Archives des Où s'en va l'information? - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Wed, 13 Nov 2019 20:14:40 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Information sous influence http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/information-sous-influence/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/information-sous-influence/#comments Wed, 24 Apr 2019 19:28:39 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30007283 Vous vous connectez à votre compte Facebook. Vous constatez que votre fil d’actualité est envahi d’idées de recettes et de publications aux titres accrocheurs et sensationnels portant sur la vie politique. Votre copine, elle, voit défiler sur le sien des …

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Vous vous connectez à votre compte Facebook. Vous constatez que votre fil d’actualité est envahi d’idées de recettes et de publications aux titres accrocheurs et sensationnels portant sur la vie politique. Votre copine, elle, voit défiler sur le sien des nouvelles économiques, tandis que votre collègue peut y lire des blogues sur le sport. Même phénomène avec le fil Twitter. Pour vous, il affiche des tweets à saveur politique, alors que vos amis, qui suivent pourtant les mêmes personnes que vous, reçoivent des tweets sur d’autres sujets. Coïncidences?

Évidemment non. Les Facebook, Twitter et autres plateformes du genre utilisent des algorithmes. Cet outil technologique de plus en plus performant, constitué d’une suite d’opérations ou d’instructions mathématiques et logiques, exploite vos traces de navigation pour sélectionner et vous envoyer des nouvelles et des publications en lien avec vos intérêts et votre comportement en ligne.

En fait, les algorithmes exploitent un processus humain tout à fait normal: celui de filtrer les données, puis de retenir les informations qui nous intéressent et les opinions qui nous rejoignent. À l’instar d’un lecteur de journal qui décide de ne lire que les actualités économiques et de passer par-dessus les pages traitant de politique, les algorithmes trient automatiquement l’information en se basant sur nos réactions par rapport au contenu affiché: nos clics, nos «j’aime», nos partages et même le temps passé à lire ou à regarder un produit.

Richard Khoury

«Et comme ces plateformes veulent maximiser leurs revenus publicitaires, elles vont privilégier des nouvelles sensationnelles pour inciter les utilisateurs à cliquer sur le contenu proposé et à augmenter le temps passé sur leur site», précise Richard Khoury1, ingénieur et professeur au Département d’informatique et de génie logiciel.

1 Richard Khoury est également chercheur associé au Centre de recherche en données massives de l’Université, au Centre for pattern analysis and machine intelligence de l’Université de Waterloo et au Centre for education and research on aging and health de l’University Lakehead.

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6 questions pour évaluer la fiabilité d’un site Internet http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/6-questions-pour-evaluer-la-fiabilite-dun-site-internet/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/6-questions-pour-evaluer-la-fiabilite-dun-site-internet/#respond Wed, 24 Apr 2019 19:26:20 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30007294 Avez-vous entendu dire qu’il est possible de faire du popcorn à partir d’un cellulaire? Ou qu’il existe un animal en Autriche, le dahu, qui aurait des pattes plus courtes d’un côté que de l’autre pour mieux circuler en montagne? …

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Avez-vous entendu dire qu’il est possible de faire du popcorn à partir d’un cellulaire? Ou qu’il existe un animal en Autriche, le dahu1, qui aurait des pattes plus courtes d’un côté que de l’autre pour mieux circuler en montagne? Ces deux fictions mises en scène sur le Web ont aisément leurré plusieurs personnes de tous âges, révèle la professeure Martine Mottet2, du Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage.

Pour aider les internautes à mieux discerner les sites douteux et leurs renseignements erronés, voire fallacieux, cette spécialiste des compétences informationnelles a créé divers outils, dont des cours3 et des formations, destinés à plusieurs clientèles. Dans l’une de ces formations, «Faire une recherche, ça s’apprend», elle propose la méthode 3QPOC, soit 6 questions pour juger de la qualité de l’information sur un site Web.

1. Qui est l’auteur?
Selon Martine Mottet, la première chose à faire lorsqu’on recherche de l’information sur Internet est d’identifier l’auteur d’un site. S’agit-il d’un individu ou d’un organisme réputé? L’auteur est-il un expert sur le sujet? «Pour déterminer la compétence d’un individu, explique-t-elle, on peut tenter d’en savoir plus sur sa formati on, ses expériences passées, le poste qu’il occupe ou encore son affiliation avec un organisme réputé.»

Il est également assez facile de trouver sur le Web les titres des publications antérieures (imprimées ou numériques) d’un individu ou d’un organisme. Sont-elles liées au même sujet ou à un sujet connexe? Ont-elles été publiées par une maison d’édition reconnue ou peuvent-elles être consultées sur le site Web d’une organisation renommée? Plus les réponses à ces questions seront positives, plus il sera facile d’accorder sa confiance à l’auteur. «De plus, ajoute la professeure, la présence de coordonnées professionnelles publiques, comme un courriel, une adresse postale ou un numéro de téléphone, aide à confirmer la fiabilité d’un auteur.»

1 Bien que la légende du dahu soit répandue depuis longtemps, la supercherie a été réactualisée grâce à un pseudo-documentaire diffusé sur le Web.

2 Martine Mottet est également chercheuse au Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante et à la Communauté pour l’innovation et la recherche sur les technologies dans l’enseignement/apprentissage.

3 À l’Université Laval, elle donne notamment les cours EDC 4000 Réussir ses études universitaires à l’ère numérique: rechercher et présenter l’information et EDC 7011 Réussir ses études universitaires à l’ère numérique: rechercher et présenter l’information, qui s’adressent respectivement aux étudiants de premier cycle et à ceux des cycles supérieurs.

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Une démocratie fragilisée? http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/une-democratie-fragilisee/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/une-democratie-fragilisee/#comments Wed, 24 Apr 2019 18:12:02 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30007285 «C’est mon opinion!» Tous les jours, dans les médias et sur les réseaux sociaux, cette expression déclinée dans toutes les langues et avec tous les signes de ponctuation possibles sert à clore des discussions. Mais plus encore, elle reflète le …

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«C’est mon opinion!» Tous les jours, dans les médias et sur les réseaux sociaux, cette expression déclinée dans toutes les langues et avec tous les signes de ponctuation possibles sert à clore des discussions. Mais plus encore, elle reflète le changement profond qui s’est opéré chez les citoyens dans leur manière d’appréhender l’information et de nourrir leurs convictions.

En une décennie, on est passé du règne de grands médias d’information, autour desquels gravitaient quelques satellites plus alternatifs, à la multiplication des sources d’information, dont une bonne partie n’est pas toujours fiable, souvent fondée sur les expériences personnelles ou les émotions. Comment cette transformation des médias influence-t-elle la capacité des citoyens à prendre des décisions éclairées et donc la démocratie?

Tronc commun, bien commun

Nourrir les débats porteurs et les projets de société demande d’avoir accès à des informations justes et objectives. Longtemps, médias et journalistes ont pu tenir leur rôle de chien de garde à cet effet.

Florian Sauvageau

«Dans les années soixante, le présentateur du réseau américain CBS Walter Cronkite terminait toujours son bulletin de nouvelles par cette phrase, ‘‘That’s the way it is”, autrement dit voilà ce que vous devez savoir», illustre Florian Sauvageau, professeur émérite au Département d’information et de communication.

Ce pionnier de l’enseignement universitaire du journalisme au Québec se passionne pour la vie des grands groupes de presse et des réseaux de télévision depuis plusieurs décennies. «Au Québec, rappelle-t-il, les bulletins de nouvelles télévisés avec Bernard Derome et Pierre Bruneau ont longtemps constitué un tronc commun d’information, sur lequel s’appuyait l’opinion publique. Cela représentait un outil de la démocratie.» Le spécialiste constate, d’une part, que cette assise commune n’existe plus aujourd’hui. Par exemple, CBC/Radio-Canada ne compte plus de nos jours que 5% d’auditeurs parmi les Canadiens anglophones, alors que la société d’État a justement été créée pour soutenir une conscience nationale forte.

D’autre part, la crédibilité des journalistes ne cesse de diminuer au fil des sondages, tandis que de nombreux sites déconstruisent les informations produites dans les médias traditionnels. «Au Québec, l’État traite cette désaffection des grands médias traditionnels surtout d’un point de vue financier, en constatant une perte de leur influence économique, constate le chercheur. On oublie cependant de prendre en compte le succès phénoménal de certaines personnes qui véhiculent absolument n’importe quoi sur les réseaux sociaux.»

Difficile, donc, d’ancrer le débat démocratique à partir de sources communes d’information vérifiée et vérifiable, alors que la mode semble être aux fausses nouvelles, aux faits alternatifs et aux contre-vérités. Récemment, le professeur Sauvageau a d’ailleurs dirigé un ouvrage collectif sur le sujet, Les fausses nouvelles, nouveaux visages, nouveaux défis, publié aux Presses de l’Université Laval. Au nombre des auteurs, le journaliste Web de Radio-Canada Jeff Yates y souligne notamment l’énorme influence de certaines «vedettes» des réseaux sociaux. Un personnage très coloré comme Julie Rivard, dont les vidéos ont été vues des dizaines de milliers de fois, ne s’embarrasse pas de vérifier les faits. Elle présente plutôt ses opinions comme des vérités absolues.

En plus, ceux qui s’expriment de façon plus radicale ou qui tiennent des propos tonitruants ont tendance à rallier les autres. Ils contribuent ainsi à créer de véritables bulles informationnelles fermées au détriment d’une information généraliste qui servirait de base aux consensus axés sur la communauté et le bien commun.

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La mutation des médias http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/la-mutation-des-medias/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/la-mutation-des-medias/#comments Wed, 24 Apr 2019 16:05:16 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30007280 Si l’ère du numérique a rendu l’information plus que jamais accessible, elle l’a aussi fait rimer avec profusion. Cette circulation de tonnes de données de tout acabit bouscule les habitudes des consommateurs de médias ainsi que leurs artisans.

Professeure au …

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Si l’ère du numérique a rendu l’information plus que jamais accessible, elle l’a aussi fait rimer avec profusion. Cette circulation de tonnes de données de tout acabit bouscule les habitudes des consommateurs de médias ainsi que leurs artisans.

Professeure au Département d’information et de communication, Colette Brin1 articule ses travaux autour de ces enjeux. Elle jette un regard éclairé sur la transformation des médias, sur les manières nouvelles de s’informer et sur les défis qui accompagnent tous ces changements.

Colette Brin

Comment les Québécois s’informent-ils aujourd’hui?
Selon les données de 2016 du Centre d’études sur les médias, les médias traditionnels, longtemps le premier choix des Québécois pour s’informer, sont relégués au second rang. Maintenant la population choisit en premier lieu les médias numériques dans une proportion de 37%, alors que le pourcentage de ceux qui préfèrent la télévision a baissé à 30%. Le Reuters Institute for the Study of Journalism de l’Université d’Oxford précise toutefois que 86% des gens utilisent encore à cette fin les supports traditionnels en complément aux médias numériques. Évidemment, l’âge est un facteur déterminant quant au choix du support d’information.

Ainsi, 9 usagers sur 10 âgés de moins de 35 ans utilisent d’abord et avant tout leurs ordinateurs, leurs téléphones intelligents ou leurs tablettes pour s’informer. Les personnes plus âgées le font tout de même dans un ratio de 70%, ce qui est encore fort considérable.

Avec le numérique vient l’abondance des sources. Quels sont les effets de cette plus grande accessibilité dans la façon de s’informer?
Autrefois, trier l’ensemble des informations et vérifier leur crédibilité pour présenter les sujets les plus pertinents au public relevaient entièrement des journalistes. Mais aujourd’hui, devant la multitude des données qui peuvent être consultées sur autant de plateformes, ce travail de sélection dépasse leurs seules capacités. En conséquence, les citoyennes et les citoyens sont aussi appelés à juger de l’importance et de la véracité des informations auxquelles ils ont accès. Ce partage est l’un des changements les plus notables qu’a entraîné l’abondance des sources d’information.

Comment les citoyens s’y prennent-ils pour faire ce travail?
Mis devant la surabondance des informations, les gens réagissent en filtrant ou en bloquant certaines sources sur la base de leurs croyances, de leurs valeurs et de leurs convictions personnelles, ce qui introduit des a priori dans leurs explorations.

De plus, il faut distinguer deux types d’informations recherchées par les gens sur Internet. D’une part, l’information d’intérêt général, comme les manchettes et les nouvelles. D’autre part, l’information personnalisée, celle qui nous touche directement, les détails concernant un problème de santé, par exemple. Or, selon le type d’informations qu’ils recherchent, les gens se comportent différemment. Ils s’informeront de manière beaucoup plus superficielle sur des choses qui ne les concernent pas personnellement et, à l’inverse, ils mettront beaucoup plus d’efforts lorsque cela les préoccupe dans leur vie quotidienne.

1 Colette Brin est également directrice du Centre d’études sur les médias.

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