Archives des Automne 2014 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Thu, 30 Apr 2015 20:41:02 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Tuer dans l’œuf le cancer de la prostate? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/tuer-loeuf-cancer-prostate/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/tuer-loeuf-cancer-prostate/#comments Sun, 14 Sep 2014 19:20:22 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9361 Au mois de novembre, plusieurs centaines de milliers d’hommes partout dans le monde arboreront fière­ment la moustache afin de ramasser des fonds pour lutter contre le cancer de la prostate. Si le mouvement Movember contribue à faire connaître cette maladie …

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Au mois de novembre, plusieurs centaines de milliers d’hommes partout dans le monde arboreront fière­ment la moustache afin de ramasser des fonds pour lutter contre le cancer de la prostate. Si le mouvement Movember contribue à faire connaître cette maladie qui touchera un homme sur sept au cours de sa vie, il permet également de médiatiser un débat qui divise les experts: oui ou non au dépistage de routine. «Il rend malade», disent les uns. «Il sauve des vies», assurent les autres. Pour plusieurs chercheurs de l’Université, la vraie question serait plutôt: peut-on repérer et traiter les formes les plus graves de ce cancer sans faire la vie dure à tous les hommes?

Beaucoup d’inquiétude pour rien
Actuellement, pour dépister de façon précoce un cancer de la prostate, une seule méthode est en vigueur, qui doit sa popularité à sa simplicité: le toucher rectal par un médecin pour déceler une enflure de la prostate ou une bosse à sa surface, couplé à une prise de sang pour détecter la protéine appelée antigène prostatique spécifique (APS), associée aux cellules cancéreuses. Un niveau élevé de cette protéine peut témoigner de la présence d’un cancer de la prostate.

«Par contre, le quart des hommes de 50 ans et plus ont un taux d’APS plus haut que la moyenne, sans être malades», précise Yves Fradet, chercheur en oncologie, professeur à la Faculté de médecine et chef du service d’urologie du CHU de Québec. Ces faux positifs sont donc inquiétés pour rien.

Ce sont d’ailleurs les résultats souvent inexacts qui remettent en question le recours au dépistage actuel. Selon le Collège des médecins, pour 100 hommes qui ont subi le dépistage de routine et qu’on a suivis pendant 11 ans, le dépistage a permis d’en sauver 1 (Erratum1), alors que 3 auront un cancer malgré un résultat négatif au dépistage et que 10 recevront un résultat positif qu’une biopsie incommodante démentira.

Et il y a plus. Une fois le cancer confirmé, on ne sait pas de quelle catégorie il s’agit. «Le cancer de la prostate prend plusieurs formes difficiles à départager, indique le Dr Fradet. De nombreuses tumeurs sont indolentes et peuvent le demeurer pendant des années, alors que d’autres se développent rapidement et nécessitent une intervention médicale immédiate.»

Comme les médecins ont actuellement peu d’outils pour prédire l’évolution de la maladie, des hommes atteints se font enlever la prostate ou traiter par radiothérapie (voir plus bas «Quand la prostate est malade») alors que leur état ne nécessiterait probablement qu’un suivi. Et ces interventions ne sont pas sans amener leur lot d’inconvénients, car la prostate est traversée par l’urètre, enveloppée par les nerfs érectiles et accolée au rectum. «D’où les effets secondaires: troubles de l’érection, qui varient selon le traitement et l’âge, pertes urinaires incommodantes pour 5 à 10% des hommes opérés et irritation de la vessie ou du rectum après la radiothérapie», rapporte Yves Fradet.

Vers un dépistage plus efficace
Ce chercheur et ses collègues proposent donc un nouveau test pour combler les lacunes du dépistage par APS. Mis au point par DiagnoCure, une entreprise de biotechnologie de Québec présidée par le Dr Fradet, cet outil détecte la présence d’un gène associé au cancer, le PCA3, dans un échantillon d’urine obtenu après palpation de la prostate par un médecin. «On peut ainsi conclure correctement à la présence ou à l’absence de tumeur dans 81% des cas, alors que la performance de l’APS est de 45%, assure le chercheur. Grâce à ces résultats, on réduirait de 30 à 40% le nombre de biopsies de suivi et, ultimement, le nombre de chirurgies.»

Le test est approuvé par Santé Canada et par la Food and Drug Administration aux États-Unis, mais il tarde à faire son entrée dans le système de santé, notamment à cause de délais dans la commercialisation. Yves Fradet déplore la situation car, pour lui, il ne fait aucun doute que le dépistage est la première étape de la guérison.

Une opinion que partage Frédéric Pouliot, urologue-oncologue à l’Hôtel-Dieu de Québec qui travaille avec les hommes ayant un cancer avancé. Selon lui, il faut arrêter de mettre l’accent sur la zone grise du dépistage, car ce dernier permet d’intervenir avant l’apparition de métastases, c’est-à-dire de cellules cancéreuses ayant migré hors de la prostate. «Il y a 30 ans, il n’y avait pas de toucher rectal, pas de tests, rappelle-t-il. Les patients nous arrivaient en stade avancé de cancer et vivaient au plus un an et demi. Aujourd’hui, la survie à 5 ans est excellente.» Ce praticien et chercheur au Département de chirurgie croit que le test urinaire PCA3 sera un bon intermédiaire entre le dépistage par APS qui peut engendrer une anxiété inutile et la validation des résultats positifs par une biopsie.

Cibler les hommes à risque
Une autre piste qu’explore Yves Fradet est le lien entre le cancer de la prostate et les habitudes de vie. Avec 13 collègues, le chercheur recrute présentement une cohorte de 3000 Québécois dont le mode de vie est associé à un risque accru de ce cancer. «L’environnement et la diète ont beaucoup d’influence sur le cancer de la prostate», soutient-il. Le projet validera la relation entre des biomarqueurs sanguins, certaines habitudes de vie et l’incidence du cancer de la prostate. Si les travaux s’avèrent concluants, ces marqueurs permettraient d’identifier les hommes à risque afin de leur proposer des mesures préventives comprenant de l’exercice et une diète personnalisée. «Ces indicateurs seront au cancer de la prostate ce que le taux de cholestérol est aux maladies cardiovasculaires», pense le spécialiste.

Les scientifiques regardent aussi du côté de l’ADN. En effet, les hommes porteurs d’une certaine mutation d’un gène lié à une forte prédisposition au cancer de la prostate ont jusqu’à 10 fois plus de risques de souffrir de la maladie. Ce gène ne serait toutefois responsable que de 2 à 5% des cas. Des chercheurs analysent d’autres gènes de forte et moyenne susceptibilité. Une étude internationale à laquelle ont participé de nombreux généticiens québécois, dont Jacques Simard, professeur au Département de médecine moléculaire et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec, vient d’identifier pas moins de 49 nouvelles variations génétiques impliquées dans le risque de développer des cancers à facteurs hormonaux, comme ceux du sein, des ovaires et de la prostate. Cette percée ouvre la porte à l’élaboration de tests génétiques déterminant les meilleurs candidats au dépistage du cancer et aux biopsies de la prostate.

Des traitements plus précis
Pour le moment, une fois le cancer de la prostate détecté, peu d’hommes évitent la chirurgie. «Mais si on pouvait séparer dès le départ les formes indolentes de cancer de la prostate de celles plus agressives, ce serait une avancée importante, car on pourrait adapter les décisions thérapeutiques», soutient Éric Lévesque, clinicien-chercheur et hémato-oncologue au CHU de Québec.

Le Dr Lévesque est récipiendaire d’une bourse du programme Étoiles montantes de la recherche financé par Cancer de la prostate Canada pour identifier des marqueurs génétiques associés aux risques de progression et de rechute de la maladie. «Après une ablation de la prostate, 25% des patients ont une récidive du cancer et le quart d’entre eux en mourront», mentionne-t-il. Chez une première cohorte de patients, le chercheur et ses collègues ont trouvé des profils génétiques pour lesquels le risque de récidive est plus faible. Éric Lévesque entreprend cette année une nouvelle phase de validation de ces marqueurs sur un plus grand nombre de participants. Il cherche par ailleurs des indicateurs d’agressivité de la maladie, décelables dans l’urine. Le but: prédire l’évolution d’une tumeur dès sa découverte afin d’éviter des tests inutiles aux patients à faible risque de rechute et mieux cibler les traitements des patients à haut risque.

Movember et Cancer de la prostate Canada soutiennent également l’équipe d’Yves Fradet qui mène des études précliniques sur un vaccin thérapeutique contre la maladie. Cette nouvelle arme permettrait de détruire les cellules cancéreuses, même celles propagées à l’extérieur de la prostate, et ce, sans les effets secondaires des traitements actuels. Membre de l’équipe, Frédéric Pouliot a en effet réussi à synthétiser en laboratoire un virus modifié qui s’attaque exclusivement aux cellules cancéreuses de la prostate.

Le Dr Pouliot bénéficie d’une autre subvention des deux organismes pour élaborer une technique d’imagerie moléculaire qui déterminera de façon personnalisée la sensibilité des cellules cancéreuses à divers traitements hormonaux. «On pourra ainsi choisir la thérapie la plus efficace pour chaque patient», dit-il.

Malades d’inquiétude
Plusieurs améliorations du dépistage et des traitements pointent donc à l’horizon. «Mais il ne faut pas guérir à tout prix, lance Gilles Tremblay, professeur à l’École de service social et responsable de l’équipe de recherche Masculinités et Société. Sur le plan humain, le rapport entre les coûts et les bénéfices doit être évalué. Il ne faut pas être intrusif trop tôt ou lorsque ce n’est pas nécessaire.»

Fernand Turcotte va encore plus loin. Pour ce professeur retraité du Département de médecine sociale et préventive, le cancer de la prostate est une maladie qu’on devrait carrément ignorer. «On a cinq fois plus de risques de mourir d’un accident de la route que de ce cancer», dit-il. Même si on améliore les tests de dépistage, croit le Dr Turcotte, les bénéfices resteront minces puisque le risque de mourir de ce cancer n’est que de 3,5% et que l’âge moyen du décès est de 85 ans!

«Les patients ne réalisent pas que l’effet du dépistage sera de les rendre malades alors qu’ils sont en bonne santé», ajoute Michel Labrecque, professeur au Département de médecine familiale et de médecine d’urgence. Pour sa part, il ne se ferait pas dépister pour le cancer de la prostate: «Si le fait de trouver la maladie plus tôt, soit 10 ans en moyenne pour ce cancer, ne me garantit pas une meilleure santé à plus long terme, à quoi bon être dépisté? Je préfère courir le faible risque d’en mourir à un âge avancé plutôt que d’hypothéquer ma santé actuelle.» Pour ce médecin de famille, les hommes sont moins souvent souffrants du cancer lui-même que malades d’inquiétude et victimes des effets secondaires de la biopsie et des interventions médicales.

Fernand Turcotte demande plus de bon sens et d’esprit critique dans la pratique médicale: «On n’évalue pas correctement le dépistage avant de l’utiliser. Les médecins croient qu’il fait partie des bonnes pratiques médicales. Pourtant, les formes vicieuses du cancer de la prostate sont souvent ratées à l’examen de routine, car elles évoluent très rapidement. Elles apparaissent souvent entre deux rondes de dépistage». Ce médecin retraité du CHU de Québec juge que le dépistage tous azimuts du cancer de la prostate entraîne une épidémie de nouveaux diagnostics sans incidences sur la mortalité. Beaucoup de gens meurent avec le cancer, mais pas du cancer! «Le cancer de la prostate est le plus bel exemple de surdiagnostic médical», estime-t-il.

Un choix personnel
Pourtant, tous les hommes qui se font opérer la prostate sont convaincus de devoir leur vie au dépistage. «Même si plusieurs sont traités inutilement et que cela ne changera rien au fait qu’ils meurent ou non de leur cancer», signale Michel Labrecque.

Selon Statistique Canada, la Société canadienne du cancer et l’Agence de la santé publique du Canada, le taux de mortalité par cancer de la prostate a diminué de façon significative (3,9% par année) entre 2001 et 2009. Cette baisse s’expliquerait par le traitement amélioré des personnes aux stades précoce et avancé de la maladie, et par les progrès réalisés dans le domaine de la radiothérapie.

Le rôle du dépistage par APS resterait à préciser. Différentes études internationales reconnues présentent des résultats contradictoires à ce sujet, démontrant tantôt que l’administration du test réduit le nombre de décès, tantôt non. Mêmes contradictions entre les recommandations des autorités médicales. Comment s’y retrouver?

Michel Labrecque pense qu’il faut enlever aux hommes l’idée que le dépistage est magique. Leur médecin de famille doit leur communiquer les faits et rendre compte du débat afin qu’ils prennent la bonne décision selon leurs convictions et leurs valeurs personnelles. En ce sens, le Collège des médecins publie un document qui fournit aux hommes l’information nécessaire pour discuter avec leur médecin des avantages et des inconvénients liés à ces tests: Le dépistage du cancer de la prostate: une décision qui VOUS appartient. Le document est disponible sur le site Web du Collège. Un homme averti en vaut deux!

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Quand la prostate est malade

Selon Statistique Canada, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme et la 3e cause de mortalité masculine par cancer en Amérique du Nord après les cancers colorectal et du poumon. Il prend naissance dans les cellules de la prostate, une glande qui sert principalement à produire une partie du liquide séminal.

Souvent, la maladie n’engendre ni signe ni symptôme au début, car elle se développe en général lentement. Les symptômes apparaissent lorsque la tumeur grossit ou se développe dans les tissus et les organes voisins. Les hommes peuvent avoir des problèmes à uriner ou des changements de miction, du sang dans l’urine, une éjaculation douloureuse.

La majorité des cas sont diagnostiqués chez les 60 à 69 ans. L’âge est d’ailleurs le facteur de risque le plus important de la maladie. Pour cette raison, le Collège des médecins recommande aux hommes entre 55 et 70 ans d’envisager le dépistage, tout en encourageant une discussion préalable médecin-patient afin que la décision soit prise en toute connaissance de cause. Les autres facteurs de risque à considérer sont les antécédents familiaux et une origine africaine.

Lorsque le test de dépistage s’avère positif, on procède à une biopsie pour plus d’investi­gation. Cette intervention consiste à prélever, à l’aide d’une aiguille, une petite quantité de tissu ou de la masse, afin de l’examiner au microscope pour identifier des cellules cancéreuses. «33% des hommes qui subissent une biopsie considèrent qu’ils ont, après coup, une complication qui va de modérée à grave, comme de la douleur, une infection ou du sang dans le sperme, et 3 à 4% seront hospitalisés», rapporte Michel Labrecque, professeur à la Faculté de médecine.

Si la biopsie confirme le diagnostic de cancer localisé à la prostate, quatre options s’offrent généralement au patient: la chirurgie pour enlever la prostate, la radiothérapie pour éliminer les tumeurs, la surveillance active de l’évolution du cancer avec des tests et biopsies répétés ou l’attente vigilante de l’apparition de symptômes pour choisir le traitement approprié.

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À la manière des hommes

«Les campagnes de sensibilisation Movember ont un écho extraordinaire, pense Gilles Tremblay, professeur à l’École de psychologie. Ce mouvement mondial a amené plus d’hommes à consulter pour des problèmes de santé. Je suis surpris de son impact, lié peut-être à l’implication de personnes clés comme les athlètes et les acteurs.»

Né en 2003 en Australie, Movember consacre le mois de novembre à la santé masculine. En 2012, plus d’un million de Mo Bros, qui se laissent pousser la moustache, et de Mo Sistas, qui les appuient, ont amassé 146,6 M$ dans près de 30 pays. Les sommes récoltées par ces initiatives sont investies dans des programmes dirigés par Movember et ses partenaires.

Alors qu’il étudiait à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, David Sicotte a été le capitaine d’une équipe d’une quarantaine de Mo Bros et de Mo Sistas, lors du Movember 2012. Son équipe a amassé plus de 7500 $, notamment en organisant un gros party. Selon ce diplômé, le port de la moustache aide à faire connaître Movember et, par conséquent, le cancer de la prostate. «Même s’il y a beaucoup de suiveux qui ne récoltent pas de fonds et qui ne s’investissent pas dans la cause», explique celui qui a perdu sa mère d’un cancer du sein.

La force du mouvement? Selon le Dr Frédéric Pouliot, c’est de présenter la santé des hommes à la manière des hommes.

1 Pour cet aspect, le calcul du Collège des médecins repose en fait sur toute la durée de la vie des personnes ayant subi un dépistage, et non sur une durée de 11 ans.

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Attention, enfants au travail! http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/attention-enfants-au-travail/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/attention-enfants-au-travail/#comments Sun, 14 Sep 2014 19:15:15 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9365 Régulièrement, les images de garçonnets transportant de lourdes pierres sur leur dos, bandeau au front, provoquent l’indignation des Occidentaux. Ce phénomène du travail «rémunéré» et dangereux chez les moins de 15 ans serait cependant marginal. En fait, la plupart des …

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Régulièrement, les images de garçonnets transportant de lourdes pierres sur leur dos, bandeau au front, provoquent l’indignation des Occidentaux. Ce phénomène du travail «rémunéré» et dangereux chez les moins de 15 ans serait cependant marginal. En fait, la plupart des enfants qui travaillent au lieu de fréquenter l’école le font pour… leurs parents! En mode survie, ces derniers n’ont pas le choix d’impliquer leur progéniture dans leurs activités quotidiennes: cultiver un jardin, aller chercher de l’eau ou du bois sec, etc. Une réalité que Richard Marcoux, démographe de formation et professeur au Département de sociologie, a découverte à l’occasion de ses recherches doctorales, dans les années 1990, qui portaient sur le travail des enfants de Bamako, au Mali. Et qu’il ne cesse de sonder depuis. Une réalité qui offre aussi une nouvelle compréhension de la vie quotidienne dans un Québec pas si lointain.

Selon l’Organisation internationale du travail, 168 millions d’enfants à travers le monde travaillent, soit 11% de tous les 5 à 17 ans. De quelle sorte de travail parle-t-on?
Pour le Québec, on pense surtout à des adolescents qui effectuent un travail rémunéré, tout en étant aux études. Ailleurs dans le monde, en Asie, en Afrique, en Amérique latine, il s’agit avant tout du travail d’enfants plus jeunes qui ne fréquentent pas l’école. Une partie d’entre eux sont à l’usine ou dans les commerces, mais une grande majorité aident plutôt leur famille, dans une économie de subsistance.

Cependant, la statistique que vous citez ne reflète qu’une partie de la réalité, car elle exclut ceux et celles qui travaillent à la maison, surtout en Afrique. Dans de nombreux pays, seule une très faible proportion des enfants qui travaillent sont payés, car ils participent à une production destinée à la famille même. Au Mali par exemple, beaucoup d’enfants travaillent sans salaire au champ et aident à l’entretien du bétail; ils sont alors comptés parmi les travailleurs. Par contre, s’ils contribuent seulement aux tâches domestiques, en allant chercher l’eau et le bois ou en prenant soin des plus petits, ils sont très souvent absents du portrait statistique. Leur travail est caché, comme celui des femmes au foyer.

Une enquête, que nous avons effectuée en 2000 au Mali auprès d’enfants de 8 à 14 ans, montre que 35% d’entre eux fréquentaient l’école. Pour leur part, 40% des jeunes interrogés déclaraient travailler, même si la convention internationale no 138 ratifiée par ce pays interdit le travail des enfants avant 15 ans. Ces enfants s’occupaient surtout d’agriculture, comme la collecte de fruits ou la surveillance du troupeau, sous la supervision des parents. Les autres, soit le quart des enfants interrogés, se disaient non-étudiants et non-travailleurs: ils ne figureraient donc pas dans les statistiques d’enfants au travail.

Qui sont ces enfants dont le travail est invisible?
La très grande majorité est impliquée dans des activités domestiques, en soutien à la mère. Je vous donne un exemple tiré d’une enquête qualitative menée il y a quelques années. Nous avons rencontré une maman de cinq enfants qui, selon elle, ne travaillaient pas. Pourtant, deux petites filles l’aidaient à partir le feu et à préparer les aliments tandis qu’un garçon était parti chercher du bois de cuisson et qu’une fille devait ramener de l’eau avec son petit frère de deux ans sur le dos. Ils n’avaient pas le temps d’aller à l’école, car ils aidaient leur maman qui devait préparer les repas et assurer l’entretien de la famille élargie. Selon les définitions officielles, ces quatre enfants de plus de six ans sont classés «inactifs».

Ce phénomène est-il propre au Mali?
On le retrouve dans beaucoup d’autres régions du monde. Cependant l’Amérique latine et l’Asie ont fait de grands efforts ces dernières années, permettant d’augmenter considérablement la fréquentation scolaire, ce qui a contribué à diminuer grandement le travail domestique des enfants. Mais ces gains cachent d’importantes inégalités au sein de ces sociétés. Dans les favelas du Brésil, par exemple, ce genre de travail demeure très important même si, globalement, la situation brésilienne s’améliore.

Le travail invisible des enfants est une situation encore répandue dans les pays en développement. Et les recherches sociologiques et anthropologiques qui se font à ce sujet nous poussent à remettre en question non seulement les statistiques officielles, mais aussi les données anciennes concernant notre propre société.

Est-ce vrai pour le Québec?
Oui. Notre compréhension du travail des enfants dans les ateliers de cuir de Québec au tournant du XXe siècle en est une bonne illustration. Les travaux que je mène depuis plusieurs années sur l’histoire sociale de la ville s’appuyaient d’abord sur les données des recensements. Ceux-ci montrent par exemple qu’en 1901, seulement 27% des garçons et 18% des filles de 15 ans dont le chef de famille travaille dans le secteur du cuir sont inscrits à l’école, un chiffre très inférieur à la moyenne des jeunes Québécois d’alors. Pour comprendre ce résultat, nous avons retracé des témoignages de l’époque et avons ainsi observé que beaucoup de familles de la basse-ville vendaient des peaux en partie traitées aux usines de chaussures, nombreuses à l’époque. Souvent, c’étaient les enfants de 10 ou 12 ans qui faisaient le travail dans la cour de leur maison. L’expérience des recherches contemporaines menées en Afrique, où les enfants collaborent au travail de leurs parents, nous a poussé à regarder de ce côté et, ainsi, à repenser l’histoire de notre société.

Considère-t-on que les Africains pauvres d’aujourd’hui vivent la réalité québécoise du XIXe siècle?
Non, il ne faut pas voir le travail des enfants dans un cadre évolutionniste, mais plutôt contextuel. Dans les deux cas, des modèles d’économie familiale, comme l’atelier de cuir à Québec ou des activités d’élevage au Mali, incitent peu les familles à envoyer leurs enfants à l’école ou à les y maintenir. De façon générale, les faibles taux de fréquentation scolaire vont de pair avec de forts taux d’activité des enfants. C’est particulièrement vrai dans des sociétés sans filet de protection sociale, où la famille supplée ainsi à l’absence de sécurité fournie par l’État en cas de maladie ou lorsqu’on se fait vieux.

Faut-il sortir les enfants du travail?
Sans doute, puisque le travail les empêche d’aller à l’école. Celle-ci constitue un levier de développement social particulièrement important, une façon d’éveiller l’esprit citoyen et de développer les compétences des jeunes pour transformer leur société en profondeur. Si les enfants ne fréquentent pas l’école, ils ne peuvent pas amorcer des projets et sortir du mode de production des parents. La scolarisation a même des effets sur la mortalité infantile, car de nombreuses recherches montrent que les mères qui ont fréquenté l’école comprennent mieux les messages en matière d’hygiène.

Cependant, ce qui m’inquiète, c’est qu’il ne suffit pas d’offrir des écoles pour résoudre le problème et transformer considérablement les modes de production économique. En Afrique, par exemple, on a beau démocratiser l’enseignement, si les diplômés n’arrivent pas à trouver un travail, les parents ne croiront plus à l’école. En ce sens, les coupures actuelles dans l’aide au développement sont inquiétantes, car c’est la solidarité internationale qui s’effrite ainsi. On avait fixé à 2015 l’atteinte de l’objectif d’éducation pour tous, mais on est encore très loin du compte.

Que pensez-vous des conventions internationales qui interdisent le travail des enfants?
Il faut d’abord s’assurer que les pays pauvres qui signent ces conventions ont les moyens réels de les appliquer. Ensuite, il n’est pas toujours facile d’imposer des normes universelles alors que la notion même de travail des enfants n’est pas la même dans toutes les sociétés. Les pays européens partagent une vision très différente de celle qu’on a dans les Amériques et en Afrique, incluant le Québec.

Ainsi, depuis 1973, plusieurs pays ont approuvé une résolution des Nations unies fixant à 15 ans l’âge minimum pour travailler, mais le Canada n’y a jamais adhéré. Pourquoi ? Surtout parce qu’ici, le travail fait partie de l’éducation. L’école québécoise émet même des diplômes de gardiennage d’enfants aux élèves de sixième année! De la même façon, en Afrique, on considère qu’on doit former l’adulte de demain en lui confiant certaines corvées. Par contre, en Europe, on proscrit toute forme de travail avant 15 ans.

Que pouvons-nous faire: pratiquer une consommation responsable?
Culpabiliser les gens en les taxant d’exploiteurs s’ils achètent un article Made in China n’a rien de très efficace. Je ne crois pas que les consommateurs, en dehors de certains milieux très conscientisés, s’astreindront à boycotter des magasins ou des marques. Il faut surtout intervenir auprès de nos dirigeants pour que les pays avec lesquels nous commerçons respectent le développement des enfants. Et s’assurer que les entreprises canadiennes menant des activités à l’étranger respectent d’abord et avant tout les règles d’ici en plus, évidemment, de celles du pays.

Par ailleurs, certaines initiatives locales de développement ont des résultats inattendus sur le travail des enfants. Une de nos études a montré que l’installation d’infrastructures donnant accès à l’eau courante dans certains quartiers de Bamako, au Mali, ont permis d’augmenter de près de 25% la scolarisation des jeunes filles, celles qui sont le plus souvent chargées de cette corvée.

À mon avis, les meilleures actions à prendre sont politiques: il faut changer les conditions socioéconomiques qui obligent les parents à utiliser leurs enfants dans un contexte d’autosubsistance, et agir de façon globale pour qu’ils puissent les envoyer à l’école.

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Un joyau forestier à découvrir http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/joyau-forestier-decouvrir/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/joyau-forestier-decouvrir/#comments Sun, 14 Sep 2014 19:10:59 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9329 «Il y aurait tellement d’histoires à raconter sur cette forêt! On serait encore ici demain», s’exclame Hugues Sansregret, au volant de sa jeep qui sillonne un chemin de terre battue. Cet amoureux de la nature ne s’est pas fait prier …

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«Il y aurait tellement d’histoires à raconter sur cette forêt! On serait encore ici demain», s’exclame Hugues Sansregret, au volant de sa jeep qui sillonne un chemin de terre battue. Cet amoureux de la nature ne s’est pas fait prier pour me faire visiter la forêt Montmorency. Directeur des opérations depuis 12 ans, il connaît ce territoire de 66 km2 comme le fond de sa poche. Rien ne lui échappe, qu’il s’agisse des traces d’orignaux sur le sol, d’un lièvre qui se faufile dans un buisson ou encore d’un martin-pêcheur qui survole le lac. L’entrevue sera ainsi ponctuée par l’arrivée impromptue de multiples petits animaux.

Nous croiserons aussi quelques étudiants et leurs professeurs. Car la forêt Montmorency, c’est d’abord un territoire de recherche et d’enseignement pour la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. On y donne, entre autres, des formations pratiques en sylviculture, aménagement et exploitation forestière: les étudiants de 17 cours utilisent actuellement la forêt comme salle de classe. En prime, des étudiants-chercheurs de toutes les disciplines y mènent différents travaux de maîtrise ou de doctorat sur les conifères, le climat, les cours d’eau, les oiseaux, les mammifères et les insectes. On le devine, ce ne sont pas les sujets d’études qui manquent dans cette grande forêt boréale, située à 70 km de Québec en direction de la réserve faunique des Laurentides.

50 ans dans le giron de l’Université
La forêt Montmorency appartient à l’Université Laval depuis 1964. C’est grâce aux efforts de quatre professeurs (Robert Bellefeuille, Roger Gosselin, Edgar Porter et André Lafond, qu’on a honorés en 2010 en donnant leurs noms à quatre monts du territoire) ainsi que de représentants du ministère provincial responsable des forêts et de représentants de l’industrie forestière que ce projet de forêt expérimentale a été mené à terme. Après avoir écarté plusieurs autres candidatures, particulièrement d’anciens petits lots agricoles près de Québec, le lieu actuel a été retenu en raison de la variété des types forestiers qu’on y trouvait, de son potentiel de production lié aux coupes forestières déjà effectuées et de sa proximité de la ville.

L’endroit est aujourd’hui ouvert à d’autres institutions d’enseignement, tantôt comme terrain de recherche collégiale ou universitaire, tantôt comme classe verte. La forêt Montmorency accueille chaque année un millier d’enfants dans le cadre de son programme éducatif. Ces jeunes y apprennent les caractéristiques d’une forêt boréale, les enjeux liés à sa gestion et à sa protection, ainsi que le pistage faunique et l’identification ornithologique. «Toute personne qui vient ici, seule ou en groupe, doit apprendre quelque chose sur le milieu forestier, peu importe le sujet», souligne Hugues Sansregret.

Au bonheur du visiteur
Au-delà de sa vocation pédagogique, la forêt Mont­morency permet au visiteur de s’emplir les poumons d’air frais, de se muscler les mollets en randonnée ou encore d’admirer la flore et la faune boréales. Par où commencer l’exploration? Une balade autour du lac Piché avec ses sentiers balisés et ses panneaux d’interprétation est un bon début. Elle permet d’apprécier un panorama où s’élancent de petites collines au-dessus d’une végétation luxuriante. Il n’est pas rare, comme le matin de notre visite, d’y voir des pêcheurs taquiner la truite. Plus loin, affirme M. Sansregret, le sentier de la rivière Noire offre un point de vue incomparable sur une chute de 28 m. Malheureusement, le temps manque; ce sera pour une prochaine fois.

En chemin vers le lac Bédard, mon regard tombe sur un imposant monticule de copeaux de bois. Ces copeaux ne font en réalité que recouvrir les 10 000 m3 de neige entreposée là en prévision de la prochaine saison hivernale, explique mon guide. Ainsi conservée, la neige sera étendue à la fin d’octobre pour permettre aux fondeurs de glisser sur les sentiers bien avant les premières bordées. Des canons à neige seront également mis à contribution. «Ici, la saison débute le 1er no­vembre et se termine à Pâques, indique-t-il. Nous sommes les premiers et les derniers ouverts, et il tombe ici chaque hiver 6 m de neige. Les athlètes du Rouge et Or viennent s’entraîner à la forêt Montmorency, mais aussi des étudiants des programmes universitaires américains.» Une fois toutes les pistes ouvertes, la forêt compte 78 km de sentiers de ski de fond ainsi que 35 km de sentiers de raquette.

Hugues Sansregret suit maintenant la route en direction de la rivière Montmorency. Là, un pont original franchit le cours d’eau. D’une longueur de près de 45 mètres, ce pont arqué est composé de magnifiques poutres de lamellé-collé faites de têtes d’épinette noire. Tout près, nous mettons pied à terre pour emprunter un sentier qui nous amène à un chalet rustique en bois rond. Sa terrasse offre une vue splendide sur la rivière. Peu de traces de présence humaine aux alentours, à part deux arbres dont les troncs arborent des taches de couleurs fluorescentes, signe que des travaux de recherche y ont cours. On se sent ici à des années-lumière de la ville, pourtant si proche.

Je prends une dernière bouffée d’air frais avant de sauter dans la jeep pour amorcer le trajet de retour, animé par le sentiment que la forêt Montmorency a ce potentiel de faire le bonheur de tous ses visiteurs, peu importe la raison qui les y amène –sport, nature ou apprentissage. Et l’avenir risque de combler les amateurs encore davantage puisqu’un comité travaille en ce moment sur un projet dont Hugues Sansregret parle avec une prudence mêlée d’excitation: faire passer la superficie du territoire de 66 à 412 km2. Encore plus de bonheur en perspective!

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L’El dorado des amateurs de plein air

ForetMo-Velo

Ce n’est pas le choix d’activités qui manque à la forêt Montmorency. L’hiver, on y vient surtout pour les sentiers de ski de fond et de raquette. Et même, pour le ski-raquette! Cet équipement hybride permet de dévaler des pentes… et de les remonter facilement grâce aux peaux synthétiques dont sa base est munie. Par ailleurs, des randonnées guidées de pistage et d’identification de la faune sont régulièrement proposées.

La forêt Montmorency a encore plus à offrir que ses activités hivernales. À commencer par des safaris d’observation d’orignaux qui ont lieu l’automne. Les participants réussissent à observer ce grand cervidé quatre fois sur cinq. Ils ont également de fortes chances de croiser castors, renards, oiseaux de proie et sauvagine, sans compter les plus rares ours noirs, loups gris et lynx du Canada. L’activité est encadrée par un guide naturaliste chevronné. Fin septembre, c’est la cueillette de champignons sauvages: cette sortie d’une demi-journée permet de mieux connaître, puis de savourer les champignons en compagnie d’un mycologue et d’un chef cuisinier. Quant à l’été, son activité-phare est le concert faunique du samedi soir. Il s’agit de spectacles poétiques durant lesquels les musiciens produisent une musique envoûtante, bien installés dans leur canot au milieu d’un lac.

De nombreuses activités individuelles sont également au menu de l’été et de l’automne : marche, vélo de montagne, canotage… Et pour qui veut dormir sur place, rien de plus simple. Chaque soir l’endroit peut accueillir 250 personnes qui choisissent entre le luxueux chalet, les 7 refuges en bois rond et les 75 chambres, doubles ou triples, du pavillon principal. Ce bâtiment comporte aussi une cafétéria et des salles communes.

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Un terrain de jeu pour la recherche

Vaste laboratoire à ciel ouvert, la forêt Montmorency accueille tous les jours de nombreux chercheurs. André Desrochers fait partie du lot. Tous les étés depuis bientôt 20 ans, ce biologiste et professeur au Département des sciences du bois et de la forêt mesure, avec ses étudiants, le succès de reproduction des oiseaux. Ses recherches ont montré que les activités sylvicoles n’ont qu’une incidence temporaire sur la sélection de leur habitat, les oiseaux revenant à mesure que la forêt vieillit.

Photo André Desrochers

Photo André Desrochers

Le chercheur s’intéresse aussi à l’utilisation de la forêt boréale par les chauves-souris: en fixant un émetteur radio sur leur dos, il espère comprendre l’influence des pratiques forestières sur leur alimentation et leur reproduction. Et durant l’hiver, avec une équipe d’étudiants munis de GPS et de raquettes, il effectue des relevés de pistes des mammifères présents sur le territoire pour mieux comprendre le déplacement de petits animaux (martres, lièvres, belettes…) ainsi que les relations prédateurs-proies.

Comme pour de nombreux chercheurs d’autres disciplines, la forêt de l’Université est pour lui un terreau fertile. «Le lieu procure une grande liberté d’action, témoigne le biologiste. On peut y mettre des dispositifs expérimentaux sans avoir peur qu’ils ne soient détruits. Ça nous permet de réaliser des analyses sur le long terme, les meil­leures recherches en écologie étant généralement celles qui s’étalent sur une longue période.»

Toutes disciplines confondues, plus de 500 publications scientifiques se sont appuyées sur des travaux menés à la forêt Montmorency.

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Les poumons de l’Université

«La forêt Montmorency est importante parce qu’elle est directement reliée à notre mission de formation et de recherche, affirme d’entrée de jeu Éric Bauce. C’est ici qu’on forme plusieurs types de professionnels, dont des ingénieurs forestiers, des biologistes et des gens de plein air. »

Photo Martine Lapointe

Photo Martine Lapointe

Le vice-recteur exécutif et au développement rappelle du même souffle que la forêt joue un rôle primordial pour l’Université dans sa stratégie de diminution des gaz à effet de serre (GES), l’une des grandes causes des changements climatiques. Ses arbres, qui agissent comme des puits de carbone grâce à la photosynthèse, captent quelque 4000 tonnes de CO2 par an, rappelle-t-il. Grâce à son programme de compensation volontaire des émissions de GES, l’Université y a planté plus de 10 500 arbres depuis un an, surtout des épinettes noires et des blanches.

C’est aussi à la forêt Montmorency qu’a été réalisé le premier chantier de construction carboneutre au Canada, en 2011. L’Université avait alors choisi de compenser les émissions de GES générées durant les travaux d’installation d’un pont par la plantation de 2650 épinettes. De plus, elle a privilégié le bois comme élément de structure pour ce pont, contribuant doublement à la lutte contre les changements climatiques.

«Si l’on regarde les recommandations de l’ONU, il y a deux façons efficaces de lutter à court terme contre les changements climatiques: l’aménagement forestier et les constructions en bois, souligne Éric Bauce. On est en plein là-dedans!»

«La meilleure manière de connaître la philosophie de l’Université Laval en matière de développement durable, c’est de venir ici et de regarder ce qui se passe», résume de son côté Hugues Sansregret.

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Une forêt aménagée avec soin

Forêt en régénération

Forêt en régénération

Hormis une portion de 13% de son territoire (8,6 km2) consacrée Réserve de la biodiversité, la forêt Montmorency n’est pas vouée à la conservation. On y fait entre autres des coupes forestières, selon les meilleures pratiques en vigueur. La vente annuelle de 10 300 m3 de bois résineux, couplée aux revenus générés par les activités récréatives, permet l’autofinancement de la forêt.

Cependant, la priorité reste la vocation scientifique du territoire. «Nous gardons toujours en tête notre mission d’enseignement et de recherche et, bien souvent, ce sont les besoins de nos chercheurs qui orientent la planification des coupes fores­tières ou d’autres travaux sylvicoles», explique l’ingénieure forestière Julie Bouliane. C’est elle qui applique sur le terrain les décisions prises par le comité à la tête de la forêt Montmorency. Ce comité est composé de représentants de l’Université, des gouvernements provincial et fédéral ainsi que de différents organismes.

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5 mesures de la cyberdépendance http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-mesures-cyberdependance/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-mesures-cyberdependance/#comments Sun, 14 Sep 2014 19:02:50 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9357 Plusieurs passent un temps fou devant leur ordinateur, que ce soit pour jouer à des jeux vidéo ou naviguer sur le Web. Avec l’arrivée des tablettes et des téléphones intelligents, le phénomène s’est répandu comme une traînée de poudre : …

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Plusieurs passent un temps fou devant leur ordinateur, que ce soit pour jouer à des jeux vidéo ou naviguer sur le Web. Avec l’arrivée des tablettes et des téléphones intelligents, le phénomène s’est répandu comme une traînée de poudre : dans l’autobus, au restaurant, à l’épicerie, on aperçoit de plus en plus de jeunes et de moins jeunes concentrés sur leur minuscule écran. Sont-ils accros?

À ce jour, aucun outil n’existe pour diagnostiquer la cyberdépendance, mais Catherine Lortie, étudiante au doctorat en médecine expérimentale, et Matthieu Guitton, professeur à la Faculté de médecine, se sont penchés sur la question. De tous les articles scientifiques publiés entre 1993 et 2011, ils ont extrait 14 questionnaires et y ont cherché les paramètres permettant d’évaluer cette nouvelle forme de dépendance.

Voici les 5 mesures qui sortent du lot:

1. Encore branché!?
Les répercussions négatives sur la vie quotidienne constituent le paramètre le plus utilisé dans les questionnaires recensés, figurant dans 86% d’entre eux. Il s’agit des conséquences néfastes que peut engendrer l’utilisation excessive d’Internet au quotidien, que ce soit sous forme d’absentéisme au travail, de difficultés interpersonnelles avec les amis et les membres de la famille ou de difficultés à l’école pour les plus jeunes. Un exemple de ces répercussions: des chicanes récurrentes avec un conjoint qui passe trop de temps en ligne.
«Bien oui, arrête de me le demander, je vais “ encore ” passer la soirée devant mon ordi! »

2. Internet, quand tu nous tiens!
L’utilisation compulsive d’Internet apparaît dans 79% des questionnaires. Ce paramètre évoque la difficulté soit à réduire le temps passé sur Internet, soit à cesser toute activité sur le Web. Conscient que ses habitudes de navigation sont excessives, l’utilisateur souhaite les modifier, mais en est incapable. Une autre composante de cette mesure est que les exigences de satisfaction augmentent constamment. Par exemple, alors que réussir deux ou trois niveaux de Candy Crush lui suffisait, le joueur doit maintenant en réussir une dizaine avant de pouvoir décrocher.
«Si je perds encore 2 vies, je vais me coucher… Non, trois!»

3. Le Web, toujours le Web
L’attirance démesurée pour Internet figure dans 71% des questionnaires. Cette mesure se traduit par la pensée obsessionnelle de l’utilisateur à se connecter lors­qu’il n’est pas en ligne. Toute son attention est dirigée vers le prochain moment où il pourra se brancher à Internet. Il n’est pas rare de voir les gens présentant ce symptôme compter les minutes avant le moment où ils pourront combler leur envie.
«Hourra! Plus qu’une heure de boulot avant d’aller sur Facebook!»

4. On ne s’est jamais rencontrés, mais…
La préférence pour les interactions en ligne figure dans 36% des questionnaires. L’utilisateur préfère les contacts sociaux virtuels à ceux en chair et en os, puisqu’ils lui permettent de rester anonyme ou de changer d’identité, en plus de contrôler la perception que les gens ont de lui. Il lui est ainsi plus facile de se lier aux autres. Il peut, par exemple, se confier à quelqu’un qu’il n’a jamais rencontré. L’envers de la médaille: l’anonymat que procurent ces interactions fait que certaines personnes ont des comportements inappropriés qu’elles n’auraient pas dans le monde réel, comme faire des commentaires déplacés ou blessants dans un blogue.
«C’est tellement plus facile de te parler à toi qu’aux filles de ma classe.»

5. Bonjour la procrastination!
Le cinquième paramètre, l’échappatoire, est recensé dans 21 % des questionnaires, et on l’observe chez un grand nombre de personnes. L’utilisateur navigue sur le Web pour se soustraire à la vie quotidienne : tant qu’il est en ligne, il n’a pas à penser à ses problèmes ou à les résoudre. Flâner d’un site à l’autre plutôt que réaliser une tâche ou rédiger sa thèse est un bon exemple d’échappatoire.
«Faut vraiment que j’aille visiter mes parents. Je pars dès que j’ai fini de lire Cyberpresse…»

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Cyril Simard, l’artisan des économusées http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cyril-simard-lartisan-economusees/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cyril-simard-lartisan-economusees/#comments Sun, 14 Sep 2014 18:59:12 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9344 Notre entretien a lieu dans un bistrot. Cyril Simard (Arts et traditions populaires 1986) l’a préparé avec finesse. Charmant, volubile, organisé, il déballe une masse de documents qu’il répand sur deux tables mises bout à bout. Avant d’ajuster …

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Notre entretien a lieu dans un bistrot. Cyril Simard (Arts et traditions populaires 1986) l’a préparé avec finesse. Charmant, volubile, organisé, il déballe une masse de documents qu’il répand sur deux tables mises bout à bout. Avant d’ajuster l’éclairage. Rien n’échappe à l’œil de cet architecte, designer et ethnologue. L’homme sait modeler l’espace et tirer le meilleur de ce qui l’entoure. Cette force, le Charlevoisien très attaché à son coin de pays la met au service du patrimoine depuis un demi-siècle. Sa feuille de route impressionne. Il a servi l’État, dirigé des projets, publié des dizaines d’ouvrages, toujours en promoteur infatigable de ce qu’il appelle la «culture de l’enracinement». «Il faut conserver le meilleur de nos racines et l’adapter au goût du jour», considère-t-il.

C’est exactement le mandat des économusées! Ces musées vivants font dans la chocolaterie, verrerie, brasserie ou poterie, ils font dans l’agroalimentaire ou dans les métiers d’art. Le visiteur y rencontre les artisans dans leur atelier. Au rendez-vous: transmission des savoirs, secrets perpétués, authenticité. «Le but, précise Cyril Simard, est de permettre à l’artisan de vivre de son art tout en donnant un sens à sa création.»

Né d’un terreau fertile
«Cyril a la candeur du poète, mais il est redoutable en affaires.» Voilà la description qu’en fait Claude Dubé, professeur à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design. Sa double nature, précise cet ami qui l’a assisté dans la mise sur pied du réseau Écono­musée, remonte à ses origines. Pour décor, le fleuve et les montagnes de Baie-Saint-Paul, où il est né. Pour famille, un père commerçant, qui tenait magasin à même la demeure familiale. Avec lui, il a acquis le sens du commerce et l’amour des gens. Puis sa mère, tisserande de talent, amoureuse de la musique. Elle a légué à sa progéniture la fibre artistique. Carole Simard-Laflamme, la sœur de Cyril, est une créatrice d’œuvres textiles de grande réputation.

Sans compter que son voisinage entier évoluait au rythme des arts: le peintre René Richard qu’un Cyril adolescent assistait dans son travail; la mémoire de Clarence Gagnon restée gravée au village. «Très tôt, j’ai eu les ingrédients des économusées dans le sang», confie le Charlevoisien.

Un doctorat à la rescousse
Ce filon, Cyril Simard l’a d’abord exploité à la Papeterie Saint-Gilles de Saint-Joseph-de-la-Rive, qui a servi de prototype aux économusées. «Quand j’ai entrepris mon doctorat, c’était pour que cette entreprise artisanale survive», lance-t-il. Mgr Félix-Antoine Savard, qui l’a fondée en 1965, avait vu en lui son successeur. L’auteur du célèbre roman Menaud, maître-draveur et Cyril défendaient les mêmes valeurs. «Mais pour assurer la rentabilité des lieux, il me fallait développer une expertise», explique l’héritier. D’où sa thèse déposée à l’Université Laval en 1986, Économuséologie: comment rentabiliser une entreprise culturelle.

Fort d’une structure rigoureuse, le concept d’économusée a vu sa crédibilité monter en flèche, et d’autres artisans se sont intéressés au modèle. En 1992, était créée la Fondation des économusées, aujourd’hui Société du réseau Économusée. Joyeux hasard, le local qui a accueilli ses premiers bureaux se trouve au pavillon Félix-Antoine-Savard de l’Université Laval.

Et la papeterie? Entre-temps remise sur ses rails, elle remportait en 1989, en compétition avec le Musée de la civilisation, le grand prix national de l’innovation touristique du Québec. D’aucuns ont été agacés par cette victoire: le petit musée qui triomphe dans la cour des grands. Mais pour Cyril Simard, pas de clivages entre professionnels et artisans. «Il est à l’aise avec tout le monde», constate Claude Dubé. La sociabilité bon enfant de l’ethnologue n’altère pas pour autant son côté professionnel, précise son ami. «C’est un homme d’une grande expertise, mais il s’en sert à échelle humaine.»

Pareil avec les artisans. «Cyril a le don d’entrer en contact avec eux, poursuit Claude Dubé. Ça demande du doigté.» Vrai, admet le principal intéressé: «Ces gens sensibles forgent leur personnalité à même leur métier. Ils créent avec leur âme. J’ai voulu nos collaborations à l’image de leur richesse, pas de mes concepts.»

Parmi la trentaine de ces entreprises authentiques, des coups de cœur? «On a tellement de bon monde! Les filles Monna qui prennent la relève de leur père avec le cassis. Ou le maroquinier Rochefort, Hermès ne ferait pas mieux. Et la flamboyante Louise Bousquet! Quelle magnifique porcelaine elle fabrique.» La nomenclature se poursuit…

Un concept qui rayonne
À partir de 1997, le réseau Économusée a traversé les frontières. Il a essaimé dans le reste du Canada avant de gagner la faveur internationale. En 2004, à l’occasion de l’assemblée générale du World Crafts Council, il était donné en exemple par l’UNESCO comme l’une des trois meilleures expériences au monde dans la promotion du tourisme. Les résultats n’ont pas tardé. En 2008, un premier protocole d’entente internationale a été conclu avec la Norvège.

À ce jour, en plus des 33 économusées répartis dans 13 régions du Québec –lesquels génèrent des revenus annuels de 35 M$ et fournissent 500 emplois–, on en compte 9 dans le Canada atlantique, 2 en Colombie-Britannique et 1 en Saskatchewan. Ajoutons les 25 implantés en Europe du Nord, notamment en Norvège, en Suède, en Irlande du Nord et au Groenland, pour un total de 70. Et l’expansion continue.

S’il avait prévu cela? «Pas du tout!, réplique Cyril Simard. Le concept des économusées est issu de nos racines. Sa base est naturelle. Au fond, je n’ai rien inventé.» Il relate une pratique dont il a été témoin en Inde: «Dans une prestigieuse école d’architecture de la capitale, les étudiants doivent d’abord séjourner deux mois dans leur milieu d’origine. Ils observent le travail des artisans locaux, répertorient les motifs d’ornement, les influences qui ont marqué ces territoires. Le but: bâtir le portfolio de leurs racines sur lequel ils appuieront tous leurs travaux.»

Idéalement, croit ce visionnaire, les universités n’auraient pas seulement un rôle à jouer dans la vie des jeunes qui choisissent une carrière professionnelle, mais également dans celle des jeunes artisans. Comment? «En formant des diplômés aptes à réfléchir sur l’avenir des métiers traditionnels afin que s’établissent des ponts solides entre pratiques professionnelles et artisanales.»

L’avenir sur un air «trad’»
Depuis deux ans, le fondateur cède les rênes de la Société du réseau Économusée en toute confiance. D’abord, le «trad’» –il lui plaît, ce mot!– reprend du service. Retour à l’identité, aux ressources locales: «Aujourd’hui, les gens veulent connaître d’où viennent les produits qu’ils acquièrent, qui les a fabriqués, comment. Cette tendance qu’on nomme la “traçabilité” est une mode mondiale». Les statistiques lui donnent raison. L’an dernier, les économusées du Québec ont reçu 650 000 visiteurs.

Et puis, le précurseur tient à le dire, il juge sa succession de grande qualité. À la direction: Carl-Éric Guertin, un ingénieur féru de patrimoine. Et à la présidence du conseil d’administration: Michel Gervais, ancien recteur de l’Université. C’est de ses mains que Cyril Simard avait reçu son diplôme en 1986.

M. Simard a pris sa retraite en 2012. La même année, agréable coïncidence, il obtenait la médaille de l’Ordre du Canada. «Je n’ai jamais travaillé pour les reconnaissances, précise celui qui en compte pourtant plusieurs, mais pour aider les gens.» Voyant le chemin parcouru, il s’émeut: «J’ai fait plus de bien que je pensais.» Il maintient sans surprise que les idées continuent d’abonder. «Mais à 76 ans, je devrais peut-être me reposer…», s’interroge le passionné. «Cyril a le défaut de ses qualités, philosophe Claude Dubé. Il sait tout calculer… sauf ses heures de travail!»

Pour le moment, la cellule familiale l’appelle. Son épouse Monique, sa meilleure conseillère, qu’il connaît depuis l’âge de 10 ans: elle était sa voisine d’en face. Leurs trois filles et leurs deux petits-enfants.

«L’autre jour, notre petit-fils nous chantait “Ah vous dirais-je Maman?” par l’entremise du iPad. C’était d’une justesse!» Le fier grand-père s’arrête tout à coup, inquiet: «Je vous entraîne bien loin de l’artisanat…» Vraiment? Et si cette ritournelle n’était qu’une version parmi d’autres de la «culture de l’enracinement»? Le meilleur de nos racines… à la sauce du jour?

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Économusée, qui es-tu?

Un économusée est une entreprise basée sur le savoir-faire authentique dans la fabrication de ses produits. L’endroit tient lieu à la fois d’atelier et de boutique ainsi que de centre d’interprétation et de documentation. Les économusées permettent aux visiteurs de voir les artisans au travail, d’accéder à leurs connaissances et de se procurer leurs produits sans intermédiaire. Leur mission s’organise autour de trois volets: conserver le meilleur de la tradition, développer l’esprit d’entrepreneuriat chez l’artisan et promouvoir un tourisme durable.

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Cyril sur le campus

Bien que son nom soit surtout associé au réseau Économusée, Cyril Simard compte de mul­tiples accomplissements à son actif. En font partie le projet d’intégration des arts à l’architecture (loi du 1%), la première phase d’agrandissement du Musée national du Québec en 1987 et la mise sur pied du Festival folklorique de Baie-Saint-Paul, qui a vu les balbutiements du Cirque du Soleil.

L’établissement qui l’a fait docteur porte aussi sa touche. En tant que premier titulaire de la Chaire Unesco en patrimoine culturel de l’Université Laval, de 2001 à 2005, Cyril Simard a participé à la création d’un programme d’études en ethnodesign alors offert par la Faculté d’aménagement et d’architecture.

Plus tôt, en 1996, il avait lancé puis coordonné le projet de l’Espace René-Richard, sis au pavillon J.-A.-DeSève. Là, sur une hauteur de deux étages, une structure rappelle le canot du célèbre peintre. L’œuvre, qui intègre quelques toiles de René Richard, avait été conçue dans le cadre d’un atelier de composition architecturale par l’étudiante Annie Forand.

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Lisez le témoignage de trois diplômés sur la vigueur des musées au Sénégal, aux États-Unis et en Espagne.

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Réveil au chant du coq http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/reveil-au-chant-du-coq/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/reveil-au-chant-du-coq/#respond Sat, 13 Sep 2014 20:00:49 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9387 Tous les matins depuis sept ans, les habitants de Saint-Victor se font tirer du lit par le coq du maire. Exaspérés, ils décident de troquer l’oiseau contre l’âne paresseux du village voisin. Voici la prémisse du film Le coq de

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Tous les matins depuis sept ans, les habitants de Saint-Victor se font tirer du lit par le coq du maire. Exaspérés, ils décident de troquer l’oiseau contre l’âne paresseux du village voisin. Voici la prémisse du film Le coq de St-Victor, une comédie désopilante réalisée par Pierre Greco, chargé de cours à l’École des arts visuels, et produite par Nancy Florence Savard, de la boîte 10e Ave. Plusieurs personnalités ont prêté leur voix à ce premier long métrage d’animation entièrement réalisé à Québec, dont Anne Dorval, Guy Nadon et Mariloup Wolfe.

Coloré et ludique, Le coq de St-Victor est destiné au jeune public, mais plaira aussi aux parents qui apprécieront notamment sa signature visuelle, résultat de plusieurs mois de travail avec le studio Frima FX. Doté d’un budget de 3 M$, le projet a mobilisé une centaine d’artistes. «La chose la plus importante que j’ai apprise est que la contrainte peut être un excellent moteur de création, confie Pierre Greco. Plusieurs scènes ont dû être simplifiées pour des raisons de production, mais le résultat est de loin supérieur à ce qui avait été prévu.»

Sorti en format DVD au mois de juin après avoir été projeté en salle l’hiver dernier, son film a reçu le prix du public au Festival international des films pour enfants de Montréal et le prix de la meilleure réalisation au Festival de cinéma pour enfants de Québec. Il a aussi été vendu dans plus de 40 pays, dont les États-Unis, la Chine et le Brésil.

Il faut dire que Pierre Greco n’est pas un novice dans le milieu. Au fil de sa carrière, il a touché autant à l’animation qu’à la fiction, à la publicité et au documentaire. Sa filmographie compte la série W, diffusée à Télétoon et vendue dans plusieurs pays, ainsi que le long métrage Un petit vent de panique.

Depuis trois ans, il transmet ses connaissances du scénarimage (story-board) comme chargé de cours à l’École des arts visuels. Un travail qu’il ne quitterait pour rien au monde. «C’est important pour moi d’enseigner, dit-il, car la connaissance est la base sur laquelle nous développons nos passions. Le story-board est le meilleur moyen pour écrire un dessin animé. Quand on fait un story-board, les scènes se précisent, changent ou même se transforment complètement. C’est étonnant le nombre de gags qu’on peut trouver à cette étape!»

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En un éclair – UL http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-eclair-ul/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-eclair-ul/#respond Sat, 13 Sep 2014 20:00:34 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9378 Un sentiment d’accomplissement
Le conteur Fred Pellerin, le sénateur à la retraite Roméo Dallaire et le producteur musical André Perry ont reçu un doctorat honorifique des mains du recteur Denis Brière lors des cérémonies de collation des grades, tenues en …

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Un sentiment d’accomplissement
Le conteur Fred Pellerin, le sénateur à la retraite Roméo Dallaire et le producteur musical André Perry ont reçu un doctorat honorifique des mains du recteur Denis Brière lors des cérémonies de collation des grades, tenues en juin. Tout comme Denis Forest, expert en santé buccale, Elisabeth Gidengil, politicologue canadienne, André Laurin, défenseur des droits des consommateurs, André Prüm, spécialiste du droit bancaire et financier européen, Patricia Scott Griffin, pionnière de la lutte au sexisme dans les sports, et Andrés Félix Weintraub, professeur de génie industriel à la Universidad de Chile. Décédé l’an dernier après 40 ans passés à la direction du Séminaire Saint-François de Québec, le père Jean-Marc Boulé a également été fait docteur honoris causa. Pour plus de 11 000 nouveaux diplômés, ces cérémonies étaient avant tout l’occasion de souligner avec décorum le succès de leurs efforts et le début de leur nouvelle vie. «J’éprouve un grand sentiment d’accomplissement», dira Patricia Verreault, tout sourire, son diplôme de baccalauréat en géographie à la main.

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Canonisation de celui qui a donné son nom à l’Université
Le 3 avril, le pape François a procédé à la canonisation de François de Montmorency-Laval, premier évêque de la Nouvelle-France. Arrivé dans le Nouveau Monde en 1659 pour y édifier une église, Mgr de Laval fonde le Séminaire de Québec en 1663, un établissement qu’il voit comme un lieu de formation des prêtres, de même qu’un lieu d’enseignement des arts et des lettres dans un esprit chrétien. Inspirés par ce même besoin d’éduquer les jeunes, ses successeurs fonderont la première université francophone au Canada en 1852. L’Université emprunte alors le nom de Mgr de Laval, ainsi que les couleurs et le blason de sa famille.

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Un nouveau prix pour Contact
Un article publié l’automne dernier dans le magazine a reçu la médaille de bronze dans la catégorie Meilleur article en français, attribuée par le Conseil canadien pour l’avancement de l’éducation (CCAE). Ce reportage, «Mon docteur et moi, une relation en mutation», était signé Jean Hamann. Il s’agit de la 21e médaille du CCAE à être attribuée à ce journaliste depuis 1994: certainement un record! Biologiste de formation, Jean Hamann fait partie de l’équipe de rédaction du journal Le Fil, en plus de mettre régulièrement ses talents de vulgarisateur au service des lecteurs de Contact.

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«Drapeau blanc» redéployé
L’œuvre de l’artiste Armand Vaillancourt, pionnier de l’art monumental au Québec, a retrouvé sa place à côté du pavillon Maurice-Pollack en juillet, après avoir été temporairement remisée en raison des travaux d’agrandissement de la librairie coopérative Zone. La sculpture n’a rien perdu de son pouvoir d’évocation: impossible de rester insensible aux paroles gravées dans la pierre et qui résument toutes les préoccupations de l’artiste, dont l’environnement, le racisme et la liberté. La pièce la plus imposante de cet ensemble reste le dolmen sur lequel on peut lire une lettre de Félix Leclerc datée du 29 avril 1989 et dédiée à la jeunesse.

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En français au quotidien
Au cours de l’été, le programme de français langue étrangère de l’Université a accueilli 951 étudiants provenant de 22 pays, dont le Brésil, le Mexique et la Chine. Ces étudiants suivent des cours le matin et s’adonnent à des activités culturelles en après-midi. À la fin des cinq semaines que dure cette immersion française, tous ont franchi une étape décisive. «L’idée, c’est de leur mettre le pied à l’étrier et que, sur cette lancée, ils développent leur confiance en eux», explique Marise Ouellet, directrice de l’École des langues.

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Du changement à la barre de trois facultés
Des doyens sont entrés en fonction cet été, pour des mandats de quatre ans. Il s’agit de Caroline Senécal à la Faculté des sciences sociales, Fernand Gervais à la Faculté des sciences de l’éducation et Alain Rochon à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design.

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Nouvelles chaires, nouveaux savoirs
Au printemps, a été créée la Chaire de recherche industrielle CRSNG–Novalait en efficience des procédés de transformation du lait, une structure de recherche chargée de trouver de nouvelles approches permettant d’améliorer l’utilisation des constituants naturels du lait, et ce, tout en minimisant l’impact environnemental des procédés de transformation. Trois autres chaires ont vu le jour à l’Université au cours de l’année 2014: la Chaire de recherche et d’innovation Goldcorp en droit des ressources naturelles et de l’énergie, la Chaire de leadership en enseignement en gestion actuarielle des risques d’actifs–Caisse de dépôt et placement du Québec et la Chaire de leadership en enseignement–Femmes et organisations.

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Le design et la philosophie des sciences en blogues
Deux nouvelles plumes font leur entrée dans les blogues de Contact, cet automne: celle de Caroline Gagnon, professeure et directrice du tout nouveau programme de premier cycle en design de produits, et celle de Pierre-Olivier Méthot, professeur de philosophie et histoire des sciences biologiques et médicales. Bouillonnement intellectuel en perspective!

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Interactions intelligentes
Des chercheurs de l’École de psychologie s’associent avec Ubisoft Québec dans un projet visant à mesurer le facteur «plaisir» dans les jeux vidéo afin de créer des jeux qui s’adaptent en temps réel à l’état affectif et cognitif des joueurs. Une série d’expériences permettra de suivre des facteurs comme le rythme respiratoire, le rythme cardiaque, la sudation, la dilatation des pupilles ou les expressions faciales, puis de concevoir une interface d’interactivité intelligente. Dans ce partenariat, l’Université offre l’accès à ses ressources documentaires, à ses locaux et à ses équipements de même que l’expertise de ses chercheurs. Parmi eux, Sébastien Tremblay, professeur à l’École de psychologie et directeur du laboratoire Co-DOT qui rassemble des chercheurs et des étudiants intéressés par la cognition humaine. Selon lui, le modèle développé pourra ensuite être utile dans d’autres secteurs comme les simulateurs de vols ou les modules d’apprentissage destinés aux répondants d’urgence.

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Un chimiste au micro http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/chimiste-au-micro/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/chimiste-au-micro/#respond Sat, 13 Sep 2014 20:00:23 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9377 Si Normand Voyer avait consacré davantage de temps à la recherche, sa liste de publications –qui compte tout de même une centaine de titres– serait plus longue, il aurait décroché plus de subventions et dirigé davantage d’étudiants-chercheurs. Mais voilà, depuis …

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Si Normand Voyer avait consacré davantage de temps à la recherche, sa liste de publications –qui compte tout de même une centaine de titres– serait plus longue, il aurait décroché plus de subventions et dirigé davantage d’étudiants-chercheurs. Mais voilà, depuis 25 ans, le professeur au Département de chimie a plutôt choisi de consacrer une partie de sa débordante énergie à faire connaître la science au grand public. Le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) vient de récompenser ce choix en lui décernant le Prix pour la promotion des sciences.

Normand Voyer est maintenant connu pour sa participation à des émissions de radio comme Bien dans son assiette de Radio-Canada. Mais c’est sa conférence «La chimie de l’amour» qui l’a révélé, au public comme aux médias. En 10 ans, il a présenté ce quasi-spectacle à plus de 150 reprises à des publics composés tantôt d’adolescents saturés d’hormones tantôt de personnes du 3e âge, assagies mais tout aussi captivées.

Ses efforts de communication ne s’arrêtent pas là. En 2006, il mettait sur pied «Les 24 heures de chimie», activité pendant laquelle les étudiants du Département de chi­mie accueillent des élèves dans leurs labos où ils les aident à faire de vraies expériences. Et en 2011, avec sa collègue Michèle Auger, il montait «Attraction chimique», une exposition interactive itinérante sur la chimie au quotidien, vue par 400 000 personnes.

Enfin, depuis deux ans, la caravane Défi-Chimie sillonne le Québec. «C’est de la speed science destinée aux jeunes de 2e secondaire qui s’apprêtent à faire des choix pour leur avenir, résume Normand Voyer. Nous amenons un labo à l’école et les élèves doivent réaliser des expériences en huit minutes. Jusqu’à maintenant, plus de 5000 jeunes en ont profité.»

Ses talents de vulgarisateur ne s’expliquent pas uniquement par une bonne connaissance des règles de base du genre. «Que ce soit pour enseigner ou pour vulgariser la chimie, c’est un orateur-né, dit Jean-Daniel Doucet, un ancien étudiant devenu responsable d’At­traction chimique. Il a un ton passionné et sait ponctuer ses présentations d’anecdotes. Il rend la science cool

Quant à savoir pourquoi un universitaire accompli s’échine à révéler aux Québécois les dessous du coup de foudre ou des odeurs de la mouffette, Normand Voyer n’en fait pas un secret: «Au secondaire, je n’étais pas un élève modèle, mais je voulais devenir scientifique et j’ai persévéré. C’est pour redonner à la société qui m’a permis de réaliser mes rêves que je veux aider les jeunes à se trouver des passions. La relève scientifique est essentielle à l’avenir du Québec.»

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve/#respond Sat, 13 Sep 2014 20:00:20 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9382 L’EPO à la rescousse de prématurés
Pour traiter l’anémie, certains bébés nés prématurément reçoivent déjà de l’érythropoïétine –la tristement célèbre EPO illégalement utilisée dans le monde du sport. Voilà que des chercheurs de la Faculté de médecine ouvrent la porte …

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L’EPO à la rescousse de prématurés
Pour traiter l’anémie, certains bébés nés prématurément reçoivent déjà de l’érythropoïétine –la tristement célèbre EPO illégalement utilisée dans le monde du sport. Voilà que des chercheurs de la Faculté de médecine ouvrent la porte à l’usage de cette hormone naturelle pour venir en aide aux nouveaux-nés éprouvant des troubles respiratoires. Pour l’instant testée chez des souris, l’EPO accélérerait le développement du système de contrôle du rythme respiratoire. Elle pourrait un jour être injectée dans ce but aux enfants prématurés, estiment Céline Caravagna, Edith Schneider et Jorge Soliz.

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Fringale dévastatrice
Les gens qui cèdent souvent à l’appel nocturne du frigo pourraient mettre leur santé en péril. C’est ce que suggère une étude portant sur le syndrome de fringale nocturne, soit l’ingestion de plus de 25% de l’apport calorique quotidien après le repas du soir. La recherche a été menée auprès de 615 personnes obèses par une équipe canado-américaine comprenant Annette Gallant, Vicky Drapeau et Angelo Tremblay, de l’Université Laval. Parus dans Eating Behaviors, les résultats montrent que le syndrome s’exprime davantage chez les personnes qui ont un indice de masse corporelle élevé et une mauvaise santé métabolique (hypertension et taux élevés d’insuline, de glucose et de cholestérol). Pour le moment, les chercheurs ne savent pas si le syndrome est la cause ou l’effet d’un dérèglement métabolique.

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Combattre le mal par le mal?
Deux chercheurs de la Faculté de médecine viennent de démontrer qu’il est possible d’atténuer la sensibilité à la douleur par une approche en deux temps qui consiste à réveiller la douleur pour ensuite en empêcher la reconsolidation neurochimique. Grâce à des tests menés sur des souris, Robert Bonin et Yves De Koninck ont réussi à diminuer la durée des épisodes d’hypersensibilité, consécutifs à une injection de molécules de piment fort, de 8 jours à 3 heures. Il s’agit de faire suivre le premier événement douloureux par un second, qui déverrouille l’encodage neurochimique de la douleur, et d’administrer simultanément un produit qui inhibe la synthèse des protéines associées à l’hypersensibilité. Cet inhibiteur se révèle impuissant lorsqu’il est injecté après l’événement douloureux. Ces résultats ont été publiés dans Nature Neuroscience.

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Se laisser apprivoiser
Peut-on cultiver l’ail des bois? Oui, indiquent les premiers résultats obtenus par Line Lapointe, Antoine Bernatchez et Julie Bussières, du Département de biologie, et publiés dans Agroforestery System. Pour arriver à cette réponse, les chercheurs ont transplanté 3200 plants d’ail des bois dans quatre érablières de la région d’Oka avant de mesurer leur taux de survie et leur réponse aux engrais biologiques. Résultat: deux variétés locales (tricocum et burdickii) parviennent à croître dans ces conditions semi-sauvages et réagissent à la fertilisation par une meilleure croissance des feuilles et des bulbes, ce qui n’est pas le cas de toutes les espèces sauvages. Les chercheurs ont également établi que la densité devait être inférieure à 44 plants/m2. Une telle production pourrait contrecarrer la cueillette illicite d’ail des bois qui entraîne la disparition des rares colonies sauvages.

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La reconnaissance peut faire la différence
Le déséquilibre entre les efforts demandés à un travailleur et la reconnaissance de ces efforts par ses supérieurs peut se traduire par plus de jours d’absence pour cause de santé mentale, conclut une étude publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine. Ruth Ndjaboué, Chantal Brisson, Michel Vézina, Caty Blanchette et Renée Bourbonnais, du Groupe interdisciplinaire de recherche sur l’organisation et la santé au travail, ont suivi 2086 cols blancs de la fonction publique pendant 9 ans. Leurs compilations indiquent que 28% ressentaient un tel déséquilibre. Par ailleurs, 17% des femmes et 8% des hommes s’étaient absentés au moins une fois en raison d’un problème de santé mentale. En mettant les données en relation, les chercheurs ont établi que le risque d’avoir une première absence pour santé mentale est 38% plus élevé chez les travailleurs qui ressentent un déséquilibre effort-reconnaissance que chez ceux qui s’estiment justement traités.

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Petits fruits, grand projet http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/petits-fruits-grand-projet/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/petits-fruits-grand-projet/#respond Sat, 13 Sep 2014 20:00:18 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=9392 L’écoute. Voilà l’ingrédient principal sur lequel repose le succès du projet réalisé au Nunavik par Mélanie Lemire, postdoctorante en médecine sociale et préventive. La récipiendaire de la prestigieuse bourse Banting, d’une valeur de 70 000$, est allée rencontrer les maires …

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L’écoute. Voilà l’ingrédient principal sur lequel repose le succès du projet réalisé au Nunavik par Mélanie Lemire, postdoctorante en médecine sociale et préventive. La récipiendaire de la prestigieuse bourse Banting, d’une valeur de 70 000$, est allée rencontrer les maires du Nunavik en juin 2012, ce qui lui a permis de vraiment comprendre leurs besoins et leurs priorités. «Les Inuits ont alors parlé du problème de stockage des petits fruits en raison du manque d’espace dans les congélateurs», se souvient-elle. Ils ont aussi montré leur volonté de faire connaître les baies sauvages et autres plantes ancestrales aux jeunes afin que ceux-ci en consomment davantage.

De là est née l’idée de mettre au point des recettes à base de baies, à la fois simples et propices à une longue conservation, puis de les apprendre aux jeunes ayant des difficultés d’apprentissage. Des bleuets aux airelles en passant par les camarines noires, les jeunes ont cueilli et transformé les fruits en barres granola, rouleaux aux fruits et sorbets.

«Lors des dégustations de produits, les jeunes faisaient des grimaces pour montrer leur langue bleuie par les baies, rapporte la chercheuse. De là est né le nom du projet, Purple Tongue.» Mélanie Lemire a maintenant dans ses cartons d’autres projets, axés sur les algues, les herbes et les champignons de la région.

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