Archives des Automne 2008 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Wed, 04 May 2016 15:34:58 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Tout sur le carbone http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/tout-sur-le-carbone-812/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid Combien de carbone votre véhicule émet-il aux 100 km? Les organisateurs du congrès auquel vous allez assister se sont-ils engagés à planter des arbres pour minimiser l’empreinte carbonique de l’événement? Avez-vous établi le bilan de carbone de votre famille? Carboneutre, empreinte…

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Quatrième plus abondant élément dans l’univers, quatorzième sur Terre, le carbone (C) tire son nom du charbon, dont il est le principal constituant. Présent partout autour de nous, il se cache parfois sous des dehors qui le rendent méconnaissable. Dans sa forme pure, il se fait aussi bien diamant transparent et d’une dureté sans pareille que graphite opaque et mou comme la mine d’un crayon. Sa structure atomique lui autorise quatre liaisons et il ne s’en prive pas. Il s’associe volontiers  au plus abondant élément de l’univers –l’hydrogène– pour former des carburants qui alimentent les moteurs (sous forme de pétrole ou de gaz naturel) ou les organismes vivants (sous forme d’hydrates de carbone). Lorsqu’un carburant réagit avec l’oxygène, il y a libération d’énergie et formation de nouveaux composés plus stables, notamment du dioxyde de carbone (CO2). C’est là où le bât blesse.
 
La dose fait le poison
Le CO2 compte parmi les plus importants gaz à effet de serre, une famille de molécules dont les propriétés optiques sont à la source du réchauffement planétaire. « Environ la moitié de la lumière solaire qui entre dans l’atmosphère se rend jusqu’au sol, où son énergie est absorbée puis réémise vers le ciel sous forme de rayonnement infrarouge (chaleur), explique Frédéric-Georges Fontaine, professeur au Département de chimie. Les gaz à effet de serre ont la capacité d’absorber ce rayonnement et de le réémettre dans toutes les directions, y compris vers la Terre, ce qui piège une partie de cette énergie dans l’atmosphère.» Ce phénomène n’est pas négatif en soi: il a même instauré des conditions propices à l’apparition et au maintien de la vie. «Sans effet de serre, la température moyenne de la planète serait de –18°C, plutôt que +15°C», souligne-t-il.

La vapeur d’eau est le principal gaz à effet de serre. On en parle peu, malgré sa contribution relative de 55%, parce que sa concentration est stable et indépendante des activités humaines. Le CO2 vient au deuxième rang, avec 39%, suivi du méthane, de l’oxyde nitreux et des chlorofluorocarbures (CFC). Comme chacun de ces gaz a une capacité d’absorption de chaleur qui lui est propre, son impact climatique est exprimé en équivalent carbone, ce qui fait de cet atome l’étalon de mesure du risque de réchauffement planétaire.

Après avoir constitué environ le quart de l’atmosphère terrestre, le CO2 s’est progressivement raréfié au cours des âges (voir plus bas). Depuis la révolution industrielle toutefois, le recours grandissant aux énergies fossiles a mis en circulation des quantités astronomiques de carbone qui étaient immobilisées dans des puits géologiques depuis des millions d’années. Cet afflux soudain de carbone dépasse la capacité de captage du CO2 par l’environnement, d’où la hausse actuelle de ce gaz dans l’atmosphère. Ajoutez à cela la déforestation, responsable de 25% de l’augmentation de CO2 au cours des deux dernières décennies, et tous les ingrédients pour un réchauffement planétaire carabiné se trouvent réunis.

«Dès les années 1970, les scientifiques ont sonné l’alarme sur ce risque, observe Frédéric-Georges Fontaine, mais il a fallu beaucoup de temps avant que leur message ne soit pris au sérieux.» En 1997, l’ampleur du problème a conduit à l’adoption du protocole de Kyoto. Dans l’espoir de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre et de prévenir des bouleversements climatiques majeurs, 38 pays industrialisés, dont le Canada, se sont engagés à réduire leurs émissions de CO2 de 5,2% par rapport au niveau de 1990, et ce, d’ici 2012.

Réduire les émissions
L’un des mécanismes mis de l’avant pour atteindre cet objectif est l’adoption de plafonds d’émission de gaz à effet de serre, combinée à la création de bourses du carbone. «Les entreprises pour lesquelles il est peu dispendieux de réduire leurs émissions peuvent dépasser leurs objectifs et récupérer une partie de leurs investissements en vendant des crédits de carbone à celles qui dépassent leur plafond, explique Jean-Thomas Bernard, professeur au Département d’économique. Ce système, qui a déjà fait ses preuves aux États-Unis dans le dossier des pluies acides, permet de respecter les engagements de réduction au plus bas coût possible.» Cette approche de la carotte est également plus simple à appliquer que celle du bâton, ajoute Louis Guay, professeur au Département de sociologie. «L’approche punitive force le gouvernement à traîner les contrevenants devant les tribunaux. C’est long, ardu et coûteux.»

Le 30 mai dernier, le Canada a inauguré sa bourse du carbone –le Marché climatique de Montréal. Mais l’attitude du gouvernement fédéral dans l’ensemble de ce dossier n’en favorise guère le succès. «Le gouvernement tente de lutter contre les changements climatiques sans que le produit national brut en souffre, mais sa politique est plutôt désarticulée», analyse Louis Guay.

Taxer le carbone constitue une solution de rechange intéressante dans le contexte canadien, soutient Jean-Thomas Bernard. Cette taxe, qui s’applique aux produits selon la quantité de carburants fossiles nécessaire à leur fabrication, pousse les consommateurs vers les marchandises les plus écoénergétiques. Contrairement à une bourse du carbone, elle peut être appliquée sans alourdir la machine bureaucratique. Cette taxe présente toutefois deux inconvénients. D’une part, son effet sur les émissions de gaz à effet de serre est imprévisible, ce qui rend incertaine l’atteinte des objectifs de Kyoto. D’autre part, elle frappe à peu près tous les produits. «La taxe sur le carbone, tout comme la bourse du carbone, va forcément avoir un impact sur la rentabilité des entreprises et sur la croissance économique. Ceux qui prétendent le contraire se trompent.»

Séquestrer le carbone

Pour retirer du carbone de la circulation atmosphérique, les pays peuvent aussi miser sur sa séquestration dans des puits naturels. «Les océans et l’écosystème terrestre ont absorbé respectivement 33% et 17% du CO2 d’origine humaine émis depuis 1800, rappelle Maurice Levasseur, professeur au Département de biologie. Le reste est dans l’atmosphère.» L’idée de miser sur des puits pour séquestrer davantage de CO2 est séduisante, mais son application s’avère plus complexe que prévu. Ainsi, des scientifiques ont proposé d’envoyer davantage de carbone dans les fonds marins en fertilisant les océans, notamment avec du fer. L’équation semblait simple: plus de fer, plus de phytoplancton, plus de zooplancton et plus de déchets fécaux riches en carbone par le fond. «En pratique, cette pompe biologique est très peu efficace parce que la biomasse ainsi produite est utilisée par les bactéries qui retournent du CO2 à la surface, explique l’océanographe. Jusqu’à maintenant, seule la dissolution du CO2 dans l’eau a produit des effets à long terme. L’efficacité de cette pompe est toutefois limitée par le taux de mélange des eaux de surface avec les eaux profondes.»

Puisque les arbres se « nourrissent » de dioxyde de carbone, on a aussi cru qu’ils allaient croître davantage –et fixer plus de carbone– dans un environnement riche en CO2. Une étude à laquelle a collaboré Steeve Pépin, du Département des sols et de génie agroalimentaire, a montré que l’enrichissement artificiel en CO2 de l’air d’une forêt, pendant quatre années, n’a eu aucune incidence sur la biomasse des arbres matures et a même provoqué une élévation de la quantité de CO2 émis par les racines et par les microorganismes du sol. «Il faut dresser un bilan complet du carbone absorbé et émis dans tout un écosystème, à différentes étapes de son développement, avant de tirer des conclusions sur son efficacité comme puits de carbone», souligne-t-il.

Les travaux du réseau Fluxnet Canada, dirigé par le professeur Hank Margolis, du Département des sciences du bois et de la forêt, le démontrent clairement. La capture du carbone est maximale lorsqu’une forêt est âgée de 35 à 60 ans. Par la suite, elle se poursuit, quoiqu’à un rythme plus lent, si les conditions sont propices. Après une coupe, la situation s’inverse : en forêt boréale, les sites «coupés» émettent annuellement 1,4 tonne de carbone par hectare, soit plus qu’une automobile moyenne (1 tonne/an). Il faut attendre de 10 à 20 ans avant qu’une jeune forêt fixe plus de carbone qu’elle n’en émet.

Technos coûteuses
Les réductions des gaz à effet de serre pourront également provenir de percées technologiques. Ainsi, au cours des dernières années, Pierre-Mathieu Charest, du Département de phytologie, et Normand Voyer, du Département de chimie, ont travaillé de concert avec l’entreprise CO2 Solution pour mettre au point un système qui utilise une enzyme, l’anhydrase carbonique, pour capter le dioxyde de carbone émis lors d’un procédé industriel. De son côté, Georges Beaudoin, du Département de géologie et de génie géologique, a proposé de tirer parti des résidus des mines d’amiante pour séquestrer du carbone. Le magnésium contenu dans ces résidus réagit naturellement avec le CO2 atmosphérique pour former un minerai dans lequel le carbone est emprisonné pour des millions d’années.

« Il ne manque pas de solutions technologiques pour séquestrer le CO2, mais elles se heurtent toujours au problème de la rentabilité économique », analyse Frédéric-Georges Fontaine. À ce jeu, les dés sont pipés: chaque technologie a un coût, alors que laisser le CO2 dans l’atmosphère ne coûte rien, en apparence du moins. «La lutte aux changements climatiques n’est pas tant un problème scientifique qu’un problème de société qui remet en question les fondements mêmes de notre développement et notre mode de vie. Il se fait un peu tard pour s’en occuper mais, malgré tout, je ne suis pas inquiet pour la planète. C’est l’avenir de l’espèce humaine qui me semble plus incertain.»

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PETITE HISTOIRE D’UN GAZ ESSENTIEL

Il y a 4,3 milliards d’années, le CO2 constituait 25% de l’air, alors que l’oxygène n’était présent qu’à l’état de traces. L’apparition des premiers organismes vivants, les algues bleu-vert, il y a 3,8 milliards d’années, a changé la donne. Tout comme les plantes, ces organismes utilisent la lumière solaire, l’eau, les minéraux et le CO2 pour synthétiser les molécules essentielles à leur croissance et à leur fonctionnement; au terme de ce processus de photosynthèse, elles rejettent de l’oxygène dans leur milieu. Ce mécanisme a très lentement transformé la composition de l’atmosphère, ce qui a favorisé, 2 milliards d’années plus tard, l’explosion des formes de vie terrestres.

Depuis 300 millions d’années, l’oxygène représente grosso modo 21 % de l’air de la planète. La concentration du CO2, elle, n’est plus que de 0,038%, mais les tendances récentes sont préoccupantes. Jamais depuis 650 000 ans n’y a-t-il eu autant de CO2 dans l’air. La teneur atmosphérique de ce gaz a augmenté de 35 % au cours des trois derniers siècles et l’accroissement s’est accentué durant les dernières décennies. Combinée à l’augmentation des autres gaz à effet de serre, cette hausse fait craindre une poussée de la température terrestre allant jusqu’à 6,4°C au cours du présent siècle.

La mise au point des premières machines à vapeur, capables de convertir en travail mécanique l’énergie emmagasinée dans le charbon, a non seulement marqué le début de la révolution industrielle, mais aussi un point tournant dans la teneur atmosphérique en CO2. Le travail fait jusque-là à bras d’homme pouvait désormais être accompli par une machine à moteur thermique. Même si, par unité d’énergie produite, le travail musculaire génère autant de CO2 que la combustion de carburant fossile, la puissance de travail soudainement accessible à l’humanité a catapulté ses émissions de dioxyde de carbone.
«Lorsque le moteur thermique prolonge le corps, le taux quotidien de production de CO2 de l’humain peut augmenter des dizaines, voire des milliers de fois, constate Jacques Larochelle, professeur et spécialiste de bioénergétique au Département de biologie. Sans les carburants fossiles, la contribution humaine au réchauffement climatique serait vraisemblablement insignifiante.»

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Ce que vous en pensez http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ce-que-vous-en-pensez-6/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid Bravo pour le changement vert du papier recyclé! C’est une belle démonstration de ce que les institutions peuvent faire.
Sabrina Fournier
(Ergothérapie 2004)

Enfin et bravo! Le papier mat facilite la lecture. Plus besoin d’orienter la lumière pour éviter la …

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Bravo pour le changement vert du papier recyclé! C’est une belle démonstration de ce que les institutions peuvent faire.
Sabrina Fournier
(Ergothérapie 2004)

Enfin et bravo! Le papier mat facilite la lecture. Plus besoin d’orienter la lumière pour éviter la réflexion lumineuse désagréable.
Maryvonne Thébault
(Administration scolaire 1976)

Bonjour fibres recyclées! Très belle revue. J’en ai profité pour la montrer à mes enfants, dont deux sont actuellement à l’Université Laval (et un au secondaire). En particulier, nous avons apprécié l’article « Verte jusqu’au bout de ses programmes ».
Valérie Gosselin
(Informatique 1981)

Génial! Écologique et très agréable au toucher. Je travaille dans le domaine des imprimés et je pourrais me servir de ce papier.
Véronique Gravel
(Communication graphique 1992)

Outre l’aspect environnemental, ce papier non glacé élimine les reflets, ce qui rend la lecture plus facile… pour les plus vieux lecteurs! J’ai lu d’une couverture à l’autre ce numéro spécial sur le développement durable. Le vocabulaire et les préoccupations ont bien changé avec le temps. En 1971, j’avais eu un contrat avec l’Université Laval pour un projet d’étude sur la pollution causée par les mines dans les Territoires du Nord-Ouest. Quelques années plus tard, c’est le terme « développement durable » qui a remplacé le mot banni de « pollution »! C’est le développement durable qui a la cote. Il n’y aurait donc plus de pollution?
Luc Paré
(Chimie 1972/Éducation 1976)

Le papier de ce Contact appuie bien le contenu. Et il demeure lui-même recyclable. Mais par souci de précision, il n’y a pas d’opposition entre papier glacé et fibres recyclées; un papier glacé peut contenir des fibres recyclées. Contact utilisera désormais un papier constitué de fibres de bois auxquelles on donne une deuxième… ou une septième vie. En fait, à peu près aucune fibre ne survit à l’épreuve d’un septième désencrage. C’est pourquoi un apport de fibres vierges sera toujours requis dans le pool du papier. Actuellement, au Québec, cet apport provient des copeaux de scieries.
Michel B. Rivard
(Génie forestier 1970)

Bravo! Le geste était nécessaire. Je travaille dans un Centre de santé et de services sociaux. L’an dernier, avec quelques collègues, nous avons formé une « équipe verte » qui a été active pendant un an. Cette initiative environnementale n’a pas été soutenue par tous, mais je reviendrai…
Claudette Morin
(Service social 1985)

J’aime bien ce nouveau papier. Le papier glacé, c’est bien beau pour le premier coup d’oeil, mais il se crée toujours des reflets qui font que nous devons incliner la revue dans tous les sens pour en faire la lecture. Maintenant, en plus d’être vert, le magazine se lit très bien, même avec un éclairage déficient.
Suzanne Beaupré
(Administration  1983/Comptabilité 1986)

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Les entreprises passent-elles aux actes? http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/les-entreprises-passent-elles-aux-actes-822/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid Je suis verte, tu es verte, nous sommes vertes! Depuis une vingtaine d’années, les entreprises optent de plus en plus pour le vert en trame de fond de leur image publique. «Cela coïncide avec la montée d’un certain sentiment d’urgence…

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C’est maintenant à qui publicisera la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, financera l’aménagement d’un parc urbain ou plantera des arbres devant l’usine. Simple discours séducteur ou véritable prise de conscience de la part des dirigeants d’entreprises? Le public doit-il se fier à la bonne volonté des compagnies, par exemple en faisant confiance aux mesures volontaires pour réduire les impacts environnementaux de leurs activités? Ou doit-il faire pression pour l’imposition de règlements assortis de sanctions rigoureuses?
 
La réponse est à l’image des problèmes environnementaux: toute en nuances. D’autant plus que l’évaluation du dossier environnemental d’une organisation n’est pas simple. Elle requiert, entre autres, la mise en place de normes précises, un éco-contrôle fiable, permettant au minimum de comparer les entreprises d’un même secteur.

Au moins une chose est simple et certaine: les entreprises ont intérêt à ne pas trop beurrer la tartine. «Au début des années 1990, note June Marchand, la population avait tendance à être un peu plus crédule, à accepter ce que les industriels disaient. Depuis, les gens sont devenus plus sceptiques face à ces propos.»
 
Les doubles discours se dégonflent rapidement sous l’action d’un esprit critique aiguisé, notamment par des groupes environnementaux et avec la circulation rapide de l’information à l’heure de l’Internet. «L’entreprise doit être cohérente dans son discours et dans ses actions», prévient June Marchand. Ainsi, personne n’est dupe devant un message publicitaire montrant un véhicule utilitaire sport, le toujours assoiffé VUS, sauver la vie d’un phoque dans le Grand Nord canadien. «Les gens sont plus éveillés, plus attentifs, plus conscients», croit June Marchand, qui estime d’ailleurs que l’obligation de cohérence est aussi valable pour les organismes à but non lucratif.

Côté jardin, côté cour
Mirage ou réalité, le virage vert des entreprises ? Professeur au Département de management, Olivier Boiral demeure prudent. D’entrée de jeu, il distingue le côté jardin et le côté cour.

Lié à la légitimité sociale de l’entreprise, le jardin regorge de ce que les dirigeants veulent bien dire et laisser entendre, autant au grand public qu’aux chercheurs qui tentent de cerner le phénomène. «Évidemment, aucun dirigeant ne dira que l’environnement n’est pas important», lance le titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les normes internationales de gestion et les affaires environnementales.

Derrière cette image publique, il y a la cour, dont l’état varie énormément d’une entreprise à l’autre. «C’est là qu’on voit comment la dimension environnementale est vraiment prise en compte par l’entreprise, qu’on réalise ce qu’elle fait à long terme», explique Olivier Boiral.

Aujourd’hui, la pression du public est telle que les compagnies n’ont plus le choix de faire le ménage de leur cour, quitte, pour les moins bonnes citoyennes, à dissimuler le tout dans le cabanon. «C’est la première fois dans l’histoire du marketing que la demande précède l’offre, note June Marchand. Les gens veulent des produits verts qui leur permettent de poser des gestes en faveur de l’environnement, mais sans trop changer leurs habitudes.»

«Une organisation ne peut rester insensible et immobile dans ce contexte, remarque Jean-François Henri, professeur à l’École de comptabilité. La nécessité d’agir est bien là. La conviction, elle, peut y être ou non.» Le volet économique est évidemment une bonne façon de motiver les industries à se préoccuper d’environnement. «Les entreprises qui sont en avance sur les autres acquièrent ainsi un avantage concurrentiel, au moins pour certains créneaux de marché, poursuit-il. Elles peuvent aussi accroître leur visibilité, autant auprès des consommateurs que des investisseurs.»

Longtemps associés à une dépense, les investissements en faveur de l’environnement sont maintenant perçus comme rentables, ce qui constitue un bel incitatif pour les entreprises. Tout ramener à la rentabilité inquiète toutefois Olivier Boiral. «Il y a des problèmes environnementaux qu’il faut régler et qui ne rapporteront rien à la compagnie, hormis peut-être l’amélioration de son image publique», dit-il.

À la recherche de l’étalon vert
Le virage serait donc davantage dicté par la nécessité que par les convictions. Encore faut-il être en mesure de bien mesurer ce changement de cap. Olivier Boiral y voit un des défis de l’heure: comment mesurer la performance d’une entreprise en matière de développement durable? Comment établir des indicateurs fiables qui permettraient de comparer les entreprises entre elles? La tâche est ardue ne serait-ce qu’en raison de la grande diversité des secteurs industriels.

Jean-François Henri s’intéresse à l’intégration de la dimension environnementale dans la gestion de l’entreprise. «En termes de gouvernance, explique-t-il, un des rôles premiers d’un conseil d’administration d’une société est de gérer les risques, de ne pas exposer inutilement l’organisation. Une des façons de faire est d’intégrer les préoccupations environnementales dans les pratiques de gestion quotidiennes et dans les systèmes de contrôle de l’entreprise. On entre ici dans le concept de l’éco-contrôle selon lequel l’entreprise a la volonté de faire du développement durable quelque chose de concret dans le quotidien et non seulement un vœu pieux ou un discours.»

L’éco-contrôle implique l’introduction d’indicateurs financiers et non financiers liés à l’environnement ainsi que la création de postes budgétaires dédiés à des aspects environnementaux. L’entreprise doit également établir des critères de performance à saveur environnementale pour évaluer le rendement des employés. La planification stratégique devrait aussi comporter des objectifs précis en matière d’environnement (réduction des gaz à effet de serre, diminution du gaspillage, etc.) «Tous ces moyens mis ensemble constituent un signal très fort envoyé à tous les employés, qui peuvent alors se mobiliser», fait valoir Jean-François Henri.

Malheureusement, s’il existe des normes et des principes comptables généralement reconnus pour la divulgation des résultats financiers, c’est le néant quasi total pour ce qui est de l’information liée à l’environnement, au Québec comme ailleurs. «La divulgation de cette information est facultative et, pour l’instant, il n’y a pas de normes reconnues», déplore Jean-François Henri. Il y a plusieurs contraintes à la mise en place de telles normes, notamment les différences entre les industries. «Il est très difficile de concevoir un cadre commun; le tout demeure variable et souvent nébuleux», ajoute-t-il.

Il existe bien des normes liées à des certifications environnementales, dont ISO 14001, mais elles reposent sur la mise en place de pratiques et de politiques davantage que sur des indicateurs précis. «Il s’agit de bons principes de gestion, remarque Olivier Boiral. Toutefois, mes études montrent que les résultats concrets sont proportionnels à l’engagement de la direction de l’entreprise à traduire ces principes en actions, ce qui inclut la formation des employés.»

Volonté ou réglementation?
Pour encourager les entreprises à prendre un virage vert bien réel, les gouvernements évitent la réglementation à outrance. Ils optent plutôt pour une approche de partenariat fondée sur l’accord volontaire. Un gouvernement conclut ce genre d’entente avec les industries d’un secteur au sujet d’un problème précis comme les gaz à effet de serre ou encore le rejet d’eaux usées, pour ne donner que deux exemples. L’accord est dit volontaire parce que les entreprises sont libres d’y adhérer ou non.

«Les accords volontaires ne marchent pas», lance Olivier Boiral, auteur d’un ouvrage intitulé Environnement et gestion, De la prévention à la mobilisation, publié en 2007. Selon lui, seule une réglementation rigoureusement appliquée pourrait avoir un effet à long terme. «Encore faudrait-il que les gouvernements aient les moyens de cette application, ce qui n’est présentement pas le cas», déplore-t-il.

Professeur au Département d’économique, Patrick González a étudié quelques cas d’accords volontaires. «Je ne compterais certainement pas là-dessus pour obtenir des résultats à long terme, mentionne-t-il. La dimension cœrcitive qu’apporte une réglementation est nécessaire.»

Toutefois, l’économiste voit dans ces partenariats une démarche préliminaire essentielle. «L’accord volontaire est comme une réglementation soft, mais c’est surtout une période d’expérimentation, explique-t-il. L’État se trouve devant un problème et ne sait pas trop quoi faire. Alors, plutôt que de se couler les pieds dans le ciment avec une réglementation mal ficelée, il prend cette voie moins rigide. Les résultats sont souvent plus ou moins significatifs à court terme, mais l’État apprend beaucoup.»

L’accord volontaire devient donc une période d’apprentissage et de rodage qui permet de mieux connaître le terrain en vue de mettre en place une réglementation comportant des cibles réalistes. «Ce sont les gens de l’industrie qui connaissent le mieux les procédés employés, explique Patrick González. Par la suite, ce sont aussi les entreprises elles-mêmes qui vont la plupart du temps se contrôler, car il est impensable que le gouvernement puisse exercer une parfaite surveillance. Les entreprises peuvent aussi prendre les devants pour mettre en place un accord volontaire, ce qui est une façon d’affirmer qu’elles peuvent s’occuper elles-mêmes du problème et qu’une réglementation n’est pas nécessaire.»

Patrick González croit que l’entreprise, comme entité, aura toujours tendance à se conformer dans la mesure où la direction est claire. «Il y a une volonté des compagnies à bien s’intégrer dans le paysage institutionnel, précise-t-il. La conformité est très importante pour elles.»

Les entreprises et les gens qui les animent, employés et gestionnaires, ne sont pas déconnectés de la réalité. «On a tendance à oublier que les dirigeants sont aussi des citoyens», note Olivier Boiral qui croit que l’élément-clé est la bonne foi des personnes et leur volonté de faire des choses pour l’environnement. «Les gens sont souvent prêts à s’investir parce que cela touche leur fibre citoyenne», croit-il.

Finalement, le virage vert serait donc une affaire de conviction, et non seulement de nécessité (pression publique et cadre législatif). Olivier Boiral a justement créé un programme de deuxième cycle en responsabilité sociale et environnementale des organisations parce qu’il croit que cette conviction peut gagner progressivement tous les gestionnaires. «Ce sont eux qui prennent les décisions!» Or, constate-t-il, les gestionnaires sont habituellement formés à l’idée que l’environnement est avant tout concurrentiel, stratégique, politique, économique. Tout sauf écologique ou naturel. «Il est important d’intégrer la notion d’environnement naturel dans la formation des gestionnaires, comme dans toute formation d’ailleurs», conclut-il. Alors, peut-être, la conviction des dirigeants viendra-t-elle nourrir la nécessité d’effectuer un virage au vert plus prononcé.

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Lisez le témoignage de trois diplômés sur la façon dont on applique les principes de développement durable dans trois régions du monde où ils habitent: Grande-Bretagne, États-Unis et Asie.

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Verte jusqu’au bout de ses programmes http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/verte-jusquau-bout-de-ses-programmes-832/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid Il suffit de consulter le premier répertoire des formations en environnement offertes à l’Université Laval pour constater que l’établissement mise sur la diversité! Les étudiants disposent sur le campus d’une multitude de cours et de programmes capable d’étancher leur soif…

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Bien sûr, les facultés de sciences et de génie, d’agriculture ou de foresterie proposent des baccalauréats en aménagement et environnement forestiers, en chimie de l’environnement ainsi qu’un doctorat en sols et environnement. Mais en plus, les facultés des lettres, des sciences sociales et de droit ont aussi verdi leurs formations. Par exemple, les étudiants au baccalauréat en études internationales décortiquent désormais l’économie de l’environnement ou se penchent sur la biogéographie, tandis que leurs collègues des sciences sociales s’initient aux politiques publiques de l’environnement.

Cette conscience des enjeux que posent aujourd’hui les questions de développement durable touche aussi les sciences de l’administration. Depuis peu, on propose aux étudiants de deuxième cycle un programme en responsabilité sociale et environnementale des organisations (MBA). En effet, même si les entreprises saisissent encore mal comment leurs activités vont évoluer en fonction des changements de réglementation et de la pression du public, elles savent pertinemment qu’elles doivent prendre le virage vert pour rester dans la course.

Le nouveau répertoire qui présente une première liste des cours et des programmes a été constitué par l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société, une entité mise sur pied à l’Université en 2005 avec l’objectif de favoriser la recherche, le dialogue interdisciplinaire et l’action politique en environnement. «L’offre de formations que reflète ce répertoire est très diverse et très souple», constate Philippe Le Prestre, directeur de l’Institut. Et ce n’est qu’un début. Son équipe continue d’identifier cours et programmes pertinents, soit qu’ils n’ont pas été dénichés au moment de la première édition, soit qu’ils ont été tout récemment créés.
 
Selon M. Le Prestre, si l’environnement occupe maintenant un créneau important à l’Université, il convient aussi d’accroître l’offre en matière de développement durable –un concept plus large– en incitant les facultés à créer des programmes conjoints. « Je collabore actuellement à un comité universitaire chargé de définir les besoins et les contours généraux d’une future maîtrise en développement durable interfacultaire, illustre ce professeur en science politique. Cela fait partie des priorités de la direction.»
On peut consulter le Compendium des programmes et cours en environnement et développement durable de l’Université Laval à partir du site Web de l’Institut.

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DE COUPEURS DE BOIS À AMÉNAGEURS DE FORÊT

L’engagement étudiant pour l’environnement fait partie de la tradition, à la Faculté de foresterie et de géomatique. La preuve, à la fin des années 1980, Forêt-intervention, un collectif d’étudiants, réussissait à obtenir un moratoire sur l’utilisation de pesticides chimiques en forêt.
 
Parmi les activistes membres de ce collectif: Robert Beauregard, l’actuel doyen de la Faculté! «Il y a toujours eu une minorité engagée parmi les étudiants, remarque cet écologiste convaincu. Au fond, les tensions entre les défenseurs de l’industrie et les partisans de l’aménagement intégré font partie de la réalité et permettent à la société d’avancer. Comme faculté, nous entretenons aussi bien des liens avec des partenaires industriels qu’avec des organismes se consacrant à la protection environnementale.»

Les débouchés offerts aux diplômés épris d’environnement ne se limitent pas à l’aménagement forestier. Plusieurs travaillent dans des ministères comme analystes en création d’aires protégées ou collaborent avec les MRC à des plans d’aménagement et de protection de la forêt. Certains des étudiants au baccalauréat en aménagement forestier et environnement forestier s’intéressent aussi à la déforestation dans les pays tropicaux et s’engagent dans la section locale de Foresterie sans frontières. Des diplômés au baccalauréat en géographie, concentration en géographie physique et environnement naturel, deviennent par ailleurs agents de planification de développement économique, urbanistes aménagistes ou, encore, œuvrent en géo-marketing –une façon pour les entreprises d’offrir des services plus proches du lieu de résidence des consommateurs dans le but de limiter leurs déplacements.

De nouveaux programmes touchant l’environnement et le développement durable s’ajouteront bientôt à l’offre disponible à la Faculté de foresterie et de géomatique. Dès septembre 2009, les étudiants auront accès à un premier cycle en conservation de l’environnement forestier, proposé en collaboration avec la Faculté de sciences et génie et de celle des sciences sociales. Une formation francophone unique, au Canada. Autre innovation, un microprogamme offert bientôt en deuxième cycle par trois facultés, aux architectes et aux ingénieurs désireux de se former à la construction verte.

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DES JURISTES ALLUMÉS


«Il y a de nombreux non-juristes à la maîtrise en droit de l’environnement, développement durable et sécurité alimentaire», observe Paule Halley, professeure responsable de ce programme de deuxième cycle à la Faculté de droit. Les diplômés en génie, en agriculture ou même en architecture s’intéressent en effet à cette formation qui aborde les grandes questions environnementales de l’heure. Plusieurs arrivent avec de bonnes connaissances sur les sols contaminés, les changements climatiques ou les enjeux internationaux concernant le développement durable, sans parler de ceux qui militent dans le domaine. Du coup, leurs sujets de recherche se situent souvent à l’avant-garde.

Par exemple, des étudiants qui avaient publié un article dans une revue de science politique au sujet du commerce équitable ont eu la surprise de découvrir que le parlement belge s’en était fortement inspiré pour établir sa législation sur le sujet. Autre illustration : un diplômé a reçu une médaille de l’Assemblée nationale du Québec pour un livre tiré de son mémoire de maîtrise, qui traçait un bilan critique de la participation du public au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). «Nos étudiants abordent souvent des sujets très complexes, souligne Paule Halley. Comme cette jeune femme qui a scruté les impacts transprovinciaux des activités humaines sur l’environnement.»

Leurs études terminées, les diplômés se retrouvent aussi bien dans des grands cabinets d’avocats traitant d’autorisations environnementales que dans des ministères élaborant des politiques de développement durable ou dans des bureaux de génie-conseil évaluant les risques liés à l’exploitation minière. Paule Halley, elle-même très engagée dans la cause environnementale, les considère comme des acteurs de changement. «On a besoin de beaucoup de soldats pour faire avancer le développement durable dans la société», lance la juriste en guise de conclusion.

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SAUVER LES EAUX!


Dans la famille d’Émilie Berrouard, on recycle, on composte, on ménage ses déplacements motorisés. Depuis plusieurs années, bien avant que ces notions ne fassent partie du discours à la mode. La jeune femme, d’abord inscrite en génie civil, s’est donc sentie comme un poisson dans l’eau lorsqu’elle a découvert le tout nouveau baccalauréat en génie des eaux. Un choix d’autant plus logique pour cette écolo de cœur qu’un stage humanitaire au Nicaragua, peu de temps auparavant, l’avait sensibilisée à l’importance de l’accès à l’eau et à la gestion des déchets. «Je veux que mon travail serve à améliorer l’environnement, pas à le dégrader», affirme-t-elle.

Inscrite en deuxième année du bac, Émilie Berrouard apprécie ce programme qui touche aussi bien l’hydrogéologie, l’analyse des eaux et la construction d’une usine d’épuration, que la chimie ou l’irrigation. Parmi ses collègues, plusieurs mènent des projets à l’étranger grâce à l’organisme Ingénieurs sans frontières, tandis que l’étudiante s’intéresse à des questions locales. Depuis cet été, elle travaille avec un professeur, Christian Bouchard, sur son projet de maîtrise. «Nous cherchons à comprendre comment les polluants vont se décanter dans les bassins de rétention que la Ville de Québec a construits pour éviter que les eaux de ruissellement ne polluent les rivières», explique-t-elle. Et après la maîtrise? «J’aimerais travailler en génie-conseil, car les défis environnementaux ne vont pas manquer dans les années à venir.»

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DES GESTIONNAIRES ÉPRIS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE


«Il y a du talent à revendre parmi les jeunes gestionnaires; j’aimerais être riche pour en embaucher beaucoup!» Celle qui s’exprime ainsi s’appelle Johanne Gélinas et occupe les fonctions d’associée, responsable de la responsabilité sociale et du développement durable au cabinet de comptables Samson Bélair/Deloitte & Touche. En s’enthousiasmant sur la qualité des diplômés qui viennent frapper à sa porte, cette ex-commissaire fédérale à l’environnement songe surtout au changement que ces dirigeants respectueux de l’environnement et d’éthique sociale vont amorcer au sein des organisations.

Les diplômés de la Faculté des sciences de l’administration, particulièrement ceux du MBA en responsabilité sociale et environnement des organisations, font partie de ces gestionnaires nouveau genre. Johanne Gélinas remarque que les jeunes apprennent maintenant sur les bancs de l’université le b.a. ba d’une approche «business» du développement durable. Au sein des comités d’environnement des entreprises, ils font valoir aux dirigeants le profit que peut représenter une baisse des coûts énergétiques ou le recyclage des matières résiduelles. Sans parler des gains de positionnement sur le marché lorsque les consommateurs comprennent que l’entreprise a réellement pris un virage vert. «J’ai la conviction qu’une meilleure protection de l’environnement passe par une responsabilité accrue des entreprises, affirme Mme Gélinas. Les diplômés qui occupent des postes de direction ont compris que cela représentait une valeur ajoutée de se préoccuper de ces questions, plutôt que d’être seulement en conformité avec la loi.»

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PLACE À L’AGROENVIRONNEMENT


Certains œuvrent dans les services de prêts aux agriculteurs dans les banques, d’autres dans des multinationales fabriquant de la machinerie agricole, tandis que plusieurs travaillent pour des firmes de génie-conseil ou des ministères. Tous partagent pourtant une caractéristique: ils sortent du baccalauréat en génie agroenvironnemental, chapeauté par la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Principale caractéristique de ce programme d’études unique en français, au Canada: sa souplesse. «Les étudiants ont accès à des cours dans plusieurs facultés, en génie minier, en informatique ou en gestion de l’eau en milieu agricole, souligne Mohamed Khelifi, directeur du programme. Grâce à cette formation multidisciplinaire et décloisonnée, les diplômés peuvent exercer à la fois comme ingénieur et comme agronome.»

Le menu très diversifié des cours familiarise les étudiants avec la nécessité d’appréhender l’environnement de façon globale. On les sensibilise, par exemple, à l’importance d’utiliser des moteurs moins polluants en agriculture. La question de l’eau occupe aussi une grande place dans le programme, qu’il s’agisse du suivi d’un polluant comme le phosphore dans le sol ou de la gestion des lisiers susceptibles de polluer la nappe phréatique. Même chose pour la question du recyclage des sous-produits agricoles ou de la décontamination des sols.

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Profil d’un diplômé: Benoît Robert http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/profil-dun-diplome-benoit-robert-842/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid Avec sa vision de l’environnement bien ancrée dans la réalité économique, Benoît Robert (Aménagement du territoire 2006) a réussi une première en Amérique du Nord: rentabiliser un service de partage d’autos. Il a positionné l’automobile, haut symbole de …

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Avec sa vision de l’environnement bien ancrée dans la réalité économique, Benoît Robert (Aménagement du territoire 2006) a réussi une première en Amérique du Nord: rentabiliser un service de partage d’autos. Il a positionné l’automobile, haut symbole de pollution, comme une solution économique et écologique aux problèmes que pose le recours incessant à l’automobile personnelle dans les grandes villes. Tout en créant une nouvelle niche dans l’univers du transport urbain, il a poursuivi des études de deuxième cycle à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval. Une analyse critique de son entreprise innovatrice lui a permis d’obtenir son diplôme de maîtrise. En 2007, moins de 15 ans après sa création, Communauto était au nombre des 20 entreprises québécoises ayant connu la plus forte croissance.

Rallier deux univers
Humaniste dans l’âme et scientifique de formation, Benoît Robert a toujours eu le goût de la sociologie, de la psychologie et de la littérature. Mais ses parents, tous deux enseignants au secondaire, l’influencent. «Les sciences, disaient-ils, allaient m’ouvrir plus de portes.» Après un an de cégep en sciences de la santé, malgré d’excellents résultats, il s’ennuie. Une affiche au local d’orientation le convainc de se rendre en Alberta à la Faculté Saint-Jean où il s’inscrit en éducation. «L’occasion était belle de quitter Saint-Bruno pour découvrir autre chose. J’ai choisi des cours qui me plaisaient: anthropologie, plein air, survie en forêt. Et j’ai appris l’anglais.» Paradoxalement, ce séjour à Edmonton lui fait découvrir Montréal. «Lorsque je revenais au Québec avec des amis, nous sortions “en ville”, et j’ai réalisé qu’Edmonton était un grand Saint-Bruno. J’ai ensuite complété un baccalauréat en biologie à Montréal mais, à l’occasion, je retournais dans l’Ouest, planter des arbres. Les Rocheuses, c’est dur à battre!»
 
Benoît Robert a beau être pro-vélo et pro-piéton, il lui faut un véhicule pour faire de la randonnée pédestre, du canot-camping ou du ski de fond. C’est ce qui l’amène à explorer l’idée du partage d’autos, un service de location qui rendrait des automobiles disponibles 24 heures sur 24, pour de courtes périodes. Avec cette idée en tête, il entreprend en 1994 des études de maîtrise à l’Université Laval, sous la direction de Martin Lee-Gosselin. Ce professeur de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional reconnaît en lui, avec ravissement, «un esprit intégrateur exceptionnel . L’étudiant cherche un angle d’attaque pour son projet de maîtrise et constate que, au cours des dernières décennies, presque toutes les tentatives d’autopartage en Europe et aux États-Unis ont échoué. Mais un projet allemand retient son attention. Il se met à l’étude de la langue et parle ainsi directement aux spécialistes de Berlin, suscitant au passage l’admiration accrue de son directeur de maîtrise.

Benoît Robert découvre l’économie et les économistes. «C’est alors que mes préjugés concernant l’étanchéité de ces deux mondes –environnement et économie– sont tombés, rapporte-t-il. J’ai compris qu’il ne faut pas confondre sciences économiques avec intérêts économiques. Il est possible d’utiliser les lois de l’économie pour les mettre au service de l’environnement: c’est ce que plusieurs économistes s’employaient à réaliser. Certains étaient même d’ardents défenseurs de l’environnement.» Très sensible à l’environnement, Benoît Robert n’aime pas pour autant qu’on lui fasse la morale. «On peut utiliser la logique économique pour faire des choix gagnants.»
 
En 1994, il lance une coopérative à Québec et, bientôt, une quinzaine de personnes se partagent trois véhicules. En plus de sa conjointe de l’époque, il s’associe avec Claire Morissette, écologiste reconnue dans le monde du vélo et fondatrice de Vélo Nord-Sud. Cette caution morale permet d’étouffer les critiques dans l’œuf. «Il n’était pas facile pour tous de concilier le monde de l’automobile avec celui de l’environnement. Pour certains écologistes purs et durs, nous flirtions avec le diable!» Les arguments environnementaux en faveur du partage d’autos sont pourtant légion: réduction du nombre de véhicules circulant en ville, économie de l’énergie nécessaire à la fabrication d’une auto, incitation à utiliser l’automobile de façon rationnelle et en complément de modes de transport plus écolo (bus, vélo et marche), etc. Après un certain temps, la coop se transforme en entreprise traditionnelle, dont Benoît Robert devient l’unique propriétaire. «J’ai réalisé que les membres utilisaient les voitures comme un service et qu’ils ne s’impliqueraient pas dans leur coop.»

Gérer la croissance
Communauto dessert aujourd’hui quelque 15 000 usagers à partir de 250 points de services à Montréal, Québec, Sherbrooke et Gatineau. Près de 80% de la flotte de 750 automobiles se trouve dans la métropole. Entre 2001 et 2006, le taux de croissance de l’entreprise a été de 332%: de quoi confondre les sceptiques. L’enthousiasme de Benoît Robert est toujours palpable. Il raconte avec plaisir son implication à tous les niveaux de l’entreprise: il écrit même les textes de son site Internet. Les curieux y noteront l’influence de ce diplômé universitaire dans les sections qui offrent de précieuses références sur l’histoire et sur l’évolution du concept de partage d’autos.
 
Les défis qui se posent à l’entreprise sont nombreux. «Il a fallu 11 ans, jusqu’en 2005, pour conclure une première entente avec une société de transport au Québec afin d’instaurer un tarification conjointe autobus-autopartage. Un tel partenariat existait pourtant à Berlin depuis 1992!» Changer les mentalités prend du temps, mais c’est possible. «Aujourd’hui, constate-t-il, Communauto fait partie du décor.»

Démonstration éloquente de la justesse de vue de Benoît Robert: l’augmentation dramatique des prix du pétrole. Ce qui lui crée certains problèmes au passage. «Comme nous devons fixer les prix de location à l’avance, les fluctuations sont très difficiles à gérer.» Mais la situation a certainement un impact positif, car l’entreprise grossit rapidement à l’heure actuelle. «Notre gros défi est de gérer la croissance. Nous devons recruter des employés compétents et les retenir, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Nous avons besoin de gens d’expérience et les têtes grises sont les bienvenues. Je dois m’entourer de personnes qui ont le talent et le goût de s’impliquer.»

L’embauche d’un directeur des ressources humaines, en 2007, reflète la tendance. «À moyen terme, je vise les 400 000 usagers au Québec. J’ai besoin d’être bien appuyé.» Le président-directeur général de Communauto ne ménage pas les efforts pour créer un environnement de travail stimulant et agréable pour la soixantaine d’employés de l’entreprise. «Je tente de transmettre mes valeurs humanistes aux employés et de gérer en bon père de famille. C’est important pour moi.» Il a installé les bureaux au centre-ville de Montréal, près des principales lignes de métro, d’autobus et de train. Benoît Robert donne l’exemple en utilisant lui-même le train de banlieu à partir de Saint-Bruno où il vient tout juste d’emménager avec sa famille après trois années à Rosemont. Le papa de Théo, né il y a huit ans au Viet Nam, et d’Adèle, six ans, originaire de Chine, apprécie ce retour aux sources. «La proximité du mont Saint-Bruno ajoute à la qualité de vie.»
 
Sur les traces d’un pionnier
Dès 1994, un reportage de la CBC sur l’entreprise naissante a déclenché une avalanche de demandes d’information en provenance de Toronto, Ottawa, Boston, Vancouver, Seattle, Portland. Benoît Robert écarte alors la possibilité de franchises au profit de la collaboration. «Développez votre entreprise, et nous vous aiderons», leur répond-il. Aujourd’hui, il existe une véritable industrie de l’autopartage, dont les membres provenant d’Europe et d’Amérique du Nord se réunissent deux fois par année. Le concept se retrouve dans quelque 200 entreprises situées dans 650 villes, principalement en Allemagne, en Suisse, en Hollande, en Autriche et aux États-Unis.

«Dès le départ, Benoît Robert était conscient que la réduction de la dépendance à l’automobile ne passait pas par la polémique, mais par une utilisation plus efficace, rappelle M. Lee-Gosselin. Lors de la crise du pétrole des années 1970, la conjoncture politique était favorable à des entreprises du genre, mais les projets ont échoué. Benoît a réussi dans des conditions beaucoup moins favorables. Il était curieux, visionnaire et persévérant.»
 
De plus en plus d’universitaires étudient le phénomène du partage d’autos, surtout sous l’angle du comportement des usagers. Un étudiant au doctorat de l’Imperial College de Londres se penche spécifiquement sur le cas de Montréal et de Communauto. Beau retour des choses!

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Priorité au développement durable http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/priorite-au-developpement-durable-852/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid Engagée sur une voie verte depuis plusieurs années, l’Université Laval s’est donné un second souffle, l’an dernier, en réaffirmant son engagement environnemental et en l’élargissant à l’ensemble du concept de développement durable. «Nous en avons fait une priorité institutionnelle, affirme…

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En 1994, l’Université avait été la première au Québec à se doter d’une politique environnementale. En avaient découlé un programme de récupération multimatière dans les pavillons (750 tonnes en 2006), puis un projet de récupération de matières compostables, de même que plusieurs autres mesures visant notamment l’efficacité énergétique et la gestion des espaces verts du campus.

Par son nouvel engagement, l’Université veut maintenant devenir chef de file dans toutes les dimensions du développement durable, c’est-à-dire sociale et économique, en plus d’environnementale. «Les trois aspects sont d’égale importance car ils mènent tous à l’humain, précise M. Bauce. Ils concernent le milieu de vie de l’individu (environnement), son mode de vie (social) et son niveau de vie (économique), tout cela contribuant à la qualité de vie en général.»

La table est mise
L’un des premiers gestes posés l’an dernier a été la mise sur pied d’une table de concertation permanente représentative de toute la communauté universitaire. Objectif: élaborer une vision institutionnelle à long terme ainsi que des objectifs et des stratégies de développement durable. Il en résulte une Politique du développement durable, dont la version finale sera rendue publique à la fin de l’automne. Cette politique, qui tient compte d’un sondage effectué l’hiver dernier auprès des étudiants et du personnel, énoncera les grands objectifs de l’Université en matière de développement durable ainsi que les axes d’intervention à venir, incluant un plan d’action biennal.

Pour soutenir les initiatives découlant de cette démarche, un fonds de développement durable a été créé et jouit d’une caisse de 2 millions$ (400  000 $ par année pendant cinq ans). En plus d’assurer le fonctionnement de la table de concertation, le fonds appuiera divers projets novateurs de la communauté universitaire et financera des études permettant l’élaboration d’indicateurs de performance qui serviront à mesurer les progrès accomplis.

Déjà quelques projets ont reçu l’aide du fonds, dont le service de prêt d’une vingtaine de bicyclettes pour les résidents du campus, en collaboration avec l’organisme Vélo-Ville. L’élimination du recours aux sacs de plastique par la librairie coopérative Zone a également profité d’un financement du fonds, de même que la conversion du magazine Contact au papier 100 % recyclé. Autre initiative soutenue par le fonds: la réalisation du bilan de carbone de l’Université. En cours depuis six mois, cette étude permettra de quantifier toutes les sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’Université, pour trois années de références (2000, 2006 et 2007). «Ce bilan nous aidera à nous donner des cibles et à vérifier les résultats de nos actions», note M. Bauce.

Beaucoup d’actions
Et des actions, il y en a déjà eu beaucoup, comme le montrent plus de 150 gestes concrets notés dans l’inventaire des réalisations de développement durable, actuellement en préparation. Parmi les plus récentes réalisations dans le domaine de l’environnement, M. Bauce cite les améliorations apportées, en 2008, à la centrale thermique (ajout d’une chaudière à vapeur utilisant l’électricité et optimisation de la combustion), ce qui a entraîné une réduction de 20% d’émissions de GES, sans compter l’économie d’énergie inhérente. Il mentionne aussi l’acquisition d’une première voiture hybride à batterie rechargeable pour la patrouille de sécurité sur le campus.

Sur le plan social, le vice-recteur parle du récent virage santé de l’Université, qui se traduit entre autres par une campagne de sensibilisation et une meilleure offre de menus et d’aliments sains. Il signale également la certification «Établissement vert Brundtland» obtenue en 2008 par le Service des résidences, le seul lieu d’hébergement universitaire au Québec à détenir ce statut qui reconnaît les efforts de ses usagers en matière de développement durable.

Enfin, concernant l’aspect économique du développement durable, Éric Bauce estime que le plus grand objectif doit être la santé financière de l’Université. Du même souffle, il note qu’après plusieurs années de déficit, l’établissement a bouclé son exercice 2007-2008 avec un résultat équilibré.

Tout cela sans parler des recherches et des formations en lien avec le développement durable, de plus en plus nombreuses. «En fait, résume le vice-recteur exécutif, ce que nous voulons instaurer à l’Université, c’est une culture du développement durable, de nouvelles valeurs qui entrent dans le quotidien des étudiants et de l’ensemble de la communauté universitaire pour ensuite passer dans la société. Cela fait partie de notre mission à titre d’établissement de formation.»

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En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-862/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid LA FORÊT MONTMORENCY, RÉSERVE DE BIODIVERSITÉ

Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs a annoncé la création d’une réserve de biodiversité qui couvrira 13 % du territoire de la forêt d’enseignement et de recherche de l’Université. Une…

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LA FORÊT MONTMORENCY, RÉSERVE DE BIODIVERSITÉ

Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs a annoncé la création d’une réserve de biodiversité qui couvrira 13 % du territoire de la forêt d’enseignement et de recherche de l’Université. Une telle inclusion dans le réseau des aires protégées du Québec assurera la conservation de cet échantillon représentatif de la forêt boréale québécoise, tout en permettant aux étudiants en foresterie d’acquérir une expérience pratique en lien avec les aires protégées.

Située à 70 km au nord de Québec, la forêt Montmorency couvre un territoire de 66 km2. Elle est mise en valeur depuis 1964 par l’Université qui y a implanté un programme d’enseignement et de recherche axé sur l’aménagement intégré des ressources. Ce site se veut une vitrine des pratiques respectant les règles de l’utilisation polyvalente et du développement durable des forêts.

Au terme d’une consultation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), six secteurs feront partie de la réserve de biodiversité, notamment le bassin du lac Laflamme, où l’impact des précipitations acides est étudié depuis 20 ans, les corridors longeant les rivières Montmorency et Noire, le secteur des Cascades, où le bouleau jaune atteint sa limite nord de distribution, et la tourbière du lac Joncas. Depuis trois ans, les six secteurs sont gérés comme des aires protégées, c’est-à-dire qu’on n’y pratique plus de coupes forestières.

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10 000 NOUVEAUX DIPLÔMÉS

En cette année faste à Québec, l’Université a remis onze diplômes honorifiques à des personnalités provenant d’horizons très divers. Près de 10 000 étudiants ont également reçu le diplôme qui marque la réussite de leur programme d’études se terminant aux sessions d’été 2007, d’automne 2007 ou d’hiver 2008: 6446 baccalauréats, 2552 maîtrises et 297 doctorats.

La dernière en date à avoir reçu un doctorat honoris causa, avec dignité et émotion, est la chanteuse Céline Dion, qualifiée de «remarquable ambassadrice du Québec à l’étranger» par le recteur Denis Brière.

Dix autres personnes ont obtenu des doctorats d’honneur au cours du printemps et de l’été: Bernard Barataud, administrateur de l’Association française contre les myopathies et promoteur de la recherche universitaire en génétique; Michel Casevitz, spécialiste de linguistique grecque; Virgil P. Elizondo, fondateur du Mexican American Cultural Center de San Antonio au Texas; Yves Fortier, président et associé principal chez Ogilvy Renault; Bernard Labadie, directeur musical de l’orchestre de chambre Les Violons du Roy; Mike Lazaridis, président-directeur général de la firme canadienne Research in Motion qui commercialise le BlackBerry; Ginette Lemire Rodger, première vice-présidente de la pratique professionnelle et chef de direction des soins infirmiers à l’Hôpital d’Ottawa; Ismaïl Serageldin, directeur de la bibliothèque d’Alexandrie (Égypte); Maurice Tanguay, président d’Ameublements Tanguay et fondateur de la Fondation Maurice-Tanguay; et Philippe Van Parijs, titulaire de la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale à l’Université catholique de Louvain.

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CHANGEMENTS DANS LES STRUCTURES DE RECHERCHE


Le vice-rectorat à la recherche et à la création se réorganise en créant trois nouvelles entités. D’abord, le Bureau de liaison entreprise-université (BLEU), qui a pour mission de faciliter la collaboration avec les entreprises et de valoriser la recherche et la création par le transfert technologique et par l’innovation sociale. Son mandat consiste à accompagner les chercheurs dans toutes les étapes du processus de valorisation d’une invention ou d’une création.

Vient ensuite le Bureau de la recherche et de la création, chargé de mettre en place toutes les conditions qui permettent un développement efficace et harmonieux de la recherche et de la création subventionnées. Finalement, le Bureau des chaires s’occupera de la promotion, de l’encadrement et du soutien à la création et au suivi des chaires à l’Université, ainsi qu’auprès des instituts et hôpitaux affiliés.

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UN PRÉSIDENT ET UN DOYEN

Pierre Genest est le nouveau président du Conseil d’administration de l’Université Laval, où il siège depuis 2007. L’actuaire a fait carrière dans le domaine de l’assurance et dirige le Conseil d’administration du Groupe financier SSQ. Par ailleurs, Thierry Belleguic a été nommé doyen de la Faculté des lettres.

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EN CHANTIER

La cité universitaire poursuit sa transformation physique par divers projets qui auront nécessité, d’ici 2012, des investissements de l’ordre de 400 millions $. Parmi eux, alors que prendra bientôt fin le chantier du complexe intégré de formation en sciences de la santé (ci-contre), qui absorbe et double la superficie du pavillon Ferdinand-Vandry, débutera la transformation complète du PEPS pour en faire un équipement régional de haut niveau. Les travaux d’installation du centre pour le calcul de haute performance dans l’ancien accélérateur de particules vont également bon train et plusieurs pavillons font l’objet de mises aux normes.

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À LA FOIS DOCTEURE ET INFIRMIÈRE


L’Université va de l’avant avec son projet de création d’un programme de doctorat en sciences infirmières. Il s’agira d’un doctorat de recherche classique de 90 crédits, qui offre une grande souplesse au niveau des études à temps partiel.

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L’INTÉGRALE DE FERNAND DUMONT

Catholique de gauche, grand érudit, indépendantiste revendiquant fortement son identité québécoise, Fernand Dumont fut un remarquable penseur. Pour Jean-Jacques Simard, professeur au Département de sociologie, M. Dumont est difficile à classer. «S’il était sociologue, alors il était un sociologue impérial», dit-il à propos de celui qui a enseigné à l’Université de 1955 à 1994. «Un auteur d’une telle envergure, poursuit-il, regardait toutes les perspectives de sa propre perspective, et réinterprétait le savoir acquis dans un dialogue constant avec tous les auteurs qui ont défini le regard moderne des humains sur le social.»

Jean-Jacques Simard tenait ces propos en mai, lors d’une table ronde organisée à l’occasion du lancement, par les Presses de l’Université Laval, d’un coffret réunissant en cinq tomes la totalité des écrits de Fernand Dumont, décédé en 1997. Cette somme de plus de 3 600 pages comprend essais, poèmes et mémoires.
 
Selon René-Michel Roberge, directeur de la seconde thèse de doctorat de M. Dumont à la Faculté de théologie et des sciences religieuses, dans les années 1980, Fernand Dumont a toujours été théologien. «On lui doit notamment d’avoir tissé des liens entre la théologie savante et la foi populaire, de même qu’entre la théo­logie et les autres sciences humaines», souligne-t-il.

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Rouler plus vert http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/rouler-plus-vert-872/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid Le Service de sécurité et de prévention de l’Université a acquis, le printemps dernier, une première voiture hybride à batterie rechargeable. Ce geste ne vise pas seulement à améliorer l’environnement du campus: l’auto fait partie d’une étude innovatrice.
En effet,…

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En effet, une équipe multidisciplinaire de chercheurs de l’Université vient d’amorcer une série de travaux qui portent tant sur l’amélioration technologique, en conditions réelles, des véhicules hybrides à batterie rechargeable que sur les enjeux sociaux, économiques et environnementaux liés à l’utilisation de ces voitures.

Des chercheurs de la Faculté des sciences de l’administration étudient, sous la supervision du professeur Michel Gendron, divers impacts économiques, environnementaux et sociaux de l’utilisation de ce type de véhicule. Ils cherchent notamment à en évaluer la rentabilité financière pour les consommateurs, à mesurer les coûts de l’installation de bornes d’alimentation ainsi que les modes de paiement lors des recharges. Ils élaborent également, avec le mouvement Desjardins, des contrats financiers pour ce genre de véhicule.

Des chercheurs de la Faculté des sciences et de génie évaluent, quant à eux, le comportement de cette voiture en milieu urbain, en optimisent le rendement et les performances, étudient les façons d’améliorer les techniques de recharge par le développement de bornes d’alimentation et testent des technologies d’interconnexion entre la batterie et le réseau électrique.

La voiture testée dans le cadre de ce projet-pilote est une hybride de type Prius, dont la batterie standard a été remplacée par une batterie au lithium-ion haute performance, lui assurant une autonomie de plus de 70 km. Cette batterie peut être branchée et rechargée à partir d’une prise de courant domestique. Si les résultats de ce premier projet-pilote s’avèrent concluants, une deuxième phase, qui pourrait inclure jusqu’à 50 véhicules, sera étendue à la grandeur de la Ville de Québec.

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-882/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid LE LASER QUI A DU PIF

Détecter la présence de produits chimiques gazeux à proximité d’une usine, s’assurer qu’une zone où des secouristes doivent intervenir n’est pas contaminée par un gaz toxique, mesurer l’abondance d’un polluant dans l’atmosphère, et tout…

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LE LASER QUI A DU PIF

Détecter la présence de produits chimiques gazeux à proximité d’une usine, s’assurer qu’une zone où des secouristes doivent intervenir n’est pas contaminée par un gaz toxique, mesurer l’abondance d’un polluant dans l’atmosphère, et tout ça à distance: voilà ce que permet, en théorie du moins, une méthode mise au point par See Leang Chin, professeur au Département de physique, génie physique et optique. Dans son laboratoire du Centre d’optique, photonique et laser, ce chercheur utilise un laser de grande puissance pour émettre des impulsions extrêmement brèves (10-15 seconde). Ces impulsions convergent dans l’air et forment des filaments de lumière; toutes les molécules situées à l’intérieur de ces filaments, incluant celles des polluants, sont alors ionisées, fragmentées et excitées. L’analyse de la lumière fluorescente qui en résulte révèle l’identité des molécules présentes dans le milieu.

Un outil très sensible
Alors que les méthodes existantes nécessitent plusieurs lasers ou plusieurs longueurs d’onde pour détecter l’ensemble des polluants présents dans un milieu, la méthode de M. Chin ne requiert qu’un seul appareil. Des essais en laboratoire ont démontré la sensibilité de cette technologie; les tests ont permis de distinguer des molécules qui sont pourtant proches parentes, comme le monoxyde de carbone et le dioxyde de carbone, ou comme le butène et le butane. Cette démonstration de la faisabilité du concept a permis à M. Chin d’obtenir un brevet d’invention américain.

En théorie, cette méthode pourrait être utilisée pour analyser des gaz se trouvant jusqu’à deux kilomètres du laser. En théorie toujours, tous les gaz présents dans l’atmosphère pourraient être détectés et quantifiés. «Nous n’avons pas encore fait de tests sur le terrain », précise toutefois See Leang Chin. Pour y arriver, il faudrait pouvoir déplacer un laser femtoseconde à l’extérieur, ce qui n’est pas simple. C’est pour cette raison que le chercheur caresse le projet de créer une unité mobile dotée d’un tel équipement. L’unité pourrait être facilement déplacée d’un site à un autre, selon les besoins. «Un laser femtoseconde coûte cependant très cher, entre 1 et 2 millions $, ce qui constitue un obstacle majeur à la réalisation du projet», souligne-t-il.

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GREFFE DE REINS: DEUX C’EST MIEUX!


Il existe une solution pour réduire l’écart entre l’offre et la demande de reins destinés à la greffe: élargir le bassin de donneurs en se tournant vers les personnes âgées décédées, et transplanter leurs deux reins plutôt qu’un seul. À en juger par les 63 doubles greffes effectuées à l’Hôtel-Dieu de Québec entre 1999 et 2007, ces reins dont personne ne voulait auparavant donnent des résultats très encourageants. Sacha De Serres, Isabelle Côté, Jean-Guy Lachance, Réal Noël et Isabelle Houde, de la Faculté de médecine, ont analysé les dossiers de 392 patients ayant reçu des reins provenant de donneurs âgés (69 ans en moyenne), de donneurs marginaux (62 ans) et de donneurs idéaux (24 ans). Résultat: les taux de survie des patients et des reins greffés sont similaires dans les trois groupes.

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LA BOUFFE OU LA VIE


Manger ou être mangé? La réponse que les chèvres de montagne apportent dépend en partie de leur statut parental, révèle une étude signée Sandra Hamel et Steeve Côté, du Département de biologie, dans la revue Canadian Journal of Zoology. Les deux chercheurs du Centre d’études nordiques ont étudié pendant quatre ans, de juin à septembre, les 75 femelles du troupeau de Caw Ridge, dans les Rocheuses canadiennes. Ils ont ainsi montré que le penchant de ces femelles en faveur des escarpements où la nourriture est plus rare et de moins bonne qualité, mais où la probabilité de finir sous la dent d’un grizzli ou d’un cougar est plus faible, s’accentue lorsqu’elles sont accompagnées par un jeune en bas âge. Comme s’ils avaient lu La chèvre de Monsieur Séguin, ces animaux semblent dire «À quoi bon de l’herbe savoureuse (…), s’il faut livrer combat au loup et mourir la bouche pleine?»

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TRANSFERT TECHNO RÉUSSI


Créé à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, en collaboration avec Agriculture et Agro­alimentaire Canada (AAC), un système de manutention des fruits et légumes breveté aux États-Unis en 1998 vient de recevoir le Prix d’excellence des Partenaires fédéraux en transfert technologique. Le système, mis au point par le chercheur Jean-Pierre Émond (alors à la Faculté, mais aujourd’hui à l’Université de la Floride) et par ses collègues d’AAC, repose sur des contenants de plastique pliables et emboîtables qui, grâce à leurs montants aérés, favorisent la conservation de leur contenu, en plus d’être réutilisables et recyclables. Une économie de 80 % des coûts d’emballage et une réduction considérable des pertes en fruits et légumes rendent ce système très populaire: le fabricant IPL de Saint-Damien, qui en détient la licence d’exploitation, a produit quelque 7 millions de ces contenants en 2006.

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BLOGUEURS DÉMASQUÉS


Deux chercheurs du Département d’information et de communication viennent de rendre public un premier portrait de la blogosphère politique québécoise. Avec un collègue ontarien, les chercheurs Thierry Giasson et Cyntia Darisse ont réalisé un sondage complété, au cours de l’hiver 2008, par 56 blogueurs politiques du Québec, sur une possibilité estimée à moins de 200. Il s’agit surtout d’hommes, entre 18 et 35 ans, diplômés universitaires, agissant à titre personnel et, contrairement aux blogueurs américains, sous leur véritable identité. Ces carnetiers disent tenir un propos principalement partisan sur leurs blogues, s’identifient néanmoins peu aux partis politiques et préfèrent militer pour des organisations citoyennes non partisanes. Une des surprises de l’enquête: en majorité, des répondants se situent au centre ou à l’extrême gauche de l’échiquier politique et très peu à droite.

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SOMMEIL, APPÉTIT ET OBÉSITÉ


Les personnes qui dorment trop ou trop peu seraient plus susceptibles de prendre du poids, révèle une étude publiée dans la revue Sleep par Jean-Philippe Chaput, Jean-Pierre Després et Angelo Tremblay, de la Faculté de médecine, ainsi qu’un collègue américain. Les chercheurs ont analysé l’évolution du poids chez 276 personnes pendant six ans. Ils ont découvert que le risque de prendre au moins 5 kg pendant cette période était plus grand chez les gens qui dorment moins de six heures (35 % plus élevé) ou plus de neuf heures (25 %) par nuit que chez ceux qui dorment entre sept et huit heures. Le risque de devenir obèse va dans le même sens. Ces risques subsistent même en tenant compte des habitudes de vie et du profil socioéconomique des sujets. La régulation, au cours du sommeil, de deux hormones affectant l’appétit serait en cause.

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Hommage aux Grands diplômés http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/hommage-aux-grands-diplomes-892/ Mon, 15 Sep 2008 05:00:00 +0000 http://testguid Au gouvernement du Québec, Louise Beaudoin (Histoire 1967 et 1974) a été titulaire de plusieurs ministères: Relations internationales, Culture et Communications, Affaires intergouvernementales canadiennes. Elle a également été ministre responsable de l’Observatoire québécois de la mondialisation, de la…

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Louise Beaudoin (Histoire 1967 et 1974) a été titulaire de plusieurs ministères: Relations internationales, Culture et Communications, Affaires intergouvernementales canadiennes. Elle a également été ministre responsable de l’Observatoire québécois de la mondialisation, de la Francophonie et de la Charte de la langue française. En outre, de 1984 à 1985, elle a été déléguée générale du Québec à Paris. Sous son impulsion, le Québec est devenu l’un des principaux promoteurs de l’adoption par l’UNESCO, en 2005, d’une Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Louise Beaudoin, qui a fait un combat de la promotion de la langue française, est aujourd’hui chargée des questions de francophonie internationale au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal. «Ma formation intellectuelle, je la dois au professeur de sociologie Fernand Dumont, ainsi qu’à Jean Hamelin qui m’enseignait l’histoire du Canada et du Québec. C’est pour cela que recevoir ce prix de mon alma mater me fait vraiment plaisir.»

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Aujourd’hui directeur du Musée des confluences à Lyon, Michel Côté (Littérature 1971; Pédagogie 1972) a d’abord œuvré au sein du ministère des Affaires culturelles. Il a ensuite joint, en 1988, l’équipe du Musée de la civilisation de Québec à titre de directeur des expositions et responsable des relations internationales où il a suivi de près la conception de quelque 200 expositions. Depuis 1999, il dirige le Muséum d’histoire naturelle de Lyon dont il travaille à la transformation en un établissement de réputation internationale, susceptible d’attirer 500  000 visiteurs par an: le futur Musée des confluences, ainsi nommé en raison de sa situation géographique, à la rencontre de la Saône et du Rhône. Il s’agit d’un projet colossal où doivent se conjuguer toutes les disciplines. Michel Côté rêve que ce lieu de savoir, qui doit ouvrir ses portes en 2010, apporte des réponses aussi bien philosophiques que géologiques, paléontologiques et sociologiques aux questions sur l’origine des humains. «J’ai l’impression que ma formation en littérature m’a permis de plonger au cœur des choses. Je reçois la Gloire de l’Escolle un peu comme un hommage à mon parcours.»

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Lorsque Louis Garneau (Arts plastiques 1983) a annoncé à sa mère qu’il avait choisi les arts visuels comme champ d’étude, cette dernière s’est inquiétée. Quel métier son fils pourrait-il exercer avec une telle formation ? Deux décennies plus tard, le dirigeant de l’entreprise d’articles de sport qui porte son nom et emploie plus de 425 personnes tire une grande fierté de son baccalauréat en arts plastiques. Le cycliste et entrepreneur, qui a dessiné et cousu ses premiers vêtements cyclistes dans le garage familial, constate que le sport et l’art ont façonné sa carrière. Champion canadien de cyclisme en 1978, il a participé trois fois aux Championnats du monde ainsi qu’aux Jeux Olympiques de Los Angeles (1984). En 2000, la Chambre de commerce du Québec récompensait Louis-Garneau Sports comme la PME la plus visionnaire des 20 dernières années, tandis que le public décernait au chef de l’entreprise le titre d’entrepreneur par excellence de l’année 2004. «J’aime penser que l’art mène à tout, affirme l’ancien champion. Cela favorise la créativité, et seules les entreprises créatives survivent. Voilà pourquoi ce Prix Grands diplômés me touche particulièrement.»

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Gilles Julien (Médecine 1970) pratique la pédiatrie depuis près de 30 ans. Après ses études à l’Université Laval, il a fait sa spécialisation en pédiatrie à l’Hôpital Sainte-Justine et à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Son parcours professionnel l’a amené à occuper différentes fonctions. Il a notamment dirigé le Département de santé communautaire de l’Hôpital Sainte-Justine et le secteur Santé des Inuits du Nord québécois au Centre hospitalier de l’Université Laval. En 1997, il a cofondé le Centre de services préventifs à l’enfance installé dans l’arrondissement Côte-des-Neiges à Montréal. Dans cette clinique multidisciplinaire, les familles peuvent non seulement rencontrer un médecin, mais aussi discuter avec des travailleurs sociaux, avoir accès à des services de répit, bénéficier d’un accompagnement psychologique et s’informer sur le développement des enfants. Gilles Julien ne s’attendait pas à recevoir le prix des Grands diplômés. Cette reconnaissance est d’autant plus appréciée, confie-t-il, que ses choix professionnels variés ont souvent suscité la suspicion de ses collègues de la santé qui le taxaient d’instable.

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Paul Lafleur (Génie civil 1969 et 1971), président du conseil d’administration de BPR, a pris la direction de cette firme de génie-conseil en 1991, alors que l’entreprise comptait environ 200 employés. Aujourd’hui, 1800 personnes y travaillent et BPR, qui compte maintenant six filiales, a pignon sur rue aux États-Unis, en Jamaïque, en Afrique du Sud et en France. «J’ai vraiment développé le sentiment d’être chez moi dans l’entreprise, d’être près des employés», indique celui qui a fait toute sa carrière chez BPR. À ses yeux, le prix qu’il reçoit rejaillit donc aussi sur son entreprise. Sous la gouverne de Paul Lafleur, BPR a diversifié ses activités, notamment vers l’énergie et le bâtiment. Des constructions comme le magasin Tanguay de l’arrondissement Beauport à Québec ou l’École de foresterie et de technologie du bois de Duchesnay font partie de ses réalisations. Comme ingénieur, il a également été actif au sein du comité de construction de la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget à Sainte-Irénée, considérée comme une grande réussite acoustique, et dont il est le président du conseil d’administration depuis 2001.

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Admis au Barreau en 1962, membre de divers cabinets d’avocats depuis 1963, auteur de plusieurs articles et études de droit et coauteur d’un ouvrage sur le droit du travail au Québec, l’honorable Louis LeBel (Droit 1961; Doctorat honorifique 2001) est, depuis janvier 2000, juge à la cour Suprême du Canada. Le juge LeBel est considéré comme une véritable encyclopédie du droit par ses collègues. Nommé bâtonnier du Québec en 1983, il a su user de doigté à une époque marquée par les tensions sociales et les difficultés économiques, avant d’occuper les fonctions de juge de la Cour d’appel du Québec en 1984. Ce médaillé du gouverneur général et du Barreau du Québec maîtrise sur le bout des doigts le common law en vigueur au Canada anglais et le droit civil québécois. Louis LeBel est également professeur invité à l’Université d’Ottawa et à l’Université Laval. «À mes yeux, le prix que je reçois de l’Association des diplômés souligne l’importance du droit dans notre société, ainsi que celle de ma Faculté d’origine.»

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Vincent Lemieux (Sciences sociales 1955; Science politique 1957), professeur émérite de l’Université Laval, a été le directeur de plus de 50 mémoires de maîtrise et de 32 thèses de doctorat. En reconnaissance de ce dévouement envers les étudiants, l’Association canadienne de science politique a créé le Prix Vincent-Lemieux, décerné tous les deux ans à l’auteur de la meilleure thèse de doctorat en science politique écrite dans une université canadienne. Expert dans le domaine des sondages, des partis politiques et des modes de scrutin ainsi qu’en matière de décentralisation et de politiques publiques, Vincent Lemieux est Officier de l’Ordre national du Québec (2003) et membre de l’Ordre du Canada (2006). Il est l’auteur de nombreux articles et chapitres d’ouvrages collectifs. En 2006, il a publié Le pouvoir et l’appartenance, un ouvrage qui traite des relations de pouvoir et d’influence au sein des réseaux politiques. Vincent Lemieux considère que le Prix Grands diplômés s’ajoute à une liste de distinctions précieuses, celles venant de l’Université où il a reçu sa formation et effectué sa longue carrière.

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Jennie Skene (Sciences infirmières 1970) a exercé sa profession d’infirmière à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec. Syndicaliste active, Mme Skene s’est impliquée dès 1976 dans l’équipe syndicale de cet hôpital. En 1987, elle a joué un rôle de premier plan dans la création de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) dont elle est devenue, la même année, la première vice-présidente. Comme présidente de la FIIQ de 1993 à 2005, elle a toujours défendu avec ses convictions de syndicaliste, de femme et de citoyenne, le droit des infirmières à soigner dans des conditions décentes et le droit de la population à des services de santé humains et accessibles à tous. Mme Skene a été récipiendaire de divers prix et hommages dont le Prix du pain et des roses, de la Fédération des syndicats d’infirmières du Canada. Jennie Skene s’est dite très surprise d’apprendre qu’elle recevait le prix des Grands diplômés. «J’ai pris ma retraite en juin 2005, et je suis passée à autre chose depuis, même si j’ai adoré ce que j’ai fait», confie-t-elle.

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