Gilles Vigneault.

«C’était le 19 février 2001 et Charles Trenet, ce monstre sacré de la chanson française, venait tout juste de mourir. Je soupais au restaurant avec Gilles Vigneault, qui ignorait la nouvelle. Quand je la lui ai apprise, il a eu un choc. Tout doucement, il a entonné une chanson de Trenet, avant d’enchaîner avec une deuxième, puis une troisième chanson. Tout le restaurant s’est arrêté pour l’écouter. Un moment magique.»

Douter puis plonger
De retour à Québec, en 2004, Stéphan La Roche entend parler du projet de transformation du Palais Montcalm en Maison de la musique. Le chantier est commencé, mais il lui semble que la construction n’avance pas aussi rapidement qu’elle le devrait. Après avoir rencontré Jean-Paul L’Allier, maire de Québec à l’époque, ce féru de musique classique et de théâtre élabore un plan d’affaires qui enchante à tel point le dirigeant de la Ville et son équipe qu’il se voit nommé directeur général du nouveau Palais Montcalm. Quatre ans plus tard, Stéphan La Roche devient directeur de la musique et de la danse au Conseil des arts et des lettres du Québec, avant qu’on lui propose en 2015 le poste de directeur général des Musées de la civilisation. Étonnamment, il a hésité avant de donner sa réponse. «Je me suis dit qu’il devait sûrement exister quelqu’un de plus qualifié que moi. C’est très sain de douter dans la vie. Les gens qui ne doutent pas sont souvent des gens insupportables», lance-t-il dans un grand éclat de rire. Ce qui l’a fait pencher? La barque datant du Régime français qu’on peut voir dans le hall du Musée! L’artéfact avait été mis au jour à l’occasion de fouilles archéologiques menées en 1985, juste avant la construction de l’édifice. C’est son frère, l’archéologue Daniel La Roche, qui l’avait découverte. «Je me suis dit que c’était presque une affaire de famille, tout ça. J’ai donc accepté!», confie-t-il à la blague.

Susciter l’émerveillement
À titre de directeur général, Stéphan La Roche travaille à conclure des ententes et des partenariats avec d’autres musées, que ce soit pour faire circuler des expositions ou pour en accueillir. Dans cette organisation et dans la gestion des collections, il est aidé par une équipe chevronnée sans laquelle, tient-il à préciser, rien ne serait possible. Julie Lemieux (Droit 1993), successivement consultante et secrétaire générale pour le Musée de la civilisation en 2018 et 2019, l’a souvent côtoyé. «C’est quelqu’un de très humain et de très accessible, à qui on peut s’ouvrir facilement, dit cette ancienne conseillère municipale à la Ville de Québec. Il est capable de détecter le meilleur dans chaque personne. C’est aussi un visionnaire qui possède une conscience aiguë du rôle que peut jouer le musée dans la société.»

Lorsque les gens reviennent d’une visite au Musée de la civilisation, Stéphan La Roche souhaite qu’ils en ressortent changés, pour ne pas dire émerveillés. Parce qu’ils y ont passé un moment agréable, y ont appris toutes sortes de choses avec, en prime, une conscience élargie de l’histoire et de la société. De la même manière qu’il en est fier, le directeur désire que les Québécois se l’approprient et s’enorgueillissent d’une telle institution, soulignant que «des musées comme celui-là, sur la planète, il n’y en a pas beaucoup.»

Depuis son arrivée à la tête de l’établissement, on lui doit une série d’expositions comme 25 x la révolte, Observer, Comme chiens et chats, Cerveau à la folie, Mon sosie a 2000 ans, Londres et, bien sûr, Hergé à Québec vue par 420 000 personnes en 5 mois, un record en 30 ans d’existence. Y en a-t-il une dont il est particulièrement fier? À cette question, Stéphan La Roche répond que c’est comme demander à des parents de désigner leur enfant préféré dans la famille. «On a envie de répondre qu’on les aime tous également, soutient-il. Cela dit, je suis très content des plus récentes, Venenum, un monde empoisonné et Curiosités du monde naturel, qui traitent d’aspects complémentaires à la science, à la nature et à la biodiversité.»

Redonner au suivant
Pour l’avenir, parmi les projets qui lui tiennent à cœur, figure la transformation du Musée de l’Amérique francophone, laquelle devrait être complétée en 2024. Stéphan La Roche souhaite y recréer ce qu’était autrefois le Musée du Séminaire, en y adjoignant une Maison des sciences. Ce chantier passe par la mise en valeur de la collection du Séminaire – plus de 225 000 objets, tableaux et pièces de mobilier – actuellement gérée par le Musée de la civilisation. Y participent plusieurs partenaires, dont la Bibliothèque des livres rares et anciens du Séminaire de Québec, l’École d’architecture et le Département des sciences historiques de l’Université Laval. Un genre de retour aux sources pour ce diplômé très attaché à ses racines «lavalloises» et membre du Conseil d’administration de l’Université depuis avril 2018. Il veut pouvoir redonner à son alma mater qui, dit-il, a servi de bougie d’allumage à son riche parcours. La mise en valeur de la collection du Séminaire, ajoute-t-il, représente probablement l’un des plus beaux rôles qu’il aura à jouer au cours de sa carrière. Stéphan La Roche dit peut-être vrai lorsqu’il affirme avoir un certain talent de comédien. Mais sa capacité à jouer de grands rôles, elle, ne fait aucun doute. 

***
Un heureux partenariat
Par Manon Plante

Depuis la nomination de Stéphan La Roche au poste de directeur général des Musées de la civilisation, plusieurs membres de la communauté universitaire ont apporté leur contribution aux expositions et activités du complexe muséal.

Trois expositions, entre autres, ont été réalisées en partenariat avec l’Université. Manger ensemble, présentée du 30 mars au 21 août 2016, portait sur le patrimoine alimentaire du Québec et a bénéficié des savoirs et des compétences de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique, dirigée par le professeur Laurier Turgeon. L’exposition Nano­technologies: l’invisible révolution, tenue du 9 mars 2016 au 15 octobre 2017, présentait les nombreuses applications des technologies de l’infiniment petit. Les professeurs Mario Leclerc, Jean-François Morin et Normand Voyer, du Département de chimie, ainsi que le professeur Marc-André Fortin, du Département des mines, de la métallurgie et des matériaux, ont étroitement collaboré à sa création. Finalement, Cerveau à la folie, présentée du 17 mai 2017 au 11 mars 2018, mettait en lumière les forces et les faiblesses de l’organe le plus fascinant du corps humain, notamment grâce à l’apport de plusieurs chercheurs du Centre de recherche CERVO. Les professeurs Yves De Koninck, Simon Duchesne, Christian Éthier, Pierre Marquet, Catherine Mercier et Pascale Tremblay, de la Faculté de médecine, ainsi que les professeurs Carol Hudon et Philip Jackson, de l’École de psychologie, ont été invités à prononcer des conférences en marge de cette exposition.

Plusieurs étudiants, professeurs et employés de l’Université ont également participé à la réalisation d’autres expositions. Soulignons, par exemple, le travail du professeur Jean-François Gauvin, du Département des sciences historiques, qui a été conseiller scientifique pour les modifications et les ajouts apportés à Curiosités du monde naturel, créée par le Natural History Museum de Londres. Évoquons aussi la contribution de Gilles Barbeau, professeur à la Faculté de pharmacie, à Venenum, un monde empoisonné, ainsi que celle de Nancy Couture, chargée de cours au Département de sociologie, et de Stéphanie Hamel, étudiante au baccalauréat intégré en sciences historiques et études patrimoniales, à Sortir de sa réserve: 400 objets d’émotion.

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Aller à l’école pour toute la vie http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/aller-a-lecole-pour-toute-la-vie/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/aller-a-lecole-pour-toute-la-vie/#respond Thu, 19 Sep 2019 17:15:14 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007700 Avec la robotisation et l’intelligence artificielle qui gagnent toujours plus de terrain sur le marché du travail, il n’est pas surprenant d’annoncer que d’ici 5 à 7 ans près de 40% des emplois que nous connaissons vont radicalement changer. Et …

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Avec la robotisation et l’intelligence artificielle qui gagnent toujours plus de terrain sur le marché du travail, il n’est pas surprenant d’annoncer que d’ici 5 à 7 ans près de 40% des emplois que nous connaissons vont radicalement changer. Et la fabrication manufacturière ne constituera pas le seul domaine touché par ces changements. De la soumission d’assurances en ligne aux transactions bancaires, en passant par les actes notariés, l’arrivée de ces nouveaux outils bouleverse déjà bon nombre des métiers que nous connaissons et donc la formation qui leur est associée.

Cette révolution en marche a des répercussions sur les salariés d’aujourd’hui, ainsi que sur ceux et celles qui se forment aux professions de demain. «Pour les personnes dont le profil professionnel correspond à cette révolution, il s’agit d’une chance géniale, s’exclame Jonas Masdonati, professeur associé au Département des fondements et pratiques en éducation. Par contre, les recherches montrent que les changements dans l’emploi ont aussi des effets délétères chez beaucoup de gens. L’insécurité augmente ainsi que le stress, ce qui nuit à leur santé et à leurs performances.»

Les clés de l’adaptation
Les soubresauts actuels du monde professionnel entraînent leur lot de défis. Ainsi, mieux vaut disposer d’une préparation adéquate pour emprunter ces nouveaux sentiers, encore largement inconnus. Interrogé sur l’éventail des compétences et des connaissances à acquérir, Jonas Masdonati préfère évoquer ce qu’on appelle les compétences transitionnelles (ou transversales). Autrement dit, la nécessité, dans un premier temps, d’apprendre à se connaître, à cerner ses propres motivations, ses intérêts; dans un deuxième temps, de mettre en valeur ses talents de communication pour montrer ses forces au sein d’un réseau; finalement, de développer sa capacité à explorer le marché du travail afin de concevoir des projets en adéquation avec ses objectifs.

«Dès la fin du cégep, sans forcément s’arrêter à un métier, les jeunes doivent réfléchir au type de personne qu’ils veulent devenir, insiste-t-il. Quelles sont mes valeurs? Quelle vision ai-je de ma vie future? Le projet professionnel ne constitue qu’un aspect de cette réflexion.»

Spécialisé dans le domaine des sciences de l’orientation, ce chercheur au Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail remarque toutefois que cette responsabilité de s’adapter à un marché du travail mouvant n’incombe pas qu’aux salariés. L’entreprise et les pouvoirs publics doivent aussi s’assurer que les travailleurs ont les moyens d’apprendre tout au long de leur vie. Après tout, ces deux instances tiennent à une main-d’œuvre disponible et à une population en santé.

Professeur au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, Didier Paquelin partage cette vision d’un apprentissage en continu. Il constate d’ailleurs qu’«apprendre à apprendre» fait partie du plan mis de l’avant par le gouvernement du Québec dans sa Politique de la réussite éducative lancée en 2017. «Le monde du travail bouge énormément, résume le chercheur, et il faut disposer maintenant de compétences-clés stables permettant d’appréhender ce mouvement.»

L’apprentissage actif
À ses yeux, la pédagogie doit aussi s’adapter à ces changements en misant sur le développement de l’esprit critique. Également sur la participation des étudiants dans la classe. Comme illustration, il nomme le co­design pédagogique, une innovation qui favorise ce genre d’adaptation. «Selon cette approche, les étudiants et les professeurs participent de concert à la conception du cours, afin de trouver les activités favorisant les prochains apprentissages», décrit Didier Paquelin. Les étudiants qui suivent ce type de formation tiennent un journal de bord pour consigner après chaque séance ce qu’ils ont appris et ce qu’ils aimeraient apprendre. Rapidement, l’enseignant peut voir les notions acquises et s’ajuster aux besoins individuels des élèves. «Déjà, certains pédagogues de la Faculté des sciences de l’éducation mettent en application ce modèle», note le professeur.

En outre, un mode d’apprentissage actif, proche du monde réel grâce aux mises en situation, répond davantage à la façon de faire des apprenants actuels, eux qui apprécient qu’on reconnaisse au passage leurs acquis extrascolaires. Bref, loin de l’image d’un vase qu’on emplit de savoirs, l’apprenant se retrouve donc impliqué dans son propre apprentissage.

Toujours dans cette vague, l’Université Laval travaille à la mise en place d’une plateforme numérique d’apprentissage d’avant-garde, dont les détails devraient être dévoilés à l’automne 2020. Destiné à soutenir le développement d’une offre de formation concertée allant de l’enseignement collégial et universitaire à la vie professionnelle et même au-delà, cet environnement vise à mettre en commun les expertises et les ressources pour le bénéfice des apprenants à vie.

Autre exemple d’adaptation à cette vision éducative de l’apprenant à vie, l’Université Laval annonçait en juin 2018, à la suite d’un investissement de 6M$ du Conseil du trésor, la création de l’Académie des transformations numériques. Ce projet permettra à l’Université d’accompagner l’État québécois, les organisations et les entreprises du Québec dans l’acquisition des compétences requises pour sortir gagnants dans ce monde du savoir et du travail en pleine ébullition. Les chercheurs de l’Académie, qui sera mise en place sur le campus, s’efforceront notamment de comprendre quels postes de la fonction publique québécoise vont changer d’ici peu et comment leurs titulaires pourraient s’y adapter. Par exemple, dès cet automne, l’Académie offrira des formations sur les villes intelligentes, l’intelligence d’affaires et la gestion innovante.

Être acteurs du changement
Il faut dire que bon nombre d’employés ont l’impression de naviguer à vue avec les transformations du marché de l’emploi. Oui, le manque actuel de main-d’œuvre ouvre plus grandes les portes, mais même des professions bien connues vivent actuellement de véritables mutations. Ainsi, depuis l’avènement, dans certaines compagnies de recrutement, de logiciels de reconnaissance faciale pour présélectionner des candidats pour un poste, les recruteurs doivent réfléchir aux paramètres pour n’exclure aucune personne au potentiel intéressant. De leur côté, les médecins travaillent maintenant avec des robots pour opérer à distance, tandis que les comptables revoient leur approche d’analyse des données grâce à l’automatisation des tâches. Jusqu’aux conseillers d’orientation qui doivent revoir la façon dont ils présentent aux jeunes le marché du travail et ses perspectives de carrière.

Consciente de cette réalité en mouvance, la Direction générale de la formation continue (DGFC) s’interroge sur les pratiques à mettre sur pied pour que les humains demeurent les acteurs de ces changements à venir. Elle se rapproche également davantage des entreprises et des organismes publics pour appréhender de quelle manière les postes évoluent. C’est une façon d’offrir des formations plus stratégiques qui permettront aux employés de mieux anticiper les changements à venir et de s’y adapter. Les gestionnaires des organisations se retrouvent donc en première ligne pour préparer les équipes à vivre les changements numériques anticipés.

«Je pense que les responsables des ressources humaines dans les organisations prennent de plus en plus conscience de la nécessité d’accompagner les employés dans les mutations actuelles du monde du travail, reconnaît André Raymond, directeur du Service de placement de l’Université Laval et de la DGFC. Non seulement doivent-ils vérifier que les employés ont acquis de nouvelles compétences, mais il leur faut aussi s’assurer que le niveau d’anxiété de ceux-ci a diminué.»

Plusieurs formations leur fournissent donc des outils en management afin de les aider à informer et, surtout, à impliquer les salariés dans ce processus. Souvent modulables et surtout actives, elles mêlent entrevues, vidéos, quiz afin d’éveiller l’intérêt des participants pour un sujet donné. Profitant du savoir des chercheurs qui l’entourent, la DGFC propose également des nanoprogrammes qui ne débouchent pas forcément sur des crédits liés à un cursus spécifique. Un avocat, par exemple, peut recevoir une courte mise à niveau sur un aspect novateur de sa profession, sous forme d’introduction. Si le sujet l’intéresse, il a le choix de compléter sa formation, de la faire créditer ou de l’intégrer, par exemple, dans un certificat.

«Ce sont des formations de type poupée gigogne, car on peut s’arrêter à l’introduction ou continuer, précise André Raymond. Le cannabis et les blockchains, d’un point de vue juridique, font partie des nouveaux sujets explorés. La logistique intelligente et les services de première ligne en santé mentale pourraient s’ajouter bientôt.» D’autres personnes décident, elles, de suivre des formations sous forme de certificats pour disposer d’outils directement applicables à leur métier en changement. 

La santé par l’école
Cet apprentissage en continu ne se limite pas à des objectifs professionnels, loin de là. Dans son rapport synthèse La santé cognitive, une nouvelle cible pour vieillir en santé, paru en 2017, l’Institut national de santé publique souligne que l’entretien des capacités cognitives d’une personne vieillissante contribue tout autant à son hygiène de vie qu’une activité physique régulière.

Par ailleurs, le succès constant de l’Université du 3e âge de Québec (UTA-Q), sise à l’Université Laval, témoigne que la soif d’apprendre n’a pas d’âge. Chaque année, environ 4000 personnes s’inscrivent à un ou plusieurs cours parmi les 250 activités au programme. «Plusieurs de nos professeurs sont des retraités de l’Université Laval ou d’un cégep qui ont toujours la flamme pour transmettre leurs connaissances, témoigne la coordonatrice de l’UTA-Q, Johanne L’Heureux. Nos étudiants, de leur côté, apprécient suivre leurs cours sur le campus pour l’ambiance estudiantine qui y règne. Ils aiment aussi rencontrer leurs enseignants et socialiser.»

Souvent composé d’anciens diplômés, ce public exigeant ne veut pas de formations de seconde zone. Inscrits essentiellement pour étancher leur curiosité, ces étudiants aînés se passionnent pour une variété de sujets qui vont des sciences à la création littéraire, en passant par la philosophie. Débarrassés des impératifs liés à l’obtention d’un diplôme ou à une formation indispensable pour s’adapter à un emploi, ils goûtent le plaisir d’apprendre enfin sans contraintes. Une tendance des plus actuelles dans un monde où l’accès à la connaissance et à la formation ne se limite plus à une génération ni à un lieu précis.

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Lier apprentissage et travail
Arrivée au ministère des Transports du Québec en 2010 à titre de chargée de projet en informatique, et ce, après avoir assumé plusieurs autres postes au gouvernement, Julie Guillemette a eu le sentiment de perdre pied. Tout allait trop vite. Les demandes s’accumulaient sur son bureau, elle n’arrivait plus à suivre. «J’étais tout le temps en mode urgence, se souvient-elle. Après deux ans de ce régime, j’ai eu besoin d’apprendre à envisager un projet étape par étape, sans en oublier aucune.»

Voilà pourquoi, en 2012, la fonctionnaire a choisi de s’inscrire au certificat sur mesure en gestion de projets offert par la Direction générale de la formation continue. Un second certificat a suivi, celui-là en gestion des organisations, puis un troisième, en leadership du management.

Elle qui n’avait terminé qu’une année universitaire, dans la vingtaine, a redécouvert le plaisir d’apprendre en groupe. «Nous passons une journée par mois à nous pencher sur des mises en situation, très proches de la réalité de notre travail, témoigne l’étudiante. Cela m’aide beaucoup à mieux appréhender certaines situations qui relèvent de mes fonctions au Ministère. En plus, je peux profiter des expériences des autres membres de ma cohorte, pour faire face à une situation avec un employé difficile, par exemple.»

Très engagée dans sa formation, Julie Guillemette suit un cours par mois, ce qui implique des lectures et des travaux à la maison, en plus d’une journée mensuelle en groupe sur le campus. Un investissement personnel qui lui demande des efforts, bien sûr, mais qui lui procure également un grand sentiment d’accomplissement personnel. La preuve, elle songe très sérieusement à entamer une maîtrise après l’obtention de son troisième certificat, puisque ces trois formations mises ensemble constituent l’équivalent d’un baccalauréat en administration.

«Je ne me vois pas arrêter mes études dans deux ans, avoue-t-elle. J’ai le sentiment d’être une personne très différente de celle que j’étais en 2012, lorsque j’ai commencé mon premier certificat.» Au contact des autres membres de la cohorte et grâce aux connaissances livrées par ses formateurs, Julie Guillemette a pris conscience de certaines réalités importantes en gestion. Plutôt que d’imposer ses décisions, elle laisse les membres de son équipe gérer leur projet, en ne se bornant pas à comptabiliser leurs résultats. Selon sa nouvelle vision de gestionnaire, l’humain occupe désormais le devant de la scène.

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Soif de connaissance
Infirmière-chef en chirurgie cardiaque pendant 30 ans, Andrée Bourgeois a ressenti un choc en prenant sa retraite au début des années 2000. Elle qui vivait dans un monde à 100 km/heure, où elle devait rapidement prendre des décisions, a fait face à un grand vide. «À 53 ans, je me sentais inutile, je manquais de stimulation intellectuelle», raconte-t-elle.

Quelques mois plus tard, aiguillée par la lecture d’une brochure portant sur l’Université du 3e âge de Québec, la retraitée s’y inscrit. Son appétit de connaissance et sa curiosité insatiable la poussent à assister à trois cours par semaine. Sa vie prend alors un nouveau tournant. «J’ai découvert des enseignants extra­ordinaires, s’exclame-t-elle. Par exemple, avec Louis Balthazar, professeur émérite au Département de science politique de l’Université Laval, nous avons suivi la campagne électorale de Barack Obama en 2012 et c’était passionnant. Moi qui avais peur de parler anglais et qui me cachais derrière mon mari en voyage, j’ai décidé de foncer et d’apprendre cette langue, à l’UTA-Q, bien sûr.» La qualité et la pertinence des programmes ont même influencé Andrée Bourgeois dans certains de ses choix de séjours à l’étranger. N’ayant auparavant jamais pensé à visiter Chicago, elle en a fait un projet, dit-elle, inspirée par le contenu d’un cours donné par l’historien Yves Tessier. Trois mois plus tard, elle arpentait la Ville des vents.

Persuadée de l’apport majeur de l’UTA-Q dans sa vie, Andrée Bourgeois a décidé son conjoint à plonger à son tour lorsqu’il a pris sa retraite voilà quelques années. Chaque session, maintenant, ils s’inscrivent à un ou deux cours, parfois aux mêmes, parfois pas. Et certaines notions apprises les suivent dans leur quotidien. Ainsi, dorénavant, lorsqu’ils voyagent, ils recherchent notamment les manifestations artistiques dont font mention leurs professeurs dans leur enseignement afin d’en profiter sous tous les angles.

Fidèle à l’UTA-Q depuis 18 ans, Andrée Bourgeois constate que sa façon d’apprendre est différente de ce qu’elle était durant sa formation d’infirmière. «J’y trouve un très grand intérêt, car je suis là par choix, et non par obligation, précise-t-elle. Sans compter que les professeurs sont passionnants. Cela me stimule vraiment.» L’apprenante et son conjoint ont même remis en question le choix de déménager à Montréal pour se rapprocher de leur fils unique. Certes, il y a bien une antenne de l’UTA-Q dans la métropole, mais c’est sur le campus, à Québec, que le couple a ses habitudes. Une raison suffisante pour décider d’y demeurer.

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Lisez les témoignages de trois diplômés sur la formation continue en Autriche, en République démocratique du Congo et en Chine.

 

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Tous pour la protection des enfants http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/tous-pour-la-protection-des-enfants/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/tous-pour-la-protection-des-enfants/#comments Thu, 19 Sep 2019 17:10:59 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007683 Depuis quelques années, les chiffres qui traduisent la violence envers les enfants semblent à la hausse. Et les tristes cas de figure se succèdent dans les médias. Faut-il y voir la manifestation d’un problème qui explose ou d’une plus grande …

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Depuis quelques années, les chiffres qui traduisent la violence envers les enfants semblent à la hausse. Et les tristes cas de figure se succèdent dans les médias. Faut-il y voir la manifestation d’un problème qui explose ou d’une plus grande prise de conscience de cette réalité? Pédiatre spécialisé en médecine sociojuridique à la retraite, professeur émérite du Département de pédiatrie et chef de file en protection de l’enfance, Jean Labbé pose son regard sur cette question sensible.

La maltraitance envers les enfants aurait-elle augmenté ces dernières années?
Mon expérience me porte à croire le contraire. Pour vérifier cette intuition, il est utile de faire une incursion dans le passé. Certes, il y a toujours eu de la maltraitance envers les enfants, mais l’histoire démontre que les choses s’améliorent, ce qui peut assurément contribuer à réduire le cynisme et le découragement des gens. Je trouve important de remettre les pendules à l’heure: il est inutile d’empirer les choses à propos d’un sujet aussi sérieux.

Comment s’est faite cette évolution?
Les changements ne sont pas apparus de façon constante ou linéaire. Plusieurs facteurs expliquent la diminution des mauvais traitements envers les enfants (voir le paragraphe ci-bas sur les droits de l’enfant). Maintenant, les enfants ont des droits; des lois les protègent. En matière d’éducation aussi, les mœurs ont changé. Par exemple, les corrections physiques ne sont plus tolérées. Les enfants ne sont plus élevés à coups de bâton, une pratique qui, malheureusement, s’est perpétuée longtemps, de génération en génération. Aujourd’hui, ce n’est plus acceptable. Une plus grande sensibilisation à la maltraitance et à ses conséquences au sein de la société au fil du temps a favorisé cette prise de conscience.

Cette sensibilisation accrue à la violence envers les enfants peut-elle laisser croire que le problème est à la hausse?
Oui, car cette plus grande sensibilité s’accompagne d’un nombre croissant de cas rapportés. Au cours des 10 dernières années, le Québec a enregistré une hausse de 30% des signalements à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ou à la police. Parallèlement, l’Institut de la statistique du Canada révélait une baisse des corrections physiques parentales. En 1999, 48% des parents, en majorité des gens qui n’étaient pas malintentionnés mais qui croyaient que c’était la façon de faire, admettaient en donner à leurs enfants. En 2004, cette proportion est passée à 43% et, en 2012, elle a baissé à 35%. Notre population est conscientisée au fait qu’on n’a pas à battre un enfant pour l’éduquer, mais cela n’exclut pas que certains le font encore, derrière les portes closes. Toutefois, le Québec et le Canada font bonne figure sur le plan légal et dans l’application des lois, notamment en ce qui a trait aux corrections physiques. Nous sommes même en avance par rapport aux États-Unis. Cela dit, bien que tous les moyens mis en place pour lutter contre la maltraitance soient infiniment supérieurs à ce qui existait dans le passé, ils sont loin d’être satisfaisants.

Quelles sont les plus grandes failles?
D’une part, les effectifs voués à cette lutte n’ont pas connu une croissance comparable à celle des signalements, ce qui a engendré des listes d’attente. D’autre part, la réforme du réseau de la santé par l’ex-ministre Gaétan Barrette a entraîné une réduction de l’autonomie des centres jeunesse. Les exigences envers les intervenants ont changé. Ceux-ci doivent désormais respecter une politique de quotas. Par ailleurs, l’encadrement des démarches d’intervention leur laisse très peu de latitude pour agir. Ces gens sont déjà aux prises avec des situations épouvantables, ils doivent en plus subir la critique. Leur travail n’est pas valorisé, ce qui génère un grand roulement de personnel et beaucoup d’épuisement. Enfin, malheureusement, il y a trop peu de professionnels spécialisés en maltraitance. Ce type de ressources humaines se trouve encore surtout dans les grands centres. Déjà, durant mes années de pratique, nous avions bien essayé de bâtir un réseau pan­québécois d’intervenants spécialisés en formant davantage de médecins pour agir comme experts en maltraitance des enfants, mais ça n’a pas fonctionné. J’ai perdu en cours de route presque tous ceux que j’ai tenté de former. Ils se sont découragés.

Comment expliquer ce revers?
Intervenir en protection de l’enfance est extrêmement difficile. Le côté émotionnel est très sollicité. On travaille avec des petits qui sont vulnérables et souffrants. Parfois, ça nous prend à la gorge tellement c’est éprouvant. Dans ma pratique, devant des blessures sur un enfant, je savais que, si cette situation s’était rendue jusqu’à moi, c’était souvent que d’autres avaient fermé les yeux, avaient laissé passer. Personnellement, j’ai pu trouver ma gratification dans le fait de me sentir utile, d’avoir pu changer des vies. Mais plusieurs quittent ce domaine parce qu’ils trouvent tout cela trop dur à supporter.

L’inconfort devant ce sujet si délicat vient aussi du fait qu’il faut démêler le vrai du faux dans les histoires qui nous sont rapportées. Puisque ce sont des humains qui gèrent ce système, des erreurs importantes sont parfois faites, entraînant une éventuelle tragédie. À l’inverse, on peut aussi être blâmé pour avoir cru, à tort, être devant un cas de maltraitance, ce qu’on appelle les situations de «faux positifs». Bref, la maltraitance infantile induit beaucoup de malaises pour plusieurs raisons.

Quelles sont les pistes pour améliorer la situation?
Notre système est essoufflé, il a un urgent besoin d’être réajusté. Le réseau doit être soutenu davantage, il doit être mieux organisé en termes d’encadrement. Le personnel a aussi besoin de plus d’autonomie, de plus de reconnaissance. Il faut également mettre en place des conditions de travail plus favorables pour faciliter son recrutement, mais aussi sa rétention. Autre chose, à tous les niveaux, les intervenants doivent être mieux formés, non seulement les intervenants sociaux, mais aussi les médecins, les policiers, les juges et les procureurs. Rassurons-nous, on ne part pas de zéro, il existe déjà des équipes formées pour traiter les cas de maltraitance des enfants, entre autres chez les policiers, mais il est question ici de bonifier ces formations, d’actualiser les connaissances. Par exemple, j’ai pu constater que bien peu de temps est consacré à la formation en maltraitance des enfants chez les futurs médecins.

Arrivera-t-on un jour à éradiquer la maltraitance des enfants?
L’éradiquer? Non, c’est utopique, mais il est certes possible de la diminuer. En mai dernier, le gouvernement Legault a mis sur pied une commission d’enquête sur la protection de la jeunesse. Je souhaite que cette commission permette d’améliorer le système et réduise davantage la maltraitance des enfants. Il s’agit d’un problème majeur de santé publique et le fait qu’il ne reçoive pas encore toute l’attention qu’il mérite est difficile à accepter pour moi.

La maltraitance infantile brise des vies. Ses conséquences sont énormes, tant physiquement que psychologiquement. Elle altère le développement cognitif des enfants, et son incidence sur la criminalité et sur les maladies physiques et mentales est réelle. À juste titre, des experts français estiment que 25% des sans-abris, 20% des prisonniers et 50% des patients adultes hospitalisés en psychiatrie sont passés par les services de protection de l’enfance. Également, il faut savoir qu’un parent sur trois ayant vécu de la maltraitance dans l’enfance risque de faire subir le même sort à ses propres enfants.

Outre les professionnels, qui peut agir pour contrer la maltraitance et comment?
La maltraitance des enfants nous concerne tous. Beaucoup de situations de maltraitance infantile demeurent dans le secret des familles. Toutefois, le fonctionnement de notre système est basé sur les signalements; c’est le nerf de la guerre. Il faut donc tous demeurer vigilants et agir lorsqu’il le faut. N’oublions pas qu’un signalement peut être fait de façon anonyme: la loi protège les gens afin qu’ils n’aient pas à porter le poids de leur dénonciation auprès des agresseurs et de l’entourage. Car la protection de l’enfance exige plus qu’une prise de conscience. Des lois, ainsi que des personnes qui ont le courage de les appliquer, sont nécessaires pour réaliser des changements.

NDLR: L’annonce faite le 4 juillet dernier par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, à l’effet d’une somme supplémentaire de 47 millions injectée dans le système de protection de la jeunesse n’avait pas encore été faite au moment de réaliser cet entretien.

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Les droits de l’enfant
Plusieurs facteurs sont associés à la diminution de la maltraitance infantile au fil des siècles, explique Jean Labbé dans son livre La maltraitance des enfants en Occident, une histoire d’hier à aujourd’hui, paru en début d’année aux Presses de l’Université Laval. Parmi eux, l’amélioration des conditions de vie et de l’hygiène publique ainsi que le degré plus élevé de scolarité de la population. Les mentalités aussi ont changé, explique l’expert. À preuve, le travail des enfants est réglementé. Également, l’autorité paternelle a été remplacée par l’autorité parentale, exercée par les deux parents, dans le respect des intérêts des enfants sous supervision de l’État, qui peut désormais intervenir pour assurer leur sécurité. Aujourd’hui, les enfants sont perçus et reconnus comme des personnes à part entière, ayant des droits encadrés par des conventions internationales, dont la plus importante est la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée des Nations Unies le 20 novembre 1989.

Si à ce jour 55 pays dans le monde ont interdit les corrections physiques aux enfants, il n’en demeure pas moins qu’il reste du chemin à faire, note Jean Labbé. «Par exemple, l’article 43 du Code criminel canadien (1872) donnant le droit aux parents et aux enseignants d’infliger une correction physique “modérée et raisonnable” est toujours en vigueur», mentionne-t-il. Ce droit autorise l’usage de la force pour corriger un enfant «pourvu que la force soit raisonnable dans les circonstances». Au Québec, l’article du Code civil à ce sujet a été retiré en 1994.

 

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Vitesse, technique et acrobaties http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/vitesse-technique-et-acrobaties/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/vitesse-technique-et-acrobaties/#comments Wed, 18 Sep 2019 12:00:54 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007658 Retraitée de son sport depuis plus d’un an et étudiante au baccalauréat en intervention sportive depuis la session d’automne 2018, l’ex-skieuse de bosses Audrey Robichaud vibre encore pour cette discipline qu’elle a pratiquée durant deux décennies.

Dès l’âge de 13 …

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Retraitée de son sport depuis plus d’un an et étudiante au baccalauréat en intervention sportive depuis la session d’automne 2018, l’ex-skieuse de bosses Audrey Robichaud vibre encore pour cette discipline qu’elle a pratiquée durant deux décennies.

Dès l’âge de 13 ans, elle était admise dans l’équipe de ski acrobatique du Québec. Trois ans plus tard, elle faisait son entrée dans l’équipe du Canada. Après une première saison en Coupe du monde, elle recevait le titre de recrue de l’année en bosses de la Fédération internationale de ski. Puis, en 2006, elle a porté les couleurs du Canada aux Jeux olympiques de Turin. Elle a terminé huitième de la finale des bosses.

«Ma qualification aux Jeux de Turin a été un des beaux moments de ma carrière, affirme-t-elle. J’étais peu expérimentée en compétitions internationales de bosses. Ma sélection s’est jouée à la dernière minute. Cela dit, de 2006 à maintenant, le sport s’est amélioré et j’ai beaucoup appris.»

En 13 ans de compétitions internationales, la jeune femme âgée de 31 ans a pris part à 130 courses et elle est montée 10 fois sur le podium. Au terme de la saison 2010-2011, elle occupait le troisième rang du classement de la Coupe du monde en bosses. Par la suite, elle a remporté deux titres de la Coupe du monde: le premier, aux bosses en parallèle en 2012 et le second, aux bosses en 2013.

Lorsqu’elle était enfant, Audrey Robichaud s’est dessinée sautant par-dessus les anneaux olympiques. «J’ai commencé dans les bosses, car mes parents nous ont inscrits, mon frère et moi, au Club de ski acrobatique Le Relais à Lac-Beauport, à la suite de la médaille olympique de Jean-Luc Brassard», raconte-t-elle. Après Turin, Audrey Robichaud n’a pu se qualifier pour les Jeux de Vancouver de 2010. Elle s’est reprise en 2014 (Sotchi) et en 2018 (PyeongChang). Elle a décroché une dixième place en ski de bosses en Russie et une neuvième place, toujours en bosses, en Corée du Sud. «À Turin, ma participation est arrivée comme un cheveu sur la soupe, souligne l’olympienne. Pour Vancouver, j’ai vécu un cycle de déceptions. Ce fut un gros échec pour moi. De Vancouver à Sotchi, les choses ont super bien été. J’avais accompli de belles choses et j’étais dans un bel état d’esprit. Après Sotchi, mon sport m’apportait beaucoup et je voulais pouvoir m’améliorer encore. C’était physiquement plus difficile. Je me suis rendue aux Jeux de PyeongChang dans un état d’esprit zen. Je me suis dit: c’est ta dernière chance de performer. Peu importe ce qui arrive, j’étais prête à faire autre chose…»

Bien des qualités sont nécessaires à qui veut exceller dans ce sport, dont la force musculaire et la souplesse. Il y a aussi la passion, soutient l’étudiante. «Elle m’a permis de rester motivée durant toutes ces années. Mon objectif a toujours été le dépassement de soi.» En plus de ses études universitaires, elle enseigne depuis décembre 2018 à des jeunes au Club de ski acrobatique Le Relais de Lac-Beauport. Cette tâche n’est pas nouvelle pour elle. Huit années d’affilée, elle a enseigné pendant un mois dans un camp d’été à Whistler, en Colombie-Britannique.

«J’ai été près du ski de bosses les trois quarts de ma vie, indique Audrey Robichaud. Mon but était de rester dans le sport après ma carrière. Je m’alignais sur l’administration sportive. Mais plus je coache, plus j’aime ça. Au-delà des habiletés techniques, j’enseigne les valeurs que le sport m’a apportées, comme l’éthique de travail, l’effort et l’écoute de ses entraîneurs.»

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Un projet d’écotourisme qui porte fruit http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/30007662-2/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/30007662-2/#respond Wed, 18 Sep 2019 11:00:20 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007662 Comme bien des agriculteurs, Philippe Beauregard tient sa passion de ses parents. Il a grandi dans les champs du Potager Mont-Rouge, une entreprise familiale qui vend ses produits au marché Jean-Talon à Montréal. «J’ai commencé à conduire des tracteurs à …

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Comme bien des agriculteurs, Philippe Beauregard tient sa passion de ses parents. Il a grandi dans les champs du Potager Mont-Rouge, une entreprise familiale qui vend ses produits au marché Jean-Talon à Montréal. «J’ai commencé à conduire des tracteurs à l’âge de cinq ans», dit celui qui a décidé, en 2016, de voler de ses propres ailes. Avec sa sœur, une diplômée en transformation alimentaire, il a acheté un ancien verger situé près de l’entreprise familiale pour établir une petite ferme et un site d’autocueillette.

Ainsi est né le Potager Mont-Rouge Halte Gourmande, un site où l’on peut cueillir soi-même une variété de fruits et de légumes. Le terrain compte trente hectares, dont dix consacrés à la pomiculture. Selon les saisons, on y trouve des fraises, du maïs, des tomates, des poivrons, des aubergines, des oignons, des citrouilles et des courges d’hiver. Plusieurs activités sont proposées, comme des cours de yoga, des jeux gonflables, un trampoline géant et un labyrinthe dans le champ de maïs. «Nos visiteurs peuvent passer une journée complète sans s’ennuyer, affirme Philippe Beauregard. Lorsqu’ils arrivent et qu’ils découvrent le site, plusieurs sont surpris de voir la diversité des produits et des services offerts!» La première année, plus de 40 000 visiteurs ont répondu à l’appel.

Une maîtrise qui tombe à point
Porté par ce succès, Philippe Beauregard s’est inscrit à la maîtrise en administration des affaires à l’Université Laval afin de développer des compétences en gestion d’entreprise. Horaire d’agriculteur oblige, il suit des cours à distance durant les sessions d’hiver. Déjà, il peut voir des retombées bien concrètes. L’hiver dernier, le jeune entrepreneur mettait la main sur l’une des huit bourses d’honneur de 25 000$ du ministère de l’Économie et de l’Innovation. «Il y a un peu de mon MBA et plus précisément du cours Esprit entrepreneurial, innovation et créativité dans ce prix», lance l’étudiant.

De fait, c’est en partie grâce à ce cours qu’il a obtenu la prestigieuse distinction. «Quand j’ai su que mon dossier de candidature avait été retenu et qu’un jury voulait me rencontrer, j’ai écrit à la chargée de cours Catherine-Ann Blackburn. L’une des séances de son cours porte justement sur le pitch de vente! Je lui ai dit: “Je suis inscrit à votre cours et je dois convaincre un jury que mon projet d’entreprise mérite d’être soutenu. Pouvez-vous m’aider à relever ce défi?”», relate Philippe Beauregard.

En dépit d’un horaire chargé, Catherine-Ann Blackburn n’a pas hésité une seconde à prendre l’étudiant sous son aile. «Je considère que mon travail d’enseignante ne se limite pas uniquement aux cours, dit celle qui est aussi adjointe exécutive à la vice-rectrice aux ressources humaines. Il se peut que les étudiants aient besoin d’aide pour un projet et j’adore partager mes connaissances en entrepreneuriat. Dans le cas de Philippe, j’ai trouvé son projet génial! C’est une réelle expérience que son entreprise propose, et ce, à quelques minutes de la ville. Avec les vies mouvementées que l’on mène, nous avons besoin d’endroits comme celui-ci pour nous ressourcer.»

Plus déterminé que jamais, Philippe Beauregard compte faire du Potager Mont-Rouge Halte Gourmande une destination touristique incontournable dans la région. Déjà riche, la programmation du verger a vu s’ajouter une nouvelle activité récemment: une cabane à sucre mobile. La bourse du gouvernement, qui s’ajoute à plusieurs autres prix déjà reçus, marque un tournant important pour l’agriculteur. Elle lui permettra de lancer de nouvelles initiatives en matière de développement durable, une priorité pour l’entreprise. Entre autres, Philippe Beauregard prévoit intensifier la gestion responsable des déchets et l’utilisation de vaisselle réutilisable.

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N’éteignez pas vos cellulaires! http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/neteignez-pas-vos-cellulaires/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/neteignez-pas-vos-cellulaires/#respond Wed, 18 Sep 2019 10:00:49 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007667 Tendus à bout de bras par des spectateurs voulant immortaliser le moment, les téléphones intelligents font désormais partie intégrante des concerts. La situation est dérangeante à tel point que des artistes comme Jack White et Ariana Grande les interdisent durant …

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Tendus à bout de bras par des spectateurs voulant immortaliser le moment, les téléphones intelligents font désormais partie intégrante des concerts. La situation est dérangeante à tel point que des artistes comme Jack White et Ariana Grande les interdisent durant leurs prestations. Et si, au contraire, on utilisait ce type de technologies pour influencer le déroulement des spectacles? Telle est la proposition de Mikaël Francœur, pianiste et doctorant en musicologie. Sous la direction de la professeure Sophie Stévance, il propose une thèse en recherche-création sur le «récital commenté interactif». Le principe: permettre aux gens du public d’interagir sur le déroulement du spectacle grâce à leur téléphone, à leur tablette ou à leur ordinateur portable.

L’étudiant a créé une application mobile ayant servi de base à un récital qu’il a présenté à trois reprises. Les spectateurs étaient invités à l’installer sur leur appareil et à prendre place autour du pianiste. Tout au long du concert, consacré à l’œuvre de Léo Roy, ils devaient parcourir une série de modules sur la vie du compositeur et voter pour les pièces qu’ils souhaitaient entendre. Leurs choix étaient diffusés en temps réel sur un écran consulté par l’étudiant, qui faisait évoluer le spectacle selon les votes du public.

En tout, près de 50 personnes se sont prêtées au jeu. À la fin du concert, elles étaient invitées à répondre à un questionnaire sur leur perception du projet. «L’expérience a été très positive dans son ensemble, relate Mikaël Francœur. La grande majorité des participants recommanderaient un récital commenté interactif à leurs amis. Sur le plan de la création, cela a été très formateur. Devant moi, j’avais un ordinateur qui me permettait de savoir ce que j’allais jouer à 15 secondes d’avis. En tant que pianiste, ce fut tout un apprentissage!» Selon l’étudiant, les appareils mobiles ouvrent un nouveau chapitre quant aux façons de présenter des concerts de musique classique. «Nous sommes dans un milieu qui cherche constamment à se renouveler et à renouveler son public. La technologie est l’une des avenues que l’on peut emprunter et qui est sous-exploitée à l’heure actuelle.»

Aux puristes qui s’insurgent contre cette idée, Mikaël Francœur rappelle que l’on peut utiliser un appareil intelligent tout en étant réceptif à la musique. «Il y a une tendance à croire qu’un auditeur silencieux et immobile est concentré. Pour ma part, quand je suis silencieux et immobile, c’est que j’essaie de me rappeler ce que je dois acheter à l’épicerie!»

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Prêts néfastes de la Banque mondiale? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/prets-nefastes-de-la-banque-mondiale/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/prets-nefastes-de-la-banque-mondiale/#comments Wed, 18 Sep 2019 09:00:16 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007671 Créée en 1945, la Banque mondiale a pour rôle de prêter à des pays en développement de l’argent public provenant de pays développés. En 2014, elle a financé des projets d’investissement à hauteur de 65,5 milliards de dollars américains. Mais …

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Créée en 1945, la Banque mondiale a pour rôle de prêter à des pays en développement de l’argent public provenant de pays développés. En 2014, elle a financé des projets d’investissement à hauteur de 65,5 milliards de dollars américains. Mais qu’en est-il des effets réels des programmes de prêts?

Ces dernières années, deux chercheurs, l’un à l’University College de Londres, l’autre à l’Université Laval, se sont penchés sur cette question jusque-là peu étudiée. En mai 2019, Rodwan Abouharb et Érick Duchesne publiaient les résultats de leur recherche conjointe dans la revue Social Sciences.

Diminution de la croissance
Dans leur analyse, les chercheurs ont étudié 131 pays en développement entre 1981 et 2009. Cette période couvre la mise en place, par la Banque mondiale à la fin des années 1990, d’une réforme visant à améliorer l’efficacité de ses programmes de prêts. «D’une part, nous avons découvert que l’exposition à court terme, de même qu’à plus long terme, aux prêts de la Banque mondiale, loin d’améliorer la croissance économique, a tendance à l’empirer, explique Érick Duchesne, professeur au Département de science politique. Typiquement et en moyenne, durant une période donnée dans une même région du monde, nous avons calculé qu’un pays ayant reçu un prêt a vu sa croissance annuelle diminuer de l’ordre de 3 à 4%, tandis qu’un autre pays n’ayant pas reçu de prêt a vu sa croissance augmenter de 3 à 4%. D’autre part, nous n’avons trouvé aucune preuve que la réforme du début des années 2000 ait permis, entre 1999 et 2009, d’améliorer les taux de croissance des pays concernés.»

Les chercheurs ont fait ces observations tant en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et aux Caraïbes qu’en Asie de l’Est et dans le Pacifique. Sur le plan méthodologique, Rodwan Abouharb et Érick Duchesne ont croisé de multiples données relatives à plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, mentionnons l’inflation, le service de la dette, le capital humain, les taux de change, les réserves de devises étrangères, la corruption et le niveau de démocratie.

Le professeur Duchesne insiste sur les facteurs politiques. «Plusieurs de nos modèles n’indiquent pas d’effet significatif de ces facteurs sur la croissance de l’économie, souligne-t-il. Nous n’avons pas trouvé de liens entre des niveaux plus élevés de démocratie et la croissance économique. Cependant, nous avons découvert que les régimes militaires, ainsi que la guerre froide qui a perduré jusqu’à la fin des années 1980, avaient un effet négatif sur ladite croissance.»

Le chercheur rappelle que la Banque mondiale avait une stratégie en deux volets pour sa réforme. L’un de ces volets portait sur la reconnaissance de la dette nationale des pays aidés. «Les économies développées sont largement responsables de l’accroissement de la dette des pays en développement, soutient le professeur, mais ces derniers ne sont pas exempts de reproches. Des sommes faramineuses leur ont été consacrées, mais une bonne partie de cet argent s’est évaporée pour enrichir des autocrates et corrompre l’opposition politique.»

Selon Érick Duchesne, la Banque mondiale tirerait avantage à revenir à ses origines et à se concentrer sur des volets spécifiques comme la réduction de la pauvreté ou le soutien aux organisations non gouvernementales sur le terrain. «Les ressources pour la vérification de la mise en œuvre des programmes de prêts sont insuffisantes, soutient-il. D’un autre côté, des projets ciblés sont souvent plus efficaces. La Banque mondiale voit grand, mais elle devrait peut-être cibler des objectifs plus restreints là où les efforts peuvent avoir un effet plus immédiat. Le soutien aux coopératives dirigées par des femmes et l’allocation de microcrédit en sont de bons exemples.»

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-12/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-12/#respond Wed, 18 Sep 2019 08:00:41 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30007675 L’ingrédient manquant
Les parents qui travaillent à plein temps ne manquent pas de compétences alimentaires pour planifier et préparer les repas. Ils manquent de temps. C’est ce que démontre une étude réalisée par une équipe de l’École de nutrition et …

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L’ingrédient manquant
Les parents qui travaillent à plein temps ne manquent pas de compétences alimentaires pour planifier et préparer les repas. Ils manquent de temps. C’est ce que démontre une étude réalisée par une équipe de l’École de nutrition et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, et Marie Marquis, de l’Université de Montréal, parue dans le Canadian Journal of Dietetic Practice and Research. Les chercheuses ont analysé les réponses de 767 parents canadiens à un sondage Web. Leurs analyses ont révélé que le fait de travailler à temps plein était associé à une probabilité moindre de planifier les repas de la semaine (51% plus faible) ou de cuisiner à partir d’ingrédients de base sains (36% plus faible). «Il s’agit d’un enjeu majeur, il faut aider les parents à adopter des stratégies qui facilitent la préparation des repas», souligne la responsable de l’étude, Véronique Provencher. Prendre le temps de planifier les repas des jours à venir, faire participer les enfants, préparer des plats en plus grand volume et en faire congeler ainsi qu’utiliser une mijoteuse font partie de ces stratégies.

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Camembert de la mer
Pour créer un fromage amélioré, des chercheurs de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) ont pensé miser sur des algues de mer du Québec. Comme le fromage, certaines algues sont riches en nutriments et contiennent des molécules aux propriétés antioxydantes et antihypertensives. Les propriétés antimicrobiennes des algues pourraient aussi contribuer à prolonger la durée de conservation des fromages tout en réduisant la quantité de sel et d’agents de conservation qu’ils contiennent. En collaboration avec la Fromagerie des Basques de Trois-Pistoles, l’équipe de Lucie Beaulieu, professeure au Département des sciences des aliments, a fabriqué un camembert avec une algue rouge, le petit goémon, et un autre avec une algue verte, la laminaire à long stipe. Les tests in vitro ont montré que l’activité antioxydante du fromage aux algues est comparable à celle du fromage sans algue. L’activité antihypertensive, elle, est légèrement supérieure pour le fromage contenant de la laminaire après 10 jours d’affinage, avantage qui s’estompe par la suite. Quant aux tests de goût non scientifiques menés auprès des chercheurs et des clients de la Fromagerie, ils sont très concluants.

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Huiles essentielles pour le porc?
Tout comme nous, les porcs peuvent contracter des infections respiratoires. L’efficacité des antibiotiques servant à les combattre est en baisse en raison de l’apparition de souches bactériennes résistantes et ces médicaments n’ont pas la cote auprès des consommateurs. Or, les huiles essentielles de cannelle, de thym et de sarriette pourraient servir de nouvelle stratégie, selon une étude publiée dans la revue Archives of Microbiology par l’équipe de Daniel Grenier, professeur à la Faculté de médecine dentaire et chercheur du Groupe de recherche en écologie buccale et du Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole. À la suite de tests in vitro, les chercheurs ont constaté l’efficacité de ces huiles, et ce, à des doses relativement faibles pour inhiber la croissance des principales bactéries causant des maladies respiratoires porcines, ou pour détruire ces bactéries ou les biofilms qu’elles forment. Les résultats suggèrent aussi que le traitement serait bien toléré par les animaux. Les huiles pourraient être intégrées à leur moulée ou diffusées dans l’air des porcherie.

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Fiable semelle compte-pas
Au rayon des outils compte-pas sur le marché, la fiabilité n’est pas toujours au rendez-vous. Mais cela pourrait changer. Une équipe du Département de réadaptation et du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale a développé une semelle intelligente qui estime avec grande précision le nombre de pas parcourus. Dans une étude publiée par la revue Sensors, ces chercheurs rapportent que le prototype qu’ils ont mis au point permet d’en estimer le nombre avec une précision d’environ 97%. Charles Batcho et ses collaborateurs ont conçu l’instrument à partir d’une semelle ordinaire à laquelle ils ont fixé un dispositif fait de composantes électroniques peu coûteuses. Des capteurs de pression sont placés à cinq endroits sous la semelle et sont reliés à un circuit de contrôle incluant un module Bluetooth, un connecteur USB et une pile. Les tests effectués sur 12 sujets ont permis de comparer les valeurs obtenues à l’aide des semelles au nombre réel de pas comptés par un observateur.

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