Archives des Automne 2009 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Wed, 04 May 2016 14:14:28 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Québec, terre des ormes http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/quebec-terre-des-ormes-1361/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Dans tout l’est de l’Amérique du Nord, c’est la désolation! Depuis le milieu du XXe siècle, des dizaines de millions d’ormes sont tombés sous les assauts successifs de… deux insectes et deux champignons. Pas moins de 90 % de…

The post Québec, terre des ormes appeared first on Contact.

]]>
e siècle, des dizaines de millions d’ormes sont tombés sous les assauts successifs de… deux insectes et deux champignons. Pas moins de 90 % de ces grands arbres en forme de parasol qui embellissaient paysages urbains et ruraux auraient péri. Montréal, entre autres, a perdu la presque totalité de ses 35 000 ormes.

Mais sur le campus de l’Université Laval, et partout à Québec, les ormes vivent ! Ils forment toujours de beaux alignements comme celui de l’allée piétonne qui passe derrière le pavillon Charles-De Konninck. Ils ornent encore les rues et les parcs des vieux quartiers de la ville et se dressent sur des milliers de terrains privés. Plus de 21 000 arbres en tout, sans compter ceux qui poussent incognito dans les boisés. La plupart sont en bonne santé. Il leur arrive même, dans leurs bruissements de feuillage, de chuchoter des mots d’avenir.

Miracle? Mystère? Plutôt le résultat d’une action déterminée de l’Université et de la municipalité qui, depuis longtemps, ont mis des efforts et des connaissances en commun pour lutter contre l’affligeante maladie hollandaise de l’orme. Contrairement à ce qui s’est fait presque partout ailleurs, on n’a jamais baissé les bras à Québec. Même si l’ennemi s’est aguerri et si les armes de combat se sont raréfiées, sur le campus aussi bien que dans le reste de la ville, on continue de s’occuper activement des ormes. Et dans les laboratoires de l’Université, on explore des avenues susceptibles d’alimenter un optimisme modéré pour le futur de l’espèce.

Des gaz allemands?
Toute cette histoire d’horreur avec les ormes a commencé en Europe, au sortir de la Première Guerre mondiale, raconte Louis Bernier, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt. «Des arbres mouraient en grand nombre aux Pays-Bas, en France et en Belgique, ce qu’on attribuait à des gaz toxiques épandus par les Allemands pendant la guerre… jusqu’à ce qu’une équipe de phytopathologistes hollandaises –toutes des femmes– démontre que la maladie était attribuable à un champignon microscopique (Ophiostoma ulmi) transporté par un insecte coléoptère, le scolyte.»

L’insecte creuse des galeries sous l’écorce d’un orme afin de s’y reproduire et, lorsqu’il en ressort pour aller se nourrir sur un autre arbre le printemps suivant, il transporte, collées sur sa carapace, les spores du champignon dont le premier arbre était infesté. En se multipliant dans le second arbre, le champignon provoque un blocage progressif des vaisseaux conducteurs de sève, ce qui amène un flétrissement des parties affectées, puis de tout l’orme qui finit par en mourir.

Sur le continent américain, un cousin du scolyte européen se nourrit et se reproduit sur les ormes depuis la nuit des temps, poursuit Guy Bussières, responsable de travaux pratiques et de recherche au Département des sciences du bois et de la forêt. «Mais cet insecte indigène n’avait jamais causé de dommage à son hôte, car le champignon incriminé n’existait pas de ce côté-ci de l’Atlantique, du moins jusque dans les années 1930.» À cette époque, le parasite microscopique aurait traversé l’océan, bien niché au creux de pièces de bois : billes destinées au déroulage et bois d’arrimage.
 
La rencontre entre le champignon européen et le scolyte indigène ne tardera guère. Au Québec, c’est en 1944 que la maladie est d’abord détectée, à Saint-Ours dans la vallée du Richelieu. Trois ans plus tard, on observe déjà des ormes morts à Québec et, à la fin des années 1970, on doit en abattre une vingtaine sur la colline parlementaire.

Québec s’organise
Pendant que Montréal renonce à livrer bataille après quelques essais infructueux de pulvérisation d’insecticide, Québec s’organise. Dès 1981, la Ville met en place un programme de lutte contre la maladie hollandaise : inventaire des arbres malades, pulvérisation d’insecticide, application de fongicides sur les sujets de grande valeur, élagage des branches atteintes, abattage des arbres morts ou trop touchés et enfouissement ou brûlage des résidus pour détruire les insectes. Dix ans après le lancement de son programme, pour affirmer sa volonté de protéger l’espèce, la capitale adopte l’orme d’Amérique comme emblème arborescent.

Sur le campus, Louis Parrot, professeur à la Faculté de foresterie (aujourd’hui retraité), mène son propre programme, faisant lui-même une partie des interventions. Et avec un collègue du gouvernement fédéral, il agit à titre d’expert bénévole pour la Ville. «Nous leur montrions entre autres comment procéder pour les pulvérisations et les applications», se rappelle-t-il. De plus, avec le technicien forestier Denis Verge (également retraité de la Faculté de foresterie), M. Parrot installe des pièges à scolytes sur les terrains de l’Université. «D’année en année, dit-il, le nombre d’insectes diminuait, ce qui démontrait l’efficacité de nos traitements.»

Mauvaise nouvelle
Alors, qu’est-ce qui avait rendu les traitements aux insecticides inefficaces, à Montréal? Après l’introduction en Amérique du champignon responsable de la maladie, l’insecte européen avait lui aussi fait son entrée sur le continent. Or, contrairement au scolyte indigène qui niche à la base de l’arbre et peut donc être contrôlé par insecticide, le cousin européen occupe toute la hauteur de l’orme, ce qui rend les pulvérisations impraticables. Il a aussi une plus grande capacité à propager la maladie et, plus agressif, il réussit à déloger l’insecte indigène là où il passe, ce qu’il a fait très tôt dans la métropole.

À Québec, on se croyait à l’abri de pareille invasion à cause des hivers plus rigoureux. À tort, comme l’a montré le réseau de pièges à scolytes européens mis en place par la Ville en 2005. Installés aujourd’hui dans 43 stations différentes et relevés par des étudiants de l’Université, sous la supervision de Guy Bussières, les pièges ont révélé que l’insecte était abondant dans plusieurs points chauds –là où l’on trouve le plus d’ormes.
 
Inefficace contre le scolyte européen, l’insecticide s’est aussi avéré toxique pour les humains et a cessé d’être homologué au Canada. Quant au fongicide, il a également été mis de côté : à cause de son coût élevé et de son efficacité toute relative, mais surtout parce qu’il provoquait de la nécrose à la base des arbres.

«La seule arme qu’il nous reste, c’est le dépistage rapide, l’abattage et la destruction du bois infecté pour maintenir la population de scolyte au plus bas niveau», indique Jacques Grantham, de la Ville de Québec. En faisant un inventaire de tous les ormes de son territoire et en suivant de près la maladie grâce, une fois de plus, aux stagiaires de l’Université Laval et aux analyses du Département des sciences du bois et de la forêt, la Ville a tout de même réussi à maintenir en deçà de 3% la mortalité de ses ormes, ce qui est considéré comme une réussite. La même recette est appliquée avec les mêmes bons résultats pour les quelque 800 ormes du campus.

Un autre ennemi
Ce succès apparaît d’autant plus remarquable que, depuis l’arrivée du scolyte européen, il fallait aussi se battre contre un autre nouvel ennemi: un deuxième champignon, proche parent du premier, mais encore plus virulent et issu de deux souches, l’une eurasienne, l’autre américaine. Baptisé Ophiostoma novo ulmi, ce deuxième champignon a, lui aussi, tôt fait de déloger son prédécesseur. Au point où il est aujourd’hui très difficile de trouver le premier, selon Louis Bernier, un des rares spécialistes de ce parasite au Canada.

Depuis une dizaine d’années, le chercheur travaille sur ce nouveau champignon en fouillant dans ses molécules et dans son génome pour trouver ce qui le rend si virulent et ce qui lui procure tant de succès à coloniser les ormes. Par différents croisements et manipulations génétiques, l’équipe de Louis Bernier tente aussi d’induire au champignon des mutations qui permettraient de produire des nouvelles souches au pouvoir pathogène altéré. Les chercheurs du Département ont pratiquement terminé le séquençage de l’ensemble du génome d’Ophiostoma novo ulmi. Ils ont aussi identifié une centaine de gènes de l’orme d’Amérique, une avancée importante par rapport à la dizaine de gènes connus jusque-là.

Les recherches de Louis Bernier et de ses collègues permettront peut-être un jour la production d’un nouveau fongicide ciblant certains facteurs précis qui rendent pathogène le champignon. Et elles vont aider ceux qui travaillent en amélioration génétique à mettre au point des arbres résistants à la maladie hollandaise. Car c’est de ce côté qu’on table pour sauver les ormes d’Amérique du Nord.

Déjà, plusieurs variétés sont offertes dans les pépinières, notamment sous les noms d’Accolade (un hybride orme d’Amérique – espèce asiatique) et American Liberty (un clone issu d’une sélection d’ormes sains, réalisé dans une université du New Hampshire). L’an dernier, pour son 400e anniversaire, la Ville a distribué 400 Accolades aux citoyens et, voilà quelques années, elle en avait planté toute une série sur le boulevard René-Lévesque et sur la rue Cartier. Même Louis Bernier a dû les examiner à deux reprises pour percevoir la différence entre ces cultivars et l’essence originale.

Pour l’avenir de l’orme, Guy Bussières fonde beaucoup d’espoir sur ces arbres résistants, mais aussi sur un nouveau produit –un champignon– pas encore homologué au Canada. Injecté dans l’arbre, ce champignon peu virulent induirait une réaction de défense chez l’hôte.

Louis Bernier, lui, est convaincu qu’une bonne partie de la solution d’avenir se trouve déjà dans les champs et dans les rues: «Il s’agirait d’entreprendre un dépistage systématique d’ormes restés sains dans les milieux les plus touchés, de vérifier en laboratoire lesquels possèdent des gènes de résistance et de travailler à partir de ce matériel sur un programme d’amélioration génétique qui permettrait de réimplanter l’espèce un peu partout.»

En attendant, Guy Bussières et Jacques Grantham jurent que tous les efforts continueront d’être faits, autant sur le campus que dans la ville, pour protéger les ormes. Un patrimoine naturel qui semble ici dans son dernier refuge.

***
L’ARBRE IDÉAL
L’orme d’Amérique convient vraiment bien aux villes, selon Guy Bussières du Département des sciences du bois et de la forêt. «Bien adapté aux conditions urbaines, il endure le compactage du sol, supporte les tailles racinaires, n’a pas peur du froid, résiste bien aux sels de déglaçage et, grâce à sa forme élancée et à sa cime élevée, il dégage bien les édifices.» Sans parler de sa grande beauté! Bref, l’arbre parfait… à ce petit détail près qui s’appelle maladie hollandaise de l’orme !

The post Québec, terre des ormes appeared first on Contact.

]]>
À pleines pages http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-pleines-pages-1521/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Histoire du cerveau
André Parent (
Physio-endocrinologie 1970), professeur à la Faculté de médecine
Presses de l’Université Laval, 308 pages
   Cet essai est un coup de chapeau aux scientifiques qui ont écrit les pages les plus marquantes de l’histoire…

The post À pleines pages appeared first on Contact.

]]>
Histoire du cerveau
André Parent (
Physio-endocrinologie 1970), professeur à la Faculté de médecine
Presses de l’Université Laval, 308 pages
   Cet essai est un coup de chapeau aux scientifiques qui ont écrit les pages les plus marquantes de l’histoire du cerveau et à leur œuvre.
 Pour produire ce récit vulgarisé de la découverte du noble organe et l’évolution de sa représentation au fil des siècles, l’auteur écume depuis 10 ans les grandes bibliothèques d’Europe et d’Amérique, à la recherche de traités anciens sur le cerveau.

   L’ouvrage couvre près de 30 000 ans d’histoire. Le lecteur y remarque la frénétique accélération des découvertes à partir du XIXe siècle, époque de l’émergence de la neurologie: plus de traités sur le cerveau ont été publiés dans les années 1800 qu’au cours de tous les siècles précédents combinés. Puis arrivent le XXe siècle, ses outils d’investigation de plus en plus sophistiqués et ses moyens quasi instantanés de communiquer les avancées des connaissances sur le cerveau, et les neurosciences explosent. D’ailleurs, prédit André Parent, les grandes percées scientifiques du XXIe siècle, tous domaines confondus, risquent fort d’être l’affaire des neurosciences.

***
Architecture municipale à Québec

Sous la direction de Martin Dubois (Architecture 1993 et 1996), chargé de cours à l’École d’architecture
Publications du Québec, 245 pages
   Avec ses 700 photographies, dessins et fiches descriptives, cet ouvrage présente 100 bâtiments municipaux construits à Québec depuis le XIXe siècle: hôtel de ville, bibliothèques, salles de spectacle, réservoir d’eau, etc. Recherche et rédaction ont été assumées par une vingtaine d’étudiants de l’École d’architecture.

***
Mythes et réalités dans l’histoire du Québec

Marcel Trudel (Lettres 1940; Études anciennes 1945; Diplôme honorifique 1984), fondateur du Département d’histoire
Hurtubise, 188 pages
   Avec ce quatrième tome de la série, le célèbre historien continue de remettre en question divers mythes sur le Québec d’antan. Témoignages, archives et anecdotes sont appelés en renfort, comme le partage des lieux de culte entre catholiques et protestants au XVIIIe siècle qui révèle une société tolérante.

***
Le Parlement du Québec
Louis Massicotte (Science politique 1975 et 1979), professeur au Département de science politique
Presses de l’Université Laval, 298 pages
   L’auteur montre l’évolution du comportement du député et de la procédure parlementaire sur un siècle et demi. Il observe notamment que l’institution québécoise ne s’est pas distinguée des autres parlements du Canada, ni dans son évolution ni par ses réformes… sauf sur le plan identitaire.

***
Écris-moi un jardin
Sous la direction d’André Vézina (Sciences agronomiques 1968; Biologie végétale 1973)
La couverture magique productions, 128 pages
   Recueil de haïkus célèbrant la beauté du Jardin Roger-Van den Hende de l’Université Laval. La publication de ces 230 courts textes poétiques, issus de 17 auteurs de la région de Québec, marque les 30 ans de l’Association des amis du Jardin.

***
La route du deuil. Accompagner… et revivre
Denis Plamondon (Service social 1978)
Éditions JCL, 187 pages
   L’auteur témoigne de son expérience d’accompagnement et de deuil. Un parcours du combattant qui consiste à affronter «la solitude, la finitude et l’incertitude» et qui appelle à une transformation.

***
Uashat
Gérard Bouchard (Sociologie 1968)
Éditions du Boréal, 321 pages
   Le personnage principal de ce roman, étudiant en sociologie, fait un stage dans la réserve montagnaise d’Uashat, près de Sept-Îles, en 1954. Il découvre une communauté en deuil de son passé, déchirée par une guerre de clan et par un déménagement forcé dans une autre réserve, Malioténam.

***
Le masque étrusque
Louis Jolicœur (Anthropologie 1980; Terminologie et traduction 1984; Linguistique 1994), professeur au Département de langues, linguistique et traduction
L’instant même, 172 pages
Un médecin militaire canadien au parcours erratique voit sa vie bouleversée par un masque qu’il reçoit d’une paysanne sicilienne. Un roman de voyage qui célèbre la beauté, l’art et l’Italie.

The post À pleines pages appeared first on Contact.

]]>
Hélène Desputeaux retrouve Caillou et la joie de créer http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/helene-desputeaux-retrouve-caillou-et-la-joie-de-creer-1371/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Caillou a 20 ans cette année. Sa créatrice, Hélène Desputeaux (Communication graphique 1981), célèbre dans la sérénité l’anniversaire de son illustre personnage. Après une longue et douloureuse saga judiciaire entourant la «maternité» de Caillou, l’auteure-illustratrice a retrouvé le…

The post Hélène Desputeaux retrouve Caillou et la joie de créer appeared first on Contact.

]]>
Communication graphique 1981), célèbre dans la sérénité l’anniversaire de son illustre personnage. Après une longue et douloureuse saga judiciaire entourant la «maternité» de Caillou, l’auteure-illustratrice a retrouvé le plaisir de créer des histoires pour enchanter les tout-petits.

Succès d’estime, succès commercial et phénomène d’édition, les bébés-livres de Caillou ont projeté Hélène Desputeaux sous les feux des projecteurs. Mais l’œuvre de cette artiste ne se limite pas à la série Caillou. Depuis 1983, elle a illustré plus d’une centaine de livres pour enfants, allant des manuels scolaires aux albums d’autres auteurs jeunesse. Créatrice éclectique, elle a aussi conçu décors, marionnettes, pochettes de disques et cartes de souhaits. Sa production lui a valu plusieurs prix et honneurs, dont le prestigieux Prix M. Christie du meilleur livre canadien pour enfants en 1994. En 1995, l’Association des diplômés de l’Université Laval a reconnu le rayonnement de l’œuvre d’Hélène Desputeaux, en lui remettant la médaille Raymond-Blais.

Vocation précoce
Hélène Desputeaux a su très tôt qu’elle voulait créer pour les jeunes. Déjà, à 16 ans, elle donne des ateliers d’arts plastiques aux enfants du quartier de Québec où elle a grandi, Montcalm. Après un DEC en arts plastiques au Collège Notre-Dame-de-Foy de Cap-Rouge, elle s’inscrit à l’Université Laval, attirée par les cours en illustration offerts au bac en arts visuels.

«Mes profs étaient exigeants et ça m’a servi. J’étais trop perfectionniste et l’un d’eux, Antoine Dumas, m’a appris à mettre un point final à une image. Il me disait “Il faut que tu apprennes à arrêter. À force de toujours refaire, tu ne remettras jamais rien.”» Pour Hélène Desputeaux, ses études à l’Université Laval constituent ses « années d’observation». «J’expérimentais tout le temps, se souvient-elle. Je faisais beaucoup de dessins d’observation de la vie quotidienne.»
 
Même s’il a vu défiler des centaines d’étudiants au cours de sa carrière, Antoine Dumas, professeur maintenant retraité, se souvient d’Hélène Desputeaux. «Dans les exercices, la plupart des étudiants remettaient des dessins prévisibles, alors qu’elle apportait des travaux hors de l’ordinaire. Elle se distinguait du reste du groupe par son originalité.»
 
Diplôme universitaire en poche, la jeune artiste éprouve déjà un ardent désir de dessiner pour les enfants. Son sens pratique lui dicte cependant de se doter d’un second métier. Fraîchement déménagée à Montréal, elle s’inscrit en éducation à l’UQAM, dans le but d’enseigner au préscolaire et au primaire.

S’ensuit alors une période féconde et affairée, où Hélène Desputeaux jongle avec ses cours du soir et ses premiers contrats d’illustratrice. Elle collabore à la série télévisée Passe-Partout en illustrant des cahiers de chansons, des revues et des petits contes. «Cette émission a été mon école graphique, rapporte-t-elle. Techniquement, j’ai appris beaucoup. C’était aussi mon “alimentaire”.» En 1984, elle décroche un contrat avec un éditeur du Danemark pour illustrer son premier album pour enfants: Les habits neufs de l’Empereur, de Hans Christian Andersen.

Un style très personnel
La grande aventure de Caillou commence en 1989, lorsque les Éditions Chouette/Héritage lui proposent de créer une collection de bébés-livres. Hélène Desputeaux dessine le petit personnage, qui deviendra un jour célèbre dans le monde entier. Dès le début, l’illustratrice donne son style très personnel à l’univers de Caillou: couleurs vives, scènes du quotidien, multitude de détails rigolos et atmosphère de gaieté tendre.

«J’ai commencé les esquisses en avril, alors que j’étais enceinte de mon premier enfant ; j’ai livré quatre albums en trois mois et j’ai accouché en août», raconte-t-elle en souriant, encore étonnée de ce rythme effréné.

La série connaît rapidement le succès, mais la collaboration entre Chouette/Héritage et Hélène Desputeaux se dégrade. En 1996, l’illustratrice poursuit la maison d’édition pour absence de rééditions et redevances impayées en vertu des contrats. Débute alors une bataille juridique qui durera… une décennie! Après une tentative d’arbitrage infructueuse, la cause s’est rendue jusqu’en Cour suprême.

Pendant que l’illustratrice combat bec et ongles pour démontrer qu’elle est véritablement la créatrice du marmot au crâne tout lisse et qu’il existe bien un «style Desputeaux», les livres de Caillou sont adaptés en dessins animés. La télévision fait prodigieusement grimper la popularité du personnage et engendre des traductions dans une quarantaine de pays, ainsi qu’une multitude de produits dérivés, tandis que l’illustratrice continue d’être tenue à l’écart.

Au fil des diverses adaptations, Caillou vieillit et ressemble de moins en moins au bébé dessiné par Mme Desputeaux. L’illustratrice assiste avec une profonde révolte et un sentiment d’impuissance à la transformation de son univers graphique, hors de son contrôle et de sa connaissance, en une foule de produits commerciaux –du shampoing au sac à dos.

Pour Hélène Desputeaux, ce sont «des années d’enfer», où elle découvre la lenteur et les coûts (très élevés) de la justice. «Mon conjoint photographiait tous les articles de Caillou qu’on voyait dans les magasins. Les boîtes remplies de documents légaux s’empilaient dans notre cuisine. Je vivais là-dedans, je ne parlais que de ça. Il y avait une douleur qui était là tout le temps. J’ai beaucoup pleuré.»

L’envie de s’arrêter
À plusieurs reprises, la créatrice a envie d’abandonner la bataille légale. «Mais je savais que j’avais raison et je ne voulais pas que mes filles disent plus tard: notre mère ne s’est pas battue pour quelque chose d’aussi important.»

Grâce au soutien moral de son conjoint et de ses deux filles, Hélène Desputeaux n’a pas lâché. En 2005, après 10 ans de procédures judiciaires, elle conclut une entente hors cour avec les Éditions Chouette/Héritage. Les termes de cette entente demeurent confidentiels. On sait cependant que l’illustratrice a récupéré ses droits sur le personnage dessiné de Caillou.

«J’ai dû faire des compromis, mais l’œuvre originale me revient, précise-t-elle. J’ai perdu 10 ans de ma vie.» Elle ajoute aussitôt, sans amertume apparente, du ton calme d’une femme qui a fait la paix avec ce douloureux litige: «Si c’était à refaire, je le referais!»
 
Durant l’interminable bataille judiciaire, Hélène Desputeaux cesse de créer. «J’ai fermé ma table à dessin. Je n’étais plus capable de me faire confiance comme artiste ou de faire confiance à un éditeur.» Ce n’est qu’en 2004 qu’elle arrive à se dire «ils ne t’ont pas volé ton pouvoir de dessiner».

Son retour à la création ne se fait pas en un claquement de doigts. Au début, elle ne dessine qu’au crayon. Puis elle s’enhardit et crée Décembre ou Les 24 jours de Juliette, un superbe album de Noël, publié aux Éditions Les 400 coups.

Faire rêver
Paradoxalement, la saga judiciaire qui a paralysé son élan créateur lui a aussi donné confiance. Elle ressort de ce conflit déterminée à gérer elle-même ses créations. «Personne ne va me marcher sur les pieds dorénavant. Personne ne va entrer dans mon espace vital quand je crée.» Avec l’homme qui partage sa vie depuis plus de 30 ans, le créateur et designer Michel Aubin, elle lance la maison de production Desputeaux+Aubin.

Le couple crée côte à côte dans le grenier-atelier de sa maison à Belœil. «Nous n’avons pas de subvention et nous n’en voulons pas. Nous travaillons à notre rythme et selon nos objectifs. Nous voulons être heureux, nous voulons la paix.»

Le tandem ne chôme pas: depuis 2006, trois livres de Caillou ont été réédités avec de nouveaux titres et de nouveaux textes. Hélène Desputeaux a également pondu deux nouveaux Caillou et un troisième paraîtra cet l’automne.

«Ça coulé tout seul, précise-t-elle en souriant. Il n’y avait pas de douleur, j’étais guérie. J’aime ce personnage et j’y crois encore. D’autres ont fait de Caillou un enfant parfait, avec une famille parfaite, mais ce n’est pas ça la vie…» La créatrice a aussi imaginé un nouveau personnage, Mella, dont l’espièglerie se déploie déjà dans quatre bébés-livres.

L’artisane et la prof
Bien qu’elle illustre pour les jeunes depuis plus de deux décennies, Hélène Desputeaux garde les mêmes outils qu’à ses débuts. «Je suis comme un dinosaure. J’ai une table à dessin à l’ancienne, avec pinceaux, pots d’encre, crayons, gommes à effacer. Je mélange moi-même mes couleurs. C’est plus de travail, mais il ne faut pas m’enlever ce plaisir-là.»

Elle ne dessine pas du tout à l’ordinateur. «Pour moi, un dessin à l’ordinateur n’a pas d’âme, dit-elle. La machine ne me parle pas, alors que le pinceau me parle. Parfois, tu fais une erreur, et ça va t’amener vers autre chose. L’ordinateur ne me donne pas de beaux hasards.»
 
Durant les creux de vague de sa carrière d’illustratrice, Hélène Desputeaux a puisé réconfort et rigolades dans l’enseignement. Elle enseigne toujours, en classe maternelle, un jour par semaine. Ses élèves l’appellent «le cadeau du vendredi». Elle teste ses albums auprès des petits qui, en revanche, lui inspirent une multitude d’histoires. «La buée sur une fenêtre de la classe, même la mauvaise humeur d’un enfant peut me donner une idée. Je saisis tout ce qui passe.»

Des idées de livres, Hélène Desputeaux en a plein la tête. Elle a aussi le désir d’explorer d’autres techniques (notamment le collage) et d’illustrer pour d’autres auteurs. Ni le temps, ni les déceptions, ni les aléas du métier n’ont étouffé sa joie de dessiner. Voilà le phénix qui renaît de ses cendres.

***
TÉMOIGNAGES DE DIPLÔMÉS

Lisez le témoignage de trois diplômés sur l’état de la littérature enfantine dans les pays où ils habitent: Sénégal, Gabon et Canada (Ontario).

The post Hélène Desputeaux retrouve Caillou et la joie de créer appeared first on Contact.

]]>
La littérature pour enfants hors Québec http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-litterature-pour-enfants-hors-quebec-1531/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid SÉNÉGAL: SENGHOR EST DISPARU

«Peu d’auteurs, peu d’intérêt et une invasion de livres étrangers.» Voilà le triste constat que fait Marie-Laure Josselin (Communication publique 2002; Journalisme international 2004) sur l’état de la littérature enfantine au Sénégal, le pays…

The post La littérature pour enfants hors Québec appeared first on Contact.

]]>
SÉNÉGAL: SENGHOR EST DISPARU

«Peu d’auteurs, peu d’intérêt et une invasion de livres étrangers.» Voilà le triste constat que fait Marie-Laure Josselin (Communication publique 2002; Journalisme international 2004) sur l’état de la littérature enfantine au Sénégal, le pays où elle exerce son métier de journaliste à la pige pour Radio-Canada, RDI et Libération. Il existe des programmes de lecture publique, mais même si les enseignants sénégalais encouragent la lecture à l’école, peu de parents semblent faire de même avec leurs enfants, notamment à cause de la télévision.

Pourtant, des maisons d’édition et des auteurs de la relève se manifestent sur le terrain, telle Nafissatou Dia Diouf qui a publié Le fabuleux tour du monde de Raby en 2005. Certains auteurs s’inspirent des trésors de l’oralité africaine en reprenant à l’écrit les contes de leurs pays. Toutefois, les livres pour enfants semblent plutôt avoir une vocation pédagogique: apprendre le français. Wolof, pulaar, diola, sérère: les langues locales ont la cote dans les discussions… mais toujours pas dans les livres pour enfants, remarque Marie-Laure Josselin.

Dans une librairie d’un quartier chic de Dakar, la journaliste n’a pu dénicher qu’un seul un livre en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal. «Et s’il est difficile de se procurer des livres sénégalais pour enfants dans la capitale, en milieu rural, c’est quasiment impossible», confie-t-elle. Les parents se souviennent bien des livres sénégalais de leur enfance, comme La belle histoire de Leuk-le-lièvre, écrit par Léopold Sédar Senghor, le poète-président. «À l’époque, tous les enfants semblaient lire ces livres mais, sur la table de chevet, Leuk a cédé sa place à Dora.»

***
GABON: REDYNAMISER LA LECTURE


« La littérature pour la jeunesse est à la croisée des chemins dans mon pays », témoigne François Pango (Didactique 2005) en parlant du Gabon, où il travaille comme conseiller pédagogique. De façon générale, ce pan de l’enseignement est négligé à l’école primaire, notamment dans l’enseignement public. «Seuls les établissements privés conventionnés français ou privés laïcs offrent ces enseignements à leurs élèves.» Pour les autres, en classe d’apprentissage de français, la littérature n’est simplement pas abordée. «Dans ces conditions, les élèves lisent peu. Ils éprouvent en conséquence d’énormes difficultés à lire des œuvres littéraires lorsqu’ils abordent leurs études secondaires», confie M. Pango.

Il faut dire que l’édition gabonaise n’est pas très développée. Les écrivains locaux n’ont abordé le roman que depuis les années 1970, un peu plus depuis les années 1980, et les femmes n’écrivent que depuis les années 1990. Des œuvres pour enfants se publient rarement. De plus, on ne trouve au Gabon que deux principales maisons d’édition et le plus gros de la publication provient de l’extérieur, notamment de la France. En somme, il est très difficile de se procurer des œuvres littéraires gabonaises pour enfants. «Notre ambition étant de redynamiser cet enseignement à l’école secondaire, nous nous battons actuellement pour vulgariser la lecture littéraire dès l’école primaire.»

***
LA LECTURE, UN INCONTOURNABLE EN ONTARIO


«La littérature pour enfants se porte bien chez nous», affirme Hélène Robert (Enseignement au pré-scolaire et au primaire 1988). Selon l’enseignante en quatrième-cinquième année à Windsor, en Ontario, cette vigueur doit beaucoup au programme-cadre de français qui prévaut dans les 12 conseils francophones de la province.

«Les livres pour enfants font partie intégrante des pratiques pédagogiques et de l’enseignement de la lecture au primaire», confirme-t-elle. Et la lecture est vue comme la base des apprentissages, autant dans les matières sociales que scientifiques, tout au long du parcours scolaire. «Faire des inférences ou lire entre les lignes permet aux enfants de bien comprendre et, donc, d’apprendre et de poser plus de questions», dit-elle.

Chaque année, l’Office de la qualité et de la responsabilité en enseignement fait passer aux élèves des tests de compréhension de lecture permettant de connaître les tendances et révélant les éléments à améliorer. «Les équipes-écoles comme la mienne reçoivent ces résultats et discutent des éléments à cibler, de la maternelle à la huitième année ; tous sont impliqués, car nous voyons le succès des élèves comme une démarche continue et non comme l’affaire d’une seule année.»

The post La littérature pour enfants hors Québec appeared first on Contact.

]]>
Ma voisine est sur le Web http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ma-voisine-est-sur-le-web-1381/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Ouvrez Google et tapez le nom d’une personne, le mien par exemple. Dès la première page des résultats, il y a de fortes chances pour que vous trouviez un lien vers Facebook: «Gilles Drouin est sur Facebook». Non, ce n’est…

The post Ma voisine est sur le Web appeared first on Contact.

]]>

Avec ses 200 millions de personnes inscrites, Facebook est la vedette des sites Web de réseautage personnel. «Le Web social est constitué d’espaces virtuels conçus uniquement pour communiquer à l’intérieur d’un réseau social», explique Madeleine Pastinelli. L’ethnologue et professeure au Département de sociologie s’intéresse aux effets sociaux des moyens de communication électroniques et à la sociabilité dans Internet. Entre les peurs et les espoirs suscités par l’émergence du réseautage personnel dans le Web, il y a une réalité qu’elle scrute patiemment.

Grâce à ses enquêtes sur le terrain, la jeune professeure remet les pendules à l’heure en ébranlant quelques mythes au passage. Ainsi, la réputation qui colle à Facebook est de permettre un élargissement constant de son réseau personnel en y ajoutant les amis de nos amis, puis les amis des amis de nos amis, etc. «C’est possible de le faire, mais la plupart des utilisateurs parlent avec des gens qu’ils connaissent déjà, assure l’ethnologue. Le point de départ est toujours le réseau social hors ligne, réel, de chaque participant. L’internaute pourra élargir son cercle de connaissances, mais ce n’est pas sa première motivation.»

Je communique, donc je suis
En fait, Facebook, MySpace, Twitter et Linkedln, pour ne nommer que les plus connues parmi les plateformes Internet de réseautage personnel ou d’affaires, ne font que renouveler la motivation qui est à l’origine même de la création de la grande toile électronique: communiquer avec nos semblables. D’abord un moyen d’échanger entre scientifiques, le réseau Internet est devenu plus facile d’accès à la fin des années 1990 avec l’introduction de navigateurs conviviaux, Netscape ouvrant la voie.

Madeleine Pastinelli estime que la démocratisation de l’accès au réseau Internet explique, en partie du moins, l’émergence de ces sites où il est possible d’échanger avec des personnes qu’on connaît déjà. «Pendant longtemps, explique-t-elle, le nombre relativement peu élevé de gens branchés faisait en sorte que les possibilités d’y retrouver un proche étaient restreintes.»

Aujourd’hui, plus de 70% des Québécois fréquentent Internet. «Vous pouvez maintenant échanger avec des membres de votre réseau réel: des amis, des parents, des gens que vous pourriez rencontrer sur la rue, au travail ou à l’école», souligne Mme Pastinelli. Le bassin de ces plateformes d’échange s’élargit constamment, mais ce sont les moins de 40 ans qui y sont les plus représentés.

Trois générations de sites
L’histoire de la sociabilité dans Internet est marquée par des vagues de popularité de divers sites. En une décennie, au moins trois générations de sites ont attiré les internautes sociables. En étudiant de près cette lignée, Madeleine Pastinelli met le doigt sur une particularité de la généalogie du Web social: «La plateforme qui se démarque à un moment précis permet toujours de faire plus facilement ce que les internautes avaient commencé à faire sur un autre site, alors que ce dernier n’était pas conçu précisément pour cet usage.»

Par exemple, il était possible d’échanger en direct sur des sites de clavardage (chat). Rapidement, des internautes ont utilisé ces sites en y laissant des messages pour trouver des partenaires. Des sites spécialisés dans les rencontres ont pris le relais. « Ces nouveaux sites offraient un cadre technique parfaitement adapté à ce que les gens avaient commencé à faire sur le site de chat », remarque l’ethnologue.

À leur tour, les réseaux de rencontre ont amorcé un déclin, qui coïncide avec l’arrivée de Facebook. Celui-ci comble les gens qui souhaitent échanger entre amis plutôt que de rechercher de nouveaux partenaires, mentionne l’ethnologue. Ainsi, sur Facebook, l’internaute possède un «profil», où il se décrit : naissance, études, travail, loisir… Le site comporte aussi la possibilité d’afficher des commentaires, des photos et des liens vers d’autres sites. En vous inscrivant et en devenant un «ami» de cet abonné, vous avez généralement accès à ce qu’il «publie» et vous pouvez lui envoyer des messages que tous ses autres amis pourront lire. Et lorsque vous ouvrez votre page Facebook, vous avez aussitôt les dernières nouvelles de tous vos contacts.

S’approprier la technologie
Dans cette sorte d’adaptation évolutive, du clavardage à Facebook, un gène persiste: celui de l’appropriation de la technologie. Les internautes ne sont pas dupes comme les truites gobant avec avidité le leurre qui cache l’hameçon fatal. «Au contraire, insiste Madeleine Pastinelli, les gens répondent à leurs besoins en utilisant la technologie à leur façon.»

Personne n’est dupe non plus des intérêts commerciaux en jeu. Les plateformes Internet se succèdent au rythme de la concurrence que se livrent leurs concepteurs et commanditaires, qui rêvent de traduire l’achalandage en espèces sonnantes et trébuchantes. Une tâche beaucoup plus difficile qu’on le croit. «L’offre dépasse probablement de loin la demande», estime Madeleine Pastinelli.

L’internaute rechercherait donc constamment ce qui lui convient vraiment dans la surabondance technologique. «Dans le processus d’appropriation, note Anne Chartier, professeure au Département des systèmes d’information organisationnels, il faut s’assurer que la technologie soit à notre service et non l’inverse.» Spécialiste de l’éthique des technologies de l’information et des communications, Anne Chartier estime qu’il est essentiel de s’interroger constamment sur la place que doit prendre une technologie dans notre vie. Ce qui est tout aussi vrai pour les entreprises et les organisations (voir plus bas).

L’éthicienne n’est pas rébarbative au changement technologique et utilise elle-même courriels et forums électroniques dans ses cours. «Toutefois, les étudiants savent que je ne leur répondrai pas le dimanche matin», ajoute-t-elle pour bien indiquer la démarcation entre sa vie privée et son rôle de professeure. Une certaine vigilance s’impose, car les communications électroniques et particulièrement le Web social fragilisent cette frontière.

Le privé et le public
«Il y a une différence entre ce qui se passe dans une soirée privée et la publication des photos du party sur un site de réseautage, prévient Anne Chartier. Facebook, c’est la vie privée ouverte sur la planète!» Le réseautage personnel en ligne pose d’ailleurs certains dilemmes aux organisations et à leurs employés. Ces derniers doivent-ils tenir compte des intérêts de leurs employeurs lorsqu’ils s’expriment à visage découvert dans Internet? Par exemple, un policier doit-il s’interdire de publier une photo le montrant une bière à la main sur sa page Facebook? À l’inverse, une organisation a-t-elle le droit de se soucier de ce qui se passe en dehors de ses murs? «La vie sociale des gens n’est pas tranchée au couteau», observe Anne Chartier.
 
Une autre technologie de communication, le téléphone cellulaire, illustre déjà la fragilité de la frontière entre le privé et le public. «Avec le cellulaire, explique Anne Chartier, l’organisation empiète sur la vie privée de l’employé lorsque celui-ci doit répondre en tout temps. Pourtant, l’organisation n’apprécie pas que la vie privée empiète sur le temps de travail, entre autres par la fréquentation du réseau Internet ou encore par ce que l’employé peut diffuser sur un site comme Facebook. Peu d’organisations se posent des questions là-dessus.»

Et si la relation vie privée – vie publique était tout simplement en train de changer? Le Web comme lieu d’échange mise, entre autres, sur la quête de reconnaissance. «La reconnaissance sociale est un besoin fondamental de l’être humain, mais la forme qu’elle prend n’est pas immuable, remarque Madeleine Pastinelli. Aujourd’hui, les jeunes ne veulent pas nécessairement être reconnus pour ce qu’ils font dans l’espace public. Pour eux, la vérité est dans le privé.»

L’ethnologue observe que les internautes ont une conception particulière de l’articulation privé-public. «Les jeunes qui donnent un plein accès à leur profil, sur Facebook, disent tout simplement qu’ils n’ont rien à cacher, poursuit-elle. Ils veulent être reconnus pour ce qu’ils sont dans l’intimité et ont donc très peu de scrupule à exposer publiquement cette intimité. Ont-ils tort ou raison? Je n’en sais rien. Je constate simplement la réalité.»

***
WEB SOCIAL ET ENTREPRISES: UN MÉLANGE RISQUÉ

Les plateformes d’échanges dans Internet sont attrayantes pour les organisations qui voudraient se faire connaître et communiquer avec les consommateurs ou les citoyens, estime Anne Chartier, professeure au Département des systèmes d’information organisationnels. «Toutefois, prévient-elle, il est essentiel de préciser préalablement ses attentes et ses objectifs, sinon l’aventure pourrait s’avérer inutile et même désastreuse.»

Par exemple, une entreprise pourrait créer un blogue où les consommateurs exprimeraient leurs opinions sur ses produits. Dès le départ, il est essentiel d’établir des lignes directrices ainsi que des façons de maintenir le site en activité, de traiter l’information récoltée et de conserver une crédibilité en acceptant les commentaires négatifs. «Il existe une version du voisin gonflable entre les organisations, dans le domaine de l’informatique, constate Mme Chartier. Si l’autre le fait, il faut le faire, sans pour autant savoir à quoi doivent servir ces technologies.»

Bien des entreprises ressentent une forte attraction pour les sites de réseautage personnel comme Facebook. L’enjeu: s’en servir pour favoriser le bouche à oreille, ou marketing viral dans le langage des publicitaires, mais sans irriter les internautes. Professeur au Département de marketing, Stéphane Gauvin est sceptique devant le potentiel de ces sites comme point de départ d’une campagne de marketing viral. «À ma connaissance, il y a très peu d’exemples où ça fonctionne.»

L’environnement «amical» de Facebook se prête mal à ce genre d’intrusion. Imaginez que vous êtes attablés dans un restaurant avec des amis quand, soudainement, un représentant de Goodyear ou de Michelin s’invite à votre table pour parler pneu. «Vous l’enverriez sûrement promener», lance Stéphane Gauvin. Le spécialiste estime qu’un site de diffusion de courtes vidéos, comme YouTube, est plus intéressant. «L’entreprise peut mettre en ligne une publicité, explique-t-il. Si elle plaît, les internautes vont envoyer des hyperliens à leur réseau.»

Le marketing viral en ligne est toutefois une arme à double tranchant. Mieux vaut jouer à visage découvert! Sur Internet, les imposteurs sont tôt ou tard démasqués et la nouvelle peut faire le tour de la planète très rapidement. «Le simple consommateur peut maintenant se faire largement entendre, ce qui n’était pas le cas auparavant, conclut Stéphane Gauvin. L’entreprise a tout intérêt à jouer selon les règles d’un jeu où les consommateurs ont plus de pouvoir.»

The post Ma voisine est sur le Web appeared first on Contact.

]]>
Ce que vous en pensez http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ce-que-vous-en-pensez-1551/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid
Lire l’article Québec, terre des ormes

QUI ÉCOUTE LES SIMPLES CITOYENS?
Lucie Bégin (Communication graphique 1991)

J’habite à Saint-Michel-de-Bellechasse, à 2 km du village, dans une ancienne pépinière (arbres en terre, abandonnés depuis plusieurs années). Depuis l’achat du…

The post Ce que vous en pensez appeared first on Contact.

]]>

Lire l’article Québec, terre des ormes


QUI ÉCOUTE LES SIMPLES CITOYENS?
Lucie Bégin (Communication graphique 1991)

J’habite à Saint-Michel-de-Bellechasse, à 2 km du village, dans une ancienne pépinière (arbres en terre, abandonnés depuis plusieurs années). Depuis l’achat du terrain, en 2001, nous avons abattu plusieurs dizaines d’ormes, tous malades. Nous avons brûlé tout le bois et les feuilles. Bien que nous n’ayons que des connaissances restreintes sur l’entretien des arbres, nous savions qu’il était impératif d’éliminer rapidement tous les sujets malades.

Nous surveillons «nos» ormes régulièrement. Cependant, la municipalité de Saint-Michel ne semble pas accorder d’importance à ces arbres: les ormes malades ou morts ne sont pas éliminés. Nous avons fait une demande l’an dernier pour que trois ormes morts sur un terrain privé soient coupés… Nous n’avons pas d’influence auprès de la municipalité en ce qui concerne la bonne gestion des arbres (toutes essences confondues). Le message doit venir d’experts en la matière…

Paraît-il que la maladie peut «voyager» sur quelques kilomètres. Nous craignons donc de ne pas voir grandir les quelques ormes qu’il nous reste sur le terrain!

***

UN ARBRE MAGNIFIQUE SACRIFIÉ

Gilles Viel (Droit 1971)

C’est avec grand intérêt que j’ai parcouru votre article. Dans mon cas, nous avons une propriété ancestrale 1890 en bordure du fleuve. Depuis ma naissance 1946, j’y avais toujours vu de beaux ormes sur le terrain, une quinzaine. Dans mon village de L’Islet, il y «avait» également de très gros et vieux ormes: dans le cimetière, les rues, autour de l’église et autres.

Dans les années 1980, je fus sensibilisé à la maladie hollandaise et craignant de perdre les miens, je tentai en vain d’en parler à la municipalité car j’en voyais de nombreux être atteint par la maladie. Avec l’aide d’un journaliste local, je fis même publier un article à cet effet dans le journal L’Oie Blanche de la rive sud. On mit le tout en premìère page photos à l’appui; aucun appel, aucun commentaire. Devant l’inaction du conseil municipal et sachant que je devais avoir un mur de protection «scolyte» d’au moins 200 mètres pour éviter le désastre, je réussis à avoir le produit employé par la ville de Québec et à le vaporiser sur l’écorce de mes arbres à une hauteur d’au moins 5 mètres du bas. Je vis la plupart des ormes de mon environnement mourir pendant que les miens tenaient toujours  le coup.

Je tenais en particulier à conserver le plus gros, le «magnifique»; il faisait environ 1,5 mètre à la souche, avait plus de 15 mètres de hauteur et avait une merveilleuse ramure. Au bout de mon terrain, à environ 100 mètres du «magnifique», je vis un jour des branches d’un orme plus petit devenir brunes. Je l’ai coupé au tronc. Mon magnifique était toujours en apparence en bonne santé. À chaque septembre, je l’arrosais pleinement à la base hauteur de 4 mètres. Cependant, un jour, je vis aux branches extrêmes des changements. Je décidai d’amputer plus bas. Rien n’y fit et, après de nombreuses amputations, tel une gangrène généralisée, je dus tristement me résoudre après des années de combat, de vérifications, d’inspections, d’arrosages et d’espoir à le couper. Cet arbre était plus que centenaire.

En ce moment sur mon terrain, quatre ou cinq jeunes ormes tentent de pousser! Je les laisse faire, mais je n’interviens plus. J’ai démissionné. C’est comme la grippe. Si les autres ne se soignent pas, ne font pas attention, tu as beau tout faire, tu vas finir par l’attraper.

Enfin, je suis heureux que la ville de concert avec l’Université Laval ait réussi à conserver ces arbres et je remercie les personnes qui y travaillent. Les ormes de Québec sont magnifiques et sincères mercis à ceux et celles qui y voient.

***
SENSIBILISATION NÉCESSAIRE

Jennie Fortier (Géomatique 1995)

Lors de nos promenades du dimanche en auto à la campagne, gamine, j’admirais ces grands colosses solitaires qui trônaient au milieu des prairies de la région de l’Amiante. Encore aujourdhui il y a des ormes qui poussent le long des routes, particulièrement la 269 dans le secteur St-Gilles de Lotbinière. Mes études à Laval m’ont fait apprécier cette richesse.

Résidente de La Mitis, j’ai sur ma propriété un jeune orme que l’on a fait transplanter car il aurait été trop près de la maison dans 20 ans. Le programme Une naissance un arbre remet en mai un arbre si on inscrit notre poupon. J’ai donc deux ormes miniatures pour souligner la naissance de mes enfants. Je mise sur le fait d’être balayés par les vents dominants du fleuve pour épargner mes arbres car nous sommes sur le 2e rang et il n’y pas d’orme entre nous et le fleuve. Dans ma région d’adoption, tout au long de la rivière Mitis près de Sainte-Angèle, il est désolant de voir tout ces ormes qui sont morts mais encore debout.

Je crois que le manque de connaissances et les priorités des autorités est le problème. Je ne crois pas que ça soit de la mauvaise volonté. Lors de congrès de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et de l’Union des municipalités (UMQ) ou encore via les MRC, une sensibilisation devrait être faite pour par la suite informer les citoyens… Ce n’est pas tout le monde qui s’informe via La Semaine verte ou qui reçoit votre Contact !

J’espère que mes enfants auront la chance de voir "leur" arbre mature.

***
SENSIBILISONS D’ABORD NOS CONCITOYENS
Paul John Moran, Montréal
 
Merci pour votre excellent article sur l’état de santé et de la recherche sur les ormes au Québec (et à Québec, en particulier). Non seulement doit-on sensibiliser nos élu-e-s municipaux, mais également nos concitoyen-nes. 

Dans mon cas, je devrai aller en Cour du Québec (District de Montréal) les 25 et 26 novembre 2009, car deux de mes voisins me demandent ni plus ni moins d’abattre mon orme : celui-ci leur ferait "ombrage" et leur causerait un "surcroît" de travail l’automne venu. Pire, l’un d’eux avait jusqu’au 2 mai dernier un autre orme, aussi sain et mature que le mien, dans sa propre cour et qu’il a fait abattre en catimini … et sans permis municipal, bien entendu.

***
LE SUREAU À LA RESCOUSSE
Frédéric Back (Peintre et réalisateur du film d’animation L’Homme qui plantait des arbres)

Depuis des décades, André Dion, ornithologue connu, a publié des articles démontrant les succès obtenus pour le sauvetage des ormes, en mettant en contact les racines de l’orme avec celles de plants de sureau. La sève du sureau est un puissant laxatif qui permet à l’orme de vaincre la présence des champignons incriminés.


J’ai rencontré par hasard un ancien professeur en foresterie de l’Université Laval qui a fait l’expérience de contaminer 20 jeunes ormes de 9 ans. Il en a planté dix avec des sureaux et dix tel quel. Les ormes dotés de sureaux ont survécu, les autres sont décédés.


La difficulté en ville, est de protéger les sureaux contre les méfaits des humains, qui arrachent et piétinent ces plants fragiles. J’en ai fait l’expérience puisqu’un dévoué jardinier de Montréal, M. Bruno Paquet, a fait planter des sureaux au pied de deux magnifiques ormes qui sont en face de ma maison. L’un d’eux est infecté de champignons.


Ne pourrait-on mettre au point un système d’injection de sève de sureaux de manière à obtenir la protection désirée? Et éviter que des sureaux soient piétinés?


Nos deux magnifiques ormes sont plus que centenaires et méritent d’être sauvés. Le Centre des aînés de Côte des Neiges vient de planter un jeune orme juste à côté, ne se doutant pas de la menace.


En tout cas, André Dion est catégorique, tous «ses» ormes sont en parfaite santé. Merci de tenir compte de ces expériences!


P.S.: Il faut blesser les racines de l’orme et du sureau et puis les attacher ensemble afin que les sèves communiquent.

***
RENÉ POMERLEAU ET LES ORMES
Hubert Lechevalier (Sciences 1948; Diplôme honorifique 1983), Morrisburg, Vermont (ÉU)

C’est toujours avec grand plaisir que je lis Contact. L’article sur les ormes de Québec m’a rappelé de vieux souvenirs. Il est exact qu’en 1944 la maladie hollandaise de l’orme fut détectée au Québec (Pomerleau, René, Rev. Can. Biolo. 4 :116-118, 1945), mais il est faux que ce fut en 1981 que la Ville de Québec mit «en place le premier programme de lutte contre la maladie hollandaise au Canada».

Peu après avoir décelé la maladie hollandaise au Québec, René Pomerleau, qui était le directeur du Bureau de pathologie forestière de la province de Québec, créa un énergique programme d’éradication de la maladie hollandaise de l’orme auquel j’ai eu l’honneur de participer en faisant le diagnostique de la maladie. Ce programme n’était pas le seul au Canada : je me souviens d’une réunion que nous avions eue avec nos homologues ontariens. Les méthodes utilisées il y a 65 ans sont encore les plus efficaces : «… le dépistage rapide, l’abattage et la destruction du bois infecté pour maintenir la population de scolyte au plus bas niveau».

En plus de diriger le programme d’éradication de la maladie hollandaise de l’orme par les méthodes classiques toujours en usage, René Pomerleau dirigeait aussi un programme visant au traitement des ormes malades en utilisant des antibiotiques (Pomerleau, René et Hubert Lechevalier, Rev. Can. Biolo. 6, 478-484, 1947 : Hubert Lechevalier, thèse de maîtrise ès science, Université Laval, juin 1948).

Il est regrettable que vous n’ayez pas profité de cet article pour rendre un hommage bien mérité au grand mycologue québécois René Pomerleau.

***

LES SUCCÈS DE WINNIPEG
Vincent Barrette (Génie forestier 1984

Bravo pour votre article sur les ormes qui donne espoir à ceux et celles qui apprécient ce magnifique arbre.

Ayant eu l’occasion d’habiter Winnipeg, je dois toutefois vous reprocher d’avoir omis les efforts que fait aussi cette ville pour sauver ses ormes. Cela fait déjà plusieurs décennies que Winnipeg travaille sur cet aspect et les résultats sont remarquables.

Il ne faut jamais perdre espoir de sauver nos arbres urbains en situation précaire. Ainsi, il faut non seulement travailler à les conserver, il est également important de chercher à diversifier les espèces qu’on plante. La "biodiversité" est la meilleure protection contre les ennemis naturels.

L’éducation et, malheureusement, les règlements municipaux sévères sont des outils qui s’adressent aux bipèdes.

***

DEUX ORMES ENTÊTÉS

Mario Lebel, Saint-Anselme

J’habite un petit village du Bas Saint-Laurent situé à la limite du territoire où peut vivre l’orme d’Amérique. Devant ma propriété, il reste deux ormes sur les quatre plantés en 1927. Ils sont les seuls de notre village à avoir cette envergure (20 m de haut et 70 cm de diamètre de tronc).

L’an dernier, notre municipalité a fait le raccordement d’un nouveau réseau d’aqueduc et d’égout sur une rue qui passe devant ces arbres. Déjà en 1973, le système racinaire des ormes avait souffert lors de travaux semblables. Pour préserver ce patrimoine naturel rare, nous avons fait appel un consultant arboriculteur qui a fait une évaluation de ces arbres et des recommandations pour les travaux.

Une solution de rechange aurait été d’excaver plus loin, mais la municipalité n’a pas modifié le tracé du réseau. Le Ministère de l’environnement avait pourtant demandé de modifier le plan de travail et de tenir compte des recommandations de l’arboriculteur quant à l’exécution des travaux.

Sur le terrain rien de tel n’a été fait. On a excavé à environ 1,2 mètres de ces arbres. Surprise : presque pas de racines… Coupées en 1973 et elles n’ont jamais repoussé de ce côté, elles se sont comme atrophiées. Ouf quel soupir de soulagement!

Cet automne, j’ai été élu conseiller et nous avons formé une équipe qui lutte pour le sauvegarde d’une zone humide et le maintien d’une pinède (Plantation) contre l’avancée de l’urbanisation. Il y a des solutions pour éviter le pire, mais il faut de l’entêtement politique je crois.

***

VIGILENCE, L’AFFAIRE DE TOUS

Denis Pouliot (Droit 1971)

J’ai beaucoup apprécié votre article concernant la maladie hollandaise de l’orme d’Amérique. Très inquiétant, mais porteur d’espoir. J’ai immédiatement signalé à la Ville deux individus qui me semblent atteints de cette maladie en espérant qu’il ne soit pas trop tard. Les ormes sont parmi les plus beaux arbres que nous ayons au Québec.

Il nous faut assumer la perte de quelques sujets pour sauver les arbres sains et soigner ceux qui assureront la survie de cette essence, emblème arborescent de notre Ville. Nous sommes solidairement responsables de sa survie. Le développement durable n’aura de sens que si nous savons préserver notre patrimoine, dont il fait partie.

 

***

DÉSOLATION AU SAGUENAY

Daniel Caron, Ville Saguenay (Jonquière), biologiste

Je suis un admirateur de toujours de l’orme d’Amérique et des travaux effectués par la Ville de Québec pour la protection d’un des beaux arbres du Québec.

Ici au Saguenay-Lac-Saint-Jean, des efforts d’abattage ont eu lieu pendant quelques années (milieu des années 1990) par des villes et des municipalités. Mais ces travaux qui se font maintenant beaucoup trop rares, faute de budget et de volonté politique.

Vu la proximité de la forêt naturelle dans notre région et l’absence de politique de foresterie urbaine (ville, MRC, etc.), il y a peu d’intérêt à protéger l’orme. Pourtant, notre région est probablement l’enclave naturelle la plus nordique abritant cette espèce.


 

 


The post Ce que vous en pensez appeared first on Contact.

]]>
À la recherche du veau d’or  http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-la-recherche-du-veau-dor-1391/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid Il y a environ 10 000 ans, dans la zone du Croissant fertile au Moyen-Orient, des hommes ont entrepris l’élevage en captivité d’animaux sauvages pour en tirer des produits essentiels à leur subsistance. Au fil des siècles, les éleveurs ont …

The post À la recherche du veau d’or  appeared first on Contact.

]]>
Il y a environ 10 000 ans, dans la zone du Croissant fertile au Moyen-Orient, des hommes ont entrepris l’élevage en captivité d’animaux sauvages pour en tirer des produits essentiels à leur subsistance. Au fil des siècles, les éleveurs ont compris qu’en croisant leurs meilleurs spécimens, ils obtenaient une descendance produisant davantage de lait, d’œufs, de viande ou de laine.

Pendant des millénaires, cette sélection artificielle a été pratiquée sans que personne ne s’inquiète des répercussions sur la santé des animaux ou sur l’innocuité des produits qu’on en tirait. Au cours des trois dernières décennies, toutefois, la donne a changé. Des technologies de reproduction assistée aussi sophistiquées que le transfert d’embryons, le transfert de gènes d’une espèce à une autre ou le clonage suscitent la méfiance, voire la peur, dans la population et obligent les gouvernements à légiférer pour en baliser l’utilisation.
 
Sommes-nous allés trop loin dans l’amélioration génétique des animaux d’élevage ou, au contraire, faut-il permettre la commercialisation de produits tirés d’animaux transgéniques ou clonés? Pour situer le débat, Contact a rencontré Marc-André Sirard, spécialiste de la génomique au Département des sciences animales et l’un des «pères» du premier veau éprouvette et du premier porc éprouvette canadiens. Marc-André Sirard est aussi codirecteur d’Embryogène, un projet pancanadien qui vise à évaluer l’impact des technologies de reproduction sur la santé des animaux d’élevage.

Quelle place les technologies de reproduction assistée (TRA) prennent-elles aujourd’hui dans les élevages bovins ou porcins ?
De nos jours, exception faite des productions artisanales, il y a très peu de reproduction naturelle chez les animaux de ferme. Chez les vaches laitières, 100% des naissances font intervenir des TRA. Chez le porc, si on recule de 25 ans, 80% des naissances résultaient d’accouplements naturels. Aujourd’hui, la situation s’est inversée: 80% des naissances sont le résultat d’une insémination artificielle.

Pourquoi a-t-on recours à ces techniques?
Les TRA permettent de produire un grand nombre d’animaux de qualité supérieure à partir de quelques spécimens remarquables qui possèdent des caractères recherchés par les éleveurs. Par exemple, les techniques de transfert d’embryons permettent d’obtenir plusieurs dizaines de descendants d’une vache laitière alors que, si on devait s’en remettre à son cycle naturel, elle donnerait au plus six veaux au cours de sa vie. Le résultat est que les éleveurs peuvent constituer des troupeaux de spécimens plus productifs ou plus résistants aux maladies et ainsi accroître la rentabilité de leur entreprise.

Quelle est l’ampleur des améliorations obtenues grâce à ces techniques chez la vache et le porc?
Au début du XXe siècle, une vache donnait assez de lait pour nourrir un veau. Aujourd’hui, le volume de lait qu’elle produit permettrait d’en nourrir cinq simultanément. Les TRA ont aussi permis d’abaisser significativement le taux de gras chez le porc. Malgré ce qu’on est porté à croire, les muscles du porc contiennent beaucoup moins de gras que ceux d’un bœuf. En fait, à poids égal, le porc est maintenant l’animal d’élevage le plus maigre qui existe.

Si les TRA donnent de si bons résultats, pourquoi s’inquiéter?
Des doutes planent quant à l’impact de certaines de ces technologies sur la santé des animaux. Par exemple, jusqu’à 30% des veaux clonés ont un poids élevé à la naissance, de sorte que dans une bonne proportion des cas, il faut pratiquer une césarienne au moment de la mise bas. Les manipulations in vitro, particulièrement le clonage, sont aussi associées à un risque accru de malformations congénitales et de mortalité périnatale.

On estime que le tiers des embryons bovins produits in vitro meurent pendant le premier mois de gestation. Les veaux issus du clonage sont souvent plus faibles à la naissance et il faut parfois leur injecter de l’air dans les poumons pour les aider à respirer. Enfin, certains clones naissent en bonne santé, mais ils s’avèrent par la suite plus sujets aux maladies et à une mortalité précoce. Malgré les progrès des TRA, on ne parvient pas toujours à faire aussi bien que la reproduction
«naturelle».

A-t-on idée de ce qui peut causer ces problèmes?

On pense que l’environnement in vitro et les manipulations des embryons affectent l’expression des gènes par le biais de mécanismes épigénétiques. Ce sont ces mécanismes qui expliquent comment, à partir de quelques cellules parfaitement identiques, contenant exactement le même bagage génétique, on obtient un organisme complexe constitué de cellules aussi différentes que celles de la rétine, du cœur, du foie ou de la peau. La fonction de certains mécanismes épigénétiques est de masquer de façon permanente une partie du génome afin que certains gènes ne soient jamais exprimés dans un tissu donné. On croit que certaines TRA, particulièrement le clonage, pourraient altérer ces mécanismes et dérégler le développement normal des embryons.
 
Comment entendez-vous le démontrer?
Il y a maintenant plus de 40 ans que les TRA sont utilisées pour l’amélioration génétique des animaux d’élevage, mais la recherche dans ce domaine est encore très empirique. On met une technique à l’essai et on observe les embryons pour établir s’ils sont vivants, amochés ou morts. Dans le projet Embryogène, nous allons utiliser des micropuces d’ADN pour comparer l’expression de 20 000 gènes chez les embryons de vaches et de porcs.

Nous voulons utiliser des embryons normaux, prélevés in vivo peu de temps après la fécondation, et des embryons soumis à différentes manipulations afin de déterminer, dans chaque groupe, quels gènes sont exprimés et quels gènes sont éteints au cours des premiers jours de vie. Cette approche va nous permettre d’évaluer spécifiquement l’effet de chaque TRA sur le développement de l’embryon. Nous voulons aussi savoir dans quelle mesure l’état nutritionnel de la mère avant et pendant la gestation influence le sort de sa progéniture.

Cherchez-vous à améliorer l’efficacité des TRA?
Notre objectif est de déterminer si les TRA affectent la santé des animaux à naître. Nous voulons savoir pourquoi certaines manipulations affectent les embryons, alors que d’autres ne semblent pas avoir d’effets, et mieux comprendre ce qui se produit à l’échelle moléculaire. Évidemment, si on peut mettre le doigt sur la cause d’un problème et s’il existe une solution, les entreprises qui œuvrent dans le domaine de la semence et des embryons pourront utiliser nos résultats pour améliorer leurs techniques. Et il y a place à amélioration: chez les bovins par exemple, le taux de succès du transfert d’embryons préalablement fécondés in vitro puis congelés est bloqué à 25% depuis dix ans.

Ces entreprises participent-elles au projet?
Les fonds proviennent entièrement du Conseil de recherches en sciences naturelles et génie du Canada. Les entreprises apportent une contribution en nature: elles nous fournissent des embryons. C’est courageux de leur part parce qu’elles acceptent ainsi de faire évaluer l’impact de leurs techniques sur la santé des embryons. En retour, nous allons être en mesure de leur dire si leurs façons de faire causent préjudice aux animaux. Il se peut aussi que nous puissions leur proposer de méthodes pour minimiser les impacts sur les embryons.

Que se produira-t-il si vous découvrez que certaines techniques sont clairement néfastes?
Considérant les préoccupations de la population pour la santé des animaux d’élevage, il sera alors dans l’intérêt de l’entreprise de chercher des solutions de remplacement. Les organismes gouvernementaux chargés de réglementer les TRA suivent d’ailleurs de près nos travaux. Le Canada est en voie de réviser la loi dans ce domaine et il devra prendre position sur la commercialisation de produits tirés d’animaux transgéniques ou clonés.

Les sondages d’opinion indiquent que plus de la moitié des Canadiens croient que les animaux transgéniques auront surtout une incidence négative sur leur vie. L’absence de données fiables sur l’impact réel des TRA n’aide pas à éclairer le débat. Présentement, la réglementation canadienne en matière d’animaux génétiquement modifiés est très restrictive quoiqu’incomplète, ce qui freine l’implantation de ces technologies non seulement dans le domaine agricole, mais aussi dans la production de médicaments et même comme source d’organes destinés à la transplantation chez l’humain.

Les résultats que vous obtiendrez chez les animaux d’élevage pourront-ils être transposés à l’espèce humaine?
Beaucoup de ce qu’on sait en reproduction humaine a d’abord été découvert chez la souris. Comme nous sommes biologiquement plus près du bœuf et du porc que de la souris, je crois que nos résultats pourront inspirer les chercheurs qui travaillent en reproduction humaine. Par exemple, si nous découvrons qu’une pratique comme la congélation des embryons a une incidence négative sur le développement et la santé des animaux, elle pourrait s’avérer également néfaste chez celle de l’humain. L’impact des TRA en reproduction humaine est devenu un enjeu important si l’on considère que 1% des enfants qui naissent en Amérique du Nord aujourd’hui sont conçus par l’entremise de ces technologies.

***
COMMENT FAIT-ON UN BÉBÉ VACHE?
Dans l’univers agricole, des techniques de reproduction sophistiquées ont fait leur apparition au cours des 30 dernières années.
> Transfert d’embryons: des embryons, prélevés chez une femelle exceptionnelle sept jours après une insémination artificielle, sont implantés dans des femelles porteuses.
> Production d’embryons in vitro: des ovules sont prélevés directement dans l’ovaire d’une femelle exceptionnelle ou infertile, avant d’être fécondés in vitro. Au septième jour de leur vie, les embryons sont transférés dans des femelles porteuses.
> Clonage: un ovule est vidé de son noyau –et donc de son bagage génétique; on lui substitue le noyau prélevé, par exemple, dans une cellule de la peau d’une femelle exceptionnelle dont on veut produire une copie, puis on implante la cellule résultante dans une femelle porteuse.

The post À la recherche du veau d’or  appeared first on Contact.

]]>
Un bilan de carbone pour l’Université http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/un-bilan-de-carbone-pour-luniversite-1401/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid L’Université dispose maintenant et pour la première fois d’un portrait relativement précis des émissions de gaz à effet de serre (GES) que génèrent ses activités. Ce bilan a été produit par la firme d’ingénierie et construction Dessau. On y apprend…

The post Un bilan de carbone pour l’Université appeared first on Contact.

]]>

Les auteurs de l’étude ont comparé les données de 2007 à celles de 2000 et de 2006. En sept ans, les émissions de GES de l’Université ont diminué de 12,7%, soit l’équivalent d’environ 1,5% par année. Les activités reliées au chauffage (-20,1%), à l’approvisionnement (-13,7%) et à la messagerie interne (-4,8%) ont connu les plus fortes baisses. Cette performance est encore meilleure lorsqu’on tient compte des quelque 4000 tonnes en équivalent CO2 stockées à la forêt de recherche et d’enseignement Montmorency par l’écosystème et les produits de la récolte.

Savoir où agir
«La plupart des établissements universitaires qui font des bi-lans de GES considèrent plus ou moins uniquement les émissions attribuables au chauffage, explique Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, à l’administration et aux finances. Notre étude a considéré de nombreux éléments. Cette diversité nous donne une bonne idée des endroits où l’on peut avoir un impact significatif en modifiant nos actions.»



L’étude recommande, entre autres, d’installer de nouvelles chaudières électriques et de centraliser l’incinération des déchets. «Il est difficile de dire dès maintenant jusqu’où l’Université réduira ses émissions, mais nous continuerons de faire des efforts», indique le vice-recteur. Pour le suivi de ses actions, la direction de l’Université aura recours à des indicateurs de performance. «Nous ne ferons pas de bilan des GES chaque année, précise Éric Bauce. Les indicateurs nous permettront de gérer adéquatement l’évolution des émissions de GES de l’Université.»

The post Un bilan de carbone pour l’Université appeared first on Contact.

]]>
En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-1411/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid LE NOUVEAU PEPS SE DESSINE
Comment se porte le projet régional d’agrandissement du Pavillon d’éducation physique et des sports ? Fort bien ! Le financement des trois paliers de gouvernement est entièrement assuré, le calendrier de réalisation est établi, les plans et…

The post En un éclair appeared first on Contact.

]]>
LE NOUVEAU PEPS SE DESSINE
Comment se porte le projet régional d’agrandissement du Pavillon d’éducation physique et des sports ? Fort bien ! Le financement des trois paliers de gouvernement est entièrement assuré, le calendrier de réalisation est établi, les plans et devis achèvent. Et en juin, l’Université Laval s’est vu confier officiellement la maîtrise d’œuvre du projet, depuis l’octroi des contrats de construction jusqu’à la gestion des nouveaux équipements au bénéfice de toute la région. De plus, les premières esquisses des installations ont été rendues publiques, notamment celles de la piscine olympique et du centre régional de soccer-football intérieur. Le projet sera complété en 2012. Avant même le coup d’envoi, deux chantiers ont permis cet été d’améliorer les installations actuelles : réfection du stationnement intérieur et ajout d’estrades au stade de football. De quoi accueillir en grand les amateurs lors des parties locales du Rouge et Or et lors de la Coupe Vanier.

***
AU TOUR DU VACHON
Construit en 1962, le pavillon Alexandre-Vachon fera l’objet d’importants travaux de mise aux normes et de rénovation à partir de mars 2010, un projet évalué à 85 millions$. Les travaux consisteront principalement à aménager un nouveau hall d’entrée ainsi qu’un carrefour d’activités de type atrium, à réaménager la bibliothèque et à rénover l’aile de classes.
D’autres chantiers s’ouvriront au cours des prochains mois, notamment pour permettre la rénovation des pavillons Jean-Charles-Bonenfant et Charles-De Koninck ainsi que la construction du Centre de gestion des matières résiduelles. Le coût de l’ensemble des travaux prévus sur le campus d’ici 2014 atteint les 280 millions$.

***
DIPLÔMES ET TAPIS ROUGE
Tapis rouge, musique, présence des proches. Ce sont près de 3000 nouveaux diplômés visiblement émus qui ont participé cette année au cérémonial de la collation des grades. Le recteur Denis Brière a salué chacun d’eux sur scène, en plus de remettre un doctorat honoris causa à cinq personnalités : Marie-Claire Blais, écrivaine; Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada; Jean-Robert Ouimet, président du conseil et chef de la direction du Holding O.C.B., de la Fondation À Dieu Va, de Cordon Bleu international et de Piazza Tomasso international; Peter Simons, président de la Maison Simons; Mark Thompson, professeur émérite à la Faculté de commerce et d’administration des affaires de l’Université de la Colombie-Britannique. Au cours de l’été, l’Université a aussi décerné un doctorat d’honneur au pédagogue et Gaspésien engagé Jules Bélanger.
     Les étudiants qui ont terminé un cycle d’études à l’été et à l’automne 2008 ainsi qu’à l’hiver 2009 sont au nombre de 9343: 6497 au baccalauréat, 2408 à la maîtrise et 290 au doctorat, en plus de 148 résidents en médecine et médecine dentaire. Les femmes représentent 6 % de l’ensemble.

***
ACCUEIL DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS

Afin d’augmenter le nombre d’étudiants étrangers sur le campus, qui atteint aujourd’hui 4000, l’Université met graduellement en place une série de moyens. L’accueil des nouveaux est particulièrement ciblé. Par exemple, à l’aéroport de Québec, tout au long de la semaine qui a précédé la rentrée d’automne, des représentants de l’Université ont tenu un kiosque afin d’offrir aux étudiants venus d’outre-Atlantique renseignements et service gratuit de navette. Cela s’ajoute à toute une gamme de services présents sur le campus : salon d’accueil, guide de séjour, tours d’orientation dans la ville, jumelage avec des étudiants expérimentés et activités de découverte de la région.

***
LA FRANCOPHONIE SUIVIE DE PRÈS
L’Université a inauguré, au printemps, l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone. Les études qui y seront menées permettront de suivre l’évolution du français au sein des populations de la francophonie, particulièrement dans la vingtaine de pays africains où le français a statut de langue officielle. Richard Marcoux, professeur à la Faculté des sciences sociales, dirige l’Observatoire.

***
DES PROGRAMMES QUI DÉMARRENT
De nouveaux programmes d’études ont démarré cet automne, notamment un certificat de premier cycle sur la diversité culturelle (entièrement à distance), une maîtrise en sciences de l’administration en marketing analytique avec essai ou essai-stage et un doctorat en administration, concentration gestion internationale.

***
RAJEUNISSEMENT NORDIQUE

Le Centre d’études nordiques (CEN) vient d’obtenir 8,3 millions$ pour rénover et agrandir ses installations de recherche dans le nord du pays. Cette somme provient du Fonds pour l’infrastructure de recherche dans l’Arctique, du ministère des Affaires indiennes et du Nord. Elle permettra d’apporter des améliorations majeures aux huit stations de recherche du CEN, réparties entre la baie James et l’île de Ward Hunt aux confins de l’Arctique canadien: rénovation des laboratoires et des quartiers de vie, augmentation de la sécurité des lieux de travail et de l’efficacité énergétique des installations. Les travaux comprendront aussi la construction de locaux destinés au transfert de connaissances, non seulement entre les chercheurs canadiens et étrangers lors de leurs séjours dans le Nord, mais aussi entre les chercheurs et les communautés locales, notamment à Whapmagoostui et à Salluit.

The post En un éclair appeared first on Contact.

]]>
On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-1421/ Wed, 09 Sep 2009 05:00:00 +0000 http://testguid MILLEPERTUIS ET BOUFFÉES DE CHALEUR
Oui, la prise de capsules de millepertuis peut atténuer les symptômes de la ménopause, mais ce résultat mérite d’être confirmé par une étude de plus grande ampleur. C’est ce que conclut un article signé Mahéra…

The post On cherche, on trouve appeared first on Contact.

]]>
MILLEPERTUIS ET BOUFFÉES DE CHALEUR
Oui, la prise de capsules de millepertuis peut atténuer les symptômes de la ménopause, mais ce résultat mérite d’être confirmé par une étude de plus grande ampleur. C’est ce que conclut un article signé Mahéra Al-Akoum, Elizabeth Maunsell, René Verreault, Louise Provencher, Hélène Otis et Sylvie Dodin, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHUQ, et paru dans Menopause: The Journal of The North American Menopause Society. Les chercheurs avaient invité 47 femmes de 40 à 65 ans à prendre, pendant trois mois, soit du millepertuis, soit un placebo. Au terme du traitement, les femmes ayant consommé le millepertuis ont rapporté une baisse significative des bouffées de chaleur et une amélioration de la qualité de leur sommeil.

***
CLINIQUEMENT DÉMONTRÉ

Selon une étude parue dans le Journal of Human Lactation, les cliniques d’aide aux mères qui éprouvent des difficultés à allaiter sont d’une remarquable efficacité. Au cours de leur recherche, Anne-Marie Hamelin, du Département des aliments et de nutrition, et ses deux collègues de la Direction de santé publique de la Capitale-Nationale ont comparé deux groupes de femmes ayant vécu de tels problèmes. Celles de la région de Québec (52 mères) ont été dirigées, par un professionnel de la santé, vers une clinique spécialisée en allaitement, contrairement à celles de Trois-Rivières (34), leur région étant dépourvue de cette ressource. À partir des résultats obtenus auprès de cet échantillon, les chercheuses concluent que les mères ayant fréquenté une clinique ont quatre fois plus de probabilités que les autres d’allaiter leur bébé pendant au moins six mois et de se montrer enchantées de leur expérience en dépit des obstacles rencontrés.

***
PANNEAUX SOLAIRES SOUPLES ET EFFICACES
Une équipe internationale de chercheurs a mis au point une cellule photovoltaïque nouvelle génération dont le taux d’efficacité de 6,1% constitue un nouveau record de sa catégorie, révèle l’édition de mai de la revue Nature Photonics. Contrairement aux capteurs solaires courants à base de silicium, leur système fait appel à des polymères pouvant être intégrés à des matériaux souples –vêtements, étuis, etc. Jusqu’à maintenant, l’efficacité de ce type de cellules photovoltaïques était bloquée sous les 5%, souligne l’un des auteurs de l’étude, Mario Leclerc, du Département de chimie. Le stagiaire postdoctoral Serge Beaupré et le récipiendaire du prix Nobel de chimie en 2000, Alan Heeger, figurent également parmi les signataires de l’article.
L’équipe vise une efficacité de 10%, c’est-à-dire la production de 100 w/m2 à partir de la lumière du jour.

***
LAVALENSE, COMME DANS UNIVERSITÉ LAVAL…

Clostridium lavalense. Voilà le nom donné à la bactérie qu’une équipe du Centre de recherche en infectiologie vient d’isoler chez des patients atteints d’infections résistantes à l’antibiotique vancomycine. Découverte par Alba Bernal et caractérisée par Marc-Christian Domingo, cette bactérie provient d’échantillons de selles recueillis lors d’un programme de surveillance de patients hospitalisés qui ne répondaient pas à l’antibiotique de dernier recours vancomycine. Les chercheurs ont eu la surprise de découvrir qu’une espèce de la famille Clostridium jamais identifiée possédait un gène de résistance à cet antibiotique. Cette bactérie n’est pas nocive en soi, mais les chercheurs craignent qu’elle transmette ses gènes de résistance à des espèces pathogènes comme le C. difficile.

***
COEUR DE VERRE
Au Département de génie mécanique, une équipe dirigée par Jean Ruel a conçu et construit un bioréacteur qui reproduit fidèlement les conditions physiologiques du système cardiovasculaire humain: contractions, tension artérielle et liquide physiologique en circulation. Ce cœur simplifié, testé avec succès, est destiné à l’étude du comportement de nouveaux types de valves cardiaques produites par génie tissulaire, dans un environnement dynamique. Il permet aussi de conditionner une valve faite de tissu vivant en vue d’une greffe. La beauté du système est que le débit et la pression peuvent être modifiés à volonté en fonction du receveur de valve, enfant ou personne âgée par exemple. Débit et pression peuvent aussi être graduellement augmentés afin de bien préparer une valve aux conditions physiologiques réelles.

The post On cherche, on trouve appeared first on Contact.

]]>