Archives des Automne 2006 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Wed, 04 May 2016 20:18:06 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 À l’école du théâtre http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-lecole-du-theatre-151/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid     Québec, été 1967. Dorothée Berryman vient de terminer ses études au collège et travaille au bureau de tourisme pour l’été. Le chum d’une collègue monte une pièce à l’Université Laval et cherche preneuse pour un rôle féminin. Il s’appelle Raymond …

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    Québec, été 1967. Dorothée Berryman vient de terminer ses études au collège et travaille au bureau de tourisme pour l’été. Le chum d’une collègue monte une pièce à l’Université Laval et cherche preneuse pour un rôle féminin. Il s’appelle Raymond Bouchard. La jeune femme passe une audition…

«Et j’ai été choisie ! Cet automne-là, Normand Chouinard et Rémi Girard commençaient l’université: on est tous entrés aux Treize la même année.» Pour la comédienne, qu’on a notamment pu voir dans Le déclin de l’empire américain et Les invasions barbares, ce fut la période de tous les apprentissages. «C’est à cette époque que j’ai eu mon premier conflit d’horaire, raconte-t-elle, amusée. Le metteur en scène Jacques-Henri Gagnon, engagé par Les Treize, voulait que je joue dans Mais n’te promène donc pas toute nue de Feydeau, alors que Raymond [Bouchard] montait Le tricycle d’Arrabal, toujours avec Les Treize. J’avais d’abord dit oui à Raymond, mais je voulais faire le Feydeau… Quand j’ai rappelé Raymond, il m’a dit que se rétracter n’était pas “professionnel” (rires) et c’est comme ça que j’ai dû jouer dans sa pièce!»

L’histoire du théâtre à l’Université Laval est parsemée d’anecdotes de ce genre. C’est souvent sur le campus, et au sein de la troupe Les Treize, que la vocation s’est imposée à travers les rencontres, les répétitions et les soirées qui n’en finissent plus. «On était jeunes, on ne savait pas ce qu’on allait donner», se rappelle Raymond Bouchard (La grande séduction, Tabou, Chartrand et Simonne), qui a été directeur de la troupe au milieu des années 1960.
 
Pour lui, tout avait commencé au pavillon Charles-De Koninck. «En arrivant à l’Université, j’avais l’intention d’offrir mes services aux Treize. Mais je n’ai pas eu le temps de le faire. J’étais donc à la cafétéria, un midi, quand le directeur des Treize, Claude Rochette, est venu m’offrir un rôle. Il m’avait vu jouer dans une pièce au collège.» Le jeune étudiant a été touché par cette marque de confiance. «Je suis tombé des nues. À l’époque, je n’avais pas encore décidé d’être acteur.»

D’une génération à l’autre, ces souvenirs éveillent le même enthousiasme. «Ça a été une super belle période», lance le comédien Patrice Robitaille (Les Invincibles, Québec-Montréal, L’horloge biologique), qui a fait du théâtre à l’Université en 1993-1994. «Quand tu restes tard après les cours pour répéter, c’est parce que tu aimes vraiment ça. Il n’y avait pas de paye –juste le bonheur d’être là. C’était formidable!»

C’est en faisant de l’improvisation et du théâtre à l’Université que cet étudiant en communication a rencontré ceux qui allaient devenir ses plus proches collaborateurs à la télévision et au cinéma : le réalisateur Ricardo Trogi, le dramaturge et comédien François Létourneau, les acteurs Jean-Philippe Pearson, Pierre-François Legendre, Rémi-Pierre Paquin… En effet, les futurs Invincibles ont commencé à travailler ensemble au pavillon Maurice-Pollack. «La plupart faisaient de l’impro ; François Létourneau, du théâtre. Moi, dans le fond, je faisais le pont entre les deux.»

En joyeuse compagnie

La troupe Les Treize est née à l’Université Laval, en 1949, sous l’impulsion de Jacques Duchesne, qui allait devenir dramaturge et cofonder le Centre des auteurs dramatiques (CEAD) en 1965. Alors étudiant en sciences commerciales, M. Duchesne avait placé une annonce dans le journal étudiant Le Carabin pour en inviter d’autres à «essayer, en joyeuse compagnie, de faire du théâtre».

La troupe du campus est aujourd’hui une véritable institution. Cette année encore, elle a chapeauté une douzaine de productions requérant quelque 150 comédiens, artisans ou techniciens amateurs, et offert 66 représentations qui ont attiré plus de 6000 spectateurs. L’organisation offre avant tout un appui logistique aux projets qu’elle sélectionne, en plus de leur donner une bonne visibilité et le prestige d’une troupe qui a fait ses preuves. Les étudiants doivent financer eux-mêmes leurs productions, auxquelles ils peuvent associer, s’ils le souhaitent, des metteurs en scène de l’extérieur.

Pour les jeunes créateurs de l’Université, Les Treize demeure un tremplin. «Cela permet à des gens comme moi, sans expérience, d’essayer des choses: au pire, je me plante, mais ça peut aussi donner d’excellents spectacles», résume Geneviève Dionne, une finissante en études théâtrales, qui a mis en scène Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, l’an dernier.

La pièce, qui combinait théâtre et techniques de cirque, lui a valu le prix de la meilleure mise en scène au Gala des Muses, qui honore chaque année la relève artistique à l’Université. L’année précédente, sa troupe a fait une tournée en France avec une pièce d’abord produite sur le campus. Et ce n’est pas fini. La jeune metteure en scène veut continuer à explorer les rapports entre théâtre et cirque: «Nous comptons soumettre un autre projet aux Treize et peut-être fonder une compagnie de théâtre hybride. Avec un peu de sous, nous devrions pouvoir réaliser notre objectif: acheter une grange qui nous servirait de studio de répétition.»

Détour… ou point tournant

Bien sûr, ceux qui passent par Les Treize ne deviennent pas tous acteurs ou metteurs en scène. Un Gilles Vigneault n’a pas fait carrière au théâtre. Et l’expérience de la scène n’a pas empêché l’architecte et urbaniste Serge Viau de devenir directeur général adjoint à la ville de Québec, non sans avoir d’abord cofondé le Théâtre du Bois de Coulonge.

Son ami Claude Cossette, lui, est devenu publicitaire, puis professeur à l’Université Laval. «Je suis peut-être extraverti et théâtral quand je donne des cours, mais je n’ai jamais pensé être un homme de théâtre», précise-t-il. De son passage aux Treize, l’ancien étudiant en beaux-arts retient l’émulation et la camaraderie. «Je suis allé aux Treize parce que j’y avais des amis. Ils m’ont entraîné là pour faire les affiches de la troupe.»

Isabelle Quimper n’est pas non plus devenue comédienne, mais les années passées aux Treize (1993-1999) l’habitent encore. «J’ai beaucoup de beaux souvenirs!» Ses études en enseignement secondaire ont été entrecoupées de rencontres marquantes avec Shakespeare, Goldoni, Kafka et une gang d’amis comédiens. Après avoir œuvré dans le milieu de l’éducation, la jeune femme de 32 ans vient de s’établir avec sa petite famille dans la région du Lac-Saint-Jean où elle occupe un emploi au Centre local de développement (CLD).

«Au départ, j’envisageais de faire du théâtre pour toujours; ça ne s’est pas produit, mais je n’en suis pas du tout déçue», raconte-t-elle en riant avant d’évoquer les précieuses amitiés et la confiance qu’elle a pu développer alors. «Ça m’a permis de créer des liens très forts. Et étant donné qu’il fallait monter les projets nous-mêmes, j’ai développé mes capacités d’organisation. Nous avions beaucoup de liberté. Nous avions vraiment l’impression que notre projet nous appartenait.»

Pour Manon Perreault, qui enseigne le français au Cégep de Sainte-Foy, le théâtre à l’Université a aussi été marquant, et à plus d’un titre. «Moi, mes études universitaires, c’était Les Treize», lance cette diplômée en linguistique et en français, qui a même rencontré son conjoint sur une scène de l’Université. «On jouait un couple qui se séparait ! Disons qu’on a fait dans la vie l’inverse de ce qui se passait dans la pièce.»

Très active aux Treize à la fin des années 1980, Manon Perreault a remporté un prix pour une pièce dont elle était l’auteure. «Avec une amie, Josée Thibault, nous avions écrit et mis en scène Le cercle amoureux. C’était du théâtre gestuel, un peu spécial. Mais aux Treize, on nous avait vraiment supportées. On nous a même poussées à nous inscrire au Festival de théâtre amateur de Victoriaville et nous avons gagné, ce qui nous a permis d’aller en France.»

À l’époque, la jeune étudiante ne savait pas encore ce qu’elle ferait dans la vie. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Danielle Drolet, également des Treize, qui venait de fonder un institut artistique pour enfants. «J’avais déjà été monitrice de camp et elle m’a engagée pour donner des ateliers de théâtre aux enfants. C’était ma première expérience de pédagogie. Je ne savais pas ce que c’était que d’enseigner.»

Un programme et un labo

Si Les Treize y domine le paysage théâtral, le campus compte d’autres troupes, tel Côté Cour, organisation fondée par les étudiants de droit, il y a 20 ans. Une façon pour eux de mettre à l’épreuve leurs talents d’orateurs. «Dans le théâtre, il y a tout le côté plaidoirie du droit; c’est une façon de pratiquer l’éloquence», note Marie-Chantale Bisson, qui participe à la production de Côté Cour pour une deuxième année.

Les études théâtrales contribuent, elles aussi, à la vitalité des arts de la scène à l’Université. «Nous sommes à la croisée des chemins, puisqu’en plus de la mineure et de la majeure en théâtre, nous offrons depuis peu le baccalauréat, signale Robert Faguy, professionnel de recherche au Département des littératures. Ça continue de se développer et la demande est en hausse.»

Ces études, qui ont donné une base solide à de multiples créateurs, critiques, enseignants et chercheurs, ont aussi formé plusieurs responsables des communications et gestionnaires des théâtres institutionnels de la Capitale. «Depuis deux ans, le baccalauréat en théâtre est associé au profil entrepreneur, reprend M. Faguy. Les étudiants peuvent donc créer de nouvelles entreprises ou, du moins, connaître le fonctionnement des entreprises en théâtre, tout en maîtrisant les règles de droit et de management.»

Robert Faguy est également coordonnateur du Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, de la scène et du son (LANTISS), qui a ouvert ses portes il y a deux ans. Le Laboratoire fait le lien entre la recherche fondamentale en sciences et le milieu du théâtre. Par exemple? «J’ai un projet avec le professeur Clément Gosselin, du Département de génie mécanique. Nous avons constitué une scène miniature qui permet de faire des pré-mises en scène avec des marionnettes. J’ai aussi codirigé une maîtrise en physique optique, en lien avec le théâtre.»

Le projet LANTISS témoigne bien de la fluidité des échanges entre l’Université et le milieu du théâtre professionnel. Partenaire de la compagnie de Robert Lepage, Ex Machina, et du centre Avatar, qui fait partie du complexe Méduse, LANTISS a commencé à recevoir des artistes québécois et étrangers en résidence. M. Faguy assure que les échanges avec l’extérieur devraient se développer au cours des années à venir.

Voilà en somme, un acte de plus dans cette longue épopée qu’est l’histoire du théâtre à l’Université Laval. Une histoire sur laquelle le rideau n’est pas près de tomber…

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Lisez le témoignage de trois diplômées sur l’état du théâtre au Mexique, en Australie et en Suisse.

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En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-167/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid DES CONTRIBUTIONS DE 1 608 825$

Pour la troisième année consécutive, le volet annuel de la campagne De toutes les révolutions a connu un immense succès. Quelque 1,6 million$ ont été amassés auprès des étudiants et de plus de 2000 membres du…

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DES CONTRIBUTIONS DE 1 608 825$

Pour la troisième année consécutive, le volet annuel de la campagne De toutes les révolutions a connu un immense succès. Quelque 1,6 million$ ont été amassés auprès des étudiants et de plus de 2000 membres du personnel de l’Université et des retraités, sans compter les personnes qui se sont engagées sur plusieurs années. Ce montant constitue la somme la plus importante jamais recueillie en une seule année.

Les étudiants, professeurs et chercheurs sont les principaux bénéficiaires de ce volet qui vise à combler les besoins annuels des facultés et des services. À ce jour, les membres de la communauté universitaire et les retraités ont donné plus de 8 millions$ sur un objectif de 10 millions$ à atteindre d’ici 2008.


HUBERT REEVES, GRAND CHEVALIER

    Le recteur Michel Pigeon a décerné le titre de grand chevalier du Cercle du recteur au célèbre astrophysicien Hubert Reeves, en reconnaissance de sa généreuse contribution au développement de l’Université Laval. Grand philanthrope, Hubert Reeves a donné la somme nécessaire à la création d’un fonds de bourses destiné aux étudiantes et aux étudiants de deuxième cycle en astrophysique de la Faculté des sciences et de génie. Le titre de grand chevalier est l’une des huit distinctions que l’Université accorde annuellement à ses donateurs les plus importants.


25 000$ POUR LE PROGRAMME MENTOR

    Diplômé de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, Rodrigue Julien a fait un don de 25 000$ afin de favoriser le développement du programme Mentor. Le Fonds portera le nom de M. Julien pour souligner le dévouement et la générosité du donateur.

Le programme Mentor, instauré par le Service de placement de l’Université Laval, est axé sur l’intégration professionnelle et le développement de l’entrepreneuriat. Un contact privilégié avec des professionnels et des entrepreneurs expérimentés permet aux participants de mieux comprendre les exigences et les réalités liées à leur choix de carrière. Depuis son lancement en septembre 2005, le programme Mentor gagne en popularité.


DONNER, ÇA SE PLANIFIE!
    De plus en plus de personnes choisissent le don planifié pour soutenir une cause qui leur tient à cœur. Saviez-vous que vous pouvez faire un don planifié à l’Université Laval? Au-delà des avantages fiscaux très importants qu’il procure, le don planifié constitue un moyen efficace de soutenir une cause qui vous est chère, et ce, au-delà de votre vivant. En soutenant un projet lié à l’enseignement ou à la recherche, vous participerez à l’avancement des connaissances et permettrez à des chercheurs et à des étudiants de contribuer au mieux-être de notre société.

Qu’il soit sous forme de legs testamentaire, de transfert d’actions ou de cession de police d’assurance-vie, votre don planifié aura un impact direct sur la qualité de l’éducation. En soutenant une cause à l’Université Laval, vous pourrez choisir parmi plus de 200 fonds liés aux domaines de la santé, de la religion, des arts, de l’environnement, etc., et faire ainsi profiter de nombreuses personnes de votre générosité. Si vous le souhaitez, vous pourrez créer un fonds à la mémoire de quelqu’un qui vous est cher. Information et confidentialité: Luce Laguë, Fondation de l’Université Laval, 418 656-3292, ou luce.lague@ful.ulaval.ca

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Nous sommes tous actionnaires! http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/nous-sommes-tous-actionnaires-152/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid     Au mois de mai dernier, la compagnie Heinz –la multinationale du ketchup– a annoncé qu’elle envisageait la fermeture d’usines afin d’améliorer sa rentabilité. Les profits avaient baissé, mais profits il y avait toujours. Du même souffle, le conseil d’administration…

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Plaire aux actionnaires. Voilà la motivation des dirigeants de Heinz, l’une de ces entreprises condamnées à être toujours plus profitables pour répondre aux attentes de leurs actionnaires. Les méchants actionnaires! Heureusement, vous n’êtes pas de ceux-là. Mais en êtes-vous vraiment sûr?

Que ce soit par la détention directe d’actions, par l’entremise d’un fonds commun de placement (REER ou non), par l’intermédiaire de la caisse de retraite d’un employeur ou encore par la Caisse de dépôt et placement du Québec qui gère, entre autres, la cagnotte de la Régie des rentes du Québec, la plupart des Québécois sont actionnaires d’une multitude d’entreprises. Nous sommes tous des actionnaires, tous des investisseurs.

Du bas de laine à l’action

L’actionnariat est toutefois une réalité collective relativement nouvelle, au Québec. L’épargne à terme et le bas de laine ne sont pas si loin derrière. Nous apprenons à vivre avec cette nouvelle réalité, un peu ballottés entre des valeurs personnelles et le message insistant des institutions financières qui font valoir l’importance, voire l’urgence, de gérer notre patrimoine financier, de préparer notre retraite.

«Il y a 30 ans, les Québécois étaient très réticents à investir à la bourse», rappelle Denis Moffet, professeur à la Faculté des sciences de l’administration. En effet, au cours des trois dernières décennies, ils ont définitivement relégué le bas de laine au folklore. Selon une étude effectuée par la Commission des valeurs mobilières du Québec, de 1977 à 1999, la proportion de Québécois détenant des actions, directement ou par l’intermédiaire d’un fonds commun de placement, est passée de 4% à 31% –actions et fonds représentant des parts à peu près égales. Ce taux s’approche maintenant de ceux des Canadiens (37%) et des Américains (36%).

«Bien des Québécois se sont initiés à la bourse avec le Régime d’épargne actions (REA)», avance Denis Moffet en guise de première explication. Mis en place à la fin des années 1970 par Jacques Parizeau alors qu’il était ministre des Finances du premier gouvernement du Parti Québécois, le REA a aussi permis à des entreprises québécoises d’avoir accès à du capital provenant essentiellement des épargnes des citoyens, ce qui est la base même des entreprises publiques, c’est-à-dire les sociétés cotées en bourse.

«Le programme avait aussi une portée pédagogique», ajoute M.­ Moffet. Les Québécois francophones ont appris qu’ils pouvaient faire de l’argent en investissant dans autre chose que le dépôt à terme ou l’obligation d’épargne gouvernementale. Ils ont appris qu’ils pouvaient prendre des risques en investissant dans des actions de sociétés inscrites en bourse et dans des fonds communs de placement.

Si cette perspective de réaliser de bons gains a amorcé le mouvement, la possibilité de réduire la dépense fiscale annuelle a poussé un plus grand nombre encore à l’épargne active, et souvent aux investissements dans les fonds de placement. Aujourd’hui, une forte proportion des cotisations au Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) prend le chemin des entreprises cotées en bourse.

La création de médias spécialisés dans le domaine financier a aussi alimenté la vague. «Des journaux comme Finance et Les Affaires ont beaucoup contribué au changement de culture», estime Denis Moffet. S’y ajoutent aujourd’hui des émissions spécialisées à la télé, comme Capital actions sur RDI, ou encore le canal Argent. «Tous ces médias témoignent d’un intérêt marqué des Québécois pour la finance, avance le professeur. Ils répondent à une demande.»

Internet a démocratisé l’information financière. N’importe qui peut obtenir très rapidement des renseignements sur des compagnies cotées en bourse. «Avant Internet, remarque M. Moffet, les courtiers en valeurs mobilières avaient un quasi monopole de l’information. Les clients devaient se fier totalement à eux, alors qu’aujourd’hui, ils sont mieux en mesure de poser des questions.»

Actionnaires analphabètes

Beaucoup d’information et plus de détenteurs d’actions. Mais sommes-nous plus compétents en matière d’investissement? «C’est une toute autre histoire», laisse tomber Denis Moffet. Selon lui, pour gérer son portefeuille, il faut de l’intérêt, du temps et un minimum de connaissances. «Il y a toujours un attrait pour le gain facile et rapide, remarque-t-il. Les gens veulent trop souvent le beurre et l’argent du beurre. Ils ne veulent pas prendre de risque. À la bourse, c’est impossible.»

Parmi les indices montrant que les investissements ne se font pas d’une façon optimale: «Les Québécois sont les Canadiens qui ont le plus de droits inutilisés de cotisation à leur REER», rapporte Gilles Bernier, professeur à la Faculté des sciences de l’administration et titulaire de la Chaire d’assurance et de services financiers L’Industrielle-Alliance.

«Il y a des personnes plus actives qui disposent de plus d’information, reconnaît M. Bernier, mais elles ne font pas nécessairement les bons choix.» Par exemple, devant la panoplie des investissements possibles, l’achat d’une résidence jouit d’une belle cote d’amour. «Les gens misent beaucoup sur l’immobilier, constate Gilles Bernier. Plusieurs pensent que la résidence servira à financer leur retraite, mais les tendances démographiques ne sont pas favorables à cette hypothèse.»

En effet, avec le vieillissement de la population, il est opportun de se demander qui, dans 25 ou 30 ans, achètera toutes ces maisons, parfois très luxueuses, qui poussent un peu partout. En outre, une fois la résidence vendue, il faut toujours se loger et une partie du gain sert à payer le nouveau logis, pas à financer les dépenses courantes de la vie à la retraite.

Professeure à l’École de comptabilité de la Faculté des sciences de l’administration, Aurélie Desfleurs doute également de la capacité du grand public à s’y retrouver dans le monde de la finance. «Quelques études montrent que les gens n’ont pas les compétences financières nécessaires pour bien s’occuper seuls de leur portefeuille», mentionne la titulaire de la Chaire Groupe Investors en planification financière.

Aux États-Unis, plus de 50% de la population serait dans cette situation. Au Canada, une étude menée en 2002 par le Groupe financier partenaires Cartier auprès de 4000 Canadiens indique que seulement une personne sur trois obtient la note de passage, soit cinq bonnes réponses sur dix questions relativement simples sur la finance. Un gros 0 a été attribué à 8% des répondants. Même ceux qui se décrivaient eux-mêmes comme connaissant bien la finance ont fait piètre figure. Dans ce groupe, moins d’une personne sur deux (46%) a obtenu la note de passage.

Aurélie Desfleurs a entrepris récemment une recherche afin d’évaluer plus précisément le degré d’alphabétisme financier des Québécois. «La situation est probablement la même ici qu’au Canada et aux États-Unis», prévient-elle. Une étude effectuée en 2001 par la Fédération des ACEF sur la compétence des gens dans la gestion de leurs finances personnelles confirme cette tendance, et y ajoute un élément étonnant: les répondants qui ont obtenu les meilleurs résultats étaient aussi plus nombreux à retenir les services d’un conseiller pour planifier leur retraite. Comme quoi une certaine compétence permet au moins de connaître ses limites.

En 30 ans, les Québécois sont donc devenus des investisseurs, de façon consciente ou non. Ceux qui ont posé consciemment le geste d’acheter des actions ou des fonds communs de placement semblent toutefois un peu brouillons. Aurélie Desfleurs croit que l’individu doit devenir investisseur, prendre en main son avenir financier. «La grande majorité des épargnants devraient toutefois recourir à un professionnel pour les accompagner dans leur choix d’investissement», recommande-t-elle.

Sous surveillance

Comme l’a démontré la série de scandales financiers des dernières années, nous avons intérêt à garder un œil sur nos investissements. Qu’une entreprise soit inscrite en bourse ne garantit jamais que ses pratiques de gestion soient saines, tant au point de vue strictement financier qu’éthique. «Plus vous fermez les yeux et regardez ailleurs, plus vous avez de risques de vous faire flouer, prévient Denis Moffet. En posant des questions, vous maintenez sur le qui-vive les gens qui s’occupent de vos affaires financières, ce qui est essentiel pour éviter les mauvaises surprises.»

«Les gens doivent comprendre qu’ils ont le droit et même le devoir de poser des questions à la direction d’une entreprise dont ils détiennent des actions, ajoute M. Moffet. Mais parfois, ils préfèrent ne pas savoir.»

Certains actionnaires de Heinz veulent tou­jours plus de profit. D’autres acceptent la rentabilité actuelle et favorisent le maintien des emplois. Certains préfèrent oublier carrément qu’ils sont actionnaires.

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ACTIONNAIRES RESPONSABLES?

   
Notre responsabilité se limite-t-elle à faire fructifier notre argent ou doit-on, en plus, le faire en conformité avec nos valeurs personnelles? «Comme investisseur, je dois garder l’œil ouvert, avance Jacques Racine, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. J’ai une part de la responsabilité, mais pas toute.»

L’investissement éthique n’est pas une nouveauté. «Dès le milieu des années 1920, les Quakers américains se préoccupaient de cette dimension dans leurs investissements», rappelle M. Racine. Ce souci de ne pas investir dans des entreprises qui ne partagent pas leurs valeurs existe toujours chez les congrégations religieuses. Encore aujourd’hui, les congrégations comptent parmi les leaders de ce domaine.

Il s’agit donc de rester vigilant et d’user de son pouvoir d’influence, même comme petit cotisant. La caisse de retraite facilite habituellement cet engagement. Par exemple, pour répondre aux aspirations de leurs participants, les trois caisses de retraite de l’Université Laval se sont dotées de politiques de placement qui tiennent compte de certains critères éthiques. Dans celle des professeurs, on peut notamment lire: « (…) le Comité favorise, à rendement égal et à risque additionnel acceptable, des investissements responsables aux plans social, éthique et environnemental, issus ou réalisés de préférence au Québec et dans la région de Québec.»

Quant à l’investisseur individuel, trois grandes voies s’ouvrent à lui pour satisfaire sa conscience.

Le filtre négatif
L’investissement éthique a longtemps reposé sur l’approche du filtre négatif. «Il s’agit avant tout d’exclure de nos choix d’investissement toutes les entreprises actives dans certains secteurs ou qui ont certaines pratiques», explique Jacques Racine. L’investisseur pourra exclure, par exemple, toutes les entreprises d’armement, de tabac, du pétrole, de l’industrie nucléaire, de la contraception ou d’autres qui misent sur le travail des enfants ou présentent un lourd dossier environnemental. Certains fonds éthiques fonctionnent toujours selon cette approche.

Le filtre positif
L’investisseur éthique et responsable peut aussi utiliser un filtre positif qui consiste à acheter les actions de la meilleure entreprise d’un secteur. Par exemple, il est possible d’acheter la pétrolière qui a le plus gros budget de développement dans le domaine de l’énergie renouvelable. Ou encore une entreprise qui met en pratique la meilleure politique relative aux droits humains ou à la protection environnementale. Sous la pression des actionnaires, entre autres des fonds éthiques et des gestionnaires institutionnels détenant des blocs importants d’actions, l’entreprise peut devenir un modèle qui sera imité par les concurrentes.

L’activisme des actionnaires
Avec les années, plusieurs personnes ont pris conscience qu’elles pouvaient, en tant qu’actionnaires, intervenir auprès de la direction en faveur d’une cause particulière ou pour changer les pratiques au sein de l’entreprise. «C’est la tendance la plus forte au Québec», observe Jacques Racine. Les tireurs isolés ont toutefois peu de chance d’influencer la haute direction. «Cette influence passe nécessairement par un regroupement des forces.» Le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (Medac) d’Yves Michaud est un bon exemple de cette approche.

Mettre de l’éthique dans l’investissement exige un effort supplémentaire. «Il faut aussi tenir compte que tout bouge, ajoute Jacques Racine. Dans les années 1920, investir dans une compagnie de tabac n’avait pas la même signification qu’aujourd’hui, parce qu’à l’époque on ne connaissait pas tous les méfaits de la cigarette. L’investissement éthique fait appel à un éveil continu. Rien n’est jamais réglé.»

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Liste des donateurs et donatrices 2005-2006 http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/liste-des-donateurs-et-donatrices-2005-2006-168/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid     Vous faites partie des 13 572 donateurs, donatrices, sociétés et fondations qui ont encouragé les étudiantes et les étudiants, et permis que se réalisent d’extraordinaires projets d’enseignement et de recherche. L’Université Laval et la Fondation vous remercient de les avoir…

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En guise de reconnaissance, la Fondation fait paraître, dans son site Internet (www.ful.ulaval.ca), les noms de toutes les personnes, sociétés et fondations qui ont versé un don non confidentiel entre le 1er juin 2005 et le 31 mai 2006.


DES DONATEURS À L’HONNEUR


    Les dons étant cumulatifs, plusieurs personnes ont atteint cette année un niveau philanthropique qui leur a valu une reconnaissance particulière lors de la Soirée des grands donateurs. Cette cérémonie, qui rassemble les plus grands donateurs de l’Université Laval, a eu lieu en octobre 2005, au pavillon Maurice-Pollack.

Au cours de cet événement prestigieux, les participants ont eu la chance d’entendre le professeur de renommée internationale Louis Fortier, leader du projet Amundsen, leur présenter les résultats de ses travaux de recherche sur le Grand Nord canadien. Quant au second orateur, David Gill, il a livré un vibrant témoignage de détermination et de courage en tant qu’étudiant en enseignement de l’anglais et athlète universitaire de piste de l’année 2005 au Canada.


DANS LE SILLAGE DE LA RECHERCHE INTERNATIONALE

    «Comme tous ceux qui ont assisté à la Soirée des grands donateurs, j’ai été convié par l’Université Laval à visiter l’Amundsen afin d’y rencontrer l’équipe remarquable de scientifiques passionnés par l’étude des glaciers, du plancton, de la morue et de l’effet de serre qui progresse plus rapidement que prévu. Une étudiante-chercheuse a expliqué les appareils scientifiques, les laboratoires, les salles des moteurs et même le recyclage de l’eau douce.

«Les connaissances de nos chercheurs enrichissent aujourd’hui la science à l’échelle mondiale. Désormais, l’Amundsen représente pour nous le partage planétaire. Continuons à faire des dons pour la formation des jeunes chercheurs, et c’est notre planète qui en profitera.»

– Jacques Spattz, gouverneur


UN ENVIRONNEMENT PROPICE AU DÉPASSEMENT

«Grâce à votre contribution, les laboratoires informatiques sont devenus des lieux de travail à la fine pointe de la technologie, confortables et ergonomiques. Votre investissement a comblé l’ensemble de la population étudiante de la Faculté. En espérant que votre précieuse contribution se perpétue pour  les étudiants qui nous suivront, je vous remercie d’être à l’écoute de nos besoins, aussi diversifiés soient-ils.»

– Pascale Boucher, présidente de l’Association des étudiants et
étudiantes en droit de l’Université Laval


UN FONDS POUR TOUS LES ÉTUDIANTS

    «En choisissant de donner au Fonds des priorités émergentes, je tends la main aux étudiantes et aux étudiants de tous les cycles d’études et facultés. En effet, ce fonds apparie les 15 fonds d’investissement étudiant, en plus d’offrir des bourses de doctorat dans tous les domaines d’études et de soutenir de multiples projets étudiants.

«Mes fonctions à la Fondation de l’Université Laval m’amènent à côtoyer ces jeunes si brillants et passionnés. Ils représentent l’avenir. Je suis bien placée pour connaître les besoins nombreux et les projets à encourager. Et je le fais tout simplement.»

– Hélène Giguère, gouverneure

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Les robots sont parmi nous http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/les-robots-sont-parmi-nous-153/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid     Sous les cris de 60 000 amateurs de soccer déchaînés, le gardien de but brésilien Dida repère sa cible, effectue un long dégagement et, comme prévu, Ronaldhino s’empare du ballon. Dans une prestation qui tient à la fois de l’art, …

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    Sous les cris de 60 000 amateurs de soccer déchaînés, le gardien de but brésilien Dida repère sa cible, effectue un long dégagement et, comme prévu, Ronaldhino s’empare du ballon. Dans une prestation qui tient à la fois de l’art, de la magie et de la perfection du geste sportif, l’athlète se lance dans un ballet de dribbles qui étourdit la défensive adverse. Du coin de l’œil, il aperçoit Ronaldo, démarqué, qui fonce au but.

En une fraction de seconde, son cerveau compile les données: la vitesse de son coéquipier, la distance qui les sépare, la trajectoire et la tension qu’il doit donner à sa passe, le point d’impact, et tout ceci pendant qu’il est lui-même en pleine course. Contact! Le ballon quitte son pied et s’élève en arc de cercle juste au-dessus d’un défenseur. Ronaldo bondit et, de la tête, redirige la passe parfaite dans la lucarne. But Brésil!

Considérant la complexité des équations qui décrivent une telle séquence de jeu, la puissance de calcul nécessaire pour les résoudre instantanément et l’agilité biomécanique requise pour exécuter chacun de ces gestes, on ne peut s’empêcher de penser que seule la machine humaine peut accomplir pareil prodige. Pourtant, dans des universités aux quatre coins du monde, notamment à l’Université Laval, des étudiants et des professeurs se sont lancés dans une entreprise connue sous le nom de RoboCup, dont le but est de concevoir et de fabriquer d’ici 2050 une équipe de robots capable de vaincre les champions en titre de la Coupe du monde de soccer.

Sottise! clameront non seulement les sportifs, mais aussi toutes les personnes déçues qui ont grandi en croyant dur comme fer que, dans un avenir prochain, les robots allaient nous dispenser des tâches ennuyeuses et répétitives de la vie. Les robots semblent nous avoir fait faux bond pour ce grand rendez-vous.

À qui la faute? À la légèreté de la science-fiction? À la prétention de la science? À la complicité qu’entretiennent ces deux créatures qui se nourrissent l’une de l’autre?

Un mythe millénaire

Il est certain que beaucoup d’œuvres de science-fiction –qu’on pense au cycle des robots d’Isaac Asimov ou aux films La Guerre des étoiles, L’homme bicentenaire et Intelligence artificielle– ont cultivé l’idée que les humains étaient appelés à vivre avec des robots humanoïdes amis ou ennemis, commente Richard St-Gelais, professeur au Département des littératures. Mais pour ce spécialiste de paralittérature, la science-fiction n’a fait là que répercuter le mythe millénaire du golem.

Décrit pour la première fois dans le livre des Psaumes, le golem est une créature d’apparence humaine, façonnée dans l’argile, qui prend vie lorsque son créateur inscrit un verset biblique sur son front. Au départ petit et servile, il croît rapidement et peut se retourner contre son créateur. «Aujourd’hui, la technique a remplacé la mystique, mais une chose demeure: nous sommes à la fois fascinés par l’idée de créer un être à notre image à partir de matière inanimée et effrayés par la possibilité qu’il utilise ses pouvoirs contre nous.»

Les ancêtres des robots humanoïdes sont apparus en Europe au XVIIIe siècle alors que des horlogers-mécaniciens de génie créaient des automates dotés de mécanismes complexes leur permettant de jouer d’un instrument de musique. Il s’agissait essentiellement d’objets de curiosité qui servaient à divertir», précise Clément Gosselin, professeur au Département de génie mécanique et directeur du Laboratoire de robotique.

Au milieu du XXe siècle, les premiers robots industriels font leur apparition et ils n’ont rien d’humain. «Ce sont des machines-outils contrôlées à l’aide de relais électromécaniques, explique-t-il. Les ingénieurs ont réussi des choses étonnantes avec ce système, considérant les contraintes de l’époque.»

De là sont nés la plupart des robots qui partagent notre quotidien. En effet, malgré les apparences, nous sommes entourés de robots. Pas ceux de type humanoïde comme Asimo de Honda et ses semblables, qui servent essentiellement d’agents de relations publiques pour leur manufacturier, mais des robots qui font honneur à l’étymologie du terme: des travailleurs esclaves (de robotnik, travailleur en polonais, et robota, travail d’esclave en tchèque).

Nos maisons sont remplies de machines automatiques qui accomplissent des tâches en exécutant une séquence prédéterminée d’actions: du modeste grille-pain au robot nettoyeur de piscine, en passant par la machine à laver, la sécheuse, le lave-vaisselle, le robot culinaire et l’aspirateur-robot. «Ce n’est évidemment pas sous ces traits que la science-fiction présentait les robots de l’avenir, mais la science-fiction n’est pas une science prédictive», souligne Richard St-Gelais.
 
Les robots ont aussi pris leur place sur le marché du travail. Le premier robot industriel a entrepris sa carrière sur une chaîne de montage de General Motors en 1961, mais il a fallu attendre la mise au point du microprocesseur, dans les années 1970, et le développement de la microinformatique, dans les années 1980, pour assister à un véritable robot boom. «Ces innovations ont levé la principale limitation des robots, estime Clément Gosselin. C’est comme si on leur avait greffé un cerveau.»

Esclaves serviles ou ennemis potentiels?

Aujourd’hui, il existe plus de 900 000 robots industriels à travers le monde et leur taux de croissance annuel approche 10%. Dans l’industrie automobile, un travailleur sur dix est un robot. Comme leur coût de production diminue et que le coût de la main-d’œuvre augmente, la tendance à la robotisation n’est pas près de s’essouffler dans les pays industrialisés.

Les robots sont-ils en voie de retourner leurs pouvoirs contre les travailleurs en les jetant à la rue? «C’est la grande question», répond Sophie D’Amours, professeure de génie industriel au Département de génie mécanique. En effet, l’industrie de la robotique est un secteur en développement qui crée de l’emploi, mais sa finalité est de remplacer des travailleurs. «Les pays développés n’ont pas vraiment le choix, estime-t-elle toutefois. Pour faire face à la concurrence des pays où les salaires sont très bas, ils doivent trouver moyen de réduire la part de la main-d’œuvre dans le coût de fabrication de leurs produits. Les robots sont l’une des planches de salut qui s’offrent à eux pour assurer le maintien de leur développement économique.»

Cependant, il ne suffit pas de remplacer des travailleurs par des robots pour trouver le chemin de la prospérité, prévient-elle. «Les robots doivent servir à fabriquer des produits à haut savoir ajouté que des humains auraient du mal à faire avec efficacité.»

Les robots ne menacent pas uniquement les emplois des travailleurs: ils menacent aussi leur sécurité physique. En raison même des tâches qu’on leur assigne et de la productivité qu’on attend d’eux, les robots sont dotés de puissants moteurs qui leur confèrent une grande force et une accélération de mouvements élevée, explique Clément Gosselin. «S’ils se dérèglent, certains types de robots peuvent blesser gravement et même tuer un être humain. C’est pourquoi il y a présentement ségrégation physique entre les travailleurs et les robots dans les usines.»

L’absence de collaboration entre les deux groupes a cependant une incidence sur la productivité des entreprises. «Pour que des robots puissent assister des humains dans un même environnement de travail, il faut qu’ils soient puissants mais inoffensifs. C’est un défi mécanique qui n’est pas impossible à relever, mais qui exige des compromis technologiques. Il faut repenser les robots industriels en profondeur.» Le chercheur entreprend d’ailleurs un projet de cinq ans avec General Motors afin d’explorer des avenues favorisant un travail concerté entre humains et robots.

Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que la science ne livre les robots qu’elle nous a implicitement promis. Tous les systèmes –mécanique, intelligence artificielle, intégration des composantes, capacité de réagir à des situations imprévues– restent à améliorer, estime Clément Gosselin. La vitesse des progrès permettra-t-elle à une équipe de robots de vaincre les meilleurs joueurs de soccer au monde en 2050? «À l’heure actuelle, je ne parierais pas pour l’équipe de robots, admet-il. Mais si on mesure les progrès accomplis par la robotique depuis 40 ans et si on considère qu’il reste autant de temps devant nous, je ne parierais pas contre les robots non plus.»

***

DES PIEDS ET DES MAINS… ROBOTISÉS


    Le moindre obstacle constitue une barrière infranchissable pour la plupart des robots sur roues. C’est ce qui a poussé l’étudiant-chercheur Mathieu Goulet et le professeur Clément Gosselin à mettre au point un robot marcheur capable de se déplacer en terrain accidenté, encombré ou dangereux. Pour concevoir cette créature tout-terrain, les chercheurs ont procédé par biomimétisme, en modélisant puis en simplifiant le système locomoteur de la fourmi.
 
Le résultat est un petit robot à six pattes, Hexapode, qui parvient à se mouvoir et à assurer sa stabilité par l’action coordonnée de ses 18 moteurs. Il se distingue des autres robots marcheurs par l’éventail des mouvements programmables qu’il peut exécuter et par sa stabilité.

Non seulement ce robot est-il petit, agile et fort comme la fourmi dont il s’inspire, mais l’analogie pourrait être poussée encore plus loin par la création de castes de robots. «On pourrait avoir des robots agiles qui feraient office d’éclaireurs et d’autres plus forts pour transporter les instruments ou rapporter des échantillons», avancent les chercheurs. Évidemment, on est encore loin de cette société de robots.

«Nous avons franchi l’étape de la marche et le reste est encore à faire, reconnaît Clément Gosselin. Si Hexapode était un humain, ce serait un enfant de deux ans. Mais un enfant avec beaucoup de potentiel.»

La poigne de SARAH

Pour accomplir une mission complexe, un robot doit non seulement se déplacer, mais il doit pouvoir manipuler des outils ou des objets. C’est pour cette raison que les chercheurs du Laboratoire de robotique consacrent une partie de leurs travaux à la préhension chez les robots.

Leur plus spectaculaire réalisation, SARAH (Self-Adaptive Robotics Auxiliary Hand), prêtera main-forte aux opérations de démantèlement d’installations nucléaires en Grande-Bretagne. La United Kingdom Atomic Energy Authority fera appel à ce préhenseur développé au Laboratoire pour accélérer la manutention de déchets entreposés dans un centre de recherche sur l’énergie nucléaire fermé en 1990. Le nettoyage de ce site se fait par télé­opération pour éviter les contacts directs des humains avec les déchets radioactifs, et la méthode employée jusqu’à présent imposait de fréquents changements de préhenseurs.

À l’aide de ses trois doigts articulés, SARAH peut saisir et soulever des objets lourds et rigides comme une brique ou un madrier, des petits objets plus fragiles comme une bague ou une balle de tennis ou encore des objets mous ou de forme irrégulière comme une éponge ou un gant de baseball.

Cette main baladeuse pourrait aussi prendre le chemin de l’espace. En effet, l’Université a accordé une licence à MDA (MacDonald, Dettwiler & Associates), une entreprise spécialisée en robotique spatiale qui a notamment mis au point le bras canadien dont sont équipées les navettes spatiales américaines.

 Présentement, le bras canadien est doté d’un préhenseur formé de deux mâchoires rudimentaires. «Notre main lui permettrait d’accomplir des tâches qui lui sont impossibles pour l’instant», soutient Clément Gosselin. MDA caresse aussi un autre projet qui mettrait SARAH à contribution: la réparation de satellites défectueux en orbite autour de la Terre.

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À pleines pages http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-pleines-pages-169/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid Trudeau
Max Nemni, professeur retraité de la Faculté des sciences sociales, et Monique Nemni
Éditions de l’Homme – 444 pages

Sous-titré Fils du Québec, père du Canada, ce premier tome de la biographie de Pierre Elliott Trudeau couvre les jeunes…

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Trudeau
Max Nemni, professeur retraité de la Faculté des sciences sociales, et Monique Nemni
Éditions de l’Homme – 444 pages

Sous-titré Fils du Québec, père du Canada, ce premier tome de la biographie de Pierre Elliott Trudeau couvre les jeunes années (1919-1944) du futur premier ministre canadien. Les auteurs se concentrent sur la vie intellectuelle de l’homme: ses influences, ses combats et ses positions de jeunesse.


L’âme de la terre – Parcours d’un géographe
Louis-Edmond Hamelin (Sc. sociales 1948; Linguistique 1989), professeur retraité de la Faculté des sciences sociales
Éditions MultiMondes – 246 page

Passionné du Grand Nord, inventeur de mots et de concepts, le géographe fait toujours entendre sa voix,
à 83 ans. Dans cet ouvrage, il décrit son parcours de vie et partage ses réflexions sur le Québec, les autochtones, la géographie et bien plus.


Trompeuses, comme toujours

Jean-Paul Beaumier (Linguistique 1977)
Éditions L’instant même – 126 pages

Ce livre rassemble 17 nouvelles, courtes et troublantes, qui offrent autant de gros plans sur l’être l’humain. Sans complaisance pour ses travers, mais sans désespoir. La difficulté de communiquer habite le recueil.


D’ambre et de fleurs
Dominic Deschênes (Français 1999 et 2003) et Marie Sunahara
Éditions du sablier – 72 pages

Les deux poètes présentent un renga, une chaîne de courts poèmes où «chaque maillon répond au précédent et annonce le prochain».  Tout en délicatesse. Bien que composés en français, certains poèmes sont aussi reproduits en caractères japonais.


Biologie de l’allaitement
Micheline Beaudry, professeure au Département des sciences des aliments et de nutrition, Sylvie Chiasson (Comm. publique 2003) et Julie Lauzière (Diététique 2002)
Presses de l’Université du Québec –  571 pages

S’appuyant sur un grand nombre d’études, les auteures exposent les avantages de l’allaitement dans tous ses détails et expliquent les divers processus biologiques en cause ainsi que les impacts sur le développement de l’enfant.


Maigrir un jour à la fois
Caroline Gosselin (Physiologie-endocrinologie 1998)
Éditions Flammarion Québec – 573 pages

Voici une façon originale de soutenir celles qui veulent perdre du poids: une page pour chaque jour de l’année, où l’auteure partage une réflexion sur son mode de vie et propose une action douce, plutôt que d’offrir une diète stricte.


Enseignants dans la violence
Denis Jeffrey (Philosophie 1980 et 1982 ; Religion 1990), professeur à la Faculté de théologie, et Fu Sun, professionnel de recherche à la Faculté de l’éducation
Les Presses de l’Université Laval – 248 pages

Cet ouvrage présente les résultats d’une étude québécoise sur la violence vécue par les jeunes qui enseignent aux adolescents. Les auteurs évoquent aussi la situation ailleurs dans le monde et suggèrent des pistes d’action pour mieux soutenir ces enseignants et prévenir la violence.


Qui sont ces couples heureux?
Yvon Dallaire (Psychologie 1971 et 1976; École normale 1973)
Les Éditions Option santé – 288 pages

Le psychologue fait le tour de ce qui caractérise les couples ayant réussi à, comme le dit le sous-titre du livre, surmonter les crises et les conflits du couple et commente différents aspects de la relation amoureuse: recherche de fusion, fidélité, violence…

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Marie Gosselin: une carrière rouge tomate http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/marie-gosselin-une-carriere-rouge-tomate-154/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid     Marie Gosselin (Agroéconomie 1989) voit la vie en rouge… tomate. Des tomates, elle en cuisine, elle en mange et, comme employée et actionnaire de l’entreprise Les Serres du Saint-Laurent, elle en produit et, surtout, elle en vend. Depuis …

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    Marie Gosselin (Agroéconomie 1989) voit la vie en rouge… tomate. Des tomates, elle en cuisine, elle en mange et, comme employée et actionnaire de l’entreprise Les Serres du Saint-Laurent, elle en produit et, surtout, elle en vend. Depuis longtemps! À peine sortie de l’Université Laval, à 23 ans, elle entre sur le marché du travail comme directrice des ventes et du marketing pour Les Serres du Saint-Laurent.

Son premier mandat: réaliser une étude auprès des consommateurs pour connaître leurs habitudes d’achat au rayon des tomates. À la lumière des conclusions qu’elle en tire, la nouvelle employée conseille aux actionnaires de l’entreprise de miser sur des produits haut de gamme. «Les gens sont prêts à payer plus pour avoir de belles tomates rouges, juteuses et savoureuses à l’année longue», plaide alors Mme Gosselin.

Sur ses recommandations, la compagnie crée donc la marque Savoura, qui se présente aujourd’hui en plusieurs produits : la tomate traditionnelle Beef, les tomates en grappes, les tomates cerises, les tomates italiennes ainsi que les solutions-repas Bruschetta et Pastalita, pour concocter une sauce à pâtes. Hiver comme été, quelque 900 000 de ces tomates sont écoulées chaque semaine, soit l’équivalent de 18 camions-remorques, principalement sur le marché québécois. Avec six serres (situées à Portneuf, Ham-Nord dans les Bois-Francs, Sainte-Marthe et Saint-Janvier-de-Mirabel, dans la région de Montréal, ainsi que deux à Danville en Estrie), l’entreprise constitue actuellement le plus important producteur de tomates de serre du Québec.

Si la marque Savoura tire son origine de l’étude de Marie Gosselin, sa renommée doit beaucoup à la campagne publicitaire Le goût prend le dessus, menée en 1996. C’est également Mme Gosselin qui est derrière cette publicité où l’on voyait une tranche de pain prise en sandwich par une tomate. Grâce à cette campagne, la marque Savoura est maintenant synonyme de… tomate. Même que la compagnie perd souvent son nom au profit de Savoura.

Par ailleurs, depuis cinq ans, la directrice des ventes et du marketing chapeaute aussi les opérations et la production de la serre de Portneuf ainsi que de deux divisions à Montréal, où elle règle les problèmes de main-d’œuvre, les stratégies d’horaire, le calendrier de culture… Toujours plus de responsabilités pour cette femme de 41 ans.

«Marie a bien compris que le succès venait avec une bonne compréhension du comportement des clients et de leur fidélité à Savoura, soutient Jean-Claude Dufour, professeur au Département d’économie agroalimentaire et sciences de la consommation de l’Université Laval. Elle est parvenue à relever les défis d’une compagnie en émergence grâce à ses efforts soutenus, à son excellente formation académique et à une vision marketing sans faille.» Elle-même reconnaît que ses études l’ont bien préparée au monde du travail: «Les concepts que j’ai intégrés à l’université me servent encore aujourd’hui.»
 
Le défi d’une vie


Non, Marie Gosselin n’est pas tombée dans les tomates lorsqu’elle était petite. Mais elle a toujours baigné dans une atmosphère de marketing et de commercialisation. Son père, Fernand Gosselin, était producteur et commerçant de pomme de terre. Question de s’occuper pendant la période creuse de cette production, il cultivait aussi des fraises à Pont-Rouge.

«Depuis que je suis petite, raconte Marie Gosselin, je travaille avec mon père, l’été. Au début, je l’aidais dans l’administration de son commerce de patate, mais à partir de 14 ans, je m’occupais surtout de la vente des fraises avec mon frère et ma sœur. Je choisissais les meilleurs points de vente, je montais les plus beaux étalages possible et j’invitais les gens à goûter nos produits pour les attirer à notre présentoir.»

Déjà, la jeune fille fait preuve d’un certain talent pour le marketing et la mise en marché… Très vite, elle sait ce qu’elle veut faire dans la vie : reprendre l’entreprise familiale. Mais son rêve s’évanouit lorsque, devant une occasion d’affaires incontournable, son père vend sa production et son commerce. «J’ai été très déçue, avoue Mme Gosselin, mais je me suis dit que je trouverais bien autre chose.»

C’est à ce moment qu’elle entreprend ses études de baccalauréat en agroéconomie où elle puisera des connaissances théoriques et pratiques sur la transformation, le commerce et la consommation des produits agricoles. Elle prend d’ailleurs tous les cours de marketing et de commercialisation qu’elle peut.

Jean-Claude Dufour ne tarit pas d’éloges à l’égard de son ancienne étudiante. «Dès ses débuts, elle était très axée sur le marketing, se souvient-il. Elle voulait relever le défi de l’entrepreneuriat. C’était une étudiante assidue à ses cours, et je ne l’ai jamais vue compter ses heures de travail! Mais elle savait décrocher de ses études et s’amuser: plusieurs vendredis matins paraissaient d’ailleurs difficiles pour sa concentration.»

À l’époque où l’étudiante termine ses études, son père décide d’investir dans les tomates. Il s’associe alors aux familles Jacques Gosselin –aucun lien de parenté– et Raymond-Marie Gauvin pour démarrer Les Serres du Saint-Laurent, avec un premier complexe à Portneuf. Comme il faut quelqu’un pour s’occuper de la mise en marché des produits, de la publicité et du développement d’une marque, Marie Gosselin n’hésite pas un instant. Malgré la réticence de son père, elle fait application pour le poste.

Mais pas d’exceptions pour la fille d’un des actionnaires: de même qu’à tous les autres candidats, le directeur général de l’entreprise, Jacques Gosselin (Sciences 1971), lui fait passer une entrevue formelle. «J’ai été impressionné par sa détermination et ses idées, témoigne-t-il. C’est vrai qu’elle n’avait aucune expérience, puisqu’elle sortait tout juste de l’université. Mais, d’un autre côté, elle n’avait aucun mauvais pli non plus!» Misant sur la jeunesse, la passion et les connaissances fraîchement acquises, le directeur général engage donc la jeune femme. Une décision qu’il n’a jamais regrettée.

Rencontre au sommet

C’est aussi à une entreprise familiale que Marie Gosselin doit en quelque sorte sa rencontre avec Marc Boutin, celui qui est devenu son conjoint voilà 13 ans. «Ma famille était propriétaire du centre de ski La Crapaudière, relate-t-elle. J’y allais toutes les fins de semaines, autant pour faire du ski que pour aider à faire rouler les affaires.» Un jour, Marc se retrouve assis sur le même télésiège qu’elle. « Il m’a demandé ce que je faisais, et j’ai répondu: je vends des tomates. J’ai tout de suite regretté ma réponse, me disant que je ne le reverrais certainement plus.» Mais le jeune homme est revenu faire du ski chaque fois qu’il le pouvait. Quelques années plus tard, en plein milieu de l’aventure Savoura, le couple mettra au monde Laura, suivi par Sébastien.

La conciliation travail-famille n’est pas facile –seulement deux mois de congé de maternité pour chacun des enfants–, mais Mme Gosselin est passée maître dans la gestion du temps. Elle trouve même quelques heures pour s’engager bénévolement, entre autres à titre de vice-présidente du syndicat des producteurs en serre du Québec, un organisme qui représente les intérêts des producteurs et qui s’implique dans des dossiers comme la salubrité des aliments ou l’énergie en serre. Elle est également administratrice pour Moisson Québec et directrice de l’Association québécoise de la distribution de fruits et légumes, dont la mission est de promouvoir la consommation de ces denrées. Enfin, depuis 2002, année du retrait de son père des Serres du Saint-Laurent, la directrice des ventes et du marketing est aussi actionnaire de la compagnie avec son frère et sa sœur.

«Depuis que je suis actionnaire, avoue-t-elle, le travail a pris une dimension personnelle. Ce qui touche la compagnie me touche directement aussi. Et puis, j’aime le défi de prendre des décisions à huit personnes. Comme nous avons tous la même vision, c’est très agréable de travailler ensemble.» Avec le directeur général, Mme Gosselin est la seule actionnaire à travailler dans la compagnie.

Lui reste-t-il du temps pour les loisirs? «Je suis une lève-tôt, répond-elle. Tous les matins vers 5h30, je prends une marche pour maintenir la forme. Et je trouve toujours du temps pour aller skier en famille.» Ces moments bénis passés en famille, pour rien au monde elle ne les sacrifiera.

Même si elle devient directrice générale de l’entreprise? «Marie se prépare à prendre la relève, confirme en effet Jacques Gosselin. Son engagement, sa passion et ses accomplissements font d’elle la meilleure candidate pour occuper mon poste, quand je partirai à la retraite.» Il faut dire que Marie Gosselin fait l’unanimité dans le milieu. En 2005, le Salon de l’agriculture, qui regroupe tout le milieu agricole, lui a d’ailleurs décerné le titre de Personnalité marketing alimentaire.

«C’est une femme exceptionnelle, dont on n’a pas fini d’entendre parler», lance son ancien professeur, Jean-Claude Dufour.

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Le théâtre hors Québec http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/le-theâtre-hors-quebec-170/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid MEXIQUE: ENTRE ARTISTES

    Au Mexique, pays d’origine de Magdalena Ochoa-Reyes (Théâtre 2000), le théâtre étudiant gagne en popularité. Il se joue dans les écoles secondaires, les universités et même dans les écoles polytechniques. Le phénomène n’est toutefois…

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MEXIQUE: ENTRE ARTISTES

    Au Mexique, pays d’origine de Magdalena Ochoa-Reyes (Théâtre 2000), le théâtre étudiant gagne en popularité. Il se joue dans les écoles secondaires, les universités et même dans les écoles polytechniques. Le phénomène n’est toutefois pas répandu dans tout le pays, se limitant plutôt à Mexico et à quelques autres grandes cités. «Le théâtre étudiant est le générateur des futurs artistes de la scène», affirme Magdalena Ochoa-Reyes.

La scène du théâtre universitaire est la plus active, présentant un éventail de styles et d’époques, depuis les classiques grecs et latins jusqu’aux jeunes auteurs mexicains.

Quant à la scène professionnelle, elle présente du théâtre commercial et du théâtre alternatif. «Même si les salles offrent des pièces pour tous les goûts, du lundi au dimanche, le public n’est pas nombreux, déplore Mme Ochoa-Reyes. L’État se soucie peu des activités culturelles qui ne sont pas rentables, comme c’est le cas du théâtre. À chaque changement de gouvernement, le budget alloué est diminué.»
 
La télévision, constate-t-elle, a largement supplanté le théâtre. «La lecture n’est pas prioritaire dans la vie des écoliers. Les librairies ne sont pas nombreuses et les bibliothèques font parfois figure de vitrines politiques. Alors, on se demande qui peut s’intéresser au théâtre. Il n’est d’ailleurs pas surprenant de voir qu’une bonne partie du public qui en consomme est composée de ceux qui en font!»

Magdalena Ochoa-Reyes parle en connaissance de cause. Après ses études à l’Université Laval, elle a été auteure, comédienne et metteure en scène au Mexique, de même que professeure de théâtre dans une université privée. Rentrée au Canada il y a trois ans, elle n’a pas abandonné sa passion. Elle anime aujourd’hui des ateliers contre la violence dans les écoles francophones de la région de Vancouver. Par le biais du théâtre-forum, une forme de théâtre participatif, elle tente de démontrer aux élèves que les problèmes peuvent se résoudre grâce à une réflexion collective et pacifique.


LES MUSICALS ONT LA COTE EN AUSTRALIE


    Installée depuis 2002 à Melbourne, en Australie, Hélène Lachance (Littérature 2001) constate que le théâtre étudiant occupe une très grande place dans son pays d’adoption, de l’école primaire jusqu’à l’université. «Tous mes amis australiens ont fait partie d’au moins une production. Ils en gardent d’ailleurs d’excellents souvenirs.»
 
Selon cette rédactrice pour le gouvernement australien, la scène théâtrale professionnelle est, elle aussi, très vigoureuse. On y présente beaucoup de classiques –Shakespeare a évidemment la cote– et chaque programmation annuelle réserve une place à des pièces contemporaines. On a même présenté une pièce québécoise à l’automne 2005: Cheech, de François Létourneau (Sc. politique 1996).

Quant aux pièces d’auteurs australiens, elles traitent souvent de la question aborigène. «La culpabilité face à leur quasi-extermination lors de la colonisation, les problèmes de drogues et d’alcool, la violence et le racisme sont des thèmes récurrents», remarque cette présidente du Club des diplômés en Australie.

Mais ce qui a le plus frappé Hélène Lachance, là-bas, c’est l’omniprésence des comédies musicales, qui sont considérées comme une forme d’expression artistique tout aussi importante que le théâtre traditionnel. «Les Australiens sont de grand fans de musicals. Cela fait vraiment partie de leur culture. L’héritage anglais de l’Australie se traduit dans le choix des comédies présentées, mais les productions américaines comme les West Side Story, Jesus Christ Superstar, The Phantom of the Opera sont aussi très populaires.»


DU THÉÂTRE À LA PSYCHOMOTRICITÉ

    Dans le pays de Mélanie Merçay (Théâtre 2001), la Suisse, il s’avère parfois difficile de drainer le public vers les salles de théâtre. «Les gens sont plus facilement happés par le cinéma ou la télévision, dit celle qui a été comédienne professionnelle pendant huit ans. Les subventions réservées à la culture diminuent dangereusement. Il y a tout de même des petites régions, dont le Jura d’où je viens, où le théâtre est très vivant et où la population et les institutions soutiennent les productions professionnelles. De jeunes compagnies commencent d’ailleurs à faire de plus en plus parler d’elles, notamment en Suisse romande. C’est encourageant!»

C’est grâce au théâtre que Mélanie Merçay a trouvé sa nouvelle voie: la psychomotricité, une discipline thérapeutique qui utilise les facultés mentales et physiques de la personne, afin de l’aider à s’adapter ou se réadapter à son environnement. «Pour moi, cette formation s’inscrit dans une suite logique, car le théâtre et la psychomotricité travaillent avec la même matière première: l’être humain et ses rapports aux autres et à l’environnement; seul le but diffère», explique-t-elle. Cette profession récente est encore en développement. «Il est tout à fait possible d’imaginer de nouveaux champs d’application, en lien avec le théâtre, par exemple. Je compte d’ailleurs développer des projets dans ce sens à l’avenir.»

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Lisez l’article sur le théâtre étudiant à l’Université Laval.

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VISAF pour l’avenir http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/visaf-pour-lavenir-155/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid     Ils sont Africains, ils se rendent chaque jour dans une université de leur pays pour y suivre des cours, mais leurs professeurs sont à des milliers de kilomètres de là. Inscrits en bonne et due forme à l’Université Laval,…

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Le projet Virtuel au service de l’Afrique francophone (VISAF) vise à former des spécialistes en informatique qui viendront appuyer le développement des économies locales. Piloté par l’Association des universités et collèges du Canada, en partenariat avec l’Université virtuelle africaine et l’Université Laval, il est financé par l’Agence canadienne de développement international.

Par l’intermédiaire du professeur Pierre Marchand, le Département d’informatique et de génie logiciel a reçu le mandat d’adapter le contenu de ses cours de baccalauréat en informatique de façon à les donner à distance en mode simultané. La formation est offerte depuis 2004.

«À partir de son poste de travail et grâce à un lien Internet satellitaire, l’enseignant diffuse sa matière sous forme de document Power Point, et ses commentaires sont entendus en direct par les étudiants rassemblés dans des salles de cours de dix universités africaines, explique le directeur des opérations du projet VISAF, Pierre Comeau. Les étudiants peuvent poser des questions à leur professeur, de vive voix ou par courriel. Les cours sont enregistrés et peuvent être consultés après coup.»

Après l’Afrique, le monde

«Les critères d’admission sont les mêmes que pour les étudiants étrangers qui fréquentent le campus de Québec», souligne M. Comeau. Les conditions d’études sont loin d’être idéales, convient-il toutefois: équipement informatique minimal, pannes électriques à répétition, problèmes de connexion Internet, etc. «Les étudiants réussissent quand même, et leurs connaissances sont comparables à celles que nos étudiants acquièrent ici.» Dans quelques années, le Département cédera le programme VISAF à l’Université virtuelle africaine, qui assurera la suite des choses.

Le Département d’informatique et de génie logiciel tire un bon parti de l’expérience: il offre depuis cet automne un programme régulier de baccalauréat en informatique entièrement réalisable à distance, au pays ou à l’étranger. La majorité des cours sont donnés en direct.

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Ce que vous en pensez http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ce-que-vous-en-pensez-171/ Thu, 14 Sep 2006 05:00:00 +0000 http://testguid QUEL POUVOIR POUR LES PETITS INVESTISSEURS?
Robert Morency (Sciences 1992)

Votre article est bien intéressant, et plein de bon sens, mais comment contrôler ça quand on ne détient que des fonds communs de placement? Le gestionnaire change continuellement…

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QUEL POUVOIR POUR LES PETITS INVESTISSEURS?
Robert Morency (Sciences 1992)

Votre article est bien intéressant, et plein de bon sens, mais comment contrôler ça quand on ne détient que des fonds communs de placement? Le gestionnaire change continuellement les placements sans nous demander notre avis. J’ai déjà demandé à un tel gestionnaire, qui m’a fait investir dans des fonds dits éthiques. Mais lorsque je me suis arrêté pour regarder la liste des entreprises du moment, il y avait Esso et Wal-Mart…
Ce serait un job à temps plein de vérifier attentivement où va mon argent. Et même si je le faisais, je ne suis qu’un petit actionnaire; les gros sont ceux qui contrôlent et parlent directement aux dirigeants d’entreprises pour s’assurer que le profit passe avant tout, et à n’importe quel prix.

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UNE RECONNAISSANCE POUR LES TREIZE
Gaston L’Heureux, Union des artistes

J’ai parcouru avec grand plaisir votre dernier numéro de Contact. J’ai été particulièrement intéressé par l’article consacré au théâtre étudiant.

À bien y penser, Rémi Girard et Raymond Bouchard mériteraient largement un doctorat honorifique de l’Université Laval. Leur prestige et leur talent démontrent la qualité de l’enseignement qu’ils ont reçu de la troupe Les Treize. Ce serait un heureux précédent qu’ils puissent être honorés par leur alma mater.

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LE THÉÂTRE À L’UNIVERSITÉ AVANT LES TREIZE
Fernand Leclerc (Génie civil 1953)

Étant de la fondation de la troupe des Treize, je peux vous assurer que la troupe est née de l’influence de Denise Demers sur Jacques Duchesne et sur des amis(es) comme Monique Joly. Il y avait alors, tous les samedis soirs, un spectacle théatral monté par les étudiants, pour les étudiants, de toutes les facultés à tour de rôle, au pavillon Vachon, boulevard de l’Entente. Denise avait attrapé le virus du théâtre, comme moi, comme Roger Lebel, Louis Fortin, Louis Chassé, Annette Leclerc, Pierrette Fortin… à l’Académie de Québec dans les années 1946-1947 avec René Arthur (le père d’André Arthur, disons… le député).

 

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