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Le trésor végétal

Les plantes au secours de l’environnement

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Pour mieux gérer la crise écologique qui secoue la planète, pourrait-on s'inspirer du génie des végétaux?

Les enjeux environnementaux qui menacent nos ressources sont nombreux. Par exemple, devant l’explosion démographique, l’être humain doit repenser l’agriculture. D’ici 2050, nous serons entre 9,1 et 9,8 milliards d’habitants. Pour nourrir ces 2,5 milliards de nouvelles bouches, on se doit d’augmenter notre production alimentaire de 25%. Un défi d’autant plus difficile qu’il faut, en même temps, protéger nos réserves d’eau douce et continuer de réduire notre dépendance aux pesticides et aux engrais chimiques. Est-il possible de produire davantage sans épuiser nos terres et drainer nos cours d’eau? Oui, en exploitant les propriétés des plantes et des micro-organismes du sol, pensent différents experts du campus.

Les mycorhizes: les stars de l’agriculture de demain
Pour J.-André Fortin, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt1, l’avenir d’une agriculture durable passe indéniablement par les mycorhizes. Ces champignons microscopiques s’associent aux racines des plantes depuis 400 millions d’années. Ils ont aidé les végétaux marins à développer rapidement leurs racines pour s’adapter au milieu terrestre. Les deux partis, champignons et racines, tirent avantage de cette symbiose: les champignons mycorhiziens amènent des nutriments essentiels aux végétaux en échange de quoi ces derniers leur fournissent du sucre issu du processus de photosynthèse. «C’est comme cela que se nourrissent les plantes dans la nature, mais l’être humain fait comme si cette association n’existait pas!», s’indigne le professeur Fortin. Plus encore, les producteurs gavent leurs cultures d’engrais et de pesticides chimiques qui nuisent à la bonne relation entre les végétaux et les champignons. Se sentant inutiles, les champignons rompent en quelque sorte leur mariage.

J.-André Fortin

Pourtant, les mycorhizes ont fait leurs preuves. «À l’île d’Orléans, les producteurs de pommes de terre se faisaient souvent refuser leurs produits à cause de la gale, une maladie qui en affecte l’esthétique et donc le potentiel de vente, raconte J.-André Fortin. Depuis qu’ils ajoutent des mycorhizes aux champs, ils ont sauvé leur entreprise.» Parmi les agriculteurs canadiens qui appliquent des champignons mycorhiziens à diverses cultures, on observe par ailleurs, ajoute le chercheur, des augmentations constantes de rendement allant de 10 à 30% selon les cultures et les sols. Comme les mycorhizes protègent les plantes de plusieurs maladies et d’insectes pathogènes, le professeur Fortin croit fermement qu’en misant sur le pouvoir de cette symbiose, le secteur agricole pourrait diminuer de 50% le recours aux pesticides. «Les mycorhizes sont l’espoir de la nouvelle révolution verte, celle de l’agriculture durable et écologique», affirme-t-il.

1 J.-André Fortin est aussi chercheur au Centre d’étude de la forêt.

Publié le 18 avril 2018

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