Archives des Automne 2013 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Tue, 24 Mar 2015 15:18:49 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Brevet, qui es-tu? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/brevet-qui-es-tu/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/brevet-qui-es-tu/#comments Fri, 20 Dec 2013 21:33:55 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8060 Le mot brevet est entré dans le vocabulaire de Tigran Galstian en 2005 alors qu’il venait de faire connaître au monde scientifique le fruit du travail de son équipe du Département de physique, génie physique et optique: une minuscule lentille …

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Le mot brevet est entré dans le vocabulaire de Tigran Galstian en 2005 alors qu’il venait de faire connaître au monde scientifique le fruit du travail de son équipe du Département de physique, génie physique et optique: une minuscule lentille qui fait automatiquement la mise au point lorsqu’on veut prendre une photo, tout en stabilisant l’image. Ce petit bijou de technologie optique ne contient aucune pièce mobile et agit uniquement grâce à la stimulation électrique de cristaux liquides.

Presque 10 ans plus tard, la lentille est utilisée dans certaines caméras Web. Mais depuis le début, le scientifique voit plus loin, beaucoup plus loin: «Notre but est de l’intégrer au téléphone cellulaire, ce qui ouvrirait un marché encore plus important.»

Pour frapper à la porte de ce marché milliardaire, Tigran Galstian a eu besoin d’un partenaire: une entreprise capable d’allonger les millions de dollars nécessaires à la poursuite du développement de la lentille, à sa fabrication et à sa mise en marché. Faute de partenaire québécois ou canadien, c’est une entreprise californienne de la Silicon Valley, Lens Vector, qui a obtenu en 2010 le droit de commercialiser la trouvaille du scientifique de l’Université.

«Sans les brevets obtenus sur les composantes de la lentille, assure Tigran Galstian, nous n’aurions jamais pu parler sérieusement avec une entreprise.»

Protéger son idée
Qu’est-ce que cet atout essentiel à la commercialisation? Par le brevet, le gouvernement d’un pays atteste de la propriété intellectuelle d’une invention et accorde au détenteur le droit d’empêcher d’autres personnes de fabriquer, d’utiliser ou de vendre cette invention sans autorisation. Faute de brevet, des concurrents pourraient tout simplement copier la découverte. Cette protection peut atteindre 20 ans, ce qui laisse amplement de temps pour mettre le produit en marché, tout en continuant son perfectionnement, lui-même breve­table au besoin.

Le brevet assure une protection sur un territoire donné, comme le Canada ou les États-Unis. Encore faut-il en faire la demande auprès du gouvernement. De ce côté-ci de la frontière, le Bureau des brevets reçoit et analyse les demandes avant d’émettre un brevet, le cas échéant. Ce bureau fait partie de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada (OPIC), un organisme qui relève du ministère fédéral de l’Industrie. Pour obtenir un brevet ailleurs, aux États-Unis, en Asie ou en Europe, l’inventeur doit refaire le même exercice auprès de chaque organisme responsable des brevets sur le territoire visé.

Le brevet n’est pas une garantie de protection de votre invention. C’est un droit qu’il faut faire valoir. «Vous êtes toujours à la merci d’un concurrent qui cherchera un moyen de déjouer le brevet, prévient Jean Caron, professeur au Département des sols et de génie agroalimentaire. Si vous n’avez pas l’intention de défendre votre brevet, n’en déposez pas!»

Une telle défense s’appuie sur une description la plus complète possible de l’invention et de ses applications dans la demande de brevet. Cette description fera partie intégrante du brevet délivré par le Bureau des brevets et servira de base légale. «Rédiger un brevet est un art qu’il vaut mieux confier à des experts», conseille fortement Jean Caron, qui détient lui-même plusieurs brevets (voir plus bas La vie après le brevet). En général, les chercheurs vont écrire une première version descriptive de l’invention et mentionner des applications possibles. Ensuite, le texte passe dans la moulinette d’un agent de brevet féru en droit de la propriété intellectuelle. Une virgule bien placée peut faire toute la différence entre un brevet solide et un autre qui ouvre la porte aux imitateurs. Souvent, la partie se joue dans la liste des applications possibles. Il ne faut pas en oublier!

Le premier partenaire
Dans cette démarche, des chercheurs comme Tigran Galstian ou Jean Caron ne sont pas seuls. Heureusement, parce qu’il peut en coûter de 50 000$ à 70 000$ pour obtenir le précieux document. La facture comprend les frais exigés par le Bureau des brevets (certains sont récurrents d’une année à l’autre), ceux liés à l’évaluation technique et commerciale de l’invention et, surtout, le coût de la haute expertise nécessaire à la rédaction du brevet.

À l’Université Laval, qui possède d’ailleurs les droits sur les fruits de la recherche menée dans ses laboratoires et partage ainsi le brevet avec le chercheur, la route qui mène à la commercialisation commence par la déclaration d’invention que le chercheur dépose au Vice-rectorat à la recherche et à la création (VRRC).

Le chercheur remplit ce document lorsqu’il pense avoir fait une découverte présentant un potentiel de commercialisation. Il décrit alors sa trouvaille en expliquant en quoi elle est unique, en quoi elle répond à un besoin. Les noms des participants à la découverte, incluant les étudiants, apparaissent également dans la divulgation.

Le comité des brevets du vice-rectorat analyse en-suite le document afin de déterminer si l’invention présente un potentiel suffisamment élevé pour justifier une demande de brevet. Le vice-rectorat compte sur une expertise interne et s’appuie sur un réseau de partenaires, dont SOVAR, une société de valorisation de la recherche.

«Nous recevons annuellement entre 60 et 70 déclarations d’invention», précise Thierry Bourgeois, responsable de la propriété intellectuelle au VRRC. Un peu moins de la moitié de ces déclarations se qualifieront pour un brevet. Ainsi, bon an mal an, l’Université obtient environ 25 brevets. Compte tenu du caractère territorial du brevet, une même invention peut faire l’objet de plusieurs brevets. Au total, l’Université maintient un portefeuille de 600 inventions brevetées.

Une étape et non une fin
Obtenir un brevet n’est toutefois qu’une première étape. «Le brevet n’est absolument pas une garantie de commercialisation, rappelle Thierry Bourgeois. Il faut un preneur, c’est-à-dire une entreprise existante ou créée pour l’occasion, qui exploitera le brevet. S’il n’y a pas de preneur, pas de marché, le brevet devient inutile.»

Il est possible de vendre un brevet mais, en général, l’Université conserve ses droits et accorde plutôt une licence de commercialisation à une entreprise. Cette licence est en quelque sorte un droit de commercialiser l’invention protégée, moyennant le paiement de redevances sur les ventes, redevances que se partagent à parts égales l’Université et le chercheur.

Cet accord de licence est tout aussi essentiel que le brevet parce qu’il définit la suite des choses pour l’Université en tant qu’établissement de recherche et d’enseignement. Ce pacte entre l’Université et l’entreprise doit protéger la liberté du chercheur. «La propriété intellectuelle est très importante dans un contexte universitaire, insiste Thierry Bourgeois. L’Université doit s’assurer qu’elle aura le droit de continuer à faire de la recherche sur l’invention concernée.» En effet, dans les licences qu’accorde l’Université, une clause stipule que le chercheur pourra continuer ses travaux sur la technologie, ce qui inclut la participation d’étudiants ainsi que la publication des résultats.

Intérêt commercial et liberté scientifique peuvent ainsi cohabiter pour le plus grand profit de tous. «La valorisation de la recherche ajoute à la notoriété de l’Université, estime Sophie D’Amours, vice-rectrice à la recherche et à la création. Cela démontre que l’Université forme les personnes tout en contribuant au développement économique de son milieu.»

Le cas de la lentille développée par le groupe de recherche de Tigran Galstian illustre bien ce mariage réussi entre éducation et économie. La commercialisation aux États-Unis générera un jour des dividendes sonnants pour l’inventeur et l’Université. Mais la R&D, si elle se fait de concert avec Lens Vector, reste au Québec. Le chercheur a en effet fondé une petite entreprise qui perfectionne la lentille et les façons de la produire. Installée dans les locaux de l’Université, TLCL Recherche Optique emploie plusieurs diplômés de la Faculté. «La nouvelle expertise acquise dans cette aventure, je l’enseigne à mes étudiants», fait-il remarquer. La boucle est bouclée!

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LA VIE APRÈS LE BREVET

Un des brevets que détient Jean Caron, professeur au Département des sols et de génie agroalimentaire, porte sur un système d’irrigation automatisé destiné principalement à la production agricole. Pour développer et commercialiser cette technologie, le chercheur a tenté pendant deux ans de trouver des investisseurs. De guerre lasse, il est devenu entrepreneur! «Ce n’était pas mon premier choix», confie-t-il.

Pour un scientifique, diriger une entreprise n’est pas une évidence. Toutefois, il arrive que dans l’entourage d’un chercheur comme Jean Caron, se trouve un étudiant possédant la fibre entrepreneuriale. C’était le cas de Jocelyn Boudreau, qui a accepté de consacrer une année de sa vie comme président bénévole pour lancer l’entreprise Hortau, en 2002.

Oui, c’est bien écrit bénévole! Ceux qui croient que se lancer en affaires signifie l’automobile luxueuse à la porte de la maison dès le lendemain devraient tenter l’expérience. Le sous-sol de la résidence de Jean Caron a servi de premier atelier pour concevoir un prototype. L’entreprise a frôlé la faillite à deux
reprises.

«Le brevet est une preuve de concept, une démonstration que l’invention fonctionne, mais nous sommes encore bien loin d’une application industrielle», rappelle Jean Caron. À partir du brevet, il reste plusieurs étapes à franchir. Il faut, entre autres, construire un meilleur prototype, faire une étude de marché, concevoir des méthodes de fabrication à plus grande échelle et, surtout, concrétiser les ventes. Et on ne parle même pas des besoins de financement, qui ont tendance à augmenter à chaque étape.

Aujourd’hui, Hortau donne du travail à 25 personnes. Outre les emplois, la technologie d’irrigation automatisée mise au point par Hortau a des retombées significatives dans l’industrie. «Notre système a permis une augmentation très importante de la productivité des producteurs de canneberges du Québec», mentionne fièrement Jean Caron.

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Des trésors pour tous http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/des-tresors-pour-tous/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/des-tresors-pour-tous/#respond Fri, 20 Dec 2013 21:27:53 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8057 Nous passons souvent sans les voir, obsédés par nos tâches. Un rayon de soleil qui se reflète sur leur structure de métal ou sur la pierre dont elles sont faites les révèle soudain, nous libérant un moment du carcan d’obligations …

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Nous passons souvent sans les voir, obsédés par nos tâches. Un rayon de soleil qui se reflète sur leur structure de métal ou sur la pierre dont elles sont faites les révèle soudain, nous libérant un moment du carcan d’obligations qui régit nos vies. Présentes aux quatre coins du campus, ces créations artistiques ne demandent qu’à sortir de l’ombre.

Pas de pavillon sans œuvre
Dans les années 1950 et 1960, à mesure que se dressent ses premiers pavillons, la Cité universitaire naissante s’embellit de plusieurs sculptures, mosaïques, peintures, verrières… Autant de créations qui, à l’époque, se rencontrent peu hors des musées et qui, tout à coup, s’offrent à la vue de tous. «Cette préoccupation de s’associer à des artistes s’inscrit dans une recherche de l’œuvre d’art totale, de la part de certains architectes modernes», explique Marc Grignon, professeur d’histoire de l’art au Département des sciences historiques.

Sur les terrains de l’Université, œuvres artistiques et nouveaux pavillons font totalement corps. Les créateurs les plus importants de l’époque prennent part à l’aventure. Les Jordi Bonet, Jean Paul Lemieux, Omer Parent, Marius Plamondon, Paul Lacroix ou Jeanne-d’Arc Corriveau impriment leur trace à l’extérieur comme à l’intérieur des édifices.

L’architecte est alors tout-puissant. C’est lui qui choisit l’artiste et décide du thème ainsi que de l’emplacement des œuvres dans l’édifice ou autour de lui. Un exemple? L’architecte Lucien Mainguy, dont l’Université a conservé les échanges épistolaires avec divers artistes. Parmi les pavillons qu’il a conçus: celui du Commerce, l’un des premiers à avoir vu le jour sur le campus de Sainte-Foy, en 1951. Comme souvent, l’architecte souhaite que les œuvres s’accordent à la vocation du pavillon (qui prendra plus tard le nom de Palasis-Prince). C’est pourquoi le dieu grec du commerce, Hermès, y figurera autant dans les peintures murales intérieures d’Omer Parent que dans les sculptures extérieures de Marius Plamondon.

Après une pause dans les années 1970 et 1980, la construction reprend sur le campus. La démarche d’intégration des arts aux bâtiments publics n’est plus la même. Depuis 1961, le gouvernement québécois oblige tout organisme gouvernemental ou para-gouvernemental à consacrer à l’art public environ 1% de la valeur de toute nouvelle construction. Mais surtout, depuis 1981, c’est le ministère chargé de la culture qui est responsable de l’application de cette politique et exige qu’un jury préside au choix de l’œuvre dite du «1%». L’architecte n’est donc plus le seul maître à bord, comme en témoigne l’exemple récent du stade TELUS-Université Laval (voir plus bas Élans, vertiges et victoires).

D’autres portes d’entrée
Cette approche a favorisé la poursuite d’installations artistiques sur le campus. Mais ce n’est pas la seule porte ouverte à l’art public: tout au long de l’histoire de la Cité universitaire, plusieurs œuvres s’ajoutent de façon indépendante à la construction de pavillons. Comme un ensemble sculptural réalisé pour l’Exposition universelle de 1967, ensuite donné à l’Université et installé, en 1969, entre les pavillons Bonenfant et De Koninck: Les nations/Conséquences (Jordi Bonet). Ou encore, comme des œuvres nées à l’occasion d’événements artistiques. Par exemple, Enformances ou les 120 heures, une initiative du Service des activités socioculturelles de l’Université en 1987, a laissé en héritage la sculpture Quête (Hélène Lord), figurant un homme ployé sous une lourde charge, qu’on peut voir sur les pelouses du pavillon H-Biermans–L.-Moraud.

C’est au cours des années 2000 que l’administration universitaire attire l’attention de la population sur cette richesse. Le document L’art public sur le campus, rédigé en 2008 par le Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMÉO) de l’Université, redonne leurs lettres de noblesse à toutes ces œuvres, que les rénovations successives des pavillons avaient parfois éclipsées. Plus de 100 créations y figurent.

À cette brochure s’ajoute depuis peu le site Web L’art public à l’Université Laval. «Le site offre un véritable parcours de découverte de ces créations, dont plusieurs ont été restaurées grâce à un programme du ministère de la Culture et des Communications», explique Jean-Philippe Léveillé, agent de recherche et de planification au Vice-rectorat exécutif et développement. De plus, chaque année, à l’occasion des Journées de la culture qui se tiennent en septembre, l’Université invite le public à découvrir les œuvres du campus par un rallye pédestre ou une séance de géocache par GPS.

Une formation pour artistes
Le site Web n’est pas la seule nouveauté sur le front de l’art public, à l’Université. Afin de mieux préparer les artistes à proposer des œuvres aux fins de la politique québécoise d’intégration des arts à l’architecture, une formation leur sera offerte sous peu. Ce type de proposition artistique, soumise à l’approbation d’un jury, constitue en effet un exercice relativement complexe. Dès l’été 2014, l’École des arts visuels ouvrira un microprogramme destiné à ses finissants et aux professionnels déjà sur le marché de l’art.
 
«C’est important de comprendre l’ensemble du processus de sélection qui implique des ingénieurs, des architectes et des urbanistes car, trop souvent, les artistes procèdent par essais et erreurs, fait remarquer Jocelyn Robert, directeur de l’École. Il faut notamment que l’œuvre proposée ne comporte aucune faille technique, en tenant compte, par exemple, des risques d’oxydation si du métal est fixé dans le béton.»

Le lancement de cette formation ainsi que les efforts déployés pour mieux mettre en valeur les œuvres existantes sur le campus témoignent de l’intensité des liens entre l’Université et l’art public.

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LA MÉDECINE À QUÉBEC, 1957, JEAN PAUL LEMIEUX

À l’origine, cette huile sur toile faisait partie d’un grand mur du hall intérieur du pavillon Ferdinand-Vandry, siège de la Faculté de médecine.

OeuvreArt-299La peinture a fait l’objet d’une restauration en 2010, au moment des rénovations du pavillon, puis a été encadrée et placée sur un mur blanc.

Comme plusieurs œuvres de ce peintre de renom, cette fresque témoigne de l’histoire de la ville de Québec, reconnaissable grâce au Château Frontenac. Sur le devant de la scène, 19 personnages évoquent la vie médicale au XXe siècle.

À cette œuvre placée à l’intérieur, répondent les mosaïques murales extérieures de l’artiste André Garant, Les Sept étapes de la médecine, conçues en 1957, et les sculptures en bas relief de Paul Lacroix. Sur les entrées laté­rales, on trouve notamment La Maladie et La Santé (1957), en plus du serment d’Hippocrate gravé dans l’ébrasement de l’entrée. Toutes ces créations, commandées par l’architecte Lucien Mainguy, constituent un ensemble cohérent autour d’un thème commun, une pratique courante à l’époque.

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L’HOMME DEVANT LA SCIENCE, 1962, JORDI BONET

JordiBonet-600

Cette immense céramique de 27 m sur 11 fait partie de la façade du pavillon Adrien-Pouliot, qui abrite une partie de la Faculté des sciences et de génie. Elle constitue un témoignage éclatant de la vision du monde de Jordi Bonet, artiste qui créera ensuite d’autres murales marquantes: au Grand-Théâtre de Québec, dans plusieurs stations du métro montréalais, à l’aéroport J.-F.-Kennedy de New York, etc. Très symbolique, la fresque de ce qu’on appelait alors le pavillon des Sciences pures met en scène un homme portant une femme sur son dos, illustrant ainsi le rôle important des humains face à un univers qu’ils façonnent, explique la veuve de l’artiste, Huguette Bouchard-Bonet. L’oiseau qui les précède évoque pour sa part le mouvement, l’inspiration, le guide spirituel.

Composée de milliers de tuiles, cette mosaïque bénéficie depuis 2012 des soins du Centre de conservation du Québec qui en efface les effets du temps et de la météo (voir la vidéo). Les conservateurs qui y travaillent mesurent tout le labeur qu’a représenté cet immense casse-tête, il y a 50  ans. L’artiste d’origine catalane, inspiré notamment par la très tourmentée cathédrale Sagrada Família d’Antonio Gaudi, à Barcelone, livrait alors une œuvre totalement hors normes pour le Québec. Jordi Bonet avait d’ailleurs dû faire fabriquer les tuiles dans un four en Belgique.

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ÉGALITÉ/ÉQUIVALENCE, 1991, PIERRE GRANCHE

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Cet ensemble composé de dix éléments réunit monde moderne et mythologie. On note d’abord un groupe de trois formes géométriques évoquant un nichoir, une niche et une serre. À l’autre extrémité, une pierre brute repose sur un socle de verre. Puis, disposées le long de deux sentiers en forme de spirale, se dressent des figures archétypiques: chien, oiseau, femme-ailée… Les courbes de ces sculptures semblent répondre aux chemins qui invitent le passant à pénétrer autant dans l’œuvre que dans la cour intérieure formée par les pavillons Palasis-Prince, La Laurentienne et J.-A.-DeSève.

«Un des intérêts de cette œuvre est son intégration à l’aménagement paysager plutôt qu’à l’architecture, entre les trois pavillons», note Marc Grignon. Le professeur d’histoire de l’art au Département des sciences historiques souligne qu’il s’agit là d’une stratégie qu’on voit assez souvent dans les œuvres dites «du 1%», ajoutant qu’on pourrait dire la même chose de Carrefour (1993, Hélène Rochette) devant le pavillon de l’Envirotron.

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ÉLANS, VERTIGES ET VICTOIRES, 2012, YVES GENDREAU

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La plus récente œuvre d’art public du campus constitue un véritable repère pour localiser le stade TELUS-Université Laval, la nouvelle infrastructure de soccer-football intérieur qui jouxte le PEPS. Cet élancement de légères colonnes en route vers le ciel a séduit Gilles D’Amboise par son aspect aérien et dynamique. L’ancien directeur du Service des activités sportives a fait partie du jury mis sur pied par le ministère de la Culture et des Communications pour choisir l’œuvre à installer devant le nouvel équipement sportif.

Composé de représentants du Ministère, d’artistes, de l’architecte du stade et de représen­tants de l’Université, ce jury a d’abord décidé des critères artistiques. Puis chaque créateur a présenté sa vision de l’œuvre à construire, en s’appuyant sur des maquettes. «Ça n’a pas toujours été facile de se mettre d’accord, car les projets soumis avaient tous des aspects intéressants», confie M. D’Amboise, impressionné par la qualité des présentations des artistes.

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Dans la vie comme dans le sport http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/dans-la-vie-comme-dans-le-sport/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/dans-la-vie-comme-dans-le-sport/#respond Fri, 20 Dec 2013 21:21:50 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8053 Elle a deux bureaux en haut de deux tours, l’une à Lévis, l’autre à Montréal, d’où elle participe aux destinées du plus grand groupe financier coopératif du Canada. Mais pas d’ivoire, les tours. La vice-présidente exécutive des communications au Mouvement …

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Elle a deux bureaux en haut de deux tours, l’une à Lévis, l’autre à Montréal, d’où elle participe aux destinées du plus grand groupe financier coopératif du Canada. Mais pas d’ivoire, les tours. La vice-présidente exécutive des communications au Mouvement des caisses Desjardins refuse de jouer les inaccessibles. Marie-Huguette Cormier (Administration 1985 et 1989) sait inventer ses vies professionnelle et personnelle, en les conjuguant dans un parfait équilibre.

«J’ai appris ça en combinant sports et études», assure celle qui a été une athlète accomplie durant les années 1980, faisant même partie de l’équipe canadienne d’escrime aux Jeux olympiques de Los Angeles (1984) et de Séoul (1988). Une leçon qu’elle a transmise à ses filles de 17 et 19 ans, membres depuis toutes petites du Club civil de natation Rouge et Or.

Travail et engagement social
D’abord, sa brillante carrière chez Desjardins. Depuis 24 ans, elle y cumule diverses fonctions de gestion, de marketing, de développement et de communications, jusqu’à faire partie, depuis 2009, de la garde très rapprochée de la présidente Monique Leroux. S’ajoute son implication sociale dans les affaires, le sport ou l’éducation: présidences d’honneur, activités bénévoles, levées de fonds et conseils d’administration. Une semaine «normale» pour Marie-Huguette Cormier, c’est environ 70 heures de travail et d’engagement social, entre Montréal et Québec où elle réside avec sa famille.

«En plus, elle connaît parfaitement tous ses dossiers: avec autant d’activités, je ne sais pas comment elle fait », lance avec admiration Marthe Lefebvre, adjointe à la direction de la Faculté des sciences de l’administration, qui l’avait recrutée comme membre du Conseil pour l’avancement de sa faculté, où la gestionnaire a siégé de 2004 à 2011.

Truc numéro un de l’ancienne athlète olympique? La course à pied. «Ça m’aide à décrocher, sinon je serais plus fatigante», assure-t-elle. Pour pratiquer l’activité, elle réussit à débloquer chaque semaine quatre plages de son horaire chargé. Il faut dire que la haute voltige de l’agenda n’a plus de secret pour cette femme occupée. Déjà, durant ses études universitaires, au plus fort de sa carrière sportive, pas question pour elle de quêter à ses professeurs des échéanciers particuliers. Mais pour respecter les dates fixées, il lui fallait planifier serré. Même pour les travaux d’équipe. Elle l’admet: «Je mettais un peu de pression à mes coéquipiers.» Diplômée de la même promotion, sa grande amie Marie-France Poulin, vice-présidente de la société Groupe Camada, s’en souvient : «Elle nous faisait travailler fort, mais elle savait nous motiver.»
 
Aujourd’hui, Marie-Huguette Cormier a le don de mobiliser ses troupes chez Desjardins. Cette aptitude lui a servi quand le Mouvement a connu, en 2009, une des plus grandes restructurations de son histoire: regroupement de sept entités, 17 000 employés touchés. Responsable de 200 employés, la gestionnaire était au cœur des opérations. Sa ligne de conduite? Répondre aux exigences sans cassure, en misant sur les relations humaines au travail. Parce qu’elle en est convaincue, «ce sont des humains qui amènent des résultats». En tant que leader, son devoir est clair: savoir où elle va, prendre les membres de son équipe là où ils sont. Et les amener jusqu’où ils peuvent aller en se mettant à leur diapason. «Ayant beaucoup été coachée, j’ai compris que guider la personne sans la changer, c’est la meilleure méthode.»

Sports et études: pourquoi choisir?
Soccer, natation, vélo, ski alpin et ski de fond… elle en mangé des sports! Des livres aussi. Chez les Cormier, les études comptaient. Quand Marie-Huguette avait six ans, la famille a quitté les Îles-de-la-Madeleine pour rapprocher les quatre enfants des écoles. L’escrime? «Mes deux frères en faisaient. Moi, ça ne me disait rien.» En 1976, année de ses 14 ans, la fièvre des Jeux olympiques de Montréal a cependant poussé l’adolescente à tâter le fleuret. Premier combat, contre un gars: coup de cœur instantané!

Elle rejoint bientôt ses frères au Club Estoc de Sainte-Foy. Et à partir de 1981, dans les compétitions internationales où le club est représenté, le nom de Marie-Huguette Cormier revient à tire-larigot : Espagne, Italie, Yougoslavie… Elle a conclu sa carrière en 1988, au retour des JO, après deux ans au Club d’escrime de l’Université Laval. «Le PEPS était très bien équipé, se souvient-elle. Face au pavillon d’administration en plus, c’était pratique.»

Si l’escrimeuse était redoutable pour sa vitesse, son ascension chez Desjardins aussi a été rapide. Quatre mois après l’obtention d’un MBA avec essai portant sur les communications du groupe financier coopératif, réalisé sous la direction du professeur de la Faculté des sciences de l’administration Benny Rigaux-Bricmont, la diplômée était à la barre d’un vaste projet pour améliorer le service des caisses de la région de Québec. Par la suite, au fil de sa carrière entre direction et vice-présidence, elle a touché à presque tous les secteurs du Mouvement: ventes, marché des particuliers, gestion des avoirs, services d’accès.

En 1994, elle a même été un an «sur le terrain», dans une caisse, comme directrice du secteur comptoir. «Dans mes formations sur le service aux caisses, je disais: “C’est important de s’asseoir dans la chaise du client”, mais je n’avais jamais travaillé dans une caisse. Ce n’était pas logique.» L’expérience lui a beaucoup servi, dit-elle. «C’est essentiel d’être sensible à d’autres réalités. Être gestionnaire et au-dessus du monde, ça ne va pas ensemble», assure la diplômée que l’humilité définit bien. «Quand nous étions à l’Université, c’était une athlète en tabarouette, mais j’ai mis du temps à le comprendre tellement elle n’en faisait pas un plat», avoue son amie Marie-France Poulin.

Et si le masque faisait partie de l’équipement de base de l’escrimeuse, il ne servait jamais dans son quotidien. «Marie-Huguette est authentique, poursuit sa complice de raquette et de confiture aux tomates. Elle aime que les choses soient claires.» Cette quête de clarté a d’ailleurs incité Mme Cormier, dans un poste antérieur chez Desjardins, à instaurer un système où les patrons sont évalués par leurs employés. «Les valeurs qu’on prône doivent se mesurer sur le terrain, croit-elle. La transparence fait partie de la force d’une entreprise.»

La VP sait aussi depuis longtemps qu’un regard extérieur sur une situation donnée peut être utile de bien des façons. Elle raconte qu’un jour, impressionnée par la célérité d’une escrimeuse américaine, elle s’en était ouverte à son entraîneur. Le coach avait pouffé de rire: «Marie-Huguette, tu es bien plus rapide!» «La perspective d’autrui est souvent plus juste, dit la gestionnaire. La considérer aide à cheminer.» C’est sur la foi de cette ouverture qu’elle est devenue VP exécutive des marchés particuliers, en 2000. Elle était directrice ventes-marketing depuis moins de trois ans quand le poste a été affiché. «Pourquoi t’as pas mis ton nom dans le chapeau?», l’avait interrogée un supérieur voyant qu’elle n’avait pas appliqué. «Je voulais être gestionnaire depuis l’âge de 12 ans. Mais un tel poste? J’en faisais ma fin de carrière», s’étonne-t-elle encore.

Vous avez dit zone de confort?
Marie-Huguette Cormier a bel et bien cette capacité de foncer dans l’inconnu. Négocier des ententes en Allemagne pour la fabrication de guichets automatiques sans bien connaître leur fine mécanique, ça lui va. Elle aime relever des défis: «Dans mon parcours sportif, j’ai battu des championnes olympiques», illustre-t-elle. Elle a aussi été la première escrimeuse d’Amérique à atteindre une demi-finale de coupe du monde alors que, dans le milieu, on disait la chose impossible pour une Canadienne. Ces accomplissements, l’athlète ne les aurait pas imaginés. «Ça m’a appris qu’il faut au moins essayer, parce qu’on ne sait jamais…»

Autre première pour Marie-Huguette Cormier, cette fois lorsqu’elle s’est jointe en 2002 au comité de direction de la Fédération des caisses, un groupe de cadres supérieurs constituant les premiers appuis à la présidence. En 75 ans, aucune femme de l’interne n’avait accédé à ce cénacle. Une question délicate dans le milieu des affaires, celle de l’équité entre les sexes? «Ça été tout un apprentissage», admet la VP qui, elle-même, prône la parité. Parce que les qualités des femmes et des hommes se complètent, pense-t-elle.

Ceci dit, un comportement qu’elle attribue aux femmes l’inquiète: «Elles sont portées à s’oublier beaucoup, parfois au péril de leur santé.» En tant que lauréate du Prix Femmes d’affaires du Québec 2012 dans la catégorie Cadre, dirigeante ou professionnelle, entreprise privée, elle se sent interpelée par cette tendance. Nommée parmi les 100 femmes les plus influentes au Canada par le Women’s Executive Network en novembre 2009, elle n’hésite pas à rappeler à ses consœurs l’importance d’un bon équilibre de vie.

Elle-même en fait beaucoup, mais s’impose des limites. En complément à sa carrière, Marie-Huguette Cormier a toujours donné de son temps, une seconde nature que le sport a forgée, dit-elle. YWCA, Conseil du sport de haut-niveau de Québec, Fondation Madeli-Aide… difficile de tenir le compte de ses implications sociales: «Cinq ou six causes par année, pas plus», précise la présidente sortante du conseil de la Fédération des chambres de commerce du Québec. Parce qu’elle tient à sa vie personnelle. Sa famille, pour qui elle adore mitonner des petits plats. Sans oublier son propre ressourcement. Les spas, ça vous dit quelque chose?

Résultat: «À 52 ans, je n’ai pas l’impression d’avoir sacrifié ma vie.» Elle se voit encore 10 ans chez Desjardins où il lui reste beaucoup à découvrir, soutient-elle. Après? Elle a su préparer sa retraite d’athlète en misant sur ses études; elle a déjà des plans pour sa retraite de gestionnaire. Marathons et triathlons seront au menu: «Je vais avoir besoin de défis», concède-t-elle.

Les épreuves de course chronométrée ne sont pas une nouveauté pour Marie-Huguette Cormier. Pas tout à fait. Elle s’y est lancée, une fois, comme travailleuse étudiante dans un resto de Québec. Une compétition de serveurs de table, à la demande de son patron. L’idée ? Courir dans les rues, plateau de service à la main, bouteille de Perrier en équilibre. Après des victoires à Québec et à Montréal, la finaliste atteint le championnat du monde… à Beverly Hills, en Californie. Là, au bout de trois minutes, elle s’enfarge et échappe sa bouteille. C’est la disqualification. «On ne peut pas toujours gagner, s’amuse-t-elle. N’empêche qu’accepter la demande de mon patron m’a amenée à Los Angeles un an avant les Jeux olympiques.»

C’est bien ce qu’elle disait: on ne se sait jamais!

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La famille, version recomposée http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-famille-version-recomposee/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-famille-version-recomposee/#comments Fri, 20 Dec 2013 20:37:57 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8043 Papa, maman, fiston et fillette vivant sous le même toit, une illusion? Chose certaine, la cellule familiale change: les adultes ont de moins en moins de rejetons, et les enfants ont de plus en plus de parents! En 2011, 10% …

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Papa, maman, fiston et fillette vivant sous le même toit, une illusion? Chose certaine, la cellule familiale change: les adultes ont de moins en moins de rejetons, et les enfants ont de plus en plus de parents! En 2011, 10% des jeunes Québécois vivaient en familles recomposées, c’est-à-dire avec un de leurs parents et son nouveau conjoint. Cette proportion augmente à chaque recensement, car même s’ils se séparent plus que jamais, les Québécois aiment être en ménage.

Le divorce ou la séparation ne marquent donc pas la fin des relations familiales, mais le début d’une réorganisation qui donne naissance à de nouveaux portraits de famille. Le modèle de référence du ménage biparental intact est encore la norme, mais pour combien de temps? Comment cette réalité affecte-t-elle les petits Québécois? C’est ce que suit de près Marie-Christine Saint-Jacques, professeure à l’École de service social.

Autour de nous, la famille recomposée peut sembler plus populaire que ne le montrent les statistiques. Comment expliquez-vous cette situation?
Quand on parle avec notre entourage, on a effective­ment l’impression que la majorité des enfants ne vivent plus avec leurs deux parents. Surtout que, selon les statistiques, un couple sur deux se sépare. Mais parmi ces couples séparés, environ la moitié n’ont pas d’enfants. C’est là que se cache la nuance! Pour dresser un bon portait de la famille québécoise, il faut plutôt regarder où vivent les enfants. Selon les chiffres publiés en 2011 par l’Institut de la statistique du Québec, 64% des enfants de 0 à 24 ans habitent sous le même toit que leurs deux parents. C’est plus que la majorité, mais ce pourcentage ne cesse de diminuer: dans ce même groupe d’âge, en 1987, ils étaient 80% à vivre au sein d’une famille biparentale intacte.

On peut s’étonner également que seulement 10% des enfants vivent en famille recomposée puisque le tiers des enfants âgés de 0 à 13 ans accueillent au moins une nouvelle figure parentale dans leur vie, deux ans après la séparation de leurs parents; une proportion qui monte à 87% après 10 ans. La faible proportion d’enfants vivant en familles recomposées s’explique en partie par la grande fragilité des deuxièmes unions qui se font et se défont, faisant alterner le modèle –et les statistiques– entre famille monoparentale et famille recomposée.

::Marie-Christine Saint-Jacques

Marie-Christine Saint-Jacques

Qu’est-ce qui rend les familles recomposées plus fragiles à la séparation?
Ces nouvelles cellules familiales font face à des défis importants, notamment celui de réunir sous le même toit des individus issus de milieux différents avec le spectre des ruptures de relations précédentes. Souvent, l’engagement se fait trop rapidement. Il y a un choc des cultures qui rend le nouveau couple très fragile. Et plus il y a de monde impliqué, plus c’est compliqué! Une fois sur deux, la seconde union ne durera pas.

Former une famille recomposée est un projet qui demande beaucoup de réflexion. Il faut beaucoup parler. Les individus doivent aussi se donner du temps pour développer des relations familiales harmonieuses, ce qui peut prendre entre 4 et 7 ans!

Quels sont les autres défis propres à la famille recomposée?
Pour le nouveau couple, famille recomposée est synonyme de vie conjugale en accéléré. La lune de miel est très brève et perturbée rapidement par les préoccupations terre à terre de la routine avec les enfants. Les nouveaux conjoints endossent leur rôle parental en ayant peu de vécu conjugal commun, contrairement aux parents d’une famille intacte.

Les défis sont nombreux. D’une part, le parent biologique connaît beaucoup plus ses enfants que le nouveau conjoint, ce qui cause un déséquilibre dans les relations. Ainsi, en situation de conflit, le beau-parent peut être mis à l’écart alors que le parent aura tendance à se liguer avec ses enfants. D’autre part, le parent se trouve souvent «pris en sandwich», émotivement, entre ses enfants et son nouveau conjoint qui, par exemple, n’approuve pas les façons de faire de la famille d’origine.

Pour les enfants, la recomposition vient officialiser une séparation définitive qui anéantit leur rêve de voir leurs parents se réconcilier. C’est une autre transition familiale, après la rupture, qui exige une adaptation de leur part. Pas étonnant qu’ils ne voient pas toujours d’un bon œil l’arrivée d’un autre adulte dans leur vie! Surtout que la première famille reste toujours vivante pour les enfants. Les nouveaux conjoints ne doivent pas croire que l’amour qu’ils ressentent mutuellement se transposera spontanément à leur progéniture. Il faut laisser le temps à chacun de trouver et de prendre sa place.

Le beau-parent semble occuper une position difficile. Quel devrait être son rôle?
Le beau-parent devient souvent une figure parentale supplémentaire. Son plus grand défi consiste à établir un lien avec les enfants de l’autre. Selon des études récentes, enfants et parents ne définissent pas ce lien de la même façon. Pour plusieurs adultes, le beau-parent devrait assumer un rôle parental actif et partager les responsabilités concernant les enfants. Mais selon les enfants, il devrait plutôt endosser un rôle d’allié et, surtout, ne pas exercer la même fonction que le parent.

Je considère que le beau-parent doit apprendre à s’investir, sans avoir trop d’attentes, tout en se faisant respecter. Il doit s’intéresser au jeune, tel un adulte bienveillant, un conseiller, un soutien. Dans tous les cas, il doit être celui qui s’adapte, car la nécessité de construire une relation n’est pas née du désir de l’enfant, mais des choix sentimentaux de sa mère ou de son père. De plus, le beau-parent ne doit pas perdre de vue que les parents occuperont toujours une place centrale dans la vie de leur enfant. Dans le flot des transitions qui marquent la vie des enfants de familles séparées, les parents sont un point d’équilibre et de stabilité alors que le beau-parent reste un ancrage additionnel.

Heureusement, les éléments gagnants pour développer une bonne relation avec les enfants de son conjoint sont mieux connus aujourd’hui grâce aux enquêtes récentes sur les familles recomposées. Par exemple, on encourage les beaux-parents à faire des choses agréables avec les enfants, comme des loisirs. La discipline et l’autorité ne sont pas une bonne base.

Comment se portent les enfants en famille recomposée?
En majorité, ils vont bien. Près de 80% des jeunes de 10 à 17 ans interrogés dans l’une de mes enquêtes affirment ne pas avoir de sérieux problèmes et être satisfaits de leurs relations familiales. Les enfants ont une bonne capacité d’adaptation, qu’ils mettent à profit s’ils sont bien accompagnés. Mais certaines transitions dépassent leur faculté de s’adapter.

Ainsi, les conflits familiaux et les réorganisations familiales nombreuses amènent parfois les jeunes à changer de comportement et à éprouver des problèmes d’adaptation. Les enfants de familles séparées sont deux fois plus à risque de développer ces problèmes jusqu’à atteindre un niveau clinique – du côté du comportement comme sur les plans scolaire et émotif – et ceux de familles recomposées le sont trois fois plus. Mais ce sont les dynamiques et les interactions qui causent les difficultés, et non le fait de vivre une séparation ou une recomposition.

Un ménage recomposé, c’est un environnement familial qui répond aux mêmes besoins que la famille biparentale intacte, soit d’assurer le bien-être des enfants. Il y a donc un préalable absolu à garder en tête pour les parents: la recomposition doit convenir et être bénéfique aux jeunes, autant matériellement qu’affectivement. Il importe que les enfants conservent le lien avec leurs deux parents et qu’ils ne soient pas mis de côté par le nouveau couple qui vit sa lune de miel. De plus, il est préférable de maintenir au maximum leurs habitudes avec leurs parents respectifs et, surtout, de ne pas créer de compétition entre parents et beaux-parents.

Comment aider les Québécois à réussir leur famille recomposée?
Plusieurs jeunes Québécois vont connaître plus d’une réorganisation familiale. Il est donc fondamental de mieux comprendre ces réalités. Depuis 2011, le programme d’Alliances de recherche universités-communautés (ARUC) développe un partenariat sur le thème de la séparation parentale et de la recomposition familiale. Je codirige cette équipe de 18 chercheurs et 15 organisations qui offrent des services aux familles, font valoir leurs droits, élaborent et planifient des législations, des politiques et des services. Nous voulons aussi comprendre comment la séparation et la recomposition transforment les relations familiales et voir à quels besoins la société ne répond pas pour le moment.

Nous voulons rendre toute cette information accessible au public, notamment par l’entremise de notre site Web. Nous travaillons également avec la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec.

Je pense aussi qu’il faut que le gouvernement s’attarde à la fiscalité des familles recomposées, actuellement basée sur le fonctionnement des familles intactes ou monoparentales. Le rapport d’impôt, en particulier, ne reflète pas l’organisation financière des familles recomposées.

Quel est l’avenir des familles québécoises?
La tendance des 30 dernières années va perdurer. On va continuer d’assister à la grande instabilité des relations conjugales, attribuable notamment à l’augmentation des unions libres, plus fragiles aux ruptures. La photo de famille traditionnelle va faire plus rapidement place à la photo de famille recomposée, car les gens se séparent plus tôt. Comme les enfants sont plus jeunes lors de la rupture, ils auront sans doute à s’adapter à plusieurs recompositions familiales. Heureusement, les couples et les familles qui se séparent se retrouvent moins seuls et sont mieux préparés qu’avant à vivre une rupture, car la diversité des familles est de plus en plus reconnue et soutenue socialement.

S’il faut retenir une chose, je dirais ceci: peu importe le modèle familial, dans une coparentalité harmonieuse, tout est possible.

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Lisez les témoignages de trois diplômés sur la famille après le divorce aux États-Unis et en France, de même qu’au Québec lorsqu’un des parents souhaite s’expatrier.

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Mon docteur et moi, une relation en mutation http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/mon-docteur-et-moi-une-relation-en-mutation/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/mon-docteur-et-moi-une-relation-en-mutation/#comments Fri, 20 Dec 2013 20:37:10 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8046 Il y a 50 ans, une personne qui s’éveillait au milieu de la nuit en proie à de vives douleurs à l’abdomen pouvait appeler son médecin et espérer le voir accourir à son chevet. Aujourd’hui, si ce même malade veut …

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Il y a 50 ans, une personne qui s’éveillait au milieu de la nuit en proie à de vives douleurs à l’abdomen pouvait appeler son médecin et espérer le voir accourir à son chevet. Aujourd’hui, si ce même malade veut être traité par son médecin de famille, il doit prendre son mal en patience jusqu’au matin, contacter la réception de son groupe de médecine familiale à l’ouverture des bureaux où, avec un peu de chance, on lui fixera un rendez-vous deux mois plus tard. Le moment venu, la consultation durera au mieux une dizaine de minutes. Net, fret, sec.

Que s’est-il donc passé dans ce demi-siècle pour que la médecine change à ce point? Pour que le médecin de famille, bienveillant mais autoritaire, cède le pas à un professionnel de la santé plus érudit, mais distant et inaccessible? Le problème n’a pas échappé aux chercheurs de la Faculté de médecine. La réflexion en cours, qui promet de donner un rôle plus grand au patient dans la prévention et le traitement des maladies, renouvellera-t-elle les rapports que nous entre­tenons avec notre médecin de famille?

Naissance de la médecine au Québec
Difficile de croire qu’à une autre époque les docteurs cherchaient désespérément des clients. Pourtant, aux XVIIIe et XIXe siècles, les médecins québécois ont dû faire des pieds et des mains pour accaparer leur part du marché de la maladie, laisse entendre Jacques Bernier, professeur au Département des sciences historiques et auteur de La Médecine au Québec. Naissance et évolution d’une profession. «Après la Conquête, la profession médicale était en concurrence avec les sages-femmes, homéopathes, vendeurs d’herbes et de racines, pharmaciens, ramancheurs et dentistes. Les citoyens pensaient que les médecins n’étaient pas les seuls détenteurs de la faculté de guérir et ils les consultaient en dernière instance, les habiletés des uns étant jugées complémentaires à celles des autres.»

Au début du XIXe siècle, la clientèle est si difficile à gagner que les revenus des médecins sont souvent insuffisants pour leur assurer une aisance financière. Les médecins sentent alors le besoin de se regrouper pour changer l’ordre des choses, ce qui conduit à la création, en 1847, du Collège des médecins et des chi­rurgiens de la province de Québec, premier organisme du genre en Amérique du Nord. L’État délègue au Collège les pouvoirs de régir la formation, l’accès à la profession et l’encadrement de la pratique. «C’est à la suite des gains obtenus à cette époque que la médecine est devenue la reine des professions au XXe siècle et le modèle à partir duquel les autres se sont développées», note l’historien.

Le virage de l’assurance maladie
Durant le siècle qui suit, les médecins triment dur pour constituer leur clientèle. Et tous ne roulent pas sur l’or, rappelle Bernard Fortin, professeur au Département d’économie: «Mon grand-père a pratiqué la médecine toute sa vie à Lévis et il est mort criblé de dettes. Il acceptait de soigner tout le monde, même ceux qui ne pouvaient payer. L’entrée en vigueur du régime d’assurance maladie du Québec en 1970 a transformé l’altruisme de médecins comme lui en charge fiscale assumée par l’ensemble des contribuables.»

Ce nouveau cadre de rémunération ne tarde pas à se répercuter sur la pratique: les revenus des médecins augmentent et leurs heures de travail diminuent, observe le spécialiste de l’économie du travail. La tendance se poursuit de nos jours. Entre 2007 et 2011, le nombre d’omnipraticiens est passé de 7878 à 8356, une hausse de 6%. Pendant ce temps, le nombre total d’actes médicaux diminuait de 7% alors que le revenu brut moyen passait de 170 000 $ à 210 000 $, une augmentation de 35%.

La relative rareté des médecins n’est pas étrangère au pouvoir de négociation des regroupements médicaux et aux longs délais de consultation. Le Québec compte 2,3 médecins par 1000 habitants, deux fois moins que dans de nombreux pays européens. En France, où on dénombre 3,3 médecins par 1000 habitants, le salaire moyen d’un omnipraticien est deux fois moins élevé qu’ici.

Une pratique sous influence
L’instauration de l’assurance maladie a eu d’autres effets tangibles sur le marché des soins, observe Bernard Fortin. «L’accès universel et gratuit a enlevé la barrière qui limitait la demande, dit-il. Tout ce qu’un patient doit investir est son temps. Par ailleurs, le mode de facturation du régime incite les médecins à multiplier les actes et à réduire la durée de chaque consultation.»

Une étude que l’économiste a menée avec ses collègues Étienne Dumont, Bruce Shearer et Nicolas Jacquemet montre bien comment le mode de rémunération influence la pratique professionnelle. À partir de septembre 1999, les médecins spécialistes pouvaient être payés à l’acte ou adhérer à un mode mixte reposant sur un montant forfaitaire par jour de travail auquel s’ajoutent des honoraires pour les actes dispensés. Les analyses des chercheurs montrent que, depuis, les médecins qui ont adhéré à la rémunération mixte diminuent leur volume d’actes médicaux facturables de 6% et le nombre d’heures travaillées de 3%, tout en augmentant leurs revenus de 8%. Pour y arriver, ils sabrent dans les heures consacrées aux activités qui ne sont reconnues dans aucun des deux modes de rémunération, notamment la recherche.

«Les médecins ne sont pas insensibles aux incitatifs financiers, constate Bernard Fortin. Je ne dis pas que le revenu est leur seule motivation et que la santé de leurs patients ne les intéresse pas, mais leur rémunération influence leurs comportements professionnels. Comme tout le monde, finalement.»

Des remises en question
La nostalgie de l’époque du bon médecin de famille ne doit pas faire oublier les travers de la médecine pratiquée alors, une médecine paternaliste, peu portée sur la remise en question, dont le patient était le bénéficiaire passif.

Michel Labrecque, qui a étudié en médecine familiale à la fin des années 1970, peut en témoigner: «Les spécialistes qui nous formaient nous montraient à faire un accouchement en quatre étapes. D’abord, tu gèles les parties génitales externes de la patiente, une procédure qu’on appelait un bloc honteux, tu pratiques une incision entre la vulve et l’anus –une épisiotomie– pour éviter les déchirures, tu places les forceps et si le bébé ne vient pas assez vite, tu le sors. En bon élève, c’est ce que je faisais quand j’ai commencé à pratiquer. Par la suite, je suis devenu plus critique par rapport aux façons de faire.»

Au cours des 20 dernières années, ce professeur à la Faculté de médecine a milité en faveur de la pratique médicale fondée sur les données probantes: «Ce que cette approche préconise est “Ne soyons pas des techniciens qui répètent aveuglément les mêmes gestes sans se questionner”. Il faut adapter la pratique médicale aux nouvelles connaissances.»

Les patients l’ignorent trop souvent, mais la médecine est une science imparfaite en perpétuel changement. Les exemples qui l’illustrent ne manquent pas. «Il y a 40 ans, rappelle le professeur, on traitait les ulcères par chirurgie et avec une diète lactée. On sait maintenant qu’ils sont causés par une bactérie et on prescrit des antibiotiques aux malades. Autre exemple, il y a deux fois moins d’épisiotomies que dans les années 1980 parce que des recherches, dont les nôtres, ont révélé que cette procédure augmente les risques de déchirures graves plutôt que de les prévenir.»

Une nouvelle approche
Bref, ajuster sa pratique aux données probantes promettait une médecine plus alerte, limitant les actes inutiles, pour le plus grand bien des patients. Il y a une dizaine d’années, ceux qui adhéraient à cette approche ont toutefois constaté qu’une inconnue manquait dans l’équation. «Les données probantes ne sont pas appliquées dans le vide, mais sur des personnes, dit Michel Labrecque. Chacune d’elles a son histoire personnelle, ses valeurs et ses attentes, dont il faut tenir compte. C’est ce qui a conduit à la médecine centrée sur le patient et à la prise de décision partagée.» En théorie, cette approche est comme la tarte aux pommes.

Qui peut s’opposer au fait qu’un médecin et son pa­tient discutent et prennent ensemble une décision en tenant compte des données scientifiques et des préférences de celui qui met sa santé dans la balance? «Les enquêtes réalisées auprès des médecins montrent qu’ils sont ouverts à l’idée et la plupart disent qu’ils la mettent déjà en pratique», explique France Légaré, professeure à la Faculté de médecine. Mais dans les faits, ils cernent mal le concept et tardent à embrasser cette nouvelle approche, a constaté son équipe de la Chaire de recherche du Canada en implantation de la prise de décision partagée dans les soins primaires.

Pour expliquer leurs réticences, les médecins invoquent principalement le manque de temps et la conviction que les patients ne comprendront pas les informations qui leur seront communiquées. Des objections qu’écarte la titulaire de la Chaire. «Certaines études indiquent que les consultations peuvent durer une minute ou deux de plus, mais un outil d’aide à la décision remis au patient avant la visite peut accélérer la rencontre. Par ailleurs, il est possible d’adapter l’intervention pour rejoindre les personnes moins scolarisées. Lorsqu’on le fait, même les patients qui ne voulaient pas participer à la décision disent apprécier l’expérience.»

Le médecin détient un savoir qui peut aider ses patients à y voir clair, mais ceux-ci possèdent des informations personnelles tout aussi importantes, souligne la chercheuse: «La rencontre de ces deux exper­tises permet d’arriver à une meilleure solution. Le rôle traditionnel du médecin, qui était celui d’un courtier en connaissances, devient celui d’un courtier en décisions.»

Être ou ne pas être patient
Les patients ont leur bout de chemin à faire avant que s’incarne cette vision plus égalitaire du lien médecin-patient. Une étude à laquelle France Légaré a participé révèle qu’à peine 14% des personnes oseraient dire ouvertement à leur médecin qu’elles ne partagent pas son point de vue sur une question relevant d’une préférence entre trois traitements d’égale valeur. La raison ? Elles estiment qu’il est socialement inacceptable d’exprimer un avis contraire à celui de son médecin et que rien de bon ne peut en résulter. «Cette attitude n’est pas seulement un obstacle à la prise de décision partagée. Elle est le reflet d’un modèle –la prise de décision par l’expert– que la prise de décision partagée cherche à remplacer», soutient-elle.

L’inégalité viscérale des rapports entre un médecin et ses patients se résume dans un problème qu’a étudié Yves Longtin. Cet infectiologue, qui a étudié et enseigné à l’Université Laval, a posé une question toute simple à des patients: oseriez-vous demander à un médecin qui s’apprête à changer votre pansement s’il s’est bien lavé les mains? Presque 60% des personnes interrogées répondent non. Ce pourcentage grimpe à 96% dans le groupe le plus vulnérable, les personnes hospitalisées, malgré les statistiques accablantes sur les infections contractées en milieu hospitalier. La possibilité de choquer le médecin, qui détient la connaissance et le pouvoir sur leur bien le plus précieux –leur santé– suffit à lier les langues.

Yves Longtin croit que les hôpitaux devraient encourager les patients à poser ce genre de questions au personnel soignant, même si elles risquent de blesser l’orgueil de certains. «L’objectif des hôpitaux est de fournir des soins de qualité aux patients, pas de protéger les égos. L’hygiène des mains n’est pas une option, c’est une manifestation de compétence, de professionnalisme et de respect. Il est grand temps de s’attaquer au mythe selon lequel l’implication des patients sape la relation patient-médecin.»

Il faut se faire une raison, l’époque du bon médecin de famille est révolue. Toutefois, les facultés de médecine ont compris qu’une des grandes lacunes de la profession est la déshumanisation des soins de santé et elles ont modifié leur programme pour faire une part plus belle à la relation patient-médecin. Est-ce le début d’une médecine nouvelle? «On prépare mieux les futurs médecins, les patients sont mieux informés et ils veulent participer davantage aux prises de décision, constate Michel Labrecque. Le système idéal, on ne l’a pas encore trouvé, mais je crois que les choses sont appelées à changer pour le mieux au cours des prochaines années.»

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Suivre sa petite musique intérieure http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/suivre-sa-petite-musique-interieure/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/suivre-sa-petite-musique-interieure/#respond Tue, 03 Dec 2013 12:00:42 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8104 Il a joué devant Ronald Reagan, Pierre-Elliot Trudeau et le pape Jean-Paul II. Des auditeurs, amenez-en ! «La musique ne prend vie que lorsqu’il y a des gens autour», croit Denis Bernier, qui vient d’obtenir son diplôme de maîtrise en …

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Il a joué devant Ronald Reagan, Pierre-Elliot Trudeau et le pape Jean-Paul II. Des auditeurs, amenez-en ! «La musique ne prend vie que lorsqu’il y a des gens autour», croit Denis Bernier, qui vient d’obtenir son diplôme de maîtrise en interprétation.

Tromboniste pour le Royal 22e
Ce finissant de 55 ans a toute une carrière derrière lui. Membre des Forces cana­diennes pendant près de trois décennies, il a été tromboniste pour le Royal 22e Régiment avant d’en devenir le directeur musical et officier commandant. Puis, le major accepte des fonctions administratives au Quartier général de la Défense nationale, à Ottawa, où il accède, en 2003, au poste prestigieux de surveillant des musiques.

À sa retraite, Denis Bernier se met en tête de retoucher à son instrument de prédilection dont il était privé depuis 20 ans: le trombone. Il s’inscrit en 2009 à la maîtrise en interprétation à la Faculté de musique. Le 15 juin dernier, c’est avec fierté qu’il s’est joint aux quelque 4000 nouveaux diplômés de l’Université lors de la collation des grades, pour fêter la fin de ses études. Dûment accompagné de ses proches, dont sa fille Justine, âgée de 9 ans.

Le musicien a joué devant de nombreux chefs d’État, mais son souvenir le plus cher est d’une tout autre nature. «Un jour, alors que nous venions de terminer un concert du Royal 22e Régiment au kiosque Edwin-Bélanger, à Québec, une dame s’approche de moi, raconte-t-il. Elle me demande d’aller saluer son garçon, qui est en chaise roulante. L’enfant était à l’hôpital le matin et y retournait le soir, mais il avait tenu à venir écouter notre musique. Un moment que je n’oublierai jamais.»

Denis Bernier, aussi talentueux que passion­né, figure au Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et post­doctorales. Et ce n’est pas le point d’orgue à son passage sur le campus, puisqu’il compte prochainement amorcer des études doctorales en musique.

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Purée pour gourmets http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/puree-pour-gourmets/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/puree-pour-gourmets/#respond Tue, 03 Dec 2013 11:00:18 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8100 Ils ont subi des interventions chirurgicales à la bouche ou à la gorge, ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral, souffrent de paralysie cérébrale ou perdent simplement leurs capacités motrices en vieillissant. Les dysphagiques sont nombreux et, pour eux, chaque …

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Ils ont subi des interventions chirurgicales à la bouche ou à la gorge, ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral, souffrent de paralysie cérébrale ou perdent simplement leurs capacités motrices en vieillissant. Les dysphagiques sont nombreux et, pour eux, chaque bouchée fait mal. Quand en plus la nourriture leur est présentée en bouillie, l’envie de manger n’est pas toujours au rendez-vous.

«Mettre le contenu d’une assiette au mélangeur, ça ne marche pas: pour qu’une purée soit intéressante, il faut prendre en compte les contraintes nutritionnelles, physicochimiques et technologiques des aliments», affirme Thérèse Desrosiers, professeure au Département des sciences des aliments et de nutrition.

Des délices qui se dégustent à la cuiller: c’est plutôt ce que propose le nouveau site  Web Purée que c’est bon!, hébergé dans le portail de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Chili con carne, croquette de saumon au vin blanc, lasagne aux épinards et au ricotta… Voilà quelques-unes des découvertes à faire dans ce livre virtuel de recettes. Chaque année, de nouveaux menus seront ajoutés.

«Les nutritionnistes en milieu hospitalier sont démunis pour accompagner les patients dysphagiques», explique la technologue alimentaire Anne-Françoise Allain, directrice des laboratoires de formation pratique au Département, qui codirige le projet. C’est pourquoi, depuis 2009, les deux femmes accompagnent les étudiants inscrits au cours Expérimentation culinaire dans la mise au point de mets adaptés aux besoins de ces per­sonnes. En équipe de quatre, les futurs nutrition­nistes réfléchissent à un concept puis con­coctent un plat. À la suite de plusieurs analyses (viscosité, goût, texture, qualités nutritives…), une version améliorée est réalisée avant le test ultime auprès d’un panel de 12 goûteurs.

Les étudiants ne sont pas notés sur la réussite de la recette, mais sur la qualité de leur démarche. N’empêche que leurs trouvailles culinaires atterrissent parfois à l’hôpital. «Nous travaillons main dans la main avec les gens du milieu, surtout avec ceux de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, avec qui on collabore depuis deux ans», dit Thérèse Desrosiers.

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Blogue est-il un mot français? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/contact-blogue-est-il-un-mot-francais/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/contact-blogue-est-il-un-mot-francais/#respond Tue, 03 Dec 2013 10:00:44 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8102 Plus d’un millier d’anglophones le font, contre seulement une centaine de francophones dans le monde. Bloguer de science est devenu une façon personnelle et conviviale de commenter l’actualité scientifique. «Le blogue est le symbole des outils de communication de notre …

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Plus d’un millier d’anglophones le font, contre seulement une centaine de francophones dans le monde. Bloguer de science est devenu une façon personnelle et conviviale de commenter l’actualité scientifique. «Le blogue est le symbole des outils de communication de notre époque, croit Pascal Lapointe, rédacteur en chef de l’Agence Science-Presse. Il n’est pas normal qu’après tout ce temps, si peu de gens bloguent dans le domaine de la science en français.»

C’est pourquoi ce diplômé (Comm. publique 1987; Histoire 1990) a publié au printemps Les meilleurs blogues de science en français. Ce premier recueil francophone rassemble 80 billets de blogueurs qui s’adonnent à la vulgarisation scientifique au Québec, en Europe et en Afrique, sélectionnés par jury.

Quatre collaborateurs du site Web Les blogues de Contact y ont trouvé leur place, dont deux sont toujours actifs: le sociologue Simon Langlois et l’anthropologue Agnès Blais. Le jury a également retenu les billets de Valérie Borde et de Florence Piron, respectivement chargée de cours et professeure à la Faculté des lettres.

Pascal Lapointe espère faire de son anthologie une tradition annuelle pour donner une deuxième vie aux meilleurs billets rédigés dans la langue de Pasteur.

Les blogues de Contact
Le site www.blogues.ulaval.ca, mis en place en 2011, donne la parole à des scientifiques de l’Université et à tous ceux qui veulent engager la conversation avec eux. Depuis le printemps, trois nouveaux blogueurs ont joint les rangs: André Desrochers, qui brasse la cage des idées reçues en écologie, Simone Lemieux, spécialiste des comportements alimentaires, et Martin Dubois, un passionné du patrimoine architectural.

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cherche-trouve/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cherche-trouve/#respond Tue, 03 Dec 2013 09:00:10 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8095 Pour éviter la bouche bête
Faites-vous partie du quart des adultes aux prises avec la mauvaise haleine? Si c’est le cas, tâchez de bien vous nettoyer la langue! C’est là où vit Solobacterium moorei, une bactérie dont Shin-ichi Tanabe …

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Pour éviter la bouche bête
Faites-vous partie du quart des adultes aux prises avec la mauvaise haleine? Si c’est le cas, tâchez de bien vous nettoyer la langue! C’est là où vit Solobacterium moorei, une bactérie dont Shin-ichi Tanabe et Daniel Grenier viennent de démontrer l’implication dans l’halitose, nom savant de la mauvaise haleine. Les deux chercheurs de la Faculté de médecine dentaire ont publié leur découverte dans Archives of Oral Biology. Bien que S. moorei soit reconnue depuis 2000 comme l’une des 700 espèces qui habitent notre cavité buccale, personne n’avait établi qu’elle produisait des composés soufrés volatils –principale cause d’halitose. Ce qu’elle ne réussit pas à faire seule, révèlent les chercheurs, mais bien en s’associant à d’autres organismes. Selon Daniel Grenier, il est possible de limiter l’abondance de cette bactérie, et ses effets, en se frottant la langue avec une brosse à dents et en utilisant un rince-bouche.

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Les perdants de la course à la reproduction

L’introduction en rivière de saumons nés en captivité ne parviendra pas, à elle seule, à restaurer les populations naturelles de cette espèce, suggère une étude menée par des chercheurs du Département de biologie. Cette étude, publiée dans la revue Evolutionary Applications, démontre que les saumons libérés en rivière au stade d’alevin (4 mois) ou de tacon (15 mois) ont, une fois adultes, un succès reproducteur deux fois moins élevé que leurs cousins sauvages. Emmanuel Milot, Charles Perrier, Lucie Papillon, Julian Dodson et Louis Bernatchez arrivent à cette conclusion après avoir étudié les saumons de la rivière Malbaie, dans Charlevoix. Le faible succès des saumons d’élevage serait lié au fait que les mâles de cette catégorie ont deux fois moins tendance à séjourner plus d’un hiver en mer avant de venir se reproduire en rivière. Beaucoup plus petits que leurs congénères sauvages, ces mâles sont souvent perdants dans la course à la fécondation des œufs.

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Une pilule dure à avaler?

Plus d’une personne sur trois ayant reçu une première ordonnance de médicaments contre le diabète de type 2 ne respecte pas la prescription ou cesse carrément de prendre ses médicaments dans l’année qui suit. Voilà ce qu’a constaté une équipe de la Faculté de pharmacie qui a étudié cette donnée dans les dossiers de 151 000 Québécois. Line Guénette, Jocelyne Moisan, Marie-Claude Breton et Jean-Pierre Grégoire, ainsi qu’une collègue de l’UQAR, ont publié ces résultats dans la revue Diabetes & Metabolism. Certains facteurs sont associés à un risque plus élevé de ne pas adhérer au traitement, notamment avoir moins de 55 ans, demeurer en ville et avoir un niveau socio­économique élevé. Le type d’antidiabétiques prescrit au patient influence également l’adhésion au traitement.

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Tout bien pesé

La chirurgie bariatrique perfectionnée par des professeurs de la Faculté de médecine est désormais aussi sécuritaire que les autres interventions visant une perte colossale de poids. Pratiquée à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), cette technique suppose l’ablation d’une partie de l’estomac et la dérivation des enzymes digestives. Elle affiche aujourd’hui un taux de mortalité de 0,1%, selon une étude menée sur 1000 patients opérés à l’IUCPQ entre 2006 et 2010, rapporte un article récent de Surgery for Obesity and Related Diseases. Une étude semblable réalisée en 2004 avait indiqué un taux de mortalité de 1,1%, contre 0,3% pour les autres approches. La principale différence entre les deux résultats: depuis 2006, l’opération est pratiquée par laparoscopie.

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De l’écorce antiride

Une étude menée au Centre de recherche sur le bois révèle qu’on trouve des quantités appréciables de polyphénols dans l’écorce d’essences communes des forêts québécoises, particulièrement l’érable rouge, le pin gris, le bouleau jaune et l’épinette noire. Comme ces molécules ont des propriétés antioxydantes, antimicrobiennes et antivieillissement, elles pourraient entrer dans la fabrication de suppléments alimentaires ou de crèmes, avancent Mariana Royer, Maria Prado, Martha Estrella García-Pérez, Papa Niokhor Diouf et Tatjana Stevanovic dans les pages de la revue Pharma Nutrition. L’écorce des quatre espèces serait particulièrement riche en composés qui inhibent deux enzymes –la tyrosinase et l’élastase– impliquées dans la formation des rides et des taches cutanées. Cela ouvre la porte à l’utilisation de ces composés naturels pour créer des produits capables de prévenir le vieillissement prématuré de la peau. L’écorce des arbres est présentement considérée comme un résidu par l’industrie forestière.

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Belle, vénéneuse et envahissante http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/belle-veneneuse-et-envahissante/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/belle-veneneuse-et-envahissante/#respond Tue, 03 Dec 2013 08:00:16 +0000 http://132.203.227.93/~dccontac/?post_type=article_magazine&p=8092 Il y avait déjà l’herbe à puce, l’ortie, le sumac à vernis et leurs semblables. Voilà que la bande des plantes vénéneuses du Québec s’est enrichie d’une recrue agressive: la berce du Caucase. Des chercheurs de l’École supérieure d’aménagement du …

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Il y avait déjà l’herbe à puce, l’ortie, le sumac à vernis et leurs semblables. Voilà que la bande des plantes vénéneuses du Québec s’est enrichie d’une recrue agressive: la berce du Caucase. Des chercheurs de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD) ont constaté la progression de cette espèce sur le terrain. Ils en rapportent une mauvaise nouvelle: une invasion de grande envergure se profile à l’horizon.

Le responsable de l’étude, Claude Lavoie, résume la situation: «La berce du Caucase est présente dans tout le sud du Québec, de Gatineau jusqu’au fjord du Saguenay, et ses populations comptent un grand nombre d’individus. Chaque plante produit en moyenne 20 000 graines qui peuvent être disséminées sur de bonnes distances. Tous les ingrédients favorisant une explosion démographique sont réunis.»

Comme son nom le suggère, la berce du Caucase est originaire du sud-est de l’Europe. Avec ses cinq mètres et la beauté de ses inflorescences, l’espèce est appréciée des horticulteurs, qui l’ont introduite au Canada en 1949. Sa sève peut toutefois provoquer des dermatites douloureuses qui, en Allemagne par exemple, entraînent des dépenses de 1 M€ par année en hospitalisation. «Ce pays, signale Claude Lavoie, investit annuellement 12 M€ pour freiner la prolifération de l’espèce.»

169 colonies bien établies
Où en est la berce du Caucase au Québec? Pour en avoir le cœur net, le chercheur et ses collaborateurs Benjamin Lelong, Noémie Blanchette-Forget et Hélène Royer ont compilé tous les signalements de cette plante par des citoyens, de même que les mentions dans les herbiers et les médias. Puis ils se sont rendus sur le terrain afin de confirmer sa présence, principalement dans les fossés de drainage aux abords des routes. Ils ont ainsi cartographié et étudié 169 populations bien établies.

Dans 42% des cas, rapporte l’équipe de l’ÉSAD dans Le Naturaliste canadien, la colonie de berces du Caucase compte plus de 50 plantes; dans 30% des cas, plus de 100. Les trois quarts des propriétaires qui avaient des berces sur leur terrain ont tenté de les éliminer, sans succès, et 20% des personnes interrogées ont déjà contracté une dermatite en touchant cette plante.

Est-il trop tard pour stopper la progression de la berce du Caucase au Québec? «On peut encore agir pour réduire le nombre de colonies et pour confiner à de petits secteurs celles qui subsisteront», assure Claude Lavoie. Reste à savoir si les autorités publiques accepteront d’investir temps et argent pour contenir un problème qui n’a pas encore atteint les dimensions d’une crise.

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