Archives des Français, langue d’Amérique - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Mon, 09 Apr 2018 18:08:53 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Un continent marqué par le français http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/un-continent-marque-par-le-francais/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/un-continent-marque-par-le-francais/#comments Tue, 11 Jun 2013 13:00:41 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/dossiers/?page_id=1479 Pourquoi parle-t-on français sur le continent américain? Pourquoi ce français-là? Des détails insoupçonnés ont-ils contribué à sa sauvegarde? Et aujourd’hui, à quelles conditions se maintient-il vivant?

Après s’être posé sur les rives du Saint-Laurent, le français s’est répandu sur des …

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Pourquoi parle-t-on français sur le continent américain? Pourquoi ce français-là? Des détails insoupçonnés ont-ils contribué à sa sauvegarde? Et aujourd’hui, à quelles conditions se maintient-il vivant?

Après s’être posé sur les rives du Saint-Laurent, le français s’est répandu sur des milliers de kilomètres. Il s’est inventé, s’est aguerri, a dépéri parfois, mais sans jamais disparaître.

Du français obligatoire au français résistant
La chose semble pourtant entendue: c’est la France qui a colonisé le territoire, donc nous parlons français. Oui, mais des nuances s’imposent, prévient Martin Pâquet1, professeur au Département d’histoire.

D’abord, le français n’était pas la seule langue parlée par les premiers arrivants. «Les colons s’exprimaient aussi dans leur langue régionale: normand, picard, poitevin ou breton», souligne l’historien. Or, une ordonnance signée en France en 1539 impose le français comme langue officielle du droit et de l’administration. Cette décision politique, prise dans la mère patrie, s’appliquera aussi en Nouvelle-France, contribuant à rendre plus homogène la langue en usage dans la colonie.

Autre facteur d’implantation: l’arrivée des Filles du Roy, entre 1663 et 1673. «Bon nombre viennent de Paris où l’on parle français, et non picard ou breton; c’est donc le français qu’elles transmettront à leurs enfants», note Martin Pâquet.

MPaquet

Martin Pâquet

Par ailleurs, le français s’est longtemps maintenu sur le continent américain pour une question de prestige. Pas étonnant qu’en Louisiane, 3e foyer de peuplement, les Espagnols l’adoptent. Tout comme l’intégreront beaucoup d’Amérindiens. «Au 18e siècle, c’est la langue diplomatique par excellence, explique le professeur. On la parle dans les cours européennes, y compris à Buckingham Palace. Pour votre promotion sociale et économique, vous deviez parler le français, ici comme ailleurs.»

Ce caractère prestigieux perdure même après la Conquête britannique de 1760, soutient-t-il: «Des administrateurs anglais continuent de parler français. Et en 1774, l’Acte de Québec reconnaît un statut à la langue.»

La grande rupture se produira à la Révolution française, entre 1789 et 1799. Le roi est guillotiné et la France se transforme. Dans les autres monarchies, les réactions sont vives, notamment en Grande-Bretagne: on veut se dissocier du modèle français, désormais considéré comme menaçant. «L’Acte constitutionnel de 1791, qui vise l’assimilation des Canadiens français, se situe dans cet esprit», note Martin Pâquet.

Cette césure d’ordre politique, qui ébranlera l’espace francophone, sera suivie d’une seconde, d’ordre économique. Lorsqu’au 19e siècle la révolution industrielle gagne l’Amérique, l’anglais devient la langue de promotion économique, ce qui jouera négativement sur l’image du français.

À cette époque, le français est pourtant bien implanté sur le continent. La population est nombreuse et comprend une solide élite canadienne-française, en partie formée à l’Université Laval, à partir de 1852. Cette élite se dispersera au Québec, en Ontario, en Acadie, dans tout l’Ouest et en Nouvelle-Angleterre, contribuant à élargir l’espace francophone, rapporte Martin Pâquet. »

1 Martin Pâquet est également titulaire de la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN) et a participé à la création récente du certificat en francophonie nord-américaine, offert en ligne.

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En français dans le texte http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/en-francais-dans-le-texte/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/en-francais-dans-le-texte/#respond Tue, 11 Jun 2013 13:00:21 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/dossiers/?page_id=1412 Certaines littératures exhalent un parfum de réalisme magique, comme les œuvres des auteurs sud-américains. D’autres frappent les sens par leur finesse, à l’image des poèmes iraniens. Pour sa part, la littérature francophone canadienne a longtemps été intimement liée à l’histoire …

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Certaines littératures exhalent un parfum de réalisme magique, comme les œuvres des auteurs sud-américains. D’autres frappent les sens par leur finesse, à l’image des poèmes iraniens. Pour sa part, la littérature francophone canadienne a longtemps été intimement liée à l’histoire politique des communautés acadiennes, franco-ontariennes et francophones de l’Ouest. Au point que sa date de naissance correspond au choc provoqué par les États généraux du Canada français à la fin des années 1960. Comme énoncé lors de ce grand rendez-vous nord-américain, les Québécois amorcent alors un recentrage de leur identité à l’intérieur des limites territoriales de la province, laissant les Franco-Américains et le reste du Canada francophone à leur destin.

Dès lors, la littérature pratiquée dans les autres communautés francophones se détache de la grande sœur québécoise. Presque 50 ans plus tard, les œuvres de ces auteurs ne se définissent plus comme de simples créations hors Québec, observe Benoit Doyon-Gosselin1, professeur au Département des littératures.

::Benoit Doyon-Gosselin

Benoit Doyon-Gosselin

Premier signe de ce détachement graduel: des maisons d’édition locales fleurissent aux 4 coins de la francophonie canadienne. Si des pionnières comme Gabrielle Roy ou Antonine Maillet devaient publier leurs œuvres chez des éditeurs québécois ou français, les auteurs plus récents ont d’autres recours. Les Éditions d’Acadie figurent parmi les premières à émerger: un véritable acte de foi pour cette maison fondée à Moncton en 1972 grâce aux contributions personnelles d’universitaires et d’écrivains bien décidés à faire émerger une voix francophone distincte. En 1972, Prise de parole suit en Ontario puis, en 1974, les Éditions du blé au Manitoba.

Les Éditions d’Acadie ont fermé leurs portes en 2000, alors que les 2 autres sont toujours bien en vie. Et ces outils de diffusion ne sont plus seuls: le Regroupement des éditeurs canadiens-français compte aujourd’hui une quinzaine de membres, dont Éditions David à Ottawa et Les grandes marées à Tracadie-Sheila. »

1 Benoit Doyon-Gosselin est membre du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) et a publié L’œuvre romanesque de J.R. Léveillé et France Daigle (2012)

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10 lieux improbables d’Amérique française http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/10-destinations-improbables-en-amerique-francaise/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/10-destinations-improbables-en-amerique-francaise/#comments Tue, 11 Jun 2013 13:00:18 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/dossiers/?page_id=1572 Vous prévoyez des escapades hors Québec au cours des prochains mois? Pourquoi ne pas en profiter pour faire un détour vers des lieux improbables où le français se voit et s’entend, pour peu qu’on soit ouvert et attentif? Avec la …

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Vous prévoyez des escapades hors Québec au cours des prochains mois? Pourquoi ne pas en profiter pour faire un détour vers des lieux improbables où le français se voit et s’entend, pour peu qu’on soit ouvert et attentif? Avec la complicité d’amoureux de la francophonie nord-américaine, professeurs actifs ou retraités de l’Université, Contact propose 10 points de chute qui figurent rarement sous cet angle dans les guides touristiques.

1. Woonsocket, Rhode-Island
2. La Petite Haïti, Floride
3. Bayou Lafourche, Louisiane
4. San Francisco, Californie
5. Whitehorse, Yukon
6. Batoche, Saskatchewan
7. Mattawa, Ontario
8. Cap-Pelé, Nouveau-Brunswick
9. Chéticamp, Nouvelle-Écosse
10. Saint-Pierre-et-Miquelon, France

 

Réalisation: Centre interuniversitaire d'études québécoises

Réalisation: Centre interuniversitaire d’études québécoises

L'église Sainte-Anne à Woonsocket

L’église Sainte-Anne à Woonsocket

1. Woonsocket, Rhode-Island

La Nouvelle-Angleterre a déjà été très francophone! Yves Roby1, professeur retraité du Département d’histoire, rappelle qu’au début du 20e siècle, plusieurs villes étatsuniennes comptaient une forte proportion de francophones: 60% à Woonsocket (Rhode-Island), 40% à Manchester (New Hampshire) et 26% à Lowell (Massachusetts).

«Quand j’ai visité ces villes, il y a déjà quelque temps, et que j’y voyais des vestiges du passé franco-américain (églises, écoles au nom français ainsi que patronymes familiers sur des affiches commerciales, dans les cimetières et sur les boîtes aux lettres), je fermais les yeux et, en imagination, je voyais des milliers de francos se rendant à l’usine, à l’école ou aux terrains de loisir.»

L’historien croit que le touriste curieux partagera son plaisir: «S’il est chanceux, il entrera dans un petit restaurant où l’on comprend le français, dans une librairie où sont fièrement étalés les titres (anglais) de Jack Kerouac, Annie Proulx, Richard Russo ou Marcel Theroux. Il pourra parler français avec l’une des quelques dizaines de milliers de personnes encore capables de le comprendre et de le parler sur les millions de descendants d’émigrés du Québec. Et il voudra en apprendre davantage.»

Le centre de la petite ville de Woonsocket se prête bien à un tel programme. Surtout si l’escale inclut une visite du Museum of Work and Culture. »

1 Yves Roby a entre autres publié Les Franco-Américains de la Nouvelle-Angleterre (2003) et Histoire d’un rêve brisé? Les Canadiens français aux États-Unis (2007)

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