Archives des L'argent et nous - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Tue, 24 Apr 2018 14:29:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Acheter pour exister http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/acheter-pour-exister/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/acheter-pour-exister/#comments Wed, 22 Nov 2017 17:00:32 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30004974 «L’argent ne fait pas le bonheur», clame le dicton populaire. Mais il y contribue grandement. Du moins en apparence. Au point que, depuis plusieurs décennies, l’acte d’acheter définit à lui seul une bonne partie de notre société.

Aux premiers temps …

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«L’argent ne fait pas le bonheur», clame le dicton populaire. Mais il y contribue grandement. Du moins en apparence. Au point que, depuis plusieurs décennies, l’acte d’acheter définit à lui seul une bonne partie de notre société.

Aux premiers temps de la société de consommation, durant l’après-guerre, acheter visait surtout à remplir notre garde-manger ou nos armoires. Quant au reste, les ménages disposaient de peu de modèles de maisons, de voitures ou de vêtements pour combler leurs besoins. Les vélos servaient essentiellement à se déplacer, à l’exception de ceux conçus pour les professionnels, tandis qu’afficher sur des vêtements le nom de leur fabricant semblait aussi incongru qu’oublier d’en retirer l’étiquette. Tout cela se passait avant que l’acquisition d’un bien ne participe à la construction de notre image sociale. Comment en est-on venu à proclamer notre identité à partir des marques ou des objets?

Dans le regard des autres
Prenez le vélo. Vous souhaitez pratiquer cette activité? Aujourd’hui, vous avez le loisir d’acquérir un savant alliage de graphite et de plastiques, doté de deux roues et d’un pédalier pour le prix d’une voiture usagée. Et de dépenser une fortune pour vous équiper en vêtements fabriqués avec des tissus thermorégulateurs. Tout cela simplement pour le plaisir individuel de rouler vite sur votre bolide?

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Simon Langlois

Le sociologue aguerri Simon Langlois1 en doute. «Regardez les cyclistes amateurs ou ceux qui font de la course à pied. Ils disposent tous d’un matériel de haute performance, indispensable pour faire partie du groupe», note le professeur retraité du Département de sociologie. Pour ce spécialiste, qui observe ses contemporains avec acuité depuis longtemps, l’affaire est entendue. Les produits et les appareils de plus en plus raffinés offerts aux amateurs de pêche, de course à pied ou de cuisine ne répondent pas seulement à un besoin matériel. Ils deviennent des moyens d’égaler la performance des autres pour mieux se fondre dans le groupe. La multiplication des choix offerts aux consommateurs s’explique donc en grande partie par une furieuse envie d’appartenir à la gang. Grâce à l’achat d’objets haut de gamme, on montre à nos semblables que nous partageons avec eux un intérêt, un style de vie commun.

Voilà pourquoi un même consommateur peut accepter de payer un bâton de golf 800$ ou 1000$, si c’est au groupe correspondant qu’il veut appartenir, tout en achetant ses légumes et ses conserves au rabais. D’autres personnes, à l’inverse, se définissent en refusant de se laisser aspirer dans cette spirale. Ils se retirent de la consommation à outrance. Désormais, pour montrer son opposition au courant social, il faut bouder un produit, un bien ou, dans les cas extrêmes, pratiquer la simplicité volontaire.

1 Simon Langlois participe également aux blogues de Contact avec son blogue «Regards sur la société».

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Arnaquer Grand-maman http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/arnaquer-grand-maman/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/arnaquer-grand-maman/#comments Wed, 22 Nov 2017 17:00:27 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30004983 La maltraitance financière envers les aînés touche de nombreuses personnes à différents niveaux et de diverses façons. Devant cette inquiétante problématique, des moyens ont été mis en place pour lever le silence et pour mieux les protéger contre ce type …

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La maltraitance financière envers les aînés touche de nombreuses personnes à différents niveaux et de diverses façons. Devant cette inquiétante problématique, des moyens ont été mis en place pour lever le silence et pour mieux les protéger contre ce type de crime.

Christine Morin, professeure à la Faculté de droit et titulaire de la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés1, s’intéresse de près à la question. En plus du bien-être physique des personnes âgées, elle se préoccupe du respect de leurs droits et de leur patrimoine.

Qu’entend-on par maltraitance des aînés, en particulier la maltraitance financière?
Selon le Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2017-2022 mis en place par le gouvernement du Québec, elle se définit comme suit: il y a maltraitance lorsqu’un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée, intentionnelle ou non, se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela nuit ou cause de la détresse chez une personne aînée. Dans le cas de la maltraitance financière, on parle d’obtention ou d’utilisation frauduleuse, illégale, non autorisée ou malhonnête des biens ou des documents légaux de la personne, d’absence d’information ou de mésinformation financière ou légale.

::Christine Morin

Christine Morin

Dans quelle mesure le phénomène est-il répandu?
La plus récente étude populationnelle réalisée au Canada pour mesurer la maltraitance envers les aînés remonte à la fin des années 1990. Elle se penchait sur le cas de ceux vivant à domicile, estimant que 7% d’entre eux étaient victimes de maltraitance de la part de leurs proches ou des gens de leur entourage. En chiffres actuels, ce taux représenterait pas moins de 105 000 aînés maltraités au Québec en une seule année, et c’est sans compter ceux vivant en établissement.

1 Pour en savoir plus sur la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés, cliquez ici.

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4 enjeux du commerce électronique http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/4-enjeux-commerce-electronique/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/4-enjeux-commerce-electronique/#respond Wed, 22 Nov 2017 17:00:10 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30004987 Les achats en ligne grimpent en popularité. Ils révolutionnent la manière de consommer et de faire des affaires. Entre risques et perspectives d’avenir, des chercheurs de l’Université explorent les pistes de cette économie en plein essor

1- Acheter sans argent

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Les achats en ligne grimpent en popularité. Ils révolutionnent la manière de consommer et de faire des affaires. Entre risques et perspectives d’avenir, des chercheurs de l’Université explorent les pistes de cette économie en plein essor

1- Acheter sans argent
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Sehl Mellouli

Acheter sans un sou dans les poches. Déjà, le crédit avait ouvert la voie à une consommation facilitée de biens et de services. Le commerce électronique est venu démultiplier cette tendance. Comment? D’abord en délocalisant le magasinage. Avec un ordinateur branché sur Internet, l’activité s’est d’abord pratiquée de chez soi. S’ajoute désormais une diversité de plateformes mobiles, tels les téléphones ou les tablettes, depuis lesquelles acheter. «La polyvalence des modes de paiement et des applications téléchargeables accentue la présence du commerce numérique», constate Sehl Mellouli, directeur du Département de systèmes d’information organisationnels1. Le chercheur cite une enquête du CEFRIO qui révèle qu’en moyenne, chaque mois de l’année 2015, le tiers des adultes québécois (32,2%) a acheté en ligne, ce qui représente 3,8% de plus qu’en 2014. Par ailleurs, 28,5% de ces achats se sont effectués à partir de téléphones mobiles.

Cela dit, même si la tendance croît au Québec, la province accuse un retard assez important en comparaison de l’Europe et des États-Unis, précise Sehl Mellouli. Et du point de vue du consommateur, des défis demeurent au regard de la sécurité, notamment le stockage des données d’achat qui menacent la confidentialité (voir point 3). «La confiance envers le commerçant est également plus difficile à obtenir sur le Web car, bien souvent, on ne sait pas à qui on a affaire», ajoute le professeur.

Par ailleurs, l’émergence des monnaies virtuelles, ou cryptomonnaies, pourrait non seulement révolutionner le commerce en ligne, mais bouleverser le fonctionnement des finances dans le monde, prévient Sehl Mellouli. En quoi consiste ce mode de paiement? Il s’agit d’une monnaie qui se gagne ou s’achète sur le Web, mais qui n’a pas cours légal dans le monde réel.

La plus courante, le bitcoin, a été créée en 2009 par un inventeur inconnu. «Le bitcoin gagne rapidement en popularité parce que, au contraire des autres modes de paiement en ligne, son fonctionnement, sur la base d’une technologie nommée «chaîne de blocs», le rend très sécuritaire, précise le professeur. De plus, comme il repose sur un réseau informatique décentralisé, il fonctionne par autorégulation.» Autrement dit, les échanges de biens et de services se font sans taxes, sans intermédiaires et de façon anonyme. C’est le propre des cryptomonnaies. Et c’est précisément ce qui inquiète les institutions financières: «Une flambée des monnaies virtuelles remettrait en cause l’existence même de la banque centrale, prévient Sehl Mellouli. On leur reproche aussi leur volatilité et leurs finalités d’utilisation qui, c’est vrai, ne sont pas toujours claires. Malgré cela, elles sont en voie d’émerger et leur multiplication est un passage incontournable de l’avenir du commerce électronique.»

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Vivre à crédit http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/vivre-a-credit/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/vivre-a-credit/#comments Wed, 22 Nov 2017 17:00:07 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30004979 La tête entre les mains, vous regardez votre compte en banque se dégarnir chaque mois alors que passent les paiements de l’hypothèque, du prêt auto et de vos trop nombreuses cartes de crédit. L’argent sort plus vite de vos poches …

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La tête entre les mains, vous regardez votre compte en banque se dégarnir chaque mois alors que passent les paiements de l’hypothèque, du prêt auto et de vos trop nombreuses cartes de crédit. L’argent sort plus vite de vos poches qu’il n’y entre. Vous vous tournez alors vers votre marge de crédit pour aller chercher un peu de liquidité grâce à laquelle vous remboursez le solde minimum de vos cartes… tout en finançant votre nouveau divan.

Endettés les Québécois?
Selon le sondage 2017 de l’Association canadienne de la paie, 93% des répondants québécois vivent pareille situation. Et 20% d’entre eux se disent même écrasés par le poids de leurs dettes. Le ratio entre les dettes et le revenu disponible après impôt des ménages québécois a d’ailleurs atteint le taux record de 168% en 2017, révèle l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), ce qui signifie que pour chaque dollar de revenu une famille doit 1,68$. Ce chiffre, qui a doublé depuis les années 1980, a récemment fait la manchette de différents médias, laissant croire que les Québécois sont tous au bord de la faillite.

::Marie J. Lachance

Marie J. Lachance

Il ne faut pas être aussi défaitiste, mais c’est une sonnette d’alarme, nuancent Marie J. Lachance, professeure associée au Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation1, et Charles Bellemare, professeur au Département d’économique2. Ils conviennent que les Québécois sont des consommateurs impulsifs et trop endettés qui comprennent mal le crédit. Par contre, ils ne croient pas qu’il faille en finir avec cette méthode de paiement. «Les gens doivent apprendre à l’utiliser et à la gérer judicieusement», précise Mme Lachance.

Bonnes dettes, mauvaises dettes
«La dette en soi ne pose pas de problème si elle est réfléchie et bien administrée», signale par ailleurs Marie J. Lachance. La règle d’or: utiliser le crédit seulement si on peut en assurer les versements périodiques, tout en connaissant l’échéance de l’emprunt ou du prêt. «Le crédit est un bon outil qui permet d’acquérir des biens qu’il nous est impossible de payer comptant», ajoute Charles Bellemare. Ainsi, la dette la plus couramment contractée au Québec est l’hypothèque. Selon les Études économiques de Desjardins et Ipsos, l’une des principales firmes de sondages internationales, les prêts hypothécaires représentaient 75,5% des dettes des Québécois en 2016. Viennent ensuite la marge de crédit personnelle, les prêts personnels à la consommation, les cartes de crédit et les prêts auto sous forme de location.

«L’hypothèque est considérée comme une bonne dette, car elle permet d’acquérir une valeur», précise le professeur Bellemare. Leur résidence représente d’ailleurs 66% des actifs des Québécois propriétaires. Selon Marie J. Lachance, les dettes d’études sont également vues d’un bon œil par la plupart des gens. Même si l’éducation n’est pas un actif tangible, c’est souvent le gage d’un meilleur salaire. On investit dans l’avenir!

«Le problème avec le crédit, c’est que la plupart des gens s’en servent mal», poursuit Charles Bellemare. Selon l’économiste, les Québécois ont de la difficulté à contrôler leurs dépenses, et les institutions financières profitent de leur faiblesse en leur offrant des produits et des services de crédit alléchants. «Les gens voient dans le crédit de l’argent facile, sans en cerner l’incidence sur leur futur», dénonce le professeur Bellemare.

Même son de cloche de la part de Marie J. Lachance. «Beaucoup de Québécois vivent bien au-dessus de leurs moyens. Ils dépensent sans considération, en utilisant le crédit pour tout, sans même savoir où ils en sont avec leurs emprunts et leurs remboursements», dit-elle. Dans une étude publiée en 2015 avec ses collègues Pierre Beaudoin et Jean Robitaille, la chercheuse a relevé que près de la moitié des jeunes âgés de 18 à 29 ans ne savent pas que des intérêts sont facturés sur le solde restant lorsqu’ils ne paient que le montant minimum dû sur une carte de crédit. De plus, 42% d’entre eux ignorent que retirer de l’argent à partir d’une carte de crédit entraîne automatiquement des frais d’intérêt. «Plusieurs consommateurs croient même que le crédit est un revenu, s’étonne Marie J. Lachance. Beaucoup mettent, à tort, leurs limites d’emprunt dans leurs avoirs!»

1 Marie J. Lachance est aussi directrice des programmes de 1er cycle en sciences de la consommation.

2 Charles Bellemare est également membre du Centre de recherche sur les risques les enjeux économiques et les politiques publiques.

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